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Tunisie : première intervention au laser Thulium à l’hôpital Habib Thameur

Selon le ministère de la Santé, il s’agit d’une première en Tunisie. Vendredi, l’hôpital Habib Thameur a accueilli une expérience médicale inédite : trois opérations d’urologie ont été réalisées à l’aide du laser Thulium, une technologie de pointe encore rarement disponible en Afrique du Nord.

Trois opérations suivies en direct

Durant cette journée, des spécialistes chinois et plusieurs chefs de services venus de divers hôpitaux tunisiens ont assisté à trois interventions destinées à traiter une hypertrophie bénigne de la prostate et des calculs rénaux.
Les opérations ont été retransmises en direct dans un amphithéâtre, permettant aux médecins présents de suivre chaque geste et d’échanger en temps réel avec l’équipe chirurgicale.

Pour beaucoup d’entre eux, il s’agissait d’un premier contact avec cette approche mini-invasive, qui repose sur un laser capable de découper et vaporiser les tissus avec une précision millimétrique.

Un tournant pour l’hôpital

À Habib Thameur, cette journée marque une étape importante : l’établissement devient le premier centre tunisien à utiliser le laser Thulium en conditions réelles.
Cela ouvre la voie à de nouvelles techniques opératoires moins traumatisantes pour les patients, avec un temps d’hospitalisation réduit et des suites opératoires plus légères.

Qu’est-ce que le laser Thulium ?

Le laser Thulium est une technologie chirurgicale apparue au milieu des années 2000, d’abord en urologie. Sa longueur d’onde, proche de 2000 nm, permet une pénétration très faible dans les tissus et une excellente coagulation, limitant ainsi le saignement pendant l’intervention. Utilisé notamment pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate et les calculs urinaires, il s’est imposé au cours des années 2010 avec des techniques comme l’énucléation prostatique au laser (ThuLEP). Son usage s’étend progressivement à d’autres disciplines médicales, comme la gynécologie, l’ORL ou encore la dermatologie.

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Projet solaire en Tunisie pour alimenter le cloud britannique

Un méga-projet d’énergie solaire développé dans le désert de Tozeur, au sud-ouest de la Tunisie, par le groupe anglo-tunisien SoleCrypt, est destiné à alimenter les infrastructures de cloud et de centres de données de nouvelle génération pour les marchés britannique et européen d’ici 2027.

Selon l’annonce faite par l’ambassadeur britannique à Tunis, Roddy Drummond, le site T60 de Tozeur représente la première phase opérationnelle du projet : la sécurité du périmètre et l’installation du camp de base ont été achevées ces dernières semaines, ouvrant la voie aux premières opérations techniques.

Le premier module solaire, d’une capacité de 60 mégawatts, devrait être mis en service en 2027.

La centrale est conçue pour être modulaire, avec une capacité qui peut être multipliée plusieurs fois pour atteindre plusieurs centaines de mégawatts, dans le but de positionner la Tunisie dans le paysage régional des énergies renouvelables et des infrastructures numériques.

Au cœur du projet se trouve l’approvisionnement en énergie propre d’un futur centre de données «vert» situé dans le nord du pays, qui fonctionnera grâce à une électricité 100 % renouvelable.

SoleCrypt est une entreprise britannique possédant une filiale en Tunisie. Son objectif est de créer des centres de données alimentés par l’énergie photovoltaïque et optimisés pour l’efficacité énergétique, notamment grâce à des technologies de refroidissement liquide, afin de fonctionner dans des conditions climatiques extrêmes telles que celles du sud tunisien.

Cette nouvelle infrastructure s’inscrit dans une architecture plus vaste, comprenant une connexion au câble sous-marin Medusa, déjà installé à Bizerte, destinée à renforcer la connectivité entre la Tunisie, l’Europe et l’Afrique et à positionner le pays comme un hub numérique régional.

Le projet SoleCrypt est l’un des leviers que Londres entend actionner pour renforcer la coopération énergétique, la souveraineté numérique et l’investissement dans les services cloud à faible impact environnemental.

L’annonce de ce mégaprojet intervient dans un contexte d’accélération significative de la stratégie tunisienne en matière d’énergies renouvelables.

En mars, le gouvernement a autorisé la construction de quatre grandes centrales photovoltaïques, d’une capacité totale de 500 MW, confiées à des opérateurs internationaux tels que Qair, Voltalia et un consortium nippo-norvégien.

Ces projets devraient entrer en service à partir de 2027 et produire environ 5 % de l’électricité du pays. Ils s’inscrivent dans l’objectif officiel de porter la part des énergies renouvelables à 35 % du mix électrique d’ici 2030, contre une capacité solaire installée d’environ 500 MW fin 2023, selon les données de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.

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Mois des dattes : un point de vente direct du producteur au consommateur à Tunis

Mois des dattes : un point de vente direct du producteur au consommateur à Tunis

Un point de vente des dattes du producteur au consommateur a été installé, jeudi, à l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis, dans le cadre du mois des dattes organisé par le Groupement Interprofessionnel des Dattes (20 novembre-7 décembre). Le directeur du groupement, Iyadh Ben Hamad a indiqué à l’Agence TAP que 40 petits producteurs de Kébili […]

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ECLAIRAGE –Tunisie – Dinar vs EUR/USD : un mouvement suspendu …

L’évolution récente des marchés des changes offre un paradoxe qui n’est pas sans conséquence pour la Tunisie. Alors que les écarts de taux d’intérêt entre les États-Unis et la zone euro se resserrent nettement — ce qui aurait dû favoriser un redressement de l’euro — la paire EUR/USD demeure étonnamment stable*. Cette inertie, loin d’être anecdotique, traduit l’attentisme d’investisseurs tournés vers deux événements susceptibles de modifier la perception du risque et les anticipations de politique monétaire.

 

Depuis fin octobre, le différentiel de rendement entre les obligations américaines et allemandes à deux ans a reculé à son plus bas niveau pendant plusieurs semaines. De même, les marchés anticipent un rapprochement des trajectoires de taux terminaux de la Fed et de la BCE. Ordinairement, un tel mouvement réduit l’attrait du dollar et soutient l’euro. Mais la paire reste figée, comme si le marché n’osait pas s’engager avant d’obtenir des signaux plus déterminants.

 

Les investisseurs attendent d’abord les chiffres de l’emploi américain de septembre ainsi que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage. Ce sont les véritables baromètres de la vigueur économique des États-Unis et de l’orientation future de la Fed. Ils scrutent également les résultats trimestriels de Nvidia**, dont le poids psychologique dépasse la seule sphère technologique. Une publication décevante pourrait dégrader l’appétit pour le risque au niveau mondial, pesant sur les marchés et influençant indirectement les attentes en matière de taux d’intérêt.

Toutefois, un scénario haussier pour l’euro reste toutefois plausible. Si les statistiques américaines révèlent un ralentissement marqué du marché du travail et si Nvidia publie des résultats en retrait, les rendements américains pourraient s’orienter à la baisse. Le dollar perdrait alors de sa force relative, permettant à l’euro de progresser en direction de 1,1730 avec un potentiel d’extension vers 1,1820*.

Pour la Tunisie, un tel mouvement offrirait un certain répit. Le renforcement de l’euro contribuerait à alléger le coût des importations européennes, atténuant les pressions inflationnistes sur les biens manufacturés, pharmaceutiques et alimentaires. Il améliorerait aussi la capacité de couverture en devises des entreprises tunisiennes, notamment celles dépendant d’intrants européens. Dans ce contexte, la Banque centrale de Tunisie (BCT) bénéficierait d’un environnement légèrement plus favorable, avec des tensions moindres sur les réserves et une moindre volatilité du dinar.

 

Le scénario inverse demeure cependant tout aussi crédible. Si le marché du travail américain surprend par sa résilience et si Nvidia confirme la solidité de la dynamique technologique, les rendements américains conserveront un niveau élevé. Le dollar resterait ainsi attractif. La Tunisie évoluerait alors dans un environnement plus contraignant, marqué par un renchérissement des matières premières libellées en dollar, une facture énergétique plus lourde, des pressions accrues sur les réserves et un resserrement implicite des conditions financières internes.

 

La Tunisie observe donc un marché des devises figé, mais prêt à se déplacer brusquement au gré des annonces américaines. L’inertie actuelle ne doit pas être interprétée comme un signe de stabilité durable. Elle traduit au contraire une phase de tension latente, dont les effets potentiels pourraient influencer les prix importés, les équilibres extérieurs et les marges de manœuvre de la politique monétaire tunisienne. Dans un environnement mondial où un rapport sur l’emploi ou les résultats d’un champion de l’intelligence artificielle peuvent reconfigurer les flux financiers, la vigilance demeure le maître mot pour l’économie tunisienne.

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Références :

(*) : selon les estimations de l’IAEF-Salle des Marchés au 20/11/2025

(**) : Nvidia est une entreprise technologique américaine spécialisée dans la conception de processeurs graphiques (GPU) et de puces électroniques. Fondée en 1993, elle est surtout connue pour ses cartes graphiques destinées au jeu vidéo, mais ses puces sont également devenues essentielles pour l’intelligence artificielle, les centres de données, les véhicules autonomes et d’autres applications de calcul intensif. 

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Du solaire au cloud : Londres mise sur un méga-projet tunisien pour 2027

Il suffit parfois d’une tournée dans le Sud pour mesurer les lignes de force d’un partenariat. Ces derniers jours, l’ambassadeur du Royaume-Uni en Tunisie, Roddy Drummond, a parcouru Tozeur, Tataouine, Douz et Chenini. De cette immersion, il rapporte, sur les ondes de Diwan FM, un récit fait d’énergie solaire, d’innovation numérique et de traditions menacées. Un croisement rare entre futurisme technologique et mémoire ancestrale.

Un méga-projet solaire

Dans le désert de Tozeur, le diplomate évoque un chantier appelé à transformer l’échelle des ambitions tuniso-britanniques : le projet “SoleCrypt”, dont le site T60 constitue la première étape de développement.

Les équipes viennent d’y franchir deux jalons clés — sécurisation intégrale du périmètre et installation du camp de base — ouvrant la voie aux premières opérations techniques. La mise en service du premier volet est attendue pour 2027.

L’objectif est d’installer, à travers ce premier module solaire de 60 MW, l’infrastructure énergétique initiale du futur écosystème SoleCrypt, qui intègre également des composantes numériques à haute efficacité énergétique. Ce développement s’inscrit dans une architecture plus large, reliée à terme au câble sous-marin Medusa, destiné à renforcer la connectivité entre la Tunisie, l’Europe et l’Afrique.

M. Drummond insiste sur le fait que cette première phase n’est qu’un socle : le projet est conçu pour s’étendre par modules successifs, jusqu’à atteindre une échelle industrielle de plusieurs centaines de mégawatts. Une montée en puissance qui repositionnerait durablement la Tunisie dans le paysage énergétique et numérique régional.

Tataouine : la jeunesse comme moteur silencieux

Plus à l’est, à Tataouine, le diplomate observe une autre Tunisie. Celle de jeunes développeurs, incubateurs et micro-entreprises numériques qui, malgré l’absence d’écosystèmes lourds, inventent des solutions locales.

“Très encouragé”, dit-il.
Le Royaume-Uni soutient des centres de compétences digitales et mise, à long terme, sur une génération flexible et entraînée à naviguer dans un monde remodelé par l’intelligence artificielle.

Chenini et Douz : au cœur de la mémoire et des femmes

À Chenini, l’ambassadeur change totalement de registre. Dans ce village suspendu au-dessus du désert, il découvre un projet de documentation patrimoniale porté par le British Council, l’Université de Durham et l’INP tunisien. Drones, modélisations 3D, relevés climatiques : la haute technologie au service d’un patrimoine vulnérable.

Mais ce sont les femmes qui retiennent surtout son attention.
“Gardiennes de la mémoire locale”, dit-il, fascinées par la transmission du tissage, des teintures naturelles, des récits et des gestes qui font l’identité de la région. Le diplomate insiste : soutenir ces femmes, c’est préserver un pan du patrimoine tunisien qui s’effiloche.

Le numérique comme espace à protéger

Dans un autre registre, plus contemporain, Londres travaille avec ONU Femmes et les Scouts tunisiens pour lutter contre la violence en ligne visant les femmes. Sensibiliser, protéger, encourager les victimes à “speak up” : l’ambassade place le cyberharcèlement au rang des priorités.

“Aychek”, Kaak Warka et un pays résumé en un mot

Dans cet entretien, Roddy Drummond se livre aussi un peu. Il confie son goût pour le Kaak Warka, pour le couscous au calamar farci de Sfax, pour le dialecte tunisien où son mot préféré est “Aychek”, qu’il trouve plus doux et plus chaleureux que “Choukran”.

Quant à la Tunisie, il la résume en un mot : “Diversité.” Diversité des paysages, des cuisines, des cultures, des horizons. Une manière diplomatique, mais sincère, d’expliquer pourquoi il sillonne autant le pays.

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Tozeur : un nouveau programme scolaire pour renforcer la santé mentale des élèves

Tozeur : un nouveau programme scolaire pour renforcer la santé mentale des élèves

La délégation régionale de l’Éducation de Tozeur, en collaboration avec la direction régionale de la Santé, a tenu mardi une réunion consacrée à la mise en place d’un programme scolaire régional de prévention axé sur la santé mentale des élèves et la lutte contre les comportements addictifs. Cette initiative, élaborée avec la participation de psychologues […]

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Guerre de rue à El Omrane Supérieur : armes blanches, jets de pierres et frayeur générale

Guerre de rue à El Omrane Supérieur : armes blanches, jets de pierres et frayeur générale

En fin d’après-midi, aux alentours de 18h, une violente altercation a éclaté à El Omrane Supérieur, où plusieurs dizaines de jeunes se sont affrontés dans la rue reliant la cité La France à Cité Al Mathalith. La scène, d’une rare intensité, a semé la panique parmi les habitants et les passants, surpris par des jets […]

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Foyers universitaires : 8200 nouveaux lits au cœur du budget 2026 de l’Enseignement supérieur

Réunis en plénière, les députés ont passé au crible le budget 2026 du ministère de l’Enseignement supérieur, marqué par une hausse modérée mais par un effort massif consacré aux foyers universitaires. Les élus ont insisté sur l’urgence d’élargir la capacité d’accueil face à une population étudiante en forte progression. Les chantiers d’infrastructures constituent le point le plus scruté de cette mission.

L’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts ont entamé lundi l’examen du budget du ministère de l’Enseignement supérieur pour 2026.

Le projet, en hausse de 3,47%, inclut un programme ambitieux d’extension des foyers universitaires. Les élus ont concentré le débat sur la pression croissante du logement étudiant et sur la capacité réelle du ministère à mener ses chantiers à terme.

Un budget en hausse marqué par l’urgence du logement étudiant

Le budget 2026 atteint 2397 millions de dinars (MD), soit 85,787 MD de plus que l’an dernier. Il est réparti entre quatre programmes majeurs, dont 477,476 MD dédiés aux services universitaires, un volet qui englobe les foyers et restaurants.

Le ministère a présenté une feuille de route axée sur l’infrastructure : 144 projets sont actuellement en cours, entre entretien, modernisation et extension d’établissements.

La question du logement étudiant a dominé la séance. Les foyers universitaires souffrent depuis des années d’une capacité insuffisante, accentuée par la hausse du nombre d’inscrits.

Pour y répondre, le ministère prévoit environ 7000 lits supplémentaires dans les projets déjà engagés, auxquels s’ajoutent 1200 nouveaux lits inscrits dans le budget 2026.

Les services universitaires restent un enjeu central dans un paysage qui compte 324.000 étudiants, 175 foyers universitaires et 84 restaurants pour l’année 2024-2025.

Les parlementaires ont interrogé le ministère sur les délais, la répartition régionale des projets et les mécanismes de suivi pour éviter les retards chroniques observés dans les années précédentes.

Entre soutien, vigilance et inquiétudes

Des députés ont salué l’augmentation des crédits consacrés aux services universitaires, estimant qu’elle répond à une demande sociale pressante. D’autres ont exprimé des réserves sur la capacité du ministère à livrer les chantiers annoncés, rappelant les retards accumulés dans plusieurs gouvernorats.

Certains élus ont insisté sur la nécessité d’une répartition plus équitable des nouveaux foyers, notamment dans les régions intérieures où les taux d’encadrement restent plus faibles. D’autres ont pointé du doigt la pression sur les restaurants universitaires, qui accueillent un nombre croissant d’étudiants sans augmentation significative de leurs moyens.

Le ministère, de son côté, a affirmé que l’amélioration des conditions de vie dans les campus constitue une priorité stratégique, rappelant que les structures universitaires dépassent aujourd’hui 40.606 agents, dont 22.297 enseignants et chercheurs.

Un système universitaire sous tension

La Tunisie dispose de 13 universités, 209 établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche et 544 structures de recherche. La croissance régulière du nombre d’étudiants – conjuguée à l’augmentation du coût de la vie – met une pression permanente sur les foyers universitaires, souvent saturés et vieillissants.

Depuis plusieurs années, les syndicats étudiants, les directions régionales et les municipalités alertent sur les conditions d’hébergement, les problèmes de maintenance et l’insuffisance des places disponibles. Le budget 2026 s’inscrit donc dans une dynamique de rattrapage, mais reste confronté à des défis de financement, d’exécution et de gouvernance.

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Rencontres Théâtre Amateur 2026 : inscriptions ouvertes à Tunis

Le Théâtre de l’Opéra de Tunis (Pôle théâtre et arts scéniques) a annoncé dans un communiqué l’organisation du 9 au 14 janvier 2026 de la sixième édition des “Rencontres du Théâtre Amateur”, qui se tiendra, au Théâtre des Jeunes Créateurs, à la Cité de la Culture Chedly Klibi.

Les troupes de théâtre amateur souhaitant participer sont invitées à soumettre leurs dossiers par courrier électronique à l’adresse suivante : pole.theatreciteculture@gmail.com. La date limite de dépot des dossiers a été fixée au 14 décembre 2025.

Les dossiers de candidature doivent présenter une production théâtrale collective de l’année 2025 destinée à un public adulte, un dossier artistique et technique complet, ainsi qu’un enregistrement audiovisuel intégral du spectacle en haute qualité sur un seul support.

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Le budget du ministère de l’Enseignement supérieur atteindra 2 397,180 MDT

Les députés de l’Assemblée des représentants du peuple et du Conseil national des régions et des districts  ont entamé, lundi 17 novembre, la discussion du budget de mission du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l’année 2026.

Le projet de budget connaîtra une hausse de 3,47 % par rapport à l’exercice 2025, passant de 2 293,393 MDT à 2 397,180 MDT. Soit une augmentation de 85,787 MDT.

Les enveloppes de la Mission pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique pour l’année 2026 sont réparties selon les programmes, la nature des dépenses et les sources de financement, sans tenir compte des ressources propres des établissements publics. A savoir entre 1 636, 763 MDT pour le Programme d’enseignement supérieur, 215,524 MDT pour le Programme de recherche scientifique, 477,476 MDT pour le Programme des services universitaires, en plus de 49,417 MDT pour le Programme de leadership et de soutien.

Le ministère continue de réaliser 144 projets liés à l’infrastructure des établissements d’enseignement supérieur, répartis en 74 projets de développement et d’entretien et 70 projets de construction et d’expansion.

Il travaille également sur un certain nombre de projets, en particulier le renforcement de la capacité d’accueil des foyers universitaires d’environ 7 000 lits dans les projets en cours et 1 200 lits dans les nouveaux projets inclus dans le projet de budget.

Le nombre d’agents dans la mission a atteint 40 606 agents jusqu’à la fin de 2026. Le nombre d’étudiants, selon les statistiques pour l’année 2024-2025, est estimé à environ 324 mille étudiants, pour 22 297 enseignants et chercheurs, et 7 814 agents administratifs et techniques.

La Tunisie compte 13 universités, 209 établissements d’enseignement supérieur et de recherche, 90 établissements privés d’enseignement supérieur, 175 foyers universitaires et 84 restaurants universitaires; outre 544 structures de recherches, dont 40 centres de recherche et 42 écoles doctorales.

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CIFF 2025 – Khaled El Nabawy, une conversation sur une vie d’acteur

Le théâtre en plein air de l’Opéra du Caire était baigné d’une lumière douce, ce dimanche 16 novembre, lorsque Khaled El Nabawy est monté sur scène pour une rencontre avec le public, organisée dans le cadre des Cairo Industry Days. Quatre jours plus tôt, le Festival international du film du Caire (CIFF) lui avait remis le Prix Faten Hamama d’excellence, saluant un parcours devenu incontournable. Cette conversation, menée avec une attention bienveillante par le critique Zein Khairy, a offert quelque chose de rare : non pas une série de souvenirs, mais un regard intime sur la manière dont un acteur construit sa vie, son art, et même son rapport au monde.

Zein Khairy a choisi d’ouvrir la séance par un souvenir qui avait la délicatesse d’un effet miroir. Il raconte qu’il y a vingt-cinq ans, son père avait écrit un scénario et avait invité chez lui un jeune acteur qui débutait à peine. Lorsqu’on avait sonné à la porte, c’est lui, Zein, qui était allé ouvrir. L’acteur qui entrait ce jour-là, inconnu, timide, concentré, était le même homme qu’il accueillait aujourd’hui sur scène, devant un public venu l’écouter. La salle a souri, et la distance entre la star et l’enfant qu’il avait été s’est soudain réduite.

Une brève vidéo retraçant ses rôles a encore affiné ce moment suspendu, avant que Khaled ne prenne la parole.

Ce qu’il raconte en premier surprend par sa simplicité. Il n’a jamais rêvé de devenir acteur. Il cherchait seulement « un travail qui me plaise et qui me permette de gagner ma vie ». Son père voulait qu’il devienne médecin. Lorsqu’il s’est inscrit en agriculture, il n’était pas heureux ; son père l’était encore moins. Il passait ses journées à la cafétéria plus qu’en classe, jusqu’au jour où il a remarqué une porte sur laquelle était écrit « Théâtre ». Il l’a poussée. Le metteur en scène, ne voulant pas de spectateurs passifs, lui a demandé de lire un texte. Il a lu. On lui a confié le rôle principal. Il avait alors décidé de ne jamais revenir. Mais lorsque le metteur en scène l’a rappelé pour lui dire que son absence ferait de lui un élève en échec, il est retourné aux répétitions.

C’est lors de la première répétition qu’il a compris. Un espace s’était ouvert. Il se sentait à sa place. Sans le savoir, il venait de trouver son métier. Sa mère l’a immédiatement soutenu. Son père n’a accepté qu’après l’avoir vu sur scène, dans un rôle principal.

De ce début presque accidentel, Khaled a tiré une conviction : ce métier exige une discipline absolue. Il en parle souvent, mais ce jour-là, il en a donné la version la plus simple, la plus claire : un acteur n’a pas le droit d’être malade, ni en retard, ni distrait. Trop de gens dépendent de lui. Une équipe entière peut perdre une journée à cause d’un seul faux pas. L’acteur doit donc tenir debout, physiquement et moralement, même dans la fatigue ou le doute.

C’est ce qu’il a appris à l’institut, où ses professeurs lui répétaient qu’un rôle, même minime, s’inscrit toujours dans le mouvement d’un groupe. C’est aussi ce que lui ont transmis Mohamed Abdelaziz, qui lui a enseigné la discipline ; Salah Abou Seif, qui lui a dit qu’un film doit toujours dépasser le précédent ; et Abdelmonem Madbouly, son professeur de théâtre, dont il parle avec une tendresse presque filiale.

La rencontre a naturellement conduit au souvenir de Youssef Chahine. L’Émigré (1994), tourné alors qu’il était encore très jeune, est revenu plusieurs fois dans la conversation, comme un point de bascule. Zein l’a interrogé sur la fameuse scène où Ram court pour prévenir qu’il y a de l’eau. La caméra se trouvait dans une voiture ; Khaled courait à côté. Chahine avait demandé à ce qu’on attache l’acteur à la voiture par une corde, pour qu’ils avancent exactement à la même vitesse. « Si la voiture allait trop vite, je tombais » dit-il, sans dramatiser. Ce n’était pas une bravade : c’était la logique d’un metteur en scène exigeant.
Plus forte encore est la scène de l’incendie, qui n’apparaît à l’écran que quelques secondes. Sur le plateau, il a vu les techniciens travailler jusqu’à l’épuisement. Cela l’avait bouleversé. « Je me suis senti honteux », confie-t-il. C’est pour eux, et pour tous les invisibles du cinéma, qu’il a tenu à dédier son prix lors de la cérémonie d’ouverture.

C’est à ce moment que revient l’une des anecdotes les plus importantes de sa carrière : celle qui concerne Ines Deghidi. Avant que Chahine ne lui propose L’Émigré, Khaled avait déjà signé un contrat avec elle pour Disco Disco. Lorsque Chahine lui a annoncé qu’il avait besoin de lui et qu’il devait se rendre disponible pendant une année entière, Khaled en a parlé à Ines. Elle aurait pu lui demander de respecter son engagement. Elle aurait pu lui rappeler qu’un contrat est un contrat. Au lieu de cela, elle lui a répondu : « Cours vers Youssef Chahine, je te délie de ton contrat. » Il raconte ce moment avec une émotion intacte. « Je n’ose pas imaginer ce que ma carrière serait devenue si elle m’avait demandé de rester », dit-il. Cette phrase est lourde de sens : elle dit à la fois la loyauté d’Ines Deghidi, l’influence immense de Chahine, et la fragilité des trajectoires artistiques, qui tiennent parfois à un geste de générosité.

Dans cette conversation, une ligne s’est dessinée avec netteté : Khaled construit ses choix de rôles selon une éthique précise. Il refuse les personnages qui se ressemblent. C’est ce qui explique, dit-il, pourquoi il n’a tourné que vingt-cinq films en trente-cinq ans. Il préfère choisir peu, mais choisir juste.

Ce souci de précision et de vérité se retrouve aussi dans sa manière d’incarner les personnages arabes dans les productions internationales. Il raconte comment, dans un film étranger, une costumière voulait qu’il incarne un docteur irakien très mal habillé. Il avait refusé. « Un docteur peut n’avoir qu’une seule chemise, mais elle est propre. » Dans The Citizen, il avait insisté pour que son personnage libanais conserve son élégance.
Cette vigilance se prolongeait sur scène. Incarnant Sadate dans une pièce de théâtre aux États-Unis, il refusait certaines répliques, surtout lors des représentations destinées aux étudiants. Il ne voulait pas qu’ils se fassent une image déformée des Arabes. Il explique : « Nous ne sommes pas faibles. Nous sommes pacifiques, mais pas faibles. Nous avons une culture, et nous comprenons ce qui est devant nous. »

CIFF 2025
Khaled El Nabawy

Au milieu de ces échanges, plusieurs voix se sont levées pour témoigner. La réalisatrice Kamla Abu Zekri, avec qui il a travaillé sur Wahat El Ghouroub (2017), a pris la parole. Elle raconte avoir immédiatement pensé à lui en lisant le roman. Elle confesse avoir eu un peu peur au début : il avait travaillé avec les plus grands, surtout avec Youssef Chahine. Puis elle a découvert un artiste extraordinairement précis, à tel point que, le premier jour de tournage, il lui posait des questions sur la manière exacte de frapper à une porte ou d’entrer dans une pièce. Elle s’était dit : « comment va-t-on faire trente épisodes comme ça ? » Elle avait fini par lui dire, en riant, qu’il aurait droit à une question par épisode. Elle affirme avoir énormément appris de lui et conclut en disant qu’il aurait pu gagner davantage ou tourner plus, mais qu’il respecte toujours ses principes.

Le producteur Gaby Khoury a ajouté une note d’humour : « Il a parlé de tout le monde : les professeurs, les techniciens, les acteurs… mais pas un mot des producteurs ! »
Le journaliste Mahmoud Saad, lui, a raconté une projection privée de L’Émigré, en présence de Yousra et de Chahine. Il ne connaissait pas encore le jeune acteur assis à côté de Yousra, mais lorsque le visage de Ram est apparu à l’écran, il avait immédiatement compris.

Un moment très fort est revenu avec la critique Rim Chaker. Elle se souvenait de la projection de L’Émigré aux Journées cinématographiques de Carthage en 1994. Le public tunisien avait porté le jeune acteur sur les épaules. Elle s’était dit que ce succès brutal risquait de le perdre. Elle lui a demandé : « Comment as-tu survécu à ça ? » Khaled a souri. Il a remercié Tunis. Il a raconté que Chahine, en le voyant ainsi, avait dit à Gaby qu’il fallait lui réserver une chambre dans un asile psychiatrique, et que Gaby avait répondu : « pas une chambre, une suite ! »
Puis il a expliqué simplement que le succès ne lui est pas monté à la tête parce qu’il avait vu ceux qui l’avaient précédé. En plus, il voulait faire partie de cette histoire du cinéma, avec ceux d’avant lui et ceux qui viendraient après.

Son fils, l’acteur Nour El Nabawy, a apporté un éclairage précieux. Il dit que son père ne lui a jamais appris comment jouer, mais comment vivre. Ce qu’il aime chez lui, dit-il, c’est qu’il parle d’idées, jamais de personnes ou de futilités. Il affirme qu’il apprend encore aujourd’hui de lui.

Peu à peu, le portrait qui se dessinait sur scène dépassait celui d’un acteur à succès. C’était la trajectoire d’un homme qui, en entrant par hasard dans une salle de théâtre, a trouvé non pas un métier, mais une façon d’être au monde.
Lui-même résume cette manière en une phrase qu’il répète souvent : « Sois différent, même si tu dois rester seul. »
Lorsqu’il la prononce, ce n’est ni une morale ni une injonction. C’est un constat. C’est ainsi qu’il a choisi ses rôles, négocié ses contrats, défendu l’image des Arabes à l’écran, respecté les techniciens, appris des anciens, et transmis à son fils le sens de la vie avant celui du jeu.

Ce dimanche-là, au Caire, la rencontre n’a pas simplement célébré un acteur. Elle a révélé une cohérence intérieure : celle d’un homme qui a fait de la discipline une élégance, de la précision une éthique, et de la dignité une manière de marcher dans la lumière.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Mohamed Abdelaziz, un demi-siècle de rires et de conscience sociale

Figure centrale du cinéma égyptien depuis les années 1970, Mohamed Abdelaziz a bâti une œuvre profondément populaire sans jamais renoncer à une exigence artistique rigoureuse. Réalisateur de comédies devenues cultes, mais aussi enseignant et homme de théâtre, il occupe une place unique dans l’histoire du cinéma arabe : celle d’un artiste qui a su concilier succès populaire, responsabilité sociale et fidélité absolue à une vision éthique du métier. Cette longévité exceptionnelle, nourrie par une connaissance intime des différentes générations de cinéastes depuis plus de soixante ans, fait de lui un témoin précieux de l’évolution du cinéma égyptien moderne.

À l’occasion de la 46ᵉ édition du Festival International du Film du Caire (CIFF), qui se déroule du 12 au 21 novembre 2025, le festival lui a rendu hommage lors de la cérémonie d’ouverture en lui décernant la Pyramide d’Or pour l’ensemble de sa carrière. Le lendemain, une conversation approfondie a été organisée avec lui, modérée par le critique Osama Abdel Fattah, en présence d’un public nombreux et de plusieurs artistes venus célébrer son parcours. Ce moment a permis de retracer une trajectoire d’une richesse exceptionnelle et de mettre en lumière, à travers ses propres mots, ce qui constitue l’essence de son œuvre : une comédie sociale sérieuse, structurée, engagée, au service de la société.

L’émotion d’un hommage : un public inattendu et un parcours reconnu

Mohamed Abdelaziz commence par revenir sur l’émotion qui l’a traversé lorsque Hussein Fahmy, président du CIFF, l’a informé qu’il recevrait la Pyramide d’Or. Il dit connaître Hussein Fahmy depuis des dizaines d’années : ils ont tourné ensemble de nombreux films, dont certains ont rencontré un immense succès. Il décrit cette annonce comme un moment de bonheur pur.

Mais c’est surtout l’accueil du public lors de la cérémonie d’ouverture qui l’a profondément bouleversé. Il avoue avoir été « effrayé » par cette chaleur inattendue :
« Je ne pensais pas mériter un tel hommage », confie-t-il.

Cette réaction du public lui a donné le sentiment que son parcours — ses 67 films, ses 20 feuilletons et ses pièces de théâtre, dont 3 dans le secteur privé — « n’avait pas été vain ».

Il insiste également sur une dimension essentielle de sa carrière : la transmission. Il se décrit comme l’élève d’une génération prestigieuse dont il a hérité un patrimoine artistique qu’il considère comme un devoir de transmettre à son tour. Cet engagement accompagne toute sa vie professionnelle. Il mentionne aussi qu’un livre a été édité par le CIFF à cette occasion et sera distribué aux festivaliers.

Une vie consacrée au cinéma, au théâtre et à l’enseignement

Depuis 1964, Mohamed Abdelaziz travaille simultanément dans le cinéma, le théâtre et l’enseignement. Le modérateur Osama Abdel Fattah rappelle qu’il est considéré comme l’un des enseignants de cinéma les plus anciens au monde, ayant vu défiler des générations de réalisateurs, à commencer par Daoud Abdel Sayed, Khairy Beshara, jusqu’aux jeunes cinéastes d’aujourd’hui.

Mohamed Abdelaziz confirme cette continuité et souligne l’importance qu’il accorde à l’enseignement. Il évoque sa rencontre avec Hussein Fahmy à l’Institut Supérieur du Cinéma du Caire dans les années 1960, où leurs professeurs leur avaient « inculqué l’amour du cinéma ».

En riant, Hussein Fahmy a pris la parole juste pour expliquer qu’il avait enseigné pendant une douzaine d’années avant d’arrêter « parce qu’il n’avait pas la patience », tandis que Mohamed Abdelaziz, lui, n’a jamais cessé d’enseigner.

Mohamed Abdelaziz a continué en affirmant que l’enseignement constitue pour lui une forme de création : transmettre à des jeunes talents, les voir évoluer, les voir réussir, lui procure un sentiment de joie et d’accomplissement. Il exprime toutefois un regret sincère : « Les étudiants ne présentent un film comique comme projet de fin d’études que tous les vingt ans », dit-il. La comédie, selon lui, demande une maîtrise particulière que trop peu de jeunes cinéastes osent aborder.

Les débuts dans la tragédie

Avant de devenir l’un des maîtres de la comédie sociale, Mohamed Abdelaziz s’est d’abord orienté vers la tragédie. Diplômé de l’Institut Supérieur du Cinéma du Caire, formé par les grands, dont Salah Abou Seif et Hussein Kamal, il réalise ses deux premiers films dans un registre dramatique : Images interdites (1972) puis Une femme du Caire (1973).

Mais après ces deux films, il se retrouve pendant deux années sans travail. C’est alors que son ancien professeur, le Dr Hatchman, lui apporte un scénario de comédie. Ironie du sort : ce professeur lui avait déjà dit, lorsqu’il était étudiant, qu’il finirait par faire de la comédie. Mohamed Abdelaziz accepte. Le film — Fil Seef Lazem Neheb (1974) — devient un immense succès, à la fois public et critique, au point que certains ont dit qu’il prendrait la suite du grand réalisateur Fatin Abdel Wahab.

Ce tournant le fait entrer durablement dans le monde de la comédie, même s’il insiste sur un point : « Je ne suis pas allé vers la comédie. C’est la comédie qui est venue vers moi. »

Tragédie et comédie : deux visions du monde

Mohamed Abdelaziz consacre un long moment à expliquer la différence profonde entre la tragédie et la comédie, une distinction essentielle à sa compréhension du cinéma.

La tragédie, dit-il, s’intéresse généralement à un cas particulier. Elle raconte l’histoire d’un personnage qui commet une seule erreur — une seule — et qui en paiera le prix toute sa vie. C’est un art centré sur l’individu, sur ses choix personnels, sur son destin.

La comédie, au contraire, regarde la société tout entière. Elle s’empare des comportements collectifs, des dérives sociales, de ce qui dysfonctionne dans la vie quotidienne. Elle ridiculise certaines attitudes, expose les contradictions et les déformations des relations humaines. Elle pousse à réfléchir sans même qu’on s’en aperçoive.

« La comédie traite de sujets sérieux », affirme-t-il. Elle parle de problèmes sociaux, de mauvaises habitudes, de comportements nuisibles. Et comme elle attire beaucoup de spectateurs, elle possède une influence considérable. Beaucoup plus, selon lui, que la tragédie, parce qu’elle touche un public immensément large.

Il renverse ainsi l’idée reçue qui voudrait que la comédie soit un art mineur : la comédie, pour lui, est plus sérieuse que la tragédie.

Une rigueur absolue : aucun gag gratuit, aucune improvisation

Son secret : « si tu veux faire de la comédie, il ne faut pas plaisanter ».

Mohamed Abdelaziz raconte ensuite comment il a instauré une discipline stricte sur ses plateaux. Pour lui, le rire n’est pas un but en soi. C’est une conséquence. Il faut donc bien réfléchir un film, bien le structurer, étudier toutes les scènes et ne pas céder à la facilité.

Il donne un exemple : dès son premier film comique, l’immense comédien Abdel Monem Madbouly propose de mettre sa veste à l’envers pour provoquer un gag immédiat. Il refuse catégoriquement : « ce n’est pas cela qui fait rire », dit-il.

Il insiste : il ne réalise jamais un film dans l’intention de provoquer le rire.
« Je ne fais pas un film pour faire rire », explique-t-il à Madbouly, qui reste stupéfait. Cette ligne de conduite marque une frontière claire : la comédie doit naître des situations, jamais de l’artifice.

À partir de là, il impose une règle fondatrice : aucune improvisation ne doit altérer le message. Que ce soit avec des comédiens de théâtre habitués à improviser, avec des stars ou avec de jeunes acteurs, il veille personnellement au respect absolu du texte et du rythme. Il raconte qu’au théâtre aussi, il se tenait chaque soir dans les coulisses pour vérifier que les comédiens ne modifiaient pas les scènes. Pour lui, cette rigueur est indispensable : « si l’on cède un peu, on ne peut plus contrôler le film, et il peut devenir une comédie sans intérêt ». La comédie, dit-il, exige une construction précise : « C’est une opération architecturale difficile à monter. »

Intabihu Ayuha Al-Sada: critique du libéralisme et confrontation morale

Parmi ses œuvres les plus importantes, Mohamed Abdelaziz cite Intabihu Ayuha Al-Sada (1978), un film qui critique ouvertement l’ « infitah » — le libéralisme économique — et le pouvoir écrasant de l’argent sur les valeurs morales.

Il raconte l’histoire réelle qui l’a inspiré : celle d’un voisin respectable dont la fille, diplômée de droit, s’est vue imposer un mariage avec un cousin non diplômé mais propriétaire d’un atelier de mécanique, donc très riche. Le mari, complexé, adopte un comportement horrible.

Avec ses collaborateurs, il transpose cette histoire en opposant un universitaire à un éboueur, montrant comment le matériel peut prendre le dessus sur la morale. Le film, financé en partie sur ses propres deniers, réalisé avec un petit budget, remporte un immense succès et plusieurs prix — pour lui-même et pour Hussein Fahmy, qui y joue l’un des deux rôles principaux avec Mahmoud Yassine. Tout le dialogue de ce film, en plus de faire rire, comportait une critique de la société. Et c’est bien ce qu’il veut dire lorsqu’il affirme que la comédie est très sérieuse.

Avec Adel Imam : confiance, discipline et un héritage de dix-huit films

Une grande partie de la conversation est consacrée à sa relation avec Adel Imam. Leur première rencontre remonte à l’époque où Mohamed Abdelaziz était assistant auprès de Med Salem sur un film pour la télévision avec Fouad El Mohandes : c’était d’ailleurs la toute première fois qu’Adel Imam se tenait devant une caméra de cinéma.

Plus tard, lorsqu’il réalise Dakkat Qalbi (1976), une comédie dans laquelle il engage des acteurs tragiques, dont Mahmoud Yassine, Adel Imam lui téléphone : « Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? ». Mais il l’appellera plus tard, pour son film Juns Naeim (1977). Leur collaboration commence alors.

Ils tournent ensemble dix-huit films, parfois trois ou quatre par an.

Adel Imam arrivait du théâtre et voulait son propre espace mais Mohamed Abdelaziz a imposé des règles strictes. Ils travaillaient avec une méthode rigoureuse : lecture scène par scène du scénario, propositions de l’un ou de l’autre, accord final — puis interdiction absolue pour Adel Imam de changer la moindre phrase, règle que l’acteur, pourtant habitué à l’improvisation théâtrale, a respecté avec rigueur.

Mohamed Abdelaziz raconte les nuits où Adel Imam jouait au théâtre jusqu’à trois heures du matin, puis venait le rejoindre pour travailler sur un scénario. À neuf heures, lui-même donnait son cours à l’Institut Supérieur du Cinéma du Caire, puis rejoignait le tournage à quatorze heures. Un rythme épuisant, mais passionnant.

Quand Adel Imam refusait Al Baa’d Yazhab lel Maa’zoun Marratayn (1978)

Cette anecdote, racontée avec humour, est l’un des moments les plus savoureux de la conversation.

Mohamed Abdelaziz envoie le scénario du film Al Baa’d Yazhab lel Maa’zoun Marratayn à Adel Imam. Celui-ci le lit et refuse catégoriquement : « Ce film ne réussira pas. »

Il pense à plusieurs acteurs, mais aucun ne le convainc ; il veut absolument Adel Imam.

Il apprend que celui-ci est à Alexandrie pour une pièce de théâtre. Il prend alors une décision inattendue : déplacer tout le tournage à Alexandrie.

Un soir, après la représentation, il va voir Adel Imam dans sa loge. C’est alors qu’un assistant entre avec la feuille de service du lendemain et la remet à Adel, qui s’écrie :
— « J’ai refusé ce film ! »

Mohamed Abdelaziz répond calmement :
— « Le tournage commence demain. »

Adel Imam finit par se rendre sur le plateau. Au troisième jour, il répète : « Le film sera un échec. »

Mais une fois sorti en salles, le film rencontre un immense succès. Un jour, ils assistent ensemble à la séance de 18 heures : la salle rit sans interruption.

Mohamed Abdelaziz lui dit : « Tu vois ? » Et Adel Imam, amusé, répond : « Ce n’est pas le scénario que tu m’avais donné ! »

Une plaisanterie devenue célèbre, symbole de leur complicité.

Témoignages des artistes : gratitude et reconnaissance

Lorsque Mohamed Abdelaziz termine de parler, deux artistes présentes prennent la parole.

L’actrice Lebleba se souvient que, dès leur première rencontre, il lui avait dit qu’elle deviendrait une star. Elle évoque leur travail commun : il lui a appris la précision dans le jeu comique, l’importance de ne pas « bouger la tête n’importe comment », la manière de regarder la caméra, et la nécessité de jouer avec naturel. Elle parle du film où elle joue une femme constamment enceinte pour garder son mari – Al Baa’d Yazhab lel Maa’zoun Marratayn – puis de Khally Balak Men Giranak (1979), pour lequel elle a été choisie à la dernière minute après le désistement d’une autre actrice. Le film est resté trente-quatre semaines en salles et a lancé sa carrière de manière décisive.

Elham Chahine, quant à elle, raconte que leur relation est à la fois professionnelle et familiale. Elle se souvient qu’il lui avait envoyé une pièce comique comportant quatre grandes scènes musicales, alors qu’elle était connue pour jouer le drame et la tragédie. Cette pièce, jouée pendant cinq ans et présentée dans de nombreux pays arabes, a révélé au public et aux réalisateurs une facette d’elle que personne ne soupçonnait. Grâce à lui, elle a commencé à être prise au sérieux dans des rôles comiques et même dans des rôles de chanteuse.

En écoutant Mohamed Abdelaziz dérouler ces souvenirs, ces principes et ces scènes de travail, on comprend que sa carrière n’a jamais été seulement une succession de films, mais une manière de penser la société et de dialoguer avec elle. Chaque anecdote qu’il raconte, chaque détail qu’il restitue, révèle une philosophie du cinéma où la comédie n’est jamais un simple divertissement : elle devient une forme de militantisme, un engagement discret mais profond, orienté vers l’idée d’un monde meilleur.

Pour lui, faire rire n’est pas une échappée légère : c’est une stratégie pour faire réfléchir. Il insiste sur cette conviction, répétée comme un fil rouge : on transforme davantage les mentalités avec le rire qu’avec un discours direct et sérieux, qui risquerait de braquer le public. La comédie, parce qu’elle attire, désarme et rassemble, ouvre un espace où les sujets sensibles peuvent être abordés sans violence, où les contradictions sociales apparaissent avec clarté, où les comportements peuvent être questionnés sans accuser frontalement.

Ce qui frappe, au terme de cette rencontre, c’est l’extrême cohérence de son parcours. Le réalisateur qui refuse un gag facile, qui impose une discipline intransigeante, qui déplace un tournage entier pour convaincre un acteur, est le même qui continue d’enseigner, de transmettre, et de rappeler aux jeunes cinéastes que la comédie est un langage indispensable pour comprendre une société et la faire évoluer.

Et l’on se prend alors à imaginer ce que pourrait devenir la comédie égyptienne si davantage de jeunes réalisateurs acceptaient, comme lui, d’en faire un espace d’action, de réflexion et d’espoir. Peut-être est-ce là l’horizon que cette conversation ouvre : celui d’une génération qui, en revisitant les leçons de Mohamed Abdelaziz, redonnera à la comédie sa force première — faire rire pour mieux éclairer, mieux questionner, mieux transformer.

Neïla Driss

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Tunisie, un pays en voie de « gourbification »

L’auteur, médecin tunisien installé en Afrique du Sud, était à Tunis il y a trois semaines pour le lancement de son premier roman ‘‘Sangoma, le guérisseur’’. Il est rentré profondément écœuré et même malade, pour avoir vu l’état dans lequel son pays se trouve aujourd’hui. Cette tribune est  un véritable cri de colère et de lucidité.

Dr Hichem Ben Azouz *

Il est des mots qui claquent comme des gifles. «Gourbification». Mot inventé, brutal, presque vulgaire. Mais c’est le seul qui dit la vérité. La Tunisie se transforme en un grand gourbi. Pas seulement ses murs, ses trottoirs, ses plages. Tout. La ville, la morale, l’économie, la politique, la société, la terre. C’est une déchéance généralisée, une descente aux enfers que nous regardons, impuissants ou résignés.

Les villes tunisiennes ne sont plus des espaces publics, mais des poubelles à ciel ouvert. Trottoirs occupés par des étals sauvages, ronds-points envahis de plastique, plages rongées par les rats et les égouts. Tunis, jadis carrefour méditerranéen, ressemble aujourd’hui à une zone sinistrée. Les murs s’effritent, les routes se creusent, les façades s’écroulent. Nous vivons dans la laideur quotidienne, celle de nos rues jonchées d’ordures, de nos murs noircis, de nos trottoirs défigurés et le plus tragique, c’est que nous nous y habituons.

Peuple résigné, État fantôme

Nos jeunes rêvent d’ailleurs, même au prix de la noyade. Nos vieux survivent avec des pensions humiliantes. La solidarité s’est évaporée, remplacée par l’indifférence et la compétition pour un litre d’huile ou un kilo de sucre. Le voisin n’est plus frère mais rival. Nous avons accepté de vivre dans le médiocre. Nous appelons «maison» ce qui n’est qu’un gourbi.

Les gouvernants se succèdent, mais l’État se délite. Les institutions semblent tourner à vide, sans vision ni cap. Le pouvoir parle seul, sans écho. L’administration s’enlise dans l’improvisation et le clientélisme. La justice perd sa boussole, la peur s’installe comme mode de gestion, la corruption devient réflexe de survie. Tout paraît réduit à une économie du bricolage et du simulacre. On maquille les chiffres, on colmate les fissures, on attend que l’illusion tienne encore un peu.

Economie de la combine et société civile assiégée

Le travail ne paie plus. Produire ne sert à rien. L’économie est «gourbifiée», informelle, instable, pourrie. Le contrebandier a plus de valeur que l’agriculteur, le pistonné plus de chances que le qualifié. Le diplôme ne vaut rien, la compétence encore moins. Nous sommes devenus une société de magouilles, où tout s’achète, postes, faveurs, justice, dignité.

La société civile est harcelée, malmenée, affaiblie. Ses voix sont surveillées, ses espaces réduits, ses initiatives étouffées sous le poids de la suspicion. Pourtant, elle résiste à sa manière, dans les marges, dans les gestes du quotidien, dans la parole qui persiste malgré tout. Elle tient bon là où l’État vacille. Elle soigne, enseigne, éclaire, témoigne. Elle est ce souffle discret qui empêche le silence de tout recouvrir.

Terre martyrisée et «gourbification» mentale

La mer crache des égouts. Les nappes phréatiques sont pompées jusqu’à la sécheresse. Les forêts brûlent ou disparaissent sous le béton. Les collines sont éventrées par des carrières illégales. Jadis jardin de la Méditerranée, la Tunisie devient une décharge, un paysage d’abandon. Nous détruisons la terre comme nous avons détruit la décence.

Le pire n’est pas la saleté visible. Le pire est dans nos têtes. La «gourbification» est un état d’esprit. C’est accepter le désordre, tolérer la corruption, vivre dans la médiocrité. C’est se dire «ça ira» alors que tout s’effondre. C’est se résigner à survivre, sans horizon, sans rêve, sans projet.

Et pourtant, un souffle…

La Tunisie n’est pas morte. Elle dort dans ses fissures. Et le jour où elle se réveillera, ce seront les murs du gourbi qui s’écrouleront, pas elle.

Il reste des étincelles. Des jeunes qui refusent le naufrage. Des femmes qui se battent chaque jour pour leurs enfants. Des artistes qui peignent, chantent, écrivent et filment la colère. Des citoyens qui nettoient leur rue, qui refusent le fatalisme. La mémoire de la dignité n’est pas morte.

La «gourbification» est peut-être un coma. Et chaque peuple peut en sortir, s’il choisit de respirer à nouveau.

Alors oui, la Tunisie est aujourd’hui «gourbifiée». Mais tant qu’il restera des bras, des voix, des consciences éveillées, rien n’est perdu. Car un pays peut renaître de ses failles, comme la lumière jaillit des pierres.

Et l’espoir tient tout entier dans ce défi : transformer le gourbi en maison, la maison en cité, la cité en patrie digne.

* Médecin tunisien base à Johannesburg.  

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La Tunisie en « guerre réelle » contre les narcotrafiquants, affirme Khaled Nouri devant le Parlement

Le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, a déclaré devant les députés que la Tunisie mène actuellement “une vraie guerre” contre les narcotrafiquants. Son intervention, lundi, s’est tenue lors de l’examen du budget 2026 de son département, marqué par un accent fort sur la sécurité, la cybersécurité et la prévention climatique.

Une stratégie sécuritaire « à double détente »

Le ministre a dévoilé une approche en deux volets pour contrer le trafic de drogue. Le premier axe repose sur une action préventive, visant à identifier les itinéraires et points d’entrée utilisés par les trafiquants dès les zones frontalières. Le second volet concerne le démantèlement des réseaux criminels à travers des campagnes sécuritaires coordonnées et ciblées.

Khaled Nouri a salué les récents succès des forces de l’ordre, rappelant que d’importantes quantités de stupéfiants ont été saisies ces derniers mois. Ces résultats, a-t-il affirmé, traduisent “les efforts constants des unités sécuritaires pour éradiquer ce fléau qui menace la jeunesse tunisienne”.

Protection des écoles et cybersécurité en renfort

Interpellé par les députés sur la sécurité autour des établissements scolaires et universitaires, Nouri a insisté sur la vigilance quotidienne de ses services. Des patrouilles et opérations de contrôle sont menées régulièrement pour prévenir les comportements à risque et garantir la sécurité des jeunes.

Le ministre a également mis en avant la dimension numérique de la sécurité nationale, soulignant que la Tunisie “n’est pas à l’abri des menaces émergentes” du cyberespace. Il a appelé à une coopération accrue entre les acteurs concernés pour bâtir un système national intégré de cybersécurité, garant de la souveraineté numérique et, par extension, de la souveraineté de l’État.

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Henri Hourcade, directeur général Air France : « La priorité pour nous est de continuer à investir en Tunisie »

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« La priorité pour nous est de continuer à investir en Tunisie », déclare Henri Hourcade, directeur général Air France (France, Afrique du Nord, Ouest et centrale, Caraïbes et Océan Indien). Interview.

Quelles sont aujourd’hui les ambitions d’Air France pour le marché tunisien et comment voyez-vous l’évolution de la présence de la compagnie dans le pays ?

La priorité pour nous est de continuer à investir en Tunisie, un marché important pour Air France. Afin de consolider notre présence sur Tunis, nous avons déployé un nouvel avion depuis le 27 octobre dernier. Il s’agit de l’Airbus A220 qui va monter en charge d’ici l’été prochain pour arriver à une desserte uniquement en Airbus A220 qui représente le fer de lance de la modernité des produits d’Air France. Sa capacité est de 148 sièges et il dispose d’une configuration de 2-3 sièges par rangée. Parmi les cinq sièges par rangée 4 sont soit du côté du couloir ou du hublot. C’est un avion extrêmement apprécié par les clients.

Sur Tunis, nous avons déployé un nouvel avion depuis le 27 octobre dernier

Cet avion est également écologique puisqu’il consomme moins de carburant et avec des émissions de CO2 de moins de 20% en comparaison avec la génération précédente de la famille Airbus, d’autant plus que le confort en cabine est plébiscité par nos clients. Il y a en outre moins de nuisances sonores à bord jusqu’à 50% en moins toujours par rapport aux Airbus de la génération précédente.

C’est vraiment l’avion moyen-courrier sur lequel Air France parie. Il représente le premier levier de décarbonation du groupe reposant sur le renouvellement de la flotte pour le moyen-courrier et l’Airbus A350 dans la flotte long-courrier. Nous le déployons sur Tunis avec beaucoup de fierté et pour le plus grand bonheur de nos clients, sachant que l’avion moyen-courrier est aujourd’hui le plus apprécié en termes de confort cabine.

L’A220 est vraiment l’avion moyen-courrier sur lequel Air France parie

Un autre service qui va avec la modernité est le Wifi à bord. Air France est la première compagnie aérienne à avoir un contrat avec Starlink qui permet une meilleure qualité d’accès pour une compagnie aérienne au monde et de couverture de connexion sur toute la planète. Nous aurons 30% des avions équipés de Wifi d’ici la fin de l’année en cours, sachant que nous sommes actuellement à une vingtaine d’avions déjà équipés de Wifi entre moyen et long-courriers. La flotte en sera équipée en totalité à la fin de 2026.

Nous sommes actuellement à une vingtaine d’avions déjà équipés de Wifi

L’accès sera gratuit pour tout le monde, quelle que soit la classe. Il suffit d’être adhérent au programme Flying Blue pour en bénéficier. Ce service, très attendu par les clients, est majeur parmi les innovations des compagnies aériennes.

Peut-on s’attendre à de nouveaux services ou à des évolutions majeures dans l’offre de produits d’Air France à destination ou au départ de la Tunisie ?

Outre le Wifi à bord que je viens de mentionner, Air France continue sa montée en gamme. 2025 est l’année de déploiement des nouvelles cabines et suites La Première avec les destinations Los Angeles, New York, Miami et Tokyo-Haneda. Cette nouvelle offre est accompagnée par une gastronomie exceptionnelle et un parcours sol complètement privatif et unique pour lequel depuis plusieurs années nous avons été régulièrement récompensés par le prix du Meilleur salon « La Première » au monde.

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A Tunis, Henri Hourcade (au centre) avec Nadia Azale (DG pour l’Afrique du Nord, Sahel et Côte Ouest) et Olivier Dubus, directeur pays (Tunisie-Algérie) d’Air France.

Sur la cabine affaires long-courrier, nous mettons en place le surmatelas en association avec Sofitel avec la porte coulissante pour plus d’espace privatif. De plus, nous continuons à investir sur les salons. Après celui de Charles de Gaulle au Terminal 2E Hall K qui était un investissement très important pour Air France au début de l’année, nous avons également investi dans deux salons américains à Chicago et à Boston.

Nous sommes, par ailleurs, avec la décarbonation dont nous consacrons chaque année un milliard d’euros pour le renouvellement de la flotte.

 Comment l’introduction du NDC va-t-elle transformer l’expérience de réservation pour vos clients et partenaires locaux ?

Ce sujet est essentiel pour Air France. Il s’agit, en réalité, d’une évolution de toute l’industrie aérienne et pas uniquement pour notre compagnie. En fait, NDC est un moyen pour mettre à disposition de nos partenaires agences de voyage les innovations tarifaires qui, sans NDC, ne seraient disponibles que sur le web étant donné qu’elles ne sont pas compatibles avec les anciennes technologies de GDS.

La solution NDC est aussi une technologie de partenariat permettant d’accéder aux tarifs qui ne traversent pas les écrans verts de GDS comme la tarification dynamique. Celle-ci est un moyen d’avoir accès à des tarifs plus compétitifs sur Air France. C’est seulement sur NDC et grâce à cette solution que les agences de voyage partenaires peuvent les vendre à leurs clients.

A propos du NDC: A travers NDC, Air France et KLM proposent aux agences tunisiennes et à leurs clients de nouveaux services innovants

Il s’agit également d’accéder aux promotions qui sont disponibles uniquement sur le canal web et NDC. C’est un mouvement qui avance bien. Nous sommes sur des niveaux de pénétration qui avancent vite en Europe et également en Tunisie. Nous continuerons en permanence à avancer sur les fonctionnalités pour que les produits soient disponibles et faciles à vendre. Nous travaillons aussi avec nos partenaires agrégateurs de contenu de GDS ou des interfaces tierce pour que les agences aient accès à des systèmes d’agrégation de contenu NDC qui fonctionnent bien.

Air France œuvre à renforcer son offre long-courrier. Quelles sont les perspectives pour les passagers tunisiens souhaitant voyager vers l’Asie, l’Amérique ou vers d’autres destinations lointaines ?

Nous enregistrons cet hiver une progression d’offre sur le long-courrier de 3% grâce notamment aux nouvelles ouvertures du réseau d’Air France. Les nouveautés de l’été 2025 sont maintenues comme Orlando et Riyad, deux destinations qui marchent très bien. Elles sont donc maintenues en hiver et pour les prochaines saisons.

Nous ouvrons aussi cet hiver en Thaïlande Phuket qui démarre sur les chapeaux de roue, puis Punta Cana en janvier en desserte saisonnière sur trois mois. Et pour l’été 2026, nous ouvrirons une autre destination aux Etats-Unis. Il s’agira de Las Vegas.

Flying Blue célèbre cette année ses 20 ans d’existence. Pouvez-vous nous rappeler l’importance de ce programme et les actions prévues pour marquer cet anniversaire auprès de vos clients africains ?

Il s’agit d’un programme qui rassemble maintenant beaucoup d’adhérents, près de 30 millions à travers le monde avec 40 compagnies aériennes partenaires. Il est important également de rappeler que ce programme a été pour la deuxième année consécutive primé par le prix du meilleur programme de fidélisation au monde par le site américain « Point.me ». Celui-ci est la référence mondiale de comparaison des systèmes et des programmes de fidélité. Il est basé sur les votes des clients qui sanctionnent la qualité des programmes de fidélisation, la facilité de cumuler les Miles et la prise de primes, et évaluent le large choix de primes sur l’ensemble des produits tarifaires. Nous en sommes donc très fiers.

©Destination Tunisie

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Une annonce pleine de bonheur | Ons Jabeur attend un heureux évènement

La championne de tennis tunisienne et ancienne N°2 mondiale, Ons Jabeur, a partagé une annonce pleine de bonheur ce lundi 10 novembre 2025.

Via une vidéo postée sur son compte Instagram, Ons Jabeur a partagé cet heureux évènement : Elle attend son premier enfant et affirme donc que « le court devra patienter encore un peu » car avec son époux et préparateur physique Karim Kammoun, ils s’apprêtent à accueillir leur « plus petit coéquipier »

« J’ai pris une petite pause pour me ressourcer et me recentrer… Il s’avère qu’on préparait en réalité le plus mignon des retours», a -t-elle notamment écrit

À 31 ans, la championne de tennis surnommée la ministre du bonheur réalisera son rêve qui lui tient le plus à cœur avec l’arrivée d’un petit garçon qui rejoindra l’équipe en avril.

Y. N.

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Le nouvel ambassadeur américain Bill Bazzi prend ses fonctions à Tunis

L’ambassade des États-Unis en Tunisie a annoncé, ce lundi, l’arrivée du nouvel ambassadeur Bill Bazzi à Tunis pour entamer officiellement sa mission visant à renforcer les relations bilatérales entre les deux pays, selon un communiqué publié sur la page Facebook de l’ambassade.

Bill Bazzi avait prêté serment en octobre 2025 en tant qu’ambassadeur des États-Unis en Tunisie. Avant sa nomination au sein du corps diplomatique, il a occupé le poste de maire de la ville de Dearborn Heights, dans l’État du Michigan, à la suite de son élection en 2021. Il avait auparavant assuré la fonction de président par intérim du conseil municipal.

De Dearborn Heights à Tunis : un parcours riche et varié

Avant son entrée dans la diplomatie, Bill Bazzi a servi pendant 21 ans dans le corps des Marines américains, où il a occupé plusieurs postes de commandement. Après sa carrière militaire, il a travaillé dans deux grandes entreprises américaines figurant au classement Fortune 500.

Il a notamment exercé au sein du groupe Boeing en tant que directeur de la qualité et auditeur principal, puis chez Ford Motor Company comme ingénieur en développement de produits, contribuant à renforcer la sécurité publique et la performance économique à travers des audits réglementaires et des initiatives de conformité.

Diplômé d’un master en sciences de l’aviation et d’une licence en aviation professionnelle de l’Université Embry-Riddle Aeronautical, Bill Bazzi entame ainsi une nouvelle étape de sa carrière au service de la diplomatie américaine à Tunis.

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Tunisie : Le budget du ministère de l’Intérieur en détail

Le budget du ministère de l’Intérieur pour l’exercice 2026 s’élève à 6,3 milliards de dinars, soit une hausse de 5% par rapport à l’année précédente. Une part importante sera consacrée à la modernisation des équipements, aux infrastructures sécuritaires et au recrutement de près de 2900 nouveaux agents.

Une enveloppe globale en hausse, tirée par l’investissement

Présenté lundi 10 novembre 2025 lors d’une séance plénière du Conseil national des régions et des districts (CNRD), le rapport conjoint des commissions de la Défense, de la sécurité et des forces armées et du règlement intérieur, de l’immunité et des affaires juridiques détaille un budget de 6304,8 millions de dinars pour le ministère de l’Intérieur.

Les dépenses se répartissent ainsi :

  • Salaires : 4160,8 MD
  • Gestion : 374,9 MD
  • Interventions : 1323,7 MD
  • Investissement : 380,35 MD

L’investissement progresse de 57% par rapport à 2025, un bond destiné à financer l’achat de moyens de transport, d’équipements de sécurité et de contrôle, ainsi que la construction de nouveaux centres et casernes. Deux académies de formation — l’une pour la police, l’autre pour la garde nationale — sont également prévues.

Le ministère mise aussi sur la modernisation du système de la police technique et scientifique, un axe stratégique dans le renforcement des capacités d’enquête et de prévention.

Une répartition ciblée par programmes

Les crédits sont ventilés selon les grands programmes suivants :

  • Sécurité nationale : 2459,3 MD
  • Garde nationale : 1664,5 MD
  • Protection civile : 373,7 MD
  • Affaires locales : 1132,1 MD
  • Supervision et appui : 610,3 MD

Cette structuration traduit la volonté du ministère de renforcer la coordination entre les différents corps de sécurité et de consolider la proximité avec les collectivités locales.

Recrutement et renforcement des effectifs

Dans le cadre de ce budget, 2900 recrutements sont prévus en 2026 :

  • 1000 agents pour la sécurité nationale
  • 1500 agents pour la garde nationale
  • 400 agents pour la protection civile

Ces nouvelles intégrations visent à compenser les départs à la retraite et à renforcer la présence sur le terrain, notamment dans les zones frontalières et rurales.

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CIFF 2025 – Le Prix Faten Hamama d’excellence sera décerné à Khaled El Nabawy

Le Festival international du film du Caire a annoncé que le Prix Faten Hamama d’excellence sera remis, lors de sa 46ᵉ édition qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025, à l’acteur égyptien Khaled El Nabawy, l’une des figures les plus marquantes et les plus respectées du cinéma arabe contemporain. Cette distinction rendra hommage à une carrière remarquable, guidée par une conscience artistique rare et un engagement constant envers le cinéma comme vecteur de culture et d’humanité.

Institué en mémoire de la grande actrice Faten Hamama, le prix honore chaque année des personnalités éminentes du cinéma pour leur contribution exceptionnelle à l’enrichissement de l’art cinématographique. En 2024, il avait été attribué à Ahmed Ezz, et en 2022 à Karim Abdelaziz — deux acteurs qui, chacun à sa manière, incarnent la vitalité et la modernité du cinéma égyptien.

Formé à l’Institut supérieur d’art dramatique du Caire dont il sort diplômé en 1989, Khaled El Nabawy débute la même année avec Une nuit de noces (Leilat Asal) de Mohamed Abdel Aziz. Dès ses premiers rôles, il attire l’attention par sa rigueur et la profondeur psychologique de ses compositions. Sa participation à Le Citoyen égyptien (Al-Muwatin Masri) de Salah Abou Seif, aux côtés de Omar Sharif, confirme un talent d’interprète capable d’allier intensité et retenue, émotion et maîtrise.

C’est toutefois en 1994, avec L’Émigré (Al-Mohager) de Youssef Chahine, que sa carrière prend un tournant décisif. Sous la direction du maître, il livre une interprétation habitée, à la fois charnelle et spirituelle, qui lui ouvre la reconnaissance du public et de la critique, en Égypte comme à l’étranger. Ce rôle fondateur l’installe durablement parmi les acteurs les plus prometteurs de sa génération. L’émigré sera projeté lors de cette édition dans la section Cairo Classics.

Au fil des années, Khaled El Nabawy s’impose comme l’un des visages majeurs du cinéma égyptien moderne, alternant entre drames intimistes et fresques sociales : Le Destin (Al-Massir, 1997) de Youssef Chahine, Omar 2000 (2000) d’Ahmed Atef, Le Dealer (Al-Dealer, 2010) d’Ahmed Saleh, ou encore Le Voyageur (Al-Mosafer, 2009) d’Ahmed Maher témoignent d’une filmographie exigeante, marquée par le souci de la vérité intérieure. Son interprétation, toujours mesurée, traduit une compréhension rare de la complexité humaine, nourrie d’un travail minutieux sur le geste, la voix et le regard.

CIFF 2025 
Khaled El Nabawy

Son parcours s’est également ouvert à l’international : il tournera sous la direction de Ridley Scott dans Kingdom of Heaven (2005), donnera la réplique à Naomi Watts et Sean Penn dans Fair Game (2010), et tiendra le rôle principal du film The Citizen (2012) de Sam Kadi, présenté dans plusieurs festivals internationaux. Ce dernier, qui lui a valu une reconnaissance mondiale, sera projeté cette année dans la section Cairo Classics du festival, en hommage à l’ensemble de sa carrière. Ces collaborations confirmeront la stature mondiale d’un artiste capable de franchir les frontières culturelles sans jamais renier ses racines.

Parallèlement à son œuvre cinématographique, Khaled El Nabawy mène depuis plus de trente-cinq ans une riche carrière télévisuelle, de Bawwabat Al-Helwani (La Porte d’Al-Helwani) jusqu’à Embratoret Meem (Empire M, 2024), où il explore avec une constante justesse les drames et dilemmes du quotidien égyptien. Il s’est également illustré sur scène, notamment avec Al-Genzir (La Chaîne) au Caire et Camp David à Washington, où il incarnait le président Anouar El-Sadate — rôle salué par la critique américaine pour sa précision et sa dignité.

En honorant Khaled El Nabawy du Prix Faten Hamama d’excellence, le Festival international du film du Caire célébrera bien plus qu’un acteur accompli : il saluera une trajectoire exemplaire, celle d’un artiste qui a su faire du cinéma une parole de vérité et de dialogue, un espace de rencontre entre l’Égypte et le monde.

Neïla Driss

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