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Conférence sur les nécropoles phéniciennes et puniques de Carthage

Carthage, ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera un événement scientifique exceptionnel, une conférence internationale consacrée à ses racines les plus anciennes, qui se tiendra dans cette le 27 novembre 2025.

La conférence, intitulée «Carthage et les cultures antiques de la Méditerranée. Recherche archéologique, formation et promotion du tourisme tuniso-italien. La mission INP-Sapienza à Dermech et sur la colline de l’Odéon» présentera les dernières découvertes de la mission archéologique conjointe de l’Institut national du patrimoine (INP) et de l’Université Sapienza de Rome, menée dans les nécropoles phéniciennes et puniques du site archéologique de cette ville dont le sous-sol regorge de vestiges antiques.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la coopération scientifique lancée en 2021 entre les deux institutions, qui renouvelle et renforce l’engagement de l’université italienne, sous l’impulsion de sa rectrice, Antonella Polimeni.

Cette coopération a permis la réalisation de quatre campagnes de fouilles, d’études et de mise en valeur dans la nécropole de Dermech, située dans le parc des thermes d’Antonin, et dans la nécropole de la colline de l’Odéon, au sein du site des «Villas romaines».

Une cité à la fois phénicienne et romaine

Les recherches ont mis au jour des zones funéraires phéniciennes et puniques méconnues ou peu documentées, offrant des perspectives importantes pour la reconstitution du rôle de la ville dans le réseau commercial de l’ancienne Méditerranée.

Les nécropoles de Dermech et de l’Odéon, souvent moins connues que les monuments carthaginois les plus visités, apparaissent ainsi comme des clés privilégiées pour comprendre la complexité d’une cité à la fois africaine et méditerranéenne, phénicienne et romaine, un pont entre les deux rives de la mer qui l’entoure encore aujourd’hui.

D’après les publications préliminaires de la mission, à Dermech, une nécropole datant principalement des VIIe et VIe siècles avant J.-C., des tombes à fosse et des chambres souterraines creusées dans la roche ont été mises au jour, contenant un mobilier funéraire comprenant des céramiques, des amulettes et des objets ornementaux. Le site s’étend sous des structures romaines et byzantines, au sein du parc des Thermes d’Antonin, et témoigne des pratiques funéraires des élites et des communautés urbaines durant la période archaïque de Carthage.

Carthage, de capitale d’un empire maritime à colonie romaine puis à grande métropole de l’Antiquité tardive.

Sur l’Odéon, dans le quartier archéologique des «Villas romaines», les fouilles les plus récentes se sont concentrées sur une nécropole punique datant des IVe et IIe siècles avant J.-C. Des archéologues tunisiens et italiens y ont identifié une zone funéraire monumentale, avec des tombes à chambre et des sépultures multiples, ainsi que des structures artisanales et des installations métallurgiques et céramiques datant de la seconde moitié du Ve siècle et du IVe siècle avant J.-C.

Les découvertes comprennent également une inscription punique mentionnant la divinité Kotar, associée à des activités métallurgiques, et un groupe de tombes hellénistiques contenant un riche mobilier funéraire, confirmant la dimension «cosmopolite» du monde punique et l’intensité des contacts avec la mer Égée et la Sicile.

La conférence du 27 novembre, annoncée sur les canaux de la mission et ceux des institutions participantes, vise à présenter au public tunisien et international un bilan des premières années de fouilles et à débattre de la place de Carthage dans le système des cultures antiques du centre-ouest de la Méditerranée.

La mission INP-Sapienza est dirigée par Mounir Fantar et Moez Achour pour la Tunisie et par Lorenzo Nigro pour l’Italie. Elle met l’accent sur la formation conjointe de jeunes archéologues et la promotion des sites auprès du public.

La conférence portera sur le dialogue naissant entre les données de fouilles et les grandes questions historiques : l’évolution du paysage funéraire entre les périodes phénicienne, punique et romaine; la circulation des artisans, des biens et des cultes entre le Levant, l’Afrique du Nord et les îles méditerranéennes.

Place de Carthage dans le réseau méditerranéen

La transformation de Carthage, de capitale d’un empire maritime à colonie romaine puis à grande métropole de l’Antiquité tardive, a été marquée par des études récentes, notamment l’analyse génétique de restes humains provenant de Dermech. Ces études ont montré que la population punique-carthaginoise était issue d’un mélange dense d’éléments nord-africains, siciliens et égéens, confirmant ainsi l’image d’une ville profondément enracinée dans les réseaux méditerranéens.

L’événement de Carthage s’inscrit dans la longue tradition de collaboration archéologique entre l’Italie et la Tunisie, qui a célébré cette année son 60e anniversaire. Cette collaboration repose également sur l’expérience de l’École archéologique italienne de Carthage et sur les importants programmes de recherche menés sur le site depuis le sauvetage par l’Unesco jusqu’à des périodes plus récentes.

Dans la continuité de cette tradition, la conférence du 27 novembre vise à démontrer comment les nouvelles technologies de fouilles, de documentation et d’analyse contribuent à une meilleure compréhension de la ville et de ses nécropoles, en reliant Carthage à d’autres capitales antiques de la Méditerranée, de Rome à la Sardaigne et à la péninsule Ibérique.

D’après Ansamed.

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