Plan Trump pour l’Ukraine : ce que Washington veut imposer à Kyiv
Pour la première fois depuis le début de l’invasion russe de 2022, Washington met sur la table un document complet visant à arrêter la guerre par une reconfiguration des rapports de force plutôt que par une victoire militaire. Présenté à Volodymyr Zelensky par l’émissaire Dan Driscoll, ce plan en 28 points place Kyiv devant un choix existentiel : accepter des concessions douloureuses ou poursuivre une guerre dont l’issue militaire reste incertaine, après près de cinq ans d’attrition.
Des concessions territoriales majeures : une paix qui valide les gains russes
Le projet prévoit la reconnaissance de facto de trois oblasts – Crimée, Donetsk et Louhansk – comme territoires sous contrôle russe. Pire pour Kyiv, certaines zones de Donetsk encore sous souveraineté ukrainienne deviendraient une zone tampon neutre, sans présence militaire russe mais hors du contrôle effectif de l’Ukraine. Le front serait également gelé dans le sud, permettant à Moscou de conserver Marioupol, une partie de Kherson, et l’ensemble du corridor terrestre reliant la Russie à la Crimée. Un scénario qui entérinerait l’un des objectifs stratégiques centraux de Vladimir Poutine.
Neutralisation politique : une Ukraine sans OTAN mais arrimée à l’Europe
Au cœur du texte, une exigence majeure : Kyiv renonce définitivement à l’OTAN. L’Ukraine devrait modifier sa Constitution pour acter cette neutralité, tandis que l’Alliance s’engagerait à ne pas déployer de troupes sur son territoire. En contrepartie, Washington confirme explicitement le droit de Kyiv à rejoindre l’Union européenne, un équilibre voulu pour garantir une insertion économique sans garantie militaire directe.
Une armée plafonnée et une sécurité américaine conditionnelle
Le plan prévoit une réduction drastique des forces ukrainiennes à 600 000 soldats – un recul notable pour une armée qui en compte aujourd’hui près de 880 000. En échange, les États-Unis offrent une garantie de sécurité : si la Russie attaque de nouveau, Washington promet une “réponse militaire coordonnée” et le rétablissement immédiat des sanctions. Mais cette garantie s’éteint si l’Ukraine frappe le territoire russe, notamment Moscou ou Saint-Pétersbourg.
Une élection en 100 jours : accélérer la normalisation intérieure
Le document exige la tenue d’élections générales dans un délai de 100 jours. Une demande sensible, alors que Kyiv justifiait depuis deux ans leur report par l’état d’urgence militaire.
Reconstruction massive : 200 milliards pour rebâtir l’Ukraine
Le plan économique prévoit un investissement colossal : 100 milliards de dollars d’avoirs russes gelés dirigés vers la reconstruction ; 100 milliards supplémentaires européens ; un soutien au secteur technologique, minier et énergétique ukrainien. Le texte prévoit aussi un allègement progressif des sanctions contre Moscou, ainsi qu’un fonds d’investissement commun USA–Russie une fois la paix stabilisée.
Amnistie, enfants, Dnipro : la dimension humanitaire et symbolique
Le plan exige le retour de tous les civils détenus, y compris les enfants ukrainiens transférés en Russie. Il prévoit aussi une amnistie générale pour les combattants des deux camps, un accès garanti à la navigation ukrainienne sur le Dnipro, et un rôle central des États-Unis dans un Conseil de Paix présidé par Donald Trump.
Une Russie réhabilitée ? Le retour au G8 dans le texte
Dernier point lourd de sens : la réintégration de la Russie au G8, dont elle avait été exclue après l’annexion de la Crimée en 2014. Ce retour serait conditionné au respect de l’accord, mais marquerait symboliquement une normalisation internationale du régime de Vladimir Poutine.
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Novorossiysk.
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