Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

New York | Zohran Mamdani peut-il tenir ses promesses ?

L’élection triomphale de Zohran Mamdani comme maire de New York a réjoui beaucoup de monde bien au-delà des États-Unis et en particulier dans le monde arabo-musulman en raison de sa jeunesse, du fait qu’il soit musulman, qu’il soit un migrant aux origines afro-indiennes naturalisé américain et de son soutien à la cause palestinienne cependant les New-Yorkais ne l’ont pas élu à la tête de leur ville pour ces raisons mais pour des promesses ambitieuses visant à améliorer le coût de la vie. Parmi ces promesses figurent la gratuité des transports en commun, la généralisation des services de garde d’enfants et un développement massif du logement social. Est-ce faisable surtout dans la capitale internationale du capitalisme et la première place financière mondiale ? 

Imed Bahri

The Guardian qui a passé en revue les promesses de campagne de Mamdani estime qu’elles représentent un coût important pour la ville. Le journal rapporte que plusieurs économistes et hommes politiques ont souligné que le nouveau maire se heurte à de nombreux obstacles pour concrétiser ses idées, notamment en raison de la menace du président Donald Trump de suspendre les financements fédéraux (dont la valeur est de 8 milliards de dollars par an) destinés à la ville afin de discréditer le candidat élu.

Selon The Guardian, plusieurs sources de revenus nécessitent l’approbation de l’Assemblée législative de l’État de New York et non pas seulement la mairie de la ville de New York. Matt Gardner, chercheur principal à l’Institute for Taxation and Economic Policy, a rappelé que l’Assemblée législative avait empêché la ville d’augmenter les frais de permis pour chiens en 2014, suite à un différend entre le maire de l’époque, Bill de Blasio, et un élu.

Ceci illustre le risque d’obstruction. Toutefois, Gardner et d’autres experts soulignent plusieurs facteurs qui pourraient aider Mamdani à tenir ses promesses. D’abord, elles sont largement populaires et s’attaqueraient à des problèmes fondamentaux, également les démocrates détiennent désormais une large majorité à l’Assemblée législative et enfin certains entrevoient des possibilités économiques et politiques de concrétiser ces propositions.

Voici les promesses électorales de M. Mamdani: 

Financement : l’équipe de campagne du nouveau maire estime qu’elle pourrait lever environ 10 milliards de dollars en augmentant le taux d’imposition des sociétés, en taxant les plus riches et en renforçant le recouvrement des taxes et impôts existants.

Les opposants affirment que les entreprises et les plus fortunés pourraient tout simplement quitter l’État mais des études sérieuses réfutent cette hypothèse. De plus, le taux d’imposition des sociétés s’applique aux bénéfices réalisés dans l’État, quel que soit le lieu du siège social de l’entreprise, ce qui rend cet argument moins convaincant.

Augmentation des impôts : M. Mamdani estime qu’une hausse du taux d’imposition des sociétés de 7,25% à 11,5% pourrait générer environ 5 milliards de dollars dont la majeure partie reviendrait à la ville de New York. Toutefois, ce plan nécessite l’approbation de l’assemblée législative de l’État et de la gouverneure Kathy Hookall qui s’oppose à cette augmentation d’impôt.

Une autre proposition de Mamdani prévoit une surtaxe de 2% sur les revenus annuels supérieurs à 1 million de dollars dans le but de générer environ 4 milliards de dollars. Bien que cette taxe s’applique à toute la ville, l’approbation de l’Assemblée législative de l’État est également nécessaire et le projet rencontre l’opposition de certains démocrates modérés.

Gel des loyers : il concerne les appartements à loyer réglementé est l’une des mesures les plus simples et les plus rentables car elle serait pratiquement gratuite. Cependant, elle requiert l’approbation du Conseil de réglementation des loyers et le financement nécessaire pourrait ne pas être disponible tant que Mamdani n’aura pas nommé ses membres.

Gratuité des bus : M. Mamdani estime que la gratuité des bus coûterait au moins 700 millions de dollars, en supposant un taux de fraude de 48%. Selon certains observateurs, il pourrait couvrir ce coût en restructurant ou en réduisant d’autres programmes au sein du budget municipal de 116 milliards de dollars.

Épiceries : Mamdani propose un programme pilote avec cinq épiceries municipales dans les zones défavorisées, pour un coût d’environ 60 millions de dollars. Ce projet pourrait également être financé en ajustant les priorités de dépenses au sein du même budget.

Construction de logements : M. Mamadani prévoit d’investir environ 100 milliards de dollars pour construire 200 000 logements abordables sur 10 ans, un plan que beaucoup à sa droite jugent irréaliste en raison de l’endettement qu’il implique.

Cependant, des experts comme Gusdorf soulignent que le plan ne prévoit pas d’emprunter la totalité de la somme en une seule fois. La dette s’accumulera et sera remboursée par étapes par les administrations successives. Ils insistent également sur le fait que l’objectif n’est pas la gratuité du logement mais la création de logements abordables générant des revenus permettant de rembourser la dette dont une partie pourrait être financée par le secteur privé.

Garde d’enfants universelle : Le coût de la mise en œuvre d’un système de garde d’enfants universel (qui concerne toute la population de New York sans exception) varie de 2,5 à 12 milliards de dollars, selon que le programme soit déployé à l’échelle de la ville ou de l’État et selon d’autres facteurs.

Le financement demeure le facteur le plus critique et Gardner prévoit des compromis comme c’est souvent le cas pour les grands projets. Par conséquent, il indique que certaines promesses de Mamdani devraient être revues à la baisse et qu’il pourrait devoir faire preuve de souplesse concernant la hausse d’impôts prévue.

L’article New York | Zohran Mamdani peut-il tenir ses promesses ? est apparu en premier sur Kapitalis.

❌