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Les COP et la lutte contre le dérèglement climatique 

Dix ans après la signature de l’Accord de Paris, qui consacre l’engagement à limiter le réchauffement à 2 °C (et si possible à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle), la 30ème  Conférence de l’ONU pour le climat (COP30) se tient à Belém, au Brésil. Celle-ci s’inscrit dans un contexte marqué par la dégradation du multilatéralisme, le retrait des Etats-Unis de Trump de tout engagement en matière de lutte contre le dérèglement climatique, et de confrontation lancinante entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Les COP : les limites d’une forme particulière de multilatéralisme

En s’éloignant de l’intergouvernementalisme pur, les COP illustrent l’évolution de la gouvernance mondiale plus ouverte aux acteurs non étatiques.

En effet, non seulement elles offrent une tribune aux pays en développement ou vulnérables, mais elles rassemblent aussi diverses catégories d’acteurs non étatiques de la société civile (pas forcément pour défendre les principes et valeurs de la protection de l’environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique) : ONG environnementales, entités publiques infra-étatiques, syndicats professionnels, entreprises, cabinets de conseils et lobbyistes, etc.

 

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Si tous les participants aux COP ne jouissent pas du même statut (seuls les représentants des Etats signataires de la Convention sont dotés d’un pouvoir de négociation), les ONG environnementales font montre d’une capacité d’influence.

Toutefois, les COP font l’objet de critiques qui en relativisent l’intérêt par rapport aux conférences internationales classiques : ce type de processus de négociation s’avère par trop laborieux, lourd et lent. Outre les intérêts divergents des parties prenantes, cela s’explique par l’absence de mécanisme de vote et l’application de la règle du consensus.

Si les négociations lors de ces Conférences annuelles sont autant de caisses de résonance des débats liés au réchauffement climatique, le cadre offert semble inadapté au regard des causes systémiques (liées au modèle de développement capitaliste) du phénomène.

 

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Dès lors, une plus grande implication des organisations et institutions économiques internationales (y compris des cadres informels comme le G7, le G20) s’avère nécessaire à la bonne gouvernance de la question climatique, y compris pour répondre à la question de l’équité climatique.

Les COP : l’enjeu géopolitique de l’équité climatique

Les COP butent face à la recherche d’un mécanisme de redistribution et de « justice climatique ».

Traditionnellement, deux grands blocs s’opposent sur le sujet de la réduction des émissions des gaz à effet de serre : les pays développés; et les pays du Sud (parmi lesquels en particulier les petites îles). Une dichotomie à nuancer, notamment au regard de la position de pays émergents grands producteurs ou consommateurs d’hydrocarbures, peu enclins à accélérer la décarbonation de leur économie et à mettre la sortie des énergies fossiles à l’agenda international.

Plus clivante, la question de la justice climatique nourrit de plus en plus cette opposition qui structure les négociations climatiques (entre pays développés, historiquement responsables du réchauffement, et pays en développement, qui y ont moins contribué).

Les pays du Nord tendent à dissocier la problématique de l’équité de l’impératif de restreindre le réchauffement sous les 1,5 °C. Alors que les pays du Sud mettent en avant la nécessité d’obtenir des ressources financières et technologiques.

Certes, la COP27 (novembre 2022) s’est conclue sur la décision historique de créer un fonds pour les « pertes et dommages » (tant économiques qu’humaines et culturelles) destiné à indemniser les catastrophes naturelles causées par le changement climatique. Toutefois, ses modalités d’application demeurent indéfinies (liste des pays contributeurs et bénéficiaires, sources de financement).

La formulation de « pays particulièrement vulnérables » interroge la définition même de la vulnérabilité. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques trace une ligne de démarcation entre pays du Nord et pays du Sud. Elle est fondée sur les principes des « responsabilités communes, mais différenciées » et des « capacités respectives », donnant le primat de l’action aux Etats qui ont le plus émis de gaz à effet de serre et les plus riches.

Ces 43 pays industrialisés sont classés dans l’annexe I de la CCNUCC, tandis que les autres sont dits en « non-annexe I ».

Depuis l’Accord de Paris de 2015, qui réitère les deux principes, tous les pays doivent réduire leurs émissions.

Cependant, sur le plan financier, l’idée reste que les pays de l’annexe I abondent les fonds destinés aux autres Etats pour les aider à réduire leurs émissions ou à s’adapter au changement climatique.

Or désormais, ce « reste du monde » compte pour 70 % des émissions mondiales et certains pays se sont fortement développés. La Chine, en particulier, est devenue la deuxième puissance économique mondiale, le premier pollueur et même le second émetteur d’émissions cumulées, derrière les Etats-Unis. En cela, la logique de répartition entre Nord et Sud est en partie dépassée…

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