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Tunisie | La crise à Gabès sera-t-elle réglée à Carthage ?

Alors que les marches de protestation et les heurts de la population avec les forces de l’ordre se poursuivent depuis plus d’un mois et demi à Gabès pour exiger le démantèlement des usines du Groupe chimique tunisien (GCT), le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé, mardi 18 novembre 2025, au Palais de Carthage une réunion du comité qu’il a chargé de trouver des solutions urgentes à la situation environnementale dans cette ville du sud-est de la Tunisie.

Un communiqué de la présidence de la république publié à l’issue de la réunion nous apprend la composition de ce comité présidé par Ali Ben Hammoud, qui est composé de Samia Ben Ali, Kawas Hamida, Rafik Aouadi, Noureddine Rachdi, Mohamed Salah Najar et Mohamed Ben Cherada.

Le chef de l’État a affirmé suivre la situation de près, saluant l’attitude des habitants et la conscience profonde dont ils ont fait preuve pour préserver la paix civile, se tenant aux côtés des forces de sécurité (sic!) pour faire face à toute tentative d’attiser les tensions par tous les moyens.

Tout en dénonçant «la propagation de contre-vérités», sans préciser lesquelles, Saïed a rappelé «le gaspillage de fonds publics lors de l’acquisition, en 2018, d’un certain nombre d’équipements qui ont été abandonnés, dégradés et devenus pour la plupart inutilisables», laissant ainsi entendre qu’une enquête a été diligentée sur la gestion du GCT et que des abus ont été constatés, qui visaient à mettre en difficulté l’entreprise en vue de la privatiser, «au mépris des souffrances des habitants de Gabès».

Le président de la République a laissé entendre que des sanctions seraient décidées contre les auteurs des abus ainsi constatés en déclarant qu’«il est du droit du peuple tunisien de connaître toute la vérité, de demander des comptes conformément à la loi et de vivre dans la dignité», promettant qu’«un terme sera mis à la souffrance [des populations ] dans tous les domaines et dans toutes les régions.»

Le Comité chargé de proposer des solutions au problème environnemental à Gabès a remis au chef de l’État une copie du rapport préliminaire qu’il a préparé, en attendant d’«élaborer dans les plus brefs délais un rapport final comprenant des solutions immédiates et urgentes», a indiqué le communiqué, citant les propos du président qui a indiqué que «plusieurs pays se sont inspirés des études menées par des experts tunisiens dans ce domaine.»

Les supporters tunisiens, mardi soir, au stade de Lille, lors du match amical Brésil-Tunisie, font entendre la voix des habitants de Gabès.

Et le locataire du Palais de Carthage de reprendre sa rengaine de la «guerre de libération» actuellement menée dans le pays «sur tous les fronts» , ajoutant que «par sa conscience et sa détermination, le peuple tunisien fera échouer tous les complots», laissant ainsi entendre que la crise actuelle à Gabès en n’est pas réelle mais provoquée par des personnes mal intentionnées.

«L’État tunisien ne se gouverne ni par des publications sur les réseaux sociaux ni par ceux qui ont choisi la trahison, l’allégeance à l’étranger et la propagation de rumeurs et de mensonges», a conclu Saïed.

Il reste cependant à savoir comment les habitants de Gabès et les Tunisiens en général vont-ils réagir à ces déclarations du président de la république, sachant qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil d’automne et qu’à Gabès, des gens, et notamment des enfants, continuent d’être asphyxiés par les rejets de gaz toxique et hospitalisés et que les bons portants parmi eux poursuivent les protestations quasi-quotidiennement, pour exiger le démantèlement pur et simple des unités du GTC, revendication légitime s’il en est que l’Etat ne semble pas disposé à satisfaire. Car elle serait très coûteuse pour des finances publiques bouffées par les dépenses de gestion d’un Etat prolifique et pas toujours efficace.

I. B. (avec Tap).

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Le Hamas connaît un regain de popularité à Gaza

Alors que la population de Gaza a subi pendant deux ans un effroyable génocide commis par Israël et qu’elle continue d’endurer les pires souffrances, le Hamas vit actuellement un sursaut de popularité qui avait connu une baisse durant le conflit.

Imed Bahri

Le mouvement, qui existe depuis plus de 40 ans et qui a réussi à s’imbriquer fortement à la population, est dans le viseur de la communauté internationale et à sa tête les États-Unis qui veulent le désarmer et lui confisquer tout pouvoir de contrôle sur la bande de Gaza, mais en l’absence d’une alternative crédible qui puisse garantir l’ordre public, le Hamas est loin d’être lâché par la population. Il faut dire que les gangs financés et armés par Israël se sont comportés comme des ennemis de la population en pillant les aides, tuant et semant la terreur, et ce sont les combattants du Hamas qui sont venus au secours des victimes et puni les agresseurs. 

Le Wall Street Journal a publié une enquête de Sudarsan Raghavan et Suha Ma’ayeh consacrée la popularité croissante du Hamas à Gaza, un phénomène qui est de nature à compliquer la tentative du président Donald Trump pour désarmer ses combattants. Il indique que la popularité du mouvement a augmenté depuis l’accord de cessez-le-feu négocié le mois dernier par le président américain Donald Trump et son plan en 20 points dont l’un prévoit le désarmement du Hamas dans le cadre des arrangements d’après-guerre.

Le journal américain note que si de nombreux Gazaouis souhaitent le départ du Hamas du pouvoir, ils saluent ses efforts pour lutter contre la criminalité et assurer la sécurité.

Un rôle crucial contre la criminalité

Suite à l’accord de cessez-le-feu, des combattants du Hamas ont investi les rues en tant que forces de police et de sécurité intérieure, patrouillant dans les routes et ciblant les criminels, les rivaux et les détracteurs du mouvement. Malgré la perception négative du Hamas parmi certains Palestiniens de Gaza, nombreux sont ceux qui ont salué son rôle crucial dans la réduction de la criminalité et le maintien de la sécurité.

Le journal cite Hazem Srour, 22 ans, qui déclare : «Même ceux qui s’opposent au Hamas veulent la sécurité car nous souffrons d’une grave insécurité due aux vols, aux actes de violence et à l’anarchie. Seul le Hamas peut arrêter cela, et c’est pourquoi la population le soutient».

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) relevant des Nations Unies, avant le cessez-le-feu, plus de 80% de l’aide humanitaire fournie par les Nations Unies et ses agences partenaires était interceptée et pillée par des habitants de Gaza désespérés ou confisquée par des gangs armées.

Le mois dernier, les vols ciblant les camions ont chuté à environ 5%, d’après l’agence onusienne. Un porte-parole de l’Ocha attribue cette baisse à l’augmentation du flux d’aide et à l’action de la «police bleue» du Hamas pour lutter contre la criminalité.

Le WST rapporte que la baisse de la criminalité et le soutien continu à la résistance armée contre Israël ont permis au Hamas de redorer son image et d’exercer un contrôle plus strict sur la bande de Gaza. D’après des chercheurs, des sondeurs, des analystes et des habitants de Gaza, nombreux sont les Palestiniens qui parlent désormais du groupe armé en des termes plus pragmatiques.

41% des Gazaouis voteraient pour Hamas

Dans un sondage publié le mois dernier par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les sondages d’opinion de Ramallah, 51% des habitants de Gaza interrogés ont exprimé une opinion positive sur l’action du Hamas pendant la guerre, contre 43% en mai et 39% il y a un peu plus d’un an. La marge d’erreur du sondage est de 3,5 points. 

À une question distincte portant sur le soutien aux partis politiques lors d’élections hypothétiques, 41% des habitants de Gaza ont déclaré soutenir le Hamas soit une hausse de 4 points par rapport aux cinq mois précédents et c’est le niveau de soutien le plus élevé depuis décembre 2023.

Le journal rapporte aussi que la réalisation de sondages est difficile dans les villes dévastées de la bande Gaza. Toutefois, les chercheurs ont mené des entretiens en face à face avec des personnes vivant du côté contrôlé par le Hamas, le long de la ligne de cessez-le-feu. Pour les autres Gazaouis, Khalil al-Shaqaqi, directeur du centre ayant mené le sondage, a indiqué que les enquêteurs les ont interrogés dans leurs tentes à l’aide de tablettes et de téléphones portables et que les résultats ont directement été transmis aux serveurs informatiques du centre.

Le nombre des Gazaouis interrogés étaient critiques envers le Hamas. La tendance observée au cours des 12 derniers mois, comme le reflétaient les sondages précédents, était à un déclin de la popularité du mouvement islamiste, en particulier à Gaza.

Al-Shaqaqi a déclaré à propos du groupe armé: «Cette guerre a prouvé, dans une certaine mesure, aux habitants de Gaza et à d’autres, qu’Israël n’est pas parvenu à le vaincre. Le Hamas ne disparaîtra pas demain et nous devons vivre avec cette réalité»

Plus tôt cette année, des centaines de Gazaouis, épuisés par le déplacement et la faim, ont manifesté contre le Hamas, qui a mené l’opération Déluge d’al-Aqsa le 7 octobre 2023. Nombre d’entre eux ont reproché au Hamas sa lenteur à mettre fin à ce conflit qui dure depuis deux ans. Beaucoup restent frustrés par le Hamas et horrifiés par sa répression brutale. Le journal a cité Mohammed Burno, 33 ans, militant anti-Hamas et partisan du Fatah, mouvement rival : «C’est le Hamas qui crée ce chaos. De leur point de vue, ils appellent cela maintenir la sécurité mais la véritable sécurité ne s’obtient pas par la brutalité».

Le Hamas contrôle actuellement environ 47% de la bande de Gaza, la zone située à l’ouest de la ligne jaune qui marque le point de retrait des forces israéliennes dans le cadre de la première phase du plan de paix de Trump. De l’autre côté de la ligne jaune, soit environ 53% de la bande de Gaza, le territoire est sous contrôle militaire israélien.

En attendant l’émergence d’une alternative

Le WSJ souligne que le soutien croissant au Hamas à Gaza pourrait poser un dilemme à Trump et à son plan dont la deuxième phase prévoit le désarmement du mouvement et sa renonciation à tout rôle dans un futur gouvernement dans la bande en échange du retrait des forces israéliennes et de leur remplacement par une force internationale de stabilisation.

Les Palestiniens interrogés à Gaza étaient partagés sur la question du désarmement du Hamas: 55% s’y opposent et 44 % y sont favorables. Par ailleurs, 52% d’entre eux sont opposés au déploiement d’une force internationale chargée de désarmer le Hamas.

«Cette majorité signifie que beaucoup de gens souhaitent que le Hamas continue de posséder des armes, même s’ils ne le soutiennent pas», a déclaré Shaqaqi. Il a ajouté: «On craint l’objectif ultime d’Israël dans cette guerre et à court terme, le chaos».

Les Gazaouis se plaignent depuis longtemps des pillages et des violences perpétrés par des gangs armés sur l’ensemble du territoire pendant la guerre. «Le danger, en l’absence d’une autorité centrale, est que Gaza soit réparti entre 10 ou 20 milices différentes», a déclaré Miqdad Miqdad, un chercheur de 31 ans qui travaille avec des organisations humanitaires locales et vit à Gaza.

Avec le cessez-le-feu et la diminution de la crainte des bombardements israéliens, Miqdad est rentré chez lui, se sentant plus en sécurité maintenant que l’ordre est revenu dans les rues. «Lorsque les armes ont proliféré sans contrôle et qu’il n’y avait aucun système ni autorité pour faire respecter le pouvoir, ces groupes ont commencé à opérer librement. Les gens ne souhaitent pas forcément que le Hamas reste au pouvoir indéfiniment. Ils veulent simplement la stabilité jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement», explique-t-il. 

Ibrahim Miqdad, 47 ans, habitant de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a déclaré que la population ne se sent plus perdue avec l’administration du territoire actuellement par Hamas. Il souhaite que le groupe armé conserve ses armes afin de pouvoir continuer à tenir tête à Israël jusqu’à ce que les droits soient rétablis et que la Palestine soit reconnue comme État. 

Si Trump est parvenu à négocier un cessez-le-feu à Gaza, cette accalmie a permis au Hamas de consolider sa position, faute d’alternative crédible sur le territoire qu’il contrôle.

Durant la guerre, le gouvernement israélien a essuyé de vives critiques, y compris de la part de ses propres services de sécurité, pour son incapacité à développer une alternative viable au Hamas. Le WSJ cite Kobi Michael, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité nationale de Tel-Aviv et à l’Institut Misgav, un groupe de réflexion israélien, qui affirme que les Palestiniens continueront à soutenir le Hamas, ou du moins à ne pas s’y opposer, jusqu’à l’émergence d’une alternative.

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L’affaire Luca Zidane au regard des anxiétés européennes

La polémique qui a éclaté autour de Luca Zidane après la publication de sa photo en tenue d’ihram à La Mecque dépasse de loin la figure du footballeur. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un jeune homme accomplissant la ômra ou petit pèlerinage. C’est surtout l’histoire d’une Europe troublée, où les questions de religion, d’origine et d’identité agissent comme des révélateurs des tensions profondes qui traversent ses sociétés.

Djamal Guettala

À première vue, le geste de Luca Zidane est très simple : une démarche spirituelle personnelle, dans la continuité d’un héritage familial où l’islam a toujours été vécu sans excès de visibilité ni prosélytisme. Mais dans le climat européen actuel, la spiritualité musulmane, dès qu’elle devient visible, se politise instantanément. Il suffit d’un cliché posté sur les réseaux pour que s’enflamment les discours anxieux, les récupérations idéologiques et les commentaires venimeux.

En France, la réaction de l’extrême droite était prévisible. Des militants identitaires y ont vu une «rupture avec l’Occident», une «dé-assimilation», ou encore un choix «incompatible avec les valeurs européennes».

Ce qui frappe, ce n’est pas tant la violence de ces propos que leur mécanique répétitive : dès qu’une figure publique ayant un lien avec l’islam accomplit un geste religieux, elle devient le symbole d’un affront imaginaire à l’identité nationale. Luca Zidane n’a rien revendiqué, mais on lui prête une intention politique qu’il n’a jamais exprimée.

Crispations autour de la mémoire

Cette polémique s’inscrit dans un contexte plus large : celui d’une Europe où l’expression musulmane est souvent lue à travers un prisme de suspicion. L’histoire coloniale, les débats sur l’intégration, les crispations autour de la laïcité ou de la mémoire font du rapport à l’islam un champ de bataille identitaire. Dans ce champ miné, les enfants de l’immigration — surtout lorsqu’ils sont visibles, célèbres, ou porteurs de réussites — deviennent des sujets de projections contradictoires.

En Espagne, le discours a pris un détour presque historique. Certaines réactions ont évoqué les «Morisques», rappelant cette vieille blessure de la péninsule ibérique, marquée par l’expulsion des musulmans au XVIᵉ siècle. Ce glissement lexical n’est pas un simple hasard : il révèle que la présence de l’islam est encore lue, dans certains milieux, comme un élément étranger, presque inconciliable, avec une certaine vision réductrice de l’identité espagnole.

Au-delà de la religion, c’est le parcours sportif de Luca Zidane qui nourrit les interprétations hostiles. Son choix d’opter pour la nationalité sportive algérienne dérange plus qu’il ne devrait. Non parce qu’il est inédit — des centaines de joueurs ont fait ce choix — mais parce que le footballeur représente une symbolique particulière : celle d’un nom qui appartient à la mémoire sportive française, mais dont la racine algérienne est incontestable. Le football, qui est souvent un terrain de fiertés nationales, devient ici un terrain de revendications identitaires.

Double polémique et cohérence intime

Cette double polémique — religieuse et sportive — montre à quel point certains milieux européens supportent mal les identités multiples. Dans leur imaginaire, un citoyen européen d’origine maghrébine ne peut naviguer librement entre plusieurs héritages. Il doit choisir, se «ranger», se définir selon leurs catégories étroites. Luca Zidane, par un geste spirituel et un choix sportif, refuse sans discours le cadre qu’on voudrait lui imposer. C’est précisément ce refus, silencieux mais ferme, qui dérange.

La réaction algérienne, elle, raconte autre chose. Les messages de soutien, la fierté exprimée par les supporters, l’accueil chaleureux de son engagement avec les «Verts», tout cela montre une lecture plus simple, plus naturelle de son geste. Beaucoup y voient un jeune homme fidèle à son histoire, respectueux de ses racines et assumant ses choix sans ambiguïté. Là où certains projettent des craintes, d’autres voient une cohérence intime.

L’affaire Luca Zidane révèle finalement le fossé entre deux Europe : l’une figée, inquiète, obsédée par la pureté identitaire ; l’autre ouverte, consciente que les trajectoires d’aujourd’hui sont multiples, fluides, enrichies par la pluralité. La première cherche à enfermer, la seconde accepte de voir évoluer.

Luca Zidane, sans discours, incarne cette Europe qui change. Une Europe où l’héritage ne se nie pas, où la foi ne se cache pas, et où l’identité n’est plus une case figée, mais une trajectoire vivante.

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Justice | Frénésie carcérale en Tunisie

Selon des chiffres publiés par nos collègues d’Al-Katiba, le nombre de prisonniers en Tunisie approche de 33 000 soit une augmentation de près de 10 000 ou 30% au cours des quatre dernières années. Honni soit qui mal y pense !

Sur les quelque 33 000 prisonniers sur une population de 12 millions d’habitants (statistique qui met la Tunisie parmi les pays dont les prisons sont les plus surpeuplées), plus de la moitié sont en attente de leur procès ou qui n’ont pas encore fait l’objet de jugement définitif, et certains depuis plus de deux ou trois ans.

Comme si cette «frénésie carcérale»– due à une politique pénale de plus en plus répressive – ne suffit pas, le gouvernement vient d’annoncer, par la voix de l’inamovible ministre de la Justice Leila Jaffel (la seul membre du gouvernement en poste depuis 2021), des opérations d’agrandissement et de réaménagement de plusieurs prisons, dont celui tristement célèbre de Borj Erroumi à Bizerte, ainsi que de construction de deux nouveaux, aux normes les plus avancées, nous rassure la ministre, à Béja et Monastir.

On ne sait pas si on doit s’en réjouir et s’en féliciter comme le fait Mme Jaffel, qui parlait devant l’Assemblée, au cours de la discussion du budget de son département pour l’exercice 2026, ou si l’on doit plutôt en pleurer et y voir une grave dérive concentrationnaire.

I. B.

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L’OTJM accuse Attessia TV d’hostilité envers les mouvements sociaux

L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a publié ce mercredi 19 novembre 2025 la déclaration suivante dans laquelle elle annonce son boycott de l’émission ‘‘RDV9’’ sur la chaîne Attessia TV, connue pour son parti pris total en faveur des positions du régime, et l’accuse d’hostilité envers tous les mouvements sociaux, y compris celui des jeunes médecins.

«L’Organisation tunisienne des jeunes médecins a reçu une invitation de l’émission RDV9 sur la chaîne Attessia pour participer à une émission et parler des dernières activités des jeunes médecins.

L’organisation affirme son respect pour les journalistes travaillant pour la chaîne, mais elle a décidé de ne pas participer à de telles plateformes qui dénaturent délibérément tous les mouvements sociaux, tels que les manifestations à Gabès et les mouvements de solidarité pour briser le blocus de Gaza, ainsi que ses tentatives précédentes de stigmatiser l’organisation et sa direction à plusieurs occasions.

Nous exigeons un minimum de courtoisie et de respect dans nos échanges avec tous les professionnels des médias et nous n’accepterons rien de moins.

Par conséquent, nous vous demandons de respecter notre position et de ne pas insister ni renouveler cette invitation.»

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Cinéma | Amel Guellaty primée au El Gouna Film Festival

Le cinéma tunisien s’illustre à nouveau. « Where the Wind Comes From », premier long-métrage d’Amel Guellaty, a remporté le Prix du meilleur film de fiction arabe lors de la 8ᵉ édition du El Gouna Film Festival, en Egypte, l’un des rendez-vous majeurs du cinéma au Moyen-Orient.

Le film retrace le parcours d’Alyssa, 19 ans, jeune femme en rupture avec son environnement, et de Mehdi, 23 ans, timide et introverti. Pour échapper à une réalité sans horizon, ils s’inventent un univers parallèle. L’annonce d’un concours à Djerba leur offre une perspective de changement. Commence alors un voyage à travers le sud tunisien, entre contraintes sociales et petites échappées vers la liberté, où chaque étape redéfinit leurs attentes et leurs limites.

Amel Guellaty, passée par le droit à la Sorbonne avant de rejoindre les plateaux — notamment ceux d’Olivier Assayas et de Raja Amari — s’était déjà fait remarquer avec son court-métrage « Black Mamba », primé une vingtaine de fois à l’international.

Son premier long métrage conforte son intérêt pour les récits de jeunesse confrontés à la dureté du réel, filmés avec une sensibilité visuelle héritée de son parcours de photographe.

La distinction obtenue à El Gouna confirme la visibilité croissante des créations tunisiennes dans les festivals de la région. Elle souligne également l’émergence d’une génération de cinéastes qui interrogent, avec pudeur et précision, les fractures sociales, le désenchantement et les désirs d’émancipation d’une jeunesse prise dans les incertitudes du pays.

« Where the Wind Comes From » s’impose ainsi comme l’un des films marquants de cette édition et une nouvelle étape dans la trajectoire prometteuse d’Amel Guellaty.

Djamal Guettala 

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‘‘Tétanos’’ de Aïcha Snoussi | Un opéra métallique

Dans la pénombre sacrale de la galerie 32bis (Rue Ben Ghedhahom, Tunis) , Aïcha Snoussi ne présente pas une simple exposition, mais ouvre les portes d’une nécropole où gisent les cadavres brillants de notre modernité. ‘‘Tétanos’’ (31 octobre 2025- 13 février 2026) est bien plus qu’un assemblage de ferraille : c’est un opéra métallique où chaque pièce rouillée devient le personnage d’une tragédie industrielle.

Abdelhamid Larguèche *

Notre amie Imen nous guide dans les dédales de la galerie, dévoilant l’origine des pièces, leur agencement pensé, leurs significations multiples. Sous son regard, l’exposition se fait récit.

Dès l’entrée, une pièce de cuivre, probablement inspirée des croquis de Léonard de Vinci, nous saisit par son ironie tragique. Ce qui fut jadis l’incarnation du génie humain n’est plus qu’un squelette de métal tordu.

Aicha Snoussi nous confronte à ce paradoxe : nos machines les plus ambitieuses finiront peut-être un jour dans le même état de délabrement que les inventions de la Renaissance. La rouille devient ici un grand égalisateur temporel, réduisant tous les progrès technologiques à leur commune vulnérabilité.

Kafka dans l’atelier

Cette machine à supplice aux allures kafkaïennes, incarne l’absurdité des systèmes que nous avons créés. Ses engrenages sans fonction, ses chaînes détendues, évoquent la bureaucratie de la torture — un système qui continue de fonctionner même lorsqu’il a perdu son sens originel. On y lit toute la violence sourde des dispositifs disciplinaires, ces architectures de contrôle qui survivent à leur propre utilité.

Un tournant dans le parcours : la ferraille cesse d’être documentaire pour devenir mythologique. Le dragon de tôle et la machine à écrire les destins transforment l’exposition en une sorte d’Ovide des déchets.

Snoussi semble nous dire que nos rejets engendrent leurs propres créatures légendaires, leurs propres récits fondateurs. Le dragon n’est plus une bête médiévale, mais l’incarnation de nos peurs écologiques; la machine à écrire ne trace plus des lettres, mais des sorts métalliques.

Avec l’étendard vert sacré, l’artiste opère un geste radical de transsubstantiation. La ferraille, symbole de l’impur par excellence, devient objet de vénération. Ce renversement rappelle les pratiques alchimiques où la matière vile se transforme en or spirituel. Snoussi ne nettoie pas les déchets, elle les sacralise, leur offrant une nouvelle liturgie.

Une archéologie du présent

Enfin, le sarcophage des trésors modernes fonctionne comme le point d’orgue de l’exposition. Que mettons-nous dans nos tombeaux ? Non plus de l’or ou des bijoux, mais les restes de notre consommation. Ce coffre fermé devient le miroir de notre civilisation : nous serons jugés sur ce que nous abandonnons.

‘‘Tétanos’’ dépasse largement le cadre d’une critique écologique pour devenir une méditation sur le temps et la mémoire. L’artiste pratique ce qu’on pourrait appeler une «archéologie du présent» — elle exhume non pas des civilisations disparues, mais la nôtre en train de disparaître. Ses œuvres sont les artefacts d’une époque qui préfère oublier ce qu’elle produit.

Dans cette exposition, la rouille n’est pas une fin, mais un langage. Elle raconte l’usure des corps, la corrosion des institutions, la résilience des matériaux.

‘‘Tétanos’’ nous infecte délibérément — non pas pour nous tuer, mais pour nous immuniser contre l’oubli. C’est une piqûre de rappel dans la chair molle de notre conscience collective.

Au final, Aïcha Snoussi nous laisse avec cette question troublante : et si nos déchets étaient notre véritable héritage ? Et si, dans mille ans, ce n’étaient pas nos livres ou nos œuvres d’art qui parleraient de nous, mais nos ferrailles rouillées?

‘‘Tétanos’’ est cette prophétie en acte — une beauté qui naît de la blessure, une mémoire qui surgit de l’oubli, une résurrection qui passe par la pourriture.

* Historien.

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Le khôl sera-t-il inscrit au patrimoine culturel de l’humanité ?

Le dossier du «khôl» ou «al khol al-arbi», présenté par 9 pays arabes dont la Tunisie, a été déposé, le 2 avril 2024, pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

L’utilisation du khôl est courante dans toutes les régions tunisiennes et constitue une pratique sociale partagée par différentes tranches d’âge, tant dans la vie quotidienne que lors de nombreuses cérémonies.

Toutefois, la fabrication du khôl selon des méthodes traditionnelles a connu un recul, se limitant aujourd’hui à quelques artisanes en milieu rural et, plus rarement, en milieu urbain, même si cette tradition demeure profondément ancrée.

Si l’usage du khôl à des fins esthétiques s’est diffusé dans l’ensemble du territoire, le sud tunisien reste la région la plus étroitement associée à cette pratique et à ses rituels, notamment masculins, dans un cadre cérémoniel spécifique absent dans d’autres régions, comme le nord.

Un savoir-faire remontant à l’antiquité

L’usage du khôl depuis l’antiquité par des sociétés et des civilisations aux coutumes et cultures différentes, et sur de longues périodes historiques, a produit un élément riche en diversité et en symbolique d’un pays à l’autre, et au sein d’un même pays entre ses différentes régions.

Depuis l’antiquité, les femmes accordent une grande importance à la beauté, développant matériaux et outils pour répondre à ce désir d’être belle. Ainsi, elles ont extrait de la nature les matières premières et les ingrédients dont elles ont besoin, issus de plantes, de pierres voire même de certains animaux à partir desquels elles fabriquaient des cosmétiques selon des étapes précises.

Parmi les produits les plus anciens et les plus durables figure le khôl, largement utilisé encore aujourd’hui malgré l’essor des cosmétiques modernes. Il demeure l’un des matériaux les plus anciens employés tant pour la beauté que pour la médecine.

De la pierre d’antimoine au noyau de dattes

La fabrication du khôl passe par plusieurs étapes, dont la sélection de la pierre d’antimoine afin d’en garantir la qualité. Celle-ci est soit trempée dans l’eau après avoir été enveloppée dans un linge propre, soit placée directement sur le feu dans un pot en terre cuite jusqu’à ce qu’elle s’effrite et se purifie. Les morceaux d’antimoine sont ensuite broyés dans un mortier de cuivre, avec l’ajout mesuré d’autres ingrédients, notamment des noyaux de dattes.

Si, dans certaines régions, le noyau de datte demeure un composant secondaire, il constitue l’ingrédient principal dans d’autres, notamment dans le sud tunisien, terre de palmeraies et de dattes réputées.

Les noyaux sont lavés, séchés au soleil, puis grillés à feu doux jusqu’à noircissement complet. Ils sont ensuite broyés, tamisés et stockés dans de petits récipients en verre ou dans un récipient à khôl en cuivre, avant de procéder à l’application qui se fait à l’aide d’un bâtonnet de cuivre ou de bois appelé «mirwed».

Entre beauté, thérapie et rituel

Le khôl est l’un des matériaux les plus importants pour mettre en valeur la beauté des yeux et créer un halo noir bien spécifique. S’il est particulièrement utilisé par les femmes au quotidien comme lors des cérémonies festives et fêtes religieuses, il est également employé par les hommes voire les enfants.

Au-delà de son usage esthétique, le khôl, considéré comme «Sunna du Prophète», notamment le jour d’Achoura, possède une dimension thérapeutique reconnue : il purifie les yeux, protège des infections, améliore la vue et favorise la pousse des cils et même des cheveux. Dans les régions désertiques et le sud tunisien, les hommes l’appliquent pour se protéger des maladies oculaires et des tempêtes de sable.

Dans plusieurs régions, le khôl demeure une tradition qui perdure : le marié en est paré le soir de ses noces, les garçons en sont ornés à l’occasion de la circoncision, les femmes l’appliquent le mercredi soir, convaincues qu’il protège toute une vie, et sur le front des nouveau-nés, un léger trait est déposé pour les mettre à l’abri des maladies et du mauvais œil.

Le dossier du khôl et 67 autres présentées par 78 pays du monde pour inscription sur cette liste, seront examinés par le Comité intergouvernemental de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, lors de sa 20e session ordinaire, qui se tiendra du 8 au 13 décembre 2025 à New Delhi (Inde)

Les 9 pays arabes ayant présenté le dossier du khôl sont la Syrie, l’Irak, la Jordanie, la Libye, Oman, la Palestine, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et la Tunisie.

La fiche d’inventaire tunisienne du patrimoine culturel immatériel a été déposée par le Centre des arts, de la culture et des lettres (CACL), sis à Ksar Said, non loin du Musée national du Bardo. Elle met en avant le cadre géographique, la description détaillée de l’élément, les étapes de fabrication, les usages et la transmission de cette pratique cosmétique aux nouvelles générations, en tant que savoir-faire lié à l’artisanat traditionnel.

D’après Tap.

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Retour en Tunisie de 30 pièces archéologiques restaurés à Rome  

Trente artefacts issus des fouilles archéologiques de Zama Regia, dans le gouvernorat de Siliana, au centre de la Tunisie, ont regagné leur place au Musée national du Bardo, après leur restauration en Italie. Vidéo.

Le ministère des Affaires culturelles a annoncé, dans un communiqué publié lundi 17 novembre 2025, que le placement de ces objets s’est effectué en présence de représentants du ministère, de l’Institut national du patrimoine (INP) et de la Douane tunisienne.

Après inspection par les experts de l’INP et les agents de la Douane, l’état des pièces a été jugé satisfaisant, permettant leur transfert en toute sécurité au Musée en prévision de leur exposition, prévue pour fin janvier 2026.

Ces artefacts ont été montrés dans l’exposition «La Magna Mater de Zama», qui s’est tenue du 5 juin au 5 novembre 2025 au Parco Archeologico del Colosseo, à Rome.

Organisée en collaboration entre l’INP et le Parc archéologique du Colisée, cette exposition itinérante sera présentée au Musée national du Bardo à partir de janvier 2026, étape initialement prévue pour décembre prochain.

Les artefacts en question ont en effet été découverts grâce aux fouilles menées entre 1995 et 2007, sous la direction du chercheur tunisien Fathi Bejaoui. Ces pièces, principalement des sculptures et des instruments rituels, sont liées aux cultes religieux pratiqués dans les temples antiques de Zama. Elles font partie d’une vaste collection couvrant plusieurs périodes de l’histoire de la région, avant et après J.-C.

Les artefacts ont été restaurés dans les laboratoires du Parc archéologique du Colisée, avec la participation d’une équipe tunisienne. Une assurance internationale de 3,4 millions d’euros a été souscrite pour la protection des objets lors de leur transfert vers Rome.

Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la coopération archéologique entre la Tunisie et l’Italie, renforcée par un accord signé en septembre 2024, visant à préserver et valoriser le site de Zama Regia. Un budget de 800 000 euros, alloué par la partie italienne sur quatre ans, soutient ce projet de réhabilitation.

Le partenariat bilatéral, entamé dans les années 1960, a été célébré en avril 2025 au musée du Bardo, à l’occasion des 60 ans des missions archéologiques communes entre la Tunisie et l’Italie.

D’après Tap.

Vidéo.

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Tunis célèbre les Journées de l’Inde et de Diwali

L’ambassade de l’Inde à Tunis a organisé une réception à l’occasion des Journées de l’Inde et de Diwali, une fête symbolisant le triomphe de la lumière, du savoir et de l’espoir, le samedi 15 novembre 2025, à l’hôtel Golden Carthage, La Marsa.

Cet événement, organisé en collaboration avec l’Association d’amitié tuniso-indienne (Tifa) et la Consule honoraire de Tunisie à Bengaluru, Shabeena Sultana, a été marquée par la présence de Slim Ghariani, directeur général pour l’Asie au ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, et Hatem Landoulsi, directeur général des Organisations et des Conférences internationales au même département

Dr Devyani Uttam Khobragade, l’ambassadrice de l’Inde en Tunisie, a souligné, dans son discours de bienvenue, la chaleur et la confiance qui caractérisent les relations civilisationnelles, historiques et culturelles entre l’Inde et la Tunisie. Elle a aussi fait remarquer que les Journées de l’Inde reflètent le dynamisme et le progrès de l’Inde moderne, tout en soulignant l’approfondissement du partenariat entre l’Inde et la Tunisie, fondé sur des valeurs partagées, les échanges culturels et une coopération croissante.

Jamel Boujdaria, le président de la Tifa, s’est dit convaincu que les relations tuniso-indiennes se développeraient davantage, ajoutant que la célébration de la Journée de l’Inde et de Diwali va renforcer les liens culturels, humains et économiques entre les deux pays et invitant les participants à rejoindre la Tifa et à proposer des idées pour les activités futures.

Mettant en avant le riche patrimoine et le fort potentiel partagés par la Tunisie et l’Inde, M. Boujdaria a appelé à bâtir des ponts durables entre les deux peuples.

La célébration a débuté par l’allumage rituel des lampes de Diwali, symbolisant le triomphe de la lumière et de l’optimisme. Une séance de méditation apaisante, instaurant une atmosphère sereine, a également eu lieu.

Les invités ont ensuite apprécié une gracieuse représentation de danse classique interprétée par l’artiste tunisienne Maha Gaida, lauréate du concours «Bharat Ko Janiye» (Connaître l’Inde). Un court-métrage intitulé ‘‘Incredible India’’ a ensuite été projeté, offrant un aperçu de la beauté et de la diversité du pays.

Le programme s’est poursuivi avec un défilé de costumes et de vêtements traditionnels indo-tunisiens, notamment des saris de Bénarès, des saris Canjivaram, des pocham pallis jaunes et des salwar kameez, mettant en valeur l’élégance et la créativité qui ont forcé l’admiration du public.

L’ambassade avait également aménagé un espace dédié à la dégustation de quatre thés provenant des États d’Assam et du Bengale-Occidental et la célébration s’est conclue par un dîner-buffet proposant une variété de spécialités indiennes.

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Hichem Skik ou la modération comme arme de lutte

Dans son livre ‘‘Écrits pour la liberté et le progrès’’, publié par les éditions Nirvana en 2025, Hichem Skik rassemble ses articles publiés en français dans le journal Attarik Al Jadid entre 2001 et 2014, date de la disparition de ce journal d’opposition, porte-parole du Parti communiste tunisien (PCT), et de ses différentes évolutions et ouvertures (Mouvement Ettajdid, Parti Al Massar).

Mehdi Jendoubi *

De fait c’est le tome 2 d’un livre publié en 2021 par le même auteur et chez la même maison d’édition sous le titre ‘‘Kitaabaat ala attarik’’ (كتابات على الطريق), qui rassemble l’essentiel des articles d’opinion publiés en arabe dans le même journal, entre 1981, année de sa création, et 2014.

Avec ces deux ouvrages, Hichem Skik nous offre ses écrits journalistiques complets, soit 80 articles en arabe et 50 en français. Si cette pratique est bien ancrée en littérature, dans le journalisme, cette tradition est loin d’être assise en Tunisie.

Dans ses mémoires intitulées ‘‘Al-massira wal-massar’’ (le parcours et voie), publiées en 2022 en arabe aux éditions Dissonances, Ahmed Nejib Chebbi rapporte qu’à son arrivée à Paris en 1964, alors jeune étudiant, il a entendu parler d’un club d’étudiants communistes animé par un certain Hichem Skik. Ce témoignage m’est revenu à l’esprit en écoutant ce dernier, en 2024, lors d’une séance de lancement d’un des livres publiés dans la collection Mountada Ettajdid aux éditions Nirvana, dirigée par lui-même. Entre les deux dates, soixante années se sont écoulées, que d’eau a coulé sous les ponts ! Mais le militant politique est toujours fidèle au poste, celui d’un implacable agitateur d’idées.

Une tradition de prise de parole publique

Hichem Skik perpétue une tradition bien connue chez les élites tunisiennes depuis le début du vingtième siècle, où le journalisme d’opinion est investi par les militants de toutes obédiences, et transformé en terrain de combat et en arme de lutte.

La liste serait longue à établir depuis les journaux Ezzohra (1890-1959), Le Tunisien (1907-1912), L’Action tunisienne (1932-1988), dans sa phase militante avant l’indépendance, Er-Raï (1978 -1987), El Mawqef (1984-2011), et bien d’autres titres.

Nous avons plus que jamais besoin de rappeler cette soif de prise de parole publique qui a toujours animé nos élites, et au-delà les expériences personnelles de personnalités très différentes et même souvent opposées, dans des contextes historiques variés.

Il faut saisir le message fondamental, transmis comme une flamme éclairante, de génération en génération. Ceux qui détiennent le pouvoir, et l’imposent parfois par la force, ne peuvent pas avoir le monopole de la parole publique. Les idées ne peuvent pas être mises en prison, même si les personnes qui les portent peuvent être, elles, aux arrêts.

Si cela était valable avec des journaux papier qu’on pouvait facilement suspendre, que dire aujourd’hui avec les multiples outils de communication qu’offre le 21e siècle. Les idées ne peuvent être combattues que par des idées, une évidence certes, mais elle mériterait d’être rappelée aux oublieux.

D’une génération à une autre

Le militant nationaliste Tahar Sfar, dans son ‘‘Journal d’un exilé. Zarzis 1935’’, publié aux éditions Bouslama en 1960, a bien saisi ce fil d’Ariane entre des générations qui parfois s’ignorent ou s’opposent et se critiquent les unes les autres, mais contribuent toutes à une œuvre historique commune qui les dépasse : «Bach Hamba, Thaâlbi, M’hamed Ali, Habib Bourguiba et tous ceux de leurs groupes, ne nous apparaissent-ils pas dans cette échelle ascensionnelle, comme autant de points de repères qui en marquent les sinuosités et en décèlent le progrès constant.(…) Et ainsi dans le chemin de la vie, semé d’obstacles et de fossés, où les culbutes sont inévitables et nécessaires, où les retours en arrière sont parfois utiles, et les haltes fécondes, toutes les générations doivent tendre la main en un rang ininterrompu et compact ; et c’est cela qui donne la foi, le courage et la voie d’œuvrer. Sentir qu’on est soutenu et épaulé par les générations qui ont précédé, que les morts sont présents et vivent dans notre activité, qu’ils agissent avec nous au travers de nous, (…) c’est cela et rien que cela qui fait grand le travail humain, qui console de l’effort et de la peine, qui fait supporter le sacrifice et la privation et qui, en un mot, donne tout son prix et son plein sens à l’évolution, qui partout s’accomplit et nulle part ne s’achève » (pages 18-20) .

C’est aussi de ce message transgénérationnel que Hichem Skik est acteur et témoin, à travers ses écrits journalistiques, mais aussi à travers la collection qu’il dirige ‘‘Montada Ettajdid’’ riche de 11 titres, qui vise à faire connaître le «patrimoine de la pensée de la gauche tunisienne et internationale et de le diffuser dans la société et en particulier auprès des jeunes». Nous pouvons ne pas partager ses priorités, mais comment ne pas être saisi par sa forte conviction, par sa constance et par l’intelligence investie dans cette œuvre de vie !

La main tendue de Bourguiba en 1981

Il faut être disciple d’Elyssa, pour voir se dessiner un État dans une peau de bœuf selon la légende populaire. L’art de voir grand, quand tout semble petit, étroit et désespérant. L’œuvre journalistique de Hichem Skik, comme celle de ses compagnons de lutte, bien au-delà de son propre parti, est pétrie d’histoire et de rapports de forces, arrachée mot par mot et phrase par phrase à la vigilance d’une censure que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, eux qui ont entendu des journalistes traiter le président de la république après la révolution de «Tartour» («Tartempion»), sans être inquiétés. Avant 2011 des carrières et des vies ont été brisées pour moins que ça !

Il faut remonter aux années charnières de la fin de années 1970 et le début des années 1980, pour trouver les clés d’une nouvelle grammaire politique, dans laquelle s’inscrivent les ‘‘Écrits pour la liberté et le progrès’’, de Hichem Skik.

Le pouvoir personnel de Bourguiba, servi par un charisme indiscutable, par son rôle dominant dans la lutte nationale et par une vision réformiste de l’État et de la société, concrétisée dès les premières années de l’indépendance, encaisse échecs et défis : l’échec d’une politique économique résumée abusivement par le terme collectivisation, le fort courant «indépendantiste» au sein de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la centrale syndicale, qui débouchera sur la crise du «Jeudi noir» du 26 janvier 1978, qui voit s’effondrer la politique de «dialogue social» conçue par le premier ministre Hédi Nouira, l’attaque de Gafsa en 1980 menée par de jeunes tunisiens mobilisés et armés par la Libye et l’Algérie, ci-devant sœurs et voisines, une jeunesse de plus en plus en rupture avec le pouvoir et dont l’élite politisée est séduite par les idées de l’«extrême gauche» et de l’«islamisme politique», et une forte contestation estudiantine, et la maladie du président.

Affaibli, Bourguiba tend la main aux opposants et ouvre une nouvelle période politico-médiatique, qui fera l’objet de plusieurs études universitaires. Abdelkrim Hizaoui a étudié en profondeur le volet médiatique dans sa thèse intitulée ‘‘Le pluralisme de la presse en Tunisie, 1982’’). Larbi Chouikha a qualifié cette période d’«embellie» causée par la faiblesse du régime soucieux de renouveler sa légitimité, qu’il a analysé brillamment dans son ouvrage récent ‘‘Médias tunisiens. Le long chemin de l’émancipation (1956-2023)’’, publié par Nirvana éditions en 2024.

La modération comme arme de lutte

Les leaders du mouvement démocratique tunisien (Ahmed Mestiri, Ahmed Nejib Chebbi, Mohamed Harmel et d’autres), qui acceptent la main tendue de Bourguiba, jouent gros. Comment ne pas «perdre son âme» et une crédibilité chèrement acquise, parfois au prix de l’exil et de la prison, en faisant des compromis que d’autres considèrent comme une «compromission», de fait.

L’«opposition de décor» est une accusation à laquelle les plus vaillants opposants doivent alors faire face, et cela est d’autant plus dur à assumer que la confusion est facile à faire entre hommes politiques visionnaires qui feront de la modération et du compromis, même en cas de flagrant déséquilibre des forces, un choix politique réaliste et éthique – la politique étant l’art du possible – et qui n’hésiteront pas à accepter, conjoncturellement, d’assumer des responsabilités quand ils le jugent utile; et une armada d’ambitieux «fatigués de militantisme», qui n’hésitent pas à marchander un poste au «prix du marcher». Faire la part des choses, dans ce cas, n’est pas aisé.

Hichem Skik s’inscrit dans la tradition du PCT, qui a forgé le concept de «soutien critique» pour résumer sa position vis-à-vis de la politique conçue par le leader syndicaliste Ahmed Ben Salah, appelé par Bourguiba, dès le début des années soixante, à jouer un rôle très important au sommet de l’État et du Parti destourien au pouvoir.

Sans reprendre cette expression de manière explicite, elle est de fait mise en pratique entre les années 1980/2010, aussi bien sous Bourguiba, que sous Ben Ali. La «modération» est subtilement détournée en arme de combat. L’espace étroit et incertain permis par le pouvoir, qui fonctionne selon la logique incertaine des sables mouvants, sera donc le terrain de jeu imposé de l’action politique qui a généré les écrits journalistiques de Hichem Skik, qui est en charge au sein du bureau politique de son parti, de l’animation du journal Attariq Al Jadid, autorisé à paraître avec la levée d’interdiction du PCT en 1981, soit deux décennies après son interdiction en 1963.

«Mettre en mots la politique de son parti», s’exprimer à titre personnel quand l’actualité le permettait, motiver des collaborateurs non partisans à publier dans le journal du parti, relire et faire rectifier le tir des critiques de ses collaborateurs, faire vivre un journal avec très peu de moyens financiers (y compris en tenant compte des subsides que l’État pouvait fournir à quelques journaux) et surtout éviter de tomber sous le coup d’une interdiction à paraître (car continuer à exister est une performance en soi), ont constitué pour de longues années une des multiples facettes de la vie politique de Hichem Skik.

Résister par les mots

Au fil des textes de ce corpus des 130 ‘‘Écrits pour la liberté et le progrès’’, réédités pour la partie en arabe en 2021 et pour la partie en français en 2025, une pensée politique, née sous la pression de l’action se dessine, qui fera l’objet les prochaines années de longues études et recherches pour tous ceux qui s’intéresseront à l’histoire de la pensée politique en action, en Tunisie.

Bien servie par les subtilités stylistiques d’un spécialiste de littérature, doublé d’un chercheur en linguistique et par un militant qui n’a jamais rompu avec son parti depuis sa première adhésion en 1963 «en réaction à l’interdiction du parti», comme cela a été le choix de bien d’autres intellectuels, même s’il reconnaît être passé par «une longue éclipse, motivée par mon désaccord avec la ligne du parti, particulièrement timide avec le régime dans les années 1990», comme il l’écrit dans l’introduction de son livre.

Les thèmes et les analyses qui y sont abordés sont certes importants, mais plus encore c’est cet art d’arracher par la pensée, le droit d’exister politiquement, quand tout ou presque, joue contre vous et que toute personne «sensée» est tentée de s’installer confortablement dans un fauteuil face à la télévision. Résister par des mots peut déstabiliser ton adversaire. Belle leçon que nous donne Hichem Skik.

* Universitaire.

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Qui veut entraîner la Pologne dans la guerre russo-ukrainienne ?

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février 2022, la Pologne, membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan) et de l’Union européenne (UE), est devenue la principale plaque tournante de l’aide militaire et humanitaire à son voisin ukrainien, ce qui en fait une cible pour les saboteurs qui chercherait à l’impliquer dans la guerre russo-ukrainienne…

Habib Glenza

Après la destruction à l’explosif dans le centre de la Pologne d’une portion de voie ferrée sur une ligne cruciale pour le transport de passagers, d’armes et de marchandises vers l’Ukraine, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a écrit sur X, lundi 17 novembre 2025, après s’être rendu sur le lieu de l’incident à Mika, à 100 km au sud-est de Varsovie : «Faire exploser une voie ferrée est un acte de sabotage sans précédent visant la sécurité de l’État polonais et de ses citoyens».      

Le parquet a ouvert une enquête pour «sabotage à caractère terroriste», selon un communiqué publié au lendemain de la découverte des dégâts sur cette voie ferrée transportant des approvisionnements vers l’Ukraine, qui lutte contre l’invasion russe 

Utilisée quotidiennement par 115 trains différents, la voie sabotée est aussi d’une importance cruciale pour acheminer l’aide vers l’Ukraine, a cru devoir rappeler le, estimant que l’atteinte à cette portion de voie «visait probablement à faire dérailler un train», ce qui a pu être évité grâce à la vigilance d’un conducteur qui a repéré les dommages et sonné l’alarme à temps. Personne n’a été blessé.                     

A qui profite le crime ?

Le ministre de l’Intérieur, Maciej Kierwinski, a précisé à la presse que l’explosion a été déclenchée via un câble dont un fragment a été retrouvé sur place. Il a évoqué aussi deux autres incidents signalés depuis sur la même ligne ferroviaire, sujette désormais à des analyses. Selon lui, un caténaire a été endommagé sur quelques dizaines de mètres, à proximité de la ville de Pulawy, ce qui a provoqué l’immobilisation d’un train, et quelques centaines de mètres plus loin, «un collier» a été posé sur un des rails, mais sans provoquer d’accident.

Le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, a déclaré, lundi, à Bruxelles, que l’Alliance restait «en contact étroit avec les autorités polonaises» sur ce sujet, en attendant les résultats d’une enquête, lancée immédiatement par les services polonais.

De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a exprimé sa «solidarité avec la Pologne amie» et promis l’aide ukrainienne à l’enquête en cours «si nécessaire». Selon lui, il pourrait s’agir d’une «autre attaque hybride de la Russie – pour tester les réactions»

Une autre piste doit être également examinée : et si les va-en-guerre européens, sentant la fin du conflit russo-ukrainien tourner à l’avantage des Russes, cherchent-ils à entraîner la Pologne et, par ricochet l’Otan, dans ce conflit ? 

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Un trou de 11 milliards d’euros pèse sur l’avenir de Volkswagen

Entre janvier et juin 2024, Volkswagen a ouvert 81 procédures disciplinaires contre ses propres employés pour vol ou fraude, affirme Autobild. Mais derrière ces chiffres inquiétants se cache une affaire spectaculaire : un réseau de six hommes, tous liés à la marque allemande, a détourné des pièces automobiles d’une valeur dépassant un million d’euros depuis le centre logistique de Harvesse, en Basse-Saxe.

Habib Glenza

Pour ne rien arranger, Volkswagen fait face à un défi financier majeur avec un déficit de 11 milliards d’euros. Le report de son plan d’investissements pourrait impacter ses usines et modèles. Pourtant, il n’y a pas longtemps, tout semblait suivre un plan clair. Les jalons, les budgets, les lancements… Mais à Wolfsburg, siège de la société, la validation du plan d’investissements pluriannuel a été reportée.

Une réunion de planification prévue en novembre n’a pas eu lieu comme annoncé, et aucune nouvelle date n’a filtré. Le Conseil de surveillance n’a pas tranché. La planification des nouveaux modèles reste en attente. Car au fond, l’enjeu dépasse un simple calendrier.

Une situation financière qui reste à clarifier

Le groupe et son organe de contrôle ont repoussé la décision sur un paquet d’investissements de plusieurs milliards d’euros. Ce report pèsera sur la stratégie des prochains modèles et sur les injections de capitaux dans près de 100 usines dans le monde. La décision pourrait encore être repoussée. La situation financière doit d’abord être clarifiée, rapporte la presse spécialisée.

Conséquence immédiate, sans budgets fermes, les fournisseurs ne planifient pas. Des programmes de développement se sont déjà ralentis. Des chantiers de conversion d’usines sont remis en question. L’usine Audi aux Etats Unis est jugée presque irréalisable. L’avenir des sites de Dresde et d’Osnabrück reste flou.

D’après plusieurs médias, un déficit de financement d’environ 11 milliards d’euros serait attendu l’an prochain. Les causes s’accumulent. L’augmentation du prix des énergies, la hausse de coût de la main d’œuvre,  les charges de droits de douane à l’export vers les Etats-Unis qui se chiffrent en millions d’euros par semaine, la prolongation de la vie des moteurs à combustion qui exige des investissements plus lourds. La totale, quoi, alors que les ventes de véhicules électriques ne sont pas au niveau visé, ce qui pousse Porsche à remettre des milliards dans de nouveaux modèles thermiques et bousculer la planification chez Audi.

Suppression de 35 000 postes d’ici 2030

Pour les cinq prochaines années, des investissements globaux d’environ 160 milliards d’euros restent programmés, mais chaque marque défend son enveloppe. Une réunion importante en décembre pourrait apporter des éclaircissements, disent des décideurs de Volkswagen. D’autres évoquent un report possible jusqu’au printemps. 

Sur le front social, l’entreprise et le syndicat ont avancé de sept semaines les discussions sur un nouveau système de rémunération. L’objectif est de réduire l’enveloppe globale de 6 %, dans un programme qui vise 35 000 suppressions de postes d’ici 2030 et environ 1,5 milliard d’euros d’économies par an. Des bonus ont déjà été supprimés et des hausses gelées. Et la communication officielle reste prudente. «Important à savoir : dans les prochaines semaines et les prochains mois, il n’y aura pas de résultats concrets, car l’élaboration et la coordination des contenus demandent du temps. Il n’y aura pas non plus de points d’étape communiqués dans un avenir prévisible», indique Volkswagen, laissant transparaître les hésitations actuelles du management.

L’Europe se tire une balle dans le pied

Qui aurait cru que les fabricants allemands, notamment le groupe Volkswagen, seraient en difficulté en raison de la décision insensée de boycotter une énergie russe bon marché au profit d’une énergie américaine qui coûte 3-4 fois plus chère ? Cette décision prise par des politiciens européens va-t-en-guerre a rendu les voitures européennes non compétitives sur les marchés mondiaux de l’automobile, faisant ainsi l’affaire des constructeurs asiatiques qui continuent de pousser leur avantage y compris sur le marché européen. 

Ces décisions insensées et d’autres prises par l’EU prouvent clairement que les Européens sont soumis au diktat des Américains qui, en guise de remerciements, les taxent de 15% de droits de douane.

Les seuls bénéficiaires du conflit russo-ukrainien sont indiscutablement les Etats-Unis et la Chine. Les Etats-Unis qui vendent plus d’armement et de l’énergie chère. La Chine achète du gaz russe à prix très bas.

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Surfcasting | 12ᵉ Med Master Tunisia à Menzel Horr et Korba

Le Club Med Fishing Tunisie organise la 12ᵉ édition du Med Master Tunisia, le plus ancien trophée de pêche surfcasting en Tunisie, reconnu à l’échelle internationale, du 20 au 22 novembre 2025 à Menzel Horr et Korba (Nabeul, Cap Bon).

Le surfcasting est une technique de pêche en mer pratiquée depuis la plage, une digue ou une côte rocheuse. Pour la pratiquer, il faut du matériel adapté comme une canne puissante, des montages spécifiques à la région et au poisson ciblé, des appâts, et des connaissances sur le lieu de pêche, notamment où se trouvent les bancs de sable et les courants. 

Des champions mondiaux et des passionnés de pêche sportive venant de 13 pays se réuniront lors de cet événement, dans une ambiance compétitive mais conviviale, mettant en lumière les plages tunisiennes comme destination de tourisme sportif.

Les organisateurs visent à valoriser l’image de la Tunisie sportive et accueillante, soutenir les initiatives locales de tourisme durable et événementiel; et mettre en avant les capacités tunisiennes dans l’organisation de compétitions internationales

Outre la compétition en deux manches, la première le 21 novembre à la plage de Menzel Horr et la seconde le 22 novembre à la plage de Korba, le programme prévoit une formation avec le grand spécialiste Emiliano Tenerelli.

I. B.

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Communiqué.

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Tunisie | Le procès de complot contre l’Etat vu par HRW  

Les 37 personnes condamnées à de lourdes peines de prison dans l’affaire de «complot contre l’Etat» ont «comparu» devant la Cour d’appel de Tunis, lundi 17 novembre 2025. L’organisation Human Rights Watch (HRW) est revenue sur l’affaire dans un communiqué où elle rappelle que 4 des détenus sont en grève de la faim, dont un, Jawher Ben Mbarek, a subi des violences physiques en prison le 11 novembre, selon ses avocats. (Photos de 10 des 37 accusés dans le procès de complot contre l’Etat. De gauche à droite : Noureddine Bhiri, Khayam Turki, Abdelhamid Jelassi, Ghazi Chaouachi, Lazhar Akremi, Ridha Belhaj, Issam Chebbi, Chaima Issa, Jaouhar Ben Mbarek et Said Ferjani).

Les accusés ont été inculpés en vertu de nombreux articles du Code pénal tunisien et de la loi antiterroriste de 2015 pour complot visant à déstabiliser le pays. HRW affirme avoir examiné les documents judiciaires et en a conclu que les accusations étaient «infondées et non étayées par des preuves crédibles.»

Par conséquent, a-t-elle estimé, «le tribunal devrait immédiatement casser ces condamnations abusives et libérer tous les détenus

Absence de garanties d’un procès équitable

    «Toute cette affaire n’est qu’une mascarade, des accusations sans fondement à un processus judiciaire dépourvu de garanties d’un procès équitable», a déclaré Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW. Qui a ajouté : «Les autorités devraient mettre fin à cette farce judiciaire, qui s’inscrit dans une répression plus large de toute forme de critique ou de dissidence.»

    Le 19 avril, le tribunal de première instance de Tunis a condamné 37 personnes, parmi lesquelles des opposants au président Kaïs Saïed, des militants, des avocats et des chercheurs, à des peines de prison allant de 4 à 66 ans pour «complot contre la sûreté de l’État» et infractions terroristes. «Ils ont été condamnés après seulement trois audiences, sans respect des garanties procédurales. Trois autres accusés n’ont pas encore été jugés et leur dossier est en instance de cassation», souligne l’Ong.

    Le 24 octobre, les avocats de la défense ont appris que la première audience d’appel se tiendrait à distance par visioconférence le 27 octobre. Les accusés détenus n’ont été informés que le jour même de l’audience, et les autres accusés n’ont reçu aucune convocation, a déclaré un avocat cité par HRW. Le 27 octobre, l’audience a été ajournée au 17 novembre.

    Jaouhar Ben Mbarek, militant politique condamné en avril à 18 ans de prison, a entamé une grève de la faim le 29 octobre pour protester contre sa détention qu’il juge «arbitraire». Il n’a pas bénéficié de soins médicaux adéquats en détention, a déclaré son avocate et sœur, Dalila Msaddek. La Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et plusieurs avocats ont fait part de leurs inquiétudes concernant son état de santé, inquiétudes que les autorités pénitentiaires ont rejetées, ainsi que la ministre de la Justice Leila Jaffel devant l’Assemblée.

    Des audiences en l’absence des accusés

    Dans une vidéo publiée sur Facebook, Me Msaddek a déclaré que le 11 novembre, son frère avait été emmené dans une zone de la prison de Belli dépourvue de caméras de surveillance et violemment agressé par six autres détenus et cinq gardiens, ajoutant qu’il présente des contusions et une côte cassée, a-t-elle précisé.

    Issam Chebbi et Ridha Belhaj, condamnés à la même peine que Ben Mbarek, ont entamé une grève de la faim respectivement les 7 et 8 novembre. Le militant politique Abdelhamid Jelassi, condamné à 13 ans de prison, a également commencé une grève de la faim le 10 novembre.

    Le procès d’avril s’est tenu sans la présence des principaux accusés, les privant ainsi de la possibilité de présenter leur défense. Le tribunal de première instance de Tunis et le parquet ont invoqué un «danger réel» et ont jugé certains accusés par visioconférence. La plupart des détenus ont refusé de participer à leur procès à distance et sans la possibilité réelle de se défendre.

    Les autorités judiciaires ont tenu a tenir l’audience d’appel aujourd’hui par visioconférence, ce que les prévenus et leurs avocats ont formellement dénoncé. «La pratique des audiences à distance est intrinsèquement abusive, car elle viole le droit des détenus d’être physiquement présents devant un juge capable d’évaluer la légalité et les conditions de leur détention ainsi que leur état de santé», note HRW. Elle rappelle, à ce propos, que «le droit international des droits de l’homme, tel que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, stipule que toute personne a le droit d’être présente à son procès.»

    Douze accusés sont en détention. Certains restent en liberté en Tunisie, tandis que d’autres, à l’étranger, ont été condamnés par contumace. Nombre d’entre eux avaient été arrêtés en février 2023 et maintenus en détention provisoire pendant plus de deux ans, bien au-delà des 14 mois maximum autorisés par la loi tunisienne. La plupart n’ont comparu qu’une seule fois devant un juge d’instruction durant cette période.

    Représailles contre les avocats de la défense

    «Le gouvernement a exercé des représailles contre les avocats de la défense, portant ainsi une atteinte supplémentaire aux droits des accusés à une procédure régulière», a estimé HRW.

    Le 21 avril, Ahmed Souad, avocat de la défense de certains accusés, a été arrêté et inculpé de terrorisme et de «diffusion de fausses informations» en vertu des lois antiterroristes et de cybercriminalité, pour avoir mis en doute l’indépendance de la justice après le procès. Son procès s’est tenu en son absence, a duré quelques minutes seulement, et le juge a délibéré sans entendre les plaidoiries de ses avocats. Le 31 octobre, il a été condamné à 5 ans de prison et à 3 ans de surveillance administrative.

    Mme Msaddek comparaîtra devant un tribunal de Tunis le 25 novembre pour avoir pris la parole lors d’une interview radio en 2023 afin de défendre ses clients. Elle est accusée de diffusion de «fausses informations» et de traitement de données personnelles en vertu des lois sur la cybercriminalité et la protection des données personnelles.

    En mai 2023, Ayachi Hammami, initialement avocate de la défense dans cette affaire, a été ajoutée comme accusée et condamnée en avril à 8 ans de prison.

    HRW affirme dans son communiqué que les autorités tunisiennes ont «considérablement intensifié la répression de la dissidence», en multipliant «les arrestations et détentions arbitraires de personnes de tous bords politiques perçues comme critiques envers le gouvernement.»

    «Les attaques répétées des autorités contre le pouvoir judiciaire, notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature, ont gravement porté atteinte à son indépendance et mis en péril le droit des Tunisiens à un procès équitable», souligne encore l’Ong, qui rappelle, au passage, que la Tunisie est un État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui garantissent le droit à la liberté d’expression et de réunion, le droit à un procès équitable et le droit de ne pas être soumis à une arrestation ou une détention arbitraire.

    «Les partenaires internationaux de la Tunisie doivent dénoncer cette injustice flagrante et cette atteinte à l’État de droit», a déclaré Khawaja. Et d’ajouter : «Ils doivent exhorter les autorités tunisiennes à mettre fin à leur répression, à annuler ces condamnations et à garantir des procès équitables.»

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    Green Forward pour accélérer la transition verte en Tunisie

    Plus d’une centaine d’acteurs de l’écosystème vert – représentants d’institutions publiques, du secteur privé, d’organisations de soutien aux entreprises (OSEs), d’associations et du monde académique – se sont récemment réunis à Hammamet lors d’un événement national de networking.

    L’événement est organisé par le Centre International des Technologies de l’Environnement de Tunis (Citet) dans le cadre du programme Green Forward, financé par l’Union européenne (UE) et mis en œuvre au niveau méso par l’organisation non gouvernementale internationale Spark

    Cette initiative vise à encourager les échanges, stimuler les partenariats et valoriser les meilleures pratiques en matière d’économie verte et circulaire, tout en accélérant la transition écologique en Tunisie.

    Un espace de dialogue et de coopération

    Dans son allocution d’ouverture, Kmaira Ben Jannet, directrice générale du Citet, a déclaré que «le programme Green Forward est une initiative destinée au renforcement des synergies entre les acteurs de l’écosystème de l’économie verte en Tunisie». Elle a ajouté : «Cet événement constitue un espace de dialogue, de coopération et de création de partenariats entre des acteurs publics, privés, associatifs et académiques. Ensemble, nous avons l’opportunité de renforcer l’écosystème national d’appui à la transition écologique en encourageant la synergie des initiatives, l’innovation technologique, la mobilisation du financement vert et le partage des bonnes pratiques.» 

    La directrice du Citet a également misé sur le rôle moteur du Centre : «Cette journée de lancement n’est qu’un point de départ. Son succès dépendra de notre capacité à travailler main dans la main, à partager nos expertises et à trouver des solutions adaptées au contexte tunisien. Le Citet continuera à jouer son rôle de facilitateur, de coordinateur et de catalyseur de cette dynamique en mobilisant nos expertises, nos réseaux et nos moyens pour soutenir les acteurs économiques dans leur transition vers des modèles plus durables.»

    Vers la synergie et la résilience

    De son côté, Afef Ajengui, responsable du programme régional Green Forward au niveau méso chez Spark, a rappelé que « Au niveau méso, Green Forward vise à renforcer la capacité des OSE à favoriser les partenariats publics-privés, à relier les dialogues politiques et stratégiques à la préparation d’un terrain propice à une économie résiliente, verte et inclusive, et à améliorer l’accès au financement vert.»

    Spark, à travers la composante méso du programme Green Forward, s’engage à travailler de manière collaborative, a-t-elle précisé. Et d’ajouter : «Notre approche ne consiste pas à reconstruire, mais à travailler à partir de ce qui existe déjà. Pour cette raison, nous cherchons activement des synergies avec d’autres initiatives.»

    Représentant l’UE, Sandrine Beauchamp a déclaré : «Le programme Green Forward illustre concrètement notre ambition de rendre nos économies neutres en carbone, circulaires et résilientes, en agissant à trois niveaux : macro, méso et micro. Au niveau des politiques publiques, il appuie les cadres législatifs et institutionnels pour assurer un environnement prévisible pour les entreprises. Quant aux structures d’appui comme les OSEs, elles sont de véritables réplicateurs de la transition verte auprès des PME. Green Forward rapproche les politiques publiques du monde de l’entreprise en formant, accompagnant et en créant des partenariats. » Selon elle, « l’événement organisé en Tunisie illustre cette dynamique de coopération et de dialogue public-privé.»

    La transition verte des PME

    Le programme Green Forward, visant à positionner les organisations de soutien aux entreprises comme des acteurs majeurs de la transition verte et circulaire, a marqué une étape importante lors de son événement à Hammamet, réunissant plus de 100 acteurs.

    C’est à cette occasion qu’a été annoncée la sélection de douze OSEs parmi plus de 50 structures candidates. Cette sélection assure un impact national, couvrant les 4 grandes régions (Nord, Centre, Sud, Grand Tunis) et 8 secteurs économiques stratégiques (agroalimentaire, textile, mécanique, matériaux, innovation, entrepreneuriat féminin, etc.).

    Les organisateurs ont officiellement dévoilé la liste des 12 organisations de soutien aux entreprises (OSEs) sélectionnées, qui bénéficieront de la formation et de l’accompagnement du programme :

    • Association de développement de la femme rurale (ADFR);
    • Centre d’affaires du Kef (CA Kef);
    • Chambre de commerce et d’industrie du sud-ouest (CCISO);
    • Centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime);
    • Centre technique du textile (Cettex);
    • Cluster Mécatronic;
    • Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect);
    • Centre technique des matériaux de construction, de la céramique et du verre (CTMCCV);
    • Institut méditerranéen de formation aux métiers maritimes (IMFMM);
    • Pôle de compétitivité de Bizerte (PCB) ;
    • Association Syres pour le développement;
    • Wikistartup.

    Impact ancré dans la durée

    La sélection des OSEs s’accompagne d’une feuille de route concrète et ambitieuse axée sur trois axes, visant à accélérer la montée en compétence et à ancrer la dynamique dans la durée.

    Renforcement des capacités : 36 cadres des OSEs bénéficieront d’un parcours de formation-action ciblé sur l’économie verte, l’éco-innovation et le financement durable.

    Partenariats stratégiques : 10 accords de partenariat (MoU) avec des institutions publiques sont prévus d’ici 2026 pour consolider les synergies territoriales.

    Effet concret sur le terrain : trois de ces OSEs accompagneront directement 30 entreprises tunisiennes (10 PME chacune), les initiant aux principes de l’économie verte et circulaireEngagement des OSEs sélectionnées

    Pour illustrer l’engagement des organisations sélectionnées, Noureddine Guizani, directeur général du Cetime, l’une des 12 OSEs retenues, a souligné l’importance de leur rôle en indiquant à cette occasion : «Le Cetime qui existe depuis 43 ans dispose d’un cumul important d’expertise technique et technologique à prodiguer aux PME tunisiennes. Nous nous considérons comme étant un maillon incontournable dans la chaîne de valeur de la transition écologique et énergétique, sachant que nous avons signé une convention-cadre stratégique avec le CITET afin d’unir nos efforts au service des entreprises tunisiennes ». 

    Vers un écosystème plus résilient

    La sélection de ces 12 organisations marque le lancement opérationnel de la composante méso du programme Green Forward en Tunisie. L’ambition désormais est de consolider la coopération entre tous les acteurs de la transition verte pour bâtir, collectivement, un écosystème économique plus durable, inclusif et résilient.

    Les prochaines étapes incluront la mise en œuvre immédiate du parcours de formation pour les cadres et la signature des premiers MoUs avec les institutions publiques, assurant ainsi la pérennité et l’élargissement de l’impact du programme sur le territoire tunisien.

    Communiqué.

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    Entre corruption et désertion | L’Ukraine de Zelensky dans l’impasse

    Les enquêteurs révèlent l’existence d’une organisation criminelle de haut niveau opérant dans les secteurs de l’énergie et de la défense en Ukraine. Conséquence immédiate : les démissions de la ministre de la Justice Svitlana Gryntchouk et de son collègue de l’Energie Guerman Galouchtchenko. Le scandale concerne un détournement de fonds publics d’un montant de 100 à 150 millions d’euros par une organisation criminelle au sein de l’Etat dirigé par Volodymyr Zelenski. (Photo : L’Ukraine qui se bat et l’Ukraine qui se sucre. En médaillon : Zelensky et son ami Minditch).

    Habib Glenza

    Pour pouvoir continuer ses activités, l’entreprise publique Energoatom était obligée de verser des pots-de-vin. L’instigateur principal de ce détournement de fonds est un proche de Zelensky, Timour Mindich, principal associé dans la société de Zelensky lorsqu’il était acteur. Minditch n’a pas été arrêté car il a quitté très opportunément l’Ukraine deux heures avant l’arrivée des agents de la police criminelle pour l’arrêter. Cherchez l’erreur !

    D’après certains médias ukrainiens, Minditch s’est réfugié en Israël d’où il ne risque pas d’être extradé.

    Les enquêteurs ne révèlent pas de noms de complices parce que l’enquête n’est pas encore terminée. Mais les Ukrainiens se demandent s’il n’y a pas une complicité entre Minditch et Zelensky ? Dans ce cas, la marionnette de l’Occident à la tête de l’Ukraine serait lui aussi concerné par les soupçons de corruption.          

    Beaucoup d’Ukrainiens refusent de combattre

    Alors que les bombardements russes s’intensifient contre son pays, Zelensky tente, désespérément, de mobiliser son peuple pour le combat, mais cela n’est pas facile. Kiev est engagé dans une guerre contre Moscou depuis près de quatre ans et un grave manque de soldats est signalé par les généraux de l’armée.  

    C’est dans cette position délicate que se trouve, aujourd’hui, à l’insu de son plein gré, Zelensky, qui réclame, en vain, plus d’hommes pour renforcer les défenses du pays, sachant que les besoins des chefs militaires s’élèvent à 450 000 à 500 000 nouveaux soldats.

    Tout en excluant totalement la mobilisation de femmes pour l’armée, Zelensky demande des détails sur ce que 500 000 soldats supplémentaires vont coûter aux contribuables ukrainiens. Le coût global de cette mobilisation s’élèverait, selon les experts, à 13,4 milliards de dollars. Il faudrait donc, au moins, six contribuables pour un soldat, et Zelensky se demande où le pays pourrait trouver trois millions de nouveaux contribuables pour financer les nouvelles troupes demandées par l’armée, rapporte le journal ukrainien de langue anglaise Kyiv Post.

    Cependant, et même si l’Ukraine parvenait à trouver le financement nécessaire à la mobilisation de ces 500 000 hommes supplémentaires exigés par l’armée, il est tout à fait possible qu’il n’y ait pas assez d’hommes disponibles, aptes au service ou n’ayant pas encore servi sur les lignes du front.

    Selon les statistiques du ministère ukrainien de la Défense, citées par le journal américain The Hill, l’Ukraine compte déjà 800 000 soldats, un chiffre qui n’inclut pas la garde nationale.

    Après les nombreux problèmes rencontrés depuis le début de la guerre, les autorités de Kiev ont cherché à faciliter la mobilisation de nouveaux combattants. Mais si le pays compte aujourd’hui au total d’un million d’hommes en uniforme, il n’est pas facile de déterminer combien de soldats supplémentaires le pays pourrait encore mobiliser.

    Désertion, corruption et pots-de-vin

    Par ailleurs, un nombre croissant de personnes peu disposées à partir à la guerre cherchent à obtenir des exemptions médicales auprès des fonctionnaires en échange de sommes d’argent. Un rapport de l’agence de presse internationale Reuters révèle que l’Ukraine souffre d’un grave problème de pots-de-vin et de corruption.

    Zelensky a lui-même avoué qu’«il existe des exemples de régions où le nombre d’exemptions du service militaire suite à des décisions de la commission médicale a été multiplié par dix depuis février de l’année dernière». Certaines personnes soudoient des fonctionnaires avec des sommes allant de 3 000 à 15 000 dollars pour obtenir une exemption médicale, a expliqué le président ukrainien, en ajoutant : «La nature de ces décisions est tout à fait claire. Des décisions corrompues».

    Selon les informations fournies par l’agence Reuters, Zelensky a également révélé qu’il était possible que plusieurs milliers de personnes aient fui le pays grâce à une exemption médicale. Ce chiffre a été calculé à partir d’une analyse indépendante. Et il semble, d’après une enquête de la BBC, effectuée en novembre, que 21 113 personnes ont été capturées alors qu’elles tentaient de fuir et 20 000 avaient fui l’Ukraine pour éviter la guerre, entre février 2022 et août 2023.

    Beaucoup d’Ukrainiens ne veulent pas risquer leur vie pour défendre leur pays contre la Russie. C’est, en tout cas, ce que révèlent les problèmes de conscription et de corruption.

     Un propriétaire d’usine a déclaré au journal britannique The Guardian en août 2023 : «Il y a deux catégories de personnes : l’une est déjà dans l’armée, et l’autre a trop peur de sortir parce qu’elle pourrait être enrôlée, et aucun salaire ne la fera sortir de chez elle». Cette situation doit probablement prévaloir encore aujourd’hui. Si elle ne s’est pas aggravée entretemps…

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    Protestations à Gabès | Les supporters de football s’y mettent aussi

    Les habitants de Gabès multiplient les actions pacifiques pour demander au gouvernement de mettre fin à la crise environnementale dans leur région en démantelant ou en suspendant la production des unités du Groupe chimique de Gabès. (Photos : Gabès avant et après l’installation des unités du Groupe chimique. Photos de la page Facebook Gabès.com.)

    Les mamans, qui continuent de manifester tous les jours leur colère, menacent aujourd’hui sérieusement de ne plus amener leurs enfants à l’école de Chatt Essalem. Et pour cause : beaucoup d’écoliers ont souffert ces derniers jours d’asphyxie en raison des rejets de gaz toxiques des usines chimiques limitrophes.

    Les supporters des deux clubs de football de la région ont affiché, quant à eux, leur solidarité avec la population en brandissant sur les gradins du stade de la ville des bannières dénonçant la destruction de l’environnement par les rejets industriels et exigeant une solution rapide pour la crise environnementale qui dure depuis deux décennies sans que l’Etat prenne des mesures pour y faire face.

    Lors des marches de protestation organisées régulièrement et auxquelles participent toutes les granges de la population, des heurts ont souvent lieu entre les protestataires et les forces de l’ordre qui cherchent à les empêcher de se rapprocher des usines incriminées, lesquelles continuent de fonctionner à plein rendement et à émettre d’énormes panaches de fumée.   

    I. B.

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