Réunis en plénière, les députés ont passé au crible le budget 2026 du ministère de l’Enseignement supérieur, marqué par une hausse modérée mais par un effort massif consacré aux foyers universitaires. Les élus ont insisté sur l’urgence d’élargir la capacité d’accueil face à une population étudiante en forte progression. Les chantiers d’infrastructures constituent le point le plus scruté de cette mission.
L’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts ont entamé lundi l’examen du budget du ministère de l’Enseignement supérieur pour 2026.
Le projet, en hausse de 3,47%, inclut un programme ambitieux d’extension des foyers universitaires. Les élus ont concentré le débat sur la pression croissante du logement étudiant et sur la capacité réelle du ministère à mener ses chantiers à terme.
Un budget en hausse marqué par l’urgence du logement étudiant
Le budget 2026 atteint 2397 millions de dinars (MD), soit 85,787 MD de plus que l’an dernier. Il est réparti entre quatre programmes majeurs, dont 477,476 MD dédiés aux services universitaires, un volet qui englobe les foyers et restaurants.
Le ministère a présenté une feuille de route axée sur l’infrastructure : 144 projets sont actuellement en cours, entre entretien, modernisation et extension d’établissements.
La question du logement étudiant a dominé la séance. Les foyers universitaires souffrent depuis des années d’une capacité insuffisante, accentuée par la hausse du nombre d’inscrits.
Pour y répondre, le ministère prévoit environ 7000 lits supplémentaires dans les projets déjà engagés, auxquels s’ajoutent 1200 nouveaux lits inscrits dans le budget 2026.
Les services universitaires restent un enjeu central dans un paysage qui compte 324.000 étudiants, 175 foyers universitaires et 84 restaurants pour l’année 2024-2025.
Les parlementaires ont interrogé le ministère sur les délais, la répartition régionale des projets et les mécanismes de suivi pour éviter les retards chroniques observés dans les années précédentes.
Entre soutien, vigilance et inquiétudes
Des députés ont salué l’augmentation des crédits consacrés aux services universitaires, estimant qu’elle répond à une demande sociale pressante. D’autres ont exprimé des réserves sur la capacité du ministère à livrer les chantiers annoncés, rappelant les retards accumulés dans plusieurs gouvernorats.
Certains élus ont insisté sur la nécessité d’une répartition plus équitable des nouveaux foyers, notamment dans les régions intérieures où les taux d’encadrement restent plus faibles. D’autres ont pointé du doigt la pression sur les restaurants universitaires, qui accueillent un nombre croissant d’étudiants sans augmentation significative de leurs moyens.
Le ministère, de son côté, a affirmé que l’amélioration des conditions de vie dans les campus constitue une priorité stratégique, rappelant que les structures universitaires dépassent aujourd’hui 40.606 agents, dont 22.297 enseignants et chercheurs.
Un système universitaire sous tension
La Tunisie dispose de 13 universités, 209 établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche et 544 structures de recherche. La croissance régulière du nombre d’étudiants – conjuguée à l’augmentation du coût de la vie – met une pression permanente sur les foyers universitaires, souvent saturés et vieillissants.
Depuis plusieurs années, les syndicats étudiants, les directions régionales et les municipalités alertent sur les conditions d’hébergement, les problèmes de maintenance et l’insuffisance des places disponibles. Le budget 2026 s’inscrit donc dans une dynamique de rattrapage, mais reste confronté à des défis de financement, d’exécution et de gouvernance.
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