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Le dinar tunisien : une illusion de puissance face à la réalité du pouvoir d’achat

Le débat sur la solidité du dinar tunisien revient régulièrement, nourri par l’idée qu’il serait l’une des monnaies les plus fortes du continent. Mais cette appréciation nominale résiste mal à l’examen du quotidien des ménages. La question centrale demeure : que vaut une monnaie dite « forte » si son pouvoir d’achat ne suit pas ?

Un panier témoin pour comparer les prix

Pour éclairer cette contradiction, l’économiste Aram Belhadj a comparé le coût d’un panier de produits de base en Tunisie et en Afrique du Sud. Le panier tunisien réunit 1 kg de tomates, de poivrons, d’oignons, de poulet, d’agneau, de bananes, d’oranges, de semoule, 14 œufs, un ananas et un avocat. Son prix atteint 94 dinars. Le même ensemble coûte 470 rands en Afrique du Sud.

À première vue, le dinar paraît plus « fort » que le rand. Mais cette comparaison nominale ne suffit pas à mesurer le pouvoir d’achat réel des deux pays.

La parité de pouvoir d’achat change la donne

En observant le panier à travers le taux de change basé sur la parité de pouvoir d’achat (PPA), les conclusions se renversent [réécriture de clarté]. En Tunisie, 32 dollars sont nécessaires pour acheter ces produits. En Afrique du Sud, 27 dollars suffisent. La monnaie tunisienne apparaît donc plus chère à l’usage, malgré sa robustesse apparente sur les marchés.

Cette différence illustre un point essentiel : la force nominale d’une monnaie n’est pas un indicateur fiable du bien-être social ni de la croissance réelle.

Les limites d’une monnaie nominalement forte

Les économistes rappellent qu’une monnaie élevée peut masquer des déséquilibres internes : inégalités sociales, chômage élevé ou faible productivité. Une appréciation nominale ne reflète ni l’efficacité économique ni la distribution des richesses.

De même, la croissance ne se résume pas à l’évolution d’un taux de change. Elle dépend d’éléments structurels, comme l’investissement, l’innovation, la qualité des institutions ou une répartition équitable des ressources. Se focaliser sur la seule valeur affichée de la monnaie offre une lecture réductrice et trompeuse de la situation économique.

Pouvoir d’achat et niveau de vie au centre du débat

La comparaison entre la Tunisie et l’Afrique du Sud rappelle une réalité simple : la force nominale du dinar ne reflète pas son pouvoir d’achat réel. Pour un même panier de produits courants, le consommateur tunisien paie davantage. Cette situation invite à relativiser les discours sur la « puissance » du dinar et à recentrer le débat sur l’essentiel : le niveau de vie, le coût des biens essentiels et l’accessibilité des produits de base.

A.B.A.

EN BREF

  • Le dinar tunisien est souvent présenté comme l’une des monnaies les plus fortes d’Afrique, mais son pouvoir d’achat réel reste faible.
  • Un panier de produits de base coûte 94 dinars en Tunisie contre 470 rands en Afrique du Sud.
  • Selon la PPA, ce panier revient à 32 dollars en Tunisie et 27 dollars en Afrique du Sud.
  • La force nominale d’une monnaie ne reflète ni le bien-être social ni la croissance réelle.
  • Le niveau de vie et l’accessibilité des biens essentiels doivent redevenir le cœur du débat.

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