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L’UE cherche à s’émanciper de la Fed

Selon cinq responsables européens cités par Reuters, jeudi 13 novembre, les autorités chargées de la stabilité financière en Europe examinent la possibilité de créer un mécanisme alternatif de soutien en liquidités.

L’idée : mutualiser les réserves en dollars des Banques centrales non américaines afin de réduire leur dépendance aux dispositifs de financement de la Réserve fédérale américaine (Fed); et, plus largement, aux États-Unis sous l’administration Trump.

« Ces discussions, révélées ici pour la première fois, répondent aux politiques de Donald Trump, qui ont bousculé des relations de longue date, remis en cause l’indépendance de la Fed et mis en lumière la domination américaine dans la finance internationale », rapporte l’agence.

Les programmes de la Fed, qui permettent de prêter des dollars à d’autres Banques centrales, constituent un filet de sécurité essentiel en temps de tension sur les marchés et participent au maintien de la stabilité financière mondiale. Mais plus d’une douzaine de responsables de Banques centrales et d’autorités de supervision en Europe confient redouter que ces mécanismes puissent devenir un instrument de pression entre les mains de Washington.

Depuis, l’inquiétude s’est quelque peu atténuée grâce aux assurances de la Fed. Son président, Jerome Powell, a déclaré lors d’une conférence de la Banque centrale européenne (BCE) en juillet dernier que la Fed ne prévoyait aucun changement dans ses modalités de fourniture de dollars aux autres autorités officielles.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Kush Desai, assure que Trump a « maintes fois réaffirmé son engagement à préserver la force et la puissance du dollar ».

Une mutualisation difficile à concrétiser

Cependant, plusieurs sources estiment que la mise en commun des réserves en dollars se heurterait à de sérieux obstacles pratiques, voire pourrait s’avérer irréalisable. Les discussions se poursuivent néanmoins au niveau des équipes techniques — et non de la direction de la BCE — et impliquent des Banques centrales de la zone euro et d’ailleurs.

A noter que l’ASEAN, la Chine, Hong Kong, le Japon et la Corée ont mutualisé leurs ressources dans le cadre de l’Initiative de Chiang Mai (accord multilatéral de swaps de devises signé par les dix membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est – NASE), opérationnelle depuis 2014 et dotée aujourd’hui de 240 milliards de dollars.

Interrogé en juillet sur le risque de fragmentation des financements, le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a cité cet exemple, estimant nécessaire de « continuer à expérimenter des approches à plusieurs niveaux » pour les lignes de swap.

Bien que les Banques centrales hors États-Unis détiennent collectivement des centaines de milliards de dollars, ces montants restent dérisoires face aux capacités quasi illimitées de la Fed, émettrice de la principale monnaie de réserve mondiale. Cette centralisation pourrait aider à amortir des épisodes de volatilité, mais serait insuffisante pour contenir des turbulences plus larges. À cela s’ajoutent des défis logistiques et politiques.

Chercher d’autres voies de résilience

Les responsables européens étudient d’autres pistes pour renforcer la stabilité financière, comme durcir la surveillance des établissements bancaires. Cela inclut la demande faite aux banques de présenter des plans d’accès aux dollars via d’autres marchés — en Asie ou au Moyen-Orient — et la réalisation de tests de résistance dédiés, révèlent deux dirigeants bancaires de la zone euro.

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