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Tunisie | Mobilisation massive en faveur de la liberté de la presse  

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé les journalistes, ainsi que les représentants des médias, des organisations de défense des droits de l’homme et des composantes de la société civile à participer massivement à la mobilisation nationale pour la défense de la liberté de la presse.

Le rassemblement est fixé au jeudi 20 novembre 2025 à partir de 10h30 devant la place du gouvernement à la Kasbah, au centre-ville de Tunis, pour marquer l’unité des rangs des journalistes et leur attachement à leurs liberté, indépendance et dignité.

La situation du secteur de la presse connaît actuellement en Tunisie un grave recul jamais atteint jusque-là, en raison des dépassements et des abus imputés au pouvoir exécutif et qui ont touché des journalistes et des institutions médiatiques privées et publiques, a ajouté le SNJT dans son appel.  

Cette situation reflète une orientation délibérée des autorités vers la limitation de la liberté d’expression, de l’indépendance des médias et des droits acquis des journalistes, en nette contradiction avec la constitution tunisienne et les engagements internationaux de l’Etat tunisien dans le domaine de la protection de la liberté de la presse et du droit du citoyen à l’information, souligne encore le syndicat.

Tout en appelant à la levée de toutes les formes d’interdiction, de limitation et d’obstacles administratifs au libre exercice des journalistes et des institutions médiatiques, le SNJT a exigé la libération des journalistes arrêtés et poursuivis pour des faits entrant dans leur travail d’information et d’expression. Ainsi que l’arrêt du recours à d’autres textes de lois que le décret 155 de 2011 relatif à la liberté d’expression devant être appliqué pour les délits de presse.

Par ailleurs, le SNJT a appelé les autorités à revenir sur la décision de suspension des deux sites électroniques d’information Nawaat et Inkyfada, à mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, de l’administration et de la sécurité pour étouffer la liberté du travail journalistique et associatif, et à cesser le harcèlement des sites Al Katiba et Legal Agenda.

I. B.

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Tunisie | Kaïs Saïed en guerre contre des «occupants intérieurs»

Les déclarations du président Kaïs Saïed créent parfois une confusion chez les citoyens sur sa véritable fonction : est-il le chef de l’Etat, un hyper président selon la constitution qu’il a fait promulguer en 2022, ou un opposant qui critique le gouvernement et l’appareil d’Etat qui est sous sa responsabilité directe ?

Latif Belhedi

Cette confusion, on l’a sentie une nouvelle dois, lors de sa rencontre, vendredi 15 novembre 2025, au palais de Carthage, avec la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri, lorsqu’il a «insisté sur l’importance d’une coordination totale au sein de l’équipe gouvernementale, constatant que de nombreux responsables – à tous les niveaux (central, régional et local) – n’ont pas encore saisi la gravité de la situation actuelle en Tunisie», selon le communiqué publié par la présidence de la république et rapporté par l’agence officielle Tap.

Selon le même communiqué, le chef de l’État a réaffirmé qu’«il n’y aura pas de tolérance pour quiconque manque à ses devoirs», indiquant qu’«un nombre considérable de responsables, investis de fonctions importantes, cherchent ouvertement à aggraver la situation dans le pays» et ajoutant que certains parmi ces derniers «justifient même leurs fautes, voire leurs crimes, en prétendant suivre les instructions du président.»

Une administration récalcitrante ?

Même si le président assure «intervenir personnellement, y compris pour les questions les plus simples, afin de répondre aux préoccupations des citoyens, qui relèvent de la compétence des autorités régionales, locales et centrales», cela ne nous rassure pas du tout. Et pour cause : cela fait plusieurs années que le président de la république se plaint d’une administration pas toujours en phase avec ses politiques et qui n’applique pas scrupuleusement ses décisions, comme on devrait s’y attendre dans un régime hyper présidentiel, comme celui en place dans notre pays depuis 2022, et l’on se demande quand les auteurs de ces manquements que M. Saïed n’hésite pas parfois à qualifier de «criminels» seraient-ils démasqués et mis hors d’Etat de nuire ?

A moins qu’un pan entier de notre administration publique – ce qu’on appelle souvent par facilité l’Etat profond – continue d’échapper au pouvoir du locataire du Palais de Carthage voire même de lui résister ou même de le boycotter. Ce qu’on n’oserait pas imaginer, car les conséquences en seraient graves pour la bonne marche d’un pays qui s’enfonce jour après jour dans la crise.  

Hier, le président Saied a réitéré ses menaces à l’endroit de ces récalcitrants en affirmant que «l’État tunisien ne cherche à punir personne injustement», mais qu’il ne tolérera pas que des citoyens soient maltraités, ajoutant que «des efforts sont en cours pour encourager les jeunes à prendre le relais et à participer à la lutte de libération nationale du pays, ce qui exige un sens aigu des responsabilités».

Une occupation intérieure  

Le chef de l’Etat laisse ainsi entendre, et ce pour la énième fois, que les responsables publics qui n’ont pas ce «sens aigu des responsabilités» seront bientôt remplacés. Car «la compétence sans patriotisme est vaine», a-t-il expliqué, insinuant ainsi, que ces «récalcitrants» sont irresponsables et manqueraient de patriotisme.

Aussi, la «libération nationale» dont il parle souvent ne désigne-t-elle pas des occupants étrangers, lesquels ont quitté le pays depuis 1956, mais des sortes d’«occupants intérieurs». Il reste cependant à savoir qui sont-ils ces «ennemis du peuple» ? Quand vont-ils être démasqués ? Et comment va-t-on s’en débarrasser pour que les rouages de l’Etat puissent fonctionner à nouveau normalement grâce à une nouvelle génération de responsables qui soient plus patriotes que compétents ?

Mystère et boule de gomme…

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Tunisie | Que dit Ridha Belhaj dans sa nouvelle lettre de prison ?

La coordination des familles des détenus politiques en Tunisie a publié une lettre de Ridha Belhaj, incarcéré à la prison de Siliana, et qui a été condamné en première instance à 18 ans de prison dans le cadre de l’affaire dite de complot contre l’Etat.

La lettre datée du 14 novembre 2025 commence par une charge contre la justice en Tunisie qui, selon ses termes, «vit sa plus mauvaise période depuis l’indépendance et semble nous renvoyer aux époques les plus obscures du Moyen-Âge, lorsque les procès se déroulaient en l’absence de l’accusé, l’identité des témoins à charge censés accuser les adversaires est cachée , les verdicts sont prononcés selon les désirs du roi ou de ses obligés ou en son nom».  

Parmi les fondements de la justice moderne, Ridha Belhaj cite l’indépendance de la justice, la publicité des procès, la présence des accusés à leur procès, la garantie des droits de la défense, et notamment celui de la contradiction et de la confrontation, ajoutant que ces principes ne sont pas respectés aujourd’hui par les magistrats tunisiens chargés de juger les opposants politiques. Ces derniers «insistent pour nous juger à distance afin de dissimuler les vérités dans une atteinte criarde aux lois ayant imposé des conditions précises» à la bonne marche des procès, selon ses termes.   

«Le but derrière ces pratiques ne consiste pas seulement à briser notre volonté en tant que prisonniers d’opinion, mais dépasse cela pour soumettre toutes les forces sociales et civiles, diffuser la peur et la terreur parmi leurs militants», a aussi écrit l’avocat et ancien chef de cabinet de feu président de la république Béji Caïd Essebsi. Il ajoute : «Cette situation est grave. Elle met en danger l’Etat et ses institutions, porte atteinte au principe de la citoyenneté et de l’égalité, menace le peuple dans son unité, ainsi que l’avenir des prochaines générations. Aussi nous impose-t-elle de ne pas l’accepter, mais de la combattre par tous les moyens juridiques et légaux disponibles.»

L’avocat souligne, par ailleurs, «la nécessité de libérer la justice de la mainmise du pouvoir, de permettre aux avocats de joueur leur rôle naturel dans la défense de la souveraineté de la loi et la garantie de la justice.»

Tout en exprimant sa solidarité avec son ami et camarade prisonnier Jawher Ben Mabrek, en grève de la faim depuis plus de deux semaines, ainsi que d’autres prisonniers politiques, notamment Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Rached Ghannouchi, Ridha Belhaj annonce dans la même lettre qu’il a entamé, lui aussi, une grève de la faim de solidarité depuis le 8 novembre courant «pour protester contre la poursuite de l’injustice qui nous est infligée ainsi qu’à tous les prisonniers politiques quelles que soient leurs orientations.»  

Il a également annoncé qu’il boycottera la prochaine audience à distance et demande à ses collègues avocats de ne pas assurer sa défense dans le cas où le tribunal maintient le jugement à distance.

I. B.

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Tunisie | Amine Mahfoudh salue l’union retrouvée de l’opposition

Les procès intentés aux opposants ont eu pour conséquence d’unir toutes les mouvances politiques en Tunisie, jusque-là complètement désunies, contre le régime mis en place par le président Kaïs Saïed au lendemain de la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2025.

Ce constat a été fait par la plupart des observateurs après la forte mobilisation populaire, hier, vendredi 15 novembre 2025, devant le Palais de Justice de Tunis, lors du procès de Abir Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires.

Beaucoup de militants de l’opposition de gauche, de centre gauche et même du mouvement islamiste étaient présents pour exprimer leur solidarité avec la présidente du Parti destourien libre (PDL) qu’ils ne portaient pourtant pas dans leur cœur. Et pour cause : avant son incarcération, elle faisait cavalier seul, refusait tout rapprochement avec eux et leur vouait même une hostilité tapageuse.

C’est à croire qu’en mettant tous ses opposants dans le même sac et en les vouant tous aux gémonies, le régime actuel a réduit les distances entre eux et aidé à effacer leurs contradictions idéologiques et leurs divergences politiques.

Commentaire dans un post Facebook du professeur de droit constitutionnel et activiste politique Amine Mahfoudh, qui fut un temps proche de Saïed : «Le procès aujourd’hui de Abir Moussi est l’une des pages douloureuses des procès politiques. Mais il apporte du nouveau qui revêt une grande importance. Il semble que les appels à la nécessaire union de toutes les victimes de l’injustice et du despotisme commencent à donner leurs fruits». Il fait ici allusion à la présence massive et regroupant diverses sensibilités politiques constatée lors du procès de Abir Moussi, hier, devant le Palais de Justice de Tunis.

Amine Mahfoudh attribue ce notable changement à la signature, récemment, par la plupart des familles politiques, de l’initiative politique appelée «Engagement national», dont il est l’un des protagonistes et qui est destinée à promouvoir un régime civil, démocratique et inclusif en Tunisie.

Cette initiative, qui est le résultat de concertations entre différentes sensibilités nationales, vise à dépasser les anciens clivages et à bâtir un cadre de gouvernance démocratique fondé sur la participation et la responsabilité, a-t-il expliqué, lors du lancement de cette initiative, le 15 octobre dernier.

I. B.

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A Gabès, tout bouge pour que rien ne change  

La crise environnementale à Gabès est loin d’être encore résolue, puisque les habitants continuent de manifester en masse contre les rejets de gaz toxique des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) et d’exiger leur démantèlement. (Photo : rejet de gaz toxiques des unités du GCT).

Alors que de nouveaux cas d’asphyxie sont enregistrés (Vidéo), notamment parmi les enfants, et que les parents crient leur colère face à l’indifférence et à l’inaction des autorités régionales et centrales, celles-ci ne semblent pas prêtes à tenir leur promesse faite depuis 2017 de démanteler les usines d’engrais chimiques qui ont fait des ravages sur la santé de la population et les équilibres écologiques de la région.

Les incessants appels du président de la république Kaïs Saïed à trouver des solutions urgentes à la crise environnementale à Gabès ne semblent pas suivis d’actions concrètes sur le terrain. Commentaire désabusé d’un activiste : «Trop de paroles, peu d’actions ! Les gens sont fatigués d’attendre.»

Hier soir, vendredi 15 novembre 2025, les autorités ont répondu aux mobilisations populaires par un renforcement du déploiement sécuritaire autour de unités du CPG, qui continuent de carburer à plein régime.

I. B.

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Tahar Bekri | De Gabès là où la poésie le mène

Tahar Bekri, grand poète tunisien et lauréat du Prix de la langue et de la littérature françaises de l’Académie française, 2019, fut l’un des premiers écrivains et poètes d’Afrique du Nord que j’ai rencontrés dès mes premiers jours à Paris. Vidéo.

Mostafa Khalaji

Tahar Bekri, maître de conférences honoraire à l’Université Paris-Nanterre, aujourd’hui âgé de soixante-quatorze ans, vit à Paris depuis 1976. Il est l’auteur de dizaines de recueils de poésie, d’essais et de traduction poétique. Ses œuvres ont été traduites en plusieurs langues, notamment, en russe, anglais, italien, espagnol et turc, et ont fait l’objet de recherches universitaires tunisiennes et étrangères.

Le poète appartient à une génération d’intellectuels tunisiens ayant grandi dans le contexte de la modernisation initiée par Habib Bourguiba, père de l’indépendance tunisienne.

Poète bilingue, écrivant à la fois en arabe et en français, il attribue sa maîtrise de ces deux langues à la tradition d’un enseignement moderne, bilingue en Tunisie, instauré bien avant la colonisation.

Bekri a composé ses premiers poèmes à l’âge de treize, quatorze ans, après la mort de sa mère quand il avait dix ans, et ce dans sa palmeraie natale, Gabès, dans le sud tunisien. Il fut très tôt encouragé par ses enseignants à Sfax.

La langue française lui a offert la possibilité d’exprimer plus librement ses émotions et se libérer de la complexité de la tradition poétique et métrique arabe.

Bekri possède une connaissance remarquable de la littérature persane et même turque.

Dans l’entretien que j’ai eu avec lui, à son domicile parisien, il a souligné qu’avant de découvrir la poésie persane, il avait pris connaissance de la culture persane à travers la langue arabe : «Les auteurs persans comptent parmi les fondateurs de la prose arabe, comme Ibn Al-Muqaffa’, il en est de même pour la pensée philosophique».

En évoquant l’influence de Hafez sur Goethe, Bekri a ajouté qu’un lecteur curieux pouvait découvrir la poésie persane, même à travers la littérature occidentale : «Le XVIIIᵉ siècle occidental a été marqué par la pensée et la poésie persanes. C’est une réalité.»

Il connaît également la littérature iranienne contemporaine, notamment, la poésie d’Ahmad Shamlou et les récits de Sadegh Hedayat.

«Les poètes iraniens d’aujourd’hui, confie le poète, sont des poètes qui luttent contre l’injustice et le fanatisme. Ils aspirent à la liberté, et les thèmes qu’ils abordent — tels que l’amour de la patrie et l’exil — sont des thèmes modernes, en accord avec les recherches et les explorations de la poésie contemporaine.»

Bekri admire la «dimension intérieure» dans la création des Iraniens, pleine «d’amour de la vie et du refus de la mort», et souligne : «L’univers philosophique de la poésie persane est d’une grande profondeur.»

Tout en regrettant de ne jamais avoir voyagé en Iran, il dénonce en revanche «l’islamisme extrémiste, rigide et fanatique» qui s’est imposé après la révolution iranienne, et qui, selon lui, n’utilise la politique que comme un instrument de conquête du pouvoir.

Vidéo de l’entretien.

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Marseille | Les dessous du meurtre de Mehdi Kessaci

Le meurtre, jeudi 13 novembre 2025, à Marseille, de Mehdi Kessaci (20 ans), jeune frère de Amine Kessaci — militant marseillais engagé contre le narcotrafic —, près de cinq ans après le meurtre par balles de son grand frère, Brahim, affole les enquêteurs et oblige la justice française à envisager des scénarios jusque‑là rarement exprimés aussi ouvertement.

Djamal Guettala 

Le Parquet de Marseille a annoncé l’ouverture d’une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, qui laisse entendre que des moyens importants ont été mobilisés dans cette exécution. 

La victime, âgée d’environ 20 ans, «totalement inconnue des services de police et de justice», selon le procureur Nicolas Bessone, venait de garer son véhicule dans le 4ᵉ arrondissement de Marseille lorsqu’une moto s’est portée à sa hauteur et qu’un passager arrière a ouvert le feu à plusieurs reprises. Plusieurs étuis de calibre 9 mm ont été retrouvés. 

Assassinat d’avertissement

La particularité de cette affaire tient à trois éléments : d’abord, le profil de la victime — sans antécédent — ce qui infirme immédiatement l’hypothèse d’une guerre interne aux trafics ; ensuite, le lien avec Amine Kessaci, connu pour sa lutte contre les réseaux de drogue, ce qui place l’affaire hors du cadre habituel des règlements de comptes ; enfin, la qualification juridique retenue et la piste d’un «message adressé» évoquée par le parquet. Ce dernier a reconnu que l’hypothèse «n’était pas exclue»

Ce triple faisceau conduit à envisager que les auteurs aient voulu frapper non seulement un jeune homme mais envoyer un signal à toute une communauté, et particulièrement à Amine Kessaci. L’idée d’un assassinat «d’avertissement» ou «d’intimidation» est aujourd’hui prise au sérieux par les enquêteurs. 

La communication du parquet mérite l’attention : en qualifiant l’affaire de «bande organisée» et en évoquant l’hypothèse d’un message criminel, le parquet indique qu’il ne s’agit pas d’un homicide isolé mais d’un acte structuré. Cette posture vise à mobiliser les outils de la justice contre les systèmes criminels, mais aussi à envoyer un message aux habitants de la cité : l’État ne tolérera pas que s’installe l’impunité ou la peur. Au‑delà de l’émotion, c’est une stratégie de cadrage.

Le contexte marseillais

    Cependant, la prudence reste de mise. Le parquet insiste : «Aucun lien direct établi à ce jour entre l’engagement d’Amine Kessaci et le meurtre de son frère». Il s’agit donc d’une enquête ouverte dans plusieurs directions, sans présupposer de réponse. 

    Le contexte marseillais amplifie la gravité de l’affaire. Marseille est depuis des années secouée par des violences liées à l’industrie de la drogue, et cet assassinat aux caractéristiques «hors norme» pourrait symboliser un nouveau palier. Comme l’indique un responsable policier cité par la presse, «tous les six mois, ils mettent la barre un peu plus haut dans l’horreur»

    Pour les habitants, cette exécution dans un quartier jusque‑là perçu comme «calme» renforce un sentiment de fragilité. Le fait que la victime ait voulu rejoindre les forces de l’ordre donne à l’affaire une portée morale inquiétante : un jeune, sans histoire, pris dans une dynamique criminelle contre laquelle il ne luttait pas directement.

    La violence pour imposer le silence

    L’enjeu est maintenant double : pour l’enquête, il s’agit d’identifier la chaîne complète — du tireur à l’éventuel commanditaire — en exploitant les caméras, les témoignages, les écoutes et la traçabilité des armes. Pour la société, il s’agit de percevoir la nature de l’acte : était‑ce une erreur de cible ou bien un acte calculé visant un symbole ? Le parquet penche pour cette dernière lecture mais refuse de l’affirmer avant les résultats.

    À Marseille, les yeux sont désormais tournés vers l’avancement de l’instruction. Le procureur a clairement planté le décor : «Si l’hypothèse d’un assassinat d’intimidation se confirme, on aura franchi une étape supplémentaire, une dimension nouvelle»

    Cette affaire marque potentiellement un tournant. Elle ne se réduit plus à un acte de violence parmi d’autres mais interroge la capacité de l’État à protéger les personnes engagées, à donner une réponse ferme et visible à ceux qui utilisent la violence pour imposer le silence. Pour la ville de Marseille, c’est un défi posé à son État de droit.

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    Boualem Sansal libéré | «Bonjour la France, je reviendrai, nous vaincrons»

    La libération de l’écrivain Boualem Sansal, après un an de détention, met en lumière le rôle de la pression internationale dans les affaires sensibles en Algérie. Suite à une intervention présidentielle allemande, Sansal a pu quitter la prison et rencontrer l’écrivain Kamel Daoud à Berlin. Ce dernier a rapporté ses propos dans Le Point. Il s’est présenté vif, taquin et déterminé, déclarant sur le ton de la provocation : «Bonjour la France, je reviendrai, nous vaincrons». (Photo d’archives : Kamel Daoud et Boualem Sansal).

    L’auteur a décrit une année difficile : privé de téléphone et de documents, il n’a reçu que les visites régulières de sa femme, Naziha. La lecture se limitait aux ouvrages religieux ou en arabe, tandis que d’autres livres circulaient via une contrebande modeste. Écrire était impossible, et il a vécu dans un quasi-isolement total.

    Pourtant, Sansal a perçu un soutien international indirect, et son transfert vers un service hospitalier sous surveillance a changé sa condition. Il a également été invité à «adoucir ses positions», proposition qu’il a refusée, affirmant : «Vingt années supplémentaires en prison valent mieux que restreindre ma liberté d’expression».

    Dans son entretien, Sansal a ouvert la porte au dialogue pour améliorer les relations entre l’Algérie et la France, soulignant : «La France est amie de l’Algérie, le régime en a fait un ennemi. L’Allemagne peut jouer un rôle pour renforcer les liens».

    L’arrestation de Sansal, en novembre 2024, faisait suite à des propos controversés sur l’histoire de l’Ouest algérien diffusés sur une chaîne française. Condamné à cinq ans de prison et 500 000 dinars d’amende, il devient le symbole d’un jeu complexe entre liberté d’expression, politique intérieure et diplomatie étrangère.

    Sa libération démontre le poids de la médiation européenne et ouvre un débat sur l’équilibre entre justice nationale et pression internationale. Pour Sansal, la liberté retrouvée n’est pas seulement un triomphe personnel, mais aussi une affirmation de la nécessité du dialogue culturel et diplomatique, dans un contexte où les tensions historiques influencent toujours la scène publique et intellectuelle.

    Aujourd’hui, Boualem Sansal reprend ses activités avec courage et lucidité, prêt à poursuivre son œuvre et à participer au débat public, en Algérie et à l’international, dans un contexte où la liberté d’expression reste un terrain sensible.

    Djamal Guettala 

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    Festival de la gastronomie indienne à Tunis

    Dans le cadre des Journées de l’Inde en Tunisie, l’ambassade de l’Inde à Tunis organise un Festival de la gastronomie indienne du 13 au 16 novembre 2025 au restaurant Azur à Four Seasons Hotel à Gammarth, La Marsa, Tunis.

    Ce voyage culinaire exceptionnel, organisé en collaboration avec India Tourism Development Corporation Ltd. (ITDC), offre aux gourmets et aux passionnés de culture tunisiens une occasion unique de découvrir la richesse et la diversité du patrimoine culinaire indien.

    Les convives pourront déguster une sélection exquise de spécialités Indiennes authentiques, spécialement concoctées et préparées par les chefs renommés de l’ITDC, M. Chandan et M. Arjun.

    Bien plus qu’une simple vitrine gastronomique, le festival invite les visiteurs à s’immerger dans la richesse des saveurs, des couleurs, de la musique et des traditions Indiennes, célébrant ainsi l’esprit de l’Inde à travers sa cuisine, son ambiance et sa chaleur culturelle.

    L’ambassadrice Khobragade avec chefs Chandan et Arjun.

    L’événement a été inauguré le 13 novembre par l’ambassadrice Dr. Devyani Uttam Khobragade, en présence de la direction de l’hôtel et d’invités de marque : des membres du corps diplomatique et d’organisations internationales, le consul honoraire de Tunisie à Bengaluru, ainsi que des personnalités des médias et des blogueurs culinaires.

    Dans son discours d’ouverture, l’ambassadrice Khobragade a mis en lumière la richesse et la diversité de la gastronomie Indienne et a souligné que la cuisine Indienne ne se résume pas au goût, mais qu’elle est aussi une harmonie, une explosion de couleurs et une véritable célébration de la vie.

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    Projet Aresse | Sélection de 90 projets dédiés à la transition écologique en Tunisie

    Retour sur la cérémonie de signature des conventions Mobidoc Green Post-Doc (session 2024), tenue le 12 novembre 2025 à la Cité des Sciences de Tunis dans le cadre du projet Aresse, financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 11,5 millions d’euros.

    Le projet Aresse entre dans une nouvelle phase opérationnelle avec la sélection d’une première série de projets dédiés à la transition écologique en Tunisie, avec pour objectif affiché de contribuer à une Tunisie verte et durable.

    Selon l’annonce de Chedly Abdelli, directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de la recherche scientifique (ANPR), Aresse est un projet soutenant la recherche et l’enseignement supérieur dans le domaine de l’environnement. Il est financé par l’UE dans le cadre du programme «Tunisie verte et durable», qui soutient l’action environnementale du gouvernement.

    Le budget total s’élève à environ 11,5 millions d’euros, dont 11 millions d’euros de subvention de l’UE (environ 39,3 millions de dinars tunisiens), et se répartit en deux axes principaux : d’une part, la formation des étudiants et le renforcement de leurs compétences en matière de réponse aux urgences environnementales; d’autre part, le soutien à la recherche appliquée à fort impact dans le cadre du programme «Green Impact».

    Soutien à la recherche appliquée à fort impact vert

    Dans le cadre de cet axe «Creen Impact», 15 projets de recherche collaborative, réunissant laboratoires universitaires, entreprises industrielles et municipalités, ont été sélectionnés, avec un financement prévu de 700 000 dinars chacun.

    Ces initiatives portent notamment sur la gestion durable de l’eau, le traitement des déchets, les énergies renouvelables et l’adaptation au changement climatique, avec pour objectif de traduire la recherche scientifique en solutions concrètes pour les communautés locales et le tissu économique.

    Les résultats officiels de l’appel à projets «Green Impact», lancé conjointement par l’ANPR et la Direction générale de la recherche scientifique (DGRS), ont été publiés par le programme «Tunisie verte et durable». Outre la liste principale des 15 bénéficiaires, une liste d’attente de deux propositions supplémentaires a été établie, sous réserve de la disponibilité des fonds.

    Parallèlement à «Green Impact», le projet Aresse soutient également les programmes «Green Post» et «Mobidoc Green», dédiés respectivement aux projets post-doctoraux et à la mobilité des doctorants et jeunes chercheurs dans le secteur socio-économique.

    Au total, selon Abdelli, 75 conventions seront signées pour des projets de recherche appliquée financés par ces programmes, en collaboration avec les collectivités locales, les entreprises et les universités.

    Ces conventions devraient être signées en décembre, lors d’un événement à la Cité des Sciences de Tunis consacré au thème de la «recherche collaborative pour relever les défis environnementaux».

    Aresse, mis en œuvre par l’ANPR en coopération avec la DGRS du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, s’inscrit dans le cadre plus large de la Stratégie nationale tunisienne de transition écologique.

    Cette stratégie vise un modèle de développement «juste, inclusif et économe en ressources», conformément au programme «Tunisie verte et durable».

    Dans ce contexte, les institutions européennes soulignent le rôle stratégique des jeunes chercheurs tunisiens et des partenariats public-privé pour relever les défis mondiaux tels que la raréfaction des ressources et le changement climatique, et citent Aresse comme l’un des projets phares de la coopération UE-Tunisie en matière de recherche environnementale.

    Avec la publication des résultats de l’étude «Green Impact» et le lancement des sessions «Mobidoc Green», le projet entre dans une phase de concrétisation de la transition écologique, en mobilisant universités, centres de recherche, entreprises et collectivités locales. Les prochaines semaines seront marquées par la finalisation des accords et le lancement opérationnel des projets, ce qui concrétisera l’objectif annoncé : faire de la transition écologique un moteur de développement durable et de création d’emplois qualifiés en Tunisie.

    I. B. (avec Ansamed)

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    Cinéma | EnviroFest à la Cité de la culture de Tunis

    Après des étapes à La Marsa, au village de Dar Fatma dans les montagnes d’Aïn Draham, et à Sfax, EnviroFest Tunisie se déroulera du 15 au 17 novembre 2025 à la Cité de la Culture de Tunis. Trois jours consacrés au cinéma environnemental, aux débats et à l’éducation à l’environnement. Et au programme un «éco-village» les 15 et 16.

    Selon les organisateurs, ce festival est une plateforme itinérante où les arts et la culture rencontrent le public pour expliquer et promouvoir les enjeux environnementaux.

    Né comme un festival de cinéma et d’arts dédié au développement durable EnviroFest se tient chaque année dans plusieurs villes, proposant des projections, des rencontres et des activités pour les enfants.

    Parmi les partenaires de longue date figurent le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), la Cinémathèque tunisienne, l’Institut français de Tunisie et l’Union européenne.

    À Tunis, le programme comprend des projections, des conférences et des ateliers pratiques sur le recyclage, l’écoconception, la biodiversité et l’économie circulaire.

    Le «Village éco-responsable» proposera des stands associatifs, des start-ups proposant des solutions vertes, de l’artisanat à partir de matériaux recyclés et des dégustations de produits biologiques et locaux.

    Les organisateurs ont également annoncé des activités pour les enfants.

    La sélection 2025 inclut des documentaires et des films de fiction sur des thèmes environnementaux, notamment ‘‘Le dernier touriste’’, ‘‘La magnitude de toutes choses’’, ‘‘Océan avec David Attenborough’’, ‘‘Mars Express’’, ‘‘Miyazaki, l’esprit de la nature’’, ‘‘Sparschwein’’ et ‘‘La rivière’’. Cette édition s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale qui, de septembre à décembre, visitera six villes, avec des étapes précédentes notamment à La Marsa et Ain Draham, confirmant ainsi la vocation itinérante du projet et son ancrage local.

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    Exposition à Trapani | «Mer de Sicile et Tunisie»

    Après avoir été montrée dans la médina de Tunis, l’exposition photographique «Mer de Sicile et Tunisie, d’une rive à l’autre» sera présentée au complexe San Domenico à Trapani, Sicile, en Italie, à partir du 21 novembre 2025.

    Née d’un partenariat entre l’association I Colori della Vita basée à Trapani et l’association Didon & Enée basée à Tunis, en collaboration avec l’Institut culturel italien de Tunis, l’exposition propose un récit photographique en dix perspectives reliant les communautés, les paysages et les ports des deux rives du détroit de Sicile.

    Cette initiative s’inscrit dans une saison de collaborations entre associations locales et institutions culturelles qui, selon son promoteur Paolo Rizzo, se poursuivra en 2026 avec un nouveau chapitre consacré à la terre.

    L’association I Colori della Vita, active depuis des années dans la région de Trapani à travers des cours, des expositions et des projets collectifs, et Didon & Enée, fondée en 2025, œuvrent à la diffusion de la photographie en Tunisie et à l’étranger.

    «Mare di Sicilia e Tunisia» propose ainsi un voyage visuel entre les deux rives qui, au-delà de l’esthétique, vise à renforcer les liens et la compréhension mutuelle entre les communautés de Trapani et de Tunis et évoque le dialogue ancestral des navires qui reliaient Trapani aux côtes voisines, porteurs d’histoires et de rêves.

    L’événement se déroule dans un contexte symbolique fort et permet au public d’observer comment la photographie peut tisser des liens entre les souvenirs partagés et les besoins urgents du présent.

    Chaque image est un pont invisible, une invitation à partager la mémoire, l’humanité et la beauté, par-delà toutes les frontières.

    L’exposition, soutenue par la municipalité de Trapani et de nombreuses autres organisations, restera ouverte au public jusqu’au 30 novembre.

    I. B. (avec Ansamed).

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    Tunisie | L’ancien ministre Slim Feriani condamné à 4 ans de prison

    Slim Feriani, l’ancien ministre de l’Industrie, des Mines, de l’Energie, des Energies renouvelables et des PME dans le gouvernement Chahed (2017-2020), a été condamné, par contumace, à 4 ans de prison dans une affaire de corruption financière et administrative à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).

    Selon Mosaïque FM qui a rapporté l’information, 9 autres accusés dans la même affaire ont également été condamnés à des peines allant jusqu’à 5 ans de prison par le tribunal de première instance de Tunis. Parmi eux l’ancien député et homme d’affaires Lotfi Ali, son frère, un ex-directeur de la CPG et un ancien responsable de la même société, qui ont été condamnés à 3 ans de prison et à une amende pour chacun estimée à 3 millions de dinars.

    Par ailleurs, le Tribunal a prononcé un non-lieu en faveur de Romdhane Souid, ancien directeur général de la Compagnie des phosphates de Gafsa.

    Trois autres accusés ont été séparés dans un dossier indépendant.

    I. B.

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    Témoignage glaçant d’une Palestinienne violée par ses geôliers israéliens

    Alors que dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 novembre 2025 la Knesset a approuvé en première lecture l’instauration de la peine de mort pour les Palestiniens poursuivis pour meurtres d’Israéliens, les soldats et les colons israéliens continuent de tuer, de violer et de s’adonner à tous les crimes possibles et imaginables dans l’impunité la plus totale. Une mère de famille palestinienne récemment libérée a livré un témoignage des viols collectifs subies tout au long de sa détention. Des hommes de différents âges ont également raconté les viols avec des bâtons, des bouteilles et des chiens qu’ils ont subis. Avec la multiplication des viols dans les prisons israéliennes qui sont souvent filmés et avec l’impunité de leurs auteurs, cela montre que ce ne sont pas des cas isolés mais que le viol est une arme délibérément utilisée en Israël pour détruire les Palestiniens. 

    Imed Bahri

    Le journal londonien arabophone Al-Quds al-Arabi a rapporté le témoignage d’une prisonnière sur les agressions sexuelles répétées qu’elle a subies de la part de soldats israéliens dans une prison israélienne pendant la guerre dans la bande de Gaza. 

    Dans un témoignage documenté, la prisonnière a déclaré avoir été victime de viol collectif (sa qualification juridique est viol en réunion) à plusieurs reprises, décrivant son calvaire comme «pire que la mort». D’autres prisonniers ont également rapporté des cas d’agressions similaires et des rapports sur les droits humains indiquent l’existence d’enregistrements vidéo documentant certaines de ces violations.

    Un nouveau rapport publié par le Centre palestinien pour les droits de l’homme a documenté l’une des violations de la dignité humaine les plus odieuses des temps modernes.

    Des pratiques systématiques de torture sexuelle

    Selon ce rapport, le personnel dudit centre a recueilli ces dernières semaines des témoignages de détenus palestiniens récemment libérés des prisons et camps de détention israéliens, révélant des pratiques systématiques de torture sexuelle. Ces pratiques incluaient diverses formes d’agression et d’humiliation telles que le viol, la nudité forcée et des agressions à caractère sexuel à l’aide d’objets et de chiens.

    Le centre souligne que ces violations visent à anéantir la dignité humaine et à effacer complètement l’identité des détenus en tant qu’individus.

    Parmi les témoignages les plus graves figure celui d’une Palestinienne de 42 ans, mère de famille, identifiée uniquement par ses initiales N.A., arrêtée alors qu’elle franchissait un point de contrôle israélien dans le nord de la bande de Gaza en novembre 2024.

    N.A. a déclaré avoir subi diverses formes de torture et de violences physiques et sexuelles durant sa détention, notamment des agressions sexuelles répétées, des injures, des actes de nudité forcée, des enregistrements vidéo, des coups et des chocs électriques.

    Elle a confié à un avocat du Centre palestinien pour les droits de l’homme que sa détention avait été marquée par la peur et l’humiliation psychologique. Elle a été laissée menottée et nue pendant de longues périodes, sous la menace constante d’actes de violence et dans un profond sentiment d’isolement et de solitude.

    Elle a ajouté que les sévices ont continué pendant plusieurs jours, avec des viols répétés chaque jour qui étaient filmés. 

    La victime a indiqué que ces violations lui ont laissé un profond traumatisme psychologique, un sentiment permanent de terreur et un désir de mourir. Elle a souligné que les soldats ont continué à lui infliger des humiliations physiques et psychologiques tout au long de sa détention, notamment en la surveillant et en la filmant lors de moments de vulnérabilité.

    Des traitements dégradants et inhumains pour les prionniers

    Dans un autre incident, le prisonnier palestinien A.A., âgé de 35 ans et père de famille, a relaté en détail son arrestation à l’hôpital Al-Shifa de Gaza en mars 2024, ainsi que les graves tortures et traitements dégradants qu’il a subis lors de sa détention à la prison militaire de Sde Teiman.

    Dans son témoignage au Centre palestinien pour les droits de l’homme, le prisonnier a expliqué avoir été soumis à diverses formes de violence, notamment la nudité forcée, des insultes, des menaces d’agression sexuelle contre lui et sa famille et des actes répétés de torture physique.

    Il a indiqué que lors d’un raid, lui et un groupe de détenus avaient été emmenés dans une zone hors de portée des caméras, où ils ont subi des traitements dégradants et inhumains. Il a confirmé que l’une des formes de torture qui lui ont été infligées impliquait l’utilisation d’un chien dressé pour les agressions sexuelles.

    Il a ajouté avoir subi des blessures, des contusions et une fracture de la cage thoracique à la suite de tortures, en plus d’une grave crise psychologique résultant de ce qu’il a décrit comme «la violation la plus odieuse de sa dignité humaine», notant qu’il avait subi un traitement initial en détention par un médecin militaire sans aucune anesthésie, malgré une lacération à la tête.

    Passages à tabac et violences physiques répétées

    Le prisonnier palestinien T.Q., âgé de 41 ans, a déclaré avoir subi de graves sévices physiques et sexuels lors de son arrestation, notamment un viol avec un bâton qui l’a fait saigner.

    Il a indiqué qu’après l’intervention d’un membre des forces de sécurité, il a été emmené hors de la zone, où les soldats lui ont de nouveau bandé les yeux et lui ont ligoté les mains dans le dos avec des attaches en plastique. Il a ensuite été transféré dans une pièce où il a été détenu avec plusieurs autres personnes pendant environ huit heures. Durant ce temps, ils ont été soumis à des passages à tabac et à des violences physiques et verbales répétées de la part des soldats.

    Le Centre palestinien pour les droits de l’homme a également recueilli le témoignage de M.A., âgé de 18 ans, arrêté de nouveau cette année par les forces d’occupation près d’un centre de distribution d’aide de la Fondation humanitaire de Gaza.

    Le jeune homme a déclaré avoir subi de graves sévices physiques et sexuels, notamment une agression sexuelle avec une bouteille qui lui a été introduite dans le corps. Il a indiqué que ces sévices se sont répétés aussi bien sur lui et que sur les autres détenus qui se trouvaient avec lui. Il a déclaré : «C’est arrivé deux fois. Une fois, nous étions six, et une autre fois, douze. J’ai vu ce qu’ils faisaient aux autres, comme ils me le faisaient et j’ai su que c’était fait avec une bouteille», avant d’ajouter: «Il y avait aussi un chien qui nous a agressés sexuellement. Ils ont bafoué notre dignité et brisé nos espoirs. J’espérais terminer mes études, mais maintenant, je suis perdu après ce qui m’est arrivé». 

    Le Centre palestinien pour les droits de l’homme affirme que ces témoignages ne constituent pas des incidents isolés, mais s’inscrivent dans une politique systématique et délibérée menée contre les habitants de la bande de Gaza, notamment contre des milliers de détenus dans des prisons et des centres de détention israéliens inaccessibles au contrôle international, y compris celui du Comité international de la Croix-Rouge.

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    Santé | Formation triangulaire Japon-Tunisie-Afrique

    Quelque 18 participants de 9 pays africains francophones ont participé du 21 octobre au 11 novembre 2025 en Tunisie à la formation des formateurs sur la gestion et la maintenance des équipements médicaux.

    Il s’agit de la troisième et dernière session, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation triangulaire, entre le Japon, la Tunisie et les pays africains organisée par l’Institut supérieur des technologies médicales de Tunis (ISTMT), en collaboration avec l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) et la Cité des sciences à Tunis (CST).

    Lancé en 2023, ce programme a pour objectif principal de former des formateurs universitaires, ingénieurs et techniciens supérieurs capables de transmettre à leur tour leurs compétences en matière de maintenance et de gestion des équipements médicaux dans leurs pays respectifs. Il vise à promouvoir la coopération triangulaire à travers le partage d’expertise.

    «Les résultats de ce programme sont prometteurs : les évaluations ont démontré une progression remarquable des compétences techniques et pédagogiques à la fin de chaque session, mais au-delà des chiffres, c’est l’esprit de coopération, de partage et de solidarité africaine et triangulaire qui en ressort renforcé», a indiqué Miyata Mayumi, représentante résidente de la Jica en Tunisie, durant la cérémonie de clôture, tenue le 11 novembre 2025 à la Cité des Sciences.

    Lors de la cérémonie, l’expérience japonaise a été présentée par Dr Tsuji et Dr Nakamura de l’Université japonaise Morinomiya des sciences médicales, qui ont donné deux conférences sur le système et le rôle des ingénieurs biomédicaux ainsi que sur le système de gestion des équipements médicaux au Japon, qui diffère de celui des pays africains.

    Durant les trois sessions de formation tenues de 2023 à 2025, plus de 50 participants issus de 11 pays africains, notamment le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, Madagascar et le Togo, ont pris part à ce programme. Ils ont bénéficié de l’expertise tunisienne et japonaise combinée dans trois domaines stratégiques pour le bon fonctionnement des infrastructures hospitalières : l’imagerie médicale et radiothérapie, les Salles d’opération et de réanimation et les Laboratoires d’analyses médicales.

    «Les ateliers pratiques et les partages d’expérience nous ont permis de nous familiariser avec les technologies de pointe, ouvrant de nouvelles perspectives pour nos pratiques professionnelles et pédagogiques respectives. Nous nous engageons à appliquer ces connaissances et à former à notre tour, en portant haut les standards de qualité et de la maintenance des équipements médicaux dans nos pays respectifs», a affirmé l’une des participantes à la formation.

    À travers ce programme, la Tunisie, en partenariat avec la Jica, confirme son rôle de pôle régional de formation et d’expertise en ingénierie biomédicale, et contribue activement à la mise en place de systèmes de maintenance hospitalière performants et durables en Afrique.

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    Forum à Tunis sur le leadership économique féminin en Méditerranée

    Le Conseil international des femmes entrepreneures (Cife) et la Konrad Adenauer Stiftung organisent un congrès de haut niveau sous le thème «Leadership féminin et intégration économique : synergies stratégiques entre la Tunisie et la Méditerranée».

    Ce forum méditerranéen incontournable vise à redéfinir le rôle de la femme dans la prise de décision économique. Il verra le lancement du Conseil régional pour la parité en Méditerranée, une initiative visant à mettre en place des mécanismes contraignants pour la représentation des femmes aux postes de décision.

    Il mettra également en lumière le rôle crucial des entreprises dirigées par des femmes en tant que locomotive d’innovation et de développement, et abordera le renforcement de la participation des femmes à la diplomatie économique et leur impact global sur la consolidation de la coopération régionale en Méditerranée.

    On attend la participation de ministres, ambassadrices, entrepreneures et leaders féminins méditerranéens dans le cadre de panels de discussion approfondis qui révéleront comment accélérer l’accès des femmes aux hauts postes et son impact sur la gouvernance et la croissance économique.

    L’événement se tiendra mardi 18 novembre 2025 à l’hôtel Mövenpick les Berges du Lac, Tunis, en présence de Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie ; Rachida Jebnoun, présidente du Cife ; Alessandro Prunas, ambassadeur d’Italie et Anne Gueguen, ambassadrice de France.

    Lors d’un précédent forum sur «Le leadership des entreprises et l’autonomisation économique des femmes», le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle a indiqué que, selon un classement des «100 meilleures femmes entrepreneures», 46 % des femmes incluses étaient actionnaires ou directrices de société, 34 % étaient entrepreneures et 20 % étaient cofondatrices, reflétant une présence croissante dans le leadership des entreprises.

    Le programme du forum comprend des panels thématiques consacrés aux femmes influentes, au renforcement de l’entrepreneuriat féminin, au leadership économique et au rôle des réseaux d’entreprises féminines dans la transformation de l’économie tunisienne.

    Parmi les sujets qui seront abordés figurent l’accès au crédit et aux marchés, l’innovation, la transition écologique et numérique, ainsi que les opportunités de coopération avec les partenaires européens et méditerranéens dans les secteurs du tourisme, des services et des chaînes d’approvisionnement industrielles.

    I. B.

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    Marseille | Le second frère d’Amine Kessaci abattu en plein jour

    Marseille est de nouveau frappée par un drame lié au narcotrafic : jeudi 13 novembre 2025, le frère d’Amine Kessaci, militant écologiste et président de l’association Conscience qui soutient les familles victimes du narcotrafic, a été tué par balle dans le 4ᵉ arrondissement. 

    Selon le parquet, la victime, âgée de 20 ans, s’était arrêtée devant une pharmacie au volant d’une Audi Q3 quand deux hommes casqués sur une moto ont surgi et ouvert le feu. Trois impacts ont touché le thorax, un autre la main. Les secours sont intervenus, mais le jeune homme est décédé vers 15h30. 

    Des sources évoquent que ce frère rêvait de devenir policier et devait repasser le concours de gardien de la paix le mois prochain. Cette mort survient cinq ans après l’assassinat de Brahim, un autre frère d’Amine, retrouvé dans une voiture incendiée en 2020. 

    La région connaissait déjà la notoriété d’Amine Kessaci pour son engagement contre la violence du trafic : il a fondé Conscience, une association qui soutient les familles victimes du narcotrafic, et publié le 2 octobre 2025 son livre ‘‘Marseille, essuie tes larmes’’, dans lequel il dénonce l’emprise des trafiquants et rend hommage à son frère Brahim. 

    L’enquête, conduite par la brigade criminelle de la DCOS, privilégie pour l’instant deux hypothèses : un message d’intimidation ciblé sur la famille ou une erreur de cible. Le parquet a ouvert une enquête pour «assassinat en bande organisée»

    Ce nouveau drame ravive les tensions autour des règlements de compte dans les quartiers déjà fragilisés de Marseille. Le combat d’Amine Kessaci, déjà marqué par la perte de Brahim, prend désormais une dimension encore plus personnelle : sa douleur se mue en engagement, sa mémoire en cri d’alarme.

    Djamal Guettala 

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    Abdallah Akar | La calligraphie au carrefour des arts

    Le peintre-calligraphe franco-tunisien Abdallah Akar est l’invité d’honneur de la Biennale REV’arts, du 18 novembre au 6 décembre 2025,  dans la ville de Bezons, commune du département du Val-d’Oise, en région Île-de-France.

    Né en Tunisie, Abdallah Akar arrive en France en 1970 pour poursuivre des études supérieures scientifiques à Paris VII. En 1980, il rencontre un maître en la personne du calligraphe irakien Ghani Alani. Dans les années qui suivent, il expose tant en France qu’en Tunisie.

    De cette époque et jusqu’à ce jour, l’artiste se partage entre enseignement de la calligraphie, collaborations multiples avec l’Institut du Monde Arabe à Paris, séminaires tant en France qu’à l’étranger et création personnelle dans son atelier du Val d’Oise près de Paris. Au début des années 2000, il conçoit une installation qui fera date : 20 textiles calligraphiés, hommage à la poésie.

    Nous reproduisons ci-dessous l’introduction à l’exposition d’Akar à la Biennale REV’arts de Besons écrite par le commissaire de l’exposition…

    * * *

    «L’œuvre d’Abdallah Akar s’écrit au carrefour des arts et des cultures. Calligraphe, peintre et poète, il fait de la lettre un paysage, du mot, un horizon, de la couleur un souffle. Dans son geste, la tradition s’ouvre à l’invention contemporaine, chaque tracé devenant une traversée. Mare Nostrum, «notre mer», trouve dans son univers une résonance intime et infinie.

    «La Méditerranée n’est pas qu’une étendue d’eau : elle est un livre ouvert, une mosaïque de langues et de rêves. Chaque signe calligraphié contient le murmure des rivages et le souffle des peuples. Chez lui, la calligraphie respire, se déploie, se libère. Elle devient peinture, rythme, danse.

    «Le noir de l’encre dialogue avec la lumière du papier, les couleurs éclatent comme des orages méditerranéens. Entre signe et image, l’abstraction frôle la reconnaissance, gardant intact le mystère du langage. Poète du visuel, Abdallah Akar invite à la méditation et au voyage intérieur.

    «Ses lettres vibrent d’un temps suspendu, reliant silence et parole, visible et invisible. Être invité à REV’Arts 2025, où 34 artistes prennent part à l’évènement ; c’est inscrire cette voix dans un chœur collectif. «Les œuvres d’Akar rappellent que la mer ne sépare pas: elle relie, elle unit, elle promet. Sous son pinceau, Mare Nostrum devient un chant de lumière, d’humanité et de paix.»

    Louis Tartarin

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    Paroles de palmier

    Il y a 20 ans, l’historien Abdelhamid Larguèche a publié un bel ouvrage sur le patrimoine du Djérid où il a inséré un poème qui rend hommage au palmier et que nous ne résistons pas au plaisir de le republier ici, en pleine saison de la cueillette des dattes. Le poème est suivi d’un commentaire de son ex-étudiante Amel Fargi, aujourd’hui artiste comédienne et professeur de théâtre.   

    Poème de Abdelhamid Larguèche

    Jai vu grandir ton père à lombre de mes palmes

    comme je lai vu un jour, mourir de ses douleurs

    Je vous ai tous nourri hommes, enfants et femmes

    de mes dattes sucrées, fruits de vos sueurs

    J’ai soufflé tant de vies dans vos corps de momies,

    vous qui gémissez de soif et de misère

    jai veillé sur vos saints et embelli leurs fêtes

    dans ce désert denfer, jétais leur paradis

    De mes jeunes palmes vertes vous avez fait des lits

    pour vos rêves de jour et vos amours de nuit

    avec mes palmes jaunes et vos mains misérables

    vous construisez des haies pour arrêter les sables

    Jai couvert vos toitures de mes branches séchées

    au  soleil ardent, sous un ciel cuivré

    de mon tronc déchiré, vous avez fait des portes

    pour garder vos enfants et vos femmes cloitrées

    Arbre sacré je suis, laimé de vos prophètes

    mes contes et mes légendes inspirent tous vos poètes

    Jai rempli votre monde de joie et de couleurs

    Damour, de sainteté, de vie et de fraicheur

    Et losque je vieillis, ingrats que vous êtes,

    Dun coup de hache mortel, vous me coupez la tête

    pour sucer toute la sève de mon corps blessé,

    pour aspirer mon âme, éternels assoiffés

    De mon tronc abattu, vidé et desséché

    vous allumez vos feux, vos fours et vos brasiers

    pour cuire votre pain, réchauffer vos bains

    et égayer vos nuits, de ma sève fermentée

    Métayer de mes peines, ô toi homme maudit

    que jai hélas porté, comme un enfant chéri

    va dire à ton maître, priant dans sa mosquée

    sous mes racines profondes naîtra un palmier.

    Novembre 2005

    De la symbiose à l’exploitation

    Amel Fargi

    Ce poème intitulé s’inscrit dans une tradition littéraire où la nature devient sujet parlant, témoin des destinées humaines et gardienne d’une mémoire collective.

    Le choix de confier la parole au palmier — arbre totémique des sociétés oasiennes nord-africaines — confère au texte une dimension à la fois mythique, sociologique et spirituelle.

    Depuis les premiers vers, la voix de l’arbre apparaît comme une instance narratrice omnisciente, capable de traverser les générations, de veiller sur les vivants et d’accompagner les morts. Cette posture en fait un véritable personnage, doté d’une mémoire longue et d’une autorité morale que l’homme ne possède plus.

    L’intérêt majeur du poème réside dans sa capacité à associer description ethnographique, fable morale et méditation sur l’ingratitude humaine. À travers une succession d’images très concrètes — le palmier nourricier, l’ombre protectrice, les palmes transformées en toits ou en haies, le tronc devenu porte —, le texte restitue la symbiose ancienne entre les habitants du désert et l’arbre qui assurait leur survie. Mais cette symbiose se retourne progressivement en un rapport d’exploitation. Le palmier, qui fut source de vie et de beauté, est voué à la mutilation, au dépouillement et à la destruction.

    La force poétique du texte tient précisément à ce renversement : la générosité de l’arbre ne rencontre que la prédation humaine. En faisant parler l’arbre, le poème offre ainsi une critique implicite mais profonde des logiques extractives, qu’elles soient matérielles, sociales ou spirituelles.

    Sur le plan formel, ‘‘Paroles de palmier’’ déploie une écriture imagée, rythmée par des assonances et des répétitions qui rappellent la cadence de la psalmodie. Le phrasé ample, l’alternance entre vers descriptifs et vers moralisants, ainsi que la fluidité narrative contribuent à créer une atmosphère à la fois intime et épique.

    L’arbre apparaît tour à tour comme témoin, nourricier, protecteur, martyr et prophète. Cette gradation renforce la dimension symbolique du poème, qui va bien au-delà de la simple évocation du milieu oasien : le palmier devient une figure de la permanence, de la dignité sacrifiée et, paradoxalement, de la renaissance. Le dernier vers, qui annonce la naissance d’un nouveau palmier sous les racines du tronc abattu, ouvre la possibilité d’un cycle régénérateur, où la nature se réinvente malgré la violence humaine.

    Texte de mémoire et de dénonciation, méditation écologique avant l’heure, Paroles de palmier propose ainsi une parabole sur la relation de l’homme à son environnement et, plus largement, sur la responsabilité humaine face à ce qui le nourrit et le protège.

    Par son ancrage géographique, ses images puissantes et la profondeur de sa voix narrative, ce poème s’impose comme une contribution singulière à la poésie méditerranéenne contemporaine, offrant au lecteur une réflexion à la fois esthétique et éthique.

    Cette introduction entend rappeler la richesse de cette écriture qui, en donnant la parole à un arbre millénaire, redonne sens à une relation oubliée : celle de la gratitude envers le vivant.

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