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Procès politiques et instabilité en Tunisie  

Le nombre d’activistes politiques en grève de la faim dans les prisons tunisiennes augmente jour après jour, traduisant un désespoir face à des juges qui n’en finissent pas de juger, de condamner et d’allonger les peines infligées à des prévenus qui ont la malchance de comparaître devant eux.

Ridha Kefi

Après Jaouher Ben Mbarek, dont l’état de santé s’est gravement dégradé, selon ses avocats et sa famille, après deux semaines sans manger et sans boire, c’est Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Rached Ghannouchi qui sont entrés en grève de la faim. Tous dénoncent ce qu’ils considèrent comme des procès politiques iniques visant à les écarter de la scène politique, et accusent la justice d’être devenue un instrument aux mains du pouvoir exécutif pour faire taire toute opposition.

La possibilité que d’autres prisonniers politiques et d’opinion, parmi les dizaines incarcérés et poursuivis en justice, fait craindre une détérioration de l’atmosphère générale dans le pays, qui est déjà très tendue, même si les médias nationaux n’en rendent pas compte, se disant muselés eux aussi.

Cependant, les échos de ces grèves de la faim dans les médias et l’opinion internationaux sont dévastateurs pour l’image de la Tunisie et la réputation du régime qui y est en place.

Sonia Dahmani, photographiée de dos, aujourd’hui, au tribunal. Photo diffusée par sa soeur Ramla Dahmani Accent sur sa page Facebook.

Comparaissant aujourd’hui, mardi 11 novembre 2025, devant le tribunal, pour la énième fois et pour un énième procès, l’avocate et chroniqueuse Sonia Dahmani, condamnée à de lourdes peines pour des déclarations médiatiques, a pleuré, pour la première fois, devant ses juges, et déclaré, abattue et désespérée : «Je veux rentrer chez moi.»

C’est ce qu’a rapporté ce matin sa sœur Ramla Dahmani Accent dans un post Facebook. Difficile de rester insensible à un tel cri de désespoir d’une grande dame que les Tunisiennes et les Tunisiens ont longtemps portée (et portent encore pour beaucoup d’entre eux) dans leur cœur.

Sans nous immiscer dans le fonctionnement de la justice ni émettre un avis sur le fond des procès intentés contre des opposants, cette situation où l’actualité politique du pays se résume à une interminable chronique judiciaire ne saurait durer davantage sans nuire durablement à sa stabilité intérieure et à sa crédibilité au regard de ses partenaires.

Si la Tunisie ne parvient pas à se relancer sur le plan économique et à renouer avec la croissance, le problème réside en grande partie dans l’absence de confiance à l’intérieur, l’incertitude qui règne dans les cœurs et les esprits, et, surtout, l’image négative qu’elle projette à l’étranger, et qui n’aide pas à l’impulsion de l’investissement et à la création de richesses.

Bref, pour sortir de l’impasse où elle s’est engouffrée depuis 2011, la Tunisie a besoin d’apaisement, de dialogue et d’ouverture, surtout à l’intérieur, où règne comme une atmosphère d’incompréhensions, de malentendus et de rejets réciproques, que traduit la «guerre civile» larvée dans les réseaux sociaux, où tout le monde s’en prend à tout le monde dans une effusion de haine partagée.

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