Salaires dans le secteur bancaire tunisien : jackpot ou illusion fiscale ?
Les cadres et employés du secteur bancaire ont observé une grève générale de deux jours, les 3 et 4 novembre 2025. Et ce pour réclamer une augmentation des salaires. A noter toutefois qu’à la différence d’autres secteurs, dans le secteur bancaire on perçoit jusqu’à 17 mois et demi (certaines sources avancent le chiffre de 18 mois) de salaire par an – c’est-à-dire 12 mois + 5,5 mois. Mais comme vous le savez, on n’a jamais assez d’agent…
Karim Ben Ammar, secrétaire général de la Fédération générale des banques, des établissements financiers et des sociétés d’assurance, explique cette grève par «… l’échec du dialogue avec le Conseil bancaire et financier », indiqué la radio Express FM.
Malgré un taux de participation élevé, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités. D’ailleurs, la Fédération affirme avoir saisi et la présidence de la République, et la présidence du gouvernement, ainsi que le ministère des Finances, mais qui n’ont pas donné suite.
La demande d’augmentation salariale – estimée à 100 millions de dinars -, se justifie parce que près de 70 % de cette somme « retomberait dans les caisses de l’État sous forme d’impôts et de taxes », assure M. Ben Ammar.
Et il s’empresse d’ajouter : « Les employés des banques ne sont pas des privilégiés. Nous avons les mêmes obligations financières que tous les citoyens ».
Le syndicaliste reconnaît que les salariés du secteur perçoivent environ 17 mois et demi de salaire par an, mais nuance : près de la moitié de ce revenu est absorbée par la fiscalité. Autrement dit, « l’image véhiculée sur nos rémunérations est inexacte », tient-il à préciser.
Alors, quid des avantages sociaux dont ils bénéficient?
La Fédération rappelle que la dernière augmentation salariale remonte à 2022 et souligne que le secteur bancaire, « rentable et essentiel à l’économie nationale », génère des bénéfices importants. Refuser les hausses, précise M. Ben Ammar, revient à « laisser ces profits entre les mains des actionnaires et investisseurs étrangers ».
La Fédération prévoit de relancer l’appel au dialogue en décembre. Tout en n’excluant pas de nouvelles actions de protestation si le silence du gouvernement persiste.
Sans commentaire.
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