Tunisie 2026 : dette, FMI et budget à haut risque
Alors que le budget 2026 se dessine, le discours officiel sur le recours prudent au FMI se veut rassurant. Mais derrière les formules diplomatiques, c’est une réalité économique alarmante qui se profile : celle d’un État en quête de financement, pris entre des choix politiques risqués, des contraintes financières de plus en plus étouffantes et une réalité économique qu’on préfère ignorer plutôt que confronter.
En Tunisie : l’endettement public représente une dérive à haut risque, la montée rapide du taux d’endettement depuis une décennie suscite une inquiétude croissante, tant chez les économistes que dans la société civile. Le ratio dette/PIB, qui dépassait les 80% en 2023 selon les estimations, reflète une trajectoire préoccupante, alimentée par des déficits budgétaires chroniques, une croissance molle et une dépendance accrue aux financements extérieurs.
Quels indicateurs pour juger de la soutenabilité de la dette tunisienne ?
Certes, l’histoire économique mondiale montre que certains États ont pu supporter des niveaux d’endettement très élevés sans sombrer dans l’insolvabilité. Mais la comparaison a ses limites. Contrairement au Japon ou à l’Allemagne, la Tunisie ne dispose ni d’une monnaie forte, ni d’une base industrielle robuste, ni d’un accès illimité aux marchés financiers internationaux.
Dans le contexte national, l’endettement excessif peut rapidement se traduire par une perte de souveraineté budgétaire, avec des marges de manœuvre de plus en plus réduites pour financer les services publics, une pression accrue sur la monnaie nationale, alimentant l’inflation et la dépréciation du dinar et ce malgré les déclarations rassurantes du gouverneur de la BCT qui, à chaque fois, assure que tout va bien dans le meilleur des mondes !
La dérive actuelle, osons le dire, appelle à une prise de conscience collective car sans réforme structurelle, sans transparence budgétaire, et sans vision stratégique, la dette risque de devenir un piège, compromettant les générations futures et la souveraineté nationale.
Emprunts intérieurs : une solution à bout de souffle
Le gouvernement affirme pouvoir compter sur le financement interne. En théorie, cela semble patriotique. En pratique, les banques tunisiennes sont à saturation. La Banque centrale, elle, ne peut pas indéfiniment servir de guichet automatique. Et surtout, les conséquences de cette fuite en avant ne seront pas immédiates — elles pèseront sur les générations futures.
Une forme de dette silencieuse, politiquement confortable aujourd’hui, mais économiquement explosive demain, soit le report des crises à ceux qui hériteront dans 5 ou dix ans du pouvoir et c’est le peuple qui paiera la facture.
Emprunts extérieurs : des portes fermées, des taux délirants
À l’international, la Tunisie n’a plus la cote. Les bailleurs de fonds se méfient, les marchés se ferment. Un seul fonds accepte de prêter — à des taux usuraires de 10 à 11 %, assortis de conditions humiliantes comme des dépôts obligatoires. Il s’agit de l’Afreximbank qui prête à la Tunisie à des conditions incompatibles avec les priorités sociales et à des taux d’intérêt presqu’usuriers. C’est une spirale de dépendance qui s’installe, où chaque emprunt coûte plus cher que le précédent.
Le FMI : un retour maquillé en souveraineté
La ministre des Finances annonce un retour au FMI “à nos conditions”. Une formule creuse, car le FMI ne négocie pas à la carte. Ce retour, préparé en coulisses depuis des mois, se fait sans transparence, sans débat public, et surtout sans alignement avec les objectifs fixés par le Fonds.
Le cadrage économique tunisien prévoit une sortie sur les marchés internationaux, mais sans l’aval du FMI, cette sortie ressemble plus à un saut dans le vide qu’à une stratégie.
Une masse salariale hors de contrôle
Le gouvernement multiplie les recrutements et augmente les salaires par décret, sans tenir compte des limites budgétaires.
Résultat : on prévoit une hausse de 1,1 milliard de dinars en 2026, alors que le cadrage économique n’en prévoit que 878 millions. Cette dérive budgétaire est symptomatique d’un État qui dépense sans compter, pour des raisons politiques, au mépris de la soutenabilité financière.
Une fiscalité punitive et désordonnée
Face à l’impasse budgétaire, le ministère des Finances se tourne vers la fiscalité comme arme de récupération. Mais au lieu d’une réforme cohérente, c’est une avalanche de mesures arbitraires qui pourrait bien s’abattre sur les citoyens si les mesures proposées par le gouvernement dans le cadre de la loi des Finances 2026, viennent à être adoptées : impôt sur la fortune incluant biens, actions, comptes bancaires, véhicules… Une fiscalité qui ignore la psychologie économique, pousse à la fuite des capitaux, et détruit la confiance.
Une gouvernance déconnectée de la réalité
La préparation d’une loi des Finances exige une démarche concertée avec l’ensemble des acteurs économiques, afin de garantir sa justesse, son efficience et sa légitimité démocratique.
Dialogue et discussions enrichissent les projets en intégrant les réalités du terrain, permettant une meilleure articulation entre les ambitions économiques et les attentes sociales, et contribuant à une appropriation plus large de la part des différents acteurs économiques ainsi qu’à une mise en œuvre plus efficace du budget de l’État.
Aujourd’hui, les mesures fiscales sont prises sans concertation, sans tenir compte de la nature humaine ou encore de la capacité des citoyens à absorber ces chocs. Le Conseil national de la fiscalité n’a même pas été convoqué.
Serait-ce le symptôme d’un pouvoir qui agit en vase clos, dans l’urgence et sans vision à long terme ?
Amel Belhadj Ali
EN BREF
- Le budget 2026 révèle une dette publique tunisienne devenue critique.
- Le gouvernement mise sur les emprunts internes et externes malgré les risques.
- Le retour au FMI se fait discrètement, sans transparence ni débat public.
- La masse salariale explose, la fiscalité se durcit, la confiance s’effrite.
- Sans réforme structurelle, la Tunisie s’enfonce dans un piège budgétaire et politique.
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L’histoire semble s’être arrêtée, comme figée, suspendue à la pendule du temps. La majeure partie des Tunisiens, ces enfants de Carthage, comme pétrifiés et résignés, semblent regarder leur propre avenir se désagréger, incapables de briser le silence assourdissant qui empoisonne leur quotidien. La flamme de l’espoir, naguère vive et ardente en eux, s’est éteinte, laissant place aux ténèbres.
Le Produit Net Bancaire (PNB) global des banques résidentes en Tunisie a progressé de 5,5 % en 2024, pour atteindre 8 022 millions de dinars (MD), contre une hausse de 8,7 % l’année précédente, selon le Rapport annuel sur la supervision bancaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Cette évolution résulte principalement de l’amélioration des revenus du portefeuille d’investissement, des commissions nettes et de la gestion des charges d’intérêt.
Le résultat net global des banques islamiques a chuté de 10,6 %, pour atteindre 125 millions de dinars à fin 2024, contre une hausse de 11,1 % en 2023. Cette baisse s’explique principalement par un effort net de provisionnement de 94 MD, selon le Rapport annuel de supervision bancaire 2024 publié par la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Le FC Barcelone pourrait retrouver son légendaire stade, le Spotify Camp Nou, dès le 22 novembre prochain, à l’occasion de la 13e journée de La Liga face à l’Athletic Club de Bilbao. L’annonce a été faite vendredi par Joan Sentelles, directeur des opérations de l’Espai Barça, sur la chaîne Esport3.