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Santé militaire : la Tunisie prend la tête du Groupe africain de médecine militaire (2025–2027)

La Tunisie présidera le Groupe régional africain de médecine militaire pour la période (2025/2027).

Cette annonce a été faite, jeudi, à l’occasion du XIIIe Congrès Régional Panafricain de Médecine Militaire qui se déroule du 6 au 8 novembre à Tunis.

Dans son allocution, lors de l’ouverture des travaux de ses assises, le ministre de la Défense nationale, Khaled Shili, a indiqué que la Tunisie organisera des manifestations et des cours internationaux sous l’égide du Comité International de Médecine Militaire (CIMM).

Le choix de la Tunisie pour présider le congrès reflète la confiance accordée au développement de la santé militaire tunisienne et son rôle actif au sein du CIMM, a souligné le ministre, mettant l’accent sur l’importance de la participation dans les manifestations scientifiques qui représentent une occasion pour développer les compétences des cadres médicaux et paramédicaux dans le domaine de la médecine militaire.

Le ministre a souligné que ce congrès offre l’opportunité de renforcer l’opérationnalité des interventions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières nationales, dans le cadre de missions humanitaires ou lors de catastrophes ou de crises.

Il a expliqué que l’évolution actuelle de la situation régionale et internationale exige un renforcement de la formation continue en plus d’une meilleure coordination dans le domaine de la médecine militaire afin de doter les médecins militaires africains de l’expertise nécessaire dans l’exercice de leurs missions.

Et d’ajouter que compte tenu de l’instabilité de la situation régionale et internationale, les médecins militaires doivent prendre toutes les précautions nécessaires pour une meilleure efficacité sur le terrain au profit des militaires et des civils.

Concernant la santé militaire en Tunisie, Shili a déclaré que le système a été renforcé grâce au recrutement du personnel spécialisé et des ressources humaines nécessaires.

A noter que le Congrès a pour objectif de faciliter l’échange d’expertise et à renforcer les capacités des médecins militaires pour répondre efficacement aux situations de guerre, de catastrophe et aux missions humanitaires.

Plusieurs thèmes sont abordés durant les trois jours à savoir : les stratégies d’intervention en cas de crise, l’importance de la formation, l’intervention efficace sur le terrain et le soutien opérationnel, l’évacuation médicale aérienne avancée, l’intelligence artificielle dans le diagnostic et le traitement, et l’enseignement par la simulation médicale virtuelle.

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La nécessité historique d’une transition démocratique consensuelle en Algérie

La date du 1er novembre 1954 est le plus fort symbole de l’histoire de l’Algérie en ce qu’elle a exprimé la volonté de se libérer de la domination coloniale et de fonder un Etat moderne. L’indépendance cependant n’était qu’une étape selon le mouvement national ; le but étant le développement économique et la création d’un Etat moderne. Soixante-onze années après cette date, où en est l’Algérie ?

Lahouari Addi & Karim Naït Ouslimane *

Il semble bien que le souffle historique de novembre 1954 n’a pas survécu à l’indépendance, et que les élites dirigeantes ont perdu de vue la principale promesse du mouvement national.

La fondation de l’Etat moderne, commencée avec la construction d’un pouvoir central, a été retardée par des vicissitudes historiques qu’il s’agit d’analyser objectivement, en se demandant quelle est la part des acteurs dans un système dont ils ne contrôlent plus l’évolution. Le système domine-t-il les acteurs ou bien ces derniers, au-delà de leurs intérêts, peuvent-ils influencer sa logique désincarnée ?

La question est ainsi posée car l’histoire du pays a créé un système qui a imposé aux dirigeants une logique qui ignore les intérêts de la Nation. D’où la nécessité d’une transition qui n’est plus une question à débattre pour quiconque observe objectivement la société algérienne. Et la question n’est donc plus celle de savoir si une transition est nécessaire, mais de déterminer sa nature et son objectif. S’agit-il d’un simple passage électoral à l’intérieur d’un ordre existant, ou d’un processus consensuel capable de redéfinir la source de la souveraineté et les institutions à l’intérieur de laquelle elle s’exerce ?

Autrement dit : la transition doit-elle s’inscrire dans les formes héritées du système ou les reconfigurer ? C’est cette question politique fondamentale en Algérie qui demande une réponse. A cette fin, il faut revenir sur la genèse de la période postcoloniale et ses vicissitudes.

Primauté du militaire sur le politique

Que dit en effet l’histoire récente de l’Algérie ? La radicalité du pouvoir colonial qui refusait toute réforme avait incité le mouvement national à militariser le politique et à créer un appareil militaire en vue de la libération nationale. Le pouvoir colonial rejetait toute perspective d’indépendance négociée. Le FLN a alors créé une armée clandestine pour mener l’insurrection en 1954. Mais à la veille de l’indépendance, cet appareil militaire a échappé au contrôle du leadership du FLN. En conséquence, le parti n’avait pas la capacité de s’opposer au coup d’État de l’État-Major contre le GPRA, malgré la résistance d’une partie des cadres de l’ALN de l’intérieur.

Entre juin et août 1962, le rapport de force a été tranché militairement : les troupes de l’extérieur, mieux armées, ont imposé leur domination sur celles de l’intérieur. Ce moment a inscrit durablement la centralité militaire dans l’exercice du pouvoir. Le processus s’est achevé en juin 1965 par le coup d’État qui a renversé le président Ahmed Ben Bella, élu en 1963 et également secrétaire général du Bureau politique du FLN, organe censé incarner la souveraineté populaire. Ce Bureau politique a été dissous et remplacé par le Conseil de la Révolution, dominé par les militaires et présidé par le colonel Houari Boumediene.

Le leadership militaire s’était émancipé de toute autorité civile et le politique a été absorbé par la structure militaire qui s’est imposée comme source unique de légitimité. Le pluralisme politique qui existait avant 1954 n’a pas été restauré. Bien que limité par le cadre colonial, il était néanmoins une réalité. Le PPA-MTLD, l’UDMA, l’Association des Oulémas, le Parti communiste étaient des partis qui exprimaient les différentes sensibilités idéologiques de la société. Au lieu de réactiver et d’élargir cette tradition, le régime naissant y a mis fin, institutionnalisant la primauté du militaire sur le politique, transformant le FLN en un appendice de l’administration qui lui avait confié la tâche de gérer la mémoire de la lutte de libération.

En 1962, le politique n’a pas été démilitarisé malgré le principe du congrès de la Soummam : la primauté du politique sur le militaire. La domination du politique par le militaire ne fait pas partie de la culture politique algérienne ; elle est née est de vicissitudes liées à l’histoire du mouvement national qui a créé un appareil militaire qui a échappé à son autorité politique.

La première décennie de l’indépendance a permis l’affermissement de la souveraineté nationale et l’installation d’un pouvoir central dans la continuité directe du projet du mouvement national. Mais elle a aussi mis en place un régime dont la structure institutionnelle a figé le politique au lieu de l’ouvrir pour accompagner la construction d’un Etat moderne reposant sur la légitimité populaire. Il est vrai que l’euphorie des indépendances avait suscité, à l’échelle du Tiers-Monde, un enchantement qui avait sous-estimé le poids des réalités.

En effet, dans les années 1950 et 1960, les discours populistes tiers-mondistes dominaient les champs politiques des nouveaux Etats indépendants. Sans accepter le contrôle populaire, ils affirmaient la nécessité de protéger les peuples de la domination impérialiste et de mettre en œuvre un développement économique que la faiblesse des bourgeoisies nationales ne permettait pas d’engager.

Une politique sans contrôle populaire

C’est dans cette configuration que Boumediene, jeune officier marqué par son époque, s’est construit comme figure de chef politique, se présentant comme le défenseur des couches sociales populaires et le garant d’un projet de justice sociale. Son modèle était celui de la modernisation autoritaire visant à industrialiser le pays. A cet effet, il a interdit le pluralisme qu’il considérait comme un facteur de division et a aboli l’autonomie syndicale, tout en promettant de réaliser les promesses du mouvement national : emploi, industrialisation, réforme agraire, généralisation de la scolarisation… N’ayant été socialisé ni dans un parti ni dans une structure syndicale, Boumediene concevait la politique comme une menace pour la cohésion sociale et non comme un espace de régulation des conflits. Son projet, verbalement révolutionnaire, a en réalité coupé l’État de la société. L’échec du développement économique qu’il avait annoncé est directement lié à cette structure : une politique sans contrôle populaire, ni corps intermédiaires et ni représentation autonome.

L’absence d’une médiation politique a ouvert un espace à l’irresponsabilité, au gaspillage et à la corruption. Un contrôle effectif, soit par des élections pluralistes, soit par un parti disposant d’une véritable autorité politique, aurait pu limiter ces dérives.

Boumediene refusait cette possibilité, convaincu que la société n’était pas capable de protéger l’État contre les profiteurs, alors même que ces profiteurs ont prospéré sous son pouvoir en le soutenant. Il a façonné le régime autour de sa personne, en s’appuyant sur la Charte nationale adoptée par référendum, conçue comme un contrat direct entre lui et le peuple. Pour réaliser le projet qu’il défendait, il a concentré entre ses mains l’ensemble des pouvoirs : Chef d’État, Chef de gouvernement, ministre de la Défense, Chef de l’Etat-Major de l’armée après 1967 et président du Conseil de la Révolution. Ce dernier, s’autoproclamant dépositaire de la souveraineté nationale, a absorbé la fonction législative, donnant une légitimité politique au pouvoir exécutif.

Le régime a fonctionné avec un pouvoir exécutif reposant sur le charisme du leader et non sur des institutions.

L’armée, seule source effective du pouvoir

Après la mort de Boumediene, la hiérarchie militaire a reconduit le même système tout en refusant de le doter d’un chef charismatique qui aurait une autorité sur elle. Le corps des officiers supérieurs n’accepte pas l’émergence d’un chef politique, même s’il sort des rangs de l’armée. A l’exception de Houari Boumediene, ni Chadli Bendjedid, ni Mohamed Boudiaf, ni Liamine Zéroual, ni Abdelaziz Bouteflika, ni Abdelmadjid Tebboune n’ont eu une autorité politique sur l’armée. Le système repose sur une règle non écrite mais structurante : l’armée est la seule source effective du pouvoir.

Il en résulte une division au sommet de l’État entre un pouvoir réel, souverain et non comptable, et un pouvoir formel, chargé de diriger l’administration gouvernementale.

En effet, si les militaires ne gouvernent pas directement, ils désignent ceux qui occupent les fonctions principales de l’État, déterminent les grandes orientations politiques et fixent les équilibres budgétaires. Le centre de gravité des décisions politiques et diplomatiques se situe au ministère de la défense et non à la présidence. Le candidat désigné pour exercer la fonction présidentielle doit accepter la condition de ne pas exercer d’autorité sur la hiérarchie militaire, malgré les dispositions de la constitution. Affaiblie et placée sous tutelle, la présidence n’a pas l’autorité nécessaire pour mener des réformes qui rompent avec la logique d’un système devenu rentier qui gaspille dans la consommation les richesses du pays.

Un modèle économique basé sur les hydrocarbures

La hiérarchie militaire a reconduit le modèle économique qui repose sur les revenus des hydrocarbures qui ont jusque-là caché les déséquilibres structurels. Le déficit permanent des entreprises publiques constitue une bombe à retardement et une vulnérabilité majeure susceptible de provoquer des émeutes en cas de baisse des prix du pétrole. L’incapacité des entreprises publiques à équilibrer leurs comptes entraîne un déficit que l’État finance par la création monétaire au détriment du pouvoir d’achat. Ce mécanisme est devenu un élément structurel de l’économie algérienne et une source permanente de fragilité sociale.

C’est ainsi que le budget de l’État algérien est financé par la perte sans fin du pouvoir d’achat du dinar, en plus des impôts et des revenus des hydrocarbures. La perte du pouvoir d’achat des consommateurs est structurelle et sans aucune perspective de redressement. La principale victime de ce système politico-économique est le dinar, monnaie froide déconnectée des dynamiques internationales d’accumulation. Le dinar n’est ni un moyen d’investissement ni une valeur refuge comme les autres monnaies.

L’Algérie a ainsi bâti un système politico-économique qui utilise la rente énergétique pour importer des biens de consommation au profit d’entreprises étrangères et d’intermédiaires compradores.

Pour être l’autorité suprême, la hiérarchie militaire porte une responsabilité directe dans les échecs économiques et sociaux du régime depuis l’indépendance. Elle est comptable de l’incapacité du pays à se développer malgré ses ressources.

Partis artificiels et transition factice

Tandis que la société s’est profondément modifiée, dans sa composition comme dans ses attentes, le pouvoir central postindépendance est resté identique à lui-même. Cette fixité n’est pas une simple inertie : elle est constitutive du système. Or, les nouvelles générations (la GenZ notamment) n’acceptent pas le statu quo postcolonial ; elles le contestent par leur seule existence sociale et par les espérances qu’elles portent.

La séquence d’Octobre 1988, qui précède de peu l’effondrement des régimes socialistes en Europe de l’Est, avait montré que la société algérienne était inscrite dans la temporalité mondiale, celle des basculements politiques, de la fin des systèmes à parti unique et de l’économie administrée. Les émeutes d’Octobre avaient exprimé une exigence politique : ouvrir les institutions à la participation populaire et instituer un pluralisme politique réel. Le rejet du parti unique n’était pas un épisode conjoncturel, mais une rupture structurante et une phase du processus de la construction de l’Etat. Le parti unique avait atteint sa limite historique, bloquant le devenir politique du pays en le marginalisant par rapport aux dynamiques mondiales économiques, idéologiques et culturelles.

Sous la pression conjuguée des aspirations internes et de l’environnement international, les élites dirigeantes ont été contraintes, en 1989, de modifier la Constitution et de légaliser les partis politiques. Mais cette ouverture, pensée comme une concession et non comme une refondation, a produit une transition factice, sans contrat politique stabilisateur. Ni le régime ni l’opposition n’étaient préparés – politiquement, culturellement et doctrinalement – à une véritable redistribution des rapports de pouvoir. L’annulation des élections pluralistes en janvier 1992 a été la conséquence directe de l’absence d’un consensus au sujet de la transition. Le choix de la voie électorale a transformé la transition en affrontement et ouvert une séquence de lutte qui s’est achevée dans le sang.

Depuis, l’Algérie est revenue au système de parti unique de facto derrière une façade de pluralisme.

Les élections après 1992 ont été systématiquement truquées par l’administration qui détournait le suffrage universel au profit des deux partis artificiels du régime, le FLN et le RND. Ils étaient artificiels parce qu’ils n’avaient aucun ancrage dans la société. Sans les généreuses subventions de l’Etat, par ailleurs illégales au regard de la loi, et la complaisance de l’administration qui leur fournissait des locaux et des ressources, ces deux partis auraient disparu.

Le FLN et le RND, et les partis microscopiques qui ont été créés pour dévaloriser l’activité politique, ont été juste des opportunités aux arrivistes sans scrupules pour occuper des fonctions électives alors qu’ils n’ont aucun sens de l’intérêt public.

C’est ainsi que l’opinion publique perçoit les partis comme des groupements inutiles et incapables de porter la voix de la population dans les institutions.

Un retard idéologique et culturel

Ce que la situation post-1988 a montré aux Algériens, c’est que le pluralisme, introduit par la réforme constitutionnelle de 1989, n’a en rien modifié la nature du régime. Les partis ont été maintenus dans une position subordonnée, réduits à une fonction d’opposition sans perspective réelle de conquérir pacifiquement le pouvoir. Dans une société peu politisée et où la religiosité cherche à refouler les divergences idéologiques, les acteurs ont du mal à percevoir ces divergences comme des clivages susceptibles d’être résolus dans le cadre politico-juridique.

C’est ce retard idéologique et culturel de la société qui a permis au commandement militaire d’être un acteur politique qui interdit toute activité politique qu’il ne contrôle pas. Il a exercé une influence directe sur le champ politique en mobilisant les services de renseignement, détournés de leur rôle institutionnel. Leur mission était de fabriquer une vie politique artificielle, déconnectée des revendications sociales réelles : chômage massif des jeunes, gaspillage des ressources publiques, corruption généralisée. L’objectif était de neutraliser la société civile et d’étouffer toute velléité de changement politique. Car le présupposé implicite du régime est que la société doit obéir à l’État et non l’inverse.

L’opposition a été perçue comme une menace à contenir, alors qu’elle devrait être un lieu de socialisation politique et un mécanisme de renouvellement de légitimation du pouvoir d’Etat par la sanction électorale. En refusant l’autonomie des partis, des syndicats et de la presse, le régime a coupé l’État de ses racines sociales, idéologiques.

Par une ironie de l’histoire, l’Etat postcolonial se réapproprie le réflexe de l’administration coloniale qui imposait des béni-oui-oui comme représentants de la population.

Ouvrir une nouvelle séquence historique

Dans cette configuration, l’institution militaire porte une part déterminante de la trajectoire politique du pays. La stabilité future et la pérennité de l’Algérie ne résultera pas du maintien d’un rapport de force obsolète, mais d’une capacité à ouvrir une nouvelle séquence historique.

Dans un contexte régional et international instable, marqué par les recompositions rapides des équilibres géopolitiques, la hiérarchie militaire a intérêt à inscrire son action dans une logique de préservation de l’État en tant qu’institution nationale.

Assumer cette responsabilité implique, au nom du serment de Novembre et la mémoire des Chouhadas, d’accompagner, sans la confisquer, une transition politique consensuelle. Il s’agit de rendre possible la formation d’un nouveau contrat social qui restitue au politique sa fonction propre : organiser pacifiquement la confrontation des idées, structurer les intérêts sociaux, garantir la continuité de l’État à travers la légitimité électorale.

Une telle orientation ne signifie pas un affaiblissement de l’armée, mais au contraire une clarification de son rôle dans la défense nationale et la protection des équilibres stratégiques. Elle seule peut, en prenant cette initiative historique, contribuer à refermer le cycle ouvert en 1962 et à rendre à la souveraineté populaire sa place centrale.

La stabilité future du pays suppose que l’armée se tienne à distance des conflits politiques internes à la société, car son implication dans ces derniers n’est pas dans son intérêt.

La politique est un espace conflictuel, par définition traversé par des divergences idéologiques et sociales. Une institution qui appartient à l’ensemble des citoyens ne peut durablement s’identifier à un camp ou à un parti sans se mettre en porte-à-faux avec une frange de la société.

Dans un État moderne, l’armée n’a pas à s’identifier à un courant politique ou à être la dépositaire de la souveraineté nationale. Elle est une branche du pouvoir exécutif qui obéit au pouvoir législatif issu des urnes. Son retrait de la sphère politique est une condition de la construction d’un espace civil autonome et de la préservation de la confiance en elle de la nation.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre le slogan «madania machi askaria» («civile et non militaire»), scandé par des millions d’Algériens lors des marches du Hirak ; il exprime une exigence directe : rompre avec un schéma où le commandement militaire constitue la source effective du pouvoir en lieu et place de l’électorat. Il aspire à une transition démocratique entendue comme retrait du champ politique des services de sécurité de l’armée, appelés à se limiter à leur fonction propre, la défense de la nation contre les menaces extérieures. Cette exigence a été perçue par les décideurs comme une hostilité à l’institution militaire ou comme l’annonce d’un changement brutal de régime. En réalité, «madania machi askaria» renvoie à une aspiration politique légitime : celle de rétablir la primauté du civil, de réhabiliter l’État et de protéger l’institution militaire du mécontentement social qui ne manquera pas de se concentrer sur elle tant qu’elle demeure impliquée dans le champ politique.

*Universitaires

31 octobre 2025

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Italie : Au port de Ravenne, des dockers bloquent une cargaison d’armes destinée à l’entité sioniste

Jeudi 18 septembre 2025, les autorités portuaires de Ravenne, sur la mer Adriatique, ont refusé l’entrée de deux camions chargés d’explosifs à destination du port israélien de Haïfa. La décision a été prise à la demande conjointe du maire Alessandro Barattoni et du gouvernement local, dans un contexte de mobilisation syndicale et ouvrière contre la guerre à Gaza.

Un blocage soutenu par les autorités locales

Le maire de Ravenne a confirmé que la cargaison était destinée à Israël et qu’il avait lui-même appuyé l’initiative de bloquer son accès. Cette décision s’inscrit dans une volonté locale de ne pas contribuer à la poursuite du conflit.

Une mobilisation européenne croissante

Le geste des dockers italiens s’inscrit dans une vague d’actions similaires à travers l’Europe. En France, au port de Marseille-Fos, les travailleurs avaient déjà refusé en juin de charger des containers d’équipements militaires à destination de Haïfa. Des mouvements comparables ont aussi eu lieu en Suède et en Grèce, portés par des syndicats dénonçant leur implication indirecte dans la guerre.

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Tunisie–USA : Vers une nouvelle architecture sécuritaire en Afrique du Nord

L’annonce du ministère de la Défense tunisien, le 29 août, à la suite de la visite d’une délégation du Congrès américain, vient confirmer une réalité que Webdo avait déjà anticipée le 31 juillet : la Tunisie s’impose désormais comme un centre névralgique de la stratégie sécuritaire des États-Unis en Afrique du Nord et au Sahel.

Une visite hautement symbolique

Conduite par Mike Lawler, président de la sous-commission Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Ritchie Torres, membre de la commission des services financiers, la délégation américaine a rencontré le ministre de la Défense Khaled Souheili en présence de l’ambassadeur Joey Hood.

Au-delà du protocole, cette visite illustre une volonté claire : consolider un partenariat militaire de longue durée et lui donner une nouvelle profondeur stratégique.

La feuille de route 2020-2030 : un socle de coopération

La Tunisie et les États-Unis s’appuient sur une coopération militaire ancienne, initiée dès 1958 avec la création d’un comité mixte. Le communiqué du ministère rappelle les axes prioritaires : formation, entraînement, soutien logistique et opérationnel, lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.

Mais surtout, il insiste sur la feuille de route conjointe 2020-2030, qui vise à faire de la Tunisie un pôle régional de stabilité, de formation et d’entraînement. Cette ambition place le pays au cœur des équilibres régionaux, entre Méditerranée et Sahel.

Un rôle régional reconnu par Washington

Le communiqué souligne l’appréciation du Congrès pour le rôle central de la Tunisie dans la sécurité régionale. Pour Washington, Tunis n’est plus seulement un partenaire bilatéral, mais un pivot géopolitique capable de structurer une coopération élargie, notamment face aux défis sahéliens et méditerranéens.

Le 31 juillet, Webdo titrait déjà : « Entre Alger et Tripoli, Tunis devient le pivot de la stratégie sécuritaire des États-Unis ». L’officialisation par le ministère de la Défense ne fait donc que confirmer ce constat : la Tunisie, longtemps considérée comme un maillon discret, est désormais un acteur central dans la projection sécuritaire américaine dans la région.

Cette dynamique pose une question essentielle : la Tunisie saura-t-elle transformer ce rôle en véritable levier d’influence régionale ?
Entre Alger, Tripoli et Washington, Tunis se retrouve aujourd’hui dans une position inédite : celle d’un pays pivot dont la stabilité et la capacité de formation pourraient devenir un atout géopolitique majeur, mais aussi une responsabilité accrue dans un environnement régional volatil.

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Tunisie – Service militaire : Reports, exemptions et régularisation

Le contre-amiral Hatem Souissi, directeur général de l’enrôlement et de la mobilisation au ministère de la Défense nationale, a détaillé les modalités de la troisième session d’enrôlement 2025, qui se déroulera du 1er septembre au 3 octobre 2025. Cette session concerne les jeunes nés entre 1990 et 2005, et notamment ceux nés au troisième trimestre 2005.

Centres d’enrôlement et démarches

Invité sur les ondes de  Jawhara FM, Souissi a rappelé que tout citoyen tunisien de 20 à 35 ans doit se présenter dans l’un des cinq centres d’enrôlement : Bouchoucha, Sousse, Kasserine, Béja et Gabès. Les jeunes peuvent accomplir leur service militaire, déposer une demande de report, ou demander une exemption.

« Tout jeune Tunisien est tenu de se présenter à l’un des cinq centres d’enrôlement (Bouchoucha, Sousse, Kasserine, Béja, Gabès) pour accomplir son service militaire, ou pour déposer une demande de report ou d’exemption ».

« La loi sur le service militaire concerne tout citoyen tunisien âgé de 20 à 35 ans, et s’applique directement aux jeunes nés entre 1990 et 2005 ».

Pour les reports pour raisons de santé, d’études ou sociales, il est nécessaire de présenter un dossier complet à la Direction générale de l’enrôlement à El Omrane, à Tunis, ou dans les bureaux d’enrôlement régionaux. Le report est accordé immédiatement pour un an, renouvelable.

Exemptions et commissions spécialisées

L’exemption peut être accordée pour raisons de santé ou handicap après examen des dossiers par des commissions spécialisées. Ces commissions peuvent accorder l’exemption ou le report ou rejeter le dossier et convoquer la personne pour le service militaire.

Régularisation et exemption exceptionnelle

Souissi a précisé que certains jeunes peuvent être interpellés dans les aéroports pour non-régularisation. Ces arrestations informatives permettent de notifier un jugement par contumace, puis les individus sont libérés. Pour régulariser leur situation, les jeunes concernés peuvent obtenir une exemption exceptionnelle :

« Les jeunes concernés (entre 20 et 35 ans) qui ont fait l’objet de jugements de prison par contumace peuvent régulariser leur situation en obtenant une exemption exceptionnelle. Ils doivent récupérer le document d’exemption et le présenter à l’un des tribunaux militaires (Tunis, Sfax, Le Kef) pour faire officiellement opposition au jugement. Une audience est alors fixée le même jour, après quoi la personne obtient un certificat de « levée de l’avis de recherche » qu’elle doit déposer auprès des services de sécurité. »

Tunisiens résidant à l’étranger

Les citoyens tunisiens vivant à l’étranger peuvent également demander un report ou une exemption via l’attaché militaire de l’ambassade tunisienne de leur pays. Le report immédiat est accordé aux jeunes en cours d’études ou de travail à l’étranger avant 28 ans.

Au-delà de cet âge, une exemption définitive peut être obtenue, sous condition de fournir un document officiel de résidence légale et contrat de travail à l’étranger.

« Le report immédiat est accordé à ceux qui sont en cours d’études ou de travail à l’étranger et n’ont pas encore 28 ans. S’ils dépassent cet âge, ils peuvent obtenir une exemption définitive, à condition de fournir des documents officiels prouvant une résidence légale et un contrat de travail à l’étranger. »

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