Abdeljalil Hani : « Le cadre budgétaire démontre une stabilité sans innovations majeures »
Le processus d’examen du projet de loi de finances 2026 est entamé. Il commence par la première lecture jusqu’aux débats à la commission des finances et en séance plénière du Parlement.
Abdeljalil Hani, président de la commission des finances a fait savoir dans une déclaration à leconomistemaghrebin. com que le PLF 2026 a été présenté en première lecture par le ministère des Finances, suivi de la présentation par le ministre chargé de la couverture économique et sociale, qui a exposé les grandes orientations du plan de développement pour 2026-2030. Tout en indiquant que les articles du projet de loi reflètent ces orientations budgétaires.
Ainsi les diverses commissions parlementaires ont entamé une analyse globale du budget de l’État, se focalisant sur les différentes missions sectorielles. Notre interlocuteur rappelle que la discussion en séance plénière du budget global a commencé et se poursuivra avec l’examen des budgets des missions spécifiques.
À partir du 24 novembre, la commission des finances examinera le PLF 2026 article par article, après une phase d’auditions des organisations et institutions concernées (organisations agricoles, chambres professionnelles, Utica, Conect, associations sociales, etc.).
Il estime que le cadre budgétaire reste un exercice comptable classique, sans changement majeur par rapport aux années précédentes. Tout en indiquant qu’il demeure difficile de maintenir un équilibre entre recettes et dépenses.
Et d’ajouter : « La croissance économique est nominale et insuffisante, car elle ne prend pas en compte une inflation élevée (4,9 %). Ce qui limite la création de richesse réelle. Ainsi, les mesures sociales, telles que la revalorisation du salaire minimum dans les secteurs public et privé, sont mises en œuvre mais restent insuffisantes.
L’inflation élevée constitue un obstacle important à la croissance réelle et à la préservation du pouvoir d’achat. »
Il devient donc urgent de soutenir la production nationale et de stimuler la création de richesse effective.
Plusieurs pistes sont proposées à cet effet :
- faciliter l’accès au financement, notamment en allégeant la pression fiscale,
- encourager l’importation d’équipements essentiels en réduisant les droits de douane,
- maintenir des incitations à la création de projets privés.
Un accent particulier est mis sur les PME, confrontées aux difficultés liées aux dettes, au surendettement et à la dégradation de leur classement bancaire. Abdeljalil Hani rappelle à cet effet qu’un nouveau cadre légal visant à alléger les dettes agricoles et améliorer le classement bancaire des PME a été évoqué, bien que des mesures similaires aient été interrompues par la crise sanitaire.
« Le budget social élargi maintient le nombre d’aides sociales, sans réduire réellement la pauvreté structurelle.
Le nombre de bénéficiaires augmentera en 2026.Ce qui traduit davantage une gestion d’urgence qu’une solution durable. Il serait nécessaire d’adopter une approche concertée avec le gouvernement pour réduire le nombre de familles en situation de précarité », conclut-il.
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