Ils avancent masqués, mais leurs méthodes sont bien visibles. À l’ombre des institutions, les nouveaux inquisiteurs de la culture ont troqué la cagoule du dogme contre le costume de fonction. Ils décident de ce qu’il faut lire, penser, publier — et de qui mérite d’exister dans l’espace public.
Latif Belhedi
Le dernier Salon international du livre d’Alger, dont la 28ᵉ édition se tient du 29 octobre au 8 novembre 2025 au Palais des expositions des Pins maritimes, a révélé l’ampleur de cette dérive. Des dizaines d’auteurs algériens — professeurs, médecins, journalistes, anciens officiers de l’ALN — ont été exclus sans explication, réduits au silence dans leur propre pays.
Pendant ce temps, les stands officiels étalaient sans gêne ‘‘Mein Kampf’’, ‘‘Les Mémoires de Mussolini’’, ‘‘le Manuel du parfait salafiste’’ ou encore le dernier brûlot d’Éric Zemmour. Le paradoxe est violent : la pensée libre bannie, les idéologies de la haine tolérées.
Ironie du calendrier : au même moment, le leader de l’extrême droite française paradait à Tel-Aviv pour encourager l’armée israélienne dans son entreprise de destruction. Pour un pays qui fait de la cause palestinienne un principe sacré, cela frôle la trahison morale.
Mais le plus grave est ailleurs. Dans un procès-verbal du juge d’instruction, le président de la Commission de censure reconnaît que les sanctions contre Koukou Éditions ont été «ordonnées par la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji», sur la base d’un «rapport secret des services de sécurité». Ce rapport accuse la maison d’édition de publier des livres «destructeurs» et «nuisibles à l’image de l’Algérie».
Drôle d’Algérie que celle qui redoute ses propres penseurs, mais déroule le tapis rouge aux marchands d’obscurantisme. Drôle d’État qui se protège de ses intellectuels, mais s’ouvre à ceux qui ont bâti leur gloire sur le mépris des autres.
Les vrais destructeurs ne sont pas ceux qui publient des idées, mais ceux qui confondent la critique avec la trahison, le débat avec le danger. Ceux-là ne protègent pas l’Algérie : ils l’étouffent.
Pour juger de ce que ces censeurs appellent des «publications destructrices», il suffit de visiter le site de Koukou Éditions pour se faire une idée soi-même.
À 34 ans, Zohran Mamdani a été élu maire de New York. Il a réussi la prouesse de devenir l’édile de l’une des villes les plus importantes du monde malgré les guerres que lui ont livrées à la fois le lobby sioniste qui ne veut pas d’un musulman pro-palestinien à la tête de la ville qu’il considère comme sa chasse gardée mais aussi les forces de l’argent qui ne veulent pas d’un socialiste à la tête de la première place financière mondiale. Mieux encore, il a remporté 57% des voix à Brooklyn, le fief historique de la communauté juive. Il entrera en fonction le 1er janvier. En même temps, il ne faut pas s’exciter car New York, ville cosmopolite, progressiste et très ouverte sur le monde, n’est pas le miroir des États-Unis. L’Amérique profonde et le sud demeurent profondément trumpistes. Il serait précipité et complètement biaisé d’enterrer l’Amérique Maga.
Imed Bahri
Katy Balls, spécialiste des affaires américaines au sein du journal britannique The Times, a analysé la polarisation politique croissante aux États-Unis suite à l’élection de Zahran Mamdani à la mairie de New York, affirmant que le pays est au bord d’une confrontation politique majeure entre le président Donald Trump et le jeune leader démocrate surtout en l’absence d’un leadership officiel à la tête de l’opposition démocrate.
M. Mamdani, socialiste revendiqué et qui se présente comme tel, s’est imposé comme une figure montante du Parti démocrate et est en passe de devenir l’un de ses membres les plus influents, ce qui est une aubaine car actuellement le parti continue de panser ses plaies et ne s’est pas encore remis de la cuisante défaite infligée par Donald Trump en novembre 2024. Cette victoire renforce également l’aile gauche du parti en l’occurrence le mouvement Socialistes démocrates d’Amérique (Democratic Socialists of America) auquel appartient Mamdani et dont la principale figure de proue jusque-là était le sénateur du Vermont Bernie Sanders qui n’a d’ailleurs épargné aucun effort aussi bien par ses conseils que par l’assistance logistique lors de la campagne électorale new-yorkaise.
Deux hommes aux antipodes
Les origines modestes de Mamdani et son expérience antérieure de consultant en logement lui confèrent une image proche des citoyens ordinaires, estime Balls. Elle ajoute que le contraste entre les deux hommes est saisissant. Trump est un homme d’affaires new-yorkais chevronné qui a toujours vécu dans l’opulence, tandis que Mamdani représente un modèle progressiste promettant de geler les loyers, de soutenir le logement social et d’imposer les plus riches et les entreprises à New York.
Le Times expliquait que Mamdani avait exploité le conflit, se présentant comme l’ennemi public numéro un de Trump et attaquant son rival, Andrew Cuomo, qu’il accusait de fréquenter le même réseau de donateurs que Trump.
Le journal note que Trump, à son tour, avait attaqué Mamdani, le qualifiant de «communiste» et d’«antisémite», tandis que les médias de droite lançaient des campagnes similaires, présentant l’arrivée au pouvoir du premier maire musulman d’origine sud-asiatique comme une menace pour les valeurs américaines mais aussi une occasion de mobiliser la base Maga.
Le journal a noté que les démocrates s’attendent à ce que Mamdani devienne la figure de proue de l’opposition, au moment même où l’équipe Trump tente de de présenter la confrontation comme une défense de New York, ville natale du président et symbole de sa gloire passée.
Le Times indique que les premiers points de désaccord ont porté sur les dépenses, l’immigration et la sécurité, domaines dans lesquels Mamdani défend des politiques progressistes, notamment l’augmentation des impôts pour les New-Yorkais les plus riches et les entreprises, l’expansion du logement social et le gel des loyers.
Mamdani s’oppose également aux campagnes de l’administration contre les migrants et a promis de renforcer la protection des «villes sanctuaires» (ce sont les villes avec une municipalité qui limite sa coopération avec les autorités fédérales de l’immigration pour protéger les immigrés en situation irrégulière en leur donnant accès aux services municipaux sans crainte de dénonciation) et de mettre fin à la coopération avec l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). En réponse, Trump a menacé de couper les fonds fédéraux alloués à la ville.
En même temps, Mamdani s’est dit prêt à coopérer sous certaines conditions. Il s’est même adressé directement à Trump sur Fox News, insistant sur son engagement à réduire le coût de la vie et à nouer des partenariats à Washington. Cependant, le président a répliqué depuis sa tribune en menaçant de nouveau de retirer son soutien, déclarant que «la ville ne peut pas prospérer sous une direction communiste».
Balls explique que New York reçoit environ 8 milliards de dollars par an du gouvernement fédéral, ce qui confère un poids considérable aux menaces de Trump et pourrait engendrer de longues batailles juridiques, compte tenu des divergences d’opinions quant à l’étendue des pouvoirs du président sur le financement de la ville.
Polarisation politique sans précédent
Le scénario le plus dangereux, selon le Times, serait le déploiement de forces militaires par Trump à New York, comme il l’a fait dans d’autres villes telles que Chicago et Los Angeles, un défi auquel Mamdani devrait être prêt à faire face.
Toutes ces pressions mèneraient à une bataille politique et juridique autour des priorités financières et sociales de la ville de New York, avec des répercussions potentielles sur l’ensemble du paysage politique américain.
Aujourd’hui et plus que jamais, le Parti démocrate connaît un virage très à gauche et le Parti républicain connaît un virage très marqué à droite. Les États-Unis vivent une polarisation politique sans précédent qui n’est pas saine pour le débat public et qui rend la situation très tendue. De plus, Donald Trump, en dépit de son âge et des marques de sénilité apparentes, demeure très en forme pour la castagne politicienne, les joutes verbales et surtout les écarts de langage et les menaces. La démocratie américaine souffre de moult pathologies mais le spectacle promet car avec Trump, the show must go on…
De Bizerte à Dakar, du Lac de Tunis à Port-Gentil,Borhène Dhaouadi, 45 ans, fait émerger un réseau de villes connectées par la vision d’un continent en pleine mutation. À travers ses multiples projets, le Bizertin s’impose comme une figure majeure de la modernité urbaine africaine. Son approche conjugue innovation technologique, inclusion sociale et valorisation du patrimoine méditerranéen. Il conçoit la ville comme un écosystème vivant où la technologie sert d’outil d’émancipation collective.
Lotfi Sahli
Lapose du câble en fibre optique Medusa reliant douze pays méditerranéens, évoquée (Kapitalis du novembre 2025), a ravivé le souvenir d’une visite marquante effectuée en 2019au hub numérique Interxion de Marseille. Véritable nœud stratégique des communications internationales, ce centre constitue une passerelle essentielle entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique. À cette occasion, un groupe de professionnels tunisiens réunis sous la bannière du programme Tunisian Smart Cities, dirigé par Dhaouadi, avait découvert cette infrastructure symbolique du monde numérique globalisé. Le défi porté par Dhaouadi consistait à faire de Bizerte un hub numérique africain, capable à son tour de servir de pont entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique. Dans cette optique, il a œuvré à différents niveaux pour concrétiser cette vision, notamment lors de son passage à l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), où il a contribué à réfléchir sur la place de la Tunisie dans la nouvelle géographie numérique méditerranéenne et africaine.
Borhène Dhaouadi est un architecte urbaniste et expert international avec plus de 20 ans d’expérience en planification intégrée des territoires, mobilité multimodale, et stratégies Smart Resilient Cities. Diplômé de l’École d’Architecture de Luminy à Marseille et titulaire d’un Master en Immobilier et Politiques urbaines de Kedge Business School, il combine des compétences en architecture, urbanisme, ingénierie de la mobilité, et économie territoriale.
Partageant sa vie entre Marseille et Bizerte, Dhaouadi relie deux mondes : celui des pratiques avancées de la «smart city» et celui des besoins concrets des villes tunisiennes. Cette double appartenance nourrit son ambition : bâtir des cités connectées mais profondément humaines. Son engagement se concrétise avec le concept de Bizerte Smart City et la fondation du programme Tunisian Smart Cities, destiné à faire émerger des villes inclusives, numériques et durables à l’échelle nationale.
Le programme Tunisian Smart Cities
Lancé en 2019 avec plusieurs partenaires et le soutien de quatre ministères tunisiens, ce programme a pour objectif de transformer la Tunisie en laboratoire africain de la ville intelligente. Il prévoit la création d’un écosystème d’entreprises nationales intervenant dans une trentaine de communes tunisiennes, chacune développant son propre périmètre «Smart City».
Toujours en 2019, il cofonde le programme «African Digital Hub», présenté d’abord au Forum de Bizerte, puis à Marseille lors de l’acte III de «La Méditerranée du Futur». Cette initiative vise à structurer un réseau panafricain de compétences numériques et à renforcer la coopération technologique entre l’Afrique et l’Europe.
Durant la crise du Covid-19, Dhaouadi a insisté sur la nécessité de repenser la conception urbaine et architecturale. Dans ses interventions en ligne, il soulignait que l’interface entre les bâtiments, la santé publique et la data territoriale devait être au cœur de la planification. Pour lui, le numérique n’est pas seulement un outil de connectivité, mais un vecteur de résilience et d’inclusion sociale.
Groupement DTA : une ambition africaine
À la tête du Groupement DTA, une société d’architecture fondée en 2008 à Zarzouna (près de Bizerte), Dhaouadi mène des projets d’envergure à travers l’Afrique. Son cabinet, composé d’une vingtaine de collaborateurs, s’est illustré par la conception de grandes infrastructures : l’Autoroute de l’Avenir à Dakar, en partenariat avec Eiffage; le Train express régional de Dakar, avec une équipe locale de dix personnes; l’aéroport de Port-Gentil au Gabon, incluant un pavillon présidentiel.
Héritier d’une culture entrepreneuriale – son père étant un modèle de travail et de persévérance –, Dhaouadi adopte une approche à la fois pragmatique et passionnée. Ses proches le décrivent comme un «fonceur» : rigoureux, ambitieux, toujours prêt à relever de nouveaux défis. Son objectif : atteindre 5 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les cinq prochaines années tout en consolidant la place du Groupement DTA parmi les acteurs incontournables de la ville africaine du futur.
Bizerte 2050, ville du XXIᵉ siècle
En parallèle de ses engagements continentaux, Dhaouadi reste profondément attaché à sa région natale. À travers l’association Bizerte 2050, il porte un projet emblématique : transformer Bizerte en première Smart City tunisienne. Cette initiative citoyenne vise à impliquer la société civile dans la transformation de la ville, autour de dix grands chantiers structurants, dont la création d’un techno-parc dédié à la recherche urbaine et à la qualité de vie.
L’ambition est de faire de Bizerte une vitrine de l’innovation tunisienne et un modèle d’intégration des nouvelles technologies dans la planification urbaine. L’association a déjà fédéré de nombreux partenaires : chercheurs, architectes, ingénieurs et investisseurs. En 2019, la conférence “Bizerte 2050” a réuni plus de 12 000 participants, dont 2 000 entreprises, témoignant de l’intérêt du secteur privé pour cette dynamique territoriale.
Des projets structurants pour la Tunisie
Parallèlement, le cabinet dirigé par Dhaouadi pilote la conception d’un écoquartier connecté autour du Lac de Tunis, un vaste programme d’un million de mètres carrés estimé à près d’un milliard d’euros. Porté par la Société de Promotion du Lac de Tunis, ce chantier emblématique incarne la transition du pays vers un urbanisme durable, intelligent et ouvert sur les technologies numériques. Véritable laboratoire d’innovation urbaine, il ambitionne de devenir une vitrine exportable du savoir-faire tunisien sur la scène internationale.
Dans le même esprit de modernisation, Dhaouadi, également directeur associé au sein de Marseille Architecture Partners, collabore avec Arlynk pour accompagner les autorités tunisiennes dans le suivi de l’aménagement de la zone de Sebkha Ben Ghayadha à Mahdia. Ce projet d’envergure, s’étendant sur 140 hectares dont 40 hectares de plan d’eau, illustre la volonté d’intégrer les dimensions écologiques et paysagères au cœur de la planification urbaine. Ensemble, ces initiatives traduisent la vision d’un architecte qui fait de la Tunisie un terrain d’expérimentation pour la ville du futur.
Une figure de la modernité africaine
À travers ses multiples projets, Dhaouadi s’impose comme une figure majeure de la modernité urbaine africaine. Son approche conjugue innovation technologique, inclusion sociale et valorisation du patrimoine méditerranéen. Il conçoit la ville comme un écosystème vivant où la technologie sert d’outil d’émancipation collective.
De Bizerte à Dakar, du Lac de Tunis à Port-Gentil, il fait émerger un réseau de villes connectées par la vision d’un continent en pleine mutation. À 45 ans, il représente cette génération d’architectes africains capables de penser globalement tout en agissant localement. Entre la France et la Tunisie, Dhaouadi trace le sillon d’un urbanisme résolument tourné vers l’avenir : durable, collaboratif et africain.
La France se rend, une fois de plus, complice du régime colonial sioniste en place en Israël en arrêtant ce matin, mercredi 5 novembre 2025, à 6h, Omar Alsoumi, Palestinien en exil et un des porte-paroles de l’association française Urgence Palestine. Il a été placé en garde à vue au commissariat de Meaux pour apologie du terrorisme (sic !).
Dans un communiqué intitulé «Stop au harcèlement répressif contre les voix palestiniennes», Urgence Palestine rapporte que Omar Alsoumi a été arrêté à l’aube devant sa femme et ses enfants et son domicile familial perquisitionnée.
«Cette arrestation s’ajoute à plus de 6 mois de gel des avoirs, une décision administrative arbitraire qui met sa famille en situation de précarité», a précisé Urgence Palestine, ajoutant que «cette attaque intervient alors que le génocide et la colonisation se poursuivent à Gaza et en Cisjordanie, avec l’armement de la France et des puissances occidentales.»
Omar Alsoumi n’est pas un terroriste. C’est un activiste civil et pacifique qui défend la libération de sa terre et la fin de l’oppression de son peuple.
L’association dénonce, également, «une offensive répressive globale pour faire taire la résistance palestinienne» et exprime sa «solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour sa libération.»
«Cet acharnement survient alors que des soldats franco-israéliens de l’armée génocidaire sont de retour en France sans être inquiétés par les autorités», souligne encore Urgence Palestine, en précisant que les autorités françaises ont échoué à dissoudre l’association «grâce à la solidarité massive et populaire».
Le génocide là-bas tout comme la répression et l’impunité ici doivent être stoppés. Enfin, la liberté d’expression et d’organisation doivent être défendus.
Par ailleurs, un rassemblement de soutien à Omar Alsoumi se tiendra ce mercredi 5 novembre à 18 heures, devant le commissariat de Meaux (46 Av. du Président Salvador Allende, 77100 Meaux).
En pleine guerre de Gaza en 2024, des soldats israéliens ont été accusés d’avoir torturé et violé un prisonnier palestinien. L’extrême-droite israélienne est vent debout et reproche à la procureure générale militaire Yifat Tomer-Yerushalmi d’accuser à tort les soldats et de salir l’armée. Durant la même période, la chaîne américaine CNN diffuse une vidéo de violences sexuelles commises sur un détenu palestinien et révèle l’existence d’un camp de détention sordide appelé Sde Teiman dans le désert du Néguev où les faits se sont déroulés. Coup de théâtre la fin de la semaine dernière ! Les choses ont pris la tournure d’un thriller.(Photo: La base militaire de Sde Teiman, dans le sud d’Israël, où des soldats israéliens ont été accusés de graves sévices infligés à un détenu palestinien. Ph : Avishag Shaar-Yashuv pour le New York Times).
Imed Bahri
La procureure générale militaire acculée de démissionner par le nouveau chef d’état-major Eyal Zamir révèle vendredi dernier dans sa lettre de démission que c’est elle qui a communiqué aux médias des vidéos dont celle de CNN révélant les sévices et le viol. Elle dit avoir agi ainsi pour contrer la propagande de l’extrême-droite qui l’accusait d’entacher la réputation des militaires en temps de guerre.
Durant le week-end, Yifat laisse une lettre d’adieu destinée à ses enfants et disparaît. Des recherches sont lancées après la découverte de sa voiture abandonnée près d’une plage au nord de Tel-Aviv. Des consignes émanant du plus haut sommet de l’armée et de l’État exigent de la retrouver avant qu’elle ne passe à l’acte, ce qui fut fait. L’objectif n’était pas de protéger sa vie mais de la punir. Aussitôt retrouvée, elle a été écrouée.
Divisions politiques en Israël
Benjamin Netanyahu qui lui en veut à mort l’a accusée d’avoir gravement nui à l’image d’Israël et de son armée car au-delà des crimes commis par des soldats qui furent révélés, elle a permis aussi la révélation de l’existence de Sde Teiman et enfin, elle montre qu’au cœur des institutions de l’État et de l’armée en particulier, il y a des personnes qui se rebellent contre les crimes et la torture alors que jusqu’ici l’attitude de l’État hébreu était de tout nier et d’accuser de mensonges toute partie qui lui lançait de telles accusations.
Le New York Times a rapporté ce lundi que les avocats des soldats israéliens accusés de torture sur le prisonnier palestinien ont exigé l’abandon des poursuites après la démission de la procureure générale de l’armée, qui a reconnu avoir divulgué une vidéo documentant les sévices. Le journal explique que cette fuite a déclenché une grave crise politique et juridique, révélant les divisions au sein d’Israël quant à la responsabilité des soldats pour leurs exactions contre les Palestiniens, dans un contexte de pressions nationales et internationales croissantes.
Le NYT indique que la démission a envenimé la situation politique. Les avocats représentant le groupe de soldats israéliens accusés de mauvais traitements envers un prisonnier palestinien ont exigé dimanche le classement sans suite de l’affaire prétendant que la procédure judiciaire est contestable à la suite d’une série d’événements controversés qui ont ébranlé l’establishment militaire israélien.
Leurs déclarations ont été faites lors d’une conférence de presse suivant les aveux de la procureure générale de l’armée, la générale de division Yifat Tomer-Yerushalmi, qui a reconnu avoir autorisé la diffusion des images de vidéosurveillance documentant les allégations de mauvais traitements, dans le but –comme elle l’a affirmé– de contrer la propagande mensongère visant les autorités militaires chargées de l’application de la loi.
Vague de critiques internationales
Cependant, au lieu d’apaiser la controverse, la fuite a exacerbé les divisions politiques en Israël et suscité une nouvelle vague de critiques internationales concernant le traitement des détenus palestiniens.
En février dernier, le parquet militaire a inculpé cinq soldats de réserve pour avoir agressé et grièvement blessé un détenu palestinien à la prison militaire de Sde Teiman, dans le sud d’Israël, en 2024. Le viol bien qu’il ait eu lieu n’a pas été retenu comme charge.
Selon l’acte d’accusation, les soldats ont fracturé les côtes du détenu, perforé son poumon gauche et déchiré son rectum à l’aide d’un instrument tranchant.
L’identité du détenu et les noms des cinq soldats n’ont pas été divulgués, conformément à une ordonnance de non-divulgation.
Cette affaire, qualifiée de «l’un des cas de torture les plus graves au sein de l’armée israélienne», a révélé de profondes divisions au sein de la société israélienne quant à la responsabilité des soldats pour les mauvais traitements infligés aux Palestiniens, notamment dans le contexte de la guerre en cours à Gaza et des accusations internationales de crimes de guerre qui en ont découlé, accusations que le gouvernement israélien réfute catégoriquement.
Des allégations de viol à la fuite de documents
L’affaire a éclaté l’année dernière lorsque le parquet a annoncé la détention d’un groupe de soldats soupçonnés d’avoir violé un prisonnier palestinien dans une prison militaire, selon des documents judiciaires.
Cependant, l’acte d’accusation final ne comportait aucune accusation relative à des infractions sexuelles. Il indiquait seulement que l’un des soldats avait utilisé un instrument tranchant pour poignarder le détenu, lui causant une grave lacération interne.
La vidéo divulguée ne montrait pas clairement les détails de l’agression, qui a duré environ 15 minutes, car les soldats et le détenu dissimulaient leurs visages à la caméra. Cependant, des images diffusées par des chaînes israéliennes montraient un groupe de soldats encerclant le détenu et le plaquant contre un mur, avant de le voir gisant immobile au sol.
A gauche, les soldats criminels de Sde Teiman cagoulés avec leur avocat. A droite : la procureure militaire Yifat Tomer-Yerushalmi.
Crise politique et juridique en cours
La démission de Tomer-Yerushalmi a déclenché une vague de réactions politiques et juridiques. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réclamé une enquête indépendante et impartiale sur la fuite, déclarant: «L’incident de Sde Teiman a gravement nui à l’image de l’État d’Israël et de son armée».
Toutefois, les avocats de la défense ont profité de la situation pour exiger l’arrêt immédiat du procès, arguant que la fuite constituait une entrave flagrante à la justice.
«Nous avons assisté à un processus judiciaire corrompu et partial. Aujourd’hui, nous exigeons justice: l’annulation immédiate du procès», a déclaré l’avocat Adi Kedar, de l’organisation de droite Honenu –qui représente plusieurs accusés– lors d’une conférence de presse devant la Cour suprême à Jérusalem. Derrière lui se tenaient quatre hommes cagoulés qu’il a identifiés comme étant quatre des cinq soldats accusés. L’un d’entre a déclaré sans aucune gêne: «Je me tiens ici aujourd’hui parce que je suis fatigué du silence. Au lieu de la reconnaissance, nous avons reçu des accusations au lieu de remerciements, il y a eu le silence».
Cette affaire survient alors que le système judiciaire israélien est la cible d’attaques massives de la part de la droite au pouvoir, qui cherche à restreindre ses pouvoirs et à renforcer l’autorité du gouvernement. Une initiative qui inquiète ses opposants, y voyant une menace pour les fondements de la démocratie israélienne.
Les partisans des soldats affirment qu’ils ne devraient pas être jugés compte tenu des «atrocités» commises par le Hamas lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre 2013. Certains avocats vont jusqu’à mentir et prétendre sans aucune preuve que le détenu appartient à une unité d’élite du Hamas, allégation qui n’a pas été confirmée par le parquet militaire.
Le ministre de la Défense, Israel Katz, s’en est pris à la procureure générale sortante, l’accusant de «diffamation rituelle à l’encontre des soldat».
Sde Teiman, le camp de la mort
La base de Sde Teiman est devenue un symbole de la controverse entourant les exactions commises par l’armée israélienne contre les détenus palestiniens. L’année dernière, des manifestations ont éclaté en Israël après un raid de la police militaire sur la base de Sde Teiman, visant à arrêter des soldats impliqués dans des mauvais traitements infligés aux prisonniers. Des parlementaires d’extrême droite se sont rassemblés devant la base pour soutenir les soldats et des dizaines d’entre eux ont même pris d’assaut le site, une scène sans précédent.
Les témoignages de centaines de détenus palestiniens font état de tortures graves et de mauvais traitements systématiques au sein de la prison. Une enquête du New York Times, menée l’année dernière et publiée e. juin 2024 soit un mois seulement les révélations de CNN, a révélé que des milliers de détenus originaires de Gaza y avaient été maintenus en détention pendant des mois dans des conditions dégradantes et en dehors de toute procédure légale.
Aujourd’hui, c’est l’ancienne procureure générale qui a révélé les crimes qui dort en prison et les auteurs de ces crimes continuent de vivre librement. Ainsi va ce que les Occidentaux appellent «la démocratie israélienne, la seule du Moyen-Orient»…
Du 14 au 16 novembre 2025, le Collectif La Ruche, à Bhar Lazreg, accueille Osmose, un pop-up mode de trois jours pour rencontrer les fondateurs des marques et découvrir leurs collections.
Installation artistique commune, pièces en vente et ateliers exclusifs (sur inscription) rythmeront cette expérience collective.
Les quatre marques présentes incarnent l’esprit d’Osmose à travers leurs univers singuliers. Il s’agit de :
Leîyou, marque tunisienne qui propose un wardrobe contemporain modulable et durable, ainsi que des bijoux faits main alliant élégance et audace ;
Sara Jomaa, native de Mahdia, qui crée des bijoux comme on tisse une histoire et puise dans une culture artisanale vivante les gestes transmis par sa mère. Formée au filigrane dans la médina de Tunis, elle cultive, avec son équipe, un savoir-faire exigeant, transmis et réinventé. Chaque pièce est pensée comme un bijou d’auteur : unique, sculptural, traversé par la lumière et la mémoire.
Eye.K, marque tunisienne de prêt-à-porter qui met en valeur l’élégance contemporaine à travers des pièces travaillées, minimalistes et un mélange de style tendance et vintage.
Awa, marque tunisienne dont les créations s’inspirent de l’architecture et du riche patrimoine culturel méditerranéen. Chacune de nos pièces est réalisée de manière éthique et responsable, en collaboration avec des ateliers locaux.
Le Conseil national de l’Ordre des médecins de Tunisie a fait part de son inquiétude face au nombre croissant de publications à visée publicitaire faites par des médecins sur les réseaux sociaux, rappelant que toute forme de publicité, directe ou indirecte, est strictement interdite par le Code de déontologie médicale.
Dans un communiqué publié le 4 novembre 2025 sur sa page Facebook, le conseil a appelé tous les médecins à se conformer strictement aux dispositions du Code de déontologie médicale, ainsi qu’à celles de la Charte de déontologie médicale relative à l’usage du web, des médias et des supports numériques, exigeant que les médecins concernés retirent immédiatement toute publication publicitaire en ligne, quelle qu’en soit la forme : texte, image, vidéo, témoignage, sponsoring ou recours à des influenceurs.
Le Conseil a indiqué que des procédures disciplinaires avaient été engagées et que d’autres actions étaient en cours contre les médecins ayant contrevenu aux règles déontologiques relatives à l’interdiction de la publicité, prévenant que toute nouvelle infraction constatée entraînerait des poursuites judiciaires pouvant aller jusqu’à la radiation du tableau de l’Ordre.
Le Conseil a également souligné la nécessité de garantir le respect de l’éthique médicale, de préserver la dignité de la profession et de protéger au mieux les intérêts des patients et de la société.
La Tunisie et l’Italie renforcent leur coopération en matière de ressources hydrauliques et d’agriculture durable, selon une approche d’économie circulaire. Dans le cadre du Plan Mattei, plus de 11 500 hectares ont été irrigués en Tunisie grâce au système Tanit.
Le secrétaire d’État aux ressources hydrauliques, Hamadi Habaieb, a présidé, le 3 novembre 2025, une réunion de travail avec une délégation italienne de haut niveau composée de représentants de l’ambassade d’Italie à Tunis, de l’Agence italienne pour la coopération au développement (AICS), de la Cassa Depositi e Prestiti et de l’Institut agronomique méditerranéen de Bari, en présence de représentants des autorités tunisiennes compétentes.
La réunion a porté sur le lancement récent du projet Tanit, une initiative stratégique pour la valorisation des eaux usées traitées, inscrite dans le Plan Mattei en faveur de l’Afrique.
L’objectif, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, est de lutter contre les effets du changement climatique et de garantir la sécurité alimentaire en améliorant la gestion durable des ressources en eau.
Le projet se divise en trois volets principaux : le traitement et la réutilisation des eaux usées, l’amélioration des performances du secteur agricole dans différentes régions et le soutien à la formation, à la recherche et à l’innovation.
«Ce projet est d’une importance capitale compte tenu des défis liés à l’eau auxquels la Tunisie est confrontée. Il renforcera la résilience du secteur agricole et contribuera à atténuer les effets du changement climatique, assurant ainsi la sécurité alimentaire des générations futures», a souligné Habaieb.
Les représentants italiens ont réaffirmé l’engagement du gouvernement italien à soutenir la Tunisie sur la voie du développement durable, se disant pleinement disponibles pour consolider la coopération bilatérale sur la période 2025-2027 et assurer une coordination continue en vue de la mise en œuvre efficace des différentes composantes du programme.
Selon le ministère de l’Agriculture, le projet Tanit concernera les stations d’épuration d’Attar, Méliane, Sfax, Enfidha et Agareb. Les eaux traitées provenant du Grand Tunis seront acheminées vers les exploitations agricoles de l’Office des terres domaniales (Bourguiba, Borj El Amri, El Kheir, Semenja, Enfidha et Chaal), réparties sur les gouvernorats du Grand Tunis, de Zaghouan, de Sousse et de Sfax.
Au total, plus de 11 500 hectares de terres agricoles devraient être irrigués, une avancée significative vers un modèle de production plus durable et circulaire.
Avec Tanit, la coopération italo-tunisienne confirme son rôle de pilier de la stratégie commune de gestion intégrée des ressources naturelles dans une région méditerranéenne confrontée à des défis environnementaux et climatiques, avec l’ambition de conjuguer sécurité de l’eau, modernisation agricole et innovation.
Lors d’une réunion conjointe des commissions des Affaires étrangères et des Investissements de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil national des régions et des districts (CNRD), le 4 novembre 2025, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, a annoncé que, depuis début 2025, la Tunisie a assuré le rapatriement de 10 000 migrants subsahariens sans papiers dans le cadre d’un programme de «retour volontaire» mis en œuvre avec le soutien de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et en coordination avec les pays africains d’origine.
Le ministre a précisé que l’objectif est d’étendre cette mesure aux migrants sans papiers restants, dans le respect de la dignité humaine et en luttant contre les réseaux de trafic d’êtres humains.
M. Nafti a également précisé que Tunis n’entend pas devenir un pays de transit vers l’Europe.
Dans son discours, le ministre a lié les chiffres des retours à la lutte contre les trafiquants, qualifiant les migrants de «victimes» des réseaux criminels et insistant sur le cadre du retour volontaire convenu avec les pays d’origine. Il a réaffirmé la position «catégorique» de la Tunisie auprès de ses interlocuteurs européens : refuser d’être un pays de transit ou de résidence pour les migrants en situation irrégulière et plaider pour une approche commune privilégiant les voies de migration régulières. Cette position a également été réaffirmée lors de récentes rencontres avec des représentants européens et de l’OIM, a-t-il expliqué.
Les données les plus récentes de l’OIM indiquent qu’au premier semestre 2025, des milliers de personnes en Tunisie ont bénéficié d’une assistance au retour volontaire ; rien qu’en juillet, l’agence a facilité plus d’un millier de rapatriements dans le cadre du programme AVRR. Ces chiffres permettent de mieux appréhender l’importance de l’annonce faite par les autorités tunisiennes d’une nouvelle étape dans la consolidation de la stratégie migratoire du pays : une coopération accrue avec les partenaires africains et les organisations internationales en matière de retour volontaire et une position ferme contre la transformation du pays en plaque tournante du transit vers l’Europe. Le défi restera double : garantir des normes de protection et de dignité aux personnes de retour tout en maintenant un dialogue efficace avec les partenaires européens sur la mobilité légale, le développement et la lutte contre les trafiquants.
Sauf qu’en réalité, le grand nombre de sans-papiers résidant en Tunisie dans des conditions souvent déplorables et qui sont en attente de départ vers les côtes européennes, font de la Tunisie e pratique un pays de transit des migrants illégaux. Ce qui crée beaucoup de problèmes pour le pays où des zones entières, à El-Amra notamment, dans le gouvernorat de Sfax, sont carrément occupées par des migrants sur le départ vers l’Europe. Ces migrants, dont on ne connaît pas le nombre exact, se reproduisent et donnent naissance à des enfants apatrides dont l’avenir demeure incertain.
Nous publions ci-dessous une réflexion visant de repenser le rôle de l’Office national de la famille et de la population (ONFP) par un ancien cadre de cette institution. Il propose ici une nouvelle vision orientée vers la santé familiale prenant en charge les femmes, les couples et les jeunes.(Ph. ONFP).
Fethi Ben Messaoud *
Depuis plus de cinq décennies, l’ONFP a contribué à la réussite de la politique nationale de population et de santé reproductive. Grâce à ses programmes de planification familiale, de santé reproductive et de sensibilisation, le pays a connu une transition démographique exemplaire et une amélioration remarquable des indicateurs de santé.
Cependant, le contexte démographique et social a profondément changé : le taux de fécondité est désormais inférieur au seuil de remplacement; la population vieillit rapidement; les jeunes retardent le mariage et expriment de nouveaux besoins en matière de santé, de sexualité et d’équilibre personnel; les relations conjugales se fragilisent (hausse du divorce, isolement, infertilité); la santé mentale et la violence basée sur le genre prennent de l’ampleur; et les inégalités régionales persistent dans l’accès à la santé et à l’information.
Dans ce contexte, l’ONFP doit se réinventer pour devenir le pilier national de la santé familiale, un concept élargi qui englobe la santé physique, mentale, sexuelle et sociale des femme, des couples et des jeunes.
La vision stratégique est de faire de l’ONFP une institution nationale de référence pour la santé familiale, fondée sur l’équité, la prévention, l’innovation et le bien-être tout au long du cycle de vie. Et l’objectif général est de promouvoir la santé familiale intégrée à travers des interventions coordonnées en faveur de la femme, du couple et des jeunes, dans une perspective de développement durable, d’équité de genre et de cohésion sociale.
Les axes stratégiques
1 – Santé de la femme : une approche globale et préventive avec le développement de programmes de santé intégrée de la femme : dépistage des cancers, santé mentale, maladies chroniques, santé périnatale ; l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux et postnatals; le renforcement de la prévention de la violence basée sur le genre et accompagnement psychologique; et, last but not least, la sensibilisation à la santé sexuelle, à la ménopause et à la parentalité.
2 – Santé et équilibre du couple : il convient de créer des centres de conseil conjugal et familial dans les régions ; mettre en œuvre de programmes d’éducation à la communication, à la parentalité et à la vie de couple ; prévenir et prendre en charge l’infertilité et des troubles sexuels ; intégrer les hommes dans les politiques de santé reproductive et familiale.
3 – Santé des jeunes (prévention, éducation) : mettre en place de centres jeunesse-santé offrant écoute, orientation et services adaptés; développer des programmes d’éducation complète à la sexualité dans les établissements scolaires et universitaires ; sensibiliser aux comportements à risque, à la santé mentale et à la prévention des violences ; promouvoir la participation des jeunes dans la conception et la mise en œuvre des programmes.
4 – Innovation, communication et numérique : lancer une plateforme nationale de la santé familiale (informations fiables, télé-conseil, orientation); utiliser des réseaux sociaux pour sensibiliser les jeunes et les couples; introduction de la télémédecine et du suivi numérique pour les régions éloignées ; moderniser le système d’information sanitaire de l’ONFP.
5 – Équité régionale et approche communautaire : renforcer le réseau de centres régionaux et mobiles de santé familiale; développer des approches participatives impliquant les collectivités locales et la société civile; former des pairs d’éducateurs et de médiateurs communautaires.
6 – Gouvernance, partenariat et durabilité : élaborer un cadre national de la santé familiale avec des indicateurs mesurables ; créer un Conseil national de la santé de la famille ; renforcer le partenariat international particulièrement la coopération sud-sud ; intégrer la dimension genre et droits humains dans toutes les politiques.
Cette nouvelle stratégie de l’ONFP marque une évolution majeure : du contrôle de la fécondité vers la promotion du bien-être familial global.
En plaçant la femme, le couple et les jeunes au cœur de son action, l’ONFP s’affirme comme l’institution nationale de la santé familiale, actrice du développement humain et du progrès social.
* Expert en population et développement, ancien secrétaire générale de l’ONFP.
Farès Cheraït vient de réaliser un film consacré à la vie et l’œuvre de ‘‘Abderrazak Cherait, un homme libre’’, écrit par notre confrère Tahar Ayachi et produit par Dar Cheraït, dont la sortie est prévue au printemps 2026.
C’est un film hommage au visionnaire et humaniste Abderrazak Cheraït (1937–2024), fondateur du musée Dar Cheraït à Tozeur, du parc Chak Wak, et d’initiatives pionnières pour la culture, le tourisme et la dignité du Sud tunisien.
À travers des images d’archives, des témoignages et une narration poétique, le film retrace le parcours d’un homme libre : résistant, entrepreneur, écrivain, maire, député, mécène, industriel, syndicaliste, fondateur de la Banque du Peuple, bâtisseur et passeur d’héritage.
Suite au tirage au sort effectué, lundi 3 novembre 2025, pour la phase de poule de la phase de poules de la Ligue des champions d’Afrique, l’Espérance de Tunis s’est retrouvée dans le Groupe 4 avec le Stade Malien (Mali), Petro Atletico Luanda (Angola) et Simba SC (Tanzanie).
Ce groupe n’est pas le plus difficile même si, à ce niveau de la compétition, les équipes se valent plus ou moins. Voici, par ailleurs, la composition des autres poules :
Groupe A: RS Berkane (Maroc), Pyramids (Égypte), Rivers United (Nigeria), Power Dynamos (Zambie);
Groupe B: Al Ahly (Égypte), Young Africans (Tanzanie), AS Far (Maroc), JS Kabylie (Algérie);
Groupe C: Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud), Al Hilal Omdurman (Soudan), MC Alger (Algérie), FC Lupopo (RD Congo).
Le programme des matchs de l’Espérance dans la phase de poules de la Ligue des Champions tel qu’annoncé par la Confédération africaine de football (Caf) s’établit comme suit :
21 et 22 novembre 2025 : Espérance de Tunis – Stade Malien;
29 et 30 novembre : Petro Atletico Luanda – Espérance de Tunis ;
23 et 24 janvier 2026 : Espérance de Tunis – Simba SC ;
30 et 31 janvier : Simba SC – Espérance de Tunis ;
6 et 7 février : Stade Malien – Espérance de Tunis ;
13 et 14 février : Espérance de Tunis – Petro Atletico Luanda.
Le budget du ministère de l’Intérieur en 2026 s’élèverait à 6 240 millions de dinars (MD). La masse salariale y représenterait 4 161 MD. Même si elle a baissé de 1,5% par rapport à 2025, elle resterait tout de même relativement élevée.
C’est ce qui ressort de l’exposé présenté par le ministre de l’Intérieur, Khaled Nouri, ce mardi 4 novembre 2025, devant la Commission de la défense et de la sécurité de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du Conseil des régions et des districts (CRD), à propos du budget de son département pour le prochain exercice.
Selon Diwan FM, ces dépenses seraient réparties essentiellement entre les corps de la police nationale (2 120 MD), de la garde nationale (1 360 MD) et de la protection civile (311 MD).
Les dépenses de gestion atteindraient 375 MD et celles d’intervention 380 MD traduisent la volonté du ministère d’améliorer le rendement des ressources et d’orienter une partie des montants alloués aux projets d’infrastructure sécuritaire.
Dans le cadre du renforcement des différents corps sécuritaires, quelque 2 900 postes d’emploi seraient créés en 2026, répartis entre la police (1000), la garde nationale (1500) et la protection civile (400), ce qui porterait le nombre global des agents du ministère de l’Intérieur à 98 419, soit environ le sixième des agents de l’Etat.
Le ministre Nouri a également indiqué qu’un programme d’investissement sera mis en œuvre qui concernera les bâtiments, le matériel roulant, des hélicoptères pour la garde nationale, de nouveaux postes de police et de nouvelles casernes, en plus du renforcement du réseau de télécommunication et d’autres projets stratégiques comme l’Académie de police à Enfidha, l’Académie de la garde côtière et l’Ecole nationale de la protection civile.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré à l’issue d’une rencontre avec des dirigeants d’organisations palestiniennes, samedi 1er novembre 2025, que «le Hamas est prêt à céder le pouvoir à Gaza à un comité palestinien».
«Lors de notre réunion, nous avons également abordé la question de la sécurité et de l’administration de Gaza. Le Hamas est prêt à en confier le pouvoir à un comité palestinien», a déclaré M. Fidan lors d’une conférence de presse diffusée par la télévision d’État TRT, à la suite d’une réunion sur Gaza, le 3 novembre, à Istanbul, regroupant la Turquie avec six pays musulmans (Jordanie, Arabie saoudite, Indonésie, Pakistan, Émirats arabes unis et Qatar).
Les sept pays musulmans ont insisté, eux aussi, sur une gouvernance par les seuls Palestiniens, refusant qu’un «nouveau système de tutelle» soit imposé au territoire palestinien, perspective notamment défendue par les Etats-Unis.
Le ministre turc, qui a rencontré les dirigeants du Hamas à Istanbul samedi, a déclaré qu’«Israël viole régulièrement le cessez-le-feu et empêche l’acheminement de l’aide humanitaire» à Gaza. «Nous sommes prêts à faire notre part» pour mettre en œuvre le plan de Charm El-Cheikh, a affirmé M. Fidan, ajoutant que «la communauté internationale devrait faire pression sur Israël» pour parvenir à une véritable trêve.
L’impôt sur la fortune, qui cible une catégorie sociale bien déterminée, ne traduit pas réellement l’équité fiscale, a indiqué le conseiller fiscal, Mohamed Salah Ayari, membre de l’Union arabe des experts en fiscalité, dans un entretien avec l’agence Tap. Pour aboutir à cette équité, il y a lieu de passer d’abord par la répartition de la charge fiscale sur le plus grand nombre de contribuables, ajoute-t-il, sachant qu’un pan entier de l’économie tunisienne, représenté par le marché parallèle, échappe toujours au contrôle des services d’impôt
L’article 50 du projet de la loi de finances 2026, régissant «l’impôt sur la fortune», vient d’abroger et remplacer les dispositions de l’article 23 du décret-loi n° 2022-79 en date du 22 décembre 2022, portant loi de finances pour l’année 2023.
La nouvelle disposition, qui vise à concrétiser l’équité fiscale, à travers l’élargissement du champ d’application de l’impôt sur la fortune, selon un régime d’impôt progressif, demeure théorique, estime M. Ayari.
Ainsi, d’après l’article 50 susvisé, un impôt sur la fortune des personnes physiques est dû, au 1er janvier de chaque année, y compris les biens immobiliers et mobiliers, revenant en propriété à leurs enfants mineurs à leur charge (les personnes physiques).
L’impôt sur la fortune est calculé au taux de 0,5 % de la fortune, dont la valeur est comprise entre 3 millions de dinars (MD) et 5 MD, et de 1% pour la fortune dont la valeur dépasse 5 MD.
L’article 50 prévoit également l’élargissement du champ d’application de cet impôt, car il n’est plus appliqué uniquement aux biens immobiliers, mais également aux fonds de commerce, aux biens mobiliers acquis sous toutes leurs formes, y compris les fonds déposés dans les banques, les établissements financiers, ainsi que la Poste Tunisienne, en plus des titres de valeurs mobilières et de capitaux mobiliers.
Sont exceptés de l’impôt sur la fortune, la résidence principale du redevable, ainsi que le mobilier qui y est utilisé, les biens immobiliers destinés à un usage professionnel et les fonds de commerce effectivement exploités, ainsi que les véhicules non utilitaires (de tourisme), dont la puissance fiscale ne dépasse pas les 12 chevaux.
«L’impôt sur la fortune, dont l’objectif est d’assurer l’équité fiscale ne traduit pas en réalité cette équité, car pour atteindre cette finalité, il faut d’abord répartir la charge fiscale sur le plus grand nombre de contribuables», a souligné M. Ayari.
L’expert a rappelé, dans ce contexte, que le salarié est soumis à un impôt sur le revenu, retenu à la source, et dont le recouvrement est effectué par un prélèvement assuré par l’employeur.
«De ce fait, le salarié assume son devoir fiscal, par le biais de la retenue à la source, alors que les autres contribuables, exerçant des activités commerciales, non commerciales, artisanales ou de services, exploitent les failles du système pour ne pas payer d’impôts à travers l’évasion fiscale», a expliqué Ayari.
«En 2025, et selon la loi de finances initiale, l’impôt sur le revenu a été estimé à 12,7 milliards de dinars alors que la retenue à la source sur les salaires était de l’ordre de 8,7 milliards de dinars, ce qui fait que l’impôt sur le revenu supporté par les salariés représente près de 70% de l’enveloppe globale», a-t-il précisé. Et d’ajouter, qu’en contrepartie, les autres activités (non commerciales, commerciales, artisanales, de services…) n’assurent que 30 % de cette enveloppe, ce qui n’est pas un signe d’équité fiscale.
Pour assurer la justice fiscale, il faut réduire le phénomène de l’évasion fiscale, à travers l’élargissement du champ d’application de l’impôt et le renforcement du contrôle fiscal, dans le but d’élargir au maximum l’assiette imposable, a recommandé l’expert.
Selon lui, les 2200 agents chargés du contrôle fiscale n’assurent qu’un taux de vérification approfondie de seulement 2,5%, très en deçà de la moyenne internationale variant entre 8% et 10%.
La digitalisation permet d’identifier les fortunes des redevables et de d’augmenter ainsi les ressources fiscales, a préconisé M. Ayari. Lorsque le budget est suffisamment alimenté, nous pouvons réduire les taux d’imposition pour les salariés et les autres catégories à moyen et faible revenu, a-t-il conclu.
Ils sont environ deux millions en Tunisie, soit près d’une personne sur cinq, à avoir soixante ans ou plus. A la marginalisation socio-économique, la baisse du pouvoir d’achat, l’absence d’espace d’expression et de valorisation sociale, s’ajoute une solitude affective de plus en plus pesante, aggravée par le conflit des générations, le départ des enfants ou la mort de plusieurs amis d’enfance et de connaissances. Mais c’est l’horloge du temps qui passe qui les tient souvent éveillés, à se mémoriser leurs souvenirs, à se demander quand sera leur tour et leur gâcher le peu de temps qu’il leur reste encore à vivre. Un texte écrit sur les vieux par un vieux, à lire non seulement par les vieux mais aussi par les adultes et les jeunes qui seront un jour vieux eux aussi et bien plus vite qu’ils ne le pensent.
Dr. Sadok Zerelli *
Beaucoup trouvent que le terme «vieux» est péjoratif et préfèrent parler de «séniors» ou de «personnes du troisième âge», un point de vue que je ne partage, car l’étant moi-même (j’ai 76 ans), je revendique le privilège et la chance que j’ai de vivre cette phase ultime de la vie, que beaucoup n’ont pas eu ou n’auront pas la chance de vivre. Ainsi, je n’ai pas hésité à m’inspirer pour le titre de cet article de la célèbre symphonie « Le Crépuscule des Dieux » de Wagner, que tous les mélomanes connaissent, et qui me fait vibrer personnellement à chaque fois que je l’écoute, parce qu’elle exprime en langage musical le tragique destin de l’Homme que les philosophes appellent «la finitude».
Dans le même chapitre des préjugés sociaux, j’ai relevé que dans notre société arabo-musulmane, il existe beaucoup de sujets tabous, dont la sexualité et la mort, qui sont pourtant au cœur même de la vie, puisque sans rapports sexuels il n’y a pas de vie et sans vie il n’y a pas de mort.
Autant dire que je suis conscient que parler du crépuscule de la vie et de la mort qui s’en suivra inéluctablement, et encore plus écrire un article sur un tel sujet métaphysique, qui est très loin de ma spécialité (économiste) et se situe sur la frontière entre la sociologie, la philosophie et la religion, comporte le risque de choquer certain(e)s lecteur(ice)s qui ne partageront pas mes pensées et ont leurs propres réponses à cette question existentielle, qui relève de l’intime de chacun(e).
C’est pour cela que j’insiste dès l’introduction qu’il faudrait lire cet article comme une réflexion libre et personnelle, que je ne demande à personne de partager.
Combien sont-ils ?
Selon le Recensement général de la population organisé en 2024 par l’INS, la population tunisienne totale s’élève à 11 972 169 habitants, contre 10 952 744 en 2014, soit un accroissement de 11,3% en dix ans, ce qui correspond à un taux d’accroissement annuel géométrique de 1,08%.
Selon les résultats comparés de ces deux recensements, la Tunisie connaît un vieillissement accéléré de sa population, conséquence de la baisse de la natalité et de l’amélioration de l’espérance de vie : l’âge moyen est passé de 34,2 ans en 2014 à 36,8 ans en 2024, et la part des personnes âgées de soixante et plus est passée de 11,4% en 2014 à 16,68% en 2024, soit actuellement environ 2 millions de personnes ou un(e) Tunisien(ne) sur cinq.
Toujours selon l’INS, seulement 12,6 % des personnes âgées continuent en 2024 à exercer une activité professionnelle et seulement 42,1% bénéficient d’une couverture sociale et sanitaire, contre 76,1% pour l’ensemble de la population. Autant dire que sur le plan économique et social, les personnes âgées constituent une population non négligeable mais vulnérable.
Dans la société tunisienne, les personnes âgées sont à la fois respectées sur le plan symbolique et fragilisées dans la réalité sociale contemporaine.
Leur place dans la société s’inscrit dans une longue tradition de solidarité familiale et d’attachement aux anciens, tout en étant mise à l’épreuve par les mutations économiques, démographiques et culturelles de plus en plus rapides que connait le pays.
Ainsi, les dernières décennies ont vu une détérioration des conditions de vie des vieux, en raison de l’urbanisation rapide et de la modernisation économique, qui font que les jeunes générations s’installent en ville, quand ce n’est pas à l’étranger, loin de leurs villages natals et de leurs parents, dans des logements souvent exigus, ce qui réduit la cohabitation intergénérationnelle traditionnelle.
Résultat : de plus en plus de personnes âgées vivent seules et se retrouvent dépendantes d’un système de protection sociale défaillant.
Si le discours officiel, familial ou politique, continue d’exalter le respect dû aux aînés, la réalité socio-économique est plus nuancée : les pensions de retraites sont insuffisantes et rognées par l’inflation rampante (comme tous les ménages, les retraités ont subi une baisse du pouvoir d’achat de 30,7% durant les trois dernières années et de 48,6%, soit presque de la moitié, depuis l’arrivée au pouvoir de Kais Saïed en 2019 (voir mon dernier article publié dans Kapitalis intitulé : «Embellie de l’économie de la Tunisie : Le vrai du faux»), les systèmes de santé sont non adaptés aux maladies chroniques du vieillissement, pas ou peu de maisons de retraite et d’espaces d’accueil pour les vieux, marginalisation économique et sociale, solitude croissante particulièrement en milieu urbain, etc.
Autant dire que sur le plan économique et social, les vieux sont les oubliés de notre société et leur sort n’est pas à envier.
Le «conflit de générations»
Il y a, sans doute, aujourd’hui, en Tunisie, une tension pour ne pas dire un conflit, entre la génération Z (et non pas Zuuut, comme disait notre Président !) qui est plus exigeante, plus mobile et plus connectée, que la génération à laquelle j’appartiens, que j’appellerais génération B, par référence à «Baby-boomers», c’est-à-dire ceux et celles qui sont né(e)s autour des années 1950.
Le déficit de communicationentre ces deux générations affaiblit la transmission des valeurs sociales et augmente le sentiment d’isolement chez les vieux, qui ne se sentent pas compris par les jeunes, quand ils ne se sentent pas ridiculisés ou même moquées par certains d’entre eux.
Ce phénomène est aggravé par la rupture de repèreschez les jeunes qui, avec leur connexion continuelle sur TikTok, Instagram, etc., l’accélération des changements technologiques, culturels et économiques, se sentent souvent confrontés à des attentes héritées (famille, travail, statut social) qu’ils ne jugent plus adaptées à leur réalité constituée de chômage élevé, d’incertitude, de mondialisation et de migration.
Dans ce domaine, la révolution de 2011 a marqué un point de bascule : elle a mis en lumière l’aspiration des jeunes à plus de liberté, à plus de rôle actif dans la société, mais elle a aussi fait apparaître une défiance envers les générations antérieures que les jeunes accusent, non sans juste raison, d’être responsables de l’impasse dans laquelle se trouve le pays tant sur le plan économique, que politique et environnemental, qui ne leur laisse pas d’autres choix que d’émigrer et quitter le pays de leurs ancêtres.
En tout état de cause, il y a incontestablement un glissement entre des valeurs plus collectives/familiales de la génération B vers des valeurs plus individualistes, tournées vers l’avenir et l’autonomie, de la génération Z., qui renforce chez les vieux le sentiment d’incompréhension, voire de rejet, très douloureux à vivre, surtout quand il vient de la part de leurs propres enfants qu’ils ont sacrifié leur vie pour élever.
Les vieux face à l’horloge du temps
C’est la principale source d’anxiété chez les vieux, car que notre heure H soit proche ou lointaine, il est un fait que chaque jour ou anniversaire supplémentaire que nous vivons nous rapproche de cette date fatidique qui est inscrite quelque part et que seul Dieu connait.
Certain(e)s ont la chance d’être capables d’oublier cette vérité basique de l’existence humaine sur terre et vivre à 100Km/heure jusqu’à leur dernier jour, d’autres moins chanceux, comme moi-même, ne peuvent s’empêcher d’y penser continuellement et de gâcher ainsi par ces pensées négatives le peu d’années qui leur restent à vivre.
En effet, il arrive un moment dans la vie où le temps ne s’étire plus mais se rétrécit. Les journées deviennent plus longues, mais les années plus courtes. Le corps ralentit, les gestes tremblent, les visages se fanent. Et dans le silence des appartements ou des maisons vides, les vieux écoutent battre l’horloge, comme on écoute son propre cœur battre en sursis.
Le crépuscule des vieux n’est pas qu’une période de la vie : c’est un territoire inconnu, un continent d’ombres où la solitude est reine. Ce n’est plus la même solitude que celle des jeunes — choisie, fière, pleine de projets —, mais une solitude subie, peuplée d’absences : les amis sont partis ou morts un à un, les enfants ont grandi et se sont éloignés, pris dans la tourmente de leurs propres vies, les voix se sont tues, les rires ont fui, et il ne reste que l’écho des souvenirs.
Le vieux s’habitue à parler tout seul, à répondre à la télévision, à se raconter sa journée pour tromper le vide. Il s’invente une présence, une raison de se lever le matin, même si ce n’est que pour nourrir un chat, arroser une plante ou regarder la lumière glisser sur les murs. Il se souvient d’un passé plein, dense, bruyant, de l’époque où il faisait partie du monde. Aujourd’hui, il l’observe de loin, comme on regarde un train qui passe et qu’on ne peut plus prendre.
Mais plus que la solitude, c’est la conscience aiguë du temps qui passe qui le ronge. Le vieux ne vit plus dans la promesse de demain, mais dans la nostalgie d’hier. Chaque nouvelle douleur, chaque oubli, chaque perte d’équilibre devient un avertissement. Le corps devient un territoire étranger, parfois hostile. On y habite encore, mais on n’y règne plus. Et derrière chaque malaise, chaque vertige, se cache l’idée obsédante : et si c’était le début de la fin?
La mort, longtemps une idée abstraite, prend un visage. Elle n’est plus un concept philosophique, ni une lointaine éventualité. Elle devient voisine, discrète, presque familière. On la sent rôder autour de soi, sans savoir quand elle frappera. Certains l’attendent avec résignation, d’autres avec peur, d’autres encore avec une étrange curiosité. Mais tous savent qu’elle approche, inévitable, patiente.
Le soir, quand la lumière décline, beaucoup de vieux se sentent glisser dans une sorte de mélancolie douce et amère. Ils se demandent à quoi tout cela a servi — tant d’années de labeur, de rêves, de luttes, de sacrifices.
Certains trouvent du réconfort dans la foi, d’autres dans l’écriture comme moi-même, ou le simple fait d’exister encore. Car tant que je pense, tant que j’écris un tel article ou d’autres, j’ai le sentiment de résister à la disparition.
Le crépuscule des vieux, c’est cela : une lutte silencieuse contre l’effacement. Une dignité fragile, une résistance quotidienne au vide et à l’oubli. Ce n’est pas un âge de résignation, mais un âge de vérité. Les vieux, dans leur solitude, détiennent une forme rare de sagesse : celle de savoir que tout passe, mais que chaque instant compte encore.
Alors, parfois, au détour d’un rayon de soleil, d’un rire d’enfant ou d’un souvenir qui revient comme une caresse, ils se disent qu’ils ne sont pas encore morts. Qu’il leur reste peut-être un mot à dire, un article ou un poème à écrire, l’odeur d’une fleur à sentir, le sourire d’un enfant ou petit-enfant à recevoir, un dernier paysage à contempler.
Et dans ce crépuscule lent et inéluctable, il y a encore une lueur : celle de la vie, obstinée, tremblante, vacillante, mais toujours là.
En guise de conclusion à cet article qui relève de l’intime, j’ai rédigé le poème suivant qui exprime plus fidèlement les pensées qui me traversent souvent au crépuscule de de ma vie et que je dédie à tous les vieux, mais aussi aux adultes et jeunes qui le seront un jour, bien plus vite qu’ils ne le pensent :
Qu’ai-je fait de ma vie ?
C’est l’heure où le jour hésite à mourir.
L’heure où le temps s’étire comme un souffle.
Les vieux vivent dans cette heure-là
Suspendus entre ce qui fut et ce qui ne sera plus.
Ils marchent lentement, non parce que leurs jambes faiblissent,
Mais parce qu’ils savent qu’il n’y a plus d’urgence à courir.
La solitude les enveloppe doucement,
Alors ils parlent aux murs, à leur ombre, à la pendule.
* * *
Pour les vieux, la mort n’est plus une étrangère.
Elle rôde, douce parfois, presque jolie.
Elle frôle la peau, effleure le souffle et attend son heure.
Alors les vieux apprennent à lui parler.
Ils lui demandent un peu de répit,
Juste assez pour écrire une phrase de plus,
Admirer un nouveau coucher de soleil
Ecouter encore une fois le chant d’un oiseau
* * *
Le crépuscule des vieux n’est pas la fin.
C’est l’instant où l’être se retourne vers lui-même
Le président américain a menacé de lancer des attaques ciblées au Nigeria en réponse à ce qu’il a qualifié d’«horrible massacre de chrétiens» suite à des informations faisant état de dizaines de civils tués lors d’attaques attribuées à des groupes armés dans le nord du pays. Encore une fois, Donald Trump applique aux relations internationales les méthodes des gangsters du Queens, quartier où il a grandi, et de la prédation immobilière de Manhattan, quartier où il a construit sa Trump Tower et un certain nombre de ses immeubles.
Imed Bahri
Ces accusations portées contre le Nigeria, l’un des pays les plus importants d’Afrique, sont à la fois un mélange de désinformation, de mauvaise foi et de la récupération politicienne.
Tout d’abord, ce sont des groupes djihadistes et à leur tête Boko Haram qui conduisent ces massacres. Ensuite, ils attaquent aussi bien les musulmans que les chrétiens ce qu’occulte sciemment le président américain car il veut donner une dimension de guerre religieuse à la question. Et puis, il n’est pas loin de penser qu’un musulman de moins, c’est toujours bon à prendre.
Également, le gouvernement nigérian, comme beaucoup d’États africains, est confronté au fléau djihadiste et mérite d’être soutenu et non pas culpabilisé et voué aux gémonies.
Trump attise la guerre de religions
Toutefois, tout cela n’a pas d’importance pour M. Trump. Les Évangéliques qui sont son socle électoral le plus solide veulent présenter la chose comme «génocide contre les chrétiens», il surfe sur la vague et fait de la récupération politicienne et tant pis si la vérité est dévoyée.
The Times rapporte que les menaces du président américain d’envoyer des troupes au Nigeria ont provoqué un tollé et qu’il a en fait cédé à la pression de son électorat évangélique qui réclame la protection des chrétiens contre ce qu’il qualifie de «persécution religieuse».
Le magazine britannique indique que cette nouvelle mesure fait suite à l’assassinat du militant conservateur et grande figure évangélique Charlie Kirk dont les campagnes étaient axées sur ce qu’il considérait comme un «génocide des chrétiens» au Nigeria. Ce sujet était son cheval de bataille. Kirk s’appuyait sur des chiffres controversés faisant état de 125 000 chrétiens tués et de 19 000 églises détruites en 15 ans.
Le Times souligne toutefois que, si la source de ces chiffres demeure incertaine, ils ont été largement repris par d’autres membres du mouvement Make America Great Again (Maga).
Dans un message publié samedi dernier sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social, Trump a déclaré avoir ordonné au Pentagone de commencer à planifier une action militaire «rapide et décisive» et avertissant qu’il couperait toute aide et tout soutien américains au Nigeria si son gouvernement ne prenait pas de mesures immédiates pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de «massacres de chrétiens».
Le Times rapporte que le président américain, s’exprimant depuis Air Force One le lendemain, a réitéré son intention d’intervenir militairement, décrivant le Nigeria comme un «pays de la honte», ajoutant que l’intervention pourrait inclure l’envoi de troupes ou le lancement de frappes aériennes.
Selon le même journal, ces menaces feraient suite à des déclarations faites vendredi dernier, dans lesquelles il affirmait que «le christianisme est confronté à une menace existentielle au Nigeria» et que «les extrémistes islamistes sont responsables de ces massacres».
Le gouvernement nigérian, qui essayait de ménager Trump, a répondu qu’il accueillait favorablement le soutien américain à condition que sa souveraineté soit respectée, affirmant que les déclarations de Trump sont perçues davantage comme de la rhétorique politique que comme une menace réelle. Le président nigérian Bula Tinbo a expliqué que son pays défend la liberté de croyance et la tolérance religieuse et refuse d’être qualifié de nation intolérante.
Plus de musulmans tués que de chrétiens
Les propos de Trump ont été accompagnés d’une campagne de soutien menée par des personnalités religieuses influentes de son entourage, telles que la révérende Paula White et le vice-président J.-D. Vance, tandis que le révérend Franklin Graham -fils de Billy Graham qui était surnommé le Pape des Évangéliques- qualifiait la situation au Nigeria de «génocide contre les chrétiens».
À l’inverse, le journal britannique rapporte que des données américaines indépendantes indiquent que les violences au Nigeria sont complexes et multiformes et que leurs victimes appartiennent à diverses religions. Plus de 20 000 personnes ont été tuées depuis 2020, musulmans et chrétiens.
Pour sa part, Olajumuke Oyandele, universitaire au Centre des affaires mondiales de l’Université de New York, a averti que se focaliser sur l’identité religieuse ou ethnique des victimes pourrait aggraver la crise, soulignant que «ce à quoi nous assistons, ce sont des massacres qui ne ciblent aucun groupe en particulier».
The Times note que les relations entre les deux pays se sont tendues cette année après que le Nigéria a rejeté les pressions américaines sur les nations africaines pour qu’elles acceptent les prisonniers expulsés des États-Unis, tandis que des pays comme l’Ouganda et le petit royaume d’Eswatini ont accepté de le faire.
Il a rapporté que la position de Trump semble contredire celle de son conseiller pour les affaires arabes et africaines, Massad Boulos, qui a déclaré aux médias nigérians le mois dernier que «Boko Haram et l’État islamique tuent plus de musulmans que de chrétiens», ajoutant que «la souffrance touche tout le monde, quelles que soient ses origines».
Le programme Nabta, qui vise à répondre aux enjeux cruciaux de biodiversité et du climat en Afrique du Nord, lance l’exposition «Comment retrouver notre juste place au sein de vivant ? La biodiversité et les futurs souhaitables en Méditerranée», qui se tiendra du jeudi 20 au dimanche 30 novembre 2025 à l’Institut Français de Tunis.
Cette exposition bilingue français-tunisien propose un voyage sensible et engagé au cœur du vivant à travers trois étapes : la prise de conscience, la redécouverte du vivant et l’ouverture vers d’autres possibles.
Au programme également des workshops à destination des entrepreneur.ses à impact, mercredi 19 novembre de 14h à 17h. Ainsi que des ateliers pour renforcer ses capacités à développer un projet à impact.
Nabta, signifiant plante en arabe classique, est un programme d’accompagnement liant enjeux de biodiversité et développement de projet. Il vise à accroître les capacités d’action sur leur territoire des participant·e·s, sensibiliser ces participant·e·s aux enjeux liés à la biodiversité en Afrique du Nord ainsi qu’à favoriser l’émergence d’une communauté d’action régionale et encourager les dynamiques autour d’une économie pro-nature.
Rev It Up, le Championnat d’Égypte et du Moyen-Orient de sport automobile, considéré comme la plus importante compétition de sport automobile au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis dix années consécutives, il a présenté plus de 100 manches en vitesse, drift et twin drift.
Ce tournoi international, organisé en hommage à Haythem Samir, le champion égyptien de drift décédé pendant l’été 2025, a eu lieu au stade international du Caire, le 31 octobre 2025, avec la participation de 20 drifteurs.
Le pilote Dhia Ben Achour, champion de Tunisie en 2024 et membre de l’équipe nationale tunisienne, a offert une belle prestation et s’est offert une 4e place bien méritée avec un score de 132,3.
Rappelons que la compétition comporte deux passages de drift et le meilleur est pris en considération par les membres du jury.