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Tunisie : le protectionnisme intelligent, une voie de salut économique

Et si la clé du redressement économique tunisien se trouvait dans un retour raisonné à certaines barrières douanières ? Alors que le libre-échange a longtemps été présenté comme une évidence, un vent de réalisme économique souffle sur la planète. Les États-Unis, sous l’ère Trump puis Biden, ont remis au goût du jour le « America First » industriel, et les premiers résultats, affirment-ils, seraient au rendez-vous.

Notre pays, lui, est à la croisée des chemins. Avec un déficit commercial abyssal où ses exportations ne couvrent même pas la moitié de ses importations, la poursuite d’une ouverture tous azimuts n’est plus tenable. Le think tank IACE lance une proposition : s’inspirer de ce nouveau pragmatisme global pour repenser le modèle national. Le pays regarde outre-Atlantique avec intérêt. Aux États-Unis, les mesures du protectionnisme mises en place auraient contribué à un rebond de la croissance, une baisse du chômage et un dollar plus fort. L’objectif consiste à privilégier la production nationale et les emplois locaux; même si cela signifie accepter des prix légèrement plus élevés. Une philosophie à l’exact opposé du dogme du « moins cher à tout prix » pour le consommateur.

Pour la Tunisie, l’urgence est criante. En 2024, le déficit commercial atteint des sommets. Il est tiré notamment par les flux en provenance de Chine, qui représentent près de la moitié du déficit total. Mais aussi depuis la Turquie, qui en compte pour 15 %. La facture est lourde et la dépendance dangereuse.

Deux leviers pour une renaissance industrielle

L’IACE esquisse une feuille de route articulée autour de deux axes stratégiques. Le premier consiste à produire localement ce que le pays importe actuellement. L’idée n’est pas de tout fabriquer, mais de cibler des secteurs accessibles. Certaines industries, jadis solides en Tunisie comme les industries mécaniques et électriques ou les matériaux de construction, pourraient renaître. D’autres, telles que les produits pharmaceutiques, les ouvrages en bois et en acier, les meubles ou les jouets, sont désormais technologiquement à portée. L’État aurait un rôle clé à jouer en termes de soutien, de cadre réglementaire et de subventions ciblées, sur le modèle des programmes de mise à niveau du passé. Cette politique devra être impérativement limitée dans le temps et accompagnée de réformes structurelles pour alléger les coûts locaux, notamment le financement et la logistique.

Le deuxième pilier propose de racheter une partie des importations par le biais d’une politique de compensation commerciale. Pour importer des véhicules, un poste qui a englouti 4,8 milliards de dinars en 2024, ou des articles textiles et en cuir, les concessionnaires seraient contraints d’exiger de leurs fournisseurs qu’ils s’approvisionnent en pièces détachées ou composants locaux. Une pratique déjà en vigueur chez certains concessionnaires européens, qu’il s’agirait d’étendre, particulièrement aux marques asiatiques en plein essor.

Protectionnisme : le pari et ses écueils

Ce virage stratégique n’est pas sans risque. Le premier écueil serait une inflation des prix sans gain de qualité correspondant pour le consommateur tunisien. Le second défi, d’ordre diplomatique, consisterait à manœuvrer sans heurter de front des partenaires comme l’Union européenne, liée par des accords d’association.

La clé du succès, selon l’IACE, réside dans la finesse et la sélectivité de l’approche relative au protectionnisme . Il ne s’agit pas d’ériger des murs, mais de dresser des barrières temporaires et surtout qualitatives. Et ce, en jouant sur les normes techniques ou les mécanismes de financement, plutôt que de recourir à des taxes purement quantitatives. L’objectif final n’est pas de se couper du monde, mais de corriger en priorité les déséquilibres avec les partenaires asiatiques.

La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques. Le rôle de l’État sera décisif pour piloter cette transition, secteur par secteur, dans un cadre macroéconomique stable. La question fondamentale n’est plus de savoir s’il faut ou non protéger l’économie nationale; mais plutôt quoi protéger, comment le faire et jusqu’à quand. Le protectionnisme intelligent, perçu autrefois comme une hérésie économique, apparaît aujourd’hui pour certains comme une stratégie de survie économique.

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Dinar déprécié, inflation galopante : le double choc pour les Tunisiens

Ce n’est pas une crise qui tonne, mais une lente érosion. Une hémorragie silencieuse qui, depuis 2019, grève le quotidien des ménages tunisiens. Une analyse de Fitch Solutions, publiée en octobre 2025, dresse un constat sans appel : le Tunisien a perdu plus de 11 % de son pouvoir d’achat en six ans. Et elle relève un retour aux niveaux d’avant la présidentielle de 2019.

L’étude révèle une fracture béante dans l’économie nationale. Tandis que le PIB croît à un rythme modeste de 2 % par an en moyenne, la consommation des ménages, elle, s’envole à +3,8 %. Un écart qui sonne comme un signal d’alarme. Les Tunisiens consomment au-delà des capacités de leur économie, et probablement au-delà de leurs propres moyens, creusant l’écart avec l’épargne. Cette fuite en avant dans la consommation masque mal une réalité sociale de plus en plus précaire. L’inflation demeure problématique.

Plongée dans les comptes des familles

L’analyse des dépenses dessine les contours d’une société en proie à des arbitrages douloureux. Près de 9 % du budget part en fumée – littéralement – dans les biens non essentiels : tabac, alcool, restaurants ou internet. Dans le même temps, l’éducation, pilier de l’avenir, est reléguée au rang de variable d’ajustement, avec une part dérisoire de 1,2 %. Fitch Solutions note même, détail qui interpelle, des dépenses par habitant en chaussures anormalement élevées. Autant de signes d’un malaise dans les priorités et les compensations du quotidien.

La fracture sociale se creuse

Les chiffres de la pauvreté sont éloquents. Une véritable pyramide sociale se dessine : à son sommet, une élite minuscule de 2 % de ménages à hauts revenus. À la base, 95 % de la population survit avec moins de 10 000 dollars par an, et une personne sur cinq est prise au piège de la pauvreté, avec un revenu annuel inférieur à 5 000 dollars. Le rapport pointe du doigt la vulnérabilité accrue des aînés, des personnes handicapées, des femmes et de la jeunesse (génération Z), dessinant les contours d’une crise sociale aux multiples visages.

Les racines du mal : inflation et dinar fragilisé

Cette lente dégringolade a un moteur principal : une inflation tenace, qui a atteint 7,1 % en 2024 pour les biens de consommation. Elle est alimentée par la dépréciation persistante du dinar tunisien et des difficultés structurelles, comme les retards de paiement pour les importations de matières premières.

Conséquence : la Tunisie se retrouve reléguée au 9ème rang africain pour son indice de pouvoir d’achat local (25,7 en 2024), distancée par le Maroc et même par une Libye pourtant en crise.

Face à cette hémorragie, les mesures annoncées par les autorités – comme le plafonnement du prix de la pomme de terre ou la marge imposée sur le poisson – peinent à convaincre. Elles ressemblent à des sparadraps sur une blessure béante, tant le mal semble profond et les remèdes, insuffisants. La confiance, elle aussi, s’érode.

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Fayçal Derbel : « Contester les caisses enregistreuses revient à revendiquer un droit à la fraude »

Le pays franchit une étape majeure dans la modernisation de son système fiscal avec le déploiement des caisses enregistreuses connectées et la généralisation de la facturation électronique. Si ces dispositifs sont salués pour leur potentiel de lutte contre la fraude, des voix s’élèvent contre certaines dispositions du projet de loi de finances 2026, jugées régressives en matière de transparence.

L’arrêté ministériel publié le 14 octobre 2025 active officiellement le système de caisses enregistreuses, bien plus sophistiqué qu’un simple terminal de paiement. Sur les ondes de RTCI, Fayçal Derbel, expert-comptable et fiscaliste, explique que l’équipement se compose de deux modules interconnectés : la caisse elle-même et un module de données fiscales, tous deux reliés à la plateforme centrale de l’administration.

Le système impose aux entreprises de s’équiper auprès de fournisseurs agréés, lesquels assument une double responsabilité : maintenance technique et signalement obligatoire de toute manipulation frauduleuse. La traçabilité repose sur des tickets pré-numérotés, créant un environnement de contrôle quasi hermétique.

Le calendrier de déploiement s’étale sur trois années. Depuis le 1er novembre 2025, les personnes morales gérant des établissements touristiques classés ainsi que certains cafés et salons de thé sont concernés. Le 1er juillet 2026, l’obligation s’étendra aux autres personnes morales. Enfin, les personnes physiques soumises au régime réel devront se conformer à partir du 1er juillet 2027.

La facturation électronique enfin sanctionnée

Introduite sans mécanisme coercitif, l’obligation de facturation électronique a longtemps manqué de force exécutoire. La loi de finances 2025 a corrigé cette lacune en instaurant une amende comprise entre 100 et 500 dinars par facture papier émise, plafonnée à 50 000 dinars.

L’objectif affiché demeure la réduction de l’évasion fiscale liée à la sous-déclaration du chiffre d’affaires. Néanmoins, le projet de loi de finances 2026 prévoit d’étendre cette obligation aux professions libérales – avocats, architectes, experts-comptables. Cette extension suscite des réserves. Selon Fayçal Derbel, président du Centre Tunisien de Gouvernance, ces professionnels travaillent majoritairement avec des entreprises structurées où les marges de fraude sont déjà limitées. Il juge la mesure prématurée dans ce contexte.

L’article 57 : un recul dénoncé

L’article 57 du projet de loi de finances 2026 cristallise les tensions. Il prévoit de supprimer deux obligations clés : la mention des références de paiement lors de l’achat de biens immobiliers ou de véhicules, et l’interdiction des paiements en espèces au-delà de 5 000 dinars.

Fayçal Derbel, qui avait défendu ces mesures dans le cadre des engagements du Groupe d’action financière (GAFI), qualifie ce revirement de « recul dangereux ». Il souligne que la masse monétaire en circulation atteint déjà 26 milliards de dinars, un montant supérieur aux réserves de change du pays. Autoriser des transactions en espèces sans limitation risque, selon lui, d’encourager les flux financiers opaques et d’affaiblir les mécanismes de traçabilité.

Réformer la gouvernance et le contrôle professionnel

Lors d’un forum récent sur la gouvernance d’entreprise, trois recommandations majeures ont été formulées pour compléter la réforme fiscale.

La première concerne la création d’une instance indépendante de contrôle des professionnels, inspirée du PCAOB américain ou du Haut Conseil du Commissariat aux Comptes français. Les mécanismes actuels de supervision sont jugés insuffisants.

La deuxième vise à réviser le statut du commissaire aux comptes, dont la responsabilité pénale est considérée comme disproportionnée, notamment dans les cas où la fraude survient dans des établissements distants, hors du périmètre de contrôle réaliste.

La troisième recommandation porte sur l’encadrement de la fonction d’administrateur, actuellement accessible sans exigence de diplôme, d’expérience professionnelle ou de limite d’âge.

Le paiement de l’impôt comme devoir citoyen

Fayçal Derbel rappelle que plus de 90 % des ressources propres de l’État tunisien proviennent des impôts et taxes. Dans un contexte où la culture du reçu reste peu ancrée, il plaide pour une campagne nationale de sensibilisation et évoque l’idée d’une loterie basée sur les tickets de caisse pour inciter les citoyens à exiger systématiquement un justificatif.

La réforme fiscale tunisienne se trouve à la croisée des chemins : entre modernisation technologique et risque de régression réglementaire, l’équilibre reste à trouver pour garantir transparence et équité fiscale.

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BH Leasing : Thouraya Mzoughi nommée DG par intérim

Le conseil d’administration de BH Leasing a décidé, lors de sa réunion du 31 octobre 2025, de confier la direction générale par intérim à Thouraya Mzoughi. Elle succède à Brahim Ammar, qu’elle remplace à compter de cette même date.

La décision a été prise à l’unanimité des membres du conseil, précise la société dans un communiqué. Aucun motif n’a été mentionné concernant ce changement de direction.

BH Leasing n’a pas encore communiqué d’informations sur la durée de l’intérim ni sur la nomination définitive d’un nouveau directeur général.

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Khouloud Toumi : « Le véritable défi n’est pas la coopération avec la Chine, mais sa gestion »

Alors que Tunis et Pékin élaborent un accord de libre-échange, l’analyste en politique économique Khouloud Toumi met en garde contre un déséquilibre commercial structurel. Pour elle, le défi réside dans la capacité de la Tunisie à négocier des clauses de réciprocité et de transparence pour éviter le piège de l’endettement et la fragilisation de son tissu industriel.

Le futur partenariat économique entre la Tunisie et la Chine, actuellement en discussion, intervient à un moment de « grande fragilité économique » pour la Tunisie. Le pays fait face à un endettement élevé, un ralentissement de sa croissance et des négociations difficiles avec le Fonds monétaire international, a rappelé l’analyste en politique économique Khouloud Toumi dans un entretien accordé à L’Économiste Maghrébin.

Sur le plan géopolitique, cet accord pourrait représenter un tournant stratégique. La Tunisie cherche à se repositionner dans un monde multipolaire où la Chine joue un rôle de plus en plus important. Le partenariat, tel qu’envisagé, couvrirait plusieurs secteurs clés où la Chine dispose d’une expertise et d’une puissance financière reconnues : les infrastructures, l’énergie, la santé, l’agriculture, l’enseignement et l’économie numérique.

Un déséquilibre commercial déjà criant

Cependant, le principal écueil identifié par Khouloud Toumi est le déséquilibre structurel préexistant dans les échanges commerciaux bilatéraux. En 2024, le déficit commercial de la Tunisie avec la Chine a dépassé les 3 milliards de dollars. Les exportations tunisiennes vers la Chine restent marginales, tandis que les importations – notamment de produits électroniques et de machines – inondent le marché local. « La Chine exporte massivement vers la Tunisie sans réelle contrepartie économique », a-t-elle souligné, précisant que cette dynamique « fragilise le tissu industriel local et aggrave la dépendance aux produits importés ». Un accord de zéro douane, sans mesures correctrices, risquerait d’aggraver ce déficit.

Le risque du « piège de la dette » et le modèle de financement fermé

Au-delà du commerce, l’analyste alerte sur les modalités de financement souvent associées aux projets chinois. Elle pointe un « modèle de financement fermé » où les prêts consentis par la Chine sont conditionnés à l’utilisation d’entreprises chinoises. « La Chine prête, mais les fonds retournent à ses propres entreprises », a-t-elle expliqué. Ce schéma, assorti de « contrats parfois opaques », a conduit plusieurs pays africains dans le « piège de la dette » ou à des « concessions stratégiques », comme la cession d’infrastructures. La Tunisie doit, selon elle, « imposer plus de transparence et de contrôle institutionnel sur chaque projet » pour éviter ce scénario.

La gestion, clé de voûte du succès

Pour Khouloud Toumi, le véritable enjeu n’est pas la coopération avec la Chine en soi, mais sa gestion. « Si la Tunisie agit sans vision, elle risque de reproduire les mêmes dépendances qu’avec l’Europe », a-t-elle estimé. En revanche, si l’accord est « négocié, encadré et exige la réciprocité », il pourrait devenir un « levier de repositionnement stratégique ». L’avenir de ce partenariat dépendra donc de la capacité des autorités tunisiennes à protéger les intérêts économiques nationaux et à corriger le déséquilibre commercial croissant.

 

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Abdallah Dardari : « La résilience est la meilleure qualification de l’économie tunisienne »

Le directeur régional du Programme des Nations Unies pour le développement dans les pays arabes, Abdallah Dardari, a déclaré lors de son passage dans l’émission « Midi Éco »  diffusée sur les ondes de Mosaïque FM, ce jeudi 6 novembre 2025, que la meilleure qualification de l’économie tunisienne est celle de « résilience ». Et ce dans un contexte économique et régional complexe, marqué par une guerre commerciale mondiale et l’émergence de nouveaux partenariats économiques.

M. Dardari a expliqué que l’économie tunisienne a réussi à maintenir son équilibre malgré les défis et a enregistré des taux de croissance positifs. Tout en soulignant la hausse du volume des exportations et du nombre de touristes, ainsi que l’augmentation des investissements directs étrangers et privés. « Ce qui constitue des indicateurs encourageants », affirme-t-il.

Abdallah Dardari déclare encore que la Tunisie a besoin d’atteindre un taux de croissance supérieur à 4,5 % par an. Et ce, afin de pouvoir maintenir le taux de chômage actuel estimé à 15,3 %.

Néanmoins, l’invité de « Midi Éco » estime qu’il convient de poser une série de questions, parmi lesquelles : la croissance est-elle équitablement répartie entre les différentes régions tunisiennes ? S’agit-il d’une croissance durable? Ou a-t-elle des effets environnementaux négatifs ou positifs, ou du moins neutres sur le plan environnemental ?

Il a poursuivi en soulignant que la capacité de l’économie tunisienne à résister dans ces conditions constitue en soi une réussite. Mais qu’elle fait toujours face au défi du recul de la productivité. Un phénomène qui ne se limite pas à la Tunisie, mais qui concerne également plusieurs pays arabes et même européens.

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Le fonds tunisien 216 Capital rejoint les investisseurs de Deplike

La société de capital-risque tunisienne 216 Capital annonce son entrée au capital de la startup turque Deplike Laquelle est éditrice de l’application d’apprentissage de guitare « Chordie AI ». Cette levée de fonds intervient dans un contexte de croissance mondiale du marché de l’éducation musicale en ligne.

L’application Chordie AI, décrite comme un « Duolingo pour guitare », compte plus de 250 000 utilisateurs actifs et enregistre 3 000 nouvelles inscriptions quotidiennes. Son chiffre d’affaires a triplé au dernier trimestre. Une croissance principalement tirée par les marchés américain et britannique. La plateforme utilise l’intelligence artificielle pour fournir des retours en temps réel, s’appuie sur des tuteurs 3D immersifs et intègre des mécaniques de jeu pour gamifier l’apprentissage.

Fondée en Turquie par Ufuk Polat, Mehmet Süleyman Sağlam et Mustafa Demir, Deplike a pour objectif de rendre l’apprentissage instrumental plus accessible. Ufuk Polat souligne que le partenariat avec 216 Capital dépasse le simple cadre financier. La société s’impliquant concrètement sur les aspects produit et stratégie marketing.

Pour 216 Capital, fondée à Tunis en 2021 et spécialisée dans les phases d’amorçage, cet investissement s’inscrit dans sa stratégie d’accompagnement de fondateurs visionnaires capables de transformer des marchés globaux depuis la région MENA. Dhekra Khelifi, responsable au sein du fonds, qualifie Deplike d’exemple de convergence entre éducation, créativité et technologie.

216 Capital rejoint ainsi un tour de table composé d’investisseurs tels qu’Eren Bali (Udemy), Mehmet Ecevit (Gram Games), Melih Ödemiş (Yemeksepeti), Ali Akgün (VP Microsoft AI), et MagicLab.

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Crise dans la chaussure : la filière en alerte face à la contrebande

Le secteur de la chaussure et du cuir est confronté à de graves difficultés, notamment d’approvisionnement illégal en chaussures et de vente illicite de chaussures usagées. C’est ce qu’a déclaré, mercredi 5 novembre 2025, Akram Belhadj, président de la Fédération nationale de la chaussure et du cuir.

Lors d’une intervention sur les ondes de la Radio nationale dans l’émission « Yahdath Fi Tounes », M. Belhadj a également tiré la sonnette d’alarme sur la baisse du nombre d’artisans et d’entreprises manufacturières, certaines se trouvant dans l’incapacité de régler leurs charges sociales, à cause justement des approvisionnements illégaux des chaussures.

Le président de la Fédération a fait état d’un autre défi : une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, et ce, malgré un taux d’emploi de 100 % dans ce secteur. Face à cette situation, il a lancé un appel à l’État pour protéger la production locale par une application stricte de la loi, une révision du cadre réglementaire du secteur, la mise en place de mécanismes de soutien aux industriels et aux artisans, ainsi qu’un renforcement des contrôles.

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PLF 2026 : Sarra Zaâfrani Zenzeri déclare la guerre à la spéculation

La cheffe du gouvernement, Sarra Zâafrani Zenzeri, a présenté à l’ARP, mercredi 5 novembre, une nouvelle stratégie pour restructurer les circuits de distribution. Cette approche vise un triple objectif : bénéficier à la fois aux agriculteurs et aux consommateurs, mettre un terme à la spéculation et briser les monopoles.

Devant les députés du Parlement réunis pour examiner le projet de loi de finances 2026, la cheffe du gouvernement a dressé un constat sans appel, qualifiant les anciennes méthodes de lutte contre la spéculation d’inefficaces et inadaptées au pouvoir d’achat des Tunisiens.

En lieu et place, le nouveau plan du gouvernement repose sur plusieurs piliers. Primo, le gouvernement renforcera significativement les contrôles sur l’ensemble de la chaîne de production et de distribution. Secundo, il augmentera les inspections dans les marchés et les entrepôts. Tertio, les autorités mettront en œuvre la numérisation complète des circuits de distribution pour garantir une traçabilité optimale des produits. Enfin, elles instaureront également un système de surveillance permanente des prix et de la qualité. Pour sécuriser l’approvisionnement, le gouvernement constituera des stocks stratégiques de produits de base.

Des mesures complémentaires pour un impact durable

Sarra Zâafrani Zenzeri a insisté sur la complémentarité des mesures. La stratégie combine la régulation des canaux de distribution, le démantèlement systématique des réseaux de spéculation et une priorité accordée au développement de la production nationale. Dans cette optique, l’importation ne sera qu’une solution temporaire et ciblée.

Restaurer le pouvoir d’achat et la confiance

In fine, cette réforme ambitieuse a pour objectif de restaurer le pouvoir d’achat des citoyens et de contenir l’inflation à des niveaux acceptables. Elle doit aussi garantir une transparence totale dans la commercialisation des produits et assurer un approvisionnement régulier du marché local.

La cheffe du gouvernement a réaffirmé la détermination sans faille de l’État à mener cette bataille économique jusqu’au bout, promettant des résultats concrets et tangibles pour la population tunisienne.

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Tunisie : La croissance, malgré les défis, au cœur du budget 2026

La cheffe du gouvernement, Sarah Zaafrani Zanzeri, a présidé ce mercredi matin l’ouverture des premières sessions générales consacrées au projet de loi de finances pour 2026. Cette séance commune, tenue en présence des membres du gouvernement et des deux chambres du Parlement, l’Assemblée des représentants du peuple et le Conseil national des régions et des districts, a été l’occasion de dévoiler les grandes orientations d’un budget placé sous le signe de la « construction et l’édification ».

Dans son discours, la cheffe du gouvernement a présenté les piliers de ce budget, élaboré en parallèle du futur plan de développement 2026-2030. L’objectif annoncé est de « construire une économie nationale qui équilibre l’État social et les réalités économiques ».

La philosophie de cette loi de finances repose sur plusieurs axes majeurs :

  • Le renforcement du rôle social de l’État;

  • La stimulation de l’emploi et la réduction du chômage;

  • L’amélioration du pouvoir d’achat via une augmentation des salaires;

  • Le développement des systèmes de protection sociale;

  • L’amélioration des services publics, notamment dans les secteurs de l’éducation, des transports et de la santé.

Réformes structurelles et simplification

Mme Zaafrani Zanzeri a également détaillé plusieurs réformes d’accompagnement, dont :

  • La gestion des recrutements dans la fonction publique et la régularisation des situations professionnelles précaires.

  • L’ouverture de nouvelles lignes de financement pour favoriser l’inclusion sociale.

  • La révision du décret-loi n°15 relatif aux entreprises domestiques, dans le but de simplifier les procédures administratives.

Un optimisme malgré un contexte difficile

Elle a reconnu les défis persistants : un contexte économique mondial « perturbé »; le fardeau « d’anciennes dettes dont le peuple n’a pas bénéficié »; et la poursuite du déficit commercial, dont la moitié est imputable au déficit énergétique.

Cependant, elle a invoqué l’évolution positive du taux de croissance comme un signe « du début de la reprise économique ». Tout en soulignant l’avancement des travaux des grands projets structurants.

Ce projet de budget s’annonce donc comme un exercice d’équilibre entre la nécessaire consolidation des finances publiques et les pressions sociales dans un pays en quête de stabilité et de prospérité.

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Recrutement sur concours de 1 350 enseignants-chercheurs

C’est un véritable appel d’air pour le monde universitaire. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient d’officialiser, dans le Journal officiel n°132 paru mardi 4 novembre 2025, l’ouverture d’un vaste concours national destiné à renforcer les rangs des enseignants-chercheurs. En tout, 1 350 postes de maîtres-assistants sont à pourvoir par voie de concours dans les établissements publics d’enseignement supérieur.

D’après l’arrêté ministériel, les épreuves démarreront le 9 février 2026 pour se poursuivre sur plusieurs jours. Ce recrutement massif couvrira 60 spécialités différentes, illustrant la diversité des besoins des universités tunisiennes.

Parmi les disciplines les plus pourvues, cinq se détachent nettement :

Spécialité Nombre de postes
Informatique 232
Design 81
Finance & comptabilité 67
Langue anglaise 54
Mathématiques 52

Inscriptions en ligne : mi-décembre 2025

Les candidats auront une fenêtre de deux semaines pour s’inscrire : du 8 au 22 décembre 2025 à midi, via la plateforme officielle dédiée aux concours du ministère : concours-recrutement.mes.rnu.tn.

Dépôt des dossiers : fin décembre – début janvier

Une fois l’inscription en ligne validée, place au dossier papier : les universités recevront les candidatures du 25 décembre 2025 au 9 janvier 2026.

Exigence documentaire renforcée

L’article 5 de l’arrêté rappelle une obligation déjà bien connue des chercheurs, mais rarement exigée avec autant de précision : chaque postulant devra fournir l’intégralité de ses travaux académiques – ouvrages, mémoires, articles, supports de cours, travaux pratiques – en deux versions imprimées et trois supports numériques.

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Quand des chercheurs tunisiens réinventent le lien Palestine-Maghreb

Invité sur RTCI ce 4 novembre 2025, Adrien Thibault, chercheur sociologue  à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), a présenté un projet collectif qui réinscrit la Palestine dans l’histoire et les luttes du Maghreb.

Depuis le début du génocide en 2024, l’équipe internationale de l’IRMC à Tunis s’est mobilisée autour d’une interrogation fondamentale : quelle est la place des chercheurs face à la tragédie palestinienne ? La réponse a pris la forme d’un cycle de tables rondes et d’une publication scientifique inédite, la lettre de l’IRMC de septembre, consacrée à penser la question palestinienne depuis le Maghreb.

Le projet est né d’une réflexion approfondie au sein de l’institut. Adrien Thibault explique que l’équipe, composée principalement de chercheurs tunisiens et français, ne comptait aucun spécialiste direct de la Palestine. Pourtant, tous se sentaient profondément concernés par les événements en cours. La question de la légitimité scientifique s’est alors posée avec acuité, donnant lieu à des débats internes nourris.

La solution est venue d’un déplacement de perspective. Plutôt que d’aborder la Palestine de l’extérieur, l’équipe a choisi de la saisir depuis son terrain de recherche habituel, le Maghreb. Cette approche a révélé une évidence : la question palestinienne n’est pas exogène à la région maghrébine, elle en fait partie intégrante depuis les débuts du sionisme à la fin du XIXe siècle.

Une publication interdisciplinaire accessible à tous

La lettre de l’IRMC, coordonnée par Adrien Thibault, rassemble les contributions de chercheurs de plusieurs pays, dont des collègues de l’université de Birzeit en Palestine, de Cambridge, et d’universités algériennes. Le format choisi se veut à la fois rigoureux et accessible, avec des textes courts, peu jargonnants, richement illustrés .

Cette publication gratuite et téléchargeable sur le site de l’IRMC propose un PDF interactif permettant de naviguer entre différentes ressources. Le choix du numérique répond à une volonté de large diffusion et d’ouverture au plus grand nombre.

La comparaison entre l’Algérie et la Palestine occupe une place centrale dans la publication. Raouf Farrah développe le concept de colonialisme de peuplement, tandis qu’Abaher Sakka, sociologue palestinien renommé, nuance la comparaison en soulignant les divergences. Arthur Asseraf, historien à Cambridge, apporte un éclairage historique fascinant en révélant comment Ben Gourion, dans les années 1960, conseillait à Charles de Gaulle d’appliquer en Algérie les méthodes utilisées en Palestine, allant jusqu’à proposer une partition du territoire algérien.

 Au-delà des comparaisons, la publication explore comment la cause palestinienne circule au Maghreb. Le texte d’Ines Slami examine l’appropriation de cette cause dans l’histoire des luttes sociales au Maroc, illustrant comment Palestine et Maghreb sont liés par des solidarités militantes transfrontalières.

 

 

 

 

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Priorité prévention : 109,7 millions de dinars pour les vaccins et la lutte contre les maladies chroniques

 Alors que le système de santé publique navigue entre défis structurels et impératifs de modernisation, le ministère de la Santé dévoile une stratégie financière articulée autour de deux piliers : un plan de sauvetage immédiat pour les établissements de santé et une vision prospective centrée sur la prévention. Le projet de loi de finances 2026 consacre ainsi 109,7 millions de dinars aux programmes de santé préventive, un montant sans précédent qui traduit une volonté de réorientation profonde des priorités sanitaires nationales.

 La ventilation de ce budget préventif place le programme national de vaccination en tête des allocations avec 55 millions de dinars, soit la moitié de l’enveloppe globale. Viennent ensuite la lutte contre la tuberculose et la rage, dotée de 21,7 millions de dinars, et le dépistage de l’hépatite virale C, financé à hauteur de 9,6 millions de dinars. Des programmes spécifiques bénéficient également de soutiens ciblés : 4,3 millions de dinars pour les personnes âgées, 1,3 million pour la prévention du cancer, 0,7 million pour la lutte anti-tabac et 0,5 million pour l’éducation sanitaire, décrite comme le socle des politiques de prévention.

Sauvetage financier des hôpitaux et partenariats stratégiques

Parallèlement à cette offensive préventive, le ministère a acté une mesure d’urgence : une subvention exceptionnelle de 290 millions de dinars sera injectée dès l’exercice budgétaire prochain pour soulager les hôpitaux régionaux et les structures publiques de santé, étranglés par leurs dettes envers la Pharmacie centrale. Cette bouffée d’oxygène doit permettre de sécuriser l’accès aux médicaments et de soutenir la filière pharmaceutique locale.

Dans une déclaration faite devant les commissions parlementaires réunies, le ministre Moustafa Ferjani a par ailleurs indiqué que son département envisageait des coopérations internationales ciblées, notamment avec des partenaires comme la Chine et le Japon, pour renforcer les capacités de production de médicaments dédiés aux pathologies cancéreuses et rares. Une refonte globale du système du médicament est également en cours, avec pour objectif déclaré de garantir la soutenabilité financière des structures de soins et d’assurer leur approvisionnement régulier.

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GEW Tunisia 2025 : un rendez-vous pour les jeunes entrepreneurs tunisiens

La Semaine Mondiale de l’Entrepreneuriat – GEW Tunisia 2025 sera organisée du 17 au 21 novembre à la Maison de l’Entreprise, siège de l’IACE. Cet événement est porté par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté.

Cette édition vise à promouvoir l’esprit entrepreneurial, à encourager l’innovation et à renforcer la communauté des jeunes créateurs tunisiens. Le programme de la semaine combinera des formations pratiques et une table ronde sur des thématiques clés.

Au menu des formations : le Design Thinking; l’éducation financière; l’entrepreneuriat vert; le Product Market Fit pour les startups; le reporting ESG; ainsi que le marketing digital.

Une table ronde portera spécifiquement sur le thème « Génération IA – L’ADN du nouvel entrepreneur tunisien ».

L’inscription à l’événement est gratuite et se fait via le lien disponible sur la page officielle de la GEW Tunisia 2025. Les contenus de l’événement seront relayés sur les pages des organisateurs.

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Le résultat du Groupe SAH chute de 13 %, malgré 464 MDT de revenus

Le Groupe SAH publie un bilan financier mitigé pour le premier semestre 2025. Si le chiffre d’affaires affiche une santé apparente, la performance opérationnelle, elle, marque un recul significatif. Il révèle les tensions internes qui pèsent sur la rentabilité du conglomérat.

L’enseigne, présente sur plusieurs marchés africains via quatorze entités, a engrangé 463,8 millions de dinars (MDT) de produits d’exploitation entre janvier et juin 2025. Une progression notable comparée aux 448,5 MDT de la même période en 2024.

Le revers de la médaille : une érosion des profits

Cette embellie commerciale cache cependant une réalité moins flatteuse. Le résultat opérationnel, véritable baromètre de l’efficacité de l’exploitation, a dévissé, passant de 60,1 MDT à 52,3 MDT. Une chute de près de 13 % qui interpelle.

L’explication est à chercher du côté de l’explosion des coûts. Les charges d’exploitation ont grimpé pour atteindre 411,5 MDT, tirées notamment par une hausse massive des dépenses de personnel. Ces dernières ont bondi de plus de 25 %, de 47,0 MDT à 58,9 MDT, alourdissant structurellement le modèle de coûts du groupe.

Des éléments contrastés dans le paysage financier

Dans ce contexte difficile, une lueur d’espoir provient du front financier. Les charges financières nettes ont été contenues, affichant une baisse de 22,3 MDT à 20,8 MDT. Cette maîtrise relative offre un léger répit, sans pour autant compenser entièrement la dégradation de la marge opérationnelle.

La structure capitalistique du groupe, consolidant pleinement la maison-mère et ses treize filiales – dont SAH Algérie, SAH Maroc ou Azur Papier SA –, rappelle son envergure régionale. Les intérêts minoritaires, représentant 100,5 MDT des capitaux propres, illustrent l’étendue de ses partenariats et investissements.

Au final, ce semestre dessine le portrait d’un groupe en croissance, mais qui doit impérativement retrouver le chemin d’une exploitation plus efficiente pour concilier volume d’activité et performance financière.

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Lancement du programme SPEED UP pour accélérer la croissance des PME

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCIT) a annoncé lundi le lancement du projet « Speed Up / Accélérer les hubs EU-MED ». Une initiative destinée à stimuler la croissance durable et compétitive des petites et moyennes entreprises. Financé par l’Union européenne dans le cadre du programme Interreg NEXT MED, ce projet offrira aux personnes sans emploi et aux publics défavorisés un accompagnement complet allant du mentorat à l’encadrement, afin de les aider à créer leur propre entreprise sur des bases solides et pérennes.

La CCIT, partenaire du programme, précise que cette ambition s’appuiera sur la création de hubs locaux jouant le rôle de catalyseurs. Ces pôles rassembleront les acteurs clés de l’entrepreneuriat et fonctionneront comme des plateformes collaboratives destinées à faire émerger et développer des startups. Conçus comme un réseau de « parcs » répartis sur le territoire, les hubs SPEED UP proposeront des formations et des programmes d’accélération élaborés conjointement pour structurer et renforcer les capacités des futurs entrepreneurs.

L’intégration des principes de durabilité sera au cœur de ces dispositifs dès les premières étapes de développement des PME. Le projet entend élargir la notion d’accélérateur en y incluant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Tout en mettant l’accent sur l’économie verte et circulaire, l’égalité des chances, l’inclusion et la compétitivité.

Le programme Interreg NEXT MED, troisième génération d’une vaste initiative de coopération menée par l’Union européenne en Méditerranée, vise à encourager un développement intelligent, durable et équitable dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Il promeut une coopération transnationale structurée, fondée sur une gouvernance multi-niveaux et une approche équilibrée entre les pays partenaires. Sa mission consiste à soutenir des projets répondant aux grands défis communs de la région : adoption de technologies avancées, dynamisation des PME et création d’emplois, efficacité énergétique, gestion durable de l’eau, adaptation climatique, transition vers une économie circulaire, éducation, formation ou encore santé. Avec SPEED UP, la Méditerranée se dote d’un nouvel outil stratégique pour soutenir l’innovation, encourager l’entrepreneuriat responsable et renforcer la résilience économique des territoires.

Avec TAP

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Ne jouez pas avec la loi : enregistrer sans accord, c’est interdit, en Tunisie

Capturer la voix ou l’image d’une personne à son insu expose à de lourdes condamnations. Me Anis Zine, avocat à la Cour de cassation, est intervenu le 2 novembre 2025 sur Diwan FM pour éclairer l’opinion publique sur les risques encourus en cas d’enregistrement non consenti.

Le cadre pénal tunisien se montre particulièrement sévère face à cette pratique. Toute captation audio ou vidéo réalisée sans l’accord explicite de la personne filmée ou enregistrée tombe sous le coup de la loi. Les contrevenants s’exposent à des peines pouvant aller jusqu’à cinq années d’incarcération, assorties d’amendes considérables atteignant le demi-million de dinars. À ces sanctions principales peuvent s’ajouter des peines complémentaires prévues par le dispositif législatif.

L’avocat a insisté sur un principe fondamental : le consentement préalable demeure la condition sine qua non de tout enregistrement. Sans cette autorisation explicite, l’acte bascule dans l’illégalité.

Toutefois, empressons-nous de dire que si un citoyen voit une infraction dans la rue, nous pensons qu’il a obligation de la signaler aux autorités. Bien entendu sans en informer l’auteur de ladite infraction.

La législation vise particulièrement à défendre les individus se trouvant en position de faiblesse lors d’échanges privés. Me Zine a précisé que la simple captation ne suffit pas toujours à caractériser l’infraction : c’est surtout l’exploitation ultérieure des contenus enregistrés qui cristallise la gravité de l’acte. Diffuser, partager ou utiliser de quelque manière que ce soit ces enregistrements constitue une circonstance aggravante majeure, la loi protégeant rigoureusement la vie privée et les libertés fondamentales des citoyens.

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Tunisie : la filière chaussure lance un cri d’alarme face à la crise

Le « made in Tunisia » brille à l’international depuis plus de quarante ans, mais il agonise sur son propre marché. Le constat est brutal, et c’est Wajdi Dhouib qui le dresse. À la tête de la Chambre nationale des artisans du cuir et de la chaussure, il dénonce une hémorragie : l’industrie locale se vide de sa substance, étouffée par un flux de produits importés qui échappent aux radars fiscaux.

Sur Diwan FM, M. Dhouib ne mâche pas ses mots. La Tunisie fabrique pour les griffes les plus prestigieuses de la planète. Ses ateliers maîtrisent des techniques que le monde entier envie. Pourtant, chez elle, la chaussure tunisienne ne trouve plus preneur. Pourquoi ? Parce que la partie est truquée.

Un marché gangrené par la fraude

Le diagnostic est sans appel : trois brèches béantes laissent entrer une concurrence qui ne joue aucune règle. Première faille, des importateurs s’acquittent de droits de douane ridiculement bas, profitant de failles administratives ou de complaisances suspectes.

Deuxième problème, certaines cargaisons traversent les frontières comme en territoire conquis, sans déclencher le moindre prélèvement fiscal.

Troisième plaie, le marché tunisien est submergé par la friperie : des chaussures d’occasion débarquent en masse, dans la même opacité totale.

Résultat ? Les fabricants tunisiens se retrouvent pieds et poings liés. Ils paient leurs charges, leurs taxes, leurs employés. En face, des circuits parallèles déversent des produits à prix cassés, sans supporter le moindre coût fiscal. L’équation est insoluble, prévient M. Dhouib. Et le savoir-faire tunisien, reconnu depuis les années 1980, risque de sombrer non par manque de qualité, mais par excès de tricherie.

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Khouloud Toumi : « Un accord avec le FMI est devenu une obligation pour la Tunisie »

Depuis juillet 2021, le pays s’est replié sur ses ressources internes pour financer son budget. Mais cette stratégie, dictée par l’absence d’accord avec le FMI, montre aujourd’hui ses failles : croissance ralentie, inflation persistante et système bancaire fragilisé.

L’analyste de politique économique Khouloud Toumi tire la sonnette d’alarme. « Nous faisons face à un modèle économique fermé où le financement interne ne suffit plus à soutenir ni la croissance ni la stabilité monétaire », affirme-t-elle dans une déclaration à L’Économiste Maghrébin.

Depuis le 25 juillet 2021, la Tunisie traverse une période économique inédite, marquée par un recours quasi exclusif aux ressources domestiques : banques locales, Banque centrale et recettes fiscales. Cette orientation, imposée par les circonstances et notamment l’absence d’accord avec le Fonds monétaire international, a pu « temporairement soutenir l’État », reconnaît l’analyste, avant d’ajouter que « cette stratégie a atteint ses limites ».

Les banques locales, premières créancières de l’État

Les établissements bancaires tunisiens sont devenus les premiers créanciers de l’État, détenant une part importante des bons du Trésor. Cette situation crée « une forme de dépendance mutuelle entre la banque et l’État » et expose directement ces institutions au risque souverain.

Plus préoccupant encore, cette surexposition à la dette publique se fait au détriment du secteur privé. « Les banques prêtent à l’État plutôt qu’à l’économie réelle, ce qui freine la création de richesse et l’emploi », explique Khouloud Toumi. L’investissement privé et la consommation, pourtant moteurs principaux de la croissance, en pâtissent directement.

En parallèle, la Banque centrale a procédé au financement direct de l’État, notamment 7 milliards de dinars pour la loi de finances 2025 et 11 milliards prévus pour 2026. Cette pratique, qui revient à « monétiser le déficit budgétaire », accroît la masse monétaire sur le marché réel et alimente l’inflation, érodant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens et déstabilisant la monnaie nationale.

Des ressources fiscales absorbées par les dépenses courantes

Le tableau budgétaire est tout aussi préoccupant. Près de 75% des recettes
fiscales sont absorbées par les dépenses courantes, principalement la masse salariale et les subventions. « Cela signifie que la quasi-totalité des ressources fiscales sert à maintenir l’appareil administratif », souligne l’analyste.

Dans une économie ralentie, cette situation limite toute flexibilité budgétaire. L’État « ne peut ni investir, ni réformer, ni absorber les chocs extérieurs », précise Khouloud Toumi, qui décrit une « spirale » dangereuse : « Plus on s’endette localement, plus on affaiblit le système financier, plus on ferme l’accès aux marchés extérieurs, plus on effraie les investisseurs ».

Un accord avec le FMI, une « obligation » selon l’analyste

Face à cette impasse, Khouloud Toumi estime qu’un accord avec le Fonds monétaire international n’est plus une option mais « une obligation ». « Le FMI n’est pas seulement un bailleur de fonds, c’est un catalyseur de confiance », explique-t-elle. « Il joue un rôle important pour les marchés extérieurs » et permet de signaler que le pays « s’engage dans une trajectoire de réforme, de transparence et de stabilité ».
L’analyste reconnaît que le FMI imposera une politique budgétaire restrictive, incluant des réformes structurelles de la masse salariale, des subventions et de la restructuration des sociétés publiques. Mais elle estime que ces réformes, bien que difficiles, permettront « à terme une croissance économique » et « ouvriront les portes aux autres bailleurs de fonds, ainsi qu’aux crédits multilatéraux et bilatéraux ».

Pour Khouloud Toumi, « on est arrivé à une économie fermée » et « le risque est moindre avec les réformes qu’en maintenant le statu quo ». La question n’est donc plus de savoir s’il faut négocier, mais « sur quelle base il faut négocier » avec le FMI.

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