Le Sahara occidental revient au Maroc | Juste retour de l’Histoire
Enfin, le Conseil de sécurité des Nations Unies, sous l’impulsion du président américain Donald Trump, a mis fin, par la résolution 2797 (2025), adoptée vendredi 31 octobre 2025, à la fiction subversive et corrosive pour le continent africain et surtout pour le Maghreb de la prétendue République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Elyes Kasri *

Dorénavant, la solution pacifique du conflit du Sahara Occidental au regard du droit international et l’exercice du peuple sahraoui à l’autodétermination seront dans le cadre d’une autonomie dont les modalités restent à déterminer sous la souveraineté marocaine pendant le mandat prorogé d’un an de l’opération onusienne de maintien de la paix Minurso.
La non-participation algérienne au vote en dépit de son statut de membre non permanent du conseil de sécurité et l’abstention de la Chine et de la Russie, membres permanents et soutiens traditionnels de l’Algérie, sont révélatrices du changement profond introduit par cette nouvelle résolution du conseil de sécurité qui ne manquera pas de faire des vagues à l’intérieur du régime algérien qui a bâti au cours du dernier demi-siècle sa légitimité sur les deux affaires de Palestine et du Sahara Occidental qui ont fini par le marginaliser à l’intérieur et à l’international.
Marginalisation de l’Algérie
En dépit des difficultés auxquelles fait face le continent africain, le Maghreb reste, malgré toutes ses richesses, la sous-région la plus dysfonctionnelle et la moins intégrée du continent.
Les territoires et les hydrocarbures spoliés à tous les voisins de l’Algérie auront permis à la clique de la Mouradia de déstabiliser le continent et en particulier son voisinage maghrébin et sahélien pendant un demi-siècle avant que le monde entier ne se rende enfin compte que cette affaire présentée d’une manière grandiloquente et abusive comme un dossier de décolonisation est en fait une feuille de vigne d’un régime à la légitimité chancelante d’un pays fruit d’un recel territorial colonial au détriment de tous ses voisins y compris la Tunisie dont certains citoyens frappés par le virus de «khawakhawite» persistent contre toute logique à glorifier avec une obséquiosité suspecte la prétendue grande sœur qui a pourtant spolié plus de 20 000 kilomètres de leur territoire national avec d’appréciables richesses énergétiques, hydriques et minérales.
Les adeptes de «winou el pétrole» finiront-ils un jour par prendre conscience que le pétrole et le gaz qui nous sont servis au compte-goutte et notre eau qui est détournée avec une volonté évidente d’asservissement gagneraient à être revendiqués et que tant que ces territoires et richesses n’auront pas été récupérés, il serait illusoire de prétendre que la Tunisie est totalement indépendante et exerce sa pleine souveraineté sur l’intégralité de son territoire national.
Des concessions injustifiées et inutiles
Les Bourguibistes authentiques ou de circonstance gagneraient pour leur part à méditer le discours du leader Habib Bourguiba du 5 février 1959 sur les droits historiques de la Tunisie sur le Sahara bien avant qu’il ne soit amoindri par la maladie, les combines de cour et le traumatisme de l’attaque terroriste de Gafsa en janvier 1980 concoctée par nos voisins et (faux) frères libyens et algériens.
Ceux qui se donnaient l’illusion que les concessions territoriales à un régime algérien peu reconnaissant des sacrifices faits par la Tunisie pour son indépendance allaient donner à la Tunisie l’amitié et le respect de ce régime ainsi que le développement et la prospérité devront sérieusement se remettre en question.
Nous avons tous un devoir de mémoire ainsi que de préservation et de passation d’un patrimoine territorial légitime aux générations futures.
Le pétrole et la précieuse eau qui se fait de plus en plus rare se trouvent à l’ouest (le fleuve Medjerda asséché à force de détournements et de barrages du côté algérien et les réserves souterraines de la nappe de l’albien, la plus grande nappe d’eau souterraine du monde, pompées à satiété du côté algérien).
Avons-nous le droit et l’autorité morale d’y renoncer ?
A chacun de procéder à son examen de conscience.
* Ancien ambassadeur.
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