Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Ali Laabidi (1950-2025) : la Cinémathèque tunisienne programme ses chefs-d’œuvre

Les projections à la Cinémathèque tunisienne reprennent avec un nouveau cycle du 29 au 31 octobre, dédié à la mémoire du réalisateur tunisien Ali Laabidi (1950-2025).

Le programme rassemble quatre de ses oeuvres emblématiques: L’histoire de l’histoire (10′), Redeyef 54 (91′), La dernière heure (90′) et Ellombara (92′). Les projections se tiendront à 18h30 à la Salle Tahar Chériaa, au siège de la Cinémathèque, à la Cité de la Culture.

Disparu le 10 juin dernier à l’âge de 75 ans, Ali Abidi laisse une œuvre marquante du cinéma tunisien indépendant.

Né en 1950 à Redeyef, Labidi étudie le cinéma et le théâtre en Roumanie, et réalise trois courts métrages avant de se lancer dans les longs métrages.

Son parcours comprend trois longs métrages – Barq al-Layl (1990), Redeyef 54 (1997) et Ellombra (2007) – ainsi que quatre courts : L’Histoire de l’Histoire (1982), Lettre à Bachir Khraief (1986), Cinéma de Kélibia ou le cinéma alternatif (1986) et Il était une fois (1992).

L’article Ali Laabidi (1950-2025) : la Cinémathèque tunisienne programme ses chefs-d’œuvre est apparu en premier sur WMC.

Le dernier générique de Ciné Jamil : Quand la lumière s’éteint à El Menzah 6

Il y a des silences qui en disent long. Celui qui s’installe, désormais, derrière les portes closes du Ciné Jamil El Menzah 6 a la douceur mélancolique des fins d’époque. Ce cinéma, qui fut bien plus qu’une salle obscure, vient de tirer définitivement sa révérence – et avec lui, c’est un morceau du cœur cinéphile de Tunis qui s’éteint.

Dans cette salle, combien d’amitiés sont nées, combien de rêves ont pris forme dans l’ombre tremblante des images projetées ? Le Ciné Jamil n’était pas qu’un lieu de diffusion : c’était un refuge pour les amoureux du grand écran, un espace de liberté où les films tunisiens côtoyaient les œuvres du monde, où les voix du public prolongeaient souvent la séance, autour d’un café, en discussions passionnées.

Aujourd’hui, le projecteur s’arrête, la poussière retombe sur les fauteuils, et les échos des applaudissements s’éloignent comme un souvenir fragile. On ne sait pas ce qui a précipité la fermeture – le poids des années, la crise du cinéma, ou simplement l’usure d’un rêve. Peu importe. Ce qui reste, c’est la trace lumineuse de ce lieu dans la mémoire collective : celle d’un cinéma qui, pendant des décennies, a su faire battre le cœur d’El Menzah 6.

Ce soir, les cinéphiles n’iront pas au Jamil. Mais quelque part, dans la pénombre de leurs souvenirs, la pellicule continue de tourner.

L’article Le dernier générique de Ciné Jamil : Quand la lumière s’éteint à El Menzah 6 est apparu en premier sur webdo.

Tunisie | Ciné Jamil El Menzah 6 ferme ses portes… définitivement !

Une triste nouvelle secoue le paysage culturel tunisien : le Ciné Jamil El Menzah 6 ferme ses portes… définitivement, cette fois-ci, selon l’annonce faite sur sa page Facebook.

Cette annonce marque la fin d’une époque pour des milliers d’amoureux du septième art et en particulier de cette salle, qui avait déjà fermé en avril 2023 avant de rouvrir ses portes au public cinéphile un mois après.

« Ciné Jamil n’est plus, mais son esprit continuera à briller dans le cœur de ceux qui l’ont aimé » peut-on lire dans le message publié par la direction qui a tenu à exprimer sa profonde gratitude aux amis du cinéma et de la culture et au public fidèle, celui qui a rempli la salle, semaine après semaine, et qui a fait vivre ce lieu et dont la présence a été l’âme de Ciné Jamil.

Et de conclure : « Ciné Jamil n’est plus, mais son esprit continuera à briller dans le cœur de ceux qui l’ont aimé ».

Y. N.

L’article Tunisie | Ciné Jamil El Menzah 6 ferme ses portes… définitivement ! est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie : le projet « Cinéphilia Catalogue » sélectionné par l’OIF pour renforcer la visibilité du cinéma francophone

Le projet tunisien « Cinéphilia catalogue », issu du secteur du Cinéma et de l’audiovisuel, figure parmi les 12 lauréats du programme « Industries culturelles et découvrabilité » lancé par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Initié en avril 2023, Cinéphilia est un programme de développement de compétence en médiation culturelle, en mobilisation des publics et en gestion de projets. Il est porté par l’Association “Echos Cinématographiques”, en partenariat avec Hakka Distribution et Cinéfilms avec le soutien de l’Institut français de Tunisie (IFT).

Fondée en 2013, Hakka Distribution se spécialise dans le cinéma indépendant et œuvre à la diffusion de la culture cinématographique.

Publiés le vendredi 24 octobre, les projets retenus, portés par des structures du spectacle vivant, des arts visuels, de la littérature et du cinéma, bénéficieront de l’accompagnement de l’OIF afin de renforcer la visibilité des contenus culturels francophones dans l’espace numérique, a annoncé l’organisation francophone basée dans la Capitale française, Paris.

« Ces projets illustrent la diversité des approches visant à renforcer la visibilité et l’accessibilité des contenus culturels francophones dans l’espace numérique », peut-on lire dans le communiqué publié sur le site de l’Organisation francophone.

Cette sélection couvre un large éventail d’initiatives : festivals de courts métrages, événements dédiés aux productions cinématographiques de réalisatrices, plateformes d’innovation culturelle utilisant les technologies immersives et l’intelligence artificielle, ou encore programmes favorisant l’émergence de nouveaux auteurs et artistes francophones.

Dans l’ensemble, ces initiatives contribuent à transformer les modes de diffusion culturelle et à encourager la découverte de créations par des publics diversifiés, souligne la même source.

Dans le cadre son projet « Industries culturelles et découvrabilité », l’OIF avait lancé, en août 2025, un appel à projets « Soutien à la distribution et la découvrabilité ». Clôturé le 20 août 2025, l’appel a enregistré 251 candidatures, dont 141 dossiers complets provenant de l’ensemble de l’espace francophone.

Selon l’OIF, cette participation témoigne de la vitalité du secteur culturel ainsi que de l’engagement des professionnels à développer le marché francophone des Industries culturelles et créatives (ICC) en consolidant la diffusion des contenus et leur découvrabilité.

Projets sélectionnés (par discipline):

Pluridiciplinaire :

Invisible festival (Belgique)

Rencontres littéraires et culturelles : Danser la Littérature – (Mauritanie)

Brukmer festival

Spectacle vivant :

Festival international humour africain (Canada)

Festival national international slam standing ovation (Gabon)

Goma rire Festival (RDC)

Visa For Music 2026 (Maroc)

Cinéma et audiovisuel :

La fête du court métrage (France)

Festival femmes Afrique (Sénégal)

Cinéphilia catalogue – HAKKA (Tunisie)

Livre et édition :

Nouvelles voix francophones (France)

Place des auteurs africains francophones (France)

L’article Tunisie : le projet « Cinéphilia Catalogue » sélectionné par l’OIF pour renforcer la visibilité du cinéma francophone est apparu en premier sur WMC.

Fermeture définitive du Ciné Jamil El Menzah 6 : une page du cinéma tunisien se tourne

Fermeture définitive du Ciné Jamil El Menzah 6 : une page du cinéma tunisien se tourne

La mythique salle Ciné Jamil El Menzah 6 a annoncé la fermeture définitive de ses portes, suscitant une vague d’émotion chez les amoureux du septième art. Véritable institution du paysage culturel tunisien, ce cinéma a longtemps été un lieu de rencontres, de découvertes et de partages autour de la passion du film. Des projections d’œuvres […]

The post Fermeture définitive du Ciné Jamil El Menzah 6 : une page du cinéma tunisien se tourne first appeared on Directinfo.

« Ciné Jamil » El Menzah 6 ferme définitivement ses portes

Le « Ciné Jamil » d’El Menzah 6, l’un des cinémas emblématiques de Tunisie, a fermé définitivement ses portes, tournant ainsi une page remplie de souvenirs et d’instants de rires et d’émotions pour tous ceux qui l’ont fréquenté au fil des années. Bien que le Ciné Jamil n’existe plus physiquement, son esprit et son héritage perdureront dans …

Source

Le film culte de Nouri Bouzid “L’Homme de Cendres” renaît grâce à une restauration internationale

L’Homme de Cendres, le chef d’œuvre du cinéaste tunisien Nouri Bouzid, récemment restauré en Italie, s’apprête à sortir sur les écrans tunisiens.

Cette restauration a été réalisée sous l’initiative de Ciné-sud Patrimoine, en collaboration avec la Cineteca di Bologna, la Cinematek de Bruxelles, Cinétéléfilms et le ministère des Affaires culturelles. Elle a été effectuée dans le prestigieux laboratoire L’Immagine Ritrovata de Bologne, 40 ans après la sortie initiale du film.

Après sa première moniale à Bologne, l’avant première nationale de cette version restaurée aura lieu le vendredi 31 octobre à 20h au cinéma Le Rio à Tunis.

En amont de sa sortie, encore sans date précise, une projection de presse se tiendra mardi prochain, dans la matinée, à la salle Taher Cheriaa de la Cinémathèque Tunisienne.

L’après-midi, à partir 15h, Céline Pozzi, cheffe de projet au laboratoire l’Immagine Ritrovata, sera en conversation avec le cinéaste Mohamed Challouf, co-fondateur et vice-président de l’association Ciné Sud Patrimoine qui a joué un rôle essentiel dans la restauration du film.

Cet évènement, organisé par HAKKA Distribution, sera une occasion unique de comprendre le processus de restauration du film et d’échanger sur les enjeux et perspectives actuels de la préservation du patrimoine cinématographique tunisien.

Ecrit et réalisé par Nouri Bouzid, L’Homme de cendres (Rih Es-Sed), un long métrage de fiction de 1 h 49 min, est sorti en 1986. Le film, une production tunisienne réalisées par Cinétéléfilms, a été coproduit par la Société Anonyme Tunisienne de Production et d’Expansion (SATPEC).

Ce film majeur, œuvre d’un cinéaste engagé, a fait l’objet d’une restauration minutieuse menée par la Cineteca di Bologna en partenariat avec la CINEMATEK de Bruxelles. Ces deux institutions majeures, membres de la Fédération internationale des archives du film (FIAF), ont unifié leurs efforts pour redonner vie à cette œuvre emblématique du cinéma tunisien.

La version restaurée de L’Homme de cendres a été présentée en première mondiale le 22 juin dernier, à Bologne, lors du 39e Festival Il Cinema Ritrovato, dans la section Cinemalibero.

Deux autres œuvres essentielles du cinéma tunisien, récemment restaurées, La Noce (1978) et Camera Arabe (1987), ont également fait leur première mondiale au même festival.

La restauration de L’Homme de Cendres et La Noce a été rendue possible grâce à une coopération fructueuse entre des producteurs tunisiens et plusieurs cinémathèques et centres d’archives européens, avec le soutien du ministère des Affaires Culturelles et l’Association Ciné-Sud Patrimoine.

Depuis plusieurs années, cette association œuvre à la sauvegarde, à la restauration et à la valorisation du patrimoine cinématographique tunisien, arabe et africain. Grâce à son réseau de collaboration avec des institutions prestigieuses comme la Cinematek de Bruxelles, la Cinemateca Portuguesa de Lisbonne, la Cinémathèque de Toulouse, la Cineteca di Bologna, de nombreuse œuvres emblématiques ont été restaurées, telles que Les Baliseurs du désert, Viva la Muerta, Les Dupes, Traversées, Camp de Thiaroye, L’ombre de la terre.

Plusieurs de ces films ont été projetés dans de grands festivals internationaux, comme ceux de Venise, Cannes, Bologne et Lyon, soulignant leur importance patrimoniale et leur résonnance universelle.

 

 

 

 

 

 

L’article Le film culte de Nouri Bouzid “L’Homme de Cendres” renaît grâce à une restauration internationale est apparu en premier sur WMC.

El Gouna 2025 – « Where the Wind Comes From » sacré Meilleur film de fiction arabe

Hier soir, lors de la cérémonie de clôture de la 8ᵉ édition du Festival international du film d’El Gouna, le film tunisien Where the Wind Comes From, réalisé par Amel Guellaty, a remporté l’Étoile d’El Gouna du Meilleur film de fiction arabe.

Cette récompense vient distinguer le premier long métrage de la réalisatrice tunisienne, produit par Asma Chiboub pour Yol Film (Tunisie) et Karim Aïtouna pour Haut les Mains Productions (France), en coproduction avec le Doha Film Institute (Qatar). Le film, d’une durée d’environ 100 minutes, est interprété par Eya Bellagha et Slim Baccar dans les rôles principaux.

Présenté pour la première fois en janvier 2025 au Festival de Sundance dans la section World Cinema Dramatic Competition, Where the Wind Comes From a ensuite figuré dans plusieurs festivals internationaux, notamment à Rotterdam et à La Valette, où il avait remporté le Golden Bee Award du meilleur long métrage ainsi que le prix de la meilleure interprétation féminine pour Eya Bellagha. Sa sélection à El Gouna, en compétition pour les films de fiction arabes, a confirmé la reconnaissance croissante du film sur la scène régionale.

Le récit suit deux jeunes Tunisiens, Alyssa, 19 ans, et Mehdi, 23 ans, qui quittent Tunis pour se rendre à Djerba afin de participer à un concours de dessin. Ce voyage devient pour eux une manière d’explorer leur rapport au monde, à la liberté et à leurs propres choix. Le film se déroule principalement sur les routes du sud tunisien et aborde, à travers ce déplacement, les aspirations et les contradictions d’une jeunesse tunisienne contemporaine.

Where the Wind Comes From se distingue par une approche réaliste, ancrée dans la société tunisienne d’aujourd’hui, tout en laissant place à des moments de respiration et de contemplation. Amel Guellaty, également scénariste du film, y prolonge les thématiques qu’elle avait amorcées dans ses courts métrages, autour du passage à l’âge adulte et du rapport entre la jeunesse et son environnement social.

Avec cette Étoile d’El Gouna, le film rejoint la liste des œuvres arabes primées par le festival depuis sa création, confirmant la présence du cinéma tunisien dans les principales manifestations de la région.

Neïla Driss

L’article El Gouna 2025 – « Where the Wind Comes From » sacré Meilleur film de fiction arabe est apparu en premier sur webdo.

El Gouna Film Festival 2025 : “Where the Wind Comes From” d’Amel Guellaty sacré meilleur film arabe de fiction

Le long métrage tunisien “Where the Wind Comes From”, signé Amel Guellaty au niveau du montage, du scénario et de la réalisation, a remporté le prix du meilleur film arabe de fiction dans la compétition des longs-métrages lors de la 8ème édition du Festival du film de El Gouna (GFF, 16-24 octobre 2025), dont le palmarès a été annoncé vendredi soir.

Premier long-métrage de la jeune cinéaste tunisienne Amel Guellaty, “Where the Wind Comes From” est un road movie poétique capturant l’élan de la jeunesse tunisienne d’aujourd’hui, en quête de chances et d’un avenir meilleur. En suivant les pas de Mehdi et Alyssa de Tunis jusqu’à Djerba, la réalisatrice raconte le parcours d’un frère et d’une sœur de cœur qui rêvent d’échapper à un quotidien sans horizon.

Alyssa, 19 ans, est une jeune femme rebelle et pleine de vie. A Tunis, elle jongle entre ses études, une mère souffrante et la garde de sa petite sœur. Elle rêve d’opportunités et d’un futur encore inaccessibles dans un pays corseté par le conservatisme et l’autoritarisme. Mehdi, son frère de cœur, semble plus réservé quant à ses ambitions. Il tente de s’insérer sur le marché de l’informatique, même si le dessin reste sa véritable passion. Lorsqu’Alyssa découvre un concours d’art offrant une résidence artistique en Allemagne, elle y voit une échappatoire. Elle va convaincre Mehdi d’y participer. Seul obstacle : le concours a lieu à Djerba, plus de 500 kilomètres au sud. Grâce à son audace, elle trouve le moyen de prendre la route. Ce film qui est une coproduction entre la Tunisie, la France et le Qatar, met en scène Eya Bellagha et Slim Baccar dans les rôles principaux d’Alyssa et Mehdi.

L’article El Gouna Film Festival 2025 : “Where the Wind Comes From” d’Amel Guellaty sacré meilleur film arabe de fiction est apparu en premier sur WMC.

Festival international du cinéma de la femme de Gaza : “The Voice of Hind Rajab”, de Kaouther Ben Hnia en ouverture

Huit films tunisiens figurent dans la sélection officielle de la 1ère édition du Festival international du cinéma de la femme de Gaza, qui se tiendra du 26 au 31 octobre 2025 à Deir el-Balah, dans la ville de Gaza.

La date choisie pour l’ouverture du festival coïncide avec la Journée nationale de la femme palestinienne, qui commémore la première conférence des femmes palestiniennes, tenue à Al Qods en 1929.

Organisé en partenariat avec le ministère de la Culture palestinien et plusieurs institutions arabes et étrangères, le festival présentera près de 80 films issus de 28 pays : Italie, France, Irak, Égypte, Maroc, Syrie, Liban, Algérie, Tunisie, Koweït, Suède, Sultanat d’Oman, Qatar, Jordanie, Canada, Soudan, Kenya, Yémen, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Allemagne, Belgique, Australie, Finlande, Danemark, Argentine, Iran et Palestine.

Il a été fondé par Ezzaldeen Shalh, cinéaste et docteur en cinéma, ancien président du Festival du film de Jérusalem et de l’Union internationale du cinéma arabe. L’artiste, qui a perdu sa maison et une partie de sa famille, vit désormais sous une tente.

La présidente d’honneur du festival est Monica Maurer, cinéaste et chercheuse qui œuvre depuis des décennies à la préservation de la mémoire visuelle palestinienne.

Le programme comprend des documentaires, des courts métrages et des longs métrages de fiction qui racontent la vie, les voix et les luttes des femmes.

Sept films tunisiens figurent dans les quatre sections compétitives, dont deux longs métrages : la fiction Pour Ilef, premier long métrage de Saber Baccouch, adaptation éponyme du roman du réalisateur et écrivain, et le documentaire Nadine d’Abdallah Yahia.

Dans la section des courts métrages figurent les fictions Mima de Dorra Sfar et Les Clés de l’absence d’Amine Mejri, ainsi que trois documentaires : Des femmes sur scène de Zeinab Bent Salah, Épouvantails de la zone rouge de Jaleleddine Faouzi et Ma mère de Najoua Kaslim (coproduction Tunisie–Suède).

Le film d’ouverture (hors compétition) sera The Voice of Hind Rajab (La Voix de Hind Rajab) de Kaouther Ben Hania, candidat de la Tunisie aux Oscars 2026. Ce drame puissant, mêlant fiction et documentaire, est un huis clos de 89 minutes inspiré de faits réels bouleversants. Il raconte l’histoire de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans piégée dans une voiture sous les bombardements à Gaza après avoir perdu sa famille.

Écrit et réalisé par Kaouther Ben Hania, The Voice of Hind Rajab est un docufiction lauréat du Lion d’argent (Grand Prix du Jury) et de six prix parallèles à la 82e Mostra de Venise, où il a fait sa première mondiale.

Cette coproduction tuniso-française a été saluée par la critique internationale comme « le film le plus puissant et le plus urgent du festival de cette année ». Des stars hollywoodiennes telles que Brad Pitt, Joaquin Phoenix et Rooney Mara en sont les producteurs exécutifs. Le film est porté par un casting palestinien composé d’Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et Saja Kilani.

La Voix de Hind Rajab sera projeté pour la première fois dans le monde arabe.

Les 80 œuvres sélectionnées constituent autant de fenêtres ouvertes sur le monde pour une population résiliente. Les projections se tiendront dans un espace à ciel ouvert transformé en salle de cinéma, accessible à des spectateurs de tous âges.

Présidé par la réalisatrice et scénariste française Céline Sciamma, le jury des films de fiction comprend le réalisateur marocain Mohamed El Younsi, l’actrice italienne Jasmine Trinca, l’écrivain-réalisateur palestinien Fajr Yacoub et l’actrice-metteuse en scène algérienne Moni Boualam.

La cinéaste palestinienne Annemarie Jacir, réalisatrice du film Palestine 36, en lice pour les Oscars 2026, préside le jury du documentaire, aux côtés du producteur bahreïnien Bassim Al Thawadi, de la productrice italienne Graziella Bildesheim (présidente du Réseau audiovisuel des femmes européennes), du réalisateur koweïtien Abdulaziz Al-Sayegh et de la monteuse cubaine Maricet Sancristobal.

« La Palestine traverse la période la plus difficile de son histoire, au milieu de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza… Des familles entières ont été rayées des registres d’état civil, des femmes et des enfants ont été pris pour cibles, et chaque victime porte sa propre histoire », indique le site du festival.

Le Festival international du cinéma de la femme de Gaza a été créé pour mettre en lumière les récits cinématographiques des expériences féminines.

Annoncé pour la première fois à Venise, le festival se tiendra grâce au soutien d’un large réseau d’associations de solidarité internationale.

L’article Festival international du cinéma de la femme de Gaza : “The Voice of Hind Rajab”, de Kaouther Ben Hnia en ouverture est apparu en premier sur WMC.

CIFF 2025 – Cairo Classics, Quand la mémoire du cinéma devient un acte de résistance culturelle

Après le succès rencontré par les deux précédentes éditions, le Festival international du film du Caire poursuit cette année encore son entreprise de sauvegarde et de transmission du patrimoine cinématographique mondial. En recréant la section Cairo Classics, le festival ne se contente pas d’honorer des chefs-d’œuvre anciens : il affirme la conviction que préserver la mémoire du cinéma est aussi un geste politique et artistique, une manière de rappeler que chaque film, restauré ou redécouvert, raconte l’histoire d’une époque, d’un regard et d’un pays.

Cette section, initiée pour replacer le cinéma égyptien et international dans une perspective patrimoniale, s’est rapidement imposée comme l’un des piliers du CIFF. Elle incarne l’idée d’un dialogue entre passé et présent : un espace où le spectateur d’aujourd’hui peut mesurer la force d’un art capable de traverser les décennies sans perdre de sa modernité. Le festival, fidèle à son ambition de préserver à la fois la mémoire du cinéma égyptien et celle du cinéma mondial, propose cette année une programmation éclectique, mêlant chefs-d’œuvre restaurés et redécouvertes inattendues.

Un dialogue entre continents et générations

La sélection Cairo Classics 2025 met en lumière cinq œuvres d’horizons très différents, réunies par un même souci de mémoire et d’humanité. Des États-Unis à la France, en passant par l’Irak, chaque film illustre une manière singulière de raconter l’homme dans son rapport au monde et à l’Histoire.

The Citizen (États-Unis, 2012) de Sam Kadi, propose une réflexion poignante sur l’identité et l’exil. L’histoire de ce jeune Arabe arrivé à New York le 10 septembre 2001, à la veille des attentats, prend aujourd’hui une résonance particulière. Sam Kadi y dépeint le parcours d’un homme que l’Histoire dépasse, prisonnier d’un système où la citoyenneté devient un privilège précaire. Restauré pour cette édition, le film retrouve la puissance émotionnelle de son propos initial : interroger le rêve américain à travers le regard de l’autre.

Autre regard sur l’humanité, The Elephant Man (États-Unis, 1980) de David Lynch reste un monument du cinéma moderne. Le festival présente une copie restaurée de ce chef-d’œuvre qui, sous son noir et blanc somptueux, raconte la dignité retrouvée d’un homme difforme exploité dans les foires victoriennes. À travers la figure bouleversante de John Merrick, Lynch questionne la cruauté d’une société fascinée par la monstruosité. En replaçant ce film dans la programmation du CIFF, les organisateurs rappellent combien la compassion et la différence constituent des thèmes universels, qui traversent toutes les cultures et toutes les époques.

Plus inattendu, Moi qui t’aimais/C’est Si Bon! (France, 2025) de Diane Kurys rejoint probablement la section en raison de son sujet : la passion tumultueuse entre Yves Montand et Simone Signoret, couple mythique du cinéma français. Inspiré de faits réels, le film se concentre sur leur relation et sur la dimension émotionnelle de cette histoire. Sa sélection dans Cairo Classics illustre la volonté du festival d’inclure, dans sa programmation patrimoniale, des œuvres récentes qui évoquent des figures ou des moments marquants de l’histoire du cinéma.

Autre rareté, Sa’eed Effendi (Irak, 1956) de Kamiran Hasni, considéré comme l’un des premiers grands films du cinéma irakien, sera projeté dans une copie restaurée. Situé dans le Bagdad des années 1950, le film dépeint avec justesse les tensions sociales et familiales d’un quartier populaire. À travers le conflit entre un instituteur et son voisin cordonnier, Hasni brosse un tableau sensible d’un monde où la dignité des classes modestes se heurte à la rigueur des traditions.

Enfin, le festival rend hommage une nouvelle fois à David Lynch avec The Short Films of David Lynch (États-Unis, 2002), compilation de courts métrages réalisés entre 1967 et 1995. Ces œuvres, souvent expérimentales, révèlent les obsessions esthétiques du cinéaste – la texture du son, la matière du rêve, l’angoisse du quotidien – et permettent de comprendre la genèse d’une œuvre majeure. Leur présentation au Caire, sous la forme d’un programme restauré et commenté par Lynch lui-même, offre une plongée fascinante dans l’univers mental d’un créateur qui a su transformer la marginalité en poésie visuelle.

Les classiques égyptiens : un miroir de l’histoire et de la société

La section Cairo Classics du CIFF 2025 consacre une place majeure au patrimoine égyptien, offrant un panorama exceptionnel du cinéma du pays, des années 1950 aux années 1970, mais incluant également des œuvres emblématiques des décennies suivantes. La sélection rend hommage à la richesse et à la diversité de la production égyptienne, allant des grands drames sociaux et familiaux aux réflexions historiques et artistiques, en passant par le cinéma d’introspection et de critique politique. Vingt-quatre films restaurés sont ainsi présentés, signés par les maîtres du cinéma égyptien tels que Youssef Chahine, Salah Abu Seif, Kamal El Sheikh, Hussein Kamal, Henry Barakat, Ezz El-Dine Zulficar, Hassan al-Imam ou Hossam El-Din Mostafa.

Parmi les œuvres emblématiques, Une Femme sur la route (Ezz El-Dine Zulficar, 1958) explore les tensions familiales et les conflits de loyauté dans un contexte social marqué par les inégalités et la rivalité fraternelle. Crime dans un quartier calme (Hossam El-Din Mostafa, 1967) place le spectateur dans une intrigue politique où l’engagement et le devoir personnel se confrontent aux événements tragiques de l’histoire. L’Impasse des Deux-Palais (Hassan al-Imam, 1964), première partie de la trilogie adaptée de Naguib Mahfouz, retrace la vie d’Ahmad Abd al-Jawad et de sa famille avant la Révolution de 1919, offrant une observation fine des rapports familiaux, sociaux et politiques de l’époque. Khan al-Khalili (Atef Salem, 1966) met en scène la vie quotidienne dans le célèbre quartier cairote, mêlant drame familial et tensions sociales.

La programmation inclut également des œuvres majeures de Youssef Chahine, offrant des perspectives différentes sur le rôle de l’artiste et de l’histoire. Alexandrie encore et toujours (1989) revient sur la situation du cinéma égyptien à la fin des années 1980, mêlant fiction et réalité à travers le regard du réalisateur et ses interactions avec les acteurs et les créateurs. L’émigré(1994), quant à lui, transpose le mythe biblique de Joseph dans l’Égypte ancienne, explorant des questions de foi, de savoir et de destinée humaine, tout en donnant une dimension épique et spirituelle à l’œuvre. Ces gens du Nil (1972) relie, de manière plus contemporaine, des trajectoires individuelles aux grands projets nationaux, ici le détournement du Nil, questionnant la relation entre idéal et progrès.

Les films de Salah Abu Seif témoignent de son engagement critique et social : Cairo 30 (1966), adaptation du roman de Mahfouz, expose la corruption et les compromis moraux d’une société en mutation, tandis que La Seconde Épouse (1967) dénonce l’oppression patriarcale dans les villages et les rapports de force liés aux héritages et aux traditions.Le Mendiant  (Hossam El-Din Mostafa, 1973) offre un portrait existentiel d’un homme confronté au vide moral et aux contradictions d’une société en crise. Des films comme L’Impossible (Hussein Kamal, 1965) ou Le Mirage (Anwar al-Shanawi, 1970) mettent en lumière l’articulation entre destin individuel et contraintes sociales, où les relations personnelles se heurtent aux conventions et à l’autorité familiale ou sociale.

D’autres œuvres interrogent le pouvoir et ses excès : Un soupçon de peur  (Hussein Kamal, 1969) dépeint une tyrannie villageoise qui devient allégorie d’un pouvoir oppressif, Crépuscule et Aurore  (Kamal El Sheikh, 1970) plonge dans les intrigues et les conflits de pouvoir à la veille de la Révolution, et Les Grives et l’Automne (Hossam El-Din Mostafa, 1967) illustre les désillusions personnelles après les bouleversements politiques.

Les classiques du réalisme et de l’humanisme égyptien sont également au programme : Le Péché (Henry Barakat, 1965) raconte la difficulté d’une jeune paysanne à protéger son enfant après une agression, exposant la pauvreté, la morale sociale et la condition des femmes ; La Lampe à huile  (Kamal Attia, 1968) confronte science moderne et croyances populaires dans le quartier de Sayyida Zainab ; Voie sans issue (Hossam El-Din Mostafa, 1964) et Les Assassins (Ashraf Fahmy, 1971) explorent la justice, la trahison et les choix moraux complexes. L’Homme qui a perdu son ombre  (Kamal El Sheikh, 1968) et Le Palais du désir (Hassan al-Imam, 1967) poursuivent la réflexion sur le destin, les héritages familiaux et la quête de liberté individuelle, tandis que Ma femme et le chien  (Said Marzouk, 1971),  Ma femme est PDG (Fatin Abdel Wahab, 1966) et Nuit et Barreaux  (Ashraf Fahmy, 1973) abordent des contextes plus intimes, sociaux ou symboliques, centrés sur les relations, la jalousie, la modernité et le désir de justice.

Le patrimoine comme horizon

Dans un monde où le cinéma est souvent soumis à la logique du flux et de l’oubli, la section Cairo Classics agit comme un contre-champ salutaire. Elle replace le film dans le temps long, celui de la mémoire et de la réévaluation. Chaque projection devient une conversation entre hier et aujourd’hui, un acte de résistance face à la disparition culturelle. Cette année, plus encore, le CIFF confirme que préserver le patrimoine, c’est aussi le faire vivre : en reliant David Lynch à Kamiran Hasni, Diane Kurys à Youssef Chahine, Sam Kadi à Salah Abu Seif, le festival tisse une cartographie du cinéma mondial où chaque œuvre, qu’elle vienne de Paris, Bagdad ou du Caire, raconte la même chose : le besoin universel de témoigner, d’aimer et de comprendre. Le passé, au Caire, n’est jamais figé : il respire, se projette, et éclaire notre présent.

C’est également dans cette perspective que le festival inscrit la question de la restauration numérique au cœur de ses Cairo Industry Days. Deux initiatives majeures y sont consacrées cette année :

D’abord, un panel intitulé Restaurer le patrimoine visuel du cinéma arabe, organisé en partenariat avec Coventry University. Ce rendez-vous met en lumière la restauration numérique comme un art autant qu’une mission culturelle : redonner vie à l’identité visuelle du cinéma arabe et préserver son héritage pour les générations futures. Les échanges porteront sur les techniques modernes de restauration, la coopération internationale et la transmission des savoirs. Seront notamment évoqués la restauration d’œuvres emblématiques comme Saeed Afandi, la formation des nouvelles générations et la nécessité d’équilibrer production contemporaine et sauvegarde des classiques.

Un atelier de formation sur la restauration numérique complète cette démarche. Dirigé par Mounir Al Mahmoud, Ossen El Sawaf et Idir Ben Slama, il offre une immersion dans les processus, outils et principes éthiques de la restauration numérique. De la numérisation des éléments originaux à la correction des défauts d’image et de son, en passant par la fidélité chromatique et la préservation de l’intégrité artistique, cet atelier illustre la volonté du CIFF de faire de la restauration un pilier durable de la renaissance visuelle du cinéma arabe.

Neïla Driss

L’article CIFF 2025 – Cairo Classics, Quand la mémoire du cinéma devient un acte de résistance culturelle est apparu en premier sur webdo.

RSIFF 2025 – Trésors du cinéma restauré

Depuis quelques années, les plus grands festivals de cinéma accordent une place croissante aux sections consacrées aux films restaurés et aux trésors du patrimoine mondial. À Cannes, Venise ou Berlin, ces programmations dites « Classics » ou « Treasures » sont devenues des rendez-vous incontournables : elles ne se limitent plus à la nostalgie, mais incarnent la continuité même du cinéma, sa mémoire vive. En redonnant vie à des œuvres oubliées ou fragilisées par le temps, elles rappellent que la préservation du patrimoine n’est pas seulement un acte de sauvegarde, mais aussi un geste de transmission. Montrer un film restauré, c’est offrir à de nouvelles générations la possibilité de voir — souvent pour la première fois sur grand écran — des images fondatrices, des voix et des émotions qui ont façonné l’histoire du septième art. C’est aussi replacer ces œuvres dans un présent qui, sans elles, perdrait une part essentielle de sa culture et de sa sensibilité.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit désormais le Festival international du film de la mer Rouge, dont la 5ᵉ édition se tiendra à Djeddah du 4 au 13 décembre 2025. En seulement quelques années, l’événement s’est imposé comme un acteur central dans la redécouverte et la valorisation du cinéma d’hier, en particulier dans le monde arabe. Sa section Treasures (Trésors), devenue emblématique, réunit cette année six films majeurs, arabes et internationaux, minutieusement restaurés, et proposera, pour la première fois en Arabie saoudite, une projection de films muets accompagnée en direct.

Pensé comme un hommage vibrant aux archives vivantes du septième art, le programme Treasures offre au public l’occasion rare de redécouvrir des œuvres devenues légendaires, sublimées par les restaurations les plus récentes. Faisal Baltyuor, directeur général de la Red Sea Film Foundation, en résume la philosophie : « Cette année, Treasures met en lumière de véritables légendes du cinéma, des moments et des performances devenus immortels, recréés pour les spectateurs saoudiens et internationaux. Chacun de ces films a marqué une étape importante lors de sa sortie initiale, et c’est un honneur particulier pour nous d’avoir contribué à la restauration de deux des œuvres les plus mémorables d’Oum Kalthoum, dans le cadre de notre engagement constant à offrir le meilleur du cinéma à l’Arabie saoudite. »

L’héritage d’Oum Kalthoum magnifié par la restauration

Parmi les joyaux de cette sélection figurent deux films légendaires du patrimoine égyptien, Aïda (1942) et Nashid al-Amal (Le Chant de l’Espoir, 1937), tous deux réalisés par Ahmed Badrakhan et portés par la voix et la présence inégalables d’Oum Kalthoum, véritable icône du monde arabe. Restaurés en 4K grâce à la collaboration entre la Red Sea Film Foundation et Egypt Media City, ces films seront projetés pour la première fois dans leurs nouvelles versions au festival.

Dans Aïda, Oum Kalthoum incarne la fille d’un modeste fermier, amoureuse de Sami, un jeune noble. Leur relation, condamnée par les barrières de classe, se heurte au refus du père de ce dernier, un pacha inflexible. Mais tout bascule lorsque celui-ci, assistant à une représentation musicale d’Aïda, est bouleversé par sa voix et finit par accepter leur union. Ce mélodrame romantique est aussi une réflexion sur la société égyptienne de l’époque, traversée par les tensions entre classes sociales et les aspirations individuelles.

Le Chant de l’Espoir explore, quant à lui, un dilemme plus intime et profondément féminin. Oum Kalthoum y interprète Amal, une jeune femme talentueuse, écartelée entre son amour et son ambition artistique. Contrainte de choisir entre sa carrière de chanteuse et les attentes d’une société patriarcale, Amal incarne le conflit douloureux entre devoir social et liberté personnelle. Derrière cette intrigue mélodramatique se dessine la figure d’une femme qui, dans la vie réelle comme à l’écran, n’a jamais cessé de défier les conventions pour imposer sa voix dans un monde dominé par les hommes.

RSIFF 2025 Treasures
Oum Kalthoum dans le film Le Chant de l’Espoir, 1937

Spellbound : Hitchcock et le pouvoir du rêve

Le programme met également à l’honneur un chef-d’œuvre du cinéma mondial : Spellbound (La Maison du Docteur Edwardes, 1945) d’Alfred Hitchcock, récemment restauré par Walt Disney Studios en association avec The Film Foundation, avec la participation de l’Academy Film Archive et le soutien de Martin Scorsese et Steven Spielberg. Ce thriller psychologique, produit par David O. Selznick, témoigne de la fascination du producteur pour la psychanalyse, sujet encore peu abordé à Hollywood dans les années 1940.

Sur le tournage, Selznick imposa même la présence de son propre psychanalyste en tant que conseiller, au grand dam du réalisateur. Le film est également célèbre pour la séquence onirique imaginée par Salvador Dalí, dont il ne subsiste que deux minutes dans la version finale, mais qui demeure un moment d’anthologie du cinéma surréaliste.

Porté par Ingrid Bergman et Gregory Peck, Spellbound explore la frontière trouble entre culpabilité et folie, raison et désir. Sa projection au Festival de la mer Rouge marquera la première présentation publique de cette restauration de 2024.

Le Grand Bleu : le souffle infini de Luc Besson

Autre moment fort du programme : Le Grand Bleu (The Big Blue, 1988) de Luc Besson, film culte franco-américain-italien qui fera ses débuts sur grand écran en Arabie saoudite.

Inspiré de la vie de champions d’apnée, le film raconte la rivalité fraternelle entre Jacques Mayol (Jean-Marc Barr) et Enzo Molinari (Jean Reno), deux amis d’enfance devenus plongeurs de légende. À leurs côtés, Rosanna Arquette incarne la ligne fragile entre l’amour terrestre et l’appel des profondeurs.
Réalisé à une époque où les effets spéciaux numériques n’existaient pas encore, Le Grand Bleu repose sur de véritables plongées, filmées avec une grâce et une intensité inégalées. La bande originale d’Éric Serra, aux accents planants, accompagne ces images subaquatiques d’une beauté hypnotique. Véritable phénomène populaire, le film est resté à l’affiche en France pendant un an, attirant près de dix millions de spectateurs.

Un hommage vibrant à l’âge du muet

L’édition 2025 offrira au public saoudien une expérience inédite : celle d’un programme intitulé Silent Film Spectacular, consacré à l’âge d’or du cinéma muet accompagné en direct. Pour cette grande première en Arabie saoudite, le célèbre pianiste britannique Neil Brand, référence mondiale de l’accompagnement musical des films muets, fera résonner sa musique en parfaite harmonie avec les images d’époque.

Ce spectacle réunira trois courts métrages burlesques signés Buster Keaton, Charlie Chaplin et Laurel & Hardy : The Immigrant, Liberty et One Week. Avec un pianiste et un batteur jouant en direct, le public retrouvera l’esprit des premières projections du début du XXᵉ siècle, lorsque chaque salle devenait un théâtre vivant. Un moment de grâce et de rires, à partager en famille, qui rappellera la puissance universelle du cinéma muet et son humour intemporel.

Umrao Jaan : la poésie de l’Inde restaurée

Enfin, le festival accueillera la projection exceptionnelle du film indien Umrao Jaan (1981) de Muzaffar Ali, restauré en 4K cette année par les Archives nationales du film de l’Inde dans le cadre du National Film Heritage Mission. Adapté du roman de Mirza Hadi Ruswa publié en 1899, Umrao Jaan Ada, ce drame somptueux raconte le destin d’une poétesse et courtisane de Lucknow au XIXᵉ siècle, interprétée par Rekha, dont la prestation reste l’une des plus marquantes du cinéma indien.

Porté par la musique envoûtante de Khayyam et les vers de Shahryar, le film recrée avec minutie l’élégance raffinée de la culture d’Awadh, à travers ses costumes, ses décors et ses chansons devenues mythiques. Œuvre d’auteur réalisée en marge du cinéma commercial, Umrao Jaan a acquis au fil du temps un statut culte, célébré pour sa sensualité, sa poésie et son regard mélancolique sur un monde disparu.
Sa projection au Festival de la mer Rouge sera aussi la première organisée hors d’Inde, confirmant la portée internationale du travail de restauration entrepris par les institutions cinématographiques indiennes.

En réconciliant mémoire et modernité, le programme Treasures du Red Sea International Film Festival 2025 invite à un voyage à travers les époques et les continents, un dialogue entre l’Orient et l’Occident, entre le silence et la musique, entre l’amour et la mer, la folie et la poésie.
Chaque film y devient un témoin vivant, restauré pour reprendre sa place dans la lumière, et rappeler que le cinéma, au-delà des langues et des frontières, demeure avant tout un art de la mémoire.

Neïla Driss

L’article RSIFF 2025 – Trésors du cinéma restauré est apparu en premier sur webdo.

RSIFF 2025 – Des courts métrages au cœur des réalités arabes

À l’approche de sa cinquième édition, le Festival international du film de la Mer Rouge (Red Sea International Film Festival, RSIFF) a levé le voile sur la sélection officielle de son programme Arab Shorts 2025, une section dédiée aux courts métrages arabes en compétition. Cette année, onze films venus d’Arabie saoudite, de Palestine, du Liban, d’Égypte, du Maroc, d’Irak et des Émirats arabes unis y concourront, révélant la vitalité et la pluralité des écritures cinématographiques arabes contemporaines. Ces œuvres seront projetées du 4 au 13 décembre 2025 dans le quartier historique d’Al-Balad, cœur battant de Djeddah, où les ruelles anciennes et les écrans éphémères se rencontrent pour célébrer un cinéma ancré dans la mémoire et tourné vers l’avenir.

Une mosaïque d’identités et de regards

Depuis sa création, le RSIFF a fait de la diversité des récits arabes l’un de ses piliers. L’édition 2025 ne déroge pas à cette ambition : le programme Arab Shorts réunit des cinéastes émergents dont les œuvres interrogent avec finesse les notions de mémoire, d’identité et d’appartenance. Ces films courts, souvent intimes mais toujours audacieux, abordent la complexité des sociétés arabes contemporaines en mêlant réalisme, poésie et introspection.

Le festival décrit cette sélection comme « une nouvelle vague de voix distinctives », incarnant à la fois la richesse culturelle du monde arabe et l’universalité des émotions humaines. Chacun des onze films choisis explore un territoire singulier : celui du corps, du deuil, de la foi, de la peur, de la transmission ou encore de la solitude, mais tous partagent une même volonté — celle de donner forme au tumulte intérieur d’une génération qui observe, questionne et se réinvente.

Les films sélectionnés

Coyotes, réalisé par Said Zagha (Palestine)
Dans un décor nocturne de Cisjordanie, un chirurgien palestinien rentre chez lui après une garde éprouvante. Mais ce trajet banal devient une traversée initiatique, où les frontières physiques et psychologiques se confondent. À travers ce huis clos mobile, Zagha filme la fatigue, la peur et la résistance du quotidien sous occupation, dans une tension feutrée où le silence pèse plus lourd que les mots.

Empty Lands, de Karim Eldin El Alfy (Égypte)
Un officier fidèle à l’État et son épouse emménagent dans une maison autrefois occupée par une famille déplacée. Les traces laissées par l’ancienne présence — notamment l’ombre d’une fille disparue — réveillent un malaise diffus. Le film s’impose comme une allégorie subtile sur la culpabilité et la mémoire, interrogeant ce qui reste quand la loyauté se heurte à l’injustice.

Quo vadis, Meryem!, d’Amine Zeriouh (Maroc)
Lorsqu’une femme rend visite à une amie mourante, elle décide de raviver un mariage usé par le silence. Mais cette tentative réveille d’anciennes blessures familiales. Zeriouh livre ici un portrait sensible et nuancé du couple, où les non-dits deviennent des personnages à part entière.

Umbilical Cord, d’Ahmed Hasan Ahmed (Émirats arabes unis)
À travers le parcours fiévreux d’un homme pressé par le temps et hanté par ses appels manqués, le film adopte la forme d’une odyssée poétique sur la peur et l’espoir. Le montage rythmique et la photographie épurée traduisent la tension intérieure d’une âme suspendue entre urgence et rédemption.

With the Wind, d’Inès Lehaire (Maroc)
Un vieux fleuriste décide de fermer boutique et de distribuer ses dernières fleurs, entamant ainsi un voyage mélancolique. Derrière la simplicité du geste se cache une méditation sur la perte, la transmission et la beauté des adieux. Lehaire signe un film délicat, empreint de douceur et de silence, où chaque bouquet devient offrande au temps qui passe.

Beyond the Mind, de Lanya Nooralddin (Irak)
L’histoire de Mekhak, un âne fidèle abandonné par sa famille, devient la métaphore bouleversante de la dévotion et du rejet. À travers cette fable minimaliste, la réalisatrice irakienne aborde la loyauté et la solitude avec une intensité tragique, faisant dialoguer l’humain et l’animal dans un même cri d’incompréhension.

Irtizaz, de Sara Balghonaim (Arabie saoudite)
Dans une société où le regard social demeure implacable, une jeune divorcée assiste à des funérailles où chaque geste devient compétition silencieuse. Par ce huis clos féminin, Balghonaim offre une critique acérée des rapports de genre et de classe, tout en révélant la force des non-dits dans les espaces sociaux saoudiens.

Opening Ceremony, de Hussain Almutlaq (Arabie saoudite)
Un enfant de neuf ans, choisi pour couper le ruban lors de l’inauguration d’un centre culturel, doit en parallèle remettre une enveloppe secrète pour sa mère. Entre innocence et devoir, le film capte ce moment où l’enfance bascule vers la conscience morale.

The Sea Remembers My Name, de Hussein Hossam (Égypte)
Après la noyade de son frère jumeau, un garçon endosse son identité pour regagner l’amour d’un père brisé. Hossam traite le thème du deuil avec une sobriété poignante, où la mer devient mémoire et miroir.

What If They Bomb Here Tonight?, de Samir Syriani (Liban)
Dans la pénombre d’une nuit menaçante, un couple libanais reste éveillé, partagé entre la peur du bombardement et l’impossible décision de fuir. Syriani filme cette tension avec une précision clinique, explorant la psyché d’un pays en attente permanente du pire.

She’s Swimming, de Liliane Rahal (Liban)
À la suite du décès de sa cousine dans un crash aérien, une cinéaste entreprend un voyage intérieur au contact de la nature. Par le prisme du deuil, Rahal évoque la renaissance et la continuité, dans un film contemplatif où la mer, encore, devient élément de guérison.

Un miroir du monde arabe contemporain

En réunissant ces onze récits, le Red Sea International Film Festival confirme son rôle de plateforme essentielle pour la jeune création arabe. Chaque film, par sa forme et son ton, témoigne d’un cinéma en mutation, libre de ses codes, souvent intime mais toujours politique. Qu’ils soient issus de Riyad, Ramallah, Beyrouth ou Casablanca, ces jeunes réalisateurs traduisent une même urgence : celle de raconter le réel, de dire l’indicible, de faire entendre des voix trop longtemps reléguées.

À travers ces courts métrages, le festival célèbre non seulement la diversité géographique et linguistique du monde arabe, mais aussi son souffle créatif, ancré dans les réalités locales tout en dialoguant avec le monde. À Djeddah, entre les pierres d’Al-Balad et les lumières du port, ces histoires courtes promettent de résonner longtemps, comme autant d’échos d’un cinéma en pleine renaissance.

Neïla Driss

L’article RSIFF 2025 – Des courts métrages au cœur des réalités arabes est apparu en premier sur webdo.

Le film Yunan remporte le Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens

Le long métrage Yunan du réalisateur américano-palestinien Ameer Fakher Eldin a remporté le Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens lors de la cérémonie organisée le 18 octobre au Festival international du film d’El Gouna. Ce prix, décerné par Promotion du Cinéma Européen (EFP) en partenariat avec le Centre du Cinéma Arabe (ACC), célèbre cette année sa septième édition et met en lumière le dialogue entre le cinéma européen et les regards critiques venus du monde arabe.

Réalisé par Ameer Fakher Eldin, Yunan est une coproduction ambitieuse réunissant l’Allemagne, le Canada, l’Italie, la Palestine, le Qatar, la Jordanie et l’Arabie saoudite. Le réalisateur, qui n’a pas pu assister à la cérémonie, a adressé un message vidéo émouvant dans lequel il a remercié le jury, l’ACC et l’EFP pour cette « belle reconnaissance ». « Voir Yunan aujourd’hui accueilli par les critiques arabes me touche profondément. D’une certaine manière, cela signifie peut-être que le film a enfin trouvé le chemin du retour », a-t-il déclaré.

La productrice, Dorothe Beinemeier (Red Balloon Film), a reçu le prix au nom du réalisateur. Dans son discours, elle a salué la sensibilité singulière d’Ameer Fakher Eldin : « Yunan, comme The Stranger, est un film lent, silencieux et mélancolique. Les histoires d’Ameer ne sont jamais bruyantes : elles se déploient avec subtilité et poésie, et vont droit au cœur. Ses films m’obligent à ralentir, à réfléchir, à digérer ce que je vois. Ils se transforment à chaque visionnage, révélant toujours une nouvelle couche, un autre angle. Ameer est un observateur brillant, un conteur d’une grande sagesse dans un corps de jeune homme. J’ai hâte de produire le troisième film de notre trilogie. »

Yunan remporte le Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens
La productrice, Dorothe Beinemeier (Red Balloon Film), a reçu le prix au nom du réalisateur.

Le film suit un homme arabe qui débarque sur une île isolée de la mer du Nord avec l’intention d’y mettre fin à ses jours. Mais sa rencontre avec la nature, la rudesse du climat et une communauté allemande marginalisée vient bouleverser sa décision. Peu à peu, ce voyage intérieur prend la forme d’une confrontation à la solitude, à la mémoire et au déracinement. Dans la beauté austère des paysages nordiques balayés par le vent, Yunan explore les thèmes de l’exil, du traumatisme et de la reconstruction, tout en questionnant le sentiment d’appartenance.

Fakher Eldin a expliqué avoir voulu « sonder le vide laissé lorsque la familiarité se dissout, quand le sentiment d’un foyer s’effondre et qu’il ne reste que le silence ». Cette méditation sur l’identité et la perte a été saluée dès sa présentation à la Berlinale, avant de remporter le Golden Firebird Award du Meilleur acteur (Georges Khabbaz) et celui de la Meilleure actrice (Hanna Schygulla) au Festival international du film de Hong Kong.

Produit par Dorothe Beinemeier (Red Balloon Film / Hambourg) en collaboration avec Microclimat Film (Canada) et Intramovies (Italie), Yunan a également bénéficié du soutien de Fresco Films, Metafora Productions et Tabi360. Les ventes internationales sont assurées par Intramovies, tandis que Mad Solutions gère les ventes pour la région MENA.

Créé en 2019 par la Promotion du Cinéma Européen (EFP) en partenariat avec le Centre du Cinéma Arabe (ACC), le Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens vise à renforcer la diversité des œuvres présentées dans la région et à susciter l’intérêt des distributeurs arabes pour les films européens d’exception. Cette initiative met aussi en avant le rôle essentiel des critiques arabes dans la construction d’un dialogue entre les cultures, à travers la mise en lumière de sensibilités et de regards variés sur le cinéma mondial.

Cette année encore, cent des critiques les plus influents du monde arabe ont pris part à la sélection et au vote final, avant l’annonce du lauréat à El Gouna. J’ai eu l’honneur, avec d’autres Tunisiens, de faire partie de ces critiques arabes, représentant la Tunisie au sein de ce prestigieux jury qui contribue à rapprocher les cinémas arabes et européens à travers la réflexion et l’échange.

Avec Yunan, Ameer Fakher Eldin confirme une voix singulière, empreinte de poésie et de profondeur, à la croisée de l’intime et du politique. Et le choix des critiques arabes résonne comme un signe fort : celui d’un cinéma européen capable de parler au cœur du monde arabe, par la fragilité des êtres, la quête d’un lieu intérieur, et la beauté silencieuse du doute.

Parmi les précédents films récompensés figurent God Exists, Her Name Is Petrunya de Teona Strugar Mitevska (2019), Undine de Christian Petzold (2020), 107 Mothers de Peter Kerekes (2021), EO de Jerzy Skolimowski (2022), Fallen Leaves de Aki Kaurismäki (2023) et Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof (2024). Le prix est soutenu par Creative Europe – MEDIA, le programme de l’Union européenne dédié à la culture et à l’audiovisuel.

Fondé en 2015 par MAD Solutions, le Centre du Cinéma Arabe (ACC) est une plateforme internationale de promotion du cinéma arabe, enregistrée à Berlin. À travers ses nombreuses activités — stands dans les marchés, sessions de networking, rencontres professionnelles, publications du Arab Cinema Magazine — l’ACC œuvre à la mise en relation des cinéastes arabes avec leurs homologues du monde entier, favorisant les coproductions, la distribution internationale et la visibilité du cinéma arabe dans les grands festivals.

Le Festival du Film d’El Gouna, créé en 2017, s’est quant à lui imposé comme un espace de dialogue et de découverte, dédié à la diversité des voix cinématographiques contemporaines. Ouvert aux cinéastes et aux publics du monde entier, il encourage la coopération et l’échange culturel, tout en accompagnant le développement de l’industrie cinématographique arabe à travers sa plateforme professionnelle CineGouna.

Neïla Driss

Lire sur le même sujet:

L’article Le film Yunan remporte le Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens est apparu en premier sur webdo.

Golden Globes® : un hommage exceptionnel au talent brésilien en 2026

Le Brésil sera au centre de l’attention du monde du cinéma et de la télévision en mars 2026. Les Golden Globes® viennent d’annoncer la tenue d’un événement inédit à Rio de Janeiro, organisé en partenariat avec Urland Ventures, qui célébrera le talent brésilien dans le cinéma et la télévision. Cette initiative s’inscrit dans la volonté des Golden Globes de reconnaître et de promouvoir les artistes internationaux tout en mettant en lumière les productions locales sur la scène mondiale.

Helen Hoehne, présidente des Golden Globes, a souligné l’importance de cette initiative : « Les Golden Globes ont une longue tradition de reconnaissance du talent international, et le Brésil a offert au monde certaines des voix, histoires et visions artistiques les plus extraordinaires. Nous sommes ravis de célébrer et de mettre en lumière ces artistes latino-américains exceptionnels. »

Cette annonce s’inscrit dans la stratégie d’expansion internationale des Golden Globes, qui multiplient depuis plusieurs années les initiatives au-delà d’Hollywood afin de célébrer la diversité des récits et des talents. En novembre 2024, l’organisation avait déjà marqué une étape importante en organisant une soirée au Caire, en marge du Festival international du film du Caire. Lors de cet événement, les acteurs égyptiens Hussein Fahmy et Yousra avaient été honorés et avaient reçu le Prix Omar Sharif, symbole du lien fort entre les Golden Globes et le monde arabe. Cette démarche illustrait déjà la volonté du comité de tisser des passerelles entre les grandes capitales culturelles du monde. Avec l’événement prévu à Rio de Janeiro, cette stratégie s’affirme et prend une nouvelle dimension, visant à rapprocher les talents régionaux de la scène mondiale.

La production de cet événement brésilien est confiée à Uri Singer, directeur général de Passage Pictures, et à l’entrepreneur du divertissement Orlando John. Singer a exprimé son enthousiasme : « Nous sommes reconnaissants de collaborer avec les Golden Globes et d’attirer l’attention du monde entier sur la force culturelle et artistique que le Brésil est devenu. L’histoire des Globes, qui valorise et soutient les artistes et créateurs internationaux, sera pleinement incarnée par l’énergie et le style uniques que seul le Brésil peut offrir. »

Si pour l’instant peu de détails ont été révélés, les organisateurs promettent des annonces supplémentaires au début de l’année 2026, laissant présager un événement riche en découvertes et en rencontres. Ce rendez-vous s’inscrit également dans le calendrier des Golden Globes, puisque la 83ᵉ cérémonie annuelle sera diffusée le dimanche 11 janvier 2026, de 20h à 23h (heure de l’Est), sur le réseau CBS et en streaming sur Paramount+ aux États-Unis. Les nominations seront révélées quelques semaines auparavant, le lundi 8 décembre 2025.

Les Golden Globes, surnommés « Hollywood’s Party of the Year® », demeurent le plus grand rendez-vous mondial célébrant l’excellence dans le cinéma et la télévision. Depuis sa création en 1944, cette cérémonie prestigieuse a su allier glamour et engagement : au cours des trente dernières années, elle a permis de reverser plus de 55 millions de dollars à des œuvres caritatives liées au divertissement, incluant des bourses d’études, des projets de restauration de films et des initiatives humanitaires. Une partie de ce financement soutient également des programmes diversifiés, menés en partenariat avec des associations, visant à améliorer l’accès à Hollywood pour les communautés sous-représentées.

Dick Clark Productions assure la production et l’organisation de la cérémonie, qui est suivie dans plus de 185 pays et territoires à travers le monde. À ce titre, l’événement brésilien s’inscrit comme une étape majeure dans la volonté des Golden Globes d’étendre leur influence et de célébrer le talent artistique dans toutes les régions du globe, tout en renforçant leur rôle historique dans la reconnaissance et le soutien aux artistes internationaux.

L’initiative de Rio de Janeiro illustre également la dimension culturelle et diplomatique du cinéma. En valorisant le Brésil, pays reconnu pour sa diversité artistique et son dynamisme culturel, les Golden Globes offrent une vitrine exceptionnelle à des créateurs qui ont rarement l’opportunité d’être mis en lumière sur une scène mondiale. Cette célébration du talent brésilien s’inscrit donc autant dans une perspective artistique que dans un projet de rayonnement culturel international, consolidant la réputation des Golden Globes comme catalyseur de découvertes et de reconnaissance pour les talents émergents et établis.

En résumé, l’événement prévu à Rio en mars 2026 ne sera pas seulement une cérémonie de remise de prix, mais un véritable hommage au cinéma et à la télévision brésiliens, un pont entre cultures et un symbole de l’engagement continu des Golden Globes envers la scène artistique mondiale. L’anticipation est déjà palpable, et les regards sont désormais tournés vers le Brésil, où la célébration du talent promet d’être à la hauteur de la réputation internationale de cette institution.

Neïla Driss

Lire sur le même sujet:

L’article Golden Globes® : un hommage exceptionnel au talent brésilien en 2026 est apparu en premier sur webdo.

CIFF 2025 – Une nouvelle affiche porteuse de paix et d’espérance

À l’approche de sa 46ᵉ édition, le Festival international du film du Caire (CIFF) a dévoilé une nouvelle affiche officielle, profondément symbolique, venue remplacer celle présentée quelques jours plus tôt lors de la conférence de presse du 12 octobre.

Ce changement intervient dans un contexte de bouleversements régionaux et internationaux, alors que se tenait au même moment le Sommet pour la paix de Charm el-Cheikh, présidé par le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants du monde entier. Le festival a estimé que l’affiche initialement présentée ne reflétait plus l’esprit de l’instant, et a souhaité proposer une image à la fois plus universelle et plus en phase avec la conjoncture actuelle.

Une affiche tournée vers la paix et la lumière

Le CIFF, fidèle à sa vocation culturelle et humaniste, a voulu faire de sa nouvelle affiche un symbole de résistance et d’espoir. En tant que plateforme qui voit dans le cinéma la conscience du monde, le festival a choisi d’exprimer, à travers cette image, les valeurs de paix, de lumière et de renouveau face à la guerre et à la destruction.

Au centre de la composition, une ouverture lumineuse traverse l’image comme un passage vers la liberté, guidant une colombe blanche qui s’élance vers l’horizon. Cette colombe, symbole universel de paix et de rédemption, incarne ici le rôle du cinéma comme voie d’élévation et de libération humaine.

Autour d’elle, la scène se déploie dans une palette de tons dorés et bronze, des dégradés lumineux s’étirant depuis les profondeurs vers la ligne d’horizon, rappelant un lever de soleil naissant des ténèbres. Des branches d’olivier encadrent l’image, évoquant la régénération du cycle de la vie, tandis que deux rubans cinématographiques enserrent la composition comme une mémoire commune, celle du septième art qui relie les êtres au-delà des frontières et des guerres.

Cette nouvelle affiche, véritable métaphore de la renaissance, célèbre la force du cinéma qui, tel un art surgissant des ruines, redonne voix à l’humanité. Tous les éléments convergent dans une même direction : celle d’un passage de l’ombre à la lumière, de la douleur à l’espérance.

Le président du festival, Hussein Fahmy, a résumé l’intention du visuel en une phrase :

« L’affiche incarne le cinéma comme une renaissance qui touche l’âme et rallume la lumière du monde. »

CIFF 2025 Affiche Poster

Une première version vite remplacée

Quelques jours auparavant, le festival avait présenté une première affiche conçue par l’artiste Ziad El Samahy (FP7 McCann Cairo). Elle montrait une jeune femme avançant vers la lumière, en référence au célèbre monument du sculpteur Mahmoud Mokhtar, La Renaissance de l’Égypte. Cette image, célébrant la créativité et la transmission du savoir, se voulait une métaphore du passage du noir et blanc vers la couleur, du passé vers l’avenir.

Mais face à l’évolution du contexte international, la direction du festival a préféré une affiche plus universelle et apaisée, centrée sur la paix et la solidarité humaine. La première, conçue comme une ode à la renaissance esthétique, a ainsi cédé la place à une image plus intemporelle, capable de parler au monde entier.

CIFF 2025 Affiche Poster

Un symbole fort pour une édition sous le signe de la résilience

À travers cette nouvelle affiche, le Festival international du film du Caire rappelle que le cinéma n’est pas seulement un art du regard, mais aussi un acte de résistance face à la peur et à la destruction. La colombe et l’olivier, symboles d’union et d’espérance, viennent rappeler que le cinéma reste un langage universel, celui du dialogue et de la paix retrouvée.

En ces temps où les ombres s’étendent, cette colombe blanche qui s’élève vers la lumière devient plus qu’un simple symbole graphique : elle incarne la mission même du festival, celle d’un cinéma porteur d’humanité, d’écoute et d’espérance.

Fondé en 1976, le festival demeure l’un des plus anciens et des plus prestigieux du monde arabe et du continent africain. Il reste à ce jour le seul festival de la région reconnu en catégorie “A” par la Fédération internationale des producteurs de films (FIAPF) à Paris. Organisé chaque année sous le patronage du ministère égyptien de la Culture, il perpétue un héritage cinématographique unique, mêlant mémoire, modernité et ouverture sur le monde.

Neïla Driss

Lire sur le même sujet:

L’article CIFF 2025 – Une nouvelle affiche porteuse de paix et d’espérance est apparu en premier sur webdo.

Tunis : L’Africa est de retour au centre-ville

Fermé depuis plusieurs années, n’ouvrant que ponctuellement, le cinéma Africa rouvre ses portes sous le nouveau nom Centre Africa des Arts et sera désormais dirigé par Ikram Azouz.

Cette salle qui fait partie de l’édifice de l’hôtel Africa a longtemps compté parmi les grands cinémas de la capitale. Reprise par Habib Belhédi, elle a continué à accueillir des projections surtout durant les Journées cinématographiques de Carthage.

L’Africa retrouve ainsi sa place dans le réseau des salles du Grand Tunis et s’ouvre désormais à tous les arts, essentiellement la musique et le théâtre. Et bien sûr le cinéma !

L’article Tunis : L’Africa est de retour au centre-ville est apparu en premier sur webdo.

CIFF 2025 – Une présence tunisienne marquante

La Tunisie s’impose cette année encore au Festival international du film du Caire (CIFF) avec une présence remarquée dans plusieurs sections, entre compétition, jury et espace professionnel. La 46e édition du festival, qui se déroule du 12 au 21 novembre 2025, offre une vitrine de choix au cinéma tunisien contemporain, porté par des cinéastes confirmés et de jeunes auteurs qui s’affirment sur la scène régionale et internationale.

La réalisatrice Leyla Bouzid figure parmi les membres du jury de la compétition internationale, la section la plus prestigieuse du festival. Révélée avec À peine j’ouvre les yeux (2015) et confirmée avec Une histoire d’amour et de désir (2021), elle représente une génération de cinéastes tunisiens dont le travail s’impose de plus en plus sur la scène mondiale.

CIFF 2025 Tunisiens Compétition Internationale Leyla Bouzid

En compétition internationale, la Tunisie est représentée par Exile de Mehdi Hmili (Tunisie, Luxembourg, France, Qatar, Arabie saoudite, 2025, 120 min). Le film suit Mohamed, ouvrier dans une aciérie blessé lors d’une explosion qui laisse un fragment de métal incrusté dans son crâne. Mis à l’écart de son travail, il sombre dans une quête de vengeance qui met à nu la corruption et l’injustice d’un système défaillant, tandis que son corps se détériore lentement. À travers ce récit, Mehdi Hmili explore la douleur, la marginalité et la lutte contre un environnement social oppressant.
Le cinéaste avait déjà participé au Festival International du Film du Caire en 2021 avec son film Streams, présenté dans la compétition Horizons du cinéma arabe.

CIFF 2025 Tunisiens 
Compétition Internationale

Dans la compétition Horizons du cinéma arabe, deux longs métrages tunisiens attirent également l’attention.

Le premier, Looking for Aida de Sarra Abidi (Tunisie, 2025, 89 min), se déroule dans un centre d’appels où Ayda voit sa vie bouleversée par le départ soudain d’un collègue qu’elle connaissait depuis des années. Entre regrets, désirs refoulés et désorientation, elle entreprend une réflexion sur le temps, l’amour et le sens de son existence. À travers ce portrait de femme en quête d’elle-même, Sarra Abidi signe un film sensible et introspectif.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe Tunisiens

Le second, Round 13 de Mohamed Ali Nahdi (Tunisie, 2025, 89 min), plonge dans l’univers d’un ancien champion de boxe, Kamel, qui a mis fin à sa carrière par amour pour sa femme Samia. Leur vie bascule lorsque leur fils Sabri se fracture le bras et se voit diagnostiquer une tumeur maligne. Entre douleur, courage et amour, le film met en scène une succession d’émotions et de choix déchirants, révélant la force de résilience d’une famille confrontée à l’épreuve.
Mohamed Ali Nahdi avait déjà participé au Cairo International Film Festival en 2019 avec son court métrage Fatum, sélectionné dans la compétition officielle.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe Tunisiens

En sélection officielle hors compétition, le film de clôture du festival est signé Kaouther Ben Hania : The Voice of Hind Rajab (Tunisie, France, 2025, 89 min). Inspiré d’une histoire réelle, le film revient sur le destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans coincée pendant des heures dans une voiture bombardée à Gaza, alors qu’elle tente d’appeler les secours. À travers ce récit mêlant documentaire et reconstitution, Kaouther Ben Hania interroge la mémoire, la responsabilité et la puissance des images face à la guerre.
The Voice of Hind Rajab a été choisi par la Tunisie pour représenter le pays à l’Oscar 2026 du Meilleur Film International.

CIFF 2025 La voix de Hind Rajab Kaouther Ben Hania

La Tunisie se distingue également dans la compétition des courts métrages. Deux films y sont présentés :

First the Blush Then the Habit de Mariam Al Farjani (Tunisie, Italie, 2025), où Layla, après un long périple, se retrouve dans la même ville qu’Ettore, un homme qui, des décennies plus tôt, avait fui la guerre. Leurs corps « non-morts » errent désormais chaque nuit à la recherche de nourriture, dans un conte de sang, de solitude et d’intimité, où les deux protagonistes refusent de rester prisonniers d’un passé qu’ils n’ont pas choisi.

CIFF 2025 Tunisiens

The Bird’s Placebo de Rami Jarboui (Tunisie, Qatar, Allemagne, 2025), raconte l’histoire de Yahya, un jeune homme en fauteuil roulant vivant dans un quartier marginalisé de la capitale tunisienne. Rêvant de traverser la Méditerranée, il voit sa trajectoire bouleversée par une rencontre étrange et transformatrice.

CIFF 2025 Tunisiens

Enfin, dans le cadre du Cairo Film Connection, organisé par les Cairo Industry Days, la réalisatrice Sarra El Abed présente son projet Goodbye Party (Tunisie, Canada). Ce projet, soutenu par plusieurs institutions, confirme la présence dynamique de la nouvelle génération de cinéastes tunisiens dans les espaces de coproduction et de développement international.

Entre films engagés, regards intimes et récits à portée universelle, la participation tunisienne au CIFF 2025 illustre la diversité d’un cinéma en constante évolution, qui continue de s’affirmer comme l’un des plus riches et des plus audacieux du monde arabe.

Neïla Driss

Lire sur le même sujet:

L’article CIFF 2025 – Une présence tunisienne marquante est apparu en premier sur webdo.

CIFF 2025 – Deux films tunisiens en compétition Horizons du cinéma arabe

Lors de la conférence de presse organisée pour présenter la 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), placée cette année sous le signe de l’humanité, Mohamed Nabil, responsable de la compétition « Horizons du cinéma arabe », a dévoilé la sélection des films et les membres du jury qui auront la lourde tâche de décerner les prix. Parmi les huit films en lice, deux productions tunisiennes, Looking for Aida de Sarra Abidi et Round 13 de Mohamed Ali Nahdi, marquent la présence du cinéma du pays au sein de cette compétition, aux côtés d’œuvres venues d’Égypte, du Liban, du Maroc, d’Irak et de France.

Mohamed Nabil a insisté sur la richesse et la diversité de cette sélection : tous les films présentés sont des premières, qu’elles soient mondiales ou limitées à la région MENA, et chacun explore des thèmes variés, parfois intimes, parfois sociaux, toujours avec une approche artistique singulière. « Je tiens à remercier tous les cinéastes arabes, qui malgré les difficultés, continuent de créer et de faire des films, apportant leur vision et leur voix uniques », a-t-il déclaré.

La moitié des films sont réalisés par des femmes, une proportion qui illustre la place croissante des réalisatrices dans le paysage cinématographique arabe.

Le jury de la compétition « Horizons du cinéma arabe » réunit trois professionnels du cinéma : Karim Aïtouna, producteur marocain reconnu pour son soutien à la production indépendante ; Nadia Dresti, membre du conseil du Festival de Locarno en Suisse ; et Abdelsalam Moussa, directeur de la photographie égyptien. Ensemble, ils auront la responsabilité de juger des œuvres très diverses, tant par la forme que par les sujets, et d’attribuer les prix selon leur appréciation artistique.

La compétition propose une palette de récits et de styles qui reflète la vitalité du cinéma arabe contemporain. Ainsi, Azza de Stefanie Brockhaus (Allemagne | 2025 | 89 min) suit le parcours d’une enseignante de conduite pour femmes en Arabie saoudite, contrainte de jongler entre sa passion pour son métier et la nécessité de subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Pour s’échapper de ses difficultés quotidiennes et se libérer d’un passé douloureux, Azza décide de partir pour un road trip dans le désert, une aventure qui devient à la fois un voyage physique et une quête de liberté personnelle.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

En Égypte, Complaint No. 713317 de Yasser Shafiey (2025 | 76 min) s’ouvre sur un incident banal : un réfrigérateur en panne. Un couple de soixante ans, menant une vie tranquille, tente simplement de le faire réparer. Mais la réparation se transforme en un labyrinthe d’appels, de retards, de promesses non tenues, de pots-de-vin et de silences, révélant la fragilité de la dignité humaine face à un système administratif oppressant. Ce récit, à la fois simple et poignant, met en lumière les luttes quotidiennes que peuvent traverser les individus, tout en dévoilant l’absurdité et la rigidité de certaines structures sociales.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Du Liban, Dead Dog de Sarah Francis (2025 | 92 min) explore les méandres d’un mariage éloigné. Walid et Aida se retrouvent après de nombreuses années passées à l’étranger pour Walid. La réalisatrice, dans une construction narrative minutieuse, dévoile peu à peu les secrets et tensions enfouis depuis longtemps. Chaque geste, chaque silence, chaque regard devient une pièce du puzzle d’un mariage qui tente de se reconstruire, révélant les blessures et les non-dits qui ont façonné leur histoire commune.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

La quête du passé et de la mémoire prend une dimension intime et universelle dans Flana de Zahraa Ghandour (Irak, France, Qatar | 2025 | 85 min). Le film suit une réalisatrice qui tente de comprendre son enfance, de retrouver une amie disparue et de donner voix aux filles oubliées d’Irak. La narration se déploie dans un mélange d’investigation personnelle et de confrontation avec l’histoire collective, révélant la fragilité et la force des souvenirs et des identités que le temps tend à effacer.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Au Maroc, Goundafa, The Cursed Song d’Ali Benjelloun (2025 | 96 min) plonge le spectateur dans la vie d’un village du Haut Atlas. Trois jeunes hommes, Said, Brahim et Omar, rêvent de succès musical, tandis que Fadma et les autres femmes du village travaillent la terre en chantant. L’arrivée d’un imam conservateur bouleverse progressivement le quotidien : il impose des restrictions, incite certains à renier leur identité amazighe et provoque des tensions au sein de la communauté. Le film explore avec sensibilité la collision entre traditions, ambitions personnelles et changements sociaux.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Looking for Aida de Sarra Abidi (Tunisie | 2025 | 89 min) raconte le bouleversement provoqué par le départ inattendu d’un collègue de longue date dans le centre d’appels où travaille Ayda. Ses sentiments longtemps tus pour lui, combinés à une série d’événements imprévus, la poussent à interroger sa vie, son rapport au temps, à son environnement et à elle-même, dans un récit à la fois introspectif et sensible.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Pasha’s Girls de Mohamed Al Adl (Égypte | 2025 | 98 min) mêle drame et tension sociale. Après un attentat terroriste, Nadia, esthéticienne, est retrouvée morte. Nour El Basha et son équipe tentent de dissimuler le suicide apparent pour préserver leur image. En préparant le corps et en recherchant un permis d’inhumation illégal, les employés confrontent les vérités sur eux-mêmes et sur leur relation avec Nadia, offrant au spectateur un portrait complexe et nuancé des réactions humaines face à la tragédie et au poids des responsabilités sociales.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Round 13 de Mohamed Ali Nahdi (Tunisie | 2025 | 89 min) suit Kamel, ancien champion de boxe ayant mis fin à sa carrière par amour pour sa femme Samia. La vie de la famille bascule lorsque leur fils Sabri se fracture le bras et reçoit un diagnostic de tumeur maligne, entraînant les personnages dans une succession d’émotions, de questionnements et de choix difficiles.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Cette édition du CIFF, à travers la compétition « Horizons du cinéma arabe », met en lumière la diversité, la créativité et la résilience du cinéma arabe. Chacun des films présentés offre un regard singulier sur la réalité contemporaine, les luttes personnelles et sociales, et la manière dont les cinéastes arabes continuent, année après année, à renouveler les formes narratives tout en faisant entendre leur voix sur la scène internationale.

Neïla Driss

Lire sur le même sujet:

L’article CIFF 2025 – Deux films tunisiens en compétition Horizons du cinéma arabe est apparu en premier sur webdo.

❌