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Tunisie – Maroc : Un clin d’œil de Kais Saïed pour le dégel des relations ?

Lors de sa dernière rencontre avec le ministre de l’Agriculture, Kaïs Saïed a glissé une phrase qui n’est pas passée inaperçue. Sans citer explicitement le Maroc, le président tunisien a dénoncé « l’exclusion injustifiée d’un pays frère » dans une récente réunion régionale. Un clin d’œil diplomatique clair à Rabat, dans un contexte où les relations entre les deux pays restent gelées depuis plus de deux ans.

Lire aussi: Dattes tunisiennes : Sans le nommer, Kaïs Saïed fustige l’exclusion du Maroc

Ce geste, discret mais calculé, intervient alors que la diplomatie tunisienne tente de se repositionner dans une région marquée par des recompositions rapides et des tensions persistantes. Faut-il y voir une volonté de réchauffement ? Ou simplement un message codé adressé à plusieurs acteurs à la fois, notamment à Alger, allié stratégique de Tunis et rival du Maroc ? Ce message va-t-il etre intercepté par Rabat ?

Depuis 2022, la brouille entre Tunis et Rabat s’était envenimée après la participation du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à la conférence TICAD 8 à Tunis. Rabat avait aussitôt rappelé son ambassadeur, jugeant cet accueil comme une « atteinte à la neutralité de la Tunisie dans le dossier du Sahara occidental ». De son côté, Carthage avait défendu une « position équilibrée », rappelant que Ghali avait été invité par l’Union africaine, non par la Tunisie.

Depuis, les échanges officiels se sont raréfiés. Le commerce bilatéral, déjà modeste, n’a pas connu de progrès, et les canaux diplomatiques sont restés au point mort. Pourtant, les deux pays partagent bien des défis communs — économiques, migratoires et sécuritaires — qui plaident en faveur d’une relance du dialogue.

Le geste de Saïed pourrait donc être perçu comme une ouverture, voire une tentative de décrispation. Mais tout dépendra de la réaction de Rabat. Si le Maroc y voit une main tendue sincère, la normalisation pourrait reprendre timidement. Dans le cas contraire, ce message restera une simple déclaration de principe, un signe de plus que les équilibres maghrébins demeurent fragiles.

À l’heure où les alliances régionales se redessinent, un apaisement entre Tunis et Rabat serait plus qu’un symbole : ce serait une bouffée d’oxygène pour un Maghreb trop souvent fragmenté.

Lire aussi: La Tunisie cherche-t-elle à renouer le dialogue avec le Maroc ?

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Augmentations salariales : Le gouvernement va-t-il snober l’UGTT et l’UTICA ?

L’annonce contenue dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 a surpris plus d’un : des augmentations de salaires et une revalorisation des pensions y sont prévues pour la période 2026-2028. Fait inhabituel : ces dispositions apparaissent sans qu’un accord social préalable n’ait été officiellement conclu avec l’UGTT, partenaire traditionnel des négociations salariales.

Selon les premières versions du PLF 2026, le gouvernement prévoit une montée de la masse salariale, estimée par certains experts à près de 10 % pour l’année 2026. Le texte mentionne des augmentations dont les montants seraient fixés par décret présidentiel ultérieur, sans préciser le calendrier d’application.

Or, en Tunisie, ces mesures relèvent historiquement du dialogue social tripartite entre le gouvernement, l’UGTT et l’Union Tunisienne de l’Industrie (UTICA). En les intégrant directement dans la loi de finances, l’exécutif semble envoyer un double message : assurer une certaine paix sociale… mais sans passer par la table de négociation syndicale habituelle.

En effet, traditionnellement, l’UGTT négocie les augmentations dans la fonction publique et les secteurs publics à travers des rounds de discussion, protocoles d’accord et signatures officielles. Désormais, le gouvernement introduit les hausses salariales dans le cadre budgétaire, comme une politique d’État, sans mention de concertation avec les acteurs sociaux.

UGTT et UTICA mises à l’écart ?

Face à une nette tension avec le gouvernement, L’UGTT acceptera-t-elle cette nouvelle méthode ? Exigera-t-elle l’ouverture de négociations parallèles ? Le gouvernement, lui, prend le risque d’ouvrir un précédent : inscrire des hausses salariales dans la loi sans passer par l’accord syndical pourrait redéfinir, durablement, le cadre du dialogue social tunisien.

Certains observateurs voient là une tentative de reprendre la main sur le dossier social, en contournant le pouvoir de blocage ou de pression des parties syndiclaes. D’autres y lisent une volonté de calmer les tensions sociales en anticipant les revendications.

Or, le PLF 2026 ne se limite pas à l’annonce d’augmentations. Il prévoit aussi plus de 23 000 recrutements dans la fonction publique et l’intégration de contractuels. Autant de mesures qui peuvent être interprétées comme un renforcement du role social au détriment de l’encouragement de l’initative économique.

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Lundi, 14h00 : La FTF invente la « fête populaire »… sans peuple

Ah, la Fédération Tunisienne de Football et son sens inégalé du timing ! Toujours là où on ne l’attend pas, surtout quand il s’agit de faire simple et efficace. Cette fois, elle a trouvé la formule magique pour « remplir » le stade Hamadi Agrebi : entrée gratuite pour les femmes et les enfants ! Généreux, n’est-ce pas ? Une offre irrésistible… pour un match programmé à 14h00 un lundi, autrement dit en plein milieu des cours et des heures de travail.

On imagine déjà la scène : des mamans lâchant tout à midi pour courir jusqu’à Radès, sandwichs dans une main, enfants dans l’autre, sous un soleil de plomb, juste pour applaudir une Tunisie déjà qualifiée. Une Tunisie qui, rappelons-le, joue un match « sans enjeu », mais « important pour le classement FIFA » – ce grand concept qui passionne surtout les algorithmes et très peu les supporters.

Quant aux enfants, ils auront un joli souvenir à raconter à leurs professeurs : « Désolé madame, j’ai séché les maths pour soutenir les Aigles de Carthage. » Une belle leçon de civisme sportif, offerte par la FTF. Peut-être que le ministère de l’Éducation pourrait suivre l’exemple et instaurer le « lundi foot » : congé national à chaque match ?

Le pire, c’est qu’on devine la justification : « Nous voulons créer une ambiance familiale et populaire. » Sauf que pour créer une ambiance, encore faut-il que le public puisse venir. À 14h00, le seul public réellement disponible, c’est le personnel du stade et quelques pigeons.

Alors oui, l’intention est belle sur le papier. Mais sur le terrain du bon sens, c’est un carton rouge direct. Peut-être que la prochaine fois, la FTF offrira des billets gratuits… à minuit, pour « éviter les embouteillages ».

En attendant, saluons cette initiative d’un modernisme rare : la fête du foot sans spectateurs, le plein tarif du vide. Bravo la Fédé, encore un dribble réussi… sur la logique.

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Gaza : Des milliers en route, des plaies à jamais ouvertes !

Aprèsdeux ans de combats acharnés, le nord de Gaza connaît enfin un retour à la vie quotidienne. Des images saisissantes montrent des familles palestiniennes regagnant leurs quartiers, souvent détruits, dans un mélange d’émotion et de résilience. Les rues marquées par les bombardements reprennent progressivement des airs de vie, alors que les habitants s’efforceront de reconstruire leur quotidien.

Ces clichés, diffusés sur les réseaux sociaux et dans les médias internationaux, témoignent de la douleur laissée par la guerre mais aussi de la force de la population palestinienne.

Des enfants jouent à nouveau sur des terrains partiellement effondrés, tandis que des familles observent les décombres et tentent de restaurer ce qui peut l’être. Chaque geste traduit une volonté de ne pas laisser la violence briser leur vie et leur communauté.

Pour beaucoup, ce retour est aussi un moment de retrouvailles, entre voisins et proches séparés par le conflit. Les organisations humanitaires présentes sur place appellent cependant à la prudence, rappelant que l’ampleur des destructions nécessite un soutien durable pour permettre la reconstruction et éviter une nouvelle crise humanitaire.

Gaza va se relever peu à peu, mais les images de ce retour rappellent que la fin de la guerre n’efface pas les cicatrices laissées sur les habitants et leur territoire. Elles sont à la fois un témoignage de la souffrance subie et un symbole d’espoir pour un avenir plus stable.

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7 octobre, deux ans après : La mémoire et les ruines

Deux ans après le 7 octobre 2023, la plaie reste béante. Ce jour-là, le monde s’est réveillé sous le choc d’une explosion de violence – celle d’un peuple enfermé depuis près de deux décennies dans une bande de terre assiégée, affamée, bombardée. Pour beaucoup de Palestiniens, ce jour n’a pas marqué le début d’une guerre, mais la continuité d’une occupation qui dure depuis 1948.

Les images du 7 octobre ont fait le tour du monde. Mais rarement a-t-on replacé cet événement dans son contexte : le blocus de Gaza depuis 2007, les bombardements récurrents, le désespoir d’une population privée d’eau, d’électricité, de liberté. Ce qui a été décrit comme une « attaque surprise » fut, pour Gaza, l’explosion d’une colère longtemps étouffée.

Depuis, la riposte israélienne a pris la forme d’une guerre d’anéantissement : plus de 60 000 morts à Gaza selon les organisations humanitaires, des quartiers rasés, des hôpitaux détruits, des enfants amputés ou orphelins. Deux ans plus tard, Gaza n’est plus qu’un champ de ruines – mais aussi un symbole de résistance.

Dans les discours officiels, on parle souvent des otages israéliens encore retenus. Mais les vrais otages, ce sont les 2,3 millions de Palestiniens enfermés depuis des années derrière les murs du blocus, collectivement punis. Des milliers de civils ont été arrêtés, détenus sans procès en Cisjordanie, torturés ou déplacés. Des enfants ont grandi sans connaître un seul jour de paix. Le mot « humanité » s’est dilué dans le vacarme des bombes.

Deux ans plus tard, la communauté internationale reste divisée, impuissante ou complice. Les appels à la trêve, à la protection des civils, aux enquêtes indépendantes n’ont pas empêché la poursuite des opérations israéliennes. Les États-Unis continuent de fournir des armes, tandis que l’Europe se débat entre sa culpabilité historique et son incapacité à défendre le droit international.

En deux ans, la bataille médiatique s’est intensifiée : entre les chaînes occidentales qui reprennent la narration israélienne et les plateformes indépendantes qui documentent les massacres à Gaza, la vérité se déchire entre les versions. Mais une chose demeure incontestable : le peuple palestinien paie le prix le plus lourd, et ce depuis bien avant octobre 2023.

Deux ans après, Gaza n’a pas plié. Malgré la faim, les blessures, les ruines, des enfants vont à l’école sous des tentes, des médecins opèrent sans électricité, des familles reconstruisent pierre après pierre. Cette ténacité, ce refus de disparaître, est le cœur battant de la cause palestinienne.

Et face à l’indifférence du monde, ce peuple nous rappelle une vérité simple : on peut tuer les corps, pas la dignité.

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Hammam Chott : 40 ans après, Israël frappait la Tunisie et l’impunité persiste

Le 1er octobre 1985, l’aviation israélienne lançait un raid aérien contre le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott, en banlieue sud de Tunis. L’opération, menée en pleine visite du chef de l’OLP, Yasser Arafat, visait à frapper un symbole de la résistance palestinienne loin du territoire israélien.

Le bombardement fit 68 victimes, dont 50 Palestiniens et 18 Tunisiens, et détruisit le siège de l’OLP ainsi que plusieurs infrastructures civiles. L’attaque choqua la Tunisie et la communauté internationale : jamais un État souverain n’avait été frappé de la sorte sur son sol sans déclaration de guerre préalable.

La Tunisie porta plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, qui adopta une résolution condamnant le raid, sans toutefois nommer Israël ni imposer de sanctions concrètes. L’affaire resta sans justice véritable et est restée dans les mémoires comme un symbole de l’impunité internationale face aux agressions ciblées.

Quarante ans plus tard, cet épisode résonne avec les menaces contemporaines sur la flottille pour Gaza, prise pour cible par des drones israéliens dans le port de Sidi Bou Saïd. Les parallèles sont troublants : à chaque fois, des initiatives humanitaires ou des symboles palestiniens sont frappés, et l’absence de réelles sanctions internationales persiste.

Rappeler Hammam Chott aujourd’hui, c’est rappeler la vulnérabilité des civils face aux frappes ciblées et l’impunité dont jouissent certains États ou entités face au droit international.

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Édito – Les fantômes de l’ancien régime ne cessent de hanter la Tunisie

L’arrestation en France de Halima Ben Ali, fille cadette de l’ancien président, sur demande des autorités tunisiennes, remet sur le devant de la scène une question que la Tunisie n’a jamais vraiment tranchée : celle de sa mémoire politique. Quinze ans après la chute du régime autoritaire de Zine El-Abidine Ben Ali, pourquoi ses fantômes continuent-ils d’occuper une place aussi pesante dans l’actualité ?

La justice transitionnelle, censée permettre à la société tunisienne de solder le passé, semble n’avoir été qu’une parenthèse inachevée. Institutions fragiles, querelles partisanes et calculs politiques ont vidé le processus de sa substance. Résultat : ni justice rendue aux victimes, ni véritable réconciliation nationale. L’ancien régime n’a pas été digéré, il a simplement été relégué dans un angle mort, prêt à resurgir à la faveur de chaque épisode judiciaire ou médiatique.

L’affaire Halima Ben Ali illustre cette persistance. Loin d’être un simple fait divers, elle révèle l’incapacité du pays à tourner la page. Chaque convocation, chaque arrestation, chaque procédure déclenche les mêmes débats, les mêmes clivages, comme si la Tunisie restait prisonnière d’un passé mal réglé. Cette incapacité à clore le dossier Ben Ali empêche de projeter l’avenir : comment reconstruire un État de droit solide quand l’ombre d’un régime déchu continue de planer sur la justice et la politique ?

Il ne s’agit pas de réclamer l’oubli, encore moins l’impunité. Mais il s’agit de s’interroger : pourquoi la Tunisie n’a-t-elle pas réussi à transformer le « plus jamais ça » de 2011 en un socle de mémoire collective partagée ?

En vérité, l’échec de la justice transitionnelle est aussi un échec politique. Faute d’un projet clair, les gouvernants successifs ont préféré instrumentaliser le dossier du passé à des fins de légitimation ou de diversion. On convoque le spectre Ben Ali quand il s’agit de se donner une posture morale, mais on évite soigneusement de bâtir une véritable politique de mémoire.

L’affaire Halima Ben Ali (qui avait seulement 17 ans lorsqu’elle a quitté le pays en 2011) devrait être un rappel. Non pas celui d’un feuilleton judiciaire qui s’ajoute aux innombrables dossiers en suspens, mais celui d’une responsabilité collective : faire enfin face à l’histoire, pour libérer l’avenir. Car tant que les fantômes de l’ancien régime continueront de hanter la Tunisie, le pays restera incapable d’écrire un nouveau chapitre.

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Tunisie : La prière sur le terrain de basket rallume la bataille autour de l’école

La récente affaire du lycée Mohamed Boudhina, à Hammamet – des élèves priant sur le terrain de basket – a réactivé un débat déjà ancien en Tunisie : faut-il autoriser les prières dans les établissements scolaires ? Entre la neutralité de l’école, la liberté de culte, les usages politiques et le rôle de l’éducation, les lignes de fracture réapparaissent avec acuité.

À Hammamet, des lycéens ont prié collectivement sur le terrain de basket, défiant la direction et brandissant le slogan : « On ne peut pas obéir à une créature et désobéir au Créateur ». Les images, devenues virales, ont aussitôt transformé un incident local en nouvelle querelle nationale sur la place du religieux dans l’école.

Mais il serait dangereux de réduire l’éducation tunisienne à ce théâtre d’affrontements identitaires. L’école est d’abord un espace de savoir, de liberté et d’émancipation. Elle ne doit pas devenir un champ de bataille idéologique, où les adolescents se retrouvent instrumentalisés par des logiques qui les dépassent.

La Constitution garantit la liberté de culte, mais aussi la neutralité des lieux publics. Ce double principe impose une règle simple : chacun doit pouvoir croire, prier ou ne pas prier — mais l’école doit rester neutre, protégée de toute forme de pression, qu’elle soit religieuse, politique ou idéologique. Laisser se développer des pratiques collectives visibles, sous l’œil des caméras et au détriment du cadre éducatif, revient à miner l’autorité de l’institution scolaire et à fragiliser l’égalité entre élèves.

Il y a une hypocrisie à invoquer la liberté religieuse tout en niant celle des autres : qu’en est-il de ceux qui ne veulent pas participer à ces démonstrations, mais qui subissent la pression du groupe ? L’école n’est pas une mosquée, pas plus qu’elle n’est une salle de meeting. Elle doit être un sanctuaire pour l’esprit critique, pas un terrain de surenchère.

À l’heure où la Tunisie peine à redresser ses résultats scolaires et à préparer ses jeunes aux défis de demain — science, technologie, climat, citoyenneté — se focaliser sur des tapis de prière au milieu d’un lycée est un luxe qu’elle ne peut plus s’offrir.

Le débat est révélateur : certains veulent faire de l’école un miroir des clivages religieux, d’autres un espace d’unité et de savoir. Il est temps que l’État tranche, clairement, pour rappeler que la mission de l’école n’est ni d’encadrer des rites, ni de nourrir des polémiques, mais de former des citoyens libres et éclairés.

Défendre la neutralité de l’école, ce n’est pas être contre la foi. C’est protéger le droit de chaque élève, croyant ou non, d’apprendre dans un espace serein, à l’abri des pressions.

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Édito : Gaza, le réveil trop tardif de l’Europe

Soixante mille morts. Vingt mille enfants. Deux cent quarante-huit journalistes assassinés. Combien fallait-il encore de victimes pour que Bruxelles sorte enfin de son mutisme ?

Il aura fallu plus de 700 jours de massacres pour que le Parlement européen adopte sa première résolution sur Gaza.

Le contraste avec l’Ukraine est saisissant. En quelques mois, l’Union européenne avait adopté plus d’une trentaine de résolutions et dix-huit trains de sanctions contre la Russie de Poutine. Face au gouvernement de Netanyahou, accusé de crimes de guerre et de violations massives du droit international, c’était le silence. Deux poids, deux mesures devenus insupportables. Comme l’a rappelé Manon Aubry, députée européenne de la Gauche, il a fallu deux ans de génocide pour que l’UE accepte d’ouvrir les yeux.

La résolution adoptée constitue une première brèche. Elle appelle à sanctionner des colons et des ministres du gouvernement israélien, à appliquer les mandats de la Cour pénale internationale, à enquêter sur l’assassinat de 248 journalistes et à suspendre les financements militaires européens. Cette avancée n’est pas le fruit d’un sursaut moral des institutions, mais celui de l’immense mobilisation populaire à travers l’Europe, relayée par quelques forces politiques au Parlement.

Mais ce premier pas reste très loin du compte. L’Union européenne refuse toujours de reconnaître le génocide, n’impose aucun embargo sur les armes et se limite à une suspension partielle de l’accord d’association avec Israël. La droite et l’extrême droite, épaulées par la Commission d’Ursula von der Leyen, continuent de protéger coûte que coûte Netanyahou, même au prix de la complicité avec ses crimes.

L’histoire jugera sévèrement l’aveuglement et l’inertie européenne. Quand il s’agit de Gaza, chaque jour de retard coûte des vies. Face à un génocide, il n’y a pas de demi-mesures.

C’est pourquoi la mobilisation doit continuer, dans la rue comme dans les institutions. La résolution votée n’est pas une fin en soi, mais la preuve que la pression populaire peut fissurer le mur du silence. Le combat doit se poursuivre, jusqu’à l’embargo, jusqu’à la fin de la complicité européenne, jusqu’à ce que la Palestine soit libre.

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Edito : Comment les Arabes vont-ils riposter face à Israël ?

Doha, 15 septembre 2025. Les tapis rouges sont déroulés, les drapeaux flottent au vent, pays arabes et musulmans se pressent pour un sommet extraordinaire. Objectif officiel : riposter à l’attaque israélienne contre le Qatar. Objectif officieux : se donner l’air de faire quelque chose.

Car soyons honnêtes, l’attaque était claire : Israël frappe là où ça dérange, et le monde arabe… se réunit pour en parler. Les discours s’enchaînent, la solidarité est affichée, les phrases sont fortes, les regards déterminés… et c’est à peu près tout. Quelques hashtags sur Twitter, des communiqués bien tournés, et une photo de groupe avec sourires forcés, dignes d’un calendrier de charité.

Entre les lignes, on sent que l’ombre de l’impuissance plane : certains pays n’osent même pas hausser le ton, d’autres jonglent avec des mots comme “condamnation ferme” ou “préoccupation sérieuse”. Pendant ce temps, la menace réelle reste intacte et les armes de la diplomatie arabe semblent toujours calibrées pour de la poudre aux yeux.

Le Qatar, évidemment, rappelle que sa souveraineté ne se négocie pas. Et les autres ? Eh bien, ils rappellent surtout qu’ils sont tous solidaires… dans la bonne humeur, autour d’un buffet de luxe, avant de rentrer chez eux avec la même inquiétude que leurs électeurs : “Et maintenant, on fait quoi si ça recommence ?”

Cette situation illustre parfaitement ce paradoxe : des pays capables d’organiser des sommets somptueux mais encore incapables de transformer la solidarité en action concrète. Entre le poids des alliances, la dépendance économique et les divisions historiques, le monde arabe semble parfois figé dans un rôle de spectateur poli face aux crises régionales.

Bref, l’unité arabe existe sur le papier… et sur Instagram. Dans la réalité, il faudra plus que des photos de groupe et des discours bien huilés pour répondre à Israël. Mais qui sait ? Peut-être qu’un jour, le lion arabe se réveillera pour de vrai. Pour l’instant, il bâille juste derrière ses tapis persans.

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Édito : Flottille Soumoud, entre solidarité et défi géopolitique

La Flottille Soumoud n’est pas seulement une opération maritime. C’est un symbole de solidarité régionale et internationale, un acte de défi face au blocus qui prive la bande de Gaza d’aide humanitaire vitale.

Depuis Barcelone jusqu’aux ports tunisiens, des militants venus de plus de 44 pays convergent vers ce convoi, portant avec eux l’espoir d’un peuple opprimé et le message d’une mobilisation citoyenne qui refuse de rester silencieuse.

Pourtant, derrière la ferveur populaire, se dessinent les complexités d’un monde en crise. Retards, conditions météorologiques, vérifications techniques et incidents – dont des attaques au drone contre deux navires – rappellent la fragilité d’initiatives civiles dans des zones de conflit. La Tunisie, en facilitant la préparation logistique tout en restant prudente sur le plan diplomatique, incarne la tension entre engagement humanitaire et contraintes géopolitiques.

Mais la Flottille Soumoud transcende les obstacles. Elle illustre le pouvoir de la mobilisation citoyenne et le rôle croissant de la diplomatie civile. Chaque bateau, chaque don, chaque participant devient un maillon dans la chaîne de solidarité internationale, envoyant un message clair aux gouvernements et aux instances internationales : lorsque la politique échoue à protéger les civils, la société civile prend le relais.

Au final, la mission de la Flottille Soumoud n’est pas seulement de briser un blocus maritime, elle est une démonstration de courage, de dignité et d’humanité. Et dans ce contexte, la Tunisie, en se positionnant comme plateforme régionale de solidarité, joue un rôle qui dépasse largement le simple cadre de ses ports : elle fait résonner un appel universel à la justice et à la protection des droits humains.

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Navires ciblés à Sidi Bou Saïd : les scénarios à retenir

Le 8 septembre 2025, le navire Family, de la flottille Global Sumud, est touché par un incendie alors qu’il est amarré au port de Sidi Bou Saïd. Les autorités tunisiennes évoquent d’abord un accident lié à un gilet de sauvetage ou un mégot de cigarette. Le lendemain, un second navire, l’Alma, subit un incident similaire. Les organisateurs dénoncent immédiatement l’utilisation d’un drone.

Face à ces accusations, le ministère de l’Intérieur change radicalement de position et qualifie l’incident de « prémédité », annonçant l’ouverture d’une enquête pour identifier les responsables. Ce revirement, après des premières déclarations minimisant l’affaire, laisse entendre que l’enjeu dépasse le cadre d’un simple incident portuaire.

Les pistes à explorer

. Israël : un acteur probable
Les organisateurs de la flottille ont rapidement pointé Israël comme responsable. Plusieurs éléments alimentent cette hypothèse : seule l’armée israélienne dispose de drones capables d’atteindre les navires en haute mer et de frapper avec précision, et l’État hébreu a historiquement cherché à empêcher les initiatives internationales visant à briser le blocus de Gaza. L’attaque pourrait donc s’inscrire dans une logique de dissuasion et de contrôle du narratif international sur la question palestinienne. Sauf que la mobilisation de drone depuis Israel ou depuis une autre base régionale sans que les autorités tunisiennes ne parviennent à les detecter reste peu plausible.

. Acteurs régionaux ou locaux
Une autre hypothèse très probable et non négligeables, certains groupes locaux ou régionaux pourraient avoir un intérêt à semer le trouble en Tunisie. Une attaque contre une flottille humanitaire génère de la médiatisation et peut servir des agendas politiques ou économiques, notamment en alimentant les tensions entre la Tunisie et ses partenaires internationaux. N’oublions pas que la dernière guerre entre l’Iran et Israel a commencé lorsque ce dernier a ciblé son ennemi de l’intérieur du territoire iranien. En effet, des acteurs internes à la Tunisie pourraient également être impliqués, travaillant de manière indirecte pour servir des intérêts étrangers, notamment israéliens. Dans ce contexte, l’assassinat de Mohamed Zouari en 2016, ingénieur droniste tunisien lié au Hamas et tué à Sfax, rappelle que des réseaux locaux ont déjà été ciblés ou manipulés pour affaiblir des initiatives palestiniennes, soulignant la vulnérabilité des acteurs tunisiens face à des pressions géopolitiques et des opérations clandestines orchestrées depuis l’étranger.

. Les signes d’une opération planifiée
Le fait que deux navires aient été touchés à quelques heures d’intervalle et que le ministère parle désormais de préméditation suggère un niveau d’organisation élevé. L’incident ne ressemble pas à un simple accident, et les contradictions initiales entre démenti et qualification de préméditation soulignent les pressions politiques et diplomatiques qui entourent cette affaire.

L’incident de Sidi Bou Saïd dépasse largement la simple sécurité maritime. Il est devenu un révélateur des tensions géopolitiques qui entourent la question palestinienne, et un test pour la capacité des autorités tunisiennes à gérer des crises aux ramifications internationales. Les incohérences initiales dans les versions officielles montrent que derrière le feu d’un port tunisien se cachent des enjeux beaucoup plus complexes que ce que laissent apparaître les premières images.

Lire aussi: Flottille : après « Family » hier… aujourd’hui « Alma »

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Edito : Partis politiques tunisiens… fantômes en vacances prolongées !

Il fut un temps, pas si lointain, où la Tunisie vibrait au rythme des sigles, des congrès et des programmes. Après la révolution de 2011, le pays avait assisté à une explosion de l’activité partisane, comme une revanche sur des décennies de monopole politique. Les partis fleurissaient par dizaines, parfois par centaines, traduisant un besoin urgent d’expression, de représentation et de recomposition du champ politique.

Mais, près de quinze ans plus tard, le paysage est méconnaissable. Les événements du 25 juillet 2021 ont agi comme un séisme. Depuis, les partis semblent frappés de mutisme, incapables de digérer le changement de régime politique, tétanisés face à une nouvelle donne qui ne leur laisse que peu de marges de manœuvre. Le vide qu’ils laissent est flagrant : plus de mobilisation de terrain, plus de relais auprès des citoyens, plus de débat national structuré.

Cette quasi-absence n’est pas seulement conjoncturelle. Elle révèle, en profondeur, une faiblesse constitutive. Beaucoup de ces formations n’ont jamais été de véritables partis au sens plein du terme : dotés d’une organisation pérenne, d’une vie interne structurée, d’une vision programmatique claire. Trop souvent, elles se sont réduites à l’ombre d’un chef, à une coalition de personnalités, à un appareil sans base ni continuité.

Aujourd’hui, ce déficit se paie cash. Au lieu de s’imposer comme contre-pouvoirs ou force de proposition, les partis ont sombré dans l’invisibilité. Leur incapacité à s’adapter à la nouvelle réalité politique témoigne d’une crise de maturité.

La disparition quasi complète des partis du paysage national pose une question lourde : quelle place reste-t-il pour la médiation politique en Tunisie ? Sans partis solides, enracinés et capables d’incarner la diversité de la société, le risque est grand de voir la vie publique réduite à une relation directe, verticale, entre l’État et l’individu, sans espace de débat, de compromis ni de régulation collective.

L’histoire retiendra que la révolution avait ouvert une brèche, mais que les partis n’ont pas su l’élargir. Leurs silences actuels sont autant de preuves de leur fragilité.

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Edito – Mondial 2026 : Les Aigles de Carthage, plus proches que jamais de l’Amérique

La Tunisie a fait ce qu’on attend d’un leader : gagner avec autorité, sans trembler, et confirmer sa place au sommet. Le large succès (3-0) face au Liberia en est la preuve éclatante. En sept rencontres, les Aigles de Carthage n’ont laissé que des miettes à leurs concurrents. Dix-neuf points pris sur vingt et un possibles : le chiffre parle de lui-même.

Ce n’est pas seulement une victoire de plus, c’est un jalon posé sur la route vers la Coupe du Monde 2026. Hazem Mastouri, Ferjani Sassi et Elias Saad ont incarné, chacun à leur manière, l’efficacité et la sérénité de cette équipe. Derrière, Aymen Dahmene a rappelé que la Tunisie pouvait aussi compter sur ses forces locales pour maintenir sa solidité.

Au-delà du score, un constat s’impose : la sélection de Sami Trabelsi n’a jamais semblé menacée. Elle a dominé dans l’intensité, dans les duels, dans la maîtrise technique. Cette impression de supériorité n’est pas un hasard, mais le fruit d’un collectif façonné autour d’une génération qui évolue principalement en Europe, où la rigueur et le rythme forgent des automatismes payants.

Pour autant, rien n’est encore acquis. Le rendez-vous de lundi à Malabo, contre une Guinée équatoriale toujours accrocheuse, sonne comme un nouveau test de maturité. Les deux dernières étapes, en octobre, viendront sceller un parcours qui, jusque-là, flirte avec l’exemplarité.

Les Aigles de Carthage savent qu’ils portent plus qu’un maillot : l’espoir d’un peuple qui rêve de vibrer une nouvelle fois au rythme d’un Mondial. Ce 3-0 face au Liberia est une promesse tenue. Reste maintenant à transformer cette trajectoire en qualification officielle.

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Tunisie : À quoi joue Olfa Hamdi ?

Olfa Hamdi, ancienne PDG de Tunisair, s’impose aujourd’hui comme l’une des figures les plus controversées de la scène publique tunisienne. Ingénieure de formation, propulsée au-devant de l’actualité par une nomination éclair à la tête de la compagnie aérienne nationale en 2021, elle s’est depuis muée en actrice politique atypique. Mais ses récentes sorties interrogent : à quoi joue réellement Olfa Hamdi ?

Son passage à Tunisair avait déjà marqué les esprits par la vitesse de son ascension et la brutalité de son départ, sur fond de bras de fer avec l’UGTT et les autorités de tutelle. Depuis, Olfa Hamdi a multiplié les prises de parole en se présentant comme une alternative crédible au système politique actuel.
Mais elle est récemment passée à un niveau supérieur : elle s’est autoproclamée cheffe du gouvernement, installant symboliquement les bases d’une “Troisième République”, en rupture avec la Constitution et le processus politique piloté par le président Kaïs Saïed.

Une posture de défiance radicale

Dans ses discours, Olfa Hamdi ne se contente plus de critiquer la classe politique traditionnelle. Elle vise désormais directement le président de la République, contre lequel elle formule des accusations graves. Cette posture de défiance frontale, inhabituelle dans le paysage politique actuel, lui vaut à la fois une visibilité médiatique importante et des critiques virulentes.

En s’érigeant en cheffe d’un gouvernement “parallèle” et en appelant à une nouvelle République, Olfa Hamdi joue sur une ligne fine entre provocation et stratégie politique. Ses partisans y voient l’expression d’un courage rare et d’une vision claire pour sortir la Tunisie de l’impasse. Ses détracteurs dénoncent un populisme démesuré, une absence de légitimité et une instrumentalisation des frustrations populaires.

Une équation incertaine

Olfa Hamdi cherche visiblement à capitaliser sur le vide laissé par une opposition fragmentée et affaiblie. En se posant en alternative radicale au président et en revendiquant le lancement d’une Troisième République, elle tente de créer un choc politique. Mais la question demeure : cette démarche relève-t-elle d’un projet structuré ou d’un coup d’éclat destiné à entretenir sa présence médiatique ?

À quoi joue Olfa Hamdi ? À s’imposer comme la voix de l’opposition la plus intransigeante face à Kaïs Saïed ? À préparer une candidature électorale future ? Ou simplement à provoquer pour rester sous les projecteurs ?

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Édito : Adieu siestes et plage, retour à la double séance !

L’été s’achève, et avec lui, les après-midis tranquilles pour les fonctionnaires tunisiens. À partir de lundi 1er septembre 2025, fini le luxe de la séance unique : la double séance fait son grand retour. Oui, il va falloir travailler toute la journée, et non plus seulement le matin.

Pendant des années, les plus chanceux avaient pris l’habitude de profiter de l’après-midi pour la plage ou la sieste.

Ce retour à la double séance n’est pas qu’une affaire de nostalgie des habitudes de bureau. Il s’inscrit dans un contexte plus sérieux : booster la productivité nationale pour sortir la Tunisie de la crise économique.

Déjà en 2016, le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, proposait d’abandonner la séance unique, même l’été, pour « redoubler l’effort » et stimuler la croissance. Aujourd’hui, cette mesure devient réalité, rappelant que l’heure de la rigueur a sonné.

En 2019, le ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Slim Feriani, avait qualifié la séance unique « d’anomalie », qu’il faut traiter à longs termes. « Ce n’est pas facile d’éliminer la séance unique d’un seul coup. Il faut d’abord sensibiliser et faire accepter ce changement », avait-il estimé.

Alors, oui, le rythme estival de farniente appartient désormais au passé. Mais si l’on en croit les arguments économiques, ces heures supplémentaires pourraient bien rapporter plus qu’un après-midi à la plage. Reste à espérer que cette reprise se fasse sans trop de grognements… et avec un café serré bien placé.

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Tunisie : chats brûlés, chiens abattus… jusqu’où ira la cruauté envers les animaux ?

L’arrestation d’une femme ce mercredi 27 août à El Mellassine, filmée en train d’asperger des chats d’essence avant de les brûler vifs, a une nouvelle fois choqué l’opinion publique. La suspecte, récidiviste, a été placée en garde à vue sur instruction du ministère public près le tribunal de première instance de Tunis 2. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux prouvent qu’elle n’en était pas à son premier acte.

Cette affaire n’est pas isolée. Quelques jours auparavant, le chien Rocky avait succombé à ses blessures après avoir été agressé à Sousse avec un objet tranchant. L’auteur a été condamné à trois mois de prison ferme, une peine considérée comme symbolique par les défenseurs des animaux. Si ce verdict marque une avancée, il reste largement en deçà des attentes de ceux qui réclament une véritable reconnaissance des droits des animaux.

Mais au-delà de ces cas, c’est toute une politique qui est remise en cause. Dans plusieurs municipalités, l’abattage des chiens errants reste une pratique courante, exécutée à balles réelles dans les rues. Ces scènes, parfois sous les yeux d’enfants, choquent autant qu’elles questionnent leur efficacité. Pour les associations, elles ne font qu’entretenir le problème, là où des campagnes de stérilisation, de vaccination et la création de centres d’accueil offriraient des solutions durables.

À cette violence s’ajoutent les empoisonnements, autre méthode couramment utilisée contre les animaux errants. Bien souvent, ces pratiques sont justifiées par la peur de voir des chiens et des chats fouiller les poubelles. Pourtant, ce phénomène découle surtout du manque de civisme : déchets abandonnés dans la rue, dépotoirs sauvages et absence de collecte régulière. En s’attaquant aux animaux plutôt qu’aux causes, on déplace le problème au lieu de le résoudre.

Même sur la scène politique, des voix s’élèvent. Le député Chokri El Bahri a dénoncé cette « chasse » aux chiens, pratiquée depuis plus d’un demi-siècle sans résultat. Il parle d’un « crime » institutionnalisé et plaide pour une approche plus moderne : vaccination, stérilisation, gestion des dépotoirs et structures d’accueil adaptées. Il rappelle qu’un projet de loi, déposé en juillet 2024, interdit désormais aux municipalités de recourir à ces méthodes d’abattage, ouvrant la voie à des alternatives plus respectueuses de la vie animale.

Pour les associations comme Arrahma, dirigée par Jamila Ammar, l’arsenal juridique actuel est « dépassé » et l’État doit prendre ses responsabilités. Les sanctions sont trop faibles, la loi peu appliquée, et les drames se répètent. « Combien de Rocky faudra-t-il encore ? », s’interrogent les défenseurs des animaux.

Ces affaires, largement relayées sur les réseaux sociaux, ne sont pas de simples faits divers. Elles mettent en lumière une réalité dérangeante : en Tunisie, l’animal reste perçu comme un objet ou un nuisible. Tant que l’État ne réformera pas en profondeur sa législation et ne soutiendra pas une politique de protection claire, ces drames continueront de se répéter. Car ignorer la souffrance des animaux, c’est aussi tourner le dos à une part de notre humanité.

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La viande rouge, thermomètre social de la Tunisie

La Tunisie vit au rythme de ses prix alimentaires. Après le pain, le sucre et l’huile, c’est désormais la viande rouge qui cristallise les tensions entre pouvoir d’achat, régulation étatique et aléas climatiques. L’annonce de l’importation de cargaisons massives de viande bovine et ovine, proposées à des prix plafonnés – 37,900 dinars/kg pour le bœuf et 38,900 dinars/kg pour l’agneau – traduit la volonté du gouvernement de juguler la flambée des prix. Mais cette mesure, si elle soulage temporairement les consommateurs, soulève aussi des interrogations de fond.

Le miroir d’un marché déséquilibré

Depuis des mois, le prix de l’agneau a dépassé la barre symbolique des 60 dinars le kilo dans certaines régions. Une inflation insoutenable pour les ménages moyens, dont la consommation de viande rouge se réduit comme peau de chagrin. Cette envolée s’explique par une équation implacable : sécheresse persistante, effondrement de la production locale et spéculation. L’État tente d’y répondre par la régulation et l’importation, mais il s’agit d’un palliatif, pas d’une solution structurelle.

Un État pompier face à la spéculation

La création de points de vente pilotes, la mobilisation de la Société Ellouhoum et la distribution directe visent à court-circuiter les intermédiaires. Pourtant, comme l’a rappelé Ramzi Trabelsi, directeur de l’Observatoire des prix, les pratiques illégales dans la restauration et les grillades continuent d’alimenter la hausse. Autrement dit, l’État joue au pompier : il éteint l’incendie d’un côté, pendant que la spéculation rallume les braises de l’autre.

Le vrai défi : l’autosuffisance

Derrière ces cargaisons importées se cache une question cruciale : la Tunisie peut-elle encore garantir sa souveraineté alimentaire en matière de viande rouge ? Les initiatives conjointes des ministères du Commerce et de l’Agriculture pour renforcer le cheptel bovin et ovin vont dans le bon sens, mais elles relèvent du long terme. D’ici là, chaque hausse de prix viendra rappeler la fragilité de notre modèle agricole et la dépendance aux marchés extérieurs.

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Tunisie : Vers une intelligence artificielle « halal » ?

L’intelligence artificielle en Tunisie pourrait bientôt recevoir… sa certification halal. C’est en tout cas « l’avertissement » lancé par le Mufti de la République : l’IA doit être « en harmonie avec les objectifs de la religion et de la charia ».

Sur le plan sérieux, cette déclaration ouvre un débat essentiel. Les maqâssid al-shari’a – la préservation de la vie, de la religion, de la raison, de la descendance et des biens – pourraient servir de boussole éthique pour le développement de technologies avancées en Tunisie. Cela invite chercheurs et développeurs à réfléchir non seulement aux performances de leurs algorithmes, mais aussi à l’impact social, moral et culturel de l’IA sur les citoyens.

Mais, comme toujours, la modernité et la religion se croisent avec un petit sourire : imaginez un assistant virtuel qui refuse poliment une question sur un restaurant non halal, ou qui conseille la lecture du Coran avant de générer un meme douteux sur Internet.

Certains évoquent déjà le futur « ChatGPT tunisien version Shariaa Edition » – capable de corriger les excès de langage ou de rappeler la morale islamique avant toute réponse.

Au-delà de la satire, le message du Mufti rappelle une vérité sérieuse : l’IA n’est pas neutre. Elle doit s’intégrer dans un cadre éthique et culturel. En Tunisie, cela pourrait signifier que la technologie de demain sera à la fois innovante, respectueuse des valeurs locales et… un peu pieuse.

En effet, pour l’instant, le projet relève de la prospective, mais il met en lumière un débat plus large : comment concilier modernité technologique et valeurs religieuses. Et, en Tunisie, même les robots devront peut-être apprendre à dire Bismillah avant de calculer.

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