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Revue économique et financière hebdo au 24 octobre 2025 : équilibre fragile … maîtrisé

A l’ international : marchés sous pression, entre prudence et incertitude

La scène économique mondiale reste marquée par une forte volatilité liée à la conjonction de facteurs géopolitiques et monétaires. Le ralentissement de la croissance mondiale s’accentue, notamment en Europe, où la BCE maintient une politique de taux élevés pour contenir une inflation encore au-dessus de sa cible. Aux États-Unis, la Réserve fédérale poursuit une approche prudente, temporisant toute baisse de taux dans un contexte de résilience de l’emploi et d’endettement public record.

Sur les marchés financiers, les investisseurs demeurent attentistes : les places boursières européennes ont connu des séances hésitantes. Tandis que le dollar reste relativement ferme face à l’euro.

Les cours du pétrole évoluent autour de 85 dollars le baril, soutenus par les tensions persistantes au Moyen-Orient et les réductions de production décidées par l’OPEP+.

Les marchés émergents, notamment africains, subissent une pression croissante sur leurs devises face au durcissement monétaire global. Cette situation alimente des sorties de capitaux, accentuant les besoins de financement extérieur et pesant sur les balances de paiements.

 

En Tunisie, une liquidité bancaire sous surveillance

En Tunisie, les indicateurs monétaires récents mettent en évidence une liquidité bancaire toujours tendue, malgré quelques signes de rééquilibrage. Le solde du compte courant du Trésor s’est contracté à 1 325,8 MDT, contre 2 136,3 MDT un an plus tôt, traduisant la montée des besoins de financement de l’État. Les comptes ordinaires des banques affichent un niveau modéré de 357 MDT, signe d’une gestion serrée des ressources.

Les billets et monnaies en circulation s’élèvent à 25 226 MDT, en légère hausse, reflet de pressions saisonnières liées à la fin d’année. Face à cette situation, la Banque centrale de Tunisie demeure le pivot du système, ajustant finement son intervention.

Le volume global de refinancement s’établit à 11 763 MDT, en léger repli. Les appels d’offres hebdomadaires sont stables à 5 600 MDT. Tandis que les opérations de refinancement à long terme bondissent à 2 628 MDT contre 717 MDT un an plus tôt, signe d’un recours accru à la liquidité structurelle.

Le taux du marché monétaire reste ancré à 7,49 %, très proche du taux directeur de 7,5 %, traduisant une stabilisation bienvenue après plusieurs années de durcissement.

Des fondamentaux externes globalement stables

Les avoirs nets en devises atteignent 25 006 MDT, équivalant à 107 jours d’importation, un niveau satisfaisant mais en léger recul par rapport aux 111 jours enregistrés en 2024. Le dinar tunisien montre une résilience notable : il se maintient autour de 3,41 TND pour un euro et s’apprécie face au dollar, désormais autour de 2,93 TND, bénéficiant du repli du billet vert sur les marchés internationaux.

Les entrées de devises confirment cette solidité. Les recettes touristiques cumulées atteignent 6 715 MDT, en hausse de près de 8 % sur un an, tand que les transferts des Tunisiens à l’étranger progressent de 7,6 % à 6 992 MDT. Ces flux soutiennent la stabilité du dinar et atténuent les tensions sur les réserves. En revanche, le service de la dette extérieure reste élevé, à 10 863 MDT, bien que légèrement inférieur au niveau de l’année précédente.

Le marché financier entre prudence et repositionnement

Sur le marché monétaire, la Banque centrale affiche une volonté de maintenir un équilibre délicat entre soutien à la liquidité et maîtrise des tensions inflationnistes. La réduction des opérations d’open market et la stabilisation du refinancement global illustrent cette approche mesurée.

Le marché des Bons du Trésor traduit un repositionnement stratégique de la dette publique. Les émissions à court terme reculent fortement à 3 010 MDT. Quant aux Bons du Trésor Assimilables à moyen et long termes, ils s’envolent à 28 607 MDT, contre 17 003 MDT un an auparavant. Cette évolution témoigne d’une gestion proactive visant à allonger la maturité de la dette et à réduire la pression du refinancement immédiat.

La Bourse de Tunis reste calme, marquée par un volume d’échanges modéré et une préférence pour les valeurs bancaires et d’assurances. Les investisseurs institutionnels observent une attitude prudente, dans l’attente des orientations définitives du projet de loi de finances 2025, dont les mesures fiscales et budgétaires pourraient influencer les perspectives sectorielles.

Des perspectives de stabilité relative

À court terme, la Tunisie devrait maintenir une stabilité monétaire soutenue par la vigueur du dinar et la solidité des flux extérieurs. La dynamique du tourisme et des transferts demeure un atout majeur pour la balance des paiements. Toutefois, les marges de manœuvre budgétaires resteront limitées face à la hausse des besoins de financement et à la rigidité des dépenses publiques.

À moyen terme, l’équilibre économique dépendra de la coordination entre la politique budgétaire (Cf : LF2026 à l’examen) et monétaire. Une réduction progressive du recours à la dette à court terme, associée à des réformes structurelles ciblant la productivité, sera déterminante pour renforcer la compétitivité nationale. Car, faute de relance effective, le pays s’expose au risque d’une croissance atone accompagnée d’une inflation d’origine structurelle, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation.

Un équilibre fragile mais maîtrisé

Le paysage économique tunisien au 24 octobre 2025 se caractérise par une stabilisation fragile mais réelle. La Banque centrale, en jouant le rôle d’arbitre prudent, parvient à maintenir une cohérence entre les besoins de financement et la stabilité du dinar. Les recettes extérieures offrent une respiration bienvenue, mais les pressions budgétaires et la dépendance à l’endettement exigent une vigilance de tous les instants.

L’enjeu des prochains mois sera de trouver le juste équilibre entre relance et discipline : stimuler la croissance sans compromettre la stabilité monétaire demeure le défi central de l’économie tunisienne.

 

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Références :

(1) Sources principales consultées pour le contexte international : World Bank MENAAP (24 oct. 2025), données prix Brent / marché pétrolier (24 oct. 2025), minutes Fed / prises de position récentes, analyses Reuters sur la réaction des marchés aux tensions régionales. (Banque Mondiale)

(2) (*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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