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Cinéma | Amel Guellaty remporte l’Etoile d’El-Gouna pour ‘‘D’où vient le vent’’

Le premier long métrage de fiction de la réalisatrice tunisienne Amel Guellaty “Where the Wind Comes From’’ (D’où vient le vent) a remporté l’Étoile d’El-Gouna du meilleur film de fiction arabe. L’annonce a été faite lors de la cérémonie de clôture du festival égyptien, vendredi 24 octobre 2025.

Produit par Asma Chiboub pour Yol Film (Tunisie) et Karim Aïtouna pour Haut les Mains Productions (France), en coproduction avec le Doha Film Institute (Qatar), ce film de 100 minutes réunit dans les deux principaux rôles Eya Bellagha et Slim Baccar.

Présenté dans plusieurs festivals internationaux, notamment Sundance, Rotterdam et La Valette, où il a remporté le Golden Bee Award du meilleur long métrage et le Prix de la meilleure actrice pour Eya Bellagha, “Where the Wind Comes From’’ couronne ce joli parcours avec le prestigieux trophée d’El-Gouna.   

Le film raconte l’histoire de deux jeunes Tunisiens, Alyssa (19 ans) et Mehdi (23 ans), qui quittent Tunis pour Djerba pour prendre part à un concours de dessin. Leur voyage devient une occasion de questionner leur propre sentiment de liberté, d’appartenance et de sens de la vie. Se déroulant principalement sur les routes du sud tunisien, ce road movie parle des rêves et des conflits intérieurs des jeunes.

I. B.

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Pollution industrielle | Tunis relaye les revendications de Gabès

Des centaines de Tunisiens ont défilé, samedi 25 octobre 2025, à Tunis, pour protester contre la grave crise environnementale causée par la pollution provenant d’une usine du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès. Cette manifestation est la dernière d’une série qui a mis en lumière la frustration croissante de la population face à la gestion de la pollution par le gouvernement. (Ph. LTDH)

Les manifestants ont brandi des banderoles et scandé des slogans en solidarité avec les habitants de Gabès et dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «répression» des autorités, par allusion aux arrestations effectuées parmi les manifestants.

«C’est aussi simple que ça, les habitants de Gabès veulent respirer», a déclaré à Reuters Hani Faraj, un manifestant de la campagne Stop Pollution. Et d’ajouter : «Gabès se meurt lentement… Nous ne resterons pas silencieux. Nous allons intensifier nos manifestations pacifiques.»

Les habitants de Gabès ont signalé une augmentation des cas de maladies respiratoires, d’ostéoporose et de cancer, imputée aux gaz toxiques émis par les usines de phosphate de l’entreprise d’État, qui déversent chaque jour des milliers de tonnes de déchets dans la mer. Le président de la république Kaïs Saïed est allé jusqu’à qualifier la situation à Gabès d’«assassinat environnemental», en en imputant la responsabilité aux choix politiques criminels des gouvernements précédents.

Les manifestations à Gabès ont commencé le 27 septembre après que des dizaines d’écoliers ont souffert de difficultés respiratoires causées par les fumées toxiques d’une usine transformant les phosphates en acide phosphorique et en engrais.

Le gouvernement, qui a promis des actions d’urgence pour remédier à la situation, a du mal à satisfaire les habitants de Gabès, qui exigent la suspension des usines polluantes, tout en préservant les intérêts de l’Etat, sachant que le GCT a des engagements auprès de ses clients internationaux.

Dans ce même contexte, le pays, qui est confronté à une récession économique prolongée et à des difficultés financières, ne peut pas se passer des recettes d’exportation des engrais phosphatés.  D’où l’impasse actuelle…

Latif Belhedi

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Peut-on gouverner la Tunisie démocratiquement avec une sensibilité particulière pour l’islam ?

Depuis la révolution tunisienne de 2011, la question de la compatibilité entre islam et démocratie occupe une place centrale dans le débat intellectuel et politique. La Tunisie, souvent citée comme le seul succès relatif du Printemps arabe, incarne un laboratoire unique: celui d’un pays majoritairement musulman tentant d’ancrer la démocratie tout en préservant son identité religieuse. Mais jusqu’où une sensibilité islamique peut-elle cohabiter avec un régime démocratique ? De la religion pure au conservatisme suppléant, peut-on fonder une gouvernance équilibrée, capable de se tenir sans basculer ni dans la théocratie, ni dans la sécularisation radicale ? (Ph. Miniature de Jellal Ben Abdallah)

Zouhaïr Ben Amor *

Cet article explore cette problématique en trois temps : d’abord les fondements théoriques du rapport entre islam et démocratie ; ensuite l’expérience tunisienne depuis l’indépendance ; enfin une réflexion sur les conditions de possibilité d’une gouvernance démocratique à sensibilité islamique en Tunisie.

1. Islam et démocratie entre tension doctrinale et adaptation moderne

1.1. Les fondements de la tension. La démocratie moderne repose sur la souveraineté du peuple, l’autonomie de la raison et la séparation des pouvoirs. L’islam, dans sa dimension politique classique, fonde la souveraineté sur Dieu : le pouvoir légitime découle de la sharia, loi divine censée régir la communauté. Pour de nombreux théoriciens traditionnels – à commencer par Abul A‘la Maududi ou Sayyid Qutb – la souveraineté populaire est donc illégitime, car elle substitue la volonté humaine à la volonté divine.

Cependant, cette opposition n’est pas absolue. Le Coran évoque la shûrâ (consultation) comme principe de gouvernance, ce qui ouvre la voie à une interprétation démocratique interne à l’islam. Mohamed Talbi, intellectuel tunisien réformiste, écrivait à ce propos : «L’islam n’a jamais condamné la liberté ; c’est l’ignorance des hommes qui l’a confondue avec la licence.» (Talbi, L’islam, la citoyenneté et la modernité, 2001).

Cette perspective distingue la religion comme foi transcendante du pouvoir comme construction humaine, sujette à la délibération. L’enjeu n’est donc pas d’opposer islam et démocratie, mais de déterminer comment l’islam peut inspirer une éthique de la gouvernance démocratique.

1.2. L’islam politique et la modernité démocratique. Au XXᵉ siècle, plusieurs penseurs musulmans – notamment Ali Abdel Raziq, Rached Ghannouchi et Abdolkarim Soroush – ont tenté de redéfinir les rapports entre religion et politique. Rached Ghannouchi, chef du mouvement tunisien Ennahda, affirme que «la démocratie est un mécanisme islamique de consultation et de consensus», et que le pluralisme n’est pas contraire à l’esprit du Coran (Ghannouchi, Islam and Democracy in Tunisia, Journal of Democracy, 2018).

L’islam politique, lorsqu’il accepte le jeu électoral, se transforme en islam démocratique, à condition qu’il reconnaisse la liberté de conscience et le pluralisme. C’est précisément cette transition – du religieux au politique démocratique – que la Tunisie a expérimentée depuis 2011.

2. La Tunisie de la religion pure à la modernité civile

2.1. Bourguiba et la sécularisation autoritaire. Dès l’indépendance en 1956, Habib Bourguiba engagea la Tunisie sur la voie d’un État moderne. Le Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956, abolit la polygamie, instaura le consentement des deux époux et le divorce judiciaire, tout en limitant la tutelle masculine. Bourguiba invoquait la «raison» et la ijtihâd (interprétation) pour justifier ces réformes, considérées par certains comme inspirées d’un islam éclairé plutôt que d’une rupture laïque totale.

Le CSP illustre la première tentative tunisienne de concilier religion et modernité juridique. Toutefois, cette modernisation fut imposée d’en haut : l’État contrôlait l’institution religieuse (notamment l’Université Zitouna) et marginalisait la parole théologique autonome. Cette «laïcité d’État», selon Amel Boubekeur (Politique africaine, 2010), produisit une sécularisation sans véritable démocratisation : l’islam fut nationalisé, non libéré.

2.2. La révolution de 2011 et la reconfiguration du champ religieux. La révolution de 2011 libéra non seulement la parole politique, mais aussi la parole religieuse. Des courants islamistes interdits sous Ben Ali, comme Ennahda, revinrent sur la scène publique. Lors de l’élection de l’Assemblée constituante, Ennahda obtint 37 % des voix, devenant la première force du pays.

Contrairement aux mouvements islamistes d’autres pays arabes, Ennahda choisit la voie du compromis : il renonça à inscrire la sharia comme source du droit dans la Constitution de 2014 et accepta la mention d’un «État civil fondé sur la citoyenneté et la volonté du peuple». Ce choix marque une inflexion majeure vers un modèle de démocratie musulmane.

Rached Ghannouchi affirma : «Nous ne voulons pas d’un État religieux, mais d’un État démocratique à référence musulmane». Cette distinction entre «religieux» et «civil à référence religieuse» constitue l’essence du compromis tunisien.

2.3. La Constitution tunisienne : un équilibre fragile. La Constitution de 2014 consacre plusieurs principes essentiels :

  • l’islam est religion de l’État (article 1);
  • la Tunisie est un État civil basé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la primauté du droit (article 2);
  • la liberté de croyance et de conscience est garantie (article 6).

Ce triptyque forme la clé de voûte du modèle tunisien : un État musulman mais non théocratique.

Toutefois, la révision constitutionnelle de 2022 sous Kaïs Saïed a modifié cet équilibre : l’article 5 dispose que «la Tunisie fait partie de la Umma islamique et que l’État œuvre à réaliser les objectifs de l’islam». Cette formulation, jugée ambiguë, réintroduit une logique d’orientation religieuse de l’État, menaçant la neutralité du pouvoir politique (Religious Freedom Institute, 2022).

Ainsi, le débat reste ouvert : la Tunisie peut-elle préserver le caractère civil de l’État tout en reconnaissant l’islam comme référent moral collectif ?

3. Vers une gouvernance démocratique à sensibilité islamique

3.1. La légitimité populaire et la référence morale. Une démocratie à sensibilité islamique doit articuler deux légitimités :la légitimité électorale, issue du suffrage universel et du pluralisme ; et la légitimité morale, issue de la culture religieuse majoritaire.

La Tunisie, société musulmane homogène, n’a pas besoin d’un parti religieux pour exprimer cette sensibilité : elle traverse déjà la société. Le rôle de l’État n’est pas d’imposer la foi, mais d’en reconnaître la portée éthique – justice, équité, solidarité.

Ce modèle rejoint la conception de Mohamed Talbi d’un État civil à éthique islamique : l’islam n’est pas source de droit, mais source de valeurs.

3.2. Les institutions et la prévention de l’instrumentalisation. Pour qu’un tel modèle tienne, les institutions doivent être à la fois neutres et sensibles.Neutres, afin d’empêcher toute confiscation religieuse du pouvoir. Et sensibles, pour ne pas nier la place symbolique de l’islam.

Cela suppose une magistrature indépendante, un parlement libre, une presse pluraliste. L’institution religieuse – comme l’Université Zitouna – devrait être autonome, chargée de produire un discours théologique compatible avec les droits humains.

Une commission d’éthique publique, mêlant juristes, théologiens et représentants de la société civile, pourrait garantir la compatibilité des lois avec les principes constitutionnels et les droits fondamentaux, sans empiéter sur la souveraineté parlementaire.

3.3. Le pluralisme culturel et religieux. L’islam tunisien a toujours été empreint de tolérance : le rite malékite et le soufisme populaire ont favorisé une ouverture au pluralisme. Cependant, la mondialisation et l’essor des courants salafistes après 2011 ont fragilisé cet équilibre.

Une gouvernance démocratique à sensibilité islamique doit donc promouvoir la coexistence de divers degrés de religiosité. Cela suppose la protection de la liberté de conscience (y compris le droit de ne pas croire) ; la neutralité des institutions éducatives ; et un dialogue constant entre religieux et laïques.

Comme le rappelle Hela Yousfi (Revue de droit comparé des droits humains, 2015), la Constitution tunisienne ne peut se comprendre qu’en tant que «compromis dynamique» entre des pôles idéologiques concurrents. Ce compromis doit être cultivé, non figé.

3.4. La justice sociale et la dimension éthique de la gouvernance. Une démocratie islamique viable ne saurait se limiter à la procédure électorale : elle doit répondre aux exigences de justice sociale. L’islam, dans son essence, prône la lutte contre la pauvreté, la corruption et l’accumulation injuste des richesses.

Or, la Tunisie post-2011 a souffert d’un écart entre discours moral et action économique. Le chômage des jeunes dépasse 35 % dans certaines régions intérieures, les inégalités persistent, et la corruption mine la confiance citoyenne (Freedom House, Tunisia Report, 2025).

Une gouvernance inspirée des valeurs islamiques devrait traduire la zakat (solidarité) et la ‘adl (justice) en politiques concrètes : fiscalité équitable, micro-finance éthique, développement régional. Sans justice sociale, la démocratie reste formelle, et la référence religieuse, instrumentale.

3.5. L’éducation civique et la réforme de la pensée religieuse. La clé de la durabilité démocratique réside dans l’éducation. L’enseignement tunisien, hérité de la modernisation bourguibienne, a longtemps marginalisé la réflexion religieuse critique. Il s’agit aujourd’hui de réintroduire un islam rationnel, humaniste et pluraliste dans les programmes, non pour dogmatiser, mais pour contextualiser.

La réforme du discours religieux, entreprise timidement par Zitouna et quelques associations, devrait viser à articuler foi et citoyenneté. Ce travail intellectuel pourrait donner naissance à une véritable théologie de la démocratie, où l’obéissance à Dieu se traduit en respect de la dignité humaine.

Ainsi, la «sensibilité islamique» deviendrait le fondement moral d’un espace public civique, et non une menace pour la liberté.

4. Études de cas et dynamiques sociales

4.1. Le Code du Statut Personnel : héritage réformiste et tension actuelle. Le CSP demeure une référence mondiale : il montre qu’un État musulman peut réformer le droit familial sans rompre avec la foi. Toutefois, son intangibilité actuelle crée une tension : faut-il poursuivre la réforme, notamment sur la question de l’égalité successorale ?

En 2018, la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), présidée par Bochra Belhaj H’mida, proposa l’égalité dans l’héritage, arguant que le droit islamique devait être lu à la lumière du contexte. Cette initiative suscita des controverses violentes : Ennahda s’y opposa, tandis qu’une partie de la société civile y vit le prolongement de l’esprit bourguibien.

Cet épisode illustre la difficulté de concilier réforme démocratique et sensibilité religieuse, mais aussi la vitalité du débat tunisien.

4.2. Ennahda et la mutation de l’islam politique. Entre 2011 et 2016, Ennahda a connu une transformation interne majeure : lors de son 10ᵉ congrès, le parti annonça la «spécialisation entre le religieux et le politique», se définissant comme «parti civil». Cette évolution rapproche Ennahda de la démocratie chrétienne européenne : un parti inspiré par la foi mais soumis aux règles du jeu politique.

Cependant, la crise politique de 2021-2023, marquée par la concentration des pouvoirs entre les mains du président Kaïs Saïed, a marginalisé Ennahda et remis en cause l’expérience du pluralisme islamo-démocratique. Le risque d’un retour à un autoritarisme «moraliste», au nom d’une lecture conservatrice de l’islam, devient tangible.

4.3. La société civile : contre-poids démocratique. La Tunisie se distingue dans le monde arabe par la force de sa société civile. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue des droits de l’homme, l’Ordre des avocats et l’Union de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) ont reçu le Prix Nobel de la paix en 2015 pour leur rôle de médiation pendant la crise politique.

Des organisations comme l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) ou Al Bawsala incarnent une démocratie participative vigilante. Leur existence montre que la démocratie tunisienne ne se résume pas aux partis : elle vit dans la société.

C’est là la clé : la sensibilité islamique peut coexister avec la démocratie à condition que l’État accepte d’être contesté, débattu et réformé.

5. Conditions de viabilité d’un modèle tunisien

Une gouvernance démocratique à sensibilité islamique, pour «tenir», doit reposer sur cinq piliers :

1. Un cadre constitutionnel clair, reconnaissant l’islam comme référence morale mais garantissant la primauté du droit civil et la liberté de conscience.

2. Des institutions fortes et autonomes, empêchant toute captation religieuse ou autoritaire du pouvoir.

3. Une société civile active, relais du débat éthique et garant de la pluralité.

4- Une économie éthique et inclusive, traduisant les valeurs religieuses en politiques concrètes.

5- Une éducation civique réformée, liant foi, raison et citoyenneté.

La Tunisie, malgré ses fragilités économiques et ses crises politiques, dispose d’un capital culturel unique : un islam historique ouvert, une tradition juridique réformiste, et une jeunesse instruite. Si ces éléments sont mis en synergie, le pays pourrait incarner un modèle inédit : celui d’un État musulman démocratique sans cléricalisme.

Conclusion

La compatibilité entre islam et démocratie n’est pas une question théorique abstraite : c’est un enjeu historique que la Tunisie vit au quotidien. Entre la religion pure et le conservatisme suppléant, il existe un espace médian : celui d’un État civil à sensibilité islamique, fondé sur la liberté, la justice et la dignité humaine.

La réussite de ce modèle dépend moins des textes que des pratiques : la démocratie ne se décrète pas, elle s’exerce. Si la Tunisie parvient à maintenir le fragile équilibre entre foi et citoyenneté, elle pourrait offrir au monde musulman la preuve que l’islam n’est pas incompatible avec la démocratie, mais qu’il peut en être l’âme morale.

* Universitaire.

Bibliographie

  • Amel Boubekeur, «Islam et démocratie en Tunisie : entre héritage et innovation», Politique africaine, n° 120, 2010.
  • Mohamed Talbi, L’islam, la citoyenneté et la modernité, Tunis, 2001.
  • Rachid Ghannouchi, «Islam and Democracy in Tunisia», Journal of Democracy, 2018.
  • Hela Yousfi, «La Constitution tunisienne de 2014 et la question de la religion», Revue de droit comparé des droits humains, 2015.
  • Michael E. Shults, Tunisia: Democracy and Islam in Post-Arab Spring Politics, University of Tennessee, 2014.
  • Freedom House – Tunisia Report, 2025.
  • Religious Freedom Institute, «Implications of Tunisia’s new constitution on religious freedom», 2022.
  • Boubaker Ben Youssef, Gouvernance, islam et droits humains en Tunisie, Tunis, Éditions tunisiennes, 2022.
  • Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE), Rapport final, Tunis, 2018.
  • Foreign Affairs, «From Political Islam to Muslim Democracy», 2016.
  • Humanists International, Freedom of Thought Report – Tunisia, 2020.
  • Lisa Anderson (dir.), Transitions to Democracy in the Arab World, Princeton University Press, 2018.
  • Abul-Hayy Al-Fârûqî, Islam and the Challenge of Democracy, Boston University Press, 1989.
  • Jennifer Grewal et al., «Minority Rights Protections in the Post-Arab Spring Constitutions», Chicago Journal of International Law, 2015.

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Dernier hommage à Ridha Baktache, pilier du sport bizertin

Le samedi 26 octobre 2025, un hommage empreint d’émotion a été rendu à Ridha Baktache, ancien président du comité du Sport nautique bizertin (SNB), décédé le 25 septembre. À l’initiative conjointe du comité du SNB et du comité des sages, une cérémonie recueillie a réuni dans les locaux du club, sa famille, ses proches, ses amis et de nombreux membres. (Ph. La famille du défunt).

Pour honorer la mémoire du grand sportif, l’assistance s’est souvenue de l’homme de conviction, qui avait également œuvré au Club athlétique bizertin (CAB). En effet, d’anciens joueurs du CAB, dont il avait accompagné la carrière au sein des équipes de jeunes et seniors, s’étaient joints à cet hommage.

Dans un recueillement profond, l’assistance a d’abord invoqué la miséricorde d’Allah pour Ridha Baktache. Puis, la voix du Cheikh Othman Baktache s’est élevée pour psalmodier des versets du saint Coran, instaurant un moment de solennité spirituelle.

Sous la houlette de deux anciens présidents, Fathi Belkahia, mécène du club, et Khaled Ben Gharbia, la cérémonie a pris une dimension solennelle. Ils ont successivement présenté la famille, les proches et les différentes personnalités du club, introduisant les nombreux témoignages et souvenirs vibrants rendus à «Si Ridha».

Amis scouts, anciens élèves et coéquipiers du CAB ont fait le déplacement pour saluer sa mémoire. Leurs témoignages, unis par une même empathie, ont mis en lumière les vertus de l’homme : une rigueur, une honnêteté et une humilité qui ont forgé le respect de tous.

Au fil des prises de parole, certains récits, plus que d’autres, ont su captiver l’assistance et dessiner le portrait le plus vivant du disparu.

Khaled Ben Gharbia a rappelé un fait marquant : sous la présidence de Chakib Nouira à la Fédération, en 2009 l’organisation du Championnat du monde de voile avait été confiée au SNB. Cet honneur, a-t-il souligné, était dû au dévouement, au sens de l’organisation et à l’engagement de son président de l’époque, Ridha Baktache.

Ridha Baktache, le premier assis à partir de la gauche.

Said Ouenzerfi, ancien directeur technique national de natation et enfant du club, a salué un homme d’une droiture et d’une modestie exemplaires.

Larbi Zouaoui, entraîneur de football bien connu, a ravivé la mémoire du jeune scout en partageant des anecdotes émouvantes de leurs années communes.

Enfin, Driss Haddad, ancien capitaine du CAB et international, a rendu hommage au joueur talentueux qu’il fut, soulignant qu’il aurait connu une carrière brillante s’il n’avait pas privilégié ses études à l’Institut supérieur du sport et de l’éducation physique (Ineps).

La cérémonie s’est clôturée par la récitation de la Fatiha en hommage au défunt, dans une atmosphère de profonde émotion et de recueillement.

Lotfi Sahli

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Non, Sarkozy n’est pas innocent

L’ex-Président français Nicolas Sarkozy est en prison depuis le 21 octobre 2025. Il a été jugé coupable d’association de malfaiteurs en vue de préparer un délit de corruption, condamné à 5 ans de prison et incarcéré. Depuis son jugement, il crie son innocence, s’indigne, proteste et dénonce une justice partisane et politique, relayé en cela par les médias mainstream qui insistent sur l’affaiblissement de l’État de droit et soulignent les relaxations prononcées par le tribunal de Paris concernant trois chefs d’accusation à savoir la corruption passive, le recel de détournement de fonds publics et le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007.

Salem Sahli *

Eu égard au caractère exceptionnel et historique de cet événement, j’ai pris la peine de lire l’intégralité du jugement du tribunal de Paris.

Voici les principaux points qui ont retenu mon attention et qui réfutent à mon sens l’affirmation que Sarkozy est innocent des crimes qui lui sont reprochés :

Financement illégal : le texte du jugement confirme l’arrivée d’argent libyen liquide au siège de campagne de Sarkozy, arguant que le caractère occulte du financement est précisément ce qui le rend difficile à prouver de manière parfaite. Il insiste sur le fait que le délit est la «tricherie avec la démocratie», et non l’enrichissement personnel.

Corruption : le document réfute l’idée que Sarkozy n’a rien à se reprocher car il n’aurait pas directement rencontré Abdellah Senoussi, responsable de la sécurité intérieure sous Kadhafi et son bras droit, comparant sa position à celle d’un chef d’entreprise donnant des ordres. En effet, un chef d’entreprise n’a pas besoin de livrer la drogue lui-même pour diriger un cartel. Sarkozy a été condamné comme «donneur d’ordre probable» de l’entente. Il rappelle que les actes, et non les personnes, sont jugés, soulignant la gravité des faits (entente avec un terroriste, financement occulte).

«C’est une attaque contre la France ! » : cette affirmation dont Sarkozy et ses sbires se gargarisent ne tient pas la route. «Attaquer la France», c’est négocier avec un terroriste condamné pour avoir tué 54 Français. «Défendre la France», c’est faire en sorte que nul ne soit au-dessus des lois. Ne pas oublier que la France a condamné M. Senoussi par contumace, en 1999, à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA qui a coûté la vie à 170 passagers. 

«Les autres le font aussi» : la banalisation du crime par la comparaison «les autres le font aussi» est le premier pas vers l’impunité générale. En démocratie, on ne se compare pas aux pires, on juge les actes, pas les personnes. Et ici, les faits sont gravissimes : entente avec un terroriste et tentative de financement occulte.

«Sarkozy est victime d’une cabale médiatique» : les médias n’ont pas condamné Sarkozy. Les juges, oui. Et ils l’ont fait en le relaxant sur trois chefs d’accusation. Et confondre presse et justice, c’est brouiller les rôles essentiels d’une démocratie. Certes, Sarkozy a le droit de se défendre, mais se défendre, c’est contester les preuves en appel et non pas attaquer la justice, dire que les juges «haïssent la France» ou appeler à la défiance. On peut contester les preuves lors d’un procès sans pour autant s’en prendre aux institutions. Instrumentaliser le droit de se défendre pour saper la légitimité des institutions, c’est jouer avec le feu démocratique.

L’État de droit implique justement qu’un ancien président soit jugé comme n’importe quel citoyen. Sarkozy, garant de la Constitution, devrait le savoir mieux que quiconque. L’utilisation perfide des mots de la démocratie pour la miner de l’intérieur est un jeu dangereux, une manipulation sémantique qui peut mener aux coups d’État.

En définitive, la morale de cette histoire est que personne n’est au-dessus des lois, et que les tentatives d’instrumentaliser la politique, le patriotisme ou l’État de droit pour échapper à la justice constituent un danger pour la démocratie.

* Médecin.

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Le poème du dimanche | ‘‘Narcisse’’ d’Ovide

Né en 43 avant J.-C. à Sulmone, près de Rome, Ovide est un poète majeur de la latinité. Il est célèbre pour ses « Métamorphoses ».

Rejetant la proximité avec les différents pouvoirs politiques, il développe d’abord, le thème de l’amour, qui le rend célèbre, très jeune, puis projette d’écrire une œuvre qui cherche à retracer le parcours de la création du monde jusqu’à son époque. Il composera ainsi les Métamorphoses en 12000 vers, où sont réunies 231 histoires, en 15 livres.

Le mythe, comme récit imaginaire, donne aux Métamorphoses une force poétique, revisitée à travers les siècles par divers poètes et auteurs qui sont allés sur ses traces.

Exilé en Mer noire, à la fin de sa vie, pour une raison inconnue, pris de désespoir, il écrit des poèmes pleins de mélancolie, Les Tristes, Les Pontiques. Il meurt en 18 après J.-C.

Tahar Bekri

Il était une source limpide aux eaux brillantes et argentées, que ni les bergers, ni les chèvres qui paissent sur la montagne, ni nul autre bétail n’avait jamais approchée, que n’avait troublée, nul oiseau, nulle bête sauvage, nul rameau tombé d’un arbre. Elle était entourée de gazon qu’entretenait la proximité de l’eau : et la forêt empêchait le soleil de jamais réchauffer ces lieux. C’est là que l’enfant, fatigué par l’ardeur de la chasse et par la chaleur, vint s’étendre, attiré par l’aspect du lieu et par la source. Mais, tandis qu’il tente d’apaiser sa soif, une autre soif grandit en lui. Pendant qu’il boit, séduit par l’image de sa beauté qu’il aperçoit, il s’éprend d’un reflet sans consistance, il prend pour un corps ce qui n’est qu’une ombre. Il reste en extase devant lui-même, et, sans bouger, le visage fixe, absorbé dans ce spectacle, il semble une statue faite de marbre de Paros. Il contemple, couché sur le sol, deux astres, ses propres yeux, et ses cheveux, dignes de Bacchus, dignes aussi d’Apollon, ses joues imberbes, son cou d’ivoire, sa bouche charmante, et la rougeur qui colore la blancheur de neige de son teint. Il admire tout ce par quoi il inspire l’admiration. Il se désire, dans son ignorance, lui-même. Ses louanges, c’est lui-même qu’il les décerne. Les ardeurs qu’il ressent, c’est lui qui les inspire. Il est l’aliment du feu qu’il allume. A combien de reprises il prodigua de vains baisers à l’onde trompeuse ! Que de fois, pour saisir le cou aperçu, il plongea dans l’eau ses bras, sans les refermer sur soi. Que voit-il donc ? Il l’ignore; mais ce qu’il voit l’embrase, et la même erreur qui abuse ses yeux excite leur convoitise. Crédule enfant, à quoi bon ces vains efforts pour saisir une fugitive apparence? L’objet de ton désir n’existe pas ! Celui de ton amour, détourne-toi et tu le feras disparaître. Cette ombre que tu vois, c’est le reflet de ton image. Elle n’est rien par elle-même, c’est avec toi qu’elle est apparue, quelle persiste, et ton départ la dissiperait, si tu avais le courage de partir!

Mais ni le souci de Cérès, ni celui du repos ne peut l’arracher de là, étendu dans l’herbe épaisse, il contemple, sans en rassasier ses regards, la mensongère image, et par ses propres yeux se fait lui-même l’artisan de sa perte.

Les Métamorphoses, Livre III (traduction de Joseph Chamonard, ‘‘Etonnants classiques’’, GF Flammarion).

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Taekwondo | Le Tunisien Khalil Jendoubi sacré champion du monde  

Le champion tunisien de taekwondo Mohamed Khalil Jendoubi a remporté, ce samedi 25 octobre 2025, la médaille d’or dans la catégorie des – 63 kg lors des Championnats du Monde en Chine. Il avait battu en finale l’Iranien Ali Haj Mousaei.

Sur son parcours, Mohamed Khalil Jendoubi avait éliminé le Kazakh Samirkhan Ababakirov, en quart de finale, le Hongrois Omar Gergely, le Russe Maksim Osin et le Surinamais Bendjino Maisedjan.

Le nouveau champion du monde des 63 kg comptait déjà à son palmarès deux médailles olympiques dans la catégorie des moins de 58 kg : une d’argent à Tokyo 2020 (2021) et une de bronze à Paris 2024.

La Tunisienne Ikram Dhahri, engagée dans la compétition, a été battue en 32e finale, après avoir remporté son premier match.

I. B.

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Atelier sur le plan tunisien d’adaptation (PNA) aux changements climatiques

Le Plan national d’adaptation (PNA) aux changements climatiques de la Tunisie, fruit de plusieurs mois de réflexion, d’études et de concertations publiques, sera bientôt prêt pour une mise en œuvre multisectorielle et territoriale. Cependant, plusieurs défis structurels persistent, notamment, la faiblesse des financements, qui risquent de retarder sa mise en œuvre dans les délais souhaités et qu’exige l’accélération du changement climatique. Ces questions seront discutées lors d’un atelier national et multisectoriel de validation de ce PNA-Tunisie, qui se tiendra le lundi 27 octobre 2025 à Tunis.

Cet atelier sera l’occasion de présenter les données de base, notamment en ce qui concerne la vulnérabilité et les risques liés aux changements climatiques en Tunisie, la stratégie d’intervention, le rôle de chaque partie prenante et le Plan d’action global, sectoriel et territorial, selon les priorités et les urgences climatiques de la Tunisie.

La Tunisie, comme les autres pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Ccnucc), a reconnu, à travers le cadre de l’adaptation de Cancun et la Décision 5/CP.17 adoptées lors de la COP 17 à Durban en Afrique du Sud, renforcés la même année par l’Accord de Paris, la nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre son PNA.L’adaptation aux changements climatiquesdevient, en effet, un objectif aussi important que l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre.

En matière d’adaptation, la Tunisie a identifié plusieurs secteurs prioritaires : les ressources en eau, l’agriculture et la sécurité alimentaire, les écosystèmes et la biodiversité, la santé, les infrastructures et les zones urbanisées, le tourisme et les zones côtières. 

Le PNA, en cours de concertations publiques et de finalisation, vise à renforcer l’intégration des enjeux climatiques dans les politiques sectorielles et territoriales et à consolider la résilience socio-économique du pays.

Des plans et des stratégies pour quoi faire ?  

Ce plan complète et renforce d’autres stratégies nationales, notamment la Stratégie nationale de développement durable, la Stratégie nationale sobre en carbone et résiliente face au changement climatique, la Stratégie nationale de transition écologique, la Stratégie et plan d’action national pour la biodiversité, la Stratégie de conservation des eaux et du sol, la Stratégie forêt et parcours, la Stratégie eau 2050, la Stratégie sécurité alimentaire, ainsi que les programmes relatifs à la lutte contre la désertification et la neutralité de dégradation des terres.

En somme, beaucoup de wishfull thinking et d’inchallah qu’il va falloir sortir des cartons et traduire en actions concrètes, mais c’est là une autre affaire !    

Pour une gouvernance multisectorielle durable,

La gouvernance climatique dans notre pays est assurée principalement par le ministère de l’Environnement, à travers l’Unité de gestion par objectifs «Changements climatiques» (Ugpo CC), point focal de la Ccnucc. Celle-ci est chargée de coordonner l’élaboration et la mise en œuvre de la CDN et du PNA. Le ministère de l’Économie et du Plan a, quant à lui, pour mandat d’intégrer les enjeux climatiques dans le Plan national de développement, tandis que le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire assure, par l’intermédiaire de la Direction générale de l’aménagement du territoire, l’élaboration du Schéma national d’aménagement du territoire, qui confère aux politiques d’adaptation une dimension spatiale et territoriale.  

Cette gouvernance, visant à assurer l’alignement des différents documents de planification du développement et de l’aménagement du territoire avec les stratégies climatiques, nécessite un renforcement de la coordination intersectorielle, notamment par la mise en place de mécanismes institutionnels partagés et l’harmonisation des outilsde suivi et d’évaluation.

Lancé par le Pnud, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et divers autres partenaires institutionnels, le projet «Appui à l’intégration des risques climatiques dans la planification du développement et l’aménagement du territoire en Tunisie» a soutenu les efforts publics et le processus d’étude et d’élaboration du PNA.

Les enjeux et les défis de l’adaptation

Le PNA-Tunisie retrace pour les cinq années à venir un ensemble d’actions publiques d’adaptation. Si l’accent est mis, essentiellement, sur des secteurs prioritaires ou sur des régions particulièrement exposées aux risques climatiques et aux catastrophes naturelles, cela n’exclut pas l’interdépendance des objectifs et des orientations du PNA avec d’autres dimensions socio-économiques essentielles du pays, telles que l’inclusion sociale, l’égalité de genre, la participation du secteur privé et de la société civile, la recherche scientifique, l’innovation technologique et la communication pour le changement des comportements.

Plusieurs défis structurels persistent, notamment la disponibilité limitée des données climatiques, le renforcement insuffisant des capacités institutionnelles, en particulier aux niveaux régional et local, la faiblesse des financements, ainsi que la faible intégration territoriale des politiques climatiques dans les stratégies de développement et d’aménagement. Tant que les objectifs d’adaptation demeurent déconnectés des logiques économiques et territoriales futures et des menaces climatiques, les divergences, notamment conjoncturelles, risquent de freiner la mise en œuvre des politiques climatiques. L’alignement clair entre les engagements stratégiques (CDN, PNA) et les projets opérationnels transcris dans le PND et la SNAT, s’il n’intègre pas les risques climatiques on passera à côté des opportunités de financement international, alors que les besoins d’investissement pour l’adaptation sont croissants. 

Il serait ainsi primordial d’instaurer une vision territoriale cohérente et une meilleure articulation entre la CDN, le PNA, le PND et la SNAT, de développer des objectifs communs ainsi que des indicateurs communs de suivi afin de garantir une cohérence, une synergie temporelle et une efficacité accrue des politiques climatiques nationales.

L. B. (avec communiqué.)

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Pont de Bizerte | 14 % des fondations achevés

L’ambassadeur de la République populaire de Chine en Tunisie, Wan Li, a déclaré, vendredi 24 octobre 2025, que le projet du pont de Bizerte sera prêt à l’exploitation à la mi-2027 et que «près de 14 % des travaux de construction des fondations étaient achevés». Vidéo.

Dans un entretien accordé à l’agence Tap, M. Li lors a indiqué que la prochaine étape du projet concerne l’achèvement des fondations du pont et des infrastructures sous-marines.

Le groupe Sichuan Road and Bridge, qui a remporté le contrat pour la réalisation de ce projet dans le cadre d’un appel d’offres international, collabore étroitement avec tous les acteurs tunisiens afin de garantir l’achèvement des travaux du pont dans la seconde moitié de l’année 2027, a ajouté l’ambassadeur.

«Les travaux de forage des piliers fondamentaux du pont de Bizerte avaient officiellement commencé en juillet dernier, tandis que des cargaisons de matériaux de construction et d’équipements sont arrivées en Tunisie au cours des mois de septembre et d’octobre et ont été transportées sur le site de construction pour utilisation», a-t-il précisé.

Quant à la coopération chinoise avec la Tunisie dans le domaine du transport aérien dans la prochaine phase, l’ambassadeur a déclaré que la partie chinoise espère renforcer la flotte de transport aérien à l’avenir avec une ligne directe entre Pékin et Tunis. Et d’ajouter : «La question mérite d’être étudiée afin que les pays puissent renforcer les échanges et augmenter le nombre de touristes respectifs.»

Le patrimoine culturel, civilisationnel et naturel dont dispose la Tunisie en a fait une destination prisée pour les touristes chinois, notamment ces dernières années, après l’inscription de neuf sites tunisiens sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a déclaré M. Li.

Dans ce cadre, il a insisté sur la nécessité de mettre en place un guide touristique électronique en langue chinoise pour faciliter la communication et rapprocher les services entre les deux pays, ainsi que d’une infrastructure de paiement électronique destinée aux touristes chinois.

L’ambassadeur chinois a rappelé, dans ce contexte, que la plateforme chinoise Tongcheng Travel a classé la Tunisie en tête des meilleures destinations touristiques les plus sûres pour les Chinois.

L. B.

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Gabès souffre, Gabès attend, Gabès espère…

Une nouvelle marche nationale aura lieu, ce samedi 25 août 2025, à Tunis, pour exiger le démantèlement des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès et dénoncer «l’étouffement écologique et humain» qui ronge les habitants de cette ville du sud-est de la Tunisie. De Gabès à Tunis, c’est le même cri : rendre à la terre son souffle. 

Manel Albouchi

La campagne Stop Pollution appelle citoyens, syndicats et associations à descendre dans la rue, cet après-midi, à partir de 15h30, devant le siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour se diriger vers le siège central du Groupe chimique tunisien (GCT).

Aujourd’hui, Gabès n’a pas besoin qu’on lui parle. Elle a besoin qu’on l’écoute. Depuis trop longtemps, cette terre respire du poison et réclame de l’air. Les chiffres, les rapports, les promesses… nous les connaissons tous. 

Ce que j’écris ici n’est pas un réquisitoire : c’est un acte de reconnaissance. Parce que reconnaître, c’est déjà commencer à réparer. Et peut-être que la première écologie, avant les lois et les plans, c’est l’écoute du vivant : celle qui réapprend à respirer. 

Un trésor perdu  

Le golfe de Gabès renferme l’unique oasis marine au monde. Mais il est aussi devenu l’un des plus malades. Ce n’est pas seulement une question d’écologie, c’est une question de santé, de dignité, d’avenir. Quand la mer et la terre deviennent stériles, c’est tout un peuple qu’on étouffe. Quand la chimie remplace la vie, c’est la nation qui s’asphyxie. 

Les études nationales et internationales le répètent depuis des années : les eaux du golfe contiennent des concentrations alarmantes de métaux lourds et de phosphogypse. Les maladies respiratoires, dermatologiques, les cancers, tout cela n’est plus une fatalité : c’est un symptôme. Celui d’une économie qui a oublié son corps. Et pourtant, le silence persiste. 

Gabès n’est pas un scandale : c’est un miroir. Celui d’un pays qui cherche encore comment respirer sans se nier. 

Une erreur de modèle 

Le phosphate n’est pas une malédiction. C’est une richesse mal exploitée. Les premières extractions datent de l’époque coloniale : les Français ont découvert le gisement, tracé les rails, ouvert la voie. Mais les usines de transformation, celles qui saturent encore l’air de Gabès, ce sont nous qui les avons construites, après l’indépendance. Nous voulions transformer notre propre matière, créer de la valeur, affirmer notre souveraineté économique. L’intention était noble, le résultat, tragique. 

Des usines semblables existaient autrefois en Europe, en France, en Espagne, en Allemagne. Elles ont été fermées dans les années 1980 pour des raisons environnementales et sanitaires. Nous avons pris la relève croyant prolonger un progrès, alors que nous ne faisions que rejouer son erreur. 

Il ne s’agit pas d’identifier des coupables ou de désigner des comploteurs. C’est une question de regard : nous avons hérité d’un système qui confond produire et se développer, croître et respirer. 

Le devoir de réparer 

La responsabilité est collective. Elle n’est pas seulement dans un ministère, mais dans notre rapport à la terre. Nous avons trop longtemps confondu la richesse avec la vitesse, Et le progrès avec la combustion. 

Réaménager l’usine ne se fera pas du jour au lendemain, Mais le silence, lui, peut cesser dès maintenant. 

Ce qu’on peut faire, concrètement : 

  • Dépêcher des hauts responsables de l’Etat pour discuter avec les Gabésiens de leurs problèmes et des moyens d’y remédier;
  • Remplacer les équipements vétustes des usines du CPG et mettre fin immédiatement aux rejets de toutes sortes;  
  • Lancer un plan de délocalisation progressive des unités les plus nocives ;
  • Créer un fonds spécial pour la sauvegarde de l’oasis de Gabès, une richesse nationale que nous devons tous contribuer à préserver ; 
  • Instaurer une transparence totale des données environnementales consultables par chaque citoyen et mettre en place un système d’alerte précoce à la pollution industrielle, et pas seulement à Gabès. 

Ces mesures ne suffiront pas à tout réparer mais elles peuvent rendre à Gabès ce qui lui manque le plus : d’abord la confiance en l’avenir et l’espoir d’un vrai développement, celui qui relie, protège, inspire. 

La promesse 

Nous irons frapper aux portes des Tunisiens, non pour bâtir des murs de séparation ou des jardins vitrines, mais pour sauver nos enfants. 

Nous irons dialoguer avec nos partenaires européens engagés dans la transition écologique, mais aussi avec nos voisins de la Méditerranée, et demander leur aide pour réparer la catastrophe écologique à Gabès, car la mer n’est à personne : elle est un souffle partagé. 

«Les lourds fardeaux s’allègent lorsqu’ils sont portés par plusieurs consciences, et non par une seule, fût-t-elle dotée de la plus grande force», écrivait Taha Hussein.  

Et Gabès n’est pas un échec. C’est un avertissement et une promesse : celle d’un pays qui peut enfin choisir de respirer à son propre rythme. 

Respirer, aujourd’hui, c’est déjà résister. Car l’être humain n’est pas une machine : il n’est pas seulement production, il est corps, et il est surtout reliance : l’art de se relier au vivant, à la terre et aux autres. Et c’est là que commence la véritable indépendance : celle qui ne se signe pas mais qui se respire. 

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Le FTDES solidaire avec l’ATFD | Non à la criminalisation de l’action civile !

Dans le communiqué ci-dessous, publié ce samedi le 25 octobre 2025, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) exprime sa solidarité avec à l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et son opposition aux «politiques de criminalisation de l’action civile».

Les autorités tunisiennes ont décidé de suspendre les activités de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) pour une durée d’un mois. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle série de mesures qui visent à criminaliser l’action associative indépendante et à restreindre davantage l’espace civil en Tunisie, touchant déjà des dizaines d’associations autonomes.

Les décisions de suspendre les activités de nombreuses associations et de les soumettre à un contrôle financier et fiscal, malgré leur plein respect des procédures légales et la présentation de toutes les observations requises, traduisent une politique délibérée de criminalisation de l’action civique et de répression des militant·e·s associatifs.
Il s’agit de mesures à caractère politique, destinées à affaiblir les associations indépendantes et à intimider la société civile dans son ensemble.

Le décret n°88 de 2011, qui représentait un acquis démocratique consacrant la liberté d’organisation et d’action associative, est aujourd’hui instrumentalisé à des fins sélectives pour régler des comptes avec les organisations indépendantes.

De même, la loi relative au terrorisme et à la lutte contre le blanchiment d’argent est utilisée dans un contexte où s’accélèrent les mesures de fermeture de l’espace public, de poursuite des acteurs civiques et des défenseur·e·s des droits humains, et de stigmatisation sous couvert de responsabilité administrative, judiciaire, financière ou fiscale.

Cibler l’Association tunisienne des femmes démocrates revient à s’en prendre au droit des femmes à s’organiser et à participer à la vie publique, ainsi qu’au droit des victimes d’accéder à des services d’accompagnement et de soutien.
Depuis des décennies, l’ATFD a été un rempart pour les luttes féministes, sociales et civiques, à une époque où s’exprimer et prendre position avait un prix, tandis que le silence et la complicité étaient le choix de beaucoup.

Les associations ne sont certes pas au-dessus des lois et doivent s’y conformer. Cependant, ces décisions ne peuvent être comprises que comme la poursuite d’une politique d’assèchement des ressources de l’action civile et de démantèlement des mécanismes de protection et de défense construits par le mouvement civique et féministe au fil des années de lutte.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) :

– exprime sa pleine solidarité avec l’Association tunisienne des femmes démocrates et soutient les actions juridiques et militantes engagées par ses membres ;

– tient les autorités tunisiennes pour responsables de la détérioration du climat des libertés et du recul des garanties constitutionnelles relatives à la liberté d’organisation et d’expression ;

– appelle la société civile et les organisations de défense des droits humains à renforcer la solidarité et la coordination face aux politiques de fermeture de l’espace civil et de criminalisation du travail indépendant.

Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, lui-même confronté à des tentatives de criminalisation et de stigmatisation, réaffirme son engagement en faveur de la défense de l’espace civil et poursuivra toutes les formes de résistance pacifique pour défendre la justice sociale, l’égalité et la dignité humaine.

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Le président : Abdelrahman Hedhili

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Rencontre sur la restauration des films tunisiens

En marge de la restauration du long métrage ‘‘L’Homme de cendres’’ de Nouri Bouzid, effectuée 40 ans après sa sortie à l’initiative de Ciné-sud Patrimoine, une rencontre de sensibilisation et d’échange autour de la restauration des films se tiendra mardi 28 octobre 2025, à 15h, à la salle Tahar Cheriaa, à la Cité de la culture de Tunis. (Ph. « L’homme de cendres » de Nouri Bouzid).

Une occasion de comprendre le cheminement de cette initiative placée dans son contexte national mais également global et de discuter sur les enjeux et perspectives actuelles pour la sauvegarde et la restauration du patrimoine cinématographique tunisien.

Le public pourra débattre au cours de cette rencontre avec Céline Pozzi de la Cinémathèque de Bologne et Mohamed Challouf de Ciné-sud Patrimoine.

Céline Pozzi
Mohamed Challouf

Le film sera projeté aux journalistes, le même jour et dans la même salle, à 10h30, en présence de l’équipe de film.

La restauration du film de Nouri Bouzid, un classique du cinéma tunisien contemporain, est le fruit d’une collaboration entre la Cineteca di Bologna, la Cinematek de Bruxelles, Cinétéléfilms et le ministère des Affaires culturelles.

L. B.

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Les corps des Palestiniens morts sous la torture israélienne «parlent»

Les reportages diffusés ces dernières semaines par les médias occidentaux étaient consacrés aux détenus israéliens libérés de la bande de Gaza, à leurs conditions de détention, à la détresse de leurs familles durant leur captivité et aux conséquences physiques et psychologiques de cette détention. Pour «équilibrer», ils montraient à peine, à la toute fin des reportages, un bus de prisonniers palestiniens libérés mais sans s’attarder sur l’information. Ce que ces ex-prisonniers ont enduré ne les intéresse pas. S’agissant des Palestiniens qui ont été capturés, séquestrés de manière extrajudiciaire et morts sous la torture, c’est quasiment l’omerta. (Photo non datée de 2023 fournie par un lanceur d’alerte montrant des prisonniers palestiniens capturés dans la bande de Gaza au centre de détention de Sde Teiman).

Imed Bahri

Dans une enquête réalisée par Lorenzo Tondo et Seham Tantash, The Guardian révèle qu’au moins 135 corps mutilés de Palestiniens renvoyés par Israël à Gaza étaient ceux de détenus torturés et exécutés de manière extrajudiciaire. 

Docteur Munir Al-Barsh, directeur général du ministère de la Santé et porte-parole de l’hôpital Nasser de Khan Younis, où les corps ont été examinés, a déclaré qu’un document trouvé à l’intérieur de chaque sac mortuaire indiquait que les corps provenaient tous de la base militaire de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, où les détenus palestiniens étaient enfermés dans des cages, les yeux bandés, menottés, attachés à des lits d’hôpital et contraints de porter des couches, selon des photos et des témoignages publiés par le journal britannique l’année dernière.

Al-Barsh a déclaré: «Les informations figurant sur les documents retrouvés à l’intérieur des sacs mortuaires sont rédigées en hébreu et indiquent clairement que les corps étaient détenus à Sde Teiman. Les documents montrent également que des tests ADN y ont été effectués sur certains d’entre eux».

L’année dernière, l’armée israélienne a ouvert une enquête criminelle, toujours en cours, sur la mort de 36 prisonniers détenus à Sde Teiman. L’existence de ce camp qui s’apparente plus à un bagne a été révélée en mai 2024, nous avons à l’époque consacré un article à cette révélation intitulé ‘‘CNN lève le voile sur une prison secrète israélienne dans le désert du Néguev’’

Dans le cadre de la trêve négociée par les États-Unis à Gaza, le Hamas a restitué les corps de certains prisonniers tués pendant la guerre. Israël a jusqu’à présent restitué les corps de 150 Palestiniens tués après du 7 octobre 2023.

Exécutions sommaires et tortures systématiques

Des photos des corps palestiniens consultées par The Guardian, qui ne peuvent être publiées en raison de leur nature horrible, montrent de nombreuses victimes les yeux bandés et les mains liées derrière le dos. Une photo montre également une corde nouée autour du cou d’un homme. Des médecins de Khan Younis ont déclaré que les examens officiels et les observations sur le terrain indiquent clairement qu’Israël a commis des meurtres, des exécutions sommaires et des actes de torture systématiques contre de nombreux Palestiniens. 

Les responsables de la santé ont déclaré que les constatations documentées comprenaient des signes évidents de tirs directs à bout portant et des corps écrasés sous les roues des chars israéliens.

Iyad Barhoum, directeur administratif du complexe médical Nasser, a déclaré que les corps n’étaient pas nommés mais seulement marqués de symboles et montrant qu’une partie du processus d’identification avait commencé.

S’il existe des preuves irréfutables que de nombreux Palestiniens ont été exécutés, il est extrêmement difficile de déterminer où les victimes ont été tuées.

Sde Teiman est un centre de stockage de corps récupérés à Gaza mais c’est aussi un camp de détention tristement célèbre pour la mort de prisonniers. Les militants des droits humains exigent une enquête afin de déterminer si des personnes y ont été tuées et, si oui, combien. Le corps de Mahmoud Ismail Shabat, 34 ans, originaire du nord de Gaza, présentait des traces de chute, les jambes écrasées sous les chenilles des chars, indiquant qu’il a été tué ou blessé à Gaza et que son corps a ensuite été transféré à Sde Teiman.

«Ce qui nous a le plus blessés, c’est qu’il avait les mains liées et que son corps portait des traces évidentes de tortures», a déclaré son frère, Rami, qui a identifié le corps de son frère grâce à une cicatrice due à une précédente opération à la tête. «Où est le monde? Tous nos prisonniers sont revenus torturés et brisés», a déclaré la mère de Shabat.

Certains médecins palestiniens affirment que le fait que de nombreux corps aient été bandés et ligotés indique qu’ils ont été torturés puis tués pendant leur détention à Sde Teiman, où, selon les médias israéliens et les témoignages de gardiens de prison lanceurs d’alerte, Israël détient environ 1 500 corps de Palestiniens de Gaza.

«Vous mourrez des centaines de fois»

Un lanceur d’alerte a indiqué au Guardian qu’il a été témoin des conditions de détention à Sde Teiman : «J’ai vu un patient de Gaza amené avec une blessure par balle au thorax gauche. Il avait également les yeux bandés, les mains menottées et était nu à son arrivée aux urgences. Un autre patient, blessé par balle à la jambe droite est arrivé à mon hôpital dans des circonstances similaires».

Un autre lanceur d’alerte avait précédemment décrit comment les patients, tous originaires de Gaza, étaient menottés à leur lit. Ils portaient tous des couches et avaient les yeux bandés. «On lui a dit que certains patients venaient d’hôpitaux de Gaza. Il s’agissait de patients capturés par l’armée israélienne alors qu’ils recevaient des soins et amenés ici. Leurs membres avaient été amputés et leurs blessures étaient infectées. Ils gémissaient de douleur», a-t-il raconté.

Selon le même lanceur d’alerte, l’armée n’avait aucune preuve que les détenus étaient tous membres du Hamas et que certains prisonniers demandaient à plusieurs reprises la raison de leur présence en prison. Il dit, il dit avoir appris que la main d’un détenu avait été amputée parce que son poignet attaché était gangrené.

Shadi Abu Sido, journaliste palestinien de Gaza qui travaillait pour le journal Palestine Today, a été libéré après 20 mois de détention à Sde Teiman et dans une autre prison israélienne. Il a déclaré avoir été arrêté à l’hôpital Al-Shifa le 18 mars 2024.

Dans une interview vidéo diffusée sur Instagram par la chaîne turque TRT, il a déclaré : «Ils m’ont déshabillé pendant 10 heures dans le froid. J’ai été ensuite transféré à Sde Teiman où j’ai été détenu pendant 100 jours, menotté et les yeux bandés. Beaucoup sont morts en détention, d’autres ont perdu la raison. Certains ont été amputés et ont subi des agressions sexuelles et physiques. Ils ont amené des chiens pour nous uriner dessus. Lorsque j’ai demandé pourquoi j’avais été arrêté, ils ont répondu: ‘‘Nous avons tué tous les journalistes. Ils sont morts une fois. Mais nous vous avons amenés ici et vous mourrez des centaines de fois’’».

Naji Abbas, directeur du département des prisonniers et détenus de Médecins pour les droits de l’homme, a déclaré : «Les traces de torture et de mauvais traitements constatées sur les corps des Palestiniens récemment renvoyés par Israël à Gaza sont horribles mais malheureusement peu surprenantes».

Ces conclusions confirment les constatations de l’organisation depuis deux ans concernant les conditions de détention notamment au camp de Sde Teiman où les Palestiniens sont soumis à la torture et aux exécutions systématiques de la part des soldats et des gardiens de prison.

L’organisation a indiqué : «Le nombre sans précédent de Palestiniens morts en détention, les preuves documentées de décès résultant de la torture et de négligences médicales, et maintenant les conclusions concernant les corps restitués, ne laissent aucun doute sur la nécessité urgente d’une enquête internationale indépendante afin de traduire en justice les responsables en Israël».

The Guardian a montré des photos des corps à un médecin israélien qui a également été témoin du traitement des prisonniers à l’hôpital de campagne de Sde Teiman. Ce dernier, qui a requis l’anonymat, a déclaré que l’une des images «montre que l’homme était probablement menotté avec des câbles en plastique et qu’une décoloration des bras et des mains au niveau des câbles en plastique indique probablement des modifications de la circulation sanguine dues à des contraintes excessives. Il pourrait s’agir d’une personne blessée et capturée (et décédée ensuite en détention israélienne), ou décédée des suites de blessures subies après sa capture».

Docteur Morris Tidball-Binns, médecin légiste et rapporteur spécial des Nations Unies, a commenté : «Une assistance médico-légale indépendante et impartiale devrait être sollicitée pour soutenir les efforts d’examen et d’identification des morts».

Contactée par The Guardian au sujet des allégations de torture, l’armée israélienne a indiqué avoir demandé à l’administration pénitentiaire israélienne d’enquêter. Mais celle-ci n’a pas répondu.

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Néji Jalloul à nouveau devant le juge

Le secrétaire général du Parti de la coalition nationale tunisienne, Néji Jalloul, va de nouveau comparaître devant le tribunal de l’Ariana le mardi 28 octobre 2025.

C’est l’ancien secrétaire général du parti Nidaa Tounes et ancien ministre de l’Education qui l’a annoncé dans un post sur sa page Facebook. Il va faire opposition à une première condamnation à deux mois de prison en lien avec les parrainages recueillis lors des élections présidentielles de 2019 auxquelles il avait présenté sa candidature.

I. B.

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Kaylia Nemour, 1ère Africaine championne du monde de gymnastique

C’est un moment de grâce et d’histoire. À Jakarta, lors des Championnats du monde de gymnastique artistique 2025, Kaylia Nemour, 18 ans, a décroché, vendredi 24 octobre 2025, la médaille d’or aux barres asymétriques. En un instant, elle devient la première Africaine championne du monde dans cette discipline. L’image de la jeune gymnaste algérienne, drapeau vert et blanc sur les épaules, restera gravée dans les mémoires.

Née à Saint-Benoît, en France, de parents algériens, Kaylia Nemour a très tôt montré un talent exceptionnel. Formée dans les clubs français, elle s’est imposée par sa rigueur, son élégance et sa détermination. Mais en 2023, après un désaccord avec la fédération française, elle choisit de représenter l’Algérie. Un choix de conviction, guidé par le cœur et les racines.

Ce pari audacieux s’est transformé en triomphe. En rejoignant la fédération algérienne, Kaylia a relevé un double défi : porter haut les couleurs de son pays d’origine et prouver que l’Afrique pouvait rivaliser avec les grandes puissances de la gymnastique mondiale.

L’or du courage

Le 23 octobre 2025, l’Algérienne s’élance sur les barres asymétriques, son agrès de prédilection. Sa prestation est d’une précision remarquable : transitions parfaites, amplitude maîtrisée, exécution sans faute. Le verdict tombe : 15,566 points. L’Algérie tient son premier titre mondial, et le continent africain sa première championne dans l’histoire de la gymnastique.

Ce sacre ne récompense pas seulement une athlète, mais tout un parcours fait d’efforts, de doutes et de foi en soi. Il démontre que le talent africain, souvent éclipsé par le manque d’infrastructures, peut briller au plus haut niveau.

À Jakarta, Kaylia Nemour n’a pas seulement remporté une médaille : elle a ouvert la voie.

D. G.

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Forum sur l’internationalisation des startups tunisiennes

Le programme Tunisia Boost Up a été au cœur d’un forum organisé le 24 octobre 2025 dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis. Piloté par Excelty Lab, l’événement a réuni les principaux acteurs de l’écosystème entrepreneurial tunisien pour identifier les défis rencontrés par les PME et startups dans leur internationalisation, recenser les opportunités sur les marchés africains et formuler des recommandations concrètes pour renforcer leur compétitivité.

Lotfi Sahli

Tunisia Boost Up est soutenu par Qawafel et financé par l’Agence Française de Développement (AFD), mis en œuvre par Expertise France avec l’appui de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS).

Zakaria Ben Dhia, fondateur et Ceo d’Excelty, a présenté les activités de son incubateur, notamment les séminaires régionaux à Nabeul et Sfax, et souligné l’importance des partenaires du projet dans le succès du colloque et le dynamisme national et régional généré, en collaboration avec le Cawtar, le CJD Grand Tunis et le CJD Sénégal.

Michael Baur, représentant de la KAS, a insisté sur le rôle de la fondation dans le soutien aux dynamiques économiques et entrepreneuriales en Tunisie, en promouvant l’innovation, la gouvernance et le développement durable, notamment à travers des initiatives telles que Tunisia Boost Up.

Renforcer la compétitivité

Mazen Al Kassem, expert international et chef du projet Qawafel, a rappelé l’ambition du programme : en moins de 18 mois, 17 entreprises du secteur numérique ont été accompagnées, 10 sessions de formation et 20 séances de coaching organisées, une mission de prospection en Mauritanie impliquant 7 entreprises réalisée, plus de 20 rencontres B2B tenues, et 11 projets tunisiens valorisés sur les marchés mauritanien et sénégalais.

Lors du premier panel, les représentants de l’Api, de l’Apia, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis, du Cepex, de Conect International et de la Banque mondiale ont présenté leurs programmes d’appui, de financement et d’accompagnement pour renforcer la compétitivité des PME et faciliter leur accès aux marchés africains.

Le deuxième panel a réuni des consultants de divers horizons, partageant leurs expériences sur l’accompagnement des startups, les bonnes pratiques, les défis rencontrés et les stratégies favorisant la croissance et l’innovation, tout en soulignant l’importance du mentorat et du réseautage.

Entre ces panels, le public a assisté à deux témoignages en direct : Lotfi Chérif depuis Nouakchott et Sofiene Beyaoui depuis Dakar, illustrant les opportunités et défis de la coopération économique entre la Tunisie, la Mauritanie et le Sénégal, et l’impact concret de l’internationalisation des entreprises tunisiennes.

Le panel de clôture a été consacré aux startups à succès, qui ont partagé leur persévérance, leur engagement et les obstacles surmontés, offrant au public un aperçu concret des réalités entrepreneuriales et des clés de la réussite, tout en mettant en avant l’importance du courage, de l’innovation et du soutien aux jeunes entreprises dans un environnement concurrentiel.

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Abir Moussi n’est pas au bout de ses peines

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 dans plusieurs affaires et risquant la peine de mort dans l’une d’entre elles, n’est pas au bout de ses peines.

En effet, la Chambre criminelle près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, ce vendredi 24 octobre 2025, de reporter à une date ultérieure l’affaire dite du bureau d’ordre de la présidence de la République. L’avocate sera jugée sur la base de l’article 72 du Code pénal, pour tentative de changer le régime de l’Etat (pas moins?).

Il est à noter que le collectif de défense de la présidente du PDL a boycotté l’audience de ce vendredi. Et que des dizaines de partisans de l’ancienne député ont observé un sit-in devant le Palais de Justice à Tunis pour exiger la libération de leur leader, considérant qu’elle est victime d’un règlement de compte politique.

I. B.

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Le nettoyage du fond marin du Golfe de Gabès exige 2 à 3 ans

L’arrêt immédiat des rejets de phosphogypse dans le golfe de Gabès permettrait de rétablir l’équilibre écologique d’ici environ un an, grâce à la dynamique des marées dans la zone, estime Samir Gazbar, expert en environnement industriel, dans une déclaration à l’agence Tap, le 23 octobre 2025, ajoutant qu’un projet pluriannuel de nettoyage des fonds marins serait encore nécessaire à proximité des plages de Chatt Essalem et de Ghannouch, où le phosphogypse est déversé. (Ph. Rejets de phosphogypse polluant la plage de Chatt Essalam, Gabès).

La bande marine contaminée par le phosphogypse s’étend sur environ trois kilomètres au large, nécessitant des opérations de dragage estimées à 2 à 3 ans, ajoute l’expert, notant que le volume cumulé de phosphogypse rejeté depuis la création du Groupe chimique tunisien (GCT) est estimé à environ 200 millions de tonnes.

Le phosphogypse est un résidu de production formé principalement lors de la fabrication d’engrais phosphatés, obtenu par la réaction entre la roche phosphatée et l’acide sulfurique. Selon Gazbar, la solution du simple stockage temporaire en bassins n’est pas techniquement réalisable, d’autant plus que les rejets quotidiens atteignent en moyenne 15 000 tonnes. De plus, le recyclage des matériaux ne couvrirait qu’une partie limitée et ne résoudrait pas durablement le problème environnemental.

Entre-temps, le gouvernement a décidé, entre autres mesures urgentes annoncées pour résoudre la crise environnementale à Gabès, de suspendre le rejet de phosphogypse en mer. Il reste aux dirigeants de l’usine de la CPG de prendre les mesures techniques que cette suspension nécessite.

Ces actions s’inscrivent dans une période de forte mobilisation sociale dans ce gouvernorat du sud-est, marquée par des manifestations et des initiatives appelant à la fermeture et au démantèlement des unités polluantes.

Ces dernières semaines, Gabès a connu une escalade des protestations et des tensions avec les forces de l’ordre, et le 21 octobre, une grève générale a paralysé la ville.

L’expert Gazbar préconise une double trajectoire : une régénération naturelle relativement rapide de la mer, à condition que les déversements soient stoppés, et une réhabilitation progressive des fonds marins dans les zones les plus contaminées. Il reste aux autorités de mobiliser les moyens, financiers et autres, pour réaliser ces travaux qui pourraient prendre un certain temps.

I. B. (avec Tap).

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Le blanchiment d’argent en Tunisie en majorité lié au trafic de migrants

Les produits illicites liés à la migration irrégulière affectent de plus en plus l’écosystème du blanchiment d’argent en Tunisie. La Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) a révélé qu’en 2024, les affaires de trafic de migrants soumises à la justice ont représenté 61,1 % du total des affaires de blanchiment d’argent, contre 58 % en 2023. L’exercice illicite d’activités réglementées, notamment les paris sportifs, suit avec 15,3%, suivi des «détournements de fonds» avec 6%.

C’est ce qui ressort du rapport d’activité 2024 de cette cellule de renseignement financier relevant de la Banque centrale de Tunisie, qui a été interpellée à plusieurs reprises par le président de la république Kaïs Saïed, lui reprochant un certain laxisme face aux flux illégaux d’argent transitant par le pays. D’où l’intérêt de ce rapport de la Ctaf qui vient clarifier une situation restée floue et sujette à des soupçons.

En matière de signalement, la Ctaf affirme avoir reçu 1 236 déclarations d’activités suspectes de la part des entités assujetties (poste, banques, établissements de transfert d’argent), soit une augmentation de 45% par rapport à l’année précédente, dont 452 ont été traitées au cours de l’année.

Les instruments financiers utilisés démontrent le rôle central des canaux de transfert de fonds : les mandats internationaux représentent 18% des cas, en baisse par rapport aux 48% de 2023, et restent systématiquement associés aux affaires de traite et de trafic de migrants.

Les plateformes de paiement et les services de «transfert de fonds» figurent également parmi les instruments les plus courants.

Ce tableau opérationnel est clarifié par une typologie présentée dans le rapport : un «client occasionnel» tunisien (c’est-à-dire sans compte bancaire stable) a reçu 46 mandats internationaux en quatre mois pour un total de 76 445 dinars, envoyés par des individus en Afrique subsaharienne, utilisant plusieurs numéros de téléphone et sans justificatifs financiers. L’affaire a été transmise au procureur.

Les trafiquants s’adaptent

La Commission illustre bien un système criminel en constante évolution, dans lequel les trafiquants s’adaptent à la supervision bancaire, modifient leurs méthodes et délèguent la collecte de fonds à des citoyens tunisiens, souvent à leur insu.

Ces derniers sont recrutés comme hommes de paille, utilisés pour recevoir des fonds et les distribuer rapidement à travers le pays – un «réseau fluide et décentralisé», selon la définition de la Commission – dans lequel chaque acteur gère une petite partie du flux, réduisant ainsi le risque de traçabilité.

Ce système, à une échelle différente, s’apparente aux méthodes des réseaux internationaux de blanchiment d’argent. Afin de renforcer la surveillance du système, la Ctaf a émis, en 2024, 23 alertes à l’encontre d’opérateurs, dont une concernant 99 personnes soupçonnées d’être impliquées dans le trafic d’argent ou celui de migrants.

Le chapitre sur les instruments souligne également que l’augmentation des signalements des établissements de paiement est précisément liée au risque migratoire associé aux mandats internationaux.

Micro-transferts en série

Le rapport fait également état d’une coopération intense : 867 demandes nationales traitées, soit une augmentation de 53% par rapport à 2023, et des échanges avec l’étranger au sein du réseau des cellules de renseignement financier.

Les chiffres de 2024 confirment une transformation des méthodes de financement de la migration irrégulière en Tunisie : moins d’argent liquide et davantage de micro-transferts en série via des mandats internationaux et des canaux électroniques, souvent fragmentés et difficiles à intercepter individuellement. La réponse institutionnelle s’est concentrée sur l’alerte des opérateurs, la formation ciblée et l’analyse stratégique pour anticiper les approches possibles.

L. B. (avec Tap).

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