Venezuela – L’ombre d’une intervention américaine : Washington envoie un porte-avions dans les Caraïbes
Les États-Unis ont ordonné le déploiement du porte-avions USS Gerald R. Ford, accompagné de cinq destroyers, vers les côtes d’Amérique latine — un mouvement qualifié de “renforcement de la sécurité régionale” par le Pentagone, mais interprété par de nombreux observateurs comme une préparation à une confrontation directe avec le Venezuela.
Cette opération, annoncée le 24 octobre 2025, porte à plus de 10 000 militaires américains la présence navale dans la zone sous commandement du USSOUTHCOM. Le communiqué officiel évoque une mission de lutte contre les trafics de drogue et “les activités illicites compromettant la sécurité du continent américain”.
Le prétexte antidrogue et la logique d’encerclement
L’argument de la lutte antidrogue sert depuis plusieurs semaines de justification à des frappes américaines en mer des Caraïbes, souvent menées sans preuves tangibles. Des experts du droit international et des représentants de l’ONU dénoncent des violations du droit international et des exécutions extrajudiciaires.
Le président Donald Trump, dans une série de déclarations musclées, a reconnu avoir autorisé la CIA à opérer sur le sol vénézuélien, laissant entendre que des attaques pourraient suivre.
Cette stratégie du fait accompli rappelle les logiques de “changement de régime” expérimentées dans d’autres régions : pression militaire, isolement diplomatique, puis négociation forcée avec un pouvoir affaibli.
Face à cette escalade, le ministre vénézuélien de la Défense Vladimir Padrino a réagi avec fermeté : “Les forces armées ne permettront jamais un gouvernement soumis aux intérêts de Washington.”
Il a qualifié cette situation de “plus grave menace militaire des cent dernières années”, tout en réaffirmant le souhait de Caracas d’éviter la guerre.
Pour le régime de Nicolás Maduro, cette montée en puissance américaine n’est qu’un prétexte pour tenter de renverser un pouvoir resté insoumis depuis plus de vingt ans à la domination économique de Washington.
Le pétrole, enjeu caché de la confrontation
Officiellement absente du discours américain, la question pétrolière demeure pourtant le cœur silencieux du conflit.
Le Venezuela détient les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde, mais ses exportations sont paralysées par les sanctions américaines imposées depuis 2019.
Privé de revenus, Caracas s’est tourné vers la Chine et la Russie, transformant son pétrole en outil géopolitique.
En réponse, Washington cherche à reprendre pied dans le secteur énergétique vénézuélien.
Des sources proches du département d’État évoquent depuis juillet des discussions sur des autorisations limitées pour Chevron et d’autres compagnies américaines, tandis que Trump multiplie les pressions diplomatiques pour couper le lien énergétique sino-vénézuélien.
En clair, derrière le langage de la “sécurité”, se profile une bataille pour le contrôle des ressources pétrolières et la reconfiguration des flux énergétiques de la région.
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