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Abir Moussi n’est pas au bout de ses peines

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 dans plusieurs affaires et risquant la peine de mort dans l’une d’entre elles, n’est pas au bout de ses peines.

En effet, la Chambre criminelle près le Tribunal de première instance de Tunis a décidé, ce vendredi 24 octobre 2025, de reporter à une date ultérieure l’affaire dite du bureau d’ordre de la présidence de la République. L’avocate sera jugée sur la base de l’article 72 du Code pénal, pour tentative de changer le régime de l’Etat (pas moins?).

Il est à noter que le collectif de défense de la présidente du PDL a boycotté l’audience de ce vendredi. Et que des dizaines de partisans de l’ancienne député ont observé un sit-in devant le Palais de Justice à Tunis pour exiger la libération de leur leader, considérant qu’elle est victime d’un règlement de compte politique.

I. B.

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Le nettoyage du fond marin du Golfe de Gabès exige 2 à 3 ans

L’arrêt immédiat des rejets de phosphogypse dans le golfe de Gabès permettrait de rétablir l’équilibre écologique d’ici environ un an, grâce à la dynamique des marées dans la zone, estime Samir Gazbar, expert en environnement industriel, dans une déclaration à l’agence Tap, le 23 octobre 2025, ajoutant qu’un projet pluriannuel de nettoyage des fonds marins serait encore nécessaire à proximité des plages de Chatt Essalem et de Ghannouch, où le phosphogypse est déversé. (Ph. Rejets de phosphogypse polluant la plage de Chatt Essalam, Gabès).

La bande marine contaminée par le phosphogypse s’étend sur environ trois kilomètres au large, nécessitant des opérations de dragage estimées à 2 à 3 ans, ajoute l’expert, notant que le volume cumulé de phosphogypse rejeté depuis la création du Groupe chimique tunisien (GCT) est estimé à environ 200 millions de tonnes.

Le phosphogypse est un résidu de production formé principalement lors de la fabrication d’engrais phosphatés, obtenu par la réaction entre la roche phosphatée et l’acide sulfurique. Selon Gazbar, la solution du simple stockage temporaire en bassins n’est pas techniquement réalisable, d’autant plus que les rejets quotidiens atteignent en moyenne 15 000 tonnes. De plus, le recyclage des matériaux ne couvrirait qu’une partie limitée et ne résoudrait pas durablement le problème environnemental.

Entre-temps, le gouvernement a décidé, entre autres mesures urgentes annoncées pour résoudre la crise environnementale à Gabès, de suspendre le rejet de phosphogypse en mer. Il reste aux dirigeants de l’usine de la CPG de prendre les mesures techniques que cette suspension nécessite.

Ces actions s’inscrivent dans une période de forte mobilisation sociale dans ce gouvernorat du sud-est, marquée par des manifestations et des initiatives appelant à la fermeture et au démantèlement des unités polluantes.

Ces dernières semaines, Gabès a connu une escalade des protestations et des tensions avec les forces de l’ordre, et le 21 octobre, une grève générale a paralysé la ville.

L’expert Gazbar préconise une double trajectoire : une régénération naturelle relativement rapide de la mer, à condition que les déversements soient stoppés, et une réhabilitation progressive des fonds marins dans les zones les plus contaminées. Il reste aux autorités de mobiliser les moyens, financiers et autres, pour réaliser ces travaux qui pourraient prendre un certain temps.

I. B. (avec Tap).

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Le blanchiment d’argent en Tunisie en majorité lié au trafic de migrants

Les produits illicites liés à la migration irrégulière affectent de plus en plus l’écosystème du blanchiment d’argent en Tunisie. La Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) a révélé qu’en 2024, les affaires de trafic de migrants soumises à la justice ont représenté 61,1 % du total des affaires de blanchiment d’argent, contre 58 % en 2023. L’exercice illicite d’activités réglementées, notamment les paris sportifs, suit avec 15,3%, suivi des «détournements de fonds» avec 6%.

C’est ce qui ressort du rapport d’activité 2024 de cette cellule de renseignement financier relevant de la Banque centrale de Tunisie, qui a été interpellée à plusieurs reprises par le président de la république Kaïs Saïed, lui reprochant un certain laxisme face aux flux illégaux d’argent transitant par le pays. D’où l’intérêt de ce rapport de la Ctaf qui vient clarifier une situation restée floue et sujette à des soupçons.

En matière de signalement, la Ctaf affirme avoir reçu 1 236 déclarations d’activités suspectes de la part des entités assujetties (poste, banques, établissements de transfert d’argent), soit une augmentation de 45% par rapport à l’année précédente, dont 452 ont été traitées au cours de l’année.

Les instruments financiers utilisés démontrent le rôle central des canaux de transfert de fonds : les mandats internationaux représentent 18% des cas, en baisse par rapport aux 48% de 2023, et restent systématiquement associés aux affaires de traite et de trafic de migrants.

Les plateformes de paiement et les services de «transfert de fonds» figurent également parmi les instruments les plus courants.

Ce tableau opérationnel est clarifié par une typologie présentée dans le rapport : un «client occasionnel» tunisien (c’est-à-dire sans compte bancaire stable) a reçu 46 mandats internationaux en quatre mois pour un total de 76 445 dinars, envoyés par des individus en Afrique subsaharienne, utilisant plusieurs numéros de téléphone et sans justificatifs financiers. L’affaire a été transmise au procureur.

Les trafiquants s’adaptent

La Commission illustre bien un système criminel en constante évolution, dans lequel les trafiquants s’adaptent à la supervision bancaire, modifient leurs méthodes et délèguent la collecte de fonds à des citoyens tunisiens, souvent à leur insu.

Ces derniers sont recrutés comme hommes de paille, utilisés pour recevoir des fonds et les distribuer rapidement à travers le pays – un «réseau fluide et décentralisé», selon la définition de la Commission – dans lequel chaque acteur gère une petite partie du flux, réduisant ainsi le risque de traçabilité.

Ce système, à une échelle différente, s’apparente aux méthodes des réseaux internationaux de blanchiment d’argent. Afin de renforcer la surveillance du système, la Ctaf a émis, en 2024, 23 alertes à l’encontre d’opérateurs, dont une concernant 99 personnes soupçonnées d’être impliquées dans le trafic d’argent ou celui de migrants.

Le chapitre sur les instruments souligne également que l’augmentation des signalements des établissements de paiement est précisément liée au risque migratoire associé aux mandats internationaux.

Micro-transferts en série

Le rapport fait également état d’une coopération intense : 867 demandes nationales traitées, soit une augmentation de 53% par rapport à 2023, et des échanges avec l’étranger au sein du réseau des cellules de renseignement financier.

Les chiffres de 2024 confirment une transformation des méthodes de financement de la migration irrégulière en Tunisie : moins d’argent liquide et davantage de micro-transferts en série via des mandats internationaux et des canaux électroniques, souvent fragmentés et difficiles à intercepter individuellement. La réponse institutionnelle s’est concentrée sur l’alerte des opérateurs, la formation ciblée et l’analyse stratégique pour anticiper les approches possibles.

L. B. (avec Tap).

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Poursuite des tragédies migratoire au large de la Tunisie

Les tragédies migratoires au départ de la Tunisie se suivent et se ressemblent, avec leurs lots de morts sans sépultures. Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis 2014, au moins 32 803 personnes sont mortes ou ont disparu sur la route migratoire de la Méditerranée centrale, entre les côtes tuniso-libyennes et celles de l’Italie. (Ph. Khaled-Nasraoui. Sauvetage de migrants par la garde maritime tunisienne).

Latif Belhedi

Au moins 40 migrants subsahariens, dont plusieurs nouveau-nés, ont perdu la vie après le naufrage de leur embarcation de fortune au large de Salakta, dans le gouvernorat de Mahdia. Il s’agit de la dernière tragédie en datedans ces eaux, près d’une semaine après une autre tragédie qui a coûté la vie à plus de 12 personnes dans cette zone maritime particulièrement dangereuse.

Environ 70 personnes étaient entassées à bord de cette petite embarcation surpeuplée. Selon Mosaïque, citant le porte-parole du tribunal de Mahdia, Walid Chatrbi, une trentaine de migrants avaient été secourus par les garde-côtes et le parquet tunisien a ouvert une enquête sur cet incident.

Des cercueils flottants

Les tragédies de ce genre sont souvent causées notamment par les conditions de mer difficiles, mais surtout par la mauvaise qualité des embarcations elles-mêmes fournies par les trafiquants d’êtres humains, des bateaux ou des navires le plus souvent instables, construits presque entièrement à partir de plaques de métal soudées à la hâte avant d’être lancés, à tel point qu’ils deviennent de véritables cercueils flottants.

La Tunisie, dont les côtes se trouvent par endroits à moins de 150 kilomètres de Lampedusa, avec la Libye voisine, a été l’un des principaux points de départ d’Afrique du Nord pour les migrants tentant de rejoindre l’Europe ces dernières années.

Selon l’agence italienne Ansa, au moins sept débarquements ont été enregistrés à Lampedusa ces dernières heures : trois au départ de Sfax et Sidi Mansour en Tunisie, et les autres de Zwara, Homs et Tripoli en Libye. Au total, 326 migrants sont arrivés sur l’île lors de ces sept débarquements – des Égyptiens, des Somaliens, des Bangladais et des Pakistanais –, dont les 17 personnes débarquées du navire Dattilo avec sept corps à bord, décédées lors du naufrage entre le 16 et le 17 octobre et repêchées ultérieurement.

L’argent des passeurs

En 2023, la Tunisie a signé un accord de 255 millions d’euros avec l’Union européenne (UE), dont près de la moitié a été consacrée à la lutte contre l’immigration clandestine, ce qui a entraîné une forte baisse des départs vers l’Italie. Depuis début 2025, selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 55 976 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes, soit une augmentation de 2% par rapport à l’année précédente, la grande majorité (49 792) en provenance de Libye et le reste (3 947) de Tunisie, rapporte l’AFP, citée par Ansa.

Début avril, les autorités tunisiennes ont commencé à démanteler les camps informels de migrants près de Sfax, qui abritaient environ 20 000 personnes. Fin mars, le président Kaïs Saied a appelé l’OIM à intensifier ses efforts pour assurer le «rapatriement volontaire» des migrants en situation irrégulière dans le pays.

Ces rapatriements se poursuivent à un rythme soutenu, mais les migrants rapatriés jusque-là représente un faible taux par rapport à ceux qui rêvent toujours de partir en Europe, survivent difficilement dans des conditions lamentables en attendant de ramasser la somme nécessaire pour payer les passeurs.

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Nouveau traité de défense en gestation entre Riyad et Washington

Selon le Financial Times, l’Arabie saoudite et les États-Unis sont en pourparlers concernant un traité de défense conjoint. L’enquête d’Andrew England, Abigail Hauslohner et Ahmed Al Omran indique que l’accord en cours de négociation est similaire à celui conclu le mois dernier avec Doha -après le bombardement israélien- qui considère désormais que toute attaque contre le Qatar comme une attaque contre les États-Unis.

Imed Bahri

Le Royaume espère conclure un accord lors de la visite du prince héritier Mohammed Ben Salmane à la Maison Blanche le mois prochain. Il s’attend à ce qu’il soit «solide» et inclut une coopération renforcée en matière militaire et de renseignement, selon des sources proches du dossier.

Interrogé sur cet éventuel accord de défense, un haut responsable de l’administration Trump a déclaré : «Des discussions sont en cours concernant la signature d’un accord lors de la visite du prince héritier aux États-Unis mais les détails restent incertains».

La Maison Blanche et le Département d’État ont refusé de commenter les détails de cet accord potentiel. Le Département d’État a déclaré que la coopération des États-Unis avec le Royaume en matière de défense était «une pierre angulaire de notre stratégie régionale».

L’ambassade d’Arabie saoudite aux États-Unis a ajouté que Washington était «engagé en faveur de la sécurité de la région et continuerait de collaborer avec l’Arabie saoudite pour résoudre les conflits, promouvoir l’intégration régionale et empêcher les terroristes de se constituer un refuge». Elle n’a cependant pas répondu à une demande de commentaire du Financial Times.

Une onde de choc

Le prince héritier saoudien arrivera aux États-Unis quelques semaines seulement après la signature par le président Donald Trump d’un décret stipulant que Washington répondrait à toute attaque contre le Qatar en prenant toutes les «mesures juridiques appropriées, y compris diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires».

Le décret signé par Trump fait suite à une attaque israélienne visant la direction du Hamas à Doha. Cette attaque a provoqué une onde de choc dans les États pétroliers du Golfe qui considéraient Washington comme le garant de leur sécurité.

Le journal britannique ajoute que l’Arabie saoudite, qui cherchait depuis longtemps à conclure un accord de défense avec les États-Unis, a passé des mois à négocier avec l’administration Biden un traité de défense qui conduirait à une normalisation des relations avec Israël. Cependant, ces efforts ont été contrariés par l’opération Déluge d’Al Aqsa du 7 octobre 2023 et la guerre à Gaza. Le prince Mohammed, qui a accusé Israël de génocide à Gaza, a clairement indiqué que le royaume ne normaliserait pas ses relations sans la création d’un État palestinien, ce à quoi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’oppose fermement.

Des négociations sont actuellement en cours avec l’administration Trump afin de conclure un pacte de défense distinct avec les États-Unis qui pourrait prendre la forme d’un accord bilatéral ou d’un décret.

«Je m’attends à des progrès similaires sur les questions de défense et de sécurité suite au décret présidentiel avec le Qatar», a déclaré au journal Firas Maksad, directeur général pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du groupe Eurasia, basé à Washington, qui ajoute: «Ils travaillent sur un projet et je crois comprendre qu’il est bien plus solide que ce qui existe déjà»

Un point de friction

Alors que le prince Mohammed poursuit ses projets de développement du royaume, chiffrés à mille milliards de dollars, le renforcement de la coopération sécuritaire avec les États-Unis est crucial. Cependant, Hussein Ibish, chercheur principal à l’Arab Gulf States Institute de Washington, a déclaré que la volonté de l’administration Trump de voir l’Arabie saoudite normaliser ses relations avec Israël pourrait constituer un point de friction. «Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas aller de l’avant car il suffit à Trump de décider que c’est une bonne idée. Mais nous n’en sommes pas encore là», a-t-il déclaré.

Le prince héritier saoudien, qui a noué des liens étroits avec Trump et son gendre, Jared Kushner, s’apprête à effectuer sa première visite aux États-Unis depuis 2018, sous le premier mandat de Trump. L’Arabie saoudite figure déjà parmi les plus gros acheteurs d’armes américaines et la Maison Blanche a annoncé un contrat d’armement de 142 milliards de dollars avec le royaume –soit le double du budget de la défense de Riyad pour 2024– lors de la visite de Trump dans la région en mai dernier. La Maison Blanche a décrit cet accord comme le plus important accord de défense de l’histoire, précisant qu’il porterait sur les capacités aériennes et spatiales, la défense antimissile, ainsi que la sécurité maritime et frontalière.

Cependant, l’Arabie saoudite, comme d’autres États du Golfe, est de plus en plus préoccupée depuis 15 ans par l’engagement des États-Unis dans la région et par l’imprévisibilité de leurs politiques.

Diversifier les alliances

Lorsque des installations pétrolières saoudiennes ont été attaquées par des drones imputés à l’Iran en 2019, l’administration Trump n’a rien fait. Plus récemment, la frappe israélienne visant des dirigeants politiques du Hamas au Qatar, qui abrite la plus grande base militaire américaine de la région, a secoué les États du Golfe. Le Qatar a également été la cible d’attaques iraniennes en raison de la guerre de 12 jours avec Israël en juin, lorsque Téhéran a tiré des missiles sur la base américaine en représailles au bombardement par Trump des sites nucléaires de la République islamique.

Le mois dernier, l’Arabie saoudite a signé un accord de défense mutuelle stratégique avec le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, signalant aux États-Unis et à Israël la volonté du royaume de diversifier ses alliances de sécurité pour renforcer sa dissuasion. «C’était un signal clair. Il est entendu qu’il n’existe pas d’alternative à l’architecture de sécurité américaine dans la région mais il existe des moyens de combler les lacunes et d’améliorer l’image du pays», a déclaré Maksad.

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Arabe en France | Aïda Amara préfère en rire

«Trop arabe» pour certains, «pas assez» pour d’autres. Aïda Amara, née en France de parents algériens et élevée à Ménilmontant dans le XXᵉ arrondissement de Paris, a été habituée dès l’enfance à ne pas se sentir à la bonne place ni au bon endroit.

Djamal Guettala

Le 13 novembre 2015, devant le restaurant Le Petit Cambodge, à Paris, elle fait la malheureuse rencontre d’autres «têtes d’Arabes», armées de kalachnikovs. Survivante, elle ne pensait pas être assimilée à ses bourreaux. Cet événement bouleverse sa vie : elle doit tout réapprendre — marcher dans la rue, prendre le métro, aller au cinéma.

Pour se reconstruire, Aïda se cramponne à ses racines : ses parents et l’histoire familiale, l’Algérie et la France. En retraçant le passé de sa famille, elle comprend que la violence armée fait partie intégrante de la mémoire familiale, traversée par la colonisation, la guerre d’Algérie ou la décennie noire. Depuis plus d’un siècle, chaque génération se retrouve malgré elle chahutée par l’inlassable cycle de la haine. Aïda se découvre être l’héritière d’une tradition de résilience. Sans romantisme ni esthétisation de la souffrance, elle réalise que la force transmise par ses aïeux a sûrement contribué à lui sauver la vie.

Entre assignations et injonctions, elle refuse les archétypes, revendique le droit à la complexité et interroge ce que signifie être une femme arabe en France aujourd’hui, loin des récits figés que l’on impose trop souvent. Avec ce livre, elle affirme la nécessité de la nuance, des identités multiples et contribue à inscrire l’immigration algérienne dans le roman national français.

Journaliste, survivante et conteuse

Avant les attentats, Aïda Amara était déjà plongée dans le monde du journalisme et de la réalisation. Après plusieurs années en journalisme télé pour France TV et Canal Plus, elle se consacre à des projets documentaires et podcasts, comme ‘‘Transmissions’’, consacré au parcours migratoire de son père, et ‘‘Revenir’’, sur son retour en Algérie. Elle anime également des ateliers d’écriture et de podcast auprès de jeunes avec Le Bondy Blog et la Zone d’expression prioritaire.

Le roman plonge aussi le lecteur dans le quotidien professionnel et les micro-agressions qu’elle subit depuis l’enfance : prononciation erronée de son prénom, regards suspicieux, questionnements sur sa légitimité professionnelle. Chaque situation devient un exercice de répartie et de résistance. Elle se rappelle les leçons de son père, Slimane, ancien militant algérien : «être un lion à l’extérieur», transformer l’humour et la culture en armes pour se faire respecter, ne jamais céder face à l’ignorance ou au racisme.

La mémoire familiale devient un pilier pour se reconstruire. Après le traumatisme, Aïda se raccroche à ses racines, explore l’histoire de l’Algérie et de la France, et recueille des récits familiaux voués à disparaître. En rassemblant les fragments de son histoire, elle retrouve équilibre et stabilité intérieure. L’identité n’est pas figée ; elle se nourrit de mémoire, de transmission et de liens affectifs.

Le roman au titre un brin provocateur ‘‘Avec ma tête d’arabe’’ (paru aux éditions Hors D’Atteinte, à Marseille, le 2 septembre 2025, 240 pages) met également en lumière la résilience face aux épreuves extrêmes, qu’elles soient personnelles ou collectives. La capacité d’Aïda à transformer la peur et la douleur en réflexion et action, à s’appuyer sur ses racines pour affronter l’avenir, fait de ce récit bien plus qu’un simple témoignage : c’est une analyse de la société française contemporaine, où immigration, héritages culturels et pluralité identitaire doivent trouver leur place dans le récit national.

Extraits :

Survivre au chaos : «Je suis debout dans une petite salle de l’hôpital. Le lit sur lequel se trouvait mon ami il y a encore quelques minutes est plein de sang… Je vais devoir appeler ses parents, mais pour l’instant, je ne sais même pas s’il est vivant ou mort.»

L’identité comme étiquette : «Tout ce que je savais sur moi-même a été emporté. Le choc post-traumatique rase tout sur son passage… Le premier fragment que l’on me tend, c’est mon ‘arabité’. Tiens regarde-toi, voilà qui tu es.»

Humour contre racisme : «Je sens que mon prénom va faire l’objet de ce que j’appelle la danse du mépris. Bingo : ‘Alors attendez, c’est A-ï-cha ?’ — ‘C’est Aïda, comme l’opéra de Verdi.’»

Racines familiales : «Pour me reconstruire, je me suis cramponnée à mes racines : mes parents, leur histoire, celle des liens qui unissent la France et l’Algérie. J’ai rassemblé l’histoire de mes deux pays pour mieux comprendre qui je suis.»

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Tunisie | Le secteur automobile opte pour l’économie circulaire

Le projet Green Forward Industrie (GFI), qui ouvre la voie à l’adoption des pratiques d’économie circulaire dans la chaîne de valeur automobile en Tunisie, a été officiellement lancé lors d’un événement, le 22 octobre 2025 à Tunis.  

Ce projet, financé par l’Union européenne (UE), est initié par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), en collaboration avec l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, et le ministère de l’Environnement.

GFI marque une étape décisive dans la transformation industrielle verte de la Tunisie en présentant aux parties prenantes les objectifs du projet : démontrer des modèles commerciaux innovants, économes en ressources et circulaires au sein des petites et moyennes entreprises (PME) des secteurs de l’automobile, de l’électricité et de l’électronique — des industries vitales pour l’économie d’exportation de la Tunisie.

Réduire, recycler et valoriser

«Dans le secteur industriel, l’économie circulaire n’est pas seulement une option, c’est une opportunité et une nécessité. Elle repose sur un principe simple mais puissant : réduire, recycler et valoriser. En outre, les constructeurs automobiles recyclent intégralement leurs véhicules en fin de vie», a déclaré Afef Chachi Tayari, cheffe de cabinet du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, en rappelant que le secteur automobile en Tunisie compte 300 entreprises, assure 120 000 emplois, contribue à 6% du PIB et représente 3 milliards de dinars d’exportations.

Dans le cadre de ce dialogue, un exercice de cartographie sectorielle a été lancé afin d’identifier les chaînes de valeur présentant le plus grand potentiel de circularité.

Menée par Beyond Solutions, cette cartographie éclairera la sélection de projets pilotes qui seront mis en œuvre début 2026, présentant des modèles commerciaux circulaires qui favorisent la création d’emplois verts et la compétitivité internationale. «Cette initiative témoigne de l’engagement stratégique de l’Onudi dans la région et de notre soutien à la transition verte de la Tunisie», a annoncé Lassaad Ben Hassine, représentant de l’Onudi en Tunisie, tout en expliquant que le projet GFI s’appuie sur les progrès réalisés dans le cadre du programme SwitchMed et tire parti de l’expertise technique de l’Onudi pour «aider les PME tunisiennes à adopter des modèles commerciaux circulaires, à débloquer de nouvelles opportunités d’exportation et renforcer leur position dans les chaînes de valeur mondiales.»

Le projet GFI s’inscrit dans le cadre plus large de l’Initiative Green Forward, un effort régional financé par l’UE et mis en œuvre dans huit pays du sud de la Méditerranée. Il soutient l’adoption de pratiques d’économie circulaire à travers des réformes politiques, le renforcement des capacités institutionnelles et une assistance technique au niveau des PME.

Réduire l’empreinte environnementale

«Avec Green Forward Industrie, nous franchissons une nouvelle étape de notre partenariat stratégique avec la Tunisie. L’Union européenne est fière de soutenir l’adoption de modèles d’économie circulaire dans un secteur aussi clé que l’automobile, dont 80 % des exportations sont destinées au marché de l’UE», a déclaré Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’UE en Tunisie. Et d’ajouter : «Cette initiative vise non seulement à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie, mais aussi à renforcer sa compétitivité et donc à créer des emplois verts pour les jeunes et les femmes. La transition verte n’est pas une contrainte : c’est une formidable opportunité de croissance et de prospérité partagée.»

Pour sa part, le secteur privé tunisien exprime sa volonté de jouer un rôle moteur dans cette transition en mobilisant les entreprises et en s’engageant à collaborer avec l’ensemble des partenaires. A ce propos, Slim Ghorbel, membre du bureau exécutif de l’Utica, a déclaré : «Le projet Green Forward Industrie arrive à un moment décisif. Il s’agit non seulement d’une réponse aux enjeux environnementaux, mais aussi d’un levier de croissance, d’emploi et d’attractivité pour notre économie. Au nom du patronat tunisien, je réaffirme notre entière disponibilité à soutenir cette initiative, à mobiliser nos entreprises et à travailler la main dans la main avec nos partenaires nationaux et internationaux pour que la Tunisie devienne un modèle d’économie circulaire dans la région», a affirmé.

D’après communiqué.

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«Regards de femmes» | Cinéastes arabes entre elles

De jeunes réalisatrices arabes ambitieuses, diplômées d’écoles de cinéma, ont choisi d’entrer dans le monde du septième art par la grande porte. Le Festival international du film de femmes «Regards de femmes», dont la 6e édition a eu lieu du 11 au 15 octobre 2025 à Nabeul, Hammamet et Menzel Temime (Tunisie), les a réunies dans une résidence artistique de formation exclusivement féminine.

Monia Kaouach

Ce lieu sûr et inspirant leur a permis de se concentrer sur leur apprentissage et leur création. Convaincu de leur potentiel, le festival s’est engagé à les accompagner et à les soutenir pour leur permettre de percer dans un secteur encore largement dominé par les hommes. Elles ont été initiées à la technique du pitch court, à la promotion de leurs œuvres et à la manière de convaincre un producteur en moins de cinq minutes.

Expression et résistance

Organisée chaque année par la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC), le festival préserve sa marque de fabrique : une approche cinématographique féminine et engagée. La résidence a accueilli quatorze réalisatrices venues de dix pays arabes – Tunisie, Égypte, Liban, Koweït, Libye, Syrie, Palestine, Jordanie, Maroc et Algérie – unies par le même rêve et confrontées aux mêmes obstacles : le manque de financement, la difficulté de production et la recherche de soutien technique et artistique. Elles partagent aussi la conviction que le cinéma est un moyen d’expression et de résistance, capable de briser les tabous et de raconter les réalités féminines du monde arabe.

Les participantes ont évoqué les contraintes sociales et culturelles qui freinent leur créativité. Malgré tout, elles sont parvenues à exprimer leurs idées et leurs convictions dans leurs films, reflétant leurs milieux économiques, sociaux et politiques.

La réalisatrice égyptienne Malak El Sayyad a osé traiter, dans son documentaire, de sa propre maladie gynécologique, décrivant avec franchise le processus de diagnostic et de guérison, affrontant ainsi le tabou du corps féminin dans la société arabe.

La Koweïtienne Farah Al Hashem, diplômée en création cinématographique, a abordé les thèmes de l’exil, de la perte d’identité culturelle et de l’impact du pétrole et de la richesse sur la société koweïtienne.

Fatima Jomaa, réalisatrice libanaise, a quant à elle raconté les ravages de la guerre et ses conséquences personnelles : un ami tué le jour de son mariage et un mari reporter parti couvrir les combats après trois jours d’union.

La Libyenne Noura Ali, avec son film ‘‘La Dame de la mer’’, a décrit la condition des femmes rurales de son pays : contraintes par des traditions pesantes, elles cherchent leur liberté ailleurs, parfois dans la fuite, souvent dans la mer, symbole de délivrance.

Enfin, Imen El Arbi (Tunisie), étudiante en master de cinéma, a souligné combien cette expérience lui a appris à travailler sur la profondeur psychologique des personnages et à tirer profit de la diversité culturelle des participantes.

Rahma Ben Jemaa primée pour son film ‘‘Amal’’.

Déconstruction des stéréotypes

La scénariste tunisienne Samia Amami, responsable de l’encadrement, a décrit l’expérience comme unique et profondément humaine. Elle a insisté sur la difficulté mais aussi la richesse d’accueillir quatorze femmes venues d’univers culturels et sociaux différents. Elle explique avoir voulu créer un espace sûr et non compétitif, favorisant la libre expression et la confiance en soi. Elle a transmis aux réalisatrices les fondamentaux du travail cinématographique : l’importance du récit avant l’image, la cohérence du scénario et la prise en compte du regard du spectateur. Dr Manel Souissi, fondatrice du festival, a rappelé avoir créé cet événement lorsqu’elle présidait la FTCC. Son objectif : offrir aux femmes arabes un espace de création et de visibilité, face à leur représentation encore timide dans le cinéma arabe.

Outre la résidence, le festival a organisé une compétition de courts métrages réalisés par des femmes venues de six pays : Liban, Syrie, Tunisie, Palestine, Égypte et Maroc.

Le Prix de la meilleure image de la femme dans un film a été attribué à la réalisatrice égyptienne Malak El Sayyad pour ‘‘Je t’ai dit’’, documentaire autobiographique sur sa maladie.

Le Prix du meilleur film achevé est revenu à la Tunisienne Rahma Ben Jemaa pour ‘‘Amal’’, où elle raconte la lutte de sa mère contre le cancer.

Le festival a également organisé des ateliers et débats sur la déconstruction des stéréotypes de genre et la prévention du harcèlement dans le milieu du cinéma, tout en rendant hommage à la grande cinéaste tunisienne Selma Baccar, pionnière du cinéma féminin arabe.

Texte original en arabe traduit en français par Tarek Kaouache, avec le concours de l’IA.  

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Sousse accueille le hackathon mondial ActInSpace 2026 (Tunisie)

L’African Association for Geospatial Development (Ageos) annonce la tenue d’ActInSpace, un événement mondial qui sera organisé les 30 et 31 janvier 2026, simultanément, dans plus de 40 pays dans le monde, dont la Tunisie.

C’est une nouvelle aventure passionnante pour les startups innovantes et les jeunes entrepreneurs des technologies spatiales. L’équipe tunisienne gagnante participera à la grande finale mondiale prévue les 1er et 2 avril 2026 à Bordeaux (France).

Initié par le Centre national d’études spatiales (CNES – France) depuis 2014 en collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA) et plusieurs acteurs et partenaires, ce hackathon international de 24 heures est dédié aux idées technologiques innovantes et applications spatiales, en réunissant les startups, les universités, les organismes d’appui et la société civile dans un univers d’échange, de collaboration et de complémentarité.

L’édition tunisienne, qui sera coordonnée par Ageos, avec le soutien de partenaires nationaux et divers sponsors, sera dédiée à la thématique del’innovation spatiale au service du développement durable.

La sélection d’Aeos en tant que coordinateur de l’édition nationale ActInSpace 2026 vient à la suite du succès retentissant du Hackathon ClimAdapt 2025 à Sousse, avec le rassemblement de 100 jeunes créateurs de solutions innovantes, venus de 17 gouvernorats, répartis sur 20 équipes et soutenus par 20 coachs.

Le hackathon ClimAdapt 2025 qui s’est tenu, les 4 et 5 octobre courant au pôle de compétitivité Novation City, à Sousse, a constitué une belle aventure humaine et technologique. Il a été organisé par Ageos en partenariat avec le Forum national d’adaptation aux changements climatiques (Fnacc) et plusieurs institutions publiques, académiques et privées.

D’après Nesrine Chehata, présidente de l’association Ageos et directrice générale du ClimAdapt Hack 2025, «la mobilisation des jeunes, des partenaires et des coachs était importante. Des idées variées et solutions innovantes de projets, exploitant l’IA et le géospatial, ont pu émerger, avec un grand potentiel d’évolution en startups proposant des solutions d’adaptation aux changements climatiques. En tant qu’incubateur d’idées novatrices et de technologies émergentes, notre association continuera à soutenir et à accompagner ces jeunes talents : chercheurs, développeurs, entrepreneurs et experts du climat».

Lors de la cérémonie de clôture du hackathon, des prix d’une valeur totale de 8000 DT ont été octroyés aux 4 équipes gagnantes suivantes des deux challenges :

Challenge 1 (OpenGeoAI pour l’action climatique) :

– 1er prix au projet Botanics – «L’hydroponie pour une alimentation animale durable» (équipe de PolyTech Sousse).

– 2e prix au projet Wifish – «Application innovante alliant intelligence géospatiale et pratiques durables de pêche» (équipe de Sup’Com-Ensit- Enit).

Challenge 2 (Innovation technologique & économie circulaire) :

– 1er prix au projet W Energy Plus – «La valorisation des déchets des arbres en bio-granules de bois combustibles» (équipe de Issbat-FST).

– 2e prix au projet CO2LD par l’équipe Opium – «Redonnez souffle à un monde qui s’éteint, un jeu interactif d’éducation environnementale» (équipe de Pristini School of AI). 

ClimAdapt Hack 2025 est soutenu par Greenov’i, projet financé par l’Union européenne à travers le volet entrepreneuriat vert de son Programme «Tunisie Verte & Durable».

Communiqué.

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Tunis accueille le 11e Forum international des DSI

La 11e édition du Forum international des DSI se déroulera les 29 et 30 octobre 2025 au Regency Gammarth les sur le thème «Reinventing the CIO at the Age of AI», afin de souligner les défis majeurs auxquels font face les directeurs des systèmes d’information (DSI) dans un monde en pleine mutation numérique.

Face aux évolutions technologiques rapides et aux profondes transformations numériques mondiales, le besoin de rôles de leadership capables d’accompagner ces changements et de repenser la fonction professionnelle des gestionnaires des systèmes d’information s’impose avec force. D’où le thème choisi pour le 11e Forum international des DSI, qui constitue une plateforme stratégique essentielle réunissant décideurs et experts d’Afrique et d’Europe pour échanger idées, expériences et définir l’avenir de la transformation digitale. L’organisation de cette 11ᵉ édition à Tunis confirme la place de la Tunisie comme hub régional d’innovation numérique.

Après dix années de succès et d’échanges fructueux à Hammamet, le forum marque une étape majeure en s’installant pour la première fois dans la capitale tunisienne.

Organisé par l’International Future Network (IFN) en partenariat avec le Club DSI Tunisie, il rassemblera plus de 600 participants parmi les leaders IT et experts en transformation digitale venant d’Afrique et d’Europe. L’Union des Comores sera honorée en tant qu’invitée spéciale.

Au fil de son histoire, ce forum est passé d’un simple rendez-vous annuel à un événement stratégique influent façonnant l’avenir des systèmes d’information en Afrique. À travers son expérience et ses partenariats solides, il offre une plate-forme idéale pour partager des idées novatrices, renforcer la coopération et lancer des initiatives technologiques qui accélèrent la transformation digitale.

Accompagner les bouleversements numériques

Le programme riche du forum 2025 inclut la présentation des résultats de la dernière édition de l’indice de maturité digitale en Afrique permettant d’évaluer la capacité d’adaptation des institutions africaines; des conférences plénières animées par des experts internationaux sur les tendances et applications de l’intelligence artificielle; des  ateliers spécialisés visant à renforcer les compétences techniques (tech skills) et managériales (soft skills); une session DSI Talk dédiée à l’échange d’expériences et d’innovations entre directeurs IT; des débats stratégiques sur l’IA, l’inclusion financière, la cyber sécurité et l’innovation numérique; et un espace d’exposition pour les startups et partenaires technologiques présentant les derniers développements.

Ce forum affirme la position centrale de la Tunisie comme un pôle d’excellence régionale en transformation digitale, offrant un espace de dialogue collectif pour anticiper et façonner l’évolution professionnelle des métiers IT face au bouleversement numérique.

Grâce à cet événement, Tunis reste une plateforme centrale d’échanges, d’innovation et de transformation dans le secteur des technologies de l’information.

Communiqué.

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Football | Les prochains matchs amicaux de l’équipe de Tunisie

La Fédération tunisienne de football (FTF) a annoncé ce jeudi 23 octobre 2025 que la sélection A disputera trois rencontres amicales lors de la prochaine trêve internationale. En préparation de la Coupe Arabe et de la Coupe d’Afrique et de la Coupe du Monde

Le programme s’établit comme suit:

12 novembre 2025:
A 18h30 à Radès : Tunisie – Mauritanie

14 novembre 2025:
A 18h30 à Radès : Tunisie – Jordanie

18 novembre 2025 :
A 20h30 à Lille : Tunisie – Brésil.

Ces matchs serviront à la préparation des protégés de Sami Trabelsi à la Coupe arabe de la Fifa du 1er au 18 décembre au Qatar puis à la Coupe d’Afrique des nations du 21 du même mois au 18 janvier 2026 au Maroc.

Rappelons que les Aigles de Carthage se sont qualifiés à Coupe du Monde 2026 au Canada, Etats-Unis et Mexique, et de belle manière, en terminant en tête de leur groupe avec 28 points, 9 rencontres gagnées sur 10, un seul nul, et O but encaissé, record historique qui sera difficile à égaler.

L. B.  

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Gabès | Report du procès contre les usines polluantes du GCT

Le Tribunal de première instance de Gabès a décidé, ce jeudi 23 octobre 2023, de reporter au 13 novembre l’examen de l’affaire en référé visant à suspendre la production au sein du Groupe chimique tunisien (GCT) dans cette ville du sud-est, en attendant la mise en œuvre effective de la décision de son démantèlement et de son transfert.

Selon les déclarations de Mondher Laâdouni, président de la section régionale de l’Ordre des avocats à Gabès, à l’agence Tap, le report a été prononcé à la demande des avocats et des habitants, afin de leur permettre de préparer les éléments d’appui à leur requête.

D’un autre côté, trois détenus comparaîtront mercredi prochain devant la Chambre correctionnelle pour «participation à un rassemblement susceptible de troubler l’ordre public», a ajouté Me Laâdouni.

D’autres personnes arrêtées, placées en garde à vue ou en état de présentation, attendent également de comparaître devant le ministère public.

Hier, le tribunal a condamné deux personnes à 6 mois de prison une autre à 3, alors que trois prévenus ont bénéficié d’un non-lieu, dans l’affaire du cambriolage du dépôt municipal.  

Il a aussi infligé 500 dinars d’amende à 2 personnes et remis 4 autres en liberté, en attendant leur procès le 3 décembre prochain.

Les prévenus ont participé aux marches de protestation contre les émissions de gaz et de liquides toxiques, dans l’air et la mer, par les usines d’engrais du GCT, lesquelles émissions ont causé de grands problèmes de santé aux habitants de la région depuis de nombreuses années.

Les protestataires continuent de défiler pour exiger la suspension sinon l’arrêt des activités des unités industriels incriminées qui sont la propriétaire de l’Etat.  

 I. B.

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Enquête de la BEI | Les défis des PME en Tunisie en 2025

La Banque européenne d’investissement (BEI) a dévoilé, le 22 octobre 2025, le second volet de son enquête «BEI / UE : Les défis des PME en Tunisie en 2025». Réalisée par l’institut de sondage Potloc auprès de 150 dirigeants de PME tunisiennes issues des chaînes de valeur stratégiques telles que l’industrie automobile, l’agroalimentaire ou le textile, cette enquête met en lumière une réalité parlante : plus d’une PME sur deux ne parvient toujours pas à accéder à un financement formel.

Représentant 95 % du tissu entrepreneurial national, les PME et TPE contribuent de manière significative à créer de la valeur et des emplois lorsqu’elles disposent des moyens nécessaires. 

Bien que le financement constitue un levier essentiel pour la survie et la croissance des entreprises, toutes les PME tunisiennes ne disposent pas des mêmes opportunités d’accès au crédit. En Tunisie, une part importante des petites et moyennes entreprises continue de rencontrer des difficultés pour obtenir un financement formel, freinant ainsi leur développement et leur compétitivité.
Tandis que 44 % des dirigeants déclarent avoir obtenu un prêt auprès d’une institution financière, 15 % se sont vu en refuser un et 38 % ont encore recours à des sources informelles (proches, amis, réseaux personnels) pour financer leur activité. 
D’autre part, seulement 3 % des répondants déclarent ne jamais avoir sollicité un financement formel ou informel, ce qui met en évidence la nécessité des PME tunisiennes à obtenir un soutien financier externe pour soutenir leur activité et leur croissance.

Contraintes bancaires et besoins des PME 

Les PME se retrouvent souvent face à des conditions de prêt qu’elles estiment dissuasives. Les taux d’intérêt peu avantageux (82 %), les garanties exigées trop importantes (52 %) et la complexité des procédures (53 %) figurent parmi les principaux freins identifiés. Des obstacles immatériels, comme le manque d’accompagnement (30 %) et l’insuffisance d’information sur les options de financement disponibles (28 %), viennent également limiter l’accès à ces dispositifs.

La BEI collabore étroitement avec les banques tunisiennes afin de rendre le système financier plus favorable aux PME. À travers le TCP, la BEI propose aux institutions financières locales des mécanismes de garantie partagée visant à réduire leur exposition au risque lorsqu’elles financent les projets d’investissement portés par les PME issues des chaînes de valeur stratégiques. Un obstacle direct à l’ambition exportatrice

Au-delà de l’activité locale, ce manque d’accès au financement agit également comme un frein à l’internationalisation. D’après l’enquête, 35 % des PME tunisiennes affirment que la difficulté à obtenir un crédit limite directement leur capacité à exporter. De plus, 45 % de celles qui réussissent à exporter le font à une échelle restreinte, faute de moyens pour s’adapter aux normes internationales, développer leur réseau logistique ou investir dans la prospection commerciale.

«Même avec des perspectives solides à l’international, accéder au crédit reste un véritable défi en Tunisie. Les solutions financières proposées sont rarement en phase avec la réalité des PME locales. On nous demande des garanties que nous ne sommes pas en mesure de fournir et les taux appliqués rendent souvent le financement peu accessible», témoigne un dirigeant de PME tunisienne.
Cette étude, qui vise à mieux cerner les enjeux liés à l’accès au financement en Tunisie, est réalisé dans le cadre du Trade and Competitiveness Programme, qui offre un accompagnement technique et financier sur-mesure visant à libérer le potentiel d’investissement des PME et renforcer leur compétitivité sur les marchés internationaux.

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Pollution chimique à Gabès | La crise fait du surplace

La crise de la pollution industrielle à Gabès prend une tournure dramatique puisque les émissions toxiques des usines du Groupe chimique tunisien (GCT) continuent de causer des malaises respiratoires aux jeunes et moins jeunes qui sont transportés en urgence à l’hôpital, alors que les autorités publiques semblent dépassées par l’ampleur de la tâche et ne pas savoir quoi faire pour réduire les émissions et calmer la colère des habitants. («On vous empoisonne par la chimie et on vous soigne par la chimie», dit la pancarte. Ph. Gabés.com.)

Latif Belhedi

Hier matin, mercredi 22 octobre 2025, trois semaines après le début des marches et des sit-in de protestation des habitants appelant à l’arrêt immédiate des machines dans les usines du GCT, plus de 20 cas d’asphyxie parmi les élèves de l’école primaire Chott Essalem ont été signalés par la Protection civile et relayés par Mosaïque.

«J’ai senti ma gorge brûler et ma tête devenir lourde, puis je me suis évanoui», a déclaré un élève. «L’usine est un poison mortel. Il faut la démanteler», a crié une mère, a joutant qu’elle empêcherait ses enfants de retourner à l’école jusqu’à ce que les autorités trouvent une solution. Une autre mère a déclaré que sa poitrine avait récemment commencé à brûler avant qu’elle ne vomisse et que ses yeux commencent à la brûler.

«Les fuites ne sont pas nouvelles, mais leur fréquence accrue les rend encore plus dangereuses», a renchéri le député Ahmed Guefrech, cité par l’agence AFP, qui impute les fuites de gaz toxiques à «des unités vétustes installées il y a 53 ans, avec des équipements non entretenus».

Le discours officiel passe mal

«Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer la nature de la substance et les causes de l’accident, tandis que des équipes spécialisées sont sur place pour contenir la fuite de gaz », a rapporté Mosaïque, reprenant des déclarations de responsables locaux. Sauf que ce genre de discours ne passe vraiment plus et les habitants de Gabès auront du mal à l’admettre, car l’«accident» dont on parle n’est pas si accidentel qu’on le dit, puisque les émissions de gaz toxiques ont commencé depuis plusieurs années, qu’ils ont été dûment constatés et documentés et que des appels ont été lancés depuis au moins 2016 pour que les responsables du gouvernement se penchent sérieusement sur cette question mais ils ne l’ont pas fait et les quelques promesses faites à cette époque à ce sujet ont été aussitôt oubliées. Ces derniers se sont contentés jusque-là de réagir par à coup, à chaque fois que des voix s’élèvent pour protester, pour mater les révoltes et faire taire les critiques, comme si la crise environnementale, qui n’a cessé de s’aggraver, pouvait être réglée par de simples déploiements sécuritaires dans la zone.

Hier, une grève générale organisée à l’appel de l’Union régionale du travail (URT) et des associations locales, a rassemblé plus de 100 000 personnes dans les rues pour exiger la fermeture immédiate des unités de fabrication d’engrais chimiques en attendant le remplacement de leurs équipements vétustes et le nettoyage de la zone côtière de Chatt Essalem, très polluée par les rejets de millions de donnes de phosphogypse. Les protestataires ont aussi exigé la libération des nombreuses personnes arrêtées pour avoir pris une part active aux protestations qualifiées de «pacifiques» par la plupart des observateurs sur place.

Une marge de manœuvre très réduite

En attendant, aucun membre du gouvernement n’a cru devoir se déplacer sur place pour discuter avec la population, écouter ses doléances et examiner les moyens de sortir de la crise, en rassurant les habitants, sans arrêter pour autant les machines, comme l’exigent ces derniers.

La marge de manœuvre des autorités publiques est certes réduite, mais comment espérer arriver à une solution sans négociation sérieuse avec les représentants de la population, dont la majorité ont fait jusque-là preuve de retenue et de sagesse ?

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Le pouvoir d’achat réel des Tunisiens a baissé de 11% depuis 2019

Énorme perte en temps et en effort en 6 ans. C’est Fitch-Solutions qui le confirme, preuve à l’appui, dans son plus récent rapport intitulé ‘‘Consommation et revenus des ménages tunisiens’’ publié le 22 octobre 2025). L’arbre se juge à ses fruits…

Moktar Lamari *

L’agence londonienne annonce que le pouvoir d’achat moyen des Tunisiennes et Tunisiens a fortement reculé depuis 2019, malgré toutes les annonces et promesses gouvernementales voulant axer ses politiques sur le social et le bien-être des laissés-pour-compte, les couches dites défavorisées, souvent illettrées et habitées par la confiance aveugle.

Que disent les chiffres ?

Dans son rapport de 44 pages (réservé aux abonnés et publié uniquement en anglais), l’année de 2019, celle de l’élection de Kaïs Saïed, est utilisée comme année de référence. Pas de hasard de calendrier, tout est calculé, et soupesé à la virgule près. Et cela permet de livrer plusieurs indicateurs de rendement sur les impacts des politiques des 6 gouvernements constitués, et qui ont tous gouverné la Tunisie, sous les directives indicatives d’un président élu en 2019 et réélu en 2024.

On fait la synthèse de ce rapport en 5 points complémentaires.

1- Pouvoir d’achat. Comparativement à 2019, le pouvoir d’achat réel de 2025 (hors inflation) a baissé de 11,1% par rapport à 2019. Fitch doute du réalisme des promesses présidentielles relatives à la mise en place de politiques publiques axées sur le social et les couches vulnérables.

Pis, Fitch prévoit que si rien ne changera avant à la fin du deuxième mandat du président Saïed en 2028, la Tunisie ne retrouverait pas la moyenne du pouvoir d’achat réel d’il y a 6 ans (base 100 en 2019). Un constat qui appelle à des actions concrètes et urgentes sur ce front.

2- Consommation versus croissance. Un autre constat majeur apporté par ce rapport concerne une anomalie économique structurelle : un taux de croissance annuel global moyen du PIB qui croit d’environ 2%, alors que le taux de croissance de la consommation des ménages croit annuellement de 3,8%.

C’est dire que le pays vit au-dessus de ses moyens. Et qu’au final, la propension moyenne de la consommation (rapportée au revenu) évolue plus vite et plus fort que la propension moyenne à l’épargne.

3- Chômage. Les niveaux de chômage, 6 ans après l’élection présidentielle de 2019, sont plus élevés qu’ils ne l’étaient avant 2019. C’est un autre constat sans appel quant aux prétentions des politiques publiques d’avoir mis le social au cœur de ses préoccupations.

Ce constat en dit long sur l’absence de vision stratégique dans les processus budgétaires, la faiblesse des incitations fiscales pour la création d’entreprises et d’emplois. Le projet des entreprises communautaires prôné par le président Saïed est à l’évidence inapproprié, ou mal conçu et mal réfléchi depuis sa mise en chantier en 2021.

4- Dépenses non essentielles. Le rapport de Fitch décrit la structure des dépenses des ménages tunisiens, et arrive à des résultats différents de ceux de l’Institut national de la statistique (INS). On apprend que les dépenses non essentielles (tabac, alcool, restaurant et internet) frôlent ensemble les 9% des dépenses des ménages.

A titre comparatif, Fitch estime les dépenses des ménages en éducation ne dépassent les 1,2% du total des dépenses. Dans les dépenses des ménages, le tabagisme engloutit 4,9 milliards de dinars tunisiens en 2025. Ce poste de dépenses croit à 11% par an.

Un poste de dépenses atypique : les chaussures. Fitch trouve trop élevées les dépenses en chaussure per capita qui est de 463 dinars par an. Selon, cette estimation, une famille de 4 personnes dépenserait presque 2000 dinars par an en chaussure. Il faut le faire, surtout quand on connaît les autres urgences et priorités.

5- Pauvreté. Les auteurs du rapport ont aussi décrit le revenu disponible des ménages selon 3 intervalles. Ils ont recensé un total de 3334 ménages en Tunisie, avec 2,5 actifs occupés par ménage.

Le revenu moyen par ménage est de 30 765 dinars par an en moyenne. En revanche, le revenu disponible (après imposition et prélèvements estimés à 7%) tombe à 10 092 dinars per capita en 2025.

La classe ayant un revenu disponible annuel moyen par ménage (inférieur à 10 000$ par an) a grimpé jusqu’à 95% du total des ménages. Les plus riches, avec un revenu annuel disponible supérieur à 50 000$ par an constituent 2% du total des ménages.

Les plus pauvres (revenu inférieur à 5 000 dollars par ménage et par an) constituent presque 20% du total des ménages (666 000 ménages, ou 2 400 000 personnes).

A se demander si les politiques sociales prônées par le président Saïed arrivent à cibler et à lister de manière crédible et efficace ces populations indigentes et précaires pour les sortir de leur indigence.

Les personnes âgées, les personnes en perte de mobilité, les femmes et surtout celles de la GenZ sont les plus impactées par ces inégalités et déséquilibres socio-économiques. Des enjeux qu’on ne peut pas gérer par la répression, ni par les discours ou autres juridismes caduques et inefficaces.

* Economiste universitaire.

Blog de l’auteur : E4T.

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Le sens suspendu | Entre improbable vérité et persistante rumeur

Réflexion sur la société du commentaire et la fragilité de la vérité publique, perdue sous des tas de mensonges, de désinformations et de rumeurs distillées comme un lent poison à travers les réseaux sociaux.

Ilyes Bellagha *

Chez nous, plus peut-être qu’ailleurs, l’information n’éclaire plus : elle clignote et éblouit. Chaque jour, on apprend et on désapprend, dans un même souffle. Le citoyen se réveille entre une rumeur de scandale, une promesse de réforme et une image volée sur les réseaux. Tout est vrai, tout est faux, tout est «presque sûr», mais rien, au final, ne l’est vraiment.

La vérité ne s’impose plus : elle se négocie. Le citoyen devient alors un funambule : suspendu entre ce qu’il voit, ce qu’il croit et ce qu’on veut qu’il croie.

La société du commentaire

Dans les cafés comme en ligne, chacun parle avec l’assurance d’un témoin oculaire. On ne débat plus : on interprète, on suppute, on extrapole. Le fait divers devient philosophie, la rumeur certitude, le silence preuve. Le citoyen n’est plus acteur du monde : il est commentateur du bruit.

Et pourtant, dans ce chaos bavard, il y a une forme de lucidité : parler, c’est ne pas mourir. Chez nous, la parole est le dernier luxe de la démocratie.

La rumeur comme un bruit continu

Ici, le pouvoir ne gouverne pas seulement par décret : il s’appuie sur le flou du continu. Un glissement lent où la rumeur sert de bruit de fond, si elle n’est pas aussi un message. Une phrase fuitée, une image floue, une émotion partagée — et tout s’ajuste sans heurt. La rumeur devient un mode de gestion douce : elle occupe sans contraindre, rassure sans convaincre, occupe, divertit, fait diversion…

Le citoyen, lui, vit dans cette zone d’entre-deux : ni informé ni aveuglé, ni dupe ni réfractaire, ni brimé ni libre. Il sait qu’on façonne sa conscience, mais il préfère encore l’ambiguë continuité à la rupture brutale.

Entre deux versions du monde, il invente la sienne. Il s’en remet à ce qu’il sent : le geste du voisin, le regard de l’enfant, l’ironie du marchand. Dans ce minuscule espace de vérité, il retrouve un semblant de dignité, une improbable liberté.

Là où la rumeur échoue, l’humain recommence. Le citoyen suspendu n’est pas perdu : il est en attente d’un sol stable et qui ne tremble plus.

Peut-être qu’un jour, on cessera de commenter pour recommencer à construire. On cessera de partager pour commencer à comprendre. Alors, de ce brouhaha naîtra peut-être une parole vraie : celle qui ne cherche plus à convaincre, mais à relier.
Le citoyen suspendu, c’est chacun de nous — oscillant entre l’espoir et la mémoire.

* Architecte.

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 Le témoignage de Diala Brisly sur la dictature en Syrie  

‘‘À l’école de la dictature’’, édité par Alifbata à Marseille et disponible en librairie depuis le 12 octobre 2025, plonge le lecteur au cœur de la Syrie contemporaine, entre dictature et guerre civile, à travers le regard intime et engagé de Diala Brisly. Traduit de l’anglais par Fethia Djerbi, cet album autobiographique illustre les difficultés d’un peuple sous oppression, l’endoctrinement des enfants et la violence de l’État et de groupes extrémistes.

Djamal Guettala 

Quitter son pays natal pour mieux le servir : c’est le choix qu’ont fait Diala Brisly et Bassel Alhamdo lorsque leur sécurité n’était plus assurée. L’un journaliste, l’autre artiste, ils s’engagent chacun à leur manière dès que la révolution éclate et que le pays sombre dans la guerre civile. Malgré le risque permanent pour leur vie, leur priorité reste de protéger les enfants, à la fois cibles des oppresseurs et symboles d’espoir pour un avenir meilleur.

«Alors que la Syrie tente de se réinventer après les années de guerre, cet album constitue un témoignage rare sur la vie sous dictature, en temps de guerre et d’exil. Diala Brisly ne se contente pas de témoigner, elle transforme l’intime en mémoire partagée», a déclaréRacha Abazied, directrice éditoriale au Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep).

Graphiquement, l’album oscille entre ombre et lumière, tension et espoir, traduisant la fragilité et la résilience humaine. Les planches reflètent la réalité des enfants sous dictature, mais aussi la capacité de résistance par l’art, la culture et l’éducation. Chaque illustration met en avant la nécessité de protéger l’innocence et de transmettre un message d’humanité malgré la violence et la répression.

Graphic novel engagé et innovant

Cette œuvre se distingue par sa force critique. Contrairement à certaines analyses ou publications académiques qui tendent à minimiser ou relativiser des épisodes de violence, l’album de Diala Brisly prend parti : il donne à voir la souffrance réelle, l’impact de l’endoctrinement et la valeur de la résistance individuelle et collective. L’intime devient alors un vecteur de mémoire et de compréhension historique, loin de tout sensationnalisme ou embellissement.

L’album, 128 pages en couleur au format 17 x 24 cm, est disponible en ligne, afin de soutenir les petits éditeurs indépendants. Il s’inscrit dans la dynamique d’Alifbata, qui cherche à redessiner les liens entre le Maghreb, le Moyen-Orient et la Méditerranée à travers des bandes dessinées et des graphic novels engagés et innovants.

Atelier des artistes en exil

‘‘À l’école de la dictature’’ est un témoignage graphique poignant et nécessaire. Il rappelle l’importance de protéger les enfants, de documenter l’histoire à travers le vécu personnel et l’art, et de résister face à l’oppression. L’œuvre de Diala Brisly, par son approche artistique et son engagement social, s’impose comme un document essentiel pour comprendre l’impact de la dictature et de la guerre sur la société et sur l’individu.

Née au Koweït en 1980 de parents syriens, Diala Brisly grandit à Damas. Artiste visuelle, elle débute dans le dessin d’animation pour la chaîne syrienne Spacetoon. Artiste engagée, elle s’oppose à la dérive politique de son pays et s’illustre par une œuvre en soutien à la grève de la faim des femmes de la prison d’Adra, entraînant la libération de 23 détenues. Elle se consacre aux enfants victimes de la guerre en Syrie et ailleurs, menant depuis 2014 des projets artistiques dans les camps de réfugiés et centres d’éducation alternative. Elle se réfugie en France en 2015, où elle bénéficie d’une bourse Nora, et devient membre de l’atelier des artistes en exil.

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Halima Traoré, la victoire d’une femme debout

Ancienne gloire du handball ivoirien, Halima Traoré a connu la lumière des terrains avant le choc brutal d’un accident de voiture qui lui a coûté ses jambes et qui aurait pu tout éteindre. Elle a choisi de se relever, de servir son pays autrement et de transformer la douleur en combat. Portrait d’une femme qui incarne, par son parcours, la résilience et la dignité.

Il y a dans le regard de Halima Traoré une intensité qui ne laisse pas indifférent. Derrière le calme apparent, on devine une force forgée par les épreuves. Elle n’a rien oublié de ses années de gloire, quand elle faisait vibrer les salles de handball en Côte d’Ivoire, mais elle parle aujourd’hui d’une autre victoire — celle de s’être reconstruite sans renier ni sa foi, ni son identité.

Née dans une grande famille musulmane polygame, Halima grandit dans un univers à la fois chaleureux et contraignant. Les traditions, la discipline, la hiérarchie familiale — tout y est codifié. Mais très tôt, elle sent que sa respiration est ailleurs. «Le sport a été mon échappatoire, ma manière de respirer», confie-t-elle. Avant de découvrir le handball, c’est l’athlétisme qui lui ouvre la voie : le 200 mètres comme un espace de liberté. «Le handball m’a révélée, dit-elle encore. Enfant, je me sentais peu aimée, incomprise. Ce sport m’a permis de m’affirmer et de me construire une identité.»

La chute et la renaissance

Le destin bascule un jour d’accident. Une tragédie qui aurait pu la condamner à l’oubli. Halima se retrouve face à elle-même, brisée mais vivante. «On me disait souvent que je ne serais rien. J’ai grandi dans le jugement et le mépris. Alors, ma revanche, ça a été de me prouver que j’étais plus forte que l’image qu’on avait de moi», raconte-t-elle. Refusant de se laisser abattre, elle transforme la douleur en énergie vitale.

Son salut viendra d’un homme : Félix Houphouët-Boigny, le président ivoirien. «Il m’appelait chaque jour pendant mon hospitalisation. Il croyait en moi, même quand je doutais. Grâce à lui, j’ai pu reprendre une activité professionnelle et être affectée à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris.» Un geste d’humanité qui marquera sa vie.

À Paris, Halima découvre un autre monde, celui de la représentation diplomatique, souvent codifié et hiérarchique. «Dans ce milieu, j’ai rencontré du mépris, surtout envers les professeurs d’éducation physique, confie-t-elle. Mais le sport m’a appris la discipline et l’esprit d’équipe. Être diplomate, c’est aussi savoir écouter et coopérer.»

Elle s’y forge une place, avec la même rigueur que sur le terrain. L’expérience lui donne une nouvelle perspective sur la vie, sur la place des femmes et sur la perception du handicap.

Longtemps, elle a refusé les propositions de handisport venues de l’étranger. «Sur le moment, je ne pouvais pas accepter de me voir en fauteuil roulant. J’aimais la vitesse, la liberté du corps. Mais avec le recul, je regrette de ne pas avoir saisi cette chance.» Derrière cette lucidité, aucune amertume. Seulement la conscience d’un parcours singulier, guidé par la dignité.

Un combat pour la visibilité

Aujourd’hui, Halima prépare la création de HDR, une ONG destinée aux enfants handicapés et orphelins. Son objectif : redonner confiance et visibilité à ceux que la société marginalise. «Tant que nous cacherons notre handicap, dit-elle, la société continuera à nous invisibiliser. Il faut être fiers, visibles, unis. Nous rions, nous aimons, nous travaillons — nous sommes des êtres humains à part entière.»

Pour elle, la véritable inclusion passe par la fierté et la visibilité. Le handicap, loin d’être une faiblesse, peut devenir une force. C’est le message qu’elle souhaite transmettre à la jeunesse africaine. «Ne négligez jamais vos études, répète-t-elle. Le sport est magnifique, mais il doit aller de pair avec la connaissance. Il faut croire en soi et ne pas renoncer.»

Ce qui frappe chez Halima, c’est cette alliance entre la foi et la lucidité. Elle ne se présente pas comme une héroïne, mais comme une femme ordinaire qui a refusé la défaite : «Ma foi, mon sens du devoir et le souvenir de ceux qui ne sont plus là me portent chaque jour. Ma persévérance est une manière de leur rendre hommage.»

Son livre, “Halima Traoré – Handballeuse fauchée en pleine gloire”, qu’elle souhaite voir traduit en plusieurs langues, est à la fois un témoignage et un appel à la dignité. «La vie d’une personne handicapée est un combat quotidien. Être soi-même, malgré tout, c’est ma plus belle victoire.»

Djamal Guettala 

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Classement des chercheurs tunisiens au ‘‘Stanford 2% Scientists – 2025’’

L’Université de Stanford (Californie, USA) classée 3e dans le monde, vient de publier ‘‘Stanford Scientists 2%’’ classement des 2% meilleurs chercheurs dans le monde au titre de l’année 2025. Dans ce classement figurent 100 chercheurs tunisiens résidents en Tunisie et relevant de différentes universités, centres de recherche, écoles nationales d’ingénieurs, instituts supérieurs et centres hospitalo-universitaires nationaux.

Ce lien permet d’accéder à un listing regroupant les 100 premiers chercheurs tunisiens figurant dans le ‘‘Stanford 2% Scientists 2025’’.

Les 5 premiers chercheurs de ce classement tunisien sont Moncef Nasri de l’Université de Sfax, Adel Trabelsi de Université de Tunis El Manar,  Walid Mensi de Université de Tunis El Manar, Hamdi Chtourou de l’Université de Sfax et Mohamed Bouaziz de Université de Sfax.

C’est une manière de distinguer les chercheurs et leurs institutions, qui prouvent si besoin est que beaucoup de nos chercheurs ont suffisamment de talents pour figurer parmi les meilleurs de par le monde.

Par ailleurs, l’Université de Stanford établit également un classement basé sur la carrière des 2% chercheurs les plus influents dans le monde. Pour sa part, l’Université de Monastir a publié le classement des chercheurs appartenant à cette institution au titre de l’année 2024 et celui basé sur la carrière pour l’année 2025.

Sur leur carrière, Khairallah Moncef est classé 11e national, Sassi Ben Nasrallah, 23e, Kamel Ghedira, 29e et Abdelmajid Jemni 36e.

L.B.

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