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Tunisie – Budget 2026 : 4,1 milliards de dinars pour les produits de base, en hausse de 278 millions

Alors que le pouvoir d’achat reste au centre des priorités économiques, le gouvernement tunisien a choisi de maintenir et renforcer son soutien aux produits de première nécessité. Selon le projet de loi de finances pour 2026, une enveloppe de 4 079 millions de dinars sera consacrée aux subventions, contre 3 801 millions en 2025 — soit une augmentation de 278 millions de dinars.

Un effort budgétaire pour préserver la stabilité sociale

Le ministère des Finances justifie cette orientation par la nécessité de préserver la capacité d’achat des ménages et d’assurer la stabilité des prix des denrées essentielles.
Cette hausse confirme la place centrale du système de subvention dans le modèle social tunisien, malgré un contexte de forte contrainte budgétaire.

Les produits concernés incluent notamment les céréales, la farine, le pain, les huiles végétales et le sucre, dont les prix sont partiellement compensés par l’État afin de limiter l’impact des fluctuations mondiales sur le consommateur local.

Des hypothèses économiques prudentes

Le projet de budget repose sur des hypothèses réalistes :

  • un prix moyen du blé à 260 dollars la tonne, contre 263 dollars attendus en 2025 ;
  • un taux de change stable entre le dinar et le dollar.

Ces paramètres traduisent la volonté du gouvernement de consolider la sécurité alimentaire tout en maintenant un équilibre entre dépenses sociales et soutenabilité financière.

Selon les estimations, les dépenses liées au soutien des produits de base représenteront 41,7 % de l’ensemble des subventions et 2,2 % du PIB, des niveaux comparables à ceux de 2025.

Moderniser la gestion et renforcer les contrôles

Au-delà des montants, le gouvernement s’engage à améliorer la transparence du dispositif.
Des plateformes numériques permettront désormais de suivre les ventes de farine dans les minoteries et de contrôler en temps réel la distribution de l’huile subventionnée.

Des actions seront parallèlement menées pour lutter contre le gaspillage, la spéculation et la contrebande, à travers des contrôles économiques renforcés et des campagnes de sensibilisation destinées à rationaliser la consommation.

Le gouvernement prévoit aussi d’intensifier ses efforts pour stimuler la production nationale, notamment dans la filière du blé dur, et réduire la dépendance aux importations.
Des initiatives seront engagées pour moderniser la gestion de l’eau et encourager des cultures plus adaptées au changement climatique, dans l’objectif d’une autosuffisance alimentaire durable.

En maintenant le cap des subventions, l’exécutif cherche à protéger les ménages sans rompre l’équilibre fragile des finances publiques.
Mais à long terme, la réussite de cette politique dépendra de la capacité de l’État à rendre le système plus ciblé, plus efficace et moins coûteux — une condition essentielle pour concilier solidarité sociale et responsabilité budgétaire.

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Erdogan dénonce les violations israéliennes du cessez-le-feu à Gaza

Malgré les annonces de trêve début octobre, Israël poursuit ses frappes sur la bande de Gaza. De la Turquie à l’Europe, plusieurs voix exigent la fin des attaques et un véritable cessez-le-feu.

Le 24 octobre 2025, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les États-Unis et leurs alliés à faire pression sur Israël pour qu’il respecte enfin les engagements de cessez-le-feu conclus sous médiation du Qatar et de l’Égypte.
S’exprimant à bord de son avion présidentiel, de retour d’Oman, il a dénoncé des violations répétées et accusé Israël de « piétiner le droit international ».

« Gaza est un test pour le monde musulman. Si nous échouons, c’est notre humanité qui échoue », a-t-il déclaré, promettant que la Turquie était prête à soutenir toute initiative visant à stabiliser le territoire.

Depuis l’annonce d’un accord de trêve le 4 octobre, la situation n’a cessé de se détériorer.
Le 6 octobre, de nouvelles frappes israéliennes ont visé le nord de Gaza.
Le 12 octobre, des bombardements ont touché Khan Younès et Deir el-Balah, faisant plusieurs dizaines de morts parmi les civils.
Le 15 octobre, l’armée israélienne a élargi ses opérations au centre du territoire, invoquant la présence de combattants du Hamas.

Le 18 octobre, les Nations unies ont tiré la sonnette d’alarme : plus de 70 % des hôpitaux de Gaza sont désormais hors service, faute de carburant et de matériel.
Le 23 octobre, le Bureau de coordination humanitaire de l’ONU (OCHA) a signalé que plus de 68 000 Palestiniens ont été tués depuis le début du conflit, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Les convois humanitaires, bloqués à Rafah, n’ont toujours pas reçu l’autorisation d’entrer dans l’enclave.

Lors du Conseil européen des 24 et 25 octobre, les dirigeants de l’Union européenne ont appelé à une désescalade immédiate et à un accès humanitaire sans entraves.
Le président français Emmanuel Macron a, lui aussi, demandé « un cessez-le-feu durable » et la protection des civils, tout en maintenant la ligne diplomatique d’un « soutien au droit d’Israël à se défendre ».

Les ONG présentes à Gaza décrivent un territoire « exsangue, sans électricité ni eau », où les familles dorment sous les décombres dans un silence presque total du monde.

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Lancement à Tunis du premier Club IA Tunisie–France

L’Ambassade de France en Tunisie a accueilli, mercredi 22 octobre, le lancement officiel du Club IA France–Tunisie, première structure du genre à voir le jour au sein du réseau diplomatique français. Cette initiative, portée par Business France, la French Tech Tunis et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), ambitionne de renforcer la coopération technologique entre Paris et Tunis dans le domaine de l’intelligence artificielle.

En présence de S.E. Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie, Philippe Garcia, directeur Afrique du Nord de Business France, Neila Benzina, présidente de la French Tech Tunis, et Nejija Gharbi, directrice générale de la CDC, le Club IA a réuni une trentaine d’acteurs du numérique issus des deux pays : startups, entreprises industrielles et grands groupes internationaux.

L’objectif est clair : favoriser la création de passerelles technologiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée. Ce club se veut un espace d’échanges, de networking et de coopération où les acteurs de l’IA pourront partager expériences, projets et opportunités. Il s’inscrit dans la volonté commune de bâtir une relation d’innovation durable, en phase avec les transformations industrielles et sociétales à venir.

Vers un écosystème méditerranéen de l’IA

Le lancement du Club IA constitue également une étape préparatoire au Forum Méditerranéen de l’Intelligence Artificielle (FMIA), prévu en novembre à Tunis, après une première édition réussie à Marseille. Ce grand rendez-vous rassemblera près de 600 acteurs du numérique venus des deux rives. Business France y pilotera un programme dédié aux rencontres B2B et à la valorisation des innovations franco-tunisiennes.

Enfin, le Club IA France–Tunisie a vocation à s’élargir à d’autres pays du Maghreb et du bassin méditerranéen, avec pour ambition de créer une communauté régionale de l’intelligence artificielle, capable de répondre collectivement aux défis économiques, éthiques et technologiques de demain.

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Tunisie : L’État relance la traque des fonds étrangers dans le milieu associatif

De l’affaire Namaa Tounes à la nouvelle enquête ouverte en octobre 2025, les soupçons d’ingérence reviennent hanter la scène associative tunisienne.

En Tunisie, le dossier des financements étrangers suspects refait surface avec insistance. Près de trois ans après l’affaire Namaa Tounes, le ministère public a ouvert, le 22 octobre 2025, une enquête visant plusieurs associations soupçonnées d’avoir reçu d’importants fonds venus de l’étranger. Selon les premières informations relayées par la presse, il s’agirait de montants considérables, transférés sous couvert d’aide au développement ou de soutien à la société civile.

Selon Al Chourouk, le parquet a saisi la Cour des comptes, la Banque centrale et le ministère des Finances afin de vérifier les flux financiers d’une centaine d’associations. Le journal évoque même “l’argent de Soros dans le collimateur de la justice”, allusion à l’implication présumée de réseaux internationaux de financement.
Selon le même média, 29 % des associations tunisiennes ne disposent d’aucun compte bancaire, un chiffre qui illustre la vulnérabilité structurelle du contrôle des fonds étrangers.

Une fois encore, la frontière entre engagement civique et influence politique semble poreuse.

L’affaire Namaa Tounes, point de départ d’une série de soupçons

C’est en 2022 que le pays découvre l’ampleur du phénomène. L’association Namaa Tounes, présentée comme une structure de développement économique, est alors accusée d’avoir servi de canal de financement pour des dirigeants d’Ennahdha, le principal parti islamiste du pays.

Près d’une centaine de cadres sont cités, dont Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement, Adel Daâdaâ et Abdelkrim Slimane, tous soupçonnés d’avoir bénéficié de transferts de fonds provenant de structures humanitaires à l’étranger.

Le pôle judiciaire antiterroriste s’empare du dossier, considérant la gravité des flux financiers en cause. La justice refuse la libération de certains accusés, estimant que les soupçons d’ingérence étrangère demeurent sérieux.

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Une vigilance constante des autorités

Trois ans plus tard, le sujet ressurgit dans un contexte politique tendu. La nouvelle enquête de 2025 rappelle celle de 2024, au cours de laquelle les comptes bancaires de plusieurs associations avaient été gelés par décision judiciaire.

Le ministère des Finances, appuyé par la Banque centrale, justifiait alors ces mesures par la nécessité de « préserver la souveraineté économique » du pays.

Les autorités affirment vouloir renforcer la transparence financière du secteur associatif, devenu depuis 2011 un acteur incontournable de la vie publique, mais parfois instrumentalisé à des fins politiques.

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Une vieille inquiétude : le précédent Soros

Les débats actuels trouvent leurs racines dans un épisode plus ancien.
En 2015, le milliardaire américain George Soros, fondateur de l’Open Society Foundations, était reçu à Carthage par Béji Caïd Essebsi. Il avait également rencontré Rached Ghannouchi, alors chef du mouvement Ennahdha.

Officiellement, ces rencontres visaient à renforcer le soutien international à la transition démocratique tunisienne.
Mais elles avaient suscité des interrogations sur l’influence des fondations internationales dans les affaires internes du pays.

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George Soros a bâti sa fortune dans la finance avant de consacrer une part importante de ses ressources à la philanthropie.
À travers son réseau de fondations, présent dans plus de 120 pays, il finance des projets de gouvernance, de droits humains et de participation citoyenne.

Ses détracteurs l’accusent d’utiliser ces leviers pour façonner des transitions politiques conformes à une vision libérale de la démocratie.
En Tunisie, son nom reste associé à l’émergence, après 2011, de plusieurs ONG locales inspirées des programmes de l’Open Society.

Souveraineté et ouverture : un équilibre fragile

Depuis la révolution, le pays a vu fleurir plus de 23 000 associations, souvent dépendantes de bailleurs internationaux.
Si ce soutien a permis d’accompagner des initiatives citoyennes réelles, il a aussi ouvert la voie à une dépendance financière structurelle.
Les enquêtes successives traduisent la difficulté pour l’État tunisien de concilier transparence, autonomie et coopération internationale.

« Le financement étranger n’est pas illégal en soi, mais il devient problématique lorsqu’il influence la décision publique », souligne un juriste contacté par Webdo.

Treize ans après 2011, la Tunisie continue de chercher cet équilibre fragile : un espace civique libre, mais préservé des logiques d’ingérence.
Un débat que la nouvelle enquête de 2025 ne manquera pas de raviver.

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Gabès : L’expert révèle comment la mer pourrait guérir en un an

La crise écologique à Gabès atteint un point de rupture. Alors que la ville a observé une grève générale historique contre la pollution du Groupe Chimique Tunisien (GCT), l’expert en environnement industriel Samir Kazbar lance un ultimatum : stopper le déversement du phosphogypse et la mer Méditerranée pourrait « retrouver sa santé en un an », rapporte l’agence Tap.

Cette phrase résonne comme une promesse fragile dans une région où l’espoir se mêle depuis longtemps à la colère, mais elle donne un objectif clair au mouvement de protestation.

Les chiffres accablants du phosphogypse : 200 millions de tonnes déversées

Entre la plage Essalem et Ghannouch, les fonds marins sont recouverts d’une boue acide. Ce sous-produit toxique provient du traitement du phosphate par le GCT.

Près de 200 millions de tonnes auraient été déversées depuis la création du complexe industriel. Chaque jour, ce sont 15 000 tonnes supplémentaires qui rejoignent la mer, transformant l’ancienne oasis côtière en zone rouge.

Selon l’expert Kazbar, même si un nettoyage complet exigerait deux à trois ans de dragage, « si les rejets cessaient, la mer se régénérerait d’elle-même en un an », assure-t-il.

L’appel radical : Le démantèlement du GCT, seul remède sérieux

Face à l’ampleur du désastre, et le stockage à terre jugé irréaliste, Kazbar pointe du doigt la seule solution viable :

« Le seul remède sérieux au drame écologique de Gabès est le démantèlement pur et simple des unités polluantes du GCT », affirme l’expert, dénonçant des installations vétustes, non conformes et rejetées par la population.

Gabès : Une grève générale historique met l’industrie à l’arrêt

Ces propos surviennent en plein cœur d’une mobilisation exceptionnelle. La ville de Gabès a observé ce mardi une grève générale régionale totale, suivie d’une marche pacifique partie de la place Aïn Essalem.

La mobilisation a été un succès retentissant : commerces fermés, taxis immobilisés, avec des banderoles brandies par des citoyens mobilisés : « Le peuple veut le démantèlement des unités ».

Selon Ahmed Chelbi, président de la section régionale de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), la mobilisation a été « réussie à 100 % ».

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L’onde de choc politique : Les « crimes environnementaux » dans le viseur

L’espoir des habitants a été ravivé il y a quelques jours par les déclarations du président Kaïs Saïed, qui a évoqué les « crimes environnementaux » commis au nom du profit et de l’impunité.

Ces propos ont été perçus comme un signal fort par les habitants de Gabès, qui espèrent désormais voir ces paroles se transformer en actes concrets : stopper les rejets, nettoyer la mer et rendre l’air respirable.

Entre une mer qui agonise et une industrie qui s’accroche, Gabès se trouve à la croisée des chemins : celle d’une région qui pourrait, en un an, redevenir vivante — si seulement on la laissait guérir.

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Gabès en colère : marée humaine contre la pollution du complexe chimique

C’est une foule dense et déterminée qui a envahi, mardi 21 octobre 2025, les rues de Gabès. Partie de la place Aïn Salam, au cœur de la ville, une marche pacifique a rassemblé des dizaines de milliers d’habitants, militants écologistes et membres d’associations civiles pour dénoncer la pollution chronique provoquée par les activités du complexe chimique tunisien (CGT).

Sous un soleil de fin d’après-midi, les manifestants ont défilé dans le calme, scandant des slogans devenus emblématiques : « الشعب يريد تفكيك الوحدات » (« le peuple veut le démantèlement des unités »).
Le cortège a traversé les artères principales de la ville de Aïn Salam (Jara), avant d’atteindre Bab El Bahr puis le corniche, point de rassemblement final.
Les organisateurs ont insisté sur le caractère pacifique et citoyen de la manifestation, malgré une présence policière visible.

Une grève générale suivie massivement

Cette marche s’inscrivait dans le cadre d’une grève générale régionale massivement suivie.
Selon Ahmed Chelbi, président de la section régionale de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), la mobilisation a été « réussie à 100 % ».

« Tous les commerces, cafés et restaurants ont fermé leurs portes. Même les chauffeurs de taxi ont mené une action symbolique de soutien avant de reprendre le travail », a-t-il déclaré sur les ondes de Jawhara FM.

Les bureaux administratifs et la majorité des établissements publics ont également suspendu leurs activités, illustrant l’ampleur de la colère populaire.

Appels à un traitement politique et non sécuritaire

Dans des communiqués distincts, la LTDH, ainsi que les partis du Travail et du Courant démocratique social (Al Massar), ont exprimé leur soutien aux habitants de Gabès et leur rejet de la répression sécuritaire observée lors de précédents rassemblements.
Ces organisations appellent à un « traitement politique, environnemental et social » du dossier, et non à une gestion répressive.
Elles demandent en outre la libération immédiate des manifestants arrêtés et la mise en place d’un plan de dépollution durable pour la région.

Depuis des années, la région de Gabès — seule oasis littorale de Méditerranée — vit au rythme d’une pollution industrielle extrême, issue principalement des activités du complexe chimique.
Les rejets dans la mer et l’air ont profondément altéré les écosystèmes et la santé publique, faisant de la ville un symbole national de la crise environnementale tunisienne.

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Tunisie : Le réveil discret des industries mécaniques et électriques

Après la stagnation, le sursaut

C’est un souffle timide, mais réel. Dans le paysage industriel tunisien, trop souvent freiné par la lenteur administrative et les incertitudes politiques, les industries mécaniques et électriques retrouvent enfin des couleurs.

Relayée par l’agence TAP, l’information émane du dernier sondage semestriel sur l’investissement réalisé par l’Institut national de la statistique (INS) : le solde d’opinions positives dans ce secteur est passé de 6 % au second semestre 2024 à 23 % un an plus tard.

Un bond qui, dans le langage feutré de la statistique, traduit une reprise de confiance chez les industriels et leurs partenaires étrangers.

Le moteur européen redémarre

Ce réveil s’explique d’abord par la reprise de la demande européenne, destination de près de 77 % des exportations tunisiennes dans ce domaine.

Entre janvier et septembre 2025, les exportations mécaniques et électriques ont progressé de 6,4 %, pour atteindre 22,7 milliards de dinars, selon les chiffres de l’INS. Les produits électriques, plus dynamiques, grimpent de 10,4 %, quand le mécanique stagne à +0,5 %.

Mais l’essentiel est ailleurs : ces secteurs portent à eux seuls près de la moitié des exportations nationales, confirmant que la Tunisie industrielle reste, avant tout, une Tunisie câblée à l’Europe.

L’investissement reprend, mais à deux vitesses

L’enquête de l’INS dresse cependant un tableau contrasté : l’investissement repart dans les industries chimiques (+21 points) et agroalimentaires (+16 points), mais ralentit dans les matériaux de construction et les industries diverses. Le textile et le cuir, symboles d’un passé manufacturier en mutation, restent stables.

Ce déséquilibre révèle une réalité : la relance industrielle tunisienne n’est pas homogène, elle se concentre sur les secteurs à haute valeur ajoutée et les chaînes intégrées à l’économie européenne.

Une stratégie à l’horizon 2035

Le gouvernement parie sur cette dynamique pour déployer sa Stratégie de l’industrie et de l’innovation à l’horizon 2035, un plan ambitieux censé créer 840 000 emplois et porter les exportations à 36 milliards de dinars.

Le texte, conçu comme une feuille de route de la réindustrialisation, mise sur la transition numérique, la montée en gamme technologique et la formation des compétences locales.

Mais il lui faudra composer avec une réalité : un tissu industriel fragmenté, souvent dépendant des sous-traitances européennes, et un environnement d’affaires encore marqué par l’instabilité fiscale et logistique.

Avec 4713 entreprises manufacturières et 530 000 emplois directs, la Tunisie dispose d’un socle solide.

Près de 45 % des sociétés sont totalement exportatrices, générant 67 % des emplois industriels et plus de 45 milliards de dinars d’exportations par an.

L’enjeu désormais est clair : convertir la relance en transformation.

Faire de la mécanique et de l’électricité non plus un simple relais de croissance, mais le cœur d’une souveraineté industrielle repensée.

Lire aussi: Tunisie – Commerce extérieur : Les importations s’envolent, les exportations stagnent

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Sur la route de la soie touristique, la Tunisie devient une escale de confiance

La Tunisie s’impose désormais comme une escale de confiance sur la nouvelle route de la soie touristique. Selon un rapport publié par la plateforme chinoise Tong Cheng Travel, l’une des plus grandes agences de voyages en ligne du pays, la Tunisie a été classée première destination mondiale la plus sûre et la plus attrayante pour les touristes chinois durant les congés de la Fête de la mi-automne (1ᵉʳ–8 octobre 2025), rapporte l’Agence TAP.

Ce classement place Tunis devant des poids lourds du tourisme international comme le Japon, l’Espagne, le Vietnam et la Nouvelle-Zélande. Un symbole fort, dans un contexte mondial où la sécurité et la qualité du séjour sont redevenues des critères décisifs pour les voyageurs.

L’étude de Tong Cheng Travel met en lumière une tendance claire : les touristes chinois se tournent de plus en plus vers des voyages lointains, haut de gamme et sécurisés. Durant cette période, les réservations de produits touristiques dits Safe Choice ont augmenté de 30 % par rapport à la fête du Travail, tandis que les séjours de plus de deux nuits ont progressé de 52 %.

Ce glissement traduit une mutation culturelle : les touristes chinois recherchent moins la consommation de masse que l’expérience authentique et la fiabilité du service. C’est dans cette niche qualitative que la Tunisie s’est distinguée, en offrant un équilibre entre patrimoine, hospitalité et stabilité.

Diplomatie et stratégie gagnante

Derrière cette réussite se dessine une stratégie de reconquête du marché asiatique, amorcée depuis plusieurs années par les autorités tunisiennes et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Participation aux salons spécialisés, campagnes ciblées sur les réseaux chinois et partenariats avec des agences locales : tout concourt à inscrire la Tunisie dans le radar du voyageur chinois moderne.

Dans un Moyen-Orient et une Afrique en pleine reconfiguration touristique, la Tunisie apparaît comme une alternative sûre et élégante, loin des zones de tension, mais proche des imaginaires méditerranéens.

Cette distinction dépasse le seul cadre touristique. Elle renforce la crédibilité internationale d’un pays qui cherche à conjuguer ouverture et sécurité, tradition et modernité.
Sur la route de la soie du XXIᵉ siècle, la Tunisie ne se contente plus d’être un carrefour géographique : elle devient un carrefour de confiance, où la culture, la stabilité et la qualité de vie attirent désormais les regards venus d’Orient.

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Zelensky appelle Trump à étendre la paix de Gaza à l’Ukraine

Deux jours après l’annonce d’un cessez-le-feu historique à Gaza, le président ukrainien Volodymyr Zelensky multiplie les gestes diplomatiques. Dans un appel téléphonique avec Donald Trump, il a exhorté le président américain à « faire pression sur Vladimir Poutine » pour engager des pourparlers et mettre fin à la guerre qui ravage l’Ukraine depuis plus de trois ans.

« Si une guerre peut être arrêtée au Moyen-Orient, d’autres peuvent l’être aussi », a déclaré Zelensky, saluant le rôle « exceptionnel » de Trump dans la médiation entre Israël et le Hamas. L’appel intervient au lendemain d’une attaque massive russe contre le réseau énergétique ukrainien, plongeant Kyiv et plusieurs régions dans le noir avant un rétablissement partiel du courant.

Depuis plusieurs semaines, l’attention internationale s’est déplacée vers le conflit israélo-palestinien, reléguant le front ukrainien à l’arrière-plan. Kiev redoute que cette focalisation mondiale n’offre à Moscou un espace stratégique pour intensifier ses frappes, notamment sur les infrastructures civiles.

Trump, désormais auréolé d’un succès diplomatique inattendu au Moyen-Orient, a déjà rencontré Vladimir Poutine en août sans parvenir à une percée en Europe. Mais la donne pourrait changer : selon Zelensky, « les mêmes leviers de pression » peuvent désormais s’appliquer au Kremlin.

Pendant ce temps, la guerre continue de frapper les civils. Cinq personnes ont été tuées samedi, dont deux dans une église bombardée à Kostyantynivka. À Odessa, les coupures d’électricité se multiplient, tandis que l’entreprise DTEK annonce « un rétablissement partiel » du réseau.

Dans son allocution nocturne, Zelensky a dénoncé « l’opportunisme russe » profitant d’un monde « absorbé par la paix au Moyen-Orient » et appelé à utiliser les « avoirs russes gelés » pour renforcer la défense ukrainienne.
Son appel à Trump, empreint d’espoir autant que de réalisme, résume l’état d’esprit d’un pays épuisé : si la paix est possible à Gaza, pourquoi resterait-elle impossible à Kyiv ?

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Gabès étouffe encore : Kaïs Saïed dépêche ses ministres après une nouvelle fuite toxique

Le président Kaïs Saïed a ordonné une mission “conjointe et urgente” dans le complexe chimique de Gabès. Une annonce de plus pour une région qui suffoque depuis quarante ans sous les fumées du phosphate et les promesses non tenues.

À Gabès, la routine de la pollution se répète.
Deux jours après de nouveaux malaises respiratoires dans un collège de Chatt Essalem, Kaïs Saïed a chargé Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, et Habib Abid, ministre de l’Environnement, de dépêcher une équipe conjointe à Gabès, selon un communiqué de la présidence.
Le chef de l’État affirme suivre la situation “de manière continue” et exige que “tout soit réparé dans les plus brefs délais”.

Jeudi, plusieurs élèves asphyxiés avaient été transportés d’urgence à l’hôpital universitaire de Gabès.
Les habitants ont bloqué la route menant au complexe du Groupe chimique tunisien, dénonçant un silence d’État devenu insupportable.
Un mois plus tôt, à Ghannouch, une trentaine de personnes avaient déjà été intoxiquées après une fuite de gaz.

Fin septembre, Kaïs Saïed dénonçait “l’assassinat de l’environnement et de la santé” lors d’une réunion de crise à Carthage.
Il avait alors évoqué l’idée d’une stratégie “inspirée des propositions formulées par la jeunesse de Gabès il y a plus d’une décennie”.

Lire aussi: Gabès : Kaïs Saïed dénonce « l’assassinat de l’environnement et de la santé »

Dans le communiqué du 11 octobre, le président a réaffirmé qu’“aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui ont failli à leurs devoirs” et mis en garde contre “toute tentative de récupération ou de surenchère, venue de l’intérieur ou de l’extérieur”.
Il a assuré que “les habitants de Gabès recevront leurs droits entiers”, les décrivant comme “la richesse et le rempart de la Tunisie nouvelle”.

Lire aussi: Gabès : Colère à Chatt Essalem après de nouveaux cas d’asphyxie

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Flottille mondiale Sumud : Ben-Gvir réclame la prison pour les activistes

Le ministre de la Sécurité nationale de l’entité sioniste, Itamar Ben-Gvir, a appelé à une approche plus sévère à l’égard des activistes interceptés lors de la Flottille mondiale Sumud. Dans un post sur X, il a estimé que les militants ne devraient pas être simplement renvoyés dans leurs pays, mais maintenus plusieurs mois dans des prisons de l’entité sioniste « pour s’habituer à l’odeur de l’aile terroriste », selon ses mots.

Ben-Gvir a critiqué la décision du Premier ministre Netanyahu de les expulser, estimant qu’un retour direct « encourage ces activistes à revenir encore et encore ». Cette prise de position intervient après que le ministre a publiquement traité de « terroristes » les militants détenus, assis sur le sol du port d’Ashdod, dans une vidéo largement diffusée.

Cas des activistes italiens

Quatre parlementaires et eurodéputés italiens, faisant partie de la flottille Global Sumud, ont été expulsés par l’entité sioniste. Ils ont été transférés à l’aéroport de Tel Aviv et embarqueront sur un vol régulier à destination de Rome, a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères. Cette expulsion s’inscrit dans la procédure standard appliquée aux activistes internationaux.

La flottille et les interpellations

La flottille, constituée de plus de 40 navires et d’environ 500 activistes, a été interceptée dans les eaux internationales au large de Gaza par la marine de l’entité sioniste. Au total, 473 participants ont été interpellés, dont 25 citoyens tunisiens, a précisé l’avocat Me Sami Ben Ghazi.

Les documents sont « routiniers » et visent à formaliser les procédures :

  • Premier document : expulsion et reconnaissance d’un acte répréhensible.
  • Deuxième document : traversée des eaux territoriales de l’entité sioniste.
  • Troisième document : accélération des procédures d’extradition.

Avant leur participation, les militants avaient été informés du contenu de ces documents et des conséquences de leur interception, selon Me Ben Ghazi.

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Nabeul : peine de mort prononcée en première instance pour des publications sur Facebook

La chambre criminelle du Tribunal de première instance de Nabeul a prononcé mercredi 1er octobre 2025 un jugement de peine capitale contre un homme poursuivi pour des publications sur Facebook, selon la TAP.

L’information a été initialement relayée sur sa page Facebook par l’avocat Samir Dilou, qui a précisé que le prévenu avait été condamné pour :

  • « Diffusion de fausses nouvelles visant un fonctionnaire public » ;
  • « Outrage au président de la République » (إتيان أمر موحش تجاه رئيس الجمهورية) ;
  • « Atteinte volontaire visant à modifier la forme de l’État ».

Le président de la section régionale des avocats à Nabeul, Abdelkader Ben Souissi, a confirmé à l’agence TAP que le dossier avait été initialement transmis au pôle judiciaire antiterroriste, lequel s’en est dessaisi car l’affaire ne présentait pas de caractère terroriste.

Selon Samir Dilou, le prévenu est un travailleur journalier, père de trois enfants, n’ayant atteint que la deuxième année secondaire (ancien système). La défense a déjà entamé les procédures d’appel, ce qui suspend l’application du jugement et rend la peine non définitive.

Réaction de la LTDH

Bassem Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), a fermement dénoncé ce jugement. Il a rappelé que l’affaire n’était pas de nature terroriste et que la page Facebook du prévenu comptait très peu d’abonnés, rendant la sanction disproportionnée. Il a également indiqué que le magistrat ayant prononcé la peine avait été muté et déchargé de ses fonctions depuis le jugement.

Les autorités judiciaires locales contactées par la TAP n’ont pas souhaité commenter cette affaire.

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Flottille Sumud : Israël prévoit le rapatriement des activistes vers Londres et Madrid

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a annoncé ce jeudi l’intention d’Israël de rapatrier les membres de la flottille humanitaire Global Sumud vers Londres et Madrid, avec des opérations prévues les 6 et 7 octobre. Cette décision fait suite à l’assaut israélien contre la flottille la veille, qui a conduit au transfert de ses 400 membres au port d’Ashdod en vue de leur expulsion.

Dans un communiqué, le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié l’initiative de « provocation » désormais « terminée ». Selon les autorités, aucun des cinquante navires composant la flottille n’a réussi à pénétrer dans une zone de combat actif ni à franchir le blocus naval imposé sur Gaza. Cependant, l’un des navires, le Mikeno, n’a pas été intercepté et reste stationné à environ 11 kilomètres au large de la bande de Gaza, selon le suivi en temps réel de la mission. Israël assure que tous les détenus sont « sains et saufs ».

La dimension internationale de l’affaire se précise. Le parquet espagnol a annoncé qu’il suivait de près l’interception de la flottille et recueillait des informations pour déterminer d’éventuelles violations du droit international commises par les forces israéliennes, comme le rapporte La Vanguardia. Parallèlement, le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête après l’interpellation de citoyens turcs à bord de la flottille. Ces démarches mettent en lumière la portée diplomatique et judiciaire de l’incident, qui dépasse le cadre strictement militaire.

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Compétitions ou opportunités de fuite ? Le phénomène des sportifs tunisiens en exil

Il était prévu qu’elle brille sur la scène mondiale. Ghofrane Belkhir, championne tunisienne d’haltérophilie, devait participer aux Championnats du monde à Førde, en Norvège. Mais à l’aéroport d’Oslo, quelque chose a changé. Son passeport et ses bagages restaient sur le comptoir. Ghofrane avait disparu.

Ce n’était pas un incident isolé. Derrière ce départ soudain se cache une tendance inquiétante : des sportifs tunisiens qui, envoyés à l’étranger pour défendre les couleurs de leur pays, choisissent parfois de ne pas revenir. Entre aspiration légitime à de meilleures conditions de vie et opportunité de carrière, le sport tunisien semble être à la croisée des chemins.

Des trajectoires qui racontent le phénomène

  • Ghofrane Belkhir – haltérophilie (octobre 2025)
    Elle laisse derrière elle les applaudissements, les entraîneurs inquiets et une fédération qui cherche des réponses. La Norvège devient le point de bascule entre une carrière prometteuse et une fuite vers l’inconnu.
  • Abir Zarrouki – lutte (février 2024)
    À Nice, lors d’un stage de perfectionnement, la jeune championne d’Afrique de lutte, 18 ans, décide de prendre un chemin inattendu. Ses coéquipières la voient partir, laissant derrière elles un vide et une inquiétude palpable.
  • Khalil Zaouali – football (février 2023)
    À 19 ans, le jeune footballeur quitte son club, l’Avenir Sportif de Rejiche, pour traverser clandestinement l’Italie. Une décision qui choque son entourage mais illustre la quête d’une carrière que la Tunisie ne peut plus toujours offrir.
  • Trois jeunes haltérophiles – Espagne (septembre 2024)
    Lors du Championnat du monde junior à León, trois jeunes hommes disparaissent dans l’inconnu, laissant la fédération tunisienne et les autorités espagnoles dans l’incertitude. Une enquête est ouverte, mais le geste des athlètes traduit une réalité partagée : l’Europe représente une alternative tangible à des conditions trop limitées dans leur pays.

Derrière chaque départ, des raisons qui s’accumulent

Ces fuites ne sont pas motivées uniquement par le désir de briller ailleurs. Elles traduisent une accumulation de facteurs structurels. Les salaires modestes, les primes limitées et les infrastructures insuffisantes dans le pays sont des réalités quotidiennes pour de nombreux sportifs tunisiens.

L’encadrement reste inégal, avec un manque de coachs spécialisés, un suivi médical partiel et des structures professionnelles fragiles. Par ailleurs, l’attractivité des clubs étrangers, la visibilité internationale et les contrats plus compétitifs renforcent l’idée que l’Europe ou d’autres destinations offrent un horizon plus prometteur. À cela s’ajoutent des considérations personnelles : sécurité, stabilité de vie et perspectives d’avenir, souvent absentes du quotidien tunisien.

Les conséquences de ces départs sont tangibles. Les équipes nationales perdent leurs jeunes talents les plus prometteurs. Les fédérations doivent réorganiser en urgence les stages et compétitions. L’image du sport tunisien à l’international en souffre, affectant crédibilité et attractivité. Enfin, les sponsors et partenaires financiers se montrent plus prudents, freinant le développement global. Chaque départ devient un signal d’alerte sur les failles structurelles d’un système sportif qui peine à retenir ses meilleurs éléments.

Face à cette réalité, les fédérations tentent des mesures de prévention : rappels des athlètes, négociations, incitations financières et accompagnement matériel et médical. Mais ces initiatives butent souvent sur des limites structurelles : budgets insuffisants, bureaucratie lourde et infrastructures inadéquates. Les solutions existantes restent fragiles face à la pression des opportunités à l’étranger.

Au final, les disparitions d’athlètes tunisiens lors de compétitions ou stages internationaux dépassent le simple fait divers. Elles révèlent une fragilité du sport national et la nécessité d’un engagement structurel profond. Investir dans l’encadrement, renforcer les infrastructures et offrir un soutien concret aux jeunes talents apparaît comme la seule solution pour que le rêve d’un podium ne devienne pas un chemin vers l’exil, et pour que la Tunisie puisse conserver et valoriser ses champions.

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Affaire Ahmed Abdelkefi : Trois mandats de dépôt

L’homme d’affaires et deux anciens directeurs généraux de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dont Jamel Belhaj et Boutheina Ben Yaghlane, ont été incarcérés après l’émission des mandats de dépôt dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le pôle judiciaire économique et financier tunisien a significativement fait progresser son enquête sur les soupçons de corruption et de malversations au sein de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). L’émission des trois mandats de dépôt est intervenue en l’espace de quelques heures, durant la nuit de mercredi à jeudi, concentrant ainsi l’action judiciaire sur trois figures centrales de la sphère économique.

Les mandats d’incarcération visent :

  • L’homme d’affaires Ahmed Abdelkefi, fondateur de Tunisie Valeurs et figure majeure du monde des affaires.
  • Jamel Belhaj, ancien directeur général de la CDC, qui a précédé sa successeure.
  • Boutheina Ben Yaghlane, ancienne directrice générale de l’institution, en poste d’avril 2016 à août 2021.

Le placement en détention de ces personnalités, qui représentent à la fois le secteur privé et la haute administration financière publique, marque une escalade dans l’instruction de ce dossier sensible.

Le Cœur des Enquêtes

L’affaire, dont la révélation publique remonte au 25 septembre avec la garde à vue d’Ahmed Abdelkefi, porte sur des indices sérieux de corruption financière et administrative. Les investigations se concentrent sur de possibles irrégularités et l’usage présumé illégal de fonds au sein de la CDC, un établissement stratégique placé sous l’égide du ministère des Finances.

Le parquet du pôle judiciaire a justifié les mesures coercitives par la nécessité de faire toute la lumière sur l’étendue des malversations et de déterminer les responsabilités exactes des dirigeants impliqués. L’enquête se focalise notamment sur les mécanismes de corruption présumés qui auraient entaché la gestion de la Caisse.

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Maroc : Deux jeunes morts, la colère prend un autre tournant

Le 1er octobre 2025, deux jeunes ont été tués lors d’une tentative d’assaut contre un poste de la Gendarmerie royale à Laqliaa, près d’Agadir. Selon les autorités locales, les jeunes assaillants tentaient de s’emparer d’armes et de munitions, et les forces de l’ordre ont riposté en légitime défense. Un véhicule et une partie du bâtiment ont été incendiés lors de l’attaque.

Une intensification visible dès le lendemain

Malgré des violences sporadiques observées la veille, c’est le 2 octobre que les manifestations, initialement concentrées sur des revendications sociales et éducatives portées par le mouvement GenZ212, ont pris une tournure plus violente et plus large. Des affrontements ont été signalés dans plusieurs villes, dont Salé, Casablanca, Tanger et Oujda. Des commerces et véhicules ont été incendiés, et des vitrines brisées. Le ministère de l’Intérieur a indiqué que 263 membres des forces de sécurité et 23 civils avaient été blessés depuis le début des manifestations, et plus de 400 arrestations avaient été effectuées.

La mort des deux jeunes à Laqliaa constitue un tournant concret dans la contestation : elle a provoqué une intensification des mobilisations et un élargissement des violences, transformant les manifestations d’un mouvement dispersé et principalement virtuel en une contestation plus visible dans la rue.

Le collectif GenZ212, qui revendique une meilleure justice sociale et davantage de transparence gouvernementale, continue de mobiliser une partie importante de la jeunesse marocaine, exprimant son mécontentement face au chômage élevé, aux inégalités et aux investissements publics jugés disproportionnés.

Réactions officielles

Les autorités marocaines ont rappelé leur volonté de maintenir l’ordre tout en respectant le droit de manifester. Le gouvernement s’efforce de contenir la colère et d’éviter que les violences ne s’étendent davantage, tandis que la situation reste hautement sensible après la mort des deux jeunes.

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Flottille Sumud : Israël détient des activistes avant leurs expulsions vers l’Europe

La question de la sécurité des militants participant à la flottille humanitaire Global Sumud reste au cœur des tensions en Méditerranée. Alors que 23 navires poursuivent leur route vers Gaza, 21 autres ont déjà été interceptés par la marine israélienne, illustrant la stratégie israélienne de contrôle strict des eaux entourant l’enclave palestinienne.

Selon le Israel Foreign Ministry, les passagers de la flottille, qualifiés de « Hamas-Sumud passengers » sur Twitter, sont « en sécurité et en bonne santé » et seraient en cours de déportation vers l’Europe. Cette déclaration contraste avec la gravité de la situation : 195 militants ont été arrêtés, dont 12 Tunisiens, selon le bilan officiel communiqué par Flottille Globale Sumud (GSF).

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Malgré ces interceptions, un des navires de la flottille a réussi à pénétrer dans les eaux palestiniennes au large de Gaza, se trouvant désormais à quelques kilomètres seulement des côtes de l’enclave. Cette avancée symbolique souligne la persistance et la détermination des militants, mais elle expose aussi la vulnérabilité des participants face aux interventions militaires israéliennes.

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Flottille Sumud : 195 militants arrêtés, dont 12 Tunisiens

La flottille Sumud, mission humanitaire visant à briser le blocus de Gaza, a été interceptée par les forces israéliennes. Selon les informations les plus récentes communiquées par l’organisation Flottille Globale Sumud (GSF), 195 membres d’équipage provenant de 45 pays différents ont été arrêtés.

Les nationalités confirmées des détenus sont les suivantes :

  • Espagnols : 30
  • Italiens : 22
  • Turcs : 21
  • Malaisiens : 12
  • Tunisiens : 12, à bord du navire Deir Yassin, comprenant, selon Mosaique FM : Yassine Gaïdi, Jihad Ferjani, Ghassen Henchiri, Mazen Abed Ellawi, Nabil Chenoufi, Abdallah Messaoudi, Aziz Melliani, Nourddine Selouj, Wael Naouar, Sirine Gharairi, Mohieddine Mohamed Ali et Khalil Habibi.
  • Brésiliens : 11
  • Français : 10
  • Irlandais : 9
  • Algériens : 8
  • Américains : 7
  • Allemands : 7
  • Britanniques : 6
  • Norvégiens : 4
  • Suédois : 4
  • Marocains, Jordaniens, Polonais, Mexicains, Portugais : 3 chacun
  • Koweïtiens, Colombiens, Suisses : 2 chacun
  • Autres nationalités : 1 chacun (Tchèques, Mauritaniens, Autrichiens, Bulgares, Australiens, Belges, Danois, Bahreïniens, Néerlandais, Finlandais, Sud-Africains, Slovaques)

Le reste de l’équipage comprend également des participants d’Algérie, du Maroc, de Mauritanie, de Turquie, des États-Unis et du Royaume-Uni. Près de 30 Tunisiens, dont des journalistes, des militants et des parlementaires, participaient au convoi qui réunissait 532 activistes sur une cinquantaine de navires partis d’Espagne, d’Italie et de Tunisie.

Les navires interceptés comprennent notamment Maria Cristina, Deir Yassin, Hoga, Spakter, Adara, Alma et Sirus. La flottille indique que 30 autres navires continuent de naviguer vers Gaza, à environ 85 kilomètres des côtes de l’enclave.

Le comité juridique de la flottille a dénoncé une « violation flagrante du droit international » et a annoncé avoir activé toutes les procédures légales en coordination avec des organisations internationales.

Le sort des militants reste inconnu, et la situation continue de susciter l’inquiétude des familles et des organisations humanitaires internationales.

🚨 INTERCEPTION 🚨
Israeli forces have illegally boarded the Flotilla’s vessel Oxygono and others in international waters. Livestreams and communication are down, and the status of those on board is unknown. Governments must demand their safety and release. pic.twitter.com/GEPMQJQz00

— Global Sumud Flotilla Commentary (@GlobalSumudF) October 2, 2025

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45 ingénieurs tunisiens licenciés : le cas STRATIS Worldwide soulève des questions éthiques

Le 22 septembre 2025, 45 ingénieurs tunisiens ont été licenciés par e-mail, sans préavis ni versement des salaires en retard. STRATIS Worldwide, filiale française installée à Sfax, reste injoignable, tandis que les victimes dénoncent un traitement brutal et soulèvent des questions sur l’éthique des pratiques en entreprise.

Le 22 septembre 2025 restera une date noire pour 45 ingénieurs tunisiens de Sfax. Ces professionnels ont appris, par un simple e-mail, que leur employeur, STRATIS Worldwide, filiale française récemment implantée dans la ville, mettait fin à leurs contrats. Aucun préavis, aucun versement des salaires impayés depuis août, et aucune explication accompagnant cette décision brutale.

Les victimes ont relayé leur désarroi sur les réseaux sociaux sous le hashtag #صرخة_من_صفاقس : “45 rêves se sont effondrés en une nuit… Nous avons donné notre temps, notre santé et notre engagement, et ce que nous avons récolté fut un abandon total.” Selon elles, leurs compétences ont été exploitées comme des « mains d’œuvre bon marché » et leurs droits fondamentaux bafoués.

Amin Khcharem, l’un des ingénieurs licenciés, est intervenu sur les ondes de Diwan FM pour détailler la situation : “Le lendemain du licenciement, l’entreprise a été fermée. Nos salaires n’ont pas été versés. Lors de la confrontation avec l’avocat de STRATIS et le bureau d’emploi de Sfax, l’avocat a déclaré qu’ils ne pouvaient rien faire contre STRATIS.” Ces propos renforcent le sentiment d’impunité et d’abandon auquel les salariés ont été confrontés.

À ce jour, STRATIS Worldwide reste injoignable, ce qui accentue les interrogations sur la responsabilité de la filiale française. L’affaire a été reprise par Diwan FM, donnant la parole aux victimes et exposant l’impact sur leurs familles.

Cette situation illustre un paradoxe pour la Tunisie : le pays cherche à attirer l’investissement étranger et à développer le secteur technologique, mais ses professionnels restent parfois vulnérables face à des pratiques jugées abusives. Elle soulève également la question de la responsabilité sociale des entreprises étrangères et de la protection juridique des salariés locaux.

Les ingénieurs appellent désormais à la mobilisation des médias, des organisations de défense des droits et des autorités tunisiennes pour obtenir justice et garantir le respect de leurs droits.

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