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La Tunisie parmi les 25 meilleures destinations mondiales

Selon le prestigieux guide de voyage ‘‘Best In Travel’’, publié par Lonely Planet, la Tunisie est parmi les 25 meilleures destinations au monde à visiter en 2026. Elle se classe même 5e parmi les 25 destinations soigneusement sélectionnées parce qu’elles offrent des expériences inédites de voyage. Nous publions ci-dessous la traduction de la fiche de présentation de notre pays. (Le Ksar Ouled Soltane à Tataouine en Tunisie. Photo : Emily Marie Wilson / Shutterstock).

Tunisie. Entre désert et littoral

Plus petit pays d’Afrique du Nord, la Tunisie séduit par la richesse de son patrimoine et la diversité de ses influences – amazighes, arabes, juives, romaines et françaises. Des médinas classées à l’Unesco aux sites antiques, des îles paisibles aux oasis du sud, le pays se découvre facilement grâce à un réseau routier et ferroviaire bien développé.

À Tunis, l’histoire dialogue avec la modernité : en déambule dans la médina, en visite Carthage ou le musée du Bardo, avant de rejoindre les cafés de La Marsa ou les clubs branchés de Gammarth. Partout, le pays vibre d’un renouveau créatif — jeunes artisans, chefs audacieux, musiciens et designers réinventent les traditions avec audace. Et quand le soleil décline sur les plages d’Hammamet ou les oasis de Tozeur, on comprend pourquoi ce pays, petit par la taille, est immense par les sensations qu’il procure.

D’après le site Lonely Planet.

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Rencontres à Tunis sur l’art et la contestation environnementale

Le Goethe-Institut de Tunis propose un double programme dédié à l’art contemporain, à l’écologie et aux pratiques curatoriales. Trois ateliers sont proposés du 22 au 24 octobre 2025 dans le cadre du projet international «Techno-écologies et corps de la mémoire : l’environnement comme champ de bataille», ainsi qu’une masterclass les 25 et 26 octobre en partenariat avec Archivart à La Marsa.

Ce projet, organisé par Marianna Liosi et initié à Berlin par le Kunstraum Kreuzberg/Bethanien, explore l’environnement comme un «champ de bataille» où se croisent tensions politiques, sociales et écologiques, reliant mémoire, technologie et écologie. Ce thème est d’une grande actualité en Tunisie en pleine crise écologique à Gabès liée aux rejets toxiques des usines du Groupe chimique tunisien (GCT) dans l’atmosphère et la mer Méditerranée.

Le programme satellite en Tunisie reprend les thématiques développées par l’Institut culturel allemand de Berlin avec des projections, des discussions et des ateliers.

Trois ateliers sont programmés à Tunis, tous les jours de 10h à 15h, dans les locaux du Goethe-Institut. Parmi les intervenants figurent l’artiste et pédagogue Bochra Taboubi, l’artiste chercheur et écrivain Dennis Dizon, et la commissaire d’exposition et activiste écologiste Aigerim Kapar. Les thèmes abordés vont de la création spéculative de créatures extrêmophiles à la «mémoire de l’eau» et aux pratiques décoloniales.

Les séances sont gratuites, sur inscription et sous réserve de disponibilité.

Le projet tunisien est développé en collaboration avec eSseda.lab et Mecam – Centre Merian d’études avancées au Maghreb, qui a soutenu la diffusion régionale de l’exposition et de son contenu.

Ce week-end, une masterclass sur les pratiques curatoriales contemporaines aura lieu à Archivart, 11 rue Nelson Mandela, Jinene Eddonia, La Marsa, de 10h à 15h. Cette deuxième édition est animée par l’historienne de l’art et commissaire d’exposition indépendante Charlotte Bank, et met l’accent sur le commissariat transculturel et l’activation des expositions comme espaces de critique sociale et d’émergence de récits oubliés. Cette masterclass s’inscrit dans le cycle «Artistes et commissaires d’exposition : Rencontres sur l’art contemporain», lancé en 2025 par le Goethe-Institut avec des invités tels que Steve Sabella et Charlotte Bank elle-même, et destiné aux artistes, commissaires d’exposition, professionnels et étudiants du domaine.

«Techno-écologies et corps de mémoire» a été inauguré à Berlin à l’été 2025 avec une exposition collaborative, des installations et des événements publics au Kunstraum Kreuzberg/Bethanien.

Le projet est ensuite étendu à d’autres villes, dont Tunis, grâce à des programmes satellites. Sa direction artistique est assurée par Marianna Liosi et s’appuie sur le cadre conceptuel de l’«environnement contesté» et sur les liens entre corps, territoires et technologies.

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Un sport d’équipe | Le lacrosse développe la pensée stratégique chez les joueurs

Le lacrosse est connu pour être l’un des sports d’équipe les plus rapides, où la balle peut atteindre une vitesse de 160 km/h. Les joueurs combinent des éléments du hockey, du football et du rugby, ce qui fait de la pensée tactique une compétence essentielle. Les placements intelligents des joueurs de lacrosse inspirent aussi un pari sportif gagnant quand on anticipe les schémas tactiques.

La réflexion stratégique se développe ici par la prise de décisions instantanées. La possession moyenne du ballon ne dure que 10 à 15 secondes, ce qui nécessite des combinaisons instantanées. Une erreur d’un seul joueur peut entraîner une contre-attaque dangereuse, c’est pourquoi 70 % des entraîneurs mettent l’accent sur la tactique. Observer la lecture du jeu collectif aide à construire un pari 1xBet sportif gagnant sur les lignes handicap et totals.

Comment les rôles sont-ils répartis sur le terrain

Dans le schéma classique du lacrosse, on distingue les attaquants, les milieux de terrain, les défenseurs et le gardien de but. Chaque rôle exige un niveau d’effort physique différent : les milieux de terrain courent jusqu’à 8 km par match, tandis que les défenseurs effectuent plus de 40 contacts. Pour suivre l’évolution rapide d’un match de lacrosse, il est essentiel de parier en ligne au Senegal avec 1xbet.sn/fr/line et capter les changements de cote.

Pour comprendre l’importance de la réflexion stratégique, il convient de souligner plusieurs facteurs clés :

  • Possession du ballon : la durée moyenne d’une attaque est de 20 secondes.
  • Nombre de passes : de 3 à 6 par combinaison.
  • Déplacements : un joueur effectue jusqu’à 200 sprints par match.
  • Efficacité tactique : les équipes qui ont un plan précis gagnent 30 % plus souvent.

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Le lacrosse comme école de pensée

Ces données montrent que le lacrosse exige autant de synchronisation que le basket-ball ou le football. Ici, ce n’est pas seulement la vitesse qui compte, mais aussi la capacité à réfléchir sous pression. Les transitions rapides dans le jeu rappellent aux parieurs qu’il faut place un pari foot tout de suite avant que la cote ne chute.

De nombreux entraîneurs estiment que ce sport enseigne aux joueurs une approche systématique. Des études menées par les ligues américaines montrent que jusqu’à 60 % des attaques efficaces sont basées sur un schéma préétabli. Les amateurs de multi-sports adorent combiner un bet lacrosse avec place un pari foot tout de 1xBet suite pour diversifier leur ticket.

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L’essor des paiements en ligne en Tunisie requiert la prudence

En Tunisie, la transformation numérique n’est plus un projet d’avenir, elle s’installe dans les foyers. Le quotidien change de visage : un téléphone suffit pour payer, réserver, consommer. Ce qui relevait hier de la modernité urbaine est devenu une habitude nationale. La fluidité émerveille, mais la méfiance demeure. Si la technologie simplifie tout, elle oblige aussi à réfléchir : où vont les données, qui les protège, et jusqu’où peut-on faire confiance aux écrans ?

Les plateformes tunisiennes qui se tournent vers le paiement numérique naviguent entre promesse de modernité et exigence de fiabilité. Les utilisateurs, de plus en plus avertis, refusent les interfaces laborieuses : ils veulent payer, pas patienter. Dans certains secteurs mondiaux, notamment celui des casinos en ligne et des jeux d’argent, cette recherche d’efficacité a donné naissance à des systèmes d’inscription rapide sans documents, où quelques secondes suffisent pour passer de la découverte à la première mise.

Un marché en pleine mutation

L’idée séduit par sa fluidité, mais elle impose aux opérateurs un contrôle technique irréprochable. Derrière la promesse d’un clic sans friction, tout repose sur un équilibre délicat : protéger les transactions sans casser le rythme de l’expérience. Cette tension entre confort et rigueur inspire aujourd’hui les acteurs tunisiens du e-commerce, conscients que la confiance est le seul capital qui ne s’achète pas.

Le réseau bancaire tunisien s’adapte à marche mesurée. Les institutions locales déploient leurs propres passerelles de paiement tout en s’ouvrant à des technologies venues de l’étranger. Derrière cette modernisation, les autorités veillent : chaque innovation doit passer l’épreuve du contrôle. La Banque centrale de Tunisie (BCT) impose des standards de traçabilité qui sécurisent autant les consommateurs que les entreprises. L’objectif n’est pas d’entraver le progrès, mais d’en canaliser l’énergie.

Dans ce contexte, les entrepreneurs du numérique apprennent à conjuguer ambition et prudence, à concevoir des outils fluides tout en respectant les exigences d’un cadre légal encore en construction. Peu à peu, cette discipline forge une identité numérique tunisienne, pragmatique et crédible.

Entre innovations technologiques et exigences de sécurité

Les paiements numériques ne sont plus seulement une question de confort, mais de confiance. Les progrès récents, tokenisation des données bancaires, authentification biométrique, détection automatisée des fraudes, redessinent la relation entre usagers et services financiers. Dans les casinos en ligne, cette exigence atteint son paroxysme : les dépôts doivent être instantanés, les retraits irréprochables, la confidentialité absolue.

Les opérateurs misent sur des architectures chiffrées, les joueurs exigent de la transparence, et la technologie sert d’arbitre entre les deux. Cette logique gagne l’ensemble du secteur numérique tunisien : chaque innovation doit désormais prouver qu’elle protège autant qu’elle simplifie. L’efficacité sans confiance ne convainc plus personne.

L’impact des habitudes sociales et économiques

Cette transformation ne se joue pas seulement dans les banques ou les start-ups, mais dans les foyers. Les jeunes générations, baignées dans le numérique, manipulent les portefeuilles électroniques avec une aisance instinctive. Acheter une tenue, réserver un concert ou recharger un abonnement se fait entre deux messages sur une application. Les commerçants suivent le mouvement, adaptent leurs outils, repensent la relation client.

À l’autre bout du spectre, une partie de la population reste prudente : les seniors ou les habitants des zones rurales observent cette évolution avec réserve, parfois par manque d’accès, parfois par méfiance. Les campagnes d’information et de sensibilisation jouent ici un rôle clé : vulgariser sans infantiliser, rassurer sans minimiser les risques. L’éducation numérique devient un service public à part entière.

Les défis à venir pour les acteurs du secteur

La suite dépendra de la capacité collective à maintenir l’équilibre entre vitesse et vigilance. Les banques et les fintechs multiplient les partenariats pour bâtir une architecture commune, capable de soutenir la croissance du commerce en ligne tout en préservant la sécurité. Les expérimentations autour des cryptomonnaies ou des paiements décentralisés ouvrent de nouvelles perspectives, mais le droit tunisien avance avec prudence : avant la révolution blockchain, il faut une base solide.

Latif Belhedi

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Pollution chimique | Gabès au bord de la crise de nerfs   

La ville de Gabès a été paralysée, mardi 21 octobre 2025, par une grève générale rigoureusement observée par les secteurs public et privé. Administrations, commerces, marchés, écoles et cafés ont fermé leurs portes, en réponse à l’appel de l’Union régionale du travail. Des dizaines de milliers de personnes ont par la suite défilé dans les artères de la ville, scandant des slogans tels que «Gabès veut vivre» et «Démantèlement des unités polluantes», par allusion aux usines du Groupe chimique tunisien (GCT) dont les rejets toxiques dans l’atmosphère et la mer causent de graves problèmes de santé aux riverains depuis une vingtaine d’années.

Latif Belhedi

Un récent audit commandé par le CGT a révélé de graves violations des normes nationales et internationales à l’usine, qui déverse quotidiennement 14 000 à 15 000 tonnes de phosphogypse dans les eaux du littoral méditerranéen, ainsi que d’importantes émissions d’ammoniac, d’oxydes d’azote et de sulfates.

Le président Kaïs Saïed a déclaré plus tôt ce mois-ci que Gabès subissait un «assassinat environnemental» en raison de ce qu’il a qualifié de choix «criminels» des gouvernements tunisiens précédents, les accusant d’être responsables des maladies subies par la population et de la destruction des écosystèmes locaux.

Commentant la poursuite des protestations à Gabès, lors de sa rencontre, hier en fin de soirée, la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, le chef de l’Etat s’en est pris, une nouvelle dois, à des comploteurs liés à l’étranger et à des agents corrompus au sein de l’Etat qui seraient, selon lui, derrière la crise environnementale à Gabès. Il a aussi menacé de sanctions exemplaires ces ennemis du peuple, sans désigner clairement aucune partie. Vidéo.   

Avant-hier, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, et celui de l’Equipement, Salah Zouari, avaient annoncé plusieurs mesures urgentes visant à réhabiliter les usines du GCT, contrôler les émissions de gaz, prévenir le rejet de phosphogypse en mer et soulager les problèmes de santé des habitants, dont beaucoup souffrent de difficultés respiratoires et de cancers, mais sans donner des calendriers précis.

Pour mener ces travaux urgents, le gouvernement a fait appel à des entreprises chinoises, notamment pour aider à gérer les déchets de l’usine, mais la partie chinoise ne devrait s’engager dans des travaux qu’après visite in situ, étude des besoins et une estimation des coûts. Et de toute façon, cela prendra encore du temps alors que les habitants de Gabès semblent excédés et au bord de la crise de nerfs.

Le dénouement de la crise ne sable pas imminent, d’autant que, sous la pression d’une crise financière persistante, le gouvernement doit concilier les exigences de santé publique avec la production de phosphate, une ressource naturelle dont la transformation et l’exportation rapportent d’importantes recettes en devises à la Tunisie. Et rien n’indique qu’il est sur le point de trouver la solution miracle qui ménage la chèvre et le chou. Le silence assourdissant de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie au sujet de la crise de Gabès est très éloquent à cet égard. Et ne rassure point quant à une issue rapide.

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La Tunisie relance sa production de sucre

La Tunisie relance sa chaîne d’approvisionnement en sucre local avec le lancement officiel de la campagne de semis de betterave à sucre 2025-2026 dans le gouvernorat de Jendouba. Le ministère de l’Agriculture a fixé un objectif de superficie d’environ 3 000 hectares, lié au redémarrage du complexe de Ginor Ben Bechir, seule usine spécialisée dans la transformation de la betterave sucrière du pays, inactive depuis deux saisons.

Ce redémarrage s’inscrit dans une stratégie visant à réduire la dépendance aux importations de sucre raffiné. Selon le ministère de l’Agriculture, cette campagne vise à reconstituer une base de production capable de couvrir une partie de la demande nationale. Les estimations opérationnelles les plus courantes indiquent un potentiel d’environ 30 000 tonnes de sucre blanc, avec des économies estimées à environ 60 millions de dinars par an, en fonction des rendements attendus et de la qualité de la matière première fournie.

Démarrage des semis de betterave à sucre à Jendouba.

D’un point de vue agronomique et logistique, la chaîne d’approvisionnement consiste à livrer les betteraves à l’usine dans les 24 à 48 heures suivant la récolte afin de préserver leur teneur en sucre.

L’usine de Ginor, vendue à des investisseurs privés en 2013, est à nouveau en crise depuis 2018 en raison de coûts élevés pour les producteurs et de retards dans les engagements de soutien, ce qui a conduit à la récente fermeture de deux ans et au risque de fermeture.

La relance, officiellement annoncée le 16 octobre 2025, vise précisément à surmonter ces goulots d’étranglement grâce à des volumes minimums efficaces et à une meilleure intégration des contrats, de la logistique et du financement.

L. B.

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La Génération Z se soulève aux quatre coins du monde

Chômage de masse, érosion du pouvoir d’achat, horizons bouchés, monde multicrises où l’avenir est flou et aléatoire, autant de raisons qui inquiètent les générations montantes. C’est dans ce contexte que la Génération Z ou Gen Z s’est soulevé de par le monde surtout dans les pays en développement provoquant même des chutes de régimes mais il n’est pas certain que des jours meilleurs succèdent à ces révoltes. 

Imed Bahri

Le Financial Times a consacré son éditorial au pouvoir de la Génération Z devenue une force de changement dans le monde entier, de l’Asie à l’Afrique. 

La dernière victime des révolutions de cette génération est Andry Rajoelina, l’ancien président de Madagascar, qui a fui le pays ce mois-ci. En fuyant le pays, il n’a pas eu le temps de regarder le drapeau à tête de mort vêtue d’un chapeau de paille avec un bandeau rouge que les manifestants brandissaient.

Les manifestants de la Génération Z, qui ont secoué les dirigeants du Népal et de l’Indonésie au Maroc et au Pérou, et maintenant à Madagascar, se sont rassemblés sous la même image, tirée d’un manga japonais représentant un groupe de parias luttant contre un régime corrompu et oppressif.

Le journal britannique écrit : «Qu’on les appelle Génération TikTok, Génération Z (nés entre 1997 et 2012) ou simplement manifestants étudiants, les jeunes du monde entier réclament un changement politique et, dans certains cas, l’influencent. Il suffit de demander à Sheikh Hasina, l’ancienne Première ministre du Bangladesh, destituée par des manifestations étudiantes l’année dernière»

Le journal ajoute que les manifestations de la Génération Z sont particulièrement importantes dans les pays où l’âge médian est bas, comme à Madagascar, où la moitié de la population a moins de 19 ans.

Dégoût envers les élites

Là-bas, les manifestations ont été déclenchées par des pénuries d’électricité et d’eau mais comme dans d’autres pays, les causes principales et profondes étaient le chômage endémique et le dégoût envers les élites qui affichent leur richesse.

En Afrique, où l’âge médian est de 19 ans et la création d’emplois est faible, les jeunes constituent un groupe de plus en plus puissant, quoique inattendu. C’est la jeunesse soudanaise, experte en technologie, qui a contribué à déclencher la vague de protestations qui a renversé la dictature de 30 ans d’Omar El-Béchir en 2019.

L’année dernière, au Kenya, des manifestants s’identifiant ouvertement à la Génération Z ont contraint le président William Ruto à renoncer à des augmentations d’impôts proposées et à limoger son gouvernement. Ce mois-ci, au Maroc, des manifestants se faisant appeler Génération Z 212 (d’après l’indicatif du pays) sont descendus dans les rues de Rabat, Casablanca et Tanger pour exiger de meilleures perspectives et dénoncer les dépenses consacrées à la Coupe du monde 2030, co-organisée par le Maroc.

Le FT souligne que la plupart des soulèvements de la Génération Z, coordonnés via les réseaux sociaux, manquent de leadership clair. Cette force les rend multiformes et difficiles à réprimer dans des pays comme le Kenya ou l’Iran, où ils continuent d’émerger malgré une répression étatique meurtrière.

Une colère légitime

Cependant, la fluidité des manifestations de la Génération Z constitue également une faiblesse. Elles manquent souvent de moyens pour canaliser une colère légitime vers des politiques cohérentes ou des structures politiques alternatives, ce qui les rend vulnérables aux hommes forts charismatiques proposant des solutions immédiates. Un exemple qui illustre cela est la notoriété du capitaine Ibrahim Traoré, révolutionnaire anti-impérialiste au Burkina Faso et utilisateur prolifique de TikTok. Il n’est pas exagéré d’imaginer que le président américain Donald Trump, qui a lui aussi rapidement reconnu l’utilité politique de TikTok, capitalise sur les jeunes qui cherchent à perturber le cours normal de la politique.

Le journal a toutefois souligné que la Génération Z pourrait être une source d’instabilité politique. Au Soudan, un mouvement idéaliste de la société civile a été marginalisé et son pouvoir a été pris par des généraux qui ont ensuite plongé le pays dans une guerre civile dévastatrice.

À Madagascar, Rajoelina, alors DJ de 34 ans, est arrivé au pouvoir en 2009 lors d’une précédente vague de manifestations de jeunes, avant d’être chassé du pouvoir par la génération suivante et certains généraux.

Les manifestations de jeunes restent également la proie facile des campagnes de désinformation qui peuvent déformer des revendications légitimes et les détourner à des fins malveillantes, notamment le soutien à des mercenaires russes ou à des coups d’État internes.

Le journal affirme que les soulèvements de la Génération Z pourraient être une force positive car ils réveillent et rappellent aux élites établies que la politique est un contrat social et non un permis de pillage.

Par conséquent, de nombreux dirigeants estimeront que leur meilleure chance de survie est d’écraser les manifestations. Mais ils doivent comprendre que les mouvements de jeunesse reviendront toujours. Par conséquent, la meilleure façon de survivre est de créer un environnement propice à l’emploi, aux services et à la sécurité. Les dirigeants qui ne peuvent pas assurer ces éléments fondamentaux devraient s’attendre à voir un drapeau à tête de mort flotter très bientôt dans une rue voisine.

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Films de Erige Sehiri et Zoulikha Tahar au FFM de Marseille  

La 20ᵉ édition du Festival Films Femmes Méditerranée (FFM), qui se tiendra à Marseille du 7 au 14 novembre 2025, met particulièrement en lumière des œuvres maghrébines qui résonnent avec notre héritage et notre quotidien. Deux créations phares incarnent ce focus : le film d’ouverture ‘‘Promis le ciel’’ d’Erige Sehiri et la série ‘‘El’sardines’’ de Zoulikha Tahar.

‘‘Promis le ciel’’ plonge le spectateur à Tunis, au cœur de la vie de trois femmes que tout semble opposer, mais qui se retrouvent autour de Kenza, une fillette de 4 ans rescapée d’un naufrage. Solidarité, maternité, émancipation : la réalisatrice franco-tunisienne livre un récit tendre et universel sur les affres de l’émigration, où l’intime se mêle aux enjeux sociaux et politiques contemporains de la société africaine. Présenté en avant-première, le film témoigne de la sensibilité et de l’engagement d’Erige Sehiri, déjà remarquée pour ses documentaires et ses premières fictions.

‘‘El’sardines’’, quant à elle, raconte l’histoire de Zouzou, ingénieure bio-maritime près d’Oran, qui hésite à quitter son village pour une mission scientifique à quelques jours du mariage de sa sœur. Avec humour et tendresse, la série interroge la condition féminine en Algérie, les tensions entre tradition et émancipation, et les choix personnels qui façonnent la vie d’une femme dans une société en mutation.

Réalisatrice et poétesse, Zoulikha Tahar déploie une écriture cinématographique attentive aux liens familiaux et à la mémoire des territoires, offrant un regard à la fois intime et universel.

Au total, le festival présentera 44 films venus de 18 pays, incluant 6 avant-premières et 3 premières françaises, accompagnés de tables rondes, master class et séances matrimoine. Parmi les invitées, plus de vingt professionnelles du cinéma — réalisatrices, productrices, actrices et coordinatrices d’intimité — seront présentes pour partager leur expérience et dialoguer avec le public.

Cette édition anniversaire rend également hommage à Marguerite Duras, avec la présence de Laure Adler, pour quatre projections emblématiques (‘‘Moderato Cantabile’’, ‘‘India Song’’, ‘‘Nathalie Granger’’ et ‘‘Les Enfants’’), offrant un regard sur l’œuvre d’une femme cinéaste qui a traversé la littérature et le cinéma pour inventer de nouveaux récits et explorer la complexité des relations humaines.

La leçon de cinéma sera animée par Marie-Ange Luciani, productrice oscarisée et césarisée, tandis qu’Anna Mouglalis, invitée d’honneur, incarnera la voix d’un cinéma engagé, poétique et audacieux.

Le festival propose également un focus annuel sur le cinéma grec, ainsi que des journées professionnelles enrichies pour répondre aux préoccupations actuelles des réalisatrices méditerranéennes.

Deux prix viendront récompenser les talents : le Prix du documentaire France 24 et le Prix du court métrage.

Depuis vingt ans, le FFM reste fidèle à sa mission : offrir aux voix féminines de la Méditerranée un espace où se rencontrer, se confronter et rayonner. Soutenu par la Fondation Terre Adelphie, le festival œuvre pour un cinéma inclusif et engagé, qui explore avec audace les histoires personnelles et collectives, et fait entendre les voix de celles qui dérangent, éclairent et transforment.

Djamal Guettala 

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Taoufiq Abou Naïm, nouvel homme fort du Hamas à Gaza

Très peu connu du grand public, Taoufiq Abou Naïm est aujourd’hui pressenti pour prendre la tête du Hamas à Gaza. Le chef des forces de sécurité du Hamas a fait toute sa carrière au sein du mouvement palestinien mais il doit son ascension à son ami Yahya Sinwar qu’il a rencontré sur les bancs de l’université islamique de Gaza et dont il sera le compagnon de captivité dans les geôles israéliennes. C’est en 2017, quand Sinwar prend la tête du Hamas dans la bande de Gaza qu’Abou Naïm se voit catapulté à la tête du puissant appareil sécuritaire du mouvement qui tient d’une main de fer le territoire palestinien. 

Imed Bahri

Le journal Israel Hayom s’est intéressé à Tawfiq Abou Naïm qui est décrit comme un dirigeant politiquement expérimenté et impitoyable, disciple de Cheikh Ahmed Yassine et proche collaborateur de Yahya Sinwar. Le journal souligne qu’il est bien placé pour diriger le Mouvement de résistance islamique (Hamas) dans la bande de Gaza. 

Dans son article, Shachar Kleiman rapporte qu’Abou Naïm avait fait allusion à l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 des mois avant qu’elle ne survienne et affirme qu’aujourd’hui, après l’élimination de la plupart des dirigeants du Hamas, son premier grand test a déjà commencé.

Une figure emblématique

Moins d’un mois avant l’opération Bordure protectrice, Abou Naïm –figure emblématique de la direction du Hamas à Gaza et, selon le journal israélien, l’un des hommes les plus puissants de la bande de Gaza– était l’orateur principal d’un rassemblement organisé dans le camp de réfugiés de Bureij en soutien aux prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Celui qui est devenu l’un des principaux candidats pour diriger Gaza aujourd’hui avait déclaré à l’époque: «La résistance palestinienne place les prisonniers au cœur de ses priorités. Ce rassemblement de masse vise à soutenir nos prisonniers dans les prisons de l’occupation et à signaler que leur libération n’est qu’une question de temps»

Selon Israel Hayom, 4 000 prisonniers palestiniens ont été libérés dans le cadre de trois accords d’échange, contre 255 détenus israéliens. Cependant, quatre des prisonniers les plus importants du Hamas sont restés incarcérés en Israël : Ibrahim Hamed, Hassan Salameh (qui dirigeait les Brigades Ezzedine Al-Qassam en Cisjordanie, à ne pas confondre avec son homonyme Ali Hassan Salameh alias le prince rouge chef du groupe Septembre noir tué par le Mossad en 1979), Abdullah Barghouti (commandant au sein des Brigades Ezzedine Al-Qassem, à ne pas confondre avec l’autre prisonnier Marwan Barghouti qui appartient au Fatah) et Abbas al-Sayed.

Selon le journal israélien, ces quatre personnes étaient des candidats potentiels à la succession de Yahya Sinwar mais leur absence a laissé un vide à la tête du mouvement. Cependant, ils n’étaient pas les seuls candidats qualifiés. Tawfiq Abu Naïm, 63 ans, né dans le camp de réfugiés de Bureij et faisant partie des prisonniers libérés lors de l’accord de 2011 concernant Gilad Shalit, était également en lice.

Enfant, il a été témoin de la guerre de 1967 et a ensuite confié ses souvenirs à un médecin français. Il a étudié à l’Université islamique de Gaza -il y a obtenu une licence en charia puis un doctorat- et c’est là qu’il a rencontré Sinwar.

En 1983, il rejoint la cellule locale des Frères musulmans et devient disciple du cheikh Ahmed Yassine. Avec Sinwar et Rawhi Mushtaha, il rejoint l’appareil Al-Majd, spécialisé dans l’élimination des collaborateurs. Emprisonné par Israël, il y apprend l’hébreu et tente de s’évader avec Sinwar, mais échoue, selon le journal.

Vingt ans plus tard, Abou Naïm retourne à Gaza et occupe plusieurs postes administratifs au sein du gouvernement du Hamas, notamment la gestion des familles des personnes tuées et emprisonnées, et l’intégration des réfugiés syriens. Il coordonne également avec d’autres organisations. Peu après, il est promu à l’un des plus hauts postes du mouvement.

Sous Sinwar, Abou Naïm est chargé de la sécurité intérieure, de la police et des renseignements. Il noue des relations étroites avec les services de renseignement égyptiens, notamment avec Ahmed Abdel Khaleq, responsable du dossier palestinien. Il coordonne avec lui l’établissement de points de contrôle à la frontière entre Gaza et le Sinaï, renforçant ainsi sa position au Caire. En 2017, Abou Naïm a survécu à une tentative d’assassinat. Selon le journal, un salafiste aurait placé un engin explosif dans sa voiture lors d’une visite du camp de réfugiés de Nuseirat, le blessant légèrement. Il est resté à ce poste jusqu’en 2021, date à laquelle il a voulu se présenter aux élections du Conseil législatif palestinien, annulées par le président palestinien Mahmoud Abbas.

Abou Naïm a ensuite repris la direction de la Fondation Waad, qui s’occupe des affaires des prisonniers. En mars 2023, il a déclaré au journal Filastin que les jours à venir seraient décisifs et qu’il menaçait d’une escalade de la violence dans les prisons israéliennes, notamment pendant le Ramadan. Israel Hayom précise qu’après l’opération du 7 octobre 2023, il a disparu de la circulation. 

Le jour d’après

Avec l’élimination des hauts dirigeants du Hamas durant la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, Abou Naïm a été invité à reprendre des postes de direction alors que seul Mahmoud Al-Zahar restait en vie parmi les membres du bureau politique à Gaza après que les autres ont été tués ou ont fui la bande de Gaza 

Aujourd’hui, comme le rapporte Israel Hayom, Abou Naïm, en coopération avec les dirigeants de l’aile militaire, joue un rôle crucial dans l’élaboration du «jour d’après» dans la bande de Gaza. Cela pourrait s’expliquer par son expérience politique personnelle, qui lui permet de gérer les affaires en coulisses, même si un comité administratif technocratique est formé.

L’appareil sécuritaire mis en place par Abou Naïm est actuellement utilisé pour réprimer les personnes soupçonnées de collaboration avec Israël, comme lors des affrontements qui ont éclaté dans le quartier de Sabra avec une «milice locale» appartenant à la famille Dughmush accusée par le Hamas de collaborer avec Israël.

Le journal souligne que d’autres groupes armés accusés par le Hamas de collaborer avec Israël demeurent en position de force, citant notamment Ashraf al-Mansi à Beit Lahia, qui a annoncé que ses forces sont toujours actives, Hussam Al-Astal à Khan Younis et Yasser Abou Shabab à Rafah.

Israel Hayom conclut que ces groupes échappent à la première phase du plan du président américain Donald Trump, soulignant que le véritable défi débutera lors de la deuxième phase, lorsque les forces internationales entreront dans la bande de Gaza pour garantir un cessez-le-feu. Cela placera Tawfiq Abu Naim devant son plus grand défi.

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L’huile d’olive Oueslati devient une attraction touristique à Kairouan

L’offre touristique de Kairouan est en pleine mutation grâce à ses produits du terroir, notamment les produits agricoles et culinaires, qui attirent de plus en plus de visiteurs désireux de découvrir des saveurs uniques. Notamment l’huile d’olive Oueslati qui se distingue par son profil sensoriel raffiné et ses qualités nutritionnelles remarquables.

L’olivier de la variété «Oueslati», cultivé aux alentours du Djebel Oueslat, notamment dans les délégations de Oueslatia, El Ala, Haffouz et Ain Jloula, est réputé pour son huile aux caractéristiques gustatives uniques et sa culture ancrée dans la tradition. 

Les initiatives pour valoriser davantage ce produit phare se succèdent. L’offre touristique liée à cette variété intègre une exploration de la gastronomie locale, des expériences immersives et des découvertes du patrimoine. Un travail collaboratif public-privé a démarré depuis le mois de juin 2025 entre l’association Festival local Ain Jloula et les institutions régionales partenaires pour créer une route thématique autour de ce produit phare de la région.

Un produit phare

«Oueslati Zit’Tour» est une initiative touristique qui a pour but de valoriser ce produit emblématique, symbole de l’identité locale, afin d’attirer davantage de visiteurs et de dynamiser l’activité touristique tout au long de l’année. «Oueslati Zit Tour est un itinéraire touristique qui relie plusieurs sites allant de la production jusqu’à la valorisation de l’huile d’olive Oueslati, offrant ainsi aux visiteurs une occasion unique  pour découvrir et apprécier ce produit phare», explique Samia Nasri, présidente de l’association «Festival local Ain Jloula» qui est la structure porteuse du projet responsable de la gestion de cette route.

Dix acteurs se sont regroupés pour faire partie de cette nouvelle route, qui sera lancée sous peu : 3 restaurants, 2 maisons d’hôtes, un gîte rural, une pâtisserie traditionnelle, une entreprise de produits cosmétiques et 2 huileries qui assurent également le conditionnement de l’huile d’olive Oueslati. Tous vont offrir aux visiteurs des expériences immersives inoubliables autour de l’huile d’olive Oueslati à savoir les visites pédestres pour découvrir cet arbre légendaire à travers chaque étape du parcours qui inclut des haltes musicales sous les majestueux oliviers, une  participation aux cueillettes et aux ateliers de trituration traditionnels ainsi que la dégustation de la gastronomie locale et bien d’autres expériences et découvertes.

Dr. Naziha Kammoun.

Tourisme oléicole

La future route de l’huile d’olive Oueslati a été initiée suite à un partenariat public-privé entre le Commissariat régional au tourisme de Kairouan, le Commissariat régional au développement agricole et l’Apia de Kairouan ainsi que l’association «Festival local Ain Jloula».

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de valorisation et de promotion des produits du terroir dans le gouvernorat pilote de Kairouan lancée en 2022 par le ministère de l’agriculture avec l’appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et du terroir (Pampat), mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) et financé par le Secrétariat d’Etat à l’Economie Suisse (Seco).

Depuis le mois de juillet 2025, les réunions et ateliers se succèdent pour préparer le lancement de cette route. Dans ce contexte, des journées de formation et de sensibilisation ont été organisées au profit des 10 adhérents. Ces journées ont permis aux participants d´apprendre sur le tourisme alternatif comme atout de promotion de la destination, le tourisme oléicole comme un levier de développement régional et le potentiel de valorisation de la variété Oueslati. «La variété d’olive Oueslati possède un fort potentiel touristique grâce à ses particularités gustatives et nutritionnelles, qui, combinées au savoir-faire ancestral et la valeur patrimoniale, constituent des facteurs de succès pour valoriser ce produit», explique Dr. Naziha Kammoun, chercheuse à l’institut de l’Olivier à Sfax, qui a animé une des journées.

Les réunions de coordination avec les membres de la route se poursuivent afin de finaliser les préparatifs du lancement officiel de «Oueslati Zit’Tour», prévu pour la fin de l’année 2025, marquant une nouvelle étape dans la valorisation du patrimoine oléicole et touristique de Kairouan.

Communiqué.

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À Gabès, grève générale pour dénoncer la pollution chimique

Tout est fermé ce mardi 21 octobre 2025 à Gabès en raison d’une grève générale régionale à laquelle a appelé par l’Union régionale du travail (URT), relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour dénoncer la crise environnementale provoquée par les émissions toxiques des unités du Groupe chimique tunisien (GCT) et exiger des mesures immédiates de protection de l’environnement et de la santé publique.

La décision a été prise samedi dernier par la commission administrative de l’UGTT de Gabès, qui s’est réunie d’urgence suite aux marches de protestation de la population qui ont commencé le 27 septembre et se poursuivent encore aujourd’hui.

Selon l’URT de Gabès, la grève touche l’administration, les entreprises publiques et privées, ainsi que le secteur de l’éducation. Seuls les services essentiels, notamment les urgences hospitalières, restent assurés.

Le secrétaire de l’UGTT de Gabès, Salaheddine Ben Hamed, a précisé que la grève est «un moyen, et non une fin» et que la structure syndicale reste en réunion permanente dans l’attente de décisions concrètes pour la région.

Ces dernières semaines ont été marquées par une hausse des émissions toxiques, des hospitalisations pour problèmes respiratoires et des manifestations massives exigeant la fermeture ou le déplacement des unités les plus polluantes du GCT, notamment celles qui déversent du phosphogypse en mer.

Ces derniers jours, des milliers de personnes sont descendues dans la rue et les agents de sécurité ont fait un usage intensif de gaz lacrymogènes, ce qui a contribué à dégrader davantage le climat social. Pour ne rien arranger, des dizaines de personnes ont été interpellées, dont de nombreux mineurs, et certains mis en détention et poursuivis en justice.

Photos : Gabes.com

Le gouvernement a réagi par une série d’annonces et une séance parlementaire consacrée à la crise. Hier, à l’Assemblée, les ministres de la Santé et de l’Équipement ont présenté des mesures d’urgence et une feuille de route pour achever six projets inachevés, identifiés comme à l’origine de la dégradation environnementale. Parmi ces mesures, la suspension des rejets de phosphogypse directement en mer. Mais la confiance semble rompue avec un gouvernement qui est longtemps resté insensible aux souffrances de populations excédées et qui exigent désormais la fermeture immédiate des usines polluantes, car elles ne croient plus aux promesses de l’Etat.   

Des organisations nationales et des associations professionnelles soutiennent les revendications environnementales, des habitants de Gabès avec des appels à des marches pacifiques et à des sit-in. Le réseau de taxis de la ville a publié une déclaration de soutien, tandis que les avocats ont annoncé des initiatives parallèles. Et la tension ne semble pas près de tomber.

L. B.

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Pourquoi il faut fermer les usines d’engrais chimiques à Gabès

Il y a vingt ans, la France a fermé toutes les usines qui produisent le DAP 18-46. Plusieurs autres pays lui ont emboîté le pas. D’autres, en revanche, moins soucieux de l’environnement, tardent à le faire, comme la Russie, le Maroc et la Tunisie. Mais jusqu’à quand les usines du Groupe chimique tunisien (GCT), qui produisent cet engrais pour l’exporter en France et ailleurs, vont-elles continuer à empoisonner les habitants de Gabès ?

Habib Glenza

Depuis les années 1970, la région de Gabès vit dans les fumées d’un immense complexe public de transformation de phosphate, un minerai utilisé dans la fabrication d’engrais agricoles, dont le DAP 18-46 qui empoisonne les sols, les eaux et les habitants de la région. 

L’impact de la production des engrais sur l’environnement, pendant plus de 50 ans, a dévasté cette oasis maritime paradisiaque et risque de polluer la côte de Zarzis et de l’île de Djerba. Ce qui se répercuterait négativement sur le tourisme, un secteur économique pourvoyeur d’emplois et de devises  

L’assainissement de la zone industrielle, de l’oasis et du golfe de Gabès dans son ensemble ne se fera pas du jour au lendemain. Il nécessitera beaucoup de temps et d’argent. Entretemps, on ferait mieux de stopper la production d’engrais en attendant les résultats des travaux envisagés et annoncés par les autorités.

Engrais chimiques, pollution industrielle et cancers   

La chaîne de production de l’engrais (DAP 18-46) produit 5 tonnes de déchets cancérigènes pour 1 tonne d’engrais. Ces déchets très nocifs sont appelés phosphogypse.

Il y a deux types de rejets, en mer et dans l’atmosphère.  

Les rejets en mer : 15 000 tonnes de déchets sont quotidiennement rejetées en mer, soit 5 millions de tonnes par an ou encore 250 millions de tonnes de déchets sur 50 ans !   

Pour produire de l’acide phosphorique, il faut mélanger le phosphate avec de l’acide sulfurique. En produisant de l’acide phosphorique, on obtient beaucoup de déchets qui contiennent des métaux lourds cancérigènes tels que le cadmium, le zinc, le mercure et l’arsenic.

Les rejets dans l’atmosphère : une étude de l’impact de la pollution sur l’économie de la région de Gabès financée par l’Union européenne (UE), parue le 30 mars 2018, montre clairement que les rejets annuels contiennent 18 000 tonnes de dioxyde de soufre ; 115 tonnes de gaz fluoré; 3 436 tonnes de poussière; 311 tonnes d’ammoniaque et 717 tonnes d’oxyde d’azote.

Le taux d’atteinte par le cancer parmi la population de Chatt Essalam, où se trouve l’usine du GCT, est l’un des plus élevés de la planète.

Les résultats des prélèvements de l’eau de mer du golfe de Gabès, comparés aux normes canadiennes, sont alarmants : la concentration du cadmium est 1000 fois supérieure à la norme, l’arsenic 110 fois, le zinc 85 fois et le mercure 10 fois.

Ces résultats montrent que plus rien ne vit dans une pareille acidité et température de l’eau de mer dans le golfe de Gabès, une zone complètement morte, ni algues, ni poissons, ni crustacés. Les fameuses sardines de Gabès contiennent des métaux lourds cancérigènes, il faut donc éviter de les consommer.

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France | Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé

Ce mardi 21 octobre 2025 restera dans les annales de la Ve République française. L’ancien président Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé, à Paris, près d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le dossier du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Djamal Guettala

L’ancien chef d’Etat a quitté son domicile à pied, main dans la main avec son épouse Carla Bruni. A l’appel de sa famille, une centaine de partisans se sont réunis devant sa demeure pour venir le soutenir. La foule l’a acclamé à sa sortie, scandant «Nicolas ! Nicolas !» ou «Libérez Nicolas !».

Une image inédite : celle d’un ex-chef d’État ouvrant lui-même la portière d’un véhicule officiel, direction la prison, où il est arrivé vers 10 heures locale, sous l’œil des caméras.

Un important dispositif de sécurité avait été mis en place et une cinquantaine de surveillants s’étaient réunis en début de matinée pour dénoncer la surpopulation carcérale.

Une demande de mise en liberté a été formulée par les avocats de l’ancien chef d’Etat dès son incarcération. La justice aura deux mois pour trancher, même si le délai devrait être plus court. «Quoi qu’il arrive», ce sera «trois semaines, un mois de détention», a estimé son avocat Christophe Ingrain

Le symbole de la prison de la Santé

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris avait prononcé un jugement d’une sévérité rare : cinq ans ferme, dont trois assortis d’un mandat de dépôt provisoire. Sarkozy devient ainsi le premier président français de la Ve République à être incarcéré.

Il a été reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’Etat a fait appel et se dit innocent.

Le choix de la prison de la Santé n’est pas anodin : c’est là que furent enfermés, jadis, les figures du grand banditisme, mais aussi des politiques condamnés pour corruption.

Sarkozy a été placé dans le quartier d’isolement, sous haute surveillance. Selon l’administration pénitentiaire, il bénéficiera de «conditions sécurisées adaptées à son statut», c’est-à-dire une cellule individuelle, des promenades séparées, et un régime de visites encadré.

Cette incarcération s’effectue malgré l’appel interjeté par ses avocats, puisque le tribunal a ordonné l’exécution immédiate de la peine.

Une onde de choc politique

Cette entrée en détention provoque un séisme dans la classe politique française. Les partisans de l’ancien président dénoncent un «acharnement judiciaire» et un «procès politique».

À l’inverse, une partie de l’opinion publique y voit la preuve que la justice peut atteindre les puissants, signe d’une démocratie capable de juger ses dirigeants.

Le contraste est saisissant entre l’homme qui fut le symbole du pouvoir fort et celui qui doit aujourd’hui répondre comme un citoyen ordinaire devant la loi.

L’affaire Sarkozy dépasse les frontières françaises. Dans les pays du Maghreb, notamment en Tunisie et en Algérie, où la relation franco-libyenne et le rôle de la France dans la chute de Kadhafi restent sensibles, cette incarcération réactive de nombreux débats.

Beaucoup y voient une «revanche posthume» de Kadhafi et le retour de la mémoire du «dossier libyen», marqué par les promesses financières et les complicités politiques entre Paris et Tripoli dans les années 2000.

Le cas Sarkozy rappelle aussi les affaires qui ont entaché d’autres dirigeants européens, de Silvio Berlusconi à Mariano Rajoy, témoignant d’un temps nouveau où la justice rattrape le pouvoir.

Un président déchu, une République éprouvée

L’image de Sarkozy entrant à la Santé restera celle d’une chute spectaculaire. Mais elle marque aussi un tournant : celui d’une justice française qui, après des décennies de prudence vis-à-vis des «grands», affirme désormais son indépendance.

Reste à savoir si cette page ouverte par la «détention Sarkozy» relèvera de la purge morale d’une démocratie ou du règlement de comptes d’un système qui se défend.

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‘‘Nos muses les murs’’ | Une anthologie de poètes francophones

‘‘Nos muses les murs’’ est le titre d’une anthologie d’écrits engagés et puissants de poètes francophones dirigée par Arwa Ben Dhia (Photo) et préfacée par Alexandra Cretté. Ce recueil, qui paraîtra à la fin de ce mois aux éditions Mindset, se veut une réponse aux aspirations de la poésie francophone moderne : internationaliste, engagée, tout en restant intime et contemplative.

Les poètes de ce bouquet singulier n’écrivent pas seulement des mots, mais peignent aussi les murs du monde avec leurs vers, offrant une restitution poétique de la complexité humaine.

« La présente anthologie est (…) le troisième ouvrage collectif publié sous l’égide d’Apulivre [association qui promeut la lecture et le livre, Ndlr], s’inscrivant dans le cadre du lancement de la revue Térence Lettres, dans lequel des poètes de tous horizons ont pu s’exprimer sur des murs inspirants», écrit Arwa Ben Dhia.

«Les murs sont-ils les pages publiques de nos âmes ? En ce siècle d’écrans et ces décennies de plates machines quadrangulaires, doubles permanents de nos paumes, ce livre propose des chemins de mots — relations nécessaires entre nos espaces. Intérieurs. Extérieurs. Intimes. Politiques», ajoute Alexandra Cretté, directrice de la revue Oyapock en Guyane française, dans la préface.

Le recueil présente des écrits de 40 poètes d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie, dont six de Tunisie : Monia Boulila, Kaïs Ben Farhat, Nasser Kefi, Myriam Soufi, Emna Louzyr et Arwa Ben Dhia.

Chaque auteur(e) tisse un canevas où les mots résonnent avec les murs, brisant les enclos et peignant les pierres avec les couleurs de la liberté.

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La catastrophe de Gabès marque la fin d’un modèle économique

Le désastre écologique et sanitaire de Gabès et de nombreux autres sites industriels dégradés par de mauvais choix d’activités polluantes et non créatrices d’emplois suffisamment rémunérateurs car nécessitant une main d’œuvre inférieure à ce qu’offre le pays, ont fait de nombreuses zones industrielles tunisiennes des cimetières d’entreprises ou carrément pour les citoyens en raison d’un environnement sérieusement dégradé ou carrément morbide. Ce désastre est aussi le signe de la fin d’un modèle économique qui a montré ses limites et ses nocivités.

Elyes Kasri *

Lorsqu’on parle de la nécessité de changement de modèle économique en Tunisie, ce n’est pas en termes éthiques pour chasser les incompétents, véreux et corrompus présumés coupables de déviance et d’abus de situation et de pouvoir, mais plutôt pour se débarrasser du régime hybride et oxymorique social-libéral de la deuxième moitié du siècle dernier qui présentait la Tunisie comme un site d’activités économiques et d’investissement extérieur «low skills-low wages» soit à compétences basses et salaires bas.

D’où la prolifération des mécanismes étatiques de compensation directe et indirecte avec une bureaucratie disproportionnée et les tentacules du syndicalisme infiltrées partout y compris dans les institutions de souveraineté avec tous les errements et abus constatés au cours de la décennie noire.

Erosion de la compétitivité et marginalisation internationale

Au cours des années 80 du siècle dernier, l’état social-libéral a commencé à montrer de sérieux signes d’anachronisme et l’économie était à bout de souffle à la faveur de l’émergence de l’Asie en tant que site de production low cost en même temps que l’augmentation des attentes sociales et salariales de la main d’œuvre tunisienne qui avait commencé à voir ses rangs renforcés par des compétences issues de l’éducation bourguibienne qui refusaient le paradigme low skills-low wages.

Ben Ali a cru répondre au besoin de changement et de passage de l’économie et de l’administration à un stade supérieur de désengagement de l’Etat et de libération de l’initiative mais a fini par avoir peur du changement qui risquait à ses yeux de l’entraîner avec lui et n’a pas résisté à la tentation de la manipulation et de népotisme suscitée par les programmes de désengagement de l’Etat et de privatisation du secteur public.

Le détournement de l’Europe, principal partenaire économique et investisseur étranger en Tunisie, vers l’Europe de l’est à la suite de la chute du mur de Berlin et les errements de la diplomatie tunisienne qui n’a pas su négocier avec suffisamment de tact et de vision ce virage géostratégique, ont accéléré le processus d’érosion de la compétitivité et de marginalisation internationale de la Tunisie.

L’engouement international suscité par la pseudo «révolution de la liberté et de la dignité» ou plus romantiquement «la révolution du jasmin» n’a été qu’un bref intermède éphémère et sans effet palpable car la réalité bureaucratique et socio-économique était restée figée malgré les nombreux slogans de «start up economy» ou «invest in democracy» pour révéler un environnement des affaires en dégradation continue et même, à certains égards, accélérée.

Le désastre écologique et sanitaire de Gabès et de nombreux autres sites industriels dégradés par de mauvais choix d’activités polluantes et non créatrices d’emplois suffisamment rémunérateurs car nécessitant une main d’œuvre inférieure à ce qu’offre la Tunisie (l’exode de dizaines de milliers d’ingénieurs n’en est qu’un symptôme), ont fait de nombreuses zones industrielles tunisiennes des cimetières d’entreprises ou carrément pour les citoyens tunisiens en raison d’un environnement sérieusement dégradé ou carrément morbide.

Inertie et résistance au changement

Le paradoxe de la Tunisie, c’est une volonté de changement brouillée et contrecarrée par la mainmise de l’administration et de quelques familles sur l’économie profitant du statu quo et représentant un formidable facteur d’inertie et de résistance au changement.

La classe politique n’a malheureusement pas été au rendez-vous car motivée par les attributs du pouvoir et non par un changement rationnel, durable et inclusif.

Comment faire sauter ce verrou et instaurer le changement vers une économie innovante et vibrante avec des coûts socio-économiques tolérables pour instaurer une dynamique d’innovation, d’entrepreneuriat et d’équité sociale durable et inclusive ?

Telle sera la question à laquelle devra répondre tout candidat à la direction du pays et non pas un quelconque tour de passe-passe idéologique ou sentimental pour nous entraîner vers l’inconnu ou nous faire revenir à un passé qui a montré ses limites et son anachronisme.

Malheureusement, l’offre politique de tout bord ne semble pas répondre depuis un quart de siècle, de manière suffisamment rationnelle et convaincante, à cette exigence fondamentale et existentielle, dans une Tunisie considérée comme l’ombre d’elle-même et des fois, peut être avec un brin d’exagération, comme une embarcation en perdition à la merci des courants et des vents, surtout ceux en provenance de l’ouest dont l’histoire regorge de souvenirs douloureux : de l’antiquité avec la destruction de Carthage à la vague rampante de la colonisation française, et plus récemment, les réseaux de contrebande et de terrorisme rejoints par les vagues de migrants en provenance d’Afrique subsaharienne.

* Ancien ambassadeur.

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Peuple pur contre élite corrompue | Du démon au complot 

Dans un jardin, chaque plante a ses besoins en eau. Le jasmin réclame de l’attention, l’olivier résiste à la sécheresse, le cactus vit là où la rose se flétrit. Si le jardinier oublie cela, certaines plantes se fanent et d’autres pourrissent. La société, c’est la même chose : élites et peuple n’ont pas les mêmes attentes, mais leur destin est lié. Quand l’équilibre se perd, c’est tout le jardin qui s’abîme. 

Manel Albouchi *

Aujourd’hui, cet équilibre est menacé. Les élites parlent un langage compliqué, réservé à elles-mêmes. Le peuple, lui, se réfugie dans des slogans courts et rassurants. Entre les deux, le fossé s’élargit et la démocratie se fragilise. 

Bourguiba avait compris cette tension. Formé dans les grandes écoles en France, il aurait pu rester enfermé dans un langage d’élite. Mais il avait le talent rare de traduire les grandes idées en images simples. Il parlait du pain, de l’école, de la femme, de la santé. Il expliquait longuement, comme un instituteur patient. 

Il ne cherchait pas à séduire par des promesses faciles, mais à instruire pour que chacun comprenne. C’est ce qui a marqué son époque : il fut à la fois un père qui explique et un maître qui enseigne. Bien sûr, cette pédagogie avait aussi ses limites : le peuple restait souvent en position d’élève, sans vraie possibilité de répondre. 

Le raccourci des slogans 

Aujourd’hui, la logique est inversée. Le populisme ne cherche plus à élever, mais à séduire. Il ne donne pas des explications, il lance des slogans. Il flatte la colère, la peur, l’indignation. 

Comme le montre le politologue Christophe Jaffrelot, le populisme oppose toujours un «peuple pur» à des «élites corrompues», en utilisant un langage simple, émotionnel, direct. Mais il va plus loin : il mobilise la peur et la colère, moralise l’adversaire et personnalise à l’extrême le pouvoir via l’héroïsation du leader et sa relation «directe» au peuple. 

Là où Bourguiba essayait de rendre le peuple adulte par la pédagogie, le populisme tend à le maintenir dans l’illusion. 

Du démon au complot  

Il y a pourtant une continuité psychologique. Autrefois, quand une personne faisait une crise d’angoisse ou entendait des voix, on disait qu’elle était possédée par des djinns ou des démons. C’était une manière d’expliquer ce que l’on ne comprenait pas. 

Freud, dans ‘‘Totem et Tabou’’ (1913), expliquait déjà que les sociétés anciennes donnaient un visage invisible à ce qui leur faisait peur. Elles projetaient leurs angoisses sur des forces surnaturelles, pour transformer l’incompréhensible en récit. 

Aujourd’hui, la même structure existe encore. Quand une décision politique paraît injuste ou une crise difficile à comprendre, beaucoup se tournent vers la théorie du complot. Ce ne sont plus les djinns qui manipulent, mais des «puissances cachées»

Les chercheurs en psychologie (Karen M. Douglas, Alexandra Cichocka et Robbie M. Sutton2017) montrent que ces croyances ne sont pas anodines : elles répondent à trois besoins fondamentaux  

  • comprendre ce qui échappe; 
  • reprendre un sentiment de contrôle, et; 
  • se sentir appartenir à un groupe qui «sait»

Mais cette explication ne résout rien : elle rassure un instant, tout en alimentant la méfiance et la division. 

La Tunisie miroir vivant de ces mécanismes 

Ces recherches ne sont pas seulement théoriques. Elles se vérifient chaque jour sur le terrain tunisien. 

Quand la population, face à la crise économique ou politique, cherche des explications simples et rassurantes, elle illustre exactement ce que décrivent Douglas et ses collègues : le besoin de sens, de contrôle et d’appartenance. Les rumeurs de complot circulent dans les cafés, sur les réseaux sociaux, comme autrefois les récits de djinns et de malédictions. 

De la même manière, les émotions politiques analysées par Jaffrelot (peur, colère, héroïsation du leader, relation «directe» et accolades avec le peuple) se lisent à ciel ouvert dans les discours quotidiens. 

La Tunisie est ainsi un laboratoire à vif de la psychologie politique contemporaine : un pays où se dévoilent sans fard les mécanismes universels de la peur collective, du besoin de figures protectrices et du risque de manipulation. 

Comment retrouver l’équilibre ? 

La liberté se perd quand les élites méprisent et que le peuple s’enflamme. C’est entre le mépris d’en haut et la colère d’en bas que naît le despotisme. 

La Tunisie a besoin aujourd’hui d’une nouvelle médiation vivante : 

  • des élites qui expliquent clairement sans jargon ni mépris; 
  • un peuple qui refuse les illusions faciles et accepte l’effort de compréhension. 

Sans cette médiation, le jardin se dérègle. Certaines plantes meurent de soif, d’autres se noient. Et dans ce déséquilibre, ce sont toujours les mauvaises herbes qui prospèrent. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Le pays de braise de Tahar Bekri

Exilé volontaire et éternel voyageur, Tahar Bekri ne s’est jamais lassé d’évoquer le pays natal qu’il porte désormais en lui, pays intérieur paré d’une beauté accentuée par la douleur de la séparation et l’éloignement des souvenirs. Après nous avoir gratifié du ‘‘Livre des souvenirs’’ (Elyzad, Tunis, 2014), sorte de Carnets de voyage où il évoque des souvenirs de retour au pays natal, le voici mettant ses mémoires en poèmes : représentation du pays dominée par une grammaire onirique où les souvenirs surgissent à travers des tableaux dont l’ordre d’apparition dit l’éclatement de la vision. (Photo: Anne Savale).

Ahmed Mahfoudh *

Et ce n’est pas des moindres de constater que les mémoires mis en poèmes, est un genre qui privilégie l’épaisseur du sujet sur l’intérêt de l’objet. De ce point de vue, le pays est une vision intérieure tapie au fond de son cœur, qui lui permet d’affronter l’exil, le froid et la solitude. Tout est donc vécu en termes de souvenirs brûlants, flots de mémoire qui l’envahissent au caprice des jours sans liens avec le temps objectif, mais au gré de cette mémoire affective, sorte de noyau aimanté qui capte les souvenirs tournoyants autour de lui : «Je te porte pays/ Haute vague dans les flots des mémoires/ Des rivages miens/ Les voiles résistant aux tempêtes/ Je n’oublie pas…»

La geste mémorielle

Ainsi, le poète se met en scène en train de se souvenir, il devient lui-même objet de la quête et montre comment la geste mémorielle l’a transformé, l’amenant à accepter son destin et à se réconcilier avec la vie. Tel est le sens de cet hommage au dernier poème de Robert Desnos, à travers l’image d’un Sisyphe heureux : «Parfois je pensais à Robert Desnos/ Et à son dernier poème/Cette crainte installée dans le vers/Sisyphe je repoussais l’éclipse/ Pour voir ton soleil…»

On retrouve également dans ce poème à Desnos la signification de la métaphore de la braise et la brûlure qui constitue le titre : le souvenir du pays natal est une flamme qu’il faut entretenir si on veut survivre, même si paradoxalement la brûlure en est si vive qu’on risque d’y laisser la vie. Tel est le sens de la métaphore du papillon : «Je te disais la brûlure du papillon/ La lampe gardeuse de la flamme/ La vie tenant à quelques rayons.»

Une autre spécificité des mémoires écrits en poème est l’ordre dans lequel apparaissent les souvenirs. Nous avons d’abord, une structure ordonnée et cohérente à travers 55 poèmes. En ouverture, le poète rend hommage au pays, à travers la figure de répétition de «Je te porte pays» à laquelle répond en écho : «Tu me portais pays» comme si l’hymne au pays natal constituait une dette de reconnaissance.

Puis le poète évoque de manière linéaire trois périodes de sa vie au pays natal : l’enfance entre Sfax et Gabès (poèmes 5 à 15) ; la période estudiantine à Tunis (poèmes 16 à 29) et enfin l’exil entrecoupé de retrouvailles avec le pays (poèmes 30 à 53). En finale, deux poèmes (54 et 55) pour exprimer sa réconciliation avec la vie malgré les nombreuses ruptures et la douleur de l’exil : «Il y a des êtres/comme des rayon de soleil/Nécessaires à la vie/ Ouvre le jour/ Pour leur dire/ Le monde est une merveille.»

C’est une structure très équilibrée, close et à progression linéaire. Tahar Bekri après avoir évoqué les souvenirs du pays natal, exprime son émerveillement d’être, non seulement en vie, mais réconcilié avec la lumière malgré les péripéties douloureuses de sa vie faite de séparations et d’exil. A l’origine de sa résilience, l’activité poétique comme mode de survie et «le poème comme seul compagnon», p. 29.

Et pourtant l’ordre n’est que de surface, de temps en temps surgissent des souvenirs sauvages qui n’obéissent pas à l’ordre chronologique, tel le souvenir douloureux de la mort de la mère et de la séparation avec la maison natale, un exil intérieur avant l’exil proprement dit.

La métaphore du train

C’est que le poète est fils de cheminot, avec tous les aléas que comporte ce métier, ayant trainé son enfance de ville en ville, au gré des affectations professionnelles de son père. Le train lui-même devient métaphore d’une vision subie, non maitrisée, un défilement arbitraire des paysages que le voyageur appréhende le front contre la vitre («ces veilleurs de chagrin», Eluard) : «Il me souvient des trains cahoteux/ Châteaux sur les rails de fortune/ Lourdes roues klaxons et vitesse de tortue/ Et moi collé à la vitre reconnaissais tes paysages un à un/Je scrutais tes oliveraies à l’infini/ Leur disais mes départs difficiles…»

L’exil des poètes n’est jamais forcé («ghorba»). Il est converti en choix poétique et humaniste. Car Tahar Bekri a profité de son séjour français pour être au centre de la poésie francophone et mondiale. L’une des fonctions magiques de la poésie consiste à transformer les drames de vie en autant d’expériences enrichissantes et de réconcilier l’homme avec son destin. De ce fait, l’exil devient volontaire («taghrib») quête de symbiose et le poète se sent en paix avec lui-même, aussi bien dans sa patrie natale que dans celle qui l’a accueilli.

* Ecrivain et universitaire.

Tahar Bekri, ‘‘Mon pays, la braise et la brûlure’’, Paris, Asmodée Edern (poétiques), 2025.

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Pollution industrielle à Gabès | Le gouvernement annonce des travaux d’urgence

Il a fallu attendre plus de trois semaines de protestations quotidiennes de la population contre la pollution industrielle à Gabès pour qu’on apprenne enfin, ce lundi 20 octobre 2025, que cette crise est due au… non-parachèvement de six projets programmés dans ce gouvernorat et qui visent à maîtriser les rejets de gaz et améliorer la situation environnementale dans cette région qui s’énorgueillit d’abriter l’unique oasis maritime au monde. C’est bon à savoir, mais pourquoi avoir attendu si longtemps pour l’annoncer ?

Latif Belhedi

C’est le ministre de l’Equipement, Salah Zouari qui a fait cette déclaration aujourd’hui lors d’une séance à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) consacrée à la crise larvée à Gabès, à laquelle prenait part aussi le ministre de la Santé Mustapha Ferjani.

La crise, rappelons-le, a été déclenchée le 27 septembre par l’asphyxie de plusieurs élèves suite à des émissions de gaz toxiques des unités du Groupe chimique tunisien (GCT). On peut donc estimer que cette annonce gouvernementale est venue avec un retard que rien ne peut justifier.

Le ministre Zouari, qui a n’a pas cru devoir expliquer pourquoi l’exécution de ces 6 projets a-t-elle été retardée, s’est contenté de préciser que leur coût global s’élève à 200 millions de dinars, que les études et financements y afférents sont disponibles, tout en annonçant le démarrage immédiat des travaux pour leur finalisation, ajoutant qu’ils sont à divers états d’avancement.  

Outre les interventions immédiates prévues, il existe des projets complémentaires qui seront mis en œuvre au cours d’une seconde phase. Leur financement, estimé à 180 millions de dinars, est actuellement en cours de négociation avec la Banque africaine de développement (BAD), a aussi annoncé M. Zouari, le but étant d’«améliorer la situation environnementale dans la région et de garantir un environnement sain pour tous», selon ses termes.

Des mesures d’urgence exceptionnelles seront prises afin de relancer les travaux et c’est ce qui a fait l’objet de discussions lors de la réunion, samedi dernier, entre le ministre de l’Equipement et l’ambassadeur de Chine à Tunis, Li Wang.  Une équipe d’experts chinois se rendra d’ailleurs demain à cet effet aux usines du GCT à Gabès

Concernant les rejets de phosphogypse directement dans la mer Méditerranée, Salah Zouari a souligné la nécessité de mettre fin à cette pratique sans fixer une date ou un délai pour cela, se contentant de parler d’une aire de stockage de ces rejets pour leur revalorisation et leur réutilisation dans les travaux de bâtiment.

«Si ces projets programmés avaient été achevés dans les délais initialement impartis, on aurait pu en programmer d’autres pour l’amélioration de la situation environnementale et la réhabilitation totale des unités industrielles au profit du développement agricole et économique du pays», a conclu le ministre, sans préciser les causes exactes qui sont derrière le retard mis dans l’achèvement des projets en cours. Sont-elles bureaucratiques, financières ou autres ?

Il reste dépendant à espérer que ces annonces convaincront les habitants de Gabès, qui continuent de protester pour exiger la fermeture pure et simple des unités du GCT, et les rassureront sur les véritables intentions du gouvernement qui est resté, jusque-là, insensible à leurs souffrances et les a longtemps abandonnés à leur sort.

Cela dit, il reste une question que les habitants de Gabès, et pas seulement eux, se posent : pourquoi ces annonces ont-elles été faites à Tunis et non à Gabès ? Et pourquoi, à ce jour, aucun haut responsable de l’Etat n’a cru devoir aller à la rencontre des Gabésiens ?

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Stratégie | Les terres rares dans la course sino-américaine

La ruée mondiale vers les terres rares et autres minéraux critiques s’accélère, et le cabinet de conseil financier deVere Group estime qu’elle constituera l’un des thèmes d’investissement déterminants de 2026, alors que les États-Unis et la Chine intensifient leur lutte pour le contrôle des matières premières qui alimentent l’économie moderne.

Nigel Green, directeur général de deVere Group, déclare : «Les terres rares sont passées de la périphérie du marché des matières premières au cœur de la stratégie mondiale. La bataille pour leur sécurisation façonnera les décisions commerciales, technologiques et d’investissement pour les années à venir.»

Les minéraux, essentiels aux véhicules électriques, aux smartphones et aux systèmes d’armement avancés, ont longtemps été dominés par la Chine, qui contrôle actuellement environ 70 % de l’exploitation minière et près de 90 % des capacités de traitement, ce qui expose fortement les fabricants mondiaux aux décisions politiques de l’Empire du Milieu.

Une «guerre» larvée sino-américaine

Cette domination est aujourd’hui remise en question par l’administration Trump, qui a fait des terres rares une priorité nationale, investissant massivement dans la production aux Etats-Unis et dans les pays alliés.

Les Etats-Unis ont pris des participations dans des sociétés minières nord-américaines, proposé un prix plancher soutenu par le gouvernement pour stabiliser l’offre et élaboré des plans pour la constitution d’une réserve minérale stratégique. Les procédures d’autorisation sont accélérées et les règles environnementales ont été assouplies pour accélérer la construction de mines dans le cadre de la politique dite «mine, baby, mine».

La Chine contrôle actuellement environ 70 % de l’exploitation minière et près de 90 % des capacités de traitement.

«L’intervention de Washington marque le début d’un nouveau cycle industriel», estime Nigel Green. Il ajoute : «Les États-Unis veulent reprendre le contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement et réduire leur vulnérabilité face à Pékin. Il ne s’agit pas seulement d’une mise en scène politique; il s’agit de la plus grande initiative coordonnée en faveur de la sécurité des ressources depuis une génération.»

Dans le même temps, la Chine a resserré son emprise. Pékin a imposé de nouveaux contrôles à l’exportation, obligeant les entreprises à obtenir une autorisation avant d’expédier des aimants contenant des traces de terres rares d’origine chinoise. Elle a également ajouté cinq éléments supplémentaires, à savoir l’holmium, l’erbium, le thulium, l’europium et l’ytterbium, à sa liste restreinte.

«La Chine démontre que le contrôle de l’offre implique le contrôle des marchés», déclare le PDG de deVere, estimant que «les États-Unis et leurs alliés sont désormais contraints de construire des chaînes d’approvisionnement alternatives, ce qui entraîne une vague d’investissements sans précédent en Australie, en Amérique du Nord et dans certaines régions d’Afrique». D’autant plus que, comme il l’explique, «les marchés financiers suivent la géopolitique.»

Changement de paradigme générationnel

«Les implications en matière d’investissement sont considérables. Il s’agit d’une transformation sur plusieurs années, et non d’un scénario à court terme. Les infrastructures et les capacités de raffinage ne se construisent pas du jour au lendemain. Les investisseurs qui se positionnent tôt bénéficieront des flux de capitaux soutenus vers les ressources stratégiques», expliquent encore les analystes de deVere, en prévoyant une volatilité persistante du secteur, des interventions des gouvernements et des annonces politiques influençant les prix.

«Ces marchés ne fluctueront pas uniquement en fonction des bénéfices. Ils fluctueront en fonction des politiques. Chaque restriction à l’exportation, chaque participation gouvernementale, chaque partenariat stratégique aura un impact sur le marché. Cette volatilité peut créer des opportunités pour les investisseurs disciplinés», analyse Nigel Green. Et de poursuivre : «La diversification de la chaîne d’approvisionnement, de l’extraction minière au raffinage en passant par les technologies de recyclage, sera essentielle. Il s’agit de sécuriser les systèmes qui assurent la continuité des économies. Les investisseurs qui en seront conscients seront les gagnants à long terme.»

Conclusion de l’expert économique et financier : «Les terres rares sont au carrefour de la politique industrielle, des énergies propres et de la sécurité nationale. La compétition pour leur contrôle sera déterminante en 2026. L’ampleur des investissements déjà en cours montre la rapidité avec laquelle le monde s’adapte à une nouvelle réalité économique. Il s’agit d’un changement de paradigme générationnel dans la création de valeur.»

Latif Belhedi (avec communiqué.)

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