La Tunisie mise sur la réinsertion des personnes de retour des zones de conflit
La question sensible des Tunisiennes et Tunisiens de retour des zones de conflit refait surface. En marge d’un séminaire organisé à Sfax pour présenter la stratégie nationale 2023-2027 de prévention de l’extrémisme violent et de lutte contre le terrorisme, le représentant de la présidence du gouvernement au sein de la commission nationale, Mourad Mahjoubi, a annoncé que « un projet est en cours d’élaboration pour attirer et réintégrer ces personnes ».
Ce programme, a-t-il expliqué, mobilise plusieurs ministères et institutions, et repose sur une approche inclusive, mêlant accompagnement social, psychologique et éducatif. L’objectif affiché est clair : éviter la marginalisation et prévenir toute récidive vers la violence, en misant sur la réhabilitation plutôt que l’exclusion.
« Le succès de la lutte contre l’extrémisme ne peut se limiter à la seule approche sécuritaire. Il faut s’appuyer sur les forces locales, la société civile et le secteur privé », a souligné Mahjoubi.
Selon lui, la première stratégie nationale, appliquée depuis 2016, a permis de contenir la menace terroriste sur le plan sécuritaire et militaire — la Tunisie n’ayant connu aucun attentat majeur depuis 2015. Mais la nouvelle feuille de route veut désormais consolider une approche globale, intégrant les dimensions éducative, sociale, culturelle et religieuse.
Mahjoubi a également insisté sur l’importance du travail local et régional, gage d’une meilleure application des politiques de prévention et de sensibilisation. Il a cité plusieurs indicateurs de réussite, parmi lesquels la réduction de l’abandon scolaire, la diminution des divorces et le renforcement du tissu familial, autant de leviers de résilience face à la radicalisation.
Le séminaire de Sfax, tenu en partenariat avec le Centre international pour l’excellence dans la lutte contre l’extrémisme violent (Hedayah), s’inscrit dans une tournée nationale couvrant les cinq grands pôles régionaux. Ces rencontres visent à former des acteurs locaux au discours religieux modéré, à la communication stratégique et à la promotion des valeurs humanistes communes.
Alors que le dossier des revenants des zones de tension continue de susciter de vifs débats politiques et sociétaux, la démarche gouvernementale semble vouloir conciler sécurité et réinsertion — un équilibre délicat, mais nécessaire, pour tourner la page des années noires du terrorisme en Tunisie.
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