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Santé | Une Tunisienne sur cinq souffre d’ostéoporose

En Tunisie, une femme sur cinq souffre d’ostéoporose, une maladie silencieuse qui fragilise les os, a indiqué Dr Héla Sahli, la cheffe du service rhumatologie et d’orthopédie de l’hôpital universitaire La Rabta, à Tunis.

Dr Sahli a fait cette annonce lors d’une journée de sensibilisation consacrée au dépistage de l’ostéoporose chez les femmes âgées de 60 ans et plus, organisée samedi 18 octobre 2025, en marge de la Journée mondiale de l’ostéoporose, célébrée chaque année le 20 octobre, ajoutant que cette pathologie est assez répandue en Tunisie, touchant davantage les femmes que les hommes et qu’elle ne présente aucun symptôme apparent.

De nombreuses personnes découvrent leur maladie seulement après une fracture, souvent provoquée par une simple torsion qui, chez un individu en bonne santé, ne causerait aucune complication, a-t-elle expliqué. Et de recommander d’effectuer régulièrement un examen de densitométrie osseuse, accompagné d’analyses de laboratoire, notamment chez les personnes âgées de 60 ans et plus ou celles à risque accru. Un dépistage précoce permet, en effet, de mieux prendre en charge la maladie et d’entamer un traitement adapté.

Selon Dr Sahli, les femmes ménopausées sont particulièrement exposées à l’ostéoporose, tout comme les personnes atteintes de maladies neurologiques, articulaires ou intestinales, ou encore celles sous traitement prolongé à base de corticoïdes.

La praticienne a mis en garde contre la négligence du dépistage précoce, rappelant que l’ostéoporose peut provoquer des fractures graves, notamment au niveau du bassin.

Selon des études internationales, 25% des femmes âgées ayant subi une fracture du bassin liée à l’ostéoporose décèdent dans les six mois suivant l’accident, en raison des complications liées à l’alitement prolongé.

Dr Sahli a, également, souligné l’importance d’adopter une hygiène de vie favorable à la santé osseuse, en privilégiant une alimentation riche en calcium et en vitamine D, éventuellement complétée par des suppléments nutritionnels, ainsi qu’en pratiquant une activité physique régulière, à raison d’au moins 150 minutes par semaine.

Elle a enfin insisté sur la bonne observance du traitement médical, précisant qu’une prise incorrecte ou irrégulière des médicaments peut réduire leur efficacité et entraîner des complications graves.

Lors de la journée organisée à La Rabta, les patients présents ont pu bénéficier gratuitement de tests de densité osseuse, d’un accompagnement médical personnalisé et de séances d’information sur les moyens de préserver la santé des os.

D’après Tap.  

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Pollution industrielle à Gabès | Les Chinois appelés à la rescousse

La confiance des autorités tunisiennes dans les capacités de la Chine à trouver des solutions à certains de leurs problèmes est assez remarquable. Ainsi, donc, à chaque fois qu’un projet coince ou piétine, elles appellent les Chinois à la rescousse en espérant qu’ils trouveront la solution et qu’ils allieront la méthode adéquate à la rapidité d’exécution.

Après le projet de restauration (ou de reconstruction) du stade d’El-Menzah, d’ailleurs toujours en chantier, et celui de la Cité médicale des Aghlabides à Kairouan, pas encore sortie des cartons, que l’on a confiés aux Chinois, voilà que le projet de réhabilitation des unités de production du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès leur est, lui aussi, confié, à la demande du président de la république Kaïs Saïed. Enfin, pas encore, mais le ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Slah Zouari, en a touché un mot à l’ambassadeur chinois à Tunis, Wan Li, lors de leur rencontre samedi 18 octobre 2025, à Tunis.

Pays industriel par excellence, considérée comme l’usine du monde, la Chine doit sans doute avoir une certaine expérience dans le domaine de la lutte contre la pollution industrielle. Expérience qu’elle pourrait mettre à profit pour mettre fin aux émissions de gaz et de liquides toxiques par les unités du GCT à Gabès dont se plaignent les riverains depuis au moins deux décennies.

Ces émissions, rappelons-le, causent de graves problèmes de santé aux habitants de Gabès (détresse respiratoire, tumeurs cancéreuses…). D’ailleurs, ces derniers protestent quotidiennement, depuis le 27 septembre, pour exiger le démantèlement de l’usine d’engrais chimiques du GCT.

Le ministère de l’Equipement n’a pas donné plus de précisions dans le communiqué qu’il a publié hier à ce sujet, mais on peut considérer qu’il s’agit d’un premier contact et que des experts chinois pourraient être dépêchés rapidement au chevet du GCT, car la crise environnementale à Gabès est critique et des solutions doivent lui être apportées en urgence.

Il restera, bien sûr, à espérer que le coût de l’opération de rénovation des équipements de l’usine et de réhabilitation de son environnement sera à la portée des finances publiques tunisiennes, lesquelles, on le sait, n’offrent pas une grande marge de manœuvre.

Latif Belhedi

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Nabeul | Le Festival de la Harissa célèbre l’art culinaire tunisien

La 11e édition du Festival de la Harissa, sauce piquante traditionnelle à base de piments rouges, d’ail et d’huile d’olive, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2022, se tient du 17 au 19 octobre 2025 à Nabeul.

Organisé par l’Association pour la sauvegarde de la ville de Nabeul, avec le soutien du projet Pampat de l’UE, d’Unico Tunisie et de l’ambassade de Suisse à Tunis, cet événement célèbre ce condiment emblématique de la presqu’île du Cap Bon et vise à promouvoir le patrimoine culinaire tunisien autour de la harissa, en mettant l’accent sur les méthodes de préparation traditionnelles.

Le programme, comprenant des expositions- ventes, des démonstrations culinaires, des conférences, des ateliers, des spectacles divers et des concours destinés aux meilleurs chefs et producteurs locaux, propose également des créations inspirées du piment, ingrédient clé de la harissa, par des artisans céramistes de Nabeul, lauréats du concours Artiterroir, mettant en lumière les liens entre l’artisanat local et l’identité culinaire de la région.

Cet événement s’inscrit dans la stratégie nationale de promotion des produits du terroir menée par le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia). Il se veut ainsi une vitrine vivante du savoir-faire artisanal de la Tunisie et une célébration culturelle et gastronomique de l’un des symboles les plus forts de son identité culinaire.

L. B.

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Bâtir la cité intérieure | Pour un urbanisme du lien social

Il devient urgent de réinterroger les choix urbanistiques de la Tunisie pour qu’ils reflètent une vision humaine de la ville — non pas une juxtaposition d’appartements, mais une communauté vivante. Car l’architecture peut fabriquer du lien social, comme elle peut aussi le détruire. (Ph. Médina de Tunis : créer du lien social).

Zouhaïr Ben Amor *

Nos villes sont les miroirs silencieux de nos âmes collectives. Elles révèlent notre rapport à l’autre, au temps, à la nature. Ce que nous appelons «urbanisme» n’est pas qu’un exercice d’ingénierie : c’est une mise en forme de notre société, une écriture invisible qui traduit nos valeurs.

La Tunisie, comme beaucoup de nations en mutation rapide, a vu son paysage urbain se transformer en quelques décennies : des médinas humaines et poreuses, nous sommes passés à des banlieues standardisées, où l’anonymat est devenu la règle. Derrière les murs des immeubles collectifs, chacun vit replié sur soi, tandis que les rues, autrefois lieux de sociabilité, se réduisent à de simples couloirs de transit.

Pourtant, l’habitat peut être un ferment de fraternité. La disposition des maisons, la présence d’une cour, d’un banc ou d’un arbre peut inviter à la rencontre. Mal pensée, l’architecture isole ; bien pensée, elle relie. Il devient donc urgent de réinterroger nos choix urbanistiques pour qu’ils reflètent une vision humaine de la ville — non pas une juxtaposition d’appartements, mais une communauté vivante.

L’urbanisme : science de l’espace, science du vivre ensemble

L’urbanisme ne se limite pas à dessiner des rues et des bâtiments. Il organise la cohabitation des individus et modèle leurs comportements. Henri Lefebvre, dans ‘‘Le Droit à la ville’’ (1968), insistait sur le fait que l’espace urbain n’est jamais neutre : il est le produit d’un rapport social. L’urbaniste ne trace pas seulement des plans, il définit les conditions de la vie collective.

Jane Jacobs, dans ‘‘The Death and Life of Great American Cities’’ (1961), a montré que la vitalité d’un quartier dépend de la présence d’espaces mixtes et d’activités diverses. Les rues animées, disait-elle, sont les plus sûres parce qu’elles sont «surveillées» naturellement par les habitants : «Eyes on the street». À l’inverse, les grands ensembles isolés, fruits d’une vision technocratique de la ville, ont engendré la désocialisation.

Le Corbusier, dans ‘‘La Charte d’Athènes’’ (1943), rêvait de villes fonctionnelles et géométriques, séparant rigoureusement les zones d’habitation, de travail et de loisirs. Ce modèle, séduisant sur le papier, a souvent produit dans la réalité des espaces sans âme.

Les théoriciens contemporains comme Françoise Choay (‘‘L’Urbanisme, utopies et réalités’’, 1965) ou Richard Sennett (‘‘Building and Dwelling: Ethics for the City’’, 2018) rappellent que l’urbanisme doit redevenir une éthique du vivre-ensemble. La ville est d’abord un organisme social, et son architecture doit refléter cette vocation.

La Tunisie urbaine : du village au bloc de béton

Jusqu’aux années 1960, les villes tunisiennes étaient des mosaïques humaines. Les médinas, avec leurs ruelles étroites, favorisaient la rencontre et la solidarité. Les maisons s’ouvraient sur des patios intérieurs, véritables cœurs battants où s’exprimait l’équilibre entre intimité et convivialité.

Mais la modernisation postindépendance a bouleversé cet équilibre. Sous l’effet de la croissance démographique et des politiques de logement de masse, on a vu surgir des cités entières à la périphérie des grandes villes : blocs d’immeubles identiques, sans âme, ni verdure, ni cœur communautaire. Ce fut la victoire du modèle «fonctionnel» sur l’humain.

Ces «cités sociales» étaient pensées pour loger, non pour relier. L’urbaniste tunisien Ali Ben Salem notait déjà dans les années 1980 que «la cité devient un refuge sans horizon, où l’habitant perd jusqu’à la mémoire du voisinage». Les équipements collectifs promis ne voient souvent pas le jour ; les espaces publics se dégradent ; les habitants vivent dans un anonymat que rien ne vient compenser.

Et pourtant, dans les villages tunisiens — Testour, Mahdia ou Houmt Souk — la convivialité demeure une seconde nature. Les gens s’y saluent, s’assoient sur le pas de la porte, partagent un café. La structure même du bâti, à échelle humaine, rend cette interaction possible. Elle enseigne une vérité simple : l’architecture peut fabriquer du lien social, mais elle peut aussi le détruire.

Quand l’architecture façonne la psychologie sociale

L’espace habité agit sur la psychologie de l’individu. Les chercheurs en psychologie environnementale, comme David Canter ou Roger Barker, ont démontré que la configuration spatiale influence la manière dont les gens se comportent, communiquent et perçoivent autrui.

Un espace lumineux et végétalisé incite à la détente ; une rue ombragée encourage la promenade ; un hall froid et vide provoque la fuite. L’absence de lieux de transition entre le public et le privé — cour, jardin, perron — engendre des existences confinées.

Les anciens habitats tunisiens avaient compris cette nécessité. Le patio, la terrasse, le banc à l’entrée de la maison jouaient le rôle d’espaces médiateurs. Ils permettaient de voir sans être vu, d’échanger sans être exposé. En supprimant ces zones intermédiaires, l’architecture moderne a créé des «non-lieux», pour reprendre le terme de Marc Augé (‘‘Non-Lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité’’, 1992).

Ces espaces neutres — parkings, ascenseurs, halls impersonnels — ne favorisent ni la rencontre ni l’attachement. Or, la qualité d’une société se mesure aussi à sa capacité à offrir des lieux de gratuité : des endroits où l’on n’achète rien, où l’on se croise simplement, où la parole circule.

La psychologie collective tunisienne souffre aujourd’hui d’une architecture qui segmente. Nos villes produisent plus d’isolement que de voisinage. Le «vivre ensemble» ne se décrète pas : il se construit, pierre après pierre, autour d’espaces qui encouragent la rencontre.

Construire autrement : vers un urbanisme relationnel

Face à la crise du lien social urbain, de nombreuses villes à travers le monde ont entrepris de repenser la manière de bâtir. On parle désormais d’urbanisme relationnel, où la priorité n’est plus la densité mais la qualité de la relation humaine.

À Medellín (Colombie), les autorités ont transformé les quartiers pauvres en y implantant bibliothèques publiques, jardins suspendus, écoles d’art et téléphériques reliant les collines au centre. Le sociologue Javier Echeverri parle de «reconstruction du tissu moral par la beauté». La criminalité a baissé, la fierté citoyenne a renaît.

À Copenhague, la conception urbaine repose sur la «ville des piétons». Selon l’architecte Jan Gehl (‘‘Cities for People’’, 2010), marcher, s’asseoir, observer, sont des actes fondateurs de la démocratie urbaine. Plus une ville encourage ces gestes simples, plus elle est humaine.

À Barcelone, le modèle des superilles (superblocs) a redonné aux habitants la maîtrise de leurs rues. La circulation automobile y est restreinte, les places publiques redeviennent des espaces de jeux et de dialogue.

Ces exemples montrent que la réussite d’une politique urbaine ne se mesure pas seulement au nombre de logements construits, mais à la qualité du lien social qu’elle engendre. Une cité vivante est un organisme où la mixité sociale, la verdure, la beauté et la convivialité se conjuguent.

Repenser les constructions sociales en Tunisie

La Tunisie connaît aujourd’hui une relance des programmes de logements sociaux. Mais trop souvent, ils reproduisent les erreurs du passé : uniformité, isolement, absence d’espaces partagés. Or, le logement n’est pas une fin en soi : c’est un cadre de vie qui influence l’éducation, la sécurité et même la démocratie locale.

Chaque projet devrait commencer par une étude sociologique :

– Qui va y habiter ?

– Quels liens sociaux existent déjà ?

– Quels usages culturels faut-il préserver ?

    Un urbanisme socialement intelligent doit intégrer plusieurs éléments essentiels :

    – des espaces communs ouverts et végétalisés;

    – des commerces de proximité et des services intégrés;

    – des écoles, ateliers, cafés culturels et bibliothèques au cœur du quartier ;

    – des formes architecturales diversifiées, favorisant la mixité générationnelle et sociale ;

    – et surtout, la participation des habitants à la conception du projet.

    Les architectes tunisiens, nombreux et talentueux, devraient être associés à cette refondation. Des initiatives locales émergent déjà : à Sousse, le projet «Darna» tente d’introduire des cours collectives ; à Tunis, certains collectifs d’architectes proposent des «micro-espaces partagés» dans les zones densifiées. Ces tentatives montrent la voie : la cité doit redevenir un lieu de citoyenneté.

    Le philosophe Paul Ricoeur rappelait dans ‘‘L’idéologie et l’utopie’’ (1986) que l’espace bâti «donne forme à nos relations sociales». En ce sens, l’État tunisien, les municipalités et les promoteurs portent une responsabilité morale : construire, c’est aussi éduquer.

    Les nouvelles constructions sociales ne doivent pas être de simples logements de secours, mais des écoles de coexistence. En y intégrant des jardins communautaires, des ateliers pour enfants, des espaces de rencontre, on y sème la graine de la citoyenneté.

    Bâtir la cité intérieure

    Une société se lit dans ses murs. Une ville qui enferme ses habitants produit des citoyens méfiants ; une ville ouverte, verte et équilibrée engendre la confiance.

    La Tunisie a un héritage architectural exceptionnel : nos médinas, nos villages, nos patios témoignent d’un art du lieu où beauté et mesure cohabitaient. Nous n’avons pas besoin de revenir au passé, mais d’en extraire la leçon : l’harmonie entre l’individuel et le collectif.

    Bâtir des maisons, ce n’est pas seulement couler du béton, c’est façonner des comportements. Si nos murs sont trop hauts, nous perdrons la voix de nos voisins. Si nos places sont trop grandes et vides, nous perdrons la chaleur des rencontres.

    Il faut redonner à l’urbanisme sa dimension éthique. Comme l’écrivait Richard Sennett, «habiter, c’est apprendre à composer avec les autres dans la proximité» (‘‘The Conscience of the Eye’’, 1990).

    La Tunisie du futur ne se jugera pas seulement à ses lois ou à ses technologies, mais à la qualité de ses quartiers. Une cité où l’on se salue, où l’on s’assoit sous un arbre, où les enfants jouent ensemble, sera toujours plus forte qu’une cité où l’on se barricade.

    Construire pour vivre ensemble, c’est bâtir la cité intérieure — celle où l’humain précède le béton, où chaque maison devient un signe d’ouverture. Si nos urbanistes savent entendre cette leçon, alors nos villes redeviendront des espaces de paix et d’hospitalité.

    Références bibliographiques :

    Lefebvre, Henri. Le Droit à la ville. Paris : Anthropos, 1968.

    Jacobs, Jane. The Death and Life of Great American Cities. New York : Random House, 1961.

    Le Corbusier. La Charte d’Athènes. Paris : Minuit, 1943.

    Choay, Françoise. L’Urbanisme, utopies et réalités. Paris : Seuil, 1965.

    Sennett, Richard. Building and Dwelling: Ethics for the City. New Haven : Yale University Press, 2018.

    Augé, Marc. Non-Lieux : introduction à une anthropologie de la surmodernité. Paris : Seuil, 1992.

    Gehl, Jan. Cities for People. Washington : Island Press, 2010.

    Ricoeur, Paul. L’idéologie et l’utopie. Paris : Seuil, 1986.

    Echeverri, Javier. Urbanismo social en Medellín. Bogotá : Universidad Nacional de Colombia, 2015.

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    Tech, or et «légitimité» des Etats | Le triangle du XXIᵉ siècle

    Jamais les marchés n’auront autant incarné nos contradictions. Alors que les actions des géants de l’intelligence artificielle (IA) s’envolent —Nvidia +1531 %, Palantir +2265 % en trois ans —, l’or atteint simultanément des sommets historiques à 4 250 dollars l’once, une envolée de +157 % sur la même période. La planète financière célèbre le triomphe de la raison artificielle tout en se ruant vers le refuge le plus archaïque qui soit, comme si l’avenir prometteur des transformations de l’IA et la fin du monde cotaient désormais sur le même marché. Deux actifs censés s’exclure montent ensemble : le risque et la peur, la promesse du futur et la couverture contre la fin. Les investisseurs n’ont plus une foi unique, ils en ont deux, contradictoires mais simultanées. Ils croient à la toute-puissance du code informatique et à la fragilité de la civilisation. Ils misent sur l’IA pour reconstruire la croissance, et sur l’or pour survivre à l’échec de cette promesse.

    Yahya Ould Amar *

    Ce qui se joue ici dépasse les courbes : c’est le récit même du capitalisme contemporain qui vacille. Là où autrefois le progrès et la stabilité marchaient main dans la main, ils avancent désormais dos à dos.

    Les investisseurs des pays développés s’abandonnent à une nouvelle mystique, celle de l’IA. Ils croient que les machines sauveront la croissance, que les algorithmes répareront ce que les gouvernements ont détruit, et que les data remplaceront la diplomatie. Le progrès technique devient la dernière idéologie universelle, une théologie du calcul où le code se substitue à la loi, et la prédiction à la politique. Les ingénieurs remplacent les hommes d’État comme gardiens du destin collectif. Les citoyens doutent des institutions, mais croient aux mises à jour logicielles. Les investisseurs ne font plus confiance aux devises, mais aux start-ups. Le capitalisme ne cherche plus à produire, il cherche à croire.

    Pour la première fois depuis la machine à vapeur, le capitalisme s’imagine infini. L’IA promet d’abolir la rareté, la fatigue, l’erreur — jusqu’à la mort du doute. Les bénéfices futurs sont actualisés à l’infini, comme si la technologie annulait le temps. Les marchés, eux, se sont faits métaphysiques, s’ils pensent que l’IA peut tout prédire, alors plus rien ne peut surprendre — et donc tout vaut plus, les entreprises technologiques n’ont plus de prix.

    Derrière cet enthousiasme algorithmique se cache cependant un autre récit, celui du désespoir d’un monde qui ne croit plus en ses dirigeants. La tech est devenue le dernier substitut à la confiance politique.

    Détresse du Sud : des États fantomatiques

    Pendant que les investisseurs du Nord se laissent envoûter par les promesses de l’IA, les peuples du Sud, eux, fuient des États devenus fantomatiques, incapables de s’imposer comme entités tangibles : infrastructures en déliquescence, institutions minées par la suspicion, populations délaissées se repliant sur des réseaux informels ou choisissant l’exode.

    À quoi bon un drapeau flottant au vent avec une monnaie nationale, si les territoires qu’il surplombe ne recèlent que du néant ?

    Lorsque la protection, l’équité et l’espérance se réfugient dans des enclaves communautaires, des factions armées ou des migrations forcées, l’État se mue en abstraction bureaucratique – tolérée par les puissances étrangères, mais reléguée à l’insignifiance par ceux qu’elle devrait élever.

    Aujourd’hui, la planète des investisseurs s’enflamme pour les promesses de l’IA, tandis que des centaines de millions de personnes dans le Sud Global cherchent encore un abri, une justice, une école ou un dispensaire pour se soigner. L’Occident parie sur la machine; le Sud réclame encore la légitimité de ses Etats. L’un veut abolir les contraintes de la réalité, l’autre cherche simplement à en retrouver une.

    Ce contraste n’est pas seulement économique, il est existentiel. Le Nord rêve d’un monde dématérialisé; le Sud réclame encore de la matière — des routes, de la nourriture, de l’eau, de la dignité. Les uns déploient des réseaux neuronaux ; les autres cherchent des réseaux électriques. Le fossé n’est plus entre riches et pauvres, mais entre ceux qui croient encore à la promesse d’un futur, et ceux qui peinent à tenir le présent.

    L’or : la revanche du réel

    Pendant que les entreprises de la tech fabriquent des promesses, la planète redécouvre la plus vieille valeur refuge : l’or.

    Le métal ne produit rien, n’innove pas, ne distribue aucun dividende ni intérêt — et pourtant il redevient la seule vérité quand tout vacille. Chaque lingot acheté est un aveu de doute, un bulletin de défiance silencieux. La Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie ou le Brésil en remplissent leurs coffres, c’est la dédollarisation par la gravité.

    L’or est la monnaie des nations méfiantes, des économies blessées, des peuples trahis. Dans les villages du Sahel ou les ruelles du Venezuela, il circule comme une contre-monnaie de la confiance. Quand la parole de l’État ne vaut plus rien, le métal pèse ce que la légitimité ne vaut plus.

    Ainsi, la ruée vers l’or et la foi dans la tech ne s’opposent pas, elles se complètent. Elles disent la même chose que le monde a perdu confiance. Le Nord se protège de la faillite du système; le Sud, de la faillite de l’État. Les uns achètent des puces ; les autres, de la poussière d’or. Mais tous achètent la même chose : une assurance contre la fin.

    Faillites jumelles des monnaies et des États

    Ce que les marchés vivent sur les écrans, les peuples du Sud le vivent dans la chair. La perte de confiance monétaire et la perte de légitimité politique ne sont que les deux faces d’un même effondrement économique, politique et moral. Là où les investisseurs n’ont plus foi en la valeur de leurs monnaies, les citoyens n’ont plus foi en la parole de leurs gouvernants. Le capital symbolique – celui de la confiance – s’est évaporé.

    Le résultat est identique : la fuite. Fuite vers les cryptos ou vers les exils. Fuite des capitaux au Nord, des cerveaux au Sud. Les deux mondes fuient la même chose, la promesse trahie d’un ordre stable. Il n’y a plus d’hommes ou femmes d’Etat, il n’y a dans plusieurs pays que des gestionnaires du déclin ou des comptables du chaos.

    Dans les marchés comme dans les institutions, la crédibilité s’est dissoute. Et dans cette érosion, l’humanité redécouvre son vide : sans foi, il n’y a ni monnaie, ni État, ni avenir.
    La légitimité : la vraie valeur refuge.

    La seule ressource durable du XXIe siècle, ce n’est ni le pétrole, ni le lithium, ni les data, c’est la légitimité. C’est elle qui convertit le pouvoir en autorité, la richesse en prospérité, la loi en justice. Sans elle, les États se désagrègent en zones grises, et les marchés se perdent dans les bulles.

    Dans le Sud global, la légitimité devient la frontière entre l’effondrement et la renaissance. L’Indonésie ou Singapour l’ont compris, la confiance se gagne par la performance, l’inclusion et la justice. Un État est légitime, non pas parce qu’il est reconnu internationalement, mais parce qu’il répond aux besoins de ses citoyens. Un peuple ne croit pas à un drapeau, mais à une promesse tenue.

    Demain, la technologie construira des outils, mais seule la confiance construira des nations. L’IA pourra anticiper des famines, prévenir des crises, détecter la corruption, mais encore faut-il que les gouvernants veuillent s’en servir pour le bien commun. La technologie sans légitimité des Etats n’est qu’un pouvoir sans boussole.

    Le Sud, laboratoire de la refondation mondiale

    C’est au cœur de l’instabilité que naissent les grandes renaissances. Et si la fracture du Sud global, loin d’être une fatalité, devenait l’opportunité fondatrice du XXIᵉ siècle ?Berceau des défis majeurs de notre temps — climatiques, démographiques, technologiques, le Sud n’est pas condamné à subir le désordre du monde, il peut en devenir l’architecte du renouveau.

    Déjà, des expériences émergent : plateformes citoyennes pour suivre la gestion des budgets publics, IA prédictives pour anticiper les famines ou les sécheresses. Autant d’initiatives qui prouvent qu’une autre modernité est possible, enracinée dans la réalité du terrain.

    Le Sud peut ainsi transformer la technologie en instrument de légitimité, et non en bulle spéculative. Car l’innovation, lorsqu’elle sert la justice, la transparence et la dignité, devient le ciment d’un nouvel ordre mondial, un ordre fondé sur la confiance, non sur la domination.

    Le monde de demain ne se divisera plus entre riches et pauvres, mais entre sociétés crédibles et sociétés désavouées, entre celles qui inspirent confiance et celles qui la perdent. Et sur ce terrain décisif, le Sud détient un avantage, celui d’avoir connu la fragilité, et d’avoir appris à rebâtir. Le Sud pourrait réconcilier progrès et légitimité, technologie et humanité.

    Enfin, le XXIᵉ siècle s’ouvre sur une équation inédite : la technologie promet l’infini, l’or rappelle la peur, et la légitimité des Etats devient la condition de survie. Entre la foi dans les machines et la fuite vers les refuges anciens, l’humanité cherche un cap — un sens, une boussole, un horizon commun.

    Or, cette boussole ne se trouve ni dans les algorithmes ni dans les lingots d’Or, mais dans la confiance retrouvée entre les peuples et leurs États. C’est elle, et elle seule, qui transformera la puissance en civilisation, la richesse en avenir, le progrès en justice.

    * Economiste, banquier et financier.

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    Bizerte | Concert enchanteur de Mehrez Sadkaoui

    La Maison de la culture Cheikh Driss à Bizerte a vibré, samedi 18 octobre 2025, au rythme des sonorités orientales et des mouwachahat, lors d’un concert exceptionnel animé par le chanteur Mehrez Sadkaoui et sa troupe Layali El-Ons, organisé par le Commissariat régional à la culture dans le cadre de la Semaine de la Musique.  

    Composée de neuf musiciens talentueux, la troupe a présenté un florilège de chansons traditionnelles et classiques du patrimoine musical arabe. Des pièces raffinées, mêlant les émotions profondes des mouwachahat à l’élégance intemporelle de la musique orientale, ont été interprétées avec virtuosité, transportant le public dans un voyage musical aussi raffiné qu’émouvant.

    L’assistance, composée principalement de mélomanes férus de musique orientale, a rapidement trouvé une belle harmonie avec le chanteur. L’interaction entre Mehrez Sadkaoui et le public a atteint des sommets d’intensité : les spectateurs ont chanté à l’unisson, battu des mains et partagé des moments de complicité et de nostalgie à travers des mélodies bien connues. L’énergie collective a transformé la salle en un espace vibrant de passion et d’authenticité.

    Mais au-delà de l’accueil chaleureux du public — conquis par l’interprétation sensible et la présence scénique de l’artiste —, c’est un avis de connaisseur qui a attiré notre attention. Cheikh Driss Jaziri, figure éminente de la «soulamia» (chant des confréries soufies) et «monched» (chanteur liturgique) respecté, a glissé à notre oreille une remarque pleine de justesse : «Mehrez Sadkaoui possède une très belle voix, une oreille musicale fine, et maîtrise parfaitement les fondamentaux du chant. Il est temps pour lui de franchir une nouvelle étape : celle de chanter ses propres chansons.»

    Talent et charisme

    Une appréciation qui en dit long, surtout venant d’un homme reconnu pour sa rigueur musicale et son exigence artistique. Cette suggestion sonne presque comme une invitation à l’artiste de s’affirmer davantage en tant que créateur, et non seulement en tant qu’interprète.

    Mehrez Sadkaoui semble aujourd’hui à un tournant de son parcours artistique. Fort de la reconnaissance du public et du respect des professionnels, il ne manque ni de talent ni de charisme pour s’imposer avec un répertoire original. L’avenir nous dira si cette voix, déjà bien connue pour sa justesse et sa chaleur, osera bientôt porter ses propres mots et mélodies.

    Ce gala restera sans doute gravé dans les mémoires des mélomanes présents, tant pour la qualité artistique de la prestation que pour l’atmosphère chaleureuse et festive qui a régné tout au long de la soirée. Un véritable hommage à la richesse de notre patrimoine musical.

    Lotfi Sahli

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    Hommage au peintre rebelle Abderrazak Sahli

    Rebelle d’entre les rebelles, chef de file du mouvement de la rupture, Abderrazak Sahli (1941-2009) est peintre, sculpteur, céramiste, graveur. Mais également scénographe de ses expositions où il s’amusait à offrir lectures de poèmes, body art en live, installations insolites.

    Diplômé de l’Ecole des Beaux- Arts de Tunis, de l’Ecole Supérieure des Beaux- Arts de Paris, de l’Université de Vincennes, l’enfant de Hammamet fut le premier tunisien à appréhender la création contemporaine. Faisant feu de tout bois, son œuvre est colorée, joyeuse, énergique, mouvante, polyvalente. Il utilise les éléments du quotidien adoubés par sa volonté en œuvre d’art. On l’a vu travailler sur des toiles de jute utilisées pour la cueillette des olives, des jeans réformés, des tambourins ou des sakkhans (sèche-linge traditionnels).

    «Ma peinture est essentiellement basée sur la multitude des objets et des formes. Elle en traduit la diversité», avait-il coutume de dire.

    Un joyeux charivari de lumières

    Il en résulte un joyeux charivari de couleurs, une fulgurance de lumières, un débordement de mouvements et une brillante maitrise de composition.

    Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques et privées : le musée Guggenheim d’Abu Dhabi, le National Museum de Qatar, la Fondation Ramzi Dalloul de Beyrouth ou encore l’Institut du Monde Arabe.

    Abderrazak Sahli a été consacré par le Prix National des Arts Plastiques.

    La Galerie le Violon Bleu à Sidi Bou Saïd a décidé de rendre hommage à ce trublion du monde des arts trop tôt disparu dans une expositions intitulée «Contre-point II» qui s’y tiendra du 19 octobre au 19 novembre 2025.

    L. B.

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    Le poème du dimanche | ‘‘Retour’’ de Tahar Djaout

    Tahar Djaout est poète, romancier et journaliste algérien d’expression française. Il sera assassiné en 1993, lors de «la décennie noire», après avoir créé l’hebdomadaire Ruptures, très engagé contre les courants religieux extrémistes.

    Tahar Djaout est né en 1954, à Oulkhou, en Kabylie maritime. Après des études en mathématiques qu’il abandonne au profit du journalisme, il publie son premier recueil Solstice barbelé, en 1975, à l’âge de 21 ans.

    S’ensuit une œuvre importante, narrative et poétique, élaborée dans une écriture rigoureuse, exigeante, allégorique et métaphorique, où la dérision est ravageuse, le regard critique sans concession.

    Il laisse six recueils de poésie.

    Tahar Bekri

    Au détour du figuier,

    la brisure rejaillit,

    colmatée jusqu’à l’effervescence de la roche : 

    le même lézard

    -limant ses écailles depuis des décennies –

    dévia son chemin vers la mer.

    Des gamins au corps salé

    -comme moi jadis-

    disposaient des quinconces d’oursins

    et flagellaient les eaux repues.

    Mais plus haut, vers la ville,

    l’olivier avait dénigré ses racines,

    une écriture renversée rongeait les citadelles.

    Les gamins, qui ne comprenaient désormais plus

    ma langue, malgré mon corps trempé dans les sédiments

    de la mer, me boudaient

    et achevaient de décrépir un rêve couché sur les murs.

    Pourquoi ces errances

    à la recherche du figuier

    Qui chaque siècle renie sa résurrection ?

    Les gamins m’en voulaient

    d’être allé si loin

    et d’être revenu aphone.

    La mer

    qui a déjà abrité toutes les souillures

    -et mes châteaux d’enfance-

    m’invite au partage du ressac.

    Et debout sur le roc,

    splach !

    Boire, boire, boire,

    Boire jusqu’à la paix du sédiment.

    Sous le ciel harnaché,

    la mer cisèle un fruit d’azur.

    Je lui léguerai mon squelette.

    Solstice barbelé, Ed. Naaman, 2ème édition, Québec, 1983.

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    Le Likoud et Trump veulent sauver la tête de Netanyahu

    Alors qu’Israël ne cesse de violer la trêve à Gaza, vendue par Donald Trump comme un accomplissement historique, en tuant des civils palestiniens et en n’autorisant l’entrée dans le territoire palestinien que de la moitié du nombre convenu de camions qui devaient faire parvenir l’aide humanitaire et en limitant également au strict minimum le fuel et le gaz, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu joue de nouveau son avenir devant les tribunaux israéliens. Son parti, mais aussi le président américain Donald Trump, exigent la fin de ses procès. 

    Imed Bahri

    Le site Al Jazeera est revenu sur les pressions qui s’exercent pour sauver la peau du génocidaire israélien qui traîne tant de casseroles. 

    Après un mois d’interruption, Netanyahu a de nouveau comparu mercredi 15 octobre 2025 devant le tribunal de district de Tel Aviv pour corruption.

    Le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre de l’aile droite du Likoud, a défendu le Premier ministre en déclarant : «Son procès n’aurait jamais dû commencer et il est contraire à la justice et aux intérêts de l’État», a rapporté le Yediot Aharonot.

    Levin a exprimé son soutien au projet de loi visant à annuler les audiences du procès de Netanyahu : «L’important projet de loi proposé par le député Ariel Kellner vise à garantir au Premier ministre le temps nécessaire pour gérer les affaires de l’État pendant cette période. J’ai l’intention de le soumettre à la Commission ministérielle de la législation dès qu’il sera examiné»

    De son côté, le ministre israélien de l’Éducation, Yoav Kisch, également membre de l’aile droite du Likoud, a déclaré sur la plateforme X que le moment est venu d’annuler le procès. Il a écrit : «Nous traversons l’une des périodes les plus sensibles et les plus critiques de l’histoire de l’État d’Israël. À l’ordre du jour figurent de graves défis sécuritaires, des menaces existentielles et de rares occasions historiques de remodeler la région, que ce soit sur le plan militaire, par le biais d’accords de paix ou en renforçant notre position internationale». Et d’ajouter : «Ce n’est pas seulement une question de calendrier ni de statu quo. Ce procès, dès ses débuts, était et reste entaché d’irrégularités. Il est basé sur des distorsions, des fuites, des pressions et des accusations fabriquées de toutes pièces. C’est un outil politique qui n’a pas sa place dans un État démocratique».

    Le Premier ministre devant le tribunal

    L’Autorité israélienne de radiodiffusion a rapporté à l’issue de la comparution ce mercredi de Netanyahu devant le tribunal de district se Tel Aviv : «Le témoignage du Premier ministre Netanyahu devant le tribunal a été renouvelé ce matin dans le cadre des affaires dans lesquelles il est accusé», ajoutant que des ministres et des membres de la Knesset étaient présents au tribunal pour soutenir Netanyahu. 

    Plus tard, la même source a rapporté que Netanyahu avait quitté la salle d’audience un moment après avoir reçu une enveloppe scellée de ses collaborateurs, ajoutant qu’il avait quitté la salle d’audience à plusieurs reprises lors de ses précédentes comparutions, en affirmant avoir reçu des enveloppes de ses collaborateurs.

    C’est la première fois que le Premier ministre israélien comparaît devant un tribunal depuis que le président américain Donald Trump a demandé à son homologue israélien Isaac Herzog, lundi 12 octobre, lors de son discours à la Knesset, d’accorder une grâce à Netanyahu.

    En juin, Trump a exprimé son mécontentement concernant le procès du Premier ministre israélien, affirmant que les États-Unis ne toléreraient pas la poursuite de son procès pour corruption, ne craignant pas de s’immiscer ainsi dans les affaires de la justice israélienne.

    Le président israélien a le pouvoir de gracier Netanyahu mais les médias israéliens affirment qu’une telle grâce n’était pas actuellement envisagée. De même qu’aucune demande de ce type n’avait été formulée. 

    Corruption, pots-de-vin et abus de confiance

    Netanyahu est accusé de corruption, de pots-de-vin et d’abus de confiance dans les affaires 1000, 2000 et 4000.

    L’ancien procureur général Avichaï Mandelblit a déposé l’acte d’accusation fin novembre 2019.

    L’affaire 1000 concerne Netanyahu et des membres de sa famille ayant reçu des cadeaux coûteux de la part d’hommes d’affaires en échange de faveurs et d’assistance dans divers domaines.

    Dans l’affaire 2000, Netanyahu est également accusé d’avoir négocié avec Arnon Mozes, éditeur du journal Yediot Aharonot, une couverture médiatique positive de ses activités.

    L’affaire 4000 concerne des faveurs accordées à Shaul Elovitch, ancien propriétaire du site d’information en hébreu Walla ! et ancien dirigeant de Bezeq Communications, en échange d’une couverture médiatique positive.

    Le procès de Netanyahu dans ces affaires s’est ouvert en 2020. Il nie les accusations portées contre lui, affirmant qu’elles relèvent d’une campagne politique visant à le destituer. Outre son procès en Israël, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre Netanyahu, le 21 novembre 2024, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre les Palestiniens de la bande de Gaza.

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    Nouri brosse un tableau reluisant de l’économie tunisienne

    Alors que les experts font part de leur inquiétude face à la précarité des finances publiques (avec la persistance, entre autres voyants rouges, de l’inflation, du déficit budgétaire et du surendettement), le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, brosse un tableau plutôt lumineux de l’état de l’économie tunisienne.

    La Tunisie «a su honorer ses engagements et préserver la stabilité macroéconomique grâce à une gestion fondée sur la responsabilité nationale et la mobilisation des ressources intérieures», a-t-il déclaré, jeudi 16 octobre 2025, lors de la réunion des gouverneurs des banques centrales et des ministres des Finances de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Menap), dans le cadre des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se tiennent à Washington du 14 au 18 octobre 2025.

    Selon la Tap, l’agence de presse officielle, M. Nouri a qualifié l’expérience tunisienne d’«exemple riche d’enseignements» et souligné la capacité du pays à surmonter les crises successives tout en préservant l’équilibre fondamental de l’économie nationale et la viabilité des finances publiques.

    Nouri a également souligné le rôle de la politique monétaire, «équilibrée entre flexibilité et rigueur», qui a ancré les anticipations d’inflation, maintenu la vigueur du dinar tunisien face aux principales devises étrangères et amélioré la stabilité du système financier.

    Parmi les réalisations, le gouverneur a cité le renforcement des réserves de change et le récent relèvement de la note souveraine de la Tunisie. «Les crises que nous avons traversées ne nous ont pas affaiblis, mais nous ont plutôt rendus plus forts et plus conscients», a-t-il déclaré, soulignant que «chaque tempête que nous avons traversée a renforcé nos institutions et leur capacité à naviguer dans un monde caractérisé par une grande incertitude».

    Le débat auquel a pris part M. Nouri portait sur les stratégies visant à renforcer les politiques monétaires et budgétaires afin d’accroître la résilience économique face aux chocs extérieurs croissants, dans un contexte international en rapide évolution.

    La stabilité économique «ne peut être importée ou imposée de l’extérieur, mais construite de manière endogène et progressive grâce à la discipline budgétaire, à la cohérence des politiques publiques et à la confiance mutuelle entre les institutions», a-t-il expliqué, faisant ainsi écho aux critiques souvent adressées par le président Kaïs Saïed au Fonds monétaire international (FMI), dont le pays rejette officiellement les recommandations de réformes structurelles assimilées à des … «diktats». Cette approche, a expliqué M. Nouri, a permis au pays de respecter les principales échéances du service de la dette extérieure.

    I. B.

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    IACE | Forte hausse du besoin net en devises de la Tunisie  

    Le besoin total net en devises pour couvrir le déficit courant et rembourser la dette extérieure de la Tunisie est estimé à 3 136 millions de dinars (MD) en 2025, contre seulement 98 MD en 2024, souligne l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) dans sa note d’analyse intitulée «Stabilité macro-financière en Tunisie : réalisations du programme national versus le programme FMI», publiée jeudi 16 octobre 2025. Où les auteurs comparent les résultats du programme de performance de la Tunisie, sans recours à l’endettement auprès du FMI, avec ceux attendus dans le cadre du programme du Fonds.

    Cette forte hausse s’explique par un déficit courant élevé, résultant à la fois de la stagnation des exportations (-0,3% sur les huit premiers mois de 2025) et de l’augmentation des importations (+4,8%), ainsi que par des pertes spécifiques, comme la baisse du prix de l’huile d’olive (1,1 milliard de dinars) et la diminution de la production d’hydrocarbures (près de 1 milliard de dinars).

    «Le gain lié à la baisse du prix du pétrole n’a été que de 357 MD sur huit mois, soit 5%, alors que le prix avait chuté de 15% par rapport à l’année précédente», souligne le rapport.

    Toutefois, la Tunisie bénéficie d’apports en devises grâce aux aides en capital et aux Investissements directs étrangers (IDE) nets, rappelle l’IACE.

    Le service de la dette extérieure pour 2025, estimé à 10 500 MD en principal, sera couvert, bien que cela entraîne une baisse des réserves de change.

    Néanmoins, le stock de réserves devrait rester suffisant pour couvrir 91 jours d’importations, une limite jugée acceptable par les institutions financières.

    Le rapport précise également que la dette extérieure continue de diminuer tout en respectant les échéances, ce qui est essentiel pour rassurer les investisseurs et les bailleurs de fonds étrangers.

    Pour les auteurs du rapport, ces performances expliquent les récentes améliorations de la notation de la Tunisie par les agences internationales.

    I. B.

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    Pollution à Gabès | Un expert pointe des défaillances techniques dans l’usine du GCT

    Ridha Sghiri, ancien directeur de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), a déclaré que les émanations de gaz toxiques qui asphyxient les habitants de Gabès résultent de défaillances techniques dans les installations de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT).

    Dans une déclaration faite le 17 octobre 2025 à RTCI, Sghiri a évoqué deux causes principales à l’origine de ces émanations : la mauvaise étanchéité des enceintes de réaction et le dosage incorrect des produits chimiques utilisés.

    L’expert explique que toute réaction chimique doit impérativement se dérouler dans une enceinte totalement isolée de l’environnement extérieur. Lorsqu’un excès de l’un ou l’autre des réactifs se produit, les émanations toxiques se répandent immédiatement dans l’atmosphère, mettant en danger la population locale, a-t-il expliqué, tout en insistant sur la nécessité de vérifier quotidiennement, voire en continu tout au long de la journée, l’étanchéité des enceintes ainsi que les dosages des réactifs chimiques.

    Seuls ces contrôles rigoureux éviteraient une détérioration totale des installations qui nécessiterait leur remplacement complet, a averti Sghiri, ce qui nécessiterait d’énormes dépenses.

    L’expert estime donc qu’un protocole de surveillance strict des équipements et un meilleur contrôle des processus industriels dans l’usine auraient permis d’éviter la catastrophe environnementale et sanitaire à Gabès et le soulèvement des riverains de l’usine du GCT qui exige désormais sa fermeture pure et simple et de démantèlement de des équipements.

    I. B.

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    Pollution à Gabès | Saïed promet des «solutions immédiates»

    Le président Kaïs Saïed a promis des solutions «urgentes» et «immédiates» sont en cours d’élaboration, en attendant la mise en œuvre d’une stratégie globale pour la région de Gabès, où des manifestations se poursuivent depuis le 27 septembre pour protester contre la pollution industrielle provoquée par les émissions de l’usine d’engrais du Groupe chimique tunisien (GCT).

    Le président de la République a fait cette déclaration en recevant, vendredi 17 octobre, au palais de Carthage, le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ibrahim Bouderbala, et le président du Conseil national des districts et des régions (CNRD), Imed Derbali.

    Selon un communiqué de la présidence, Kais Saïed a rendu hommage aux habitants de Gabès pour leur conscience et leur sens du civisme, citant en exemple une citoyenne qui a appelé les manifestants à rouvrir les routes bloquées entre Aïn Salem, Sidi Boulbaba et Chentech. Il a, dans ce contexte, exhorté les citoyens à se tenir aux côtés des forces de sécurité face à ceux qui tentent d’exploiter la situation à des fins personnelles.

    Le président de la République a par ailleurs réaffirmé la détermination de la Tunisie à poursuivre sa marche en s’appuyant sur ses capacités nationales et sur les résultats obtenus, tout en dénonçant les manœuvres de certains «comploteurs à la solde de l’étranger», assurant que le peuple tunisien restera fidèle au chemin qu’il a choisi «jusqu’à la libération définitive».

    I. B.

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    Tunis | Clôture du programme «Soyons Actifs/Actives»

    Le programme «Soyons Actifs/Actives», financé par l’Agence Française de Développement (AFD), a clos ses activités, après plus de dix ans de renforcement de la justice sociale et de la citoyenneté active en Tunisie.

    La session de clôture du programme se tiendra ce vendredi 17 octobre 2025 à la Cité des Sciences de Tunis, et réunira partenaires, associations et acteurs locaux pour présenter les réalisations et partager les enseignements tirés.

    Ce programme a été mené en partenariat avec le ministère de l’Éducation, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, et le ministère de la Jeunesse et des Sports, en collaboration avec les acteurs de la société civile tunisienne et des partenaires français, illustrant un modèle de coopération multipartite entre secteur public, société civile et partenaires internationaux.

    Le programme vise à soutenir les populations les plus vulnérables, notamment les jeunes, les femmes et les personnes en recherche d’emploi, tout en renforçant les capacités des organisations de la société civile et en leur permettant de jouer un rôle actif dans le développement des communautés locales. Il s’articule autour de trois pôles principaux :

    1. Éducation : amélioration de l’enseignement formel et non formel, éducation inclusive pour les enfants en situation de handicap, création de clubs scolaires pour encourager la citoyenneté, et organisation d’activités culturelles et artistiques favorisant l’intégration sociale et l’expression créative des enfants.

    2. Insertion socio-professionnelle / économie sociale et solidaire (ESS) : soutien à l’emploi et à l’autonomie professionnelle, développement des compétences locales, et encouragement de modèles de coopération collective tels que les coopératives et projets sociaux, afin de renforcer l’économie locale et stimuler les initiatives communautaires durables.

    3. Démocratie participative : renforcement du dialogue entre la société civile et les autorités publiques, mise en œuvre d’initiatives locales et multi-acteurs pour élargir la participation citoyenne, et développement des compétences en leadership des acteurs locaux, favorisant la responsabilité et la transparence.

    Plus de 90 associations, coopératives et structures locales tunisiennes et françaises ont participé au programme, qui a permis la réalisation de nombreuses initiatives et projets bénéficiant directement à des milliers de citoyens tunisiens dans différentes régions, à travers des actions telles que l’éducation inclusive, les clubs scolaires, les radios jeunes, les campagnes de sensibilisation culturelle et sociale, et le soutien aux initiatives économiques locales.

    La session de clôture réunira plus de 80 organisations tunisiennes et françaises, constituant une plateforme pour évaluer les réalisations, partager les enseignements et envisager les perspectives de coopération future entre tous les partenaires, tout en renforçant la dynamique de participation citoyenne et le renforcement des capacités locales.

    Communiqué.

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    La véritable révolution tunisienne reste à faire

    Le drame qui se déroule aujourd’hui à Gabès dont l’onde de choc retentit dans les médias du monde entier, présentant notre pays sous son jour le moins reluisant, traduit l’interminable agonie d’un modèle socio-économique obsolète mis en place en Tunisie au lendemain de l’indépendance en 1956 et dont la pollution industrielle destructrice de l’environnement et de la santé n’est pas la seule conséquence néfaste. Des leçons sont à tirer et des décisions mises en œuvre dans l’urgence.  

    Elyes Kasri *

    Les gouvernements tunisiens successifs depuis 2011 n’ont apparemment pas suffisamment rationalisé que l’effondrement du régime Ben Ali n’est pas la fin du despotisme, de la corruption et de la mal gouvernance mais plutôt le spasme d’une agonie interminable d’un modèle socio-économique en décrépitude devenu désormais obsolète, prohibitif, contre-productif et incitant à la rigidité et aux passe-droits.

    Un nouvel équilibre viable et durable

    La véritable révolution tunisienne reste à faire et n’est pas principalement un quelconque fantasme socio-politique ni une quête de pouvoir et de ses subsides mais un changement profond de paradigme de gouvernance en vue de l’établissement d’un nouvel équilibre viable et durable entre entrepreneuriat, innovation et une véritable équité sociale non pas pour faire des Tunisiens un peuple d’assistés mais une Tunisie innovatrice et entreprenante sans barrières sociales, régionales ou de rente de toute sorte.

    C’est là que résident le principal défi et le véritable enjeu du futur. Alors que des observateurs émettent de sérieuses craintes qu’au rythme suivi depuis 2011 de décrépitude et d’obsolescence accélérée de l’infrastructure nationale et au vu de l’absence de grands projets d’infrastructure dans le projet fuité de loi de finance 2026, année supposée être celle du démarrage du plan quinquennal de développement 2026-2030, Gabès avec son désastre écologique et son lourd tribut humain, trop longtemps tu et ignoré, risque de faire des petits à travers le territoire national pour en faire que Dieu ne veuille un champ de compétition de forces régionales et en premier lieu des faux frères avec des conséquences tragiques.

    Prélèvements fiscaux et survie budgétaire

    Pour revenir au projet de loi de finance 2026, il semble s’inscrire dans le droit fil des budgets post révolution qui ont privilégié les prélèvements fiscaux et une politique économique faussement distributive sur la relance économique et le soutien à la création d’entreprises, de richesses et d’emplois.

    Le mode de survie budgétaire adopté depuis 2011 semble, d’après la majorité des experts économiques, mener progressivement à une asphyxie fatale avec en sus, au lieu de l’indépendance économique et financière invoquée, une dépendance non seulement financière mais également politique, diplomatique et possiblement sécuritaire qui risquerait d’hypothéquer ce que les Tunisiens ont de plus précieux.

    * Ancien ambassadeur.

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    Palestine | Epopée tragique d’une dépossession centenaire

    À travers une plume acérée et une documentation rigoureuse, Rachad Antonius (1) nous invite, dans son livre ‘‘La conquête de la Palestine. De Balfour à Gaza’’ à parcourir le long chemin de croix de la Palestine, depuis l’ambition coloniale de la Déclaration Balfour jusqu’à l’enfer de Gaza. Son ouvrage, aussi dense qu’implacable, se lit comme une fresque historique où s’entremêlent conquête, résistance et silence complice des nations.

    Abdelhamid Larguèche *

    Rachad Antonius structure son récit en trois actes, comme les mouvements d’une symphonie funèbre

    – L’ensemencement (1917-1948) : sous le regard bienveillant de l’Empire britannique, le projet sioniste prend racine. Le Mandat et la Déclaration Balfour deviennent les outils juridiques d’une colonisation naissante, tandis que les institutions sionistes préparent l’avènement d’un État juif sur une terre peuplée.

    – L’effraction (1948-1993) : en 1948, la Nakba – la Catastrophe – scelle le destin de centaines de milliers de Palestiniens chassés de leurs foyers. La guerre de 1967 parachève cette mainmise, étendant l’occupation à la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Le territoire palestinien se fragmente, la colonisation s’installe.

    – Le leurre (1993-2023) : les accords d’Oslo, présentés comme l’aube d’une paix possible, deviennent en réalité le paravent d’une annexion décomplexée. Derrière le langage diplomatique, les colonies prospèrent, le mur s’élève, Gaza étouffe.

    Les forces de l’ouvrage

    Ce qui frappe, à la lecture, c’est la puissance de la démonstration. Antonius ne se contente pas de raconter; il prouve, cite, archive. Il s’appuie sur les travaux d’historiens israéliens – Ilan Pappé, Benny Morris – pour déconstruire le récit officiel. Chaque affirmation est étayée, chaque phase décortiquée avec une clarté pédagogique rare.

    Son analyse de la «colonisation territoriale et démographique» est particulièrement saisissante. Il montre comment, depuis plus d’un siècle, s’opère une lente mais inexorable transformation du paysage humain et géographique de la Palestine.

    La «dénonciation de l’apartheid» israélien est tout aussi percutante. Check-points, routes réservées aux colons, lois discriminatoires : Antonius décrit un système où deux peuples vivent sous deux régimes distincts, l’un privilégié, l’autre assiégé.

    Enfin, son chapitre sur la «guerre de Gaza (2023)»  est d’une actualité brûlante. Il y voit l’aboutissement logique d’un processus génocidaire, où la violence n’est plus un moyen, mais une fin.

    Un livre-miroir

    ‘‘La Conquête de la Palestine’’ est plus qu’un livre d’histoire : c’est un miroir tendu à l’Occident. Antonius y interroge sa complicité, son silence, la facilité à accepter le récit du plus fort. Il met en lumière la «confusion savamment entretenue entre antisionisme et antisémitisme», instrumentalisée pour réduire au silence toute critique.

    Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui refusent l’amnésie organisée et la pensée unique. Il est une clé pour comprendre un conflit trop souvent résumé à des «cycles de violence», alors qu’il s’agit d’une «guerre d’occupation et de résistance», dont les racines plongent dans l’histoire coloniale européenne.

    Rachad Antonius signe ici un essai majeur, courageux et nécessaire. Par sa rigueur, son style et sa force argumentaire, ‘‘La Conquête de la Palestine’’ s’impose comme une référence pour quiconque cherche à percer le voile des apparences et à saisir les soubassements d’un drame qui continue de déchirer le monde.

    * Historien.

    1) Rachad Antonius, professeur associé à l’université de l’UQAM, est un sociologue du monde contemporain, il sera l’hôte de l’Académie Tunisienne Beit al-Hikma où il présentera, le lundi 20 octobre 2025, son ouvrage sur la conquête de la Palestine.

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    Tunisie | Mise en circulation d’un nouveau billet de 10 DT

    La Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé avoir mis en circulation, à compter du 17 octobre 2025, un nouveau billet de banque de dix dinars (type 2020) ayant cours légal et pouvoir libératoire.

    Le billet porte les mêmes motifs, caractéristiques et éléments de sécurité que ceux du billet de dix dinars de même type actuellement en circulation, à l’exception:

    – de la date d’émission, remplacée par «25-07-2025» au lieu de «20-3-2020» et imprimée en caractères de taille supérieure;

    – et des signatures du Gouverneur de la BCT, Fethi Zouhaier Nouri, et celle du vice- gouverneur, Mourad Abdessalem.

    Le billet de banque de dix dinars (type 2020) circulera concurremment avec les autres billets de même dénomination et de même type actuellement en circulation.

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    Report du procès de Mustapha Djemali et Abderrazek Krimi

    Six travailleurs humanitaires travaillant pour le Conseil tunisien pour les réfugiés (CTR), une organisation humanitaire qui a collaboré avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour examiner les demandes d’asile en Tunisie, sont accusés d’avoir facilité l’entrée clandestine de migrants dans en Tunisie, point de transit essentiel pour ceux qui cherchent à rejoindre l’Europe. Ils ont comparu devant le jeudi 16 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Tunis.

    Des groupes de défense des droits humains tunisiens et internationaux ont condamné le procès, affirmant qu’il criminalisait l’aide aux réfugiés et aux migrants.

    Parmi les accusés figurent le directeur de la CTR, Mustapha Djemali, un ressortissant tuniso-suisse de 81 ans, et le chef de projet, l’universitaire Abderrazek Krimi, tous deux détenus depuis plus d’un an et demi dans l’attente de leur procès.

    Quatre autres employés ont été inculpés dans cette affaire, mais n’ont pas été placés en détention. Ils sont tous accusés d’«hébergement» de migrants et d’«aide à l’entrée illégale» en Tunisie, selon un avocat.

    La défense a demandé le report du procès et l’audition du HCR, ainsi que la libération provisoire de Djemali et Krimi, leur détention provisoire ayant dépassé la limite légale de 14 mois.

    Le juge a cependant rejeté les deux dernières demandes et décidé de reporter le procès au 24 novembre prochain, sachant que Djemali souffre de graves problèmes de santé, selon sa fille, Yusra. Il peut à peine se tenir debout, a-t-elle dit, ajoutant : «C’est dur de le voir comme ça.»

    La famille a indiqué que les accusations initiales de fraude et de blanchiment d’argent contre Djemali avaient été abandonnées.

    Les accusés ont été arrêtés en mai 2024 avec une douzaine de travailleurs humanitaires, dont des membres de l’association française Terre d’Asile et de l’organisation antiraciste Mnemty, qui attendent leur procès.

    Djemali et Krimi «ont été arrêtés uniquement en raison de leur travail humanitaire légitime», a déclaré Antonia Mulvey, directrice de Legal Action Worldwide, basée à Genève, citée par New Arab.

    I. B.

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    La Tunisie prévoit une campagne record d’huile d’olive

    La campagne 2025-2026 de l’huile d’olive tunisienne devrait connaître une nette reprise, avec une campagne record et une production estimée à 500 000 tonnes, a indiqué Faouzi Zayani, expert en politique agricole, à Mosaïque FM, indiquant que la campagne sera exceptionnelle et que la Tunisie va peser sur le marché mondial de l’huile d’olive.

    Des projections indépendantes indiquent une production de 400 000 à 500 000 tonnes d’huile, potentiellement des niveaux records pour la Tunisie.

    Selon des analyses sectorielles publiées ces derniers jours, la production pourrait se stabiliser dans la fourchette haute et placer la Tunisie au deuxième rang mondial pour la campagne en cours, derrière l’Espagne.

    Les estimations les plus optimistes tablent sur une production d’environ 500 000 tonnes. Au niveau régional, les premières données régionales confirment la tendance positive : 90 000 tonnes d’olives sont attendues à Monastir, soit un peu plus de 18 000 tonnes d’huile. La récolte devrait débuter entre mi-octobre et début novembre, selon les régions.

    La Tunisie s’inscrit dans un contexte méditerranéen en voie de normalisation après deux années de sécheresse : les prévisions du secteur laissent entrevoir une augmentation de l’offre dans l’Union européenne (UE) et une reprise progressive de la demande internationale.

    Les indicateurs du Conseil oléicole international montrent également une baisse des prix à la production par rapport aux pics de 2023-2024, la structure des prix restant tributaire de l’évolution des rendements de l’automne.

    Au niveau national, les autorités financières et sectorielles ont lancé des réunions opérationnelles pour soutenir la campagne, impliquant le système bancaire et appelant à la promotion des produits tunisiens par l’étiquetage et le conditionnement. L’objectif affiché est d’augmenter le poids de l’huile conditionnée en bouteille par rapport au vrac, améliorant ainsi les marges et la notoriété sur les marchés tiers.

    Un problème de marché subsiste cependant : la baisse des prix internationaux a déjà comprimé la valeur moyenne des exportations au cours de la dernière campagne, malgré des volumes en hausse.

    Les opérateurs font état d’un besoin de liquidités pour les achats de matières premières, d’une logistique rationalisée et d’une promotion accrue de la marque tunisienne afin d’absorber l’offre attendue et de défendre les niveaux de prix.

    Si les rendements d’octobre et de novembre sont conformes aux attentes, la Tunisie se dirige vers un tournant, avec la possibilité de grimper au classement mondial dès 2025-2026.

    La résilience des prix et la capacité à introduire de l’huile conditionné sur les marchés non européens seront les facteurs clés pour traduire le potentiel de production en augmentation des recettes en devises et en renforcement structurel de la chaîne d’approvisionnement.

     D’après Ansamed.

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