La hausse de l’euro est cyclique, affirme la BCE
De nombreux banquiers centraux européens et membres du Conseil d’administration de la BCE estiment que l’appréciation de l’euro à un niveau proche de 1,20 dollar est temporaire. Cette estimation a été consignée dans le compte rendu de la réunion de la BCE de septembre. Et quelques jours plus tard, l’euro a atteint près de 1,19 dollar…
Une éventuelle hausse de l’euro au-dessus de 1,20 dollar pourrait nuire aux exportations européennes. Et la BCE s’en est déjà préoccupée. L’impact des taux de change sur l’inflation est également une source d’inquiétude.
L’idée que l’appréciation de l’euro est temporaire ne signifie pas que la monnaie unique retombera à parité (un euro équivaut à un dollar). Mais elle est attribuée à des phénomènes cycliques, voire à la faiblesse du dollar, ce qui est le plus probable.
Cependant, tous les banquiers centraux ne partagent pas cet avis, car certains ne sont pas d’accord. Dans sa présentation, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a déclaré, entre autres, à ce sujet que « l’appréciation de l’euro au printemps, à la fois par rapport au dollar et sur une base pondérée des échanges commerciaux, était l’un des défis auxquels était confrontée la demande extérieure de la zone euro ».
Comparé aux projections de juin, l’euro s’est apprécié de 3,3 % face au dollar américain et de 2,3 % en termes nominaux pondérés. Les hypothèses de taux de change retenues dans les projections de septembre impliquaient une appréciation de l’euro de près de 6 % en termes nominaux pondérés à compter du premier trimestre 2025 et de 11 % face au dollar américain.
Il s’inquiétait de savoir si les droits de douane plus élevés, un euro plus fort et une concurrence accrue des importations continueraient de freiner la croissance pour le reste de l’année.
Qu’ont dit les membres de la BCE à propos de la montée de l’euro ?
Au cours de la discussion qui a suivi, les opinions exprimées sur les taux de change étaient diverses. Concernant notamment les implications du taux de change de l’euro, « il a été avancé qu’il était important de replacer la récente appréciation de l’euro dans une perspective plus large. Et ce, compte tenu des évolutions de l’année écoulée et des mouvements récents qui pouvaient davantage être perçus comme des fluctuations temporaires que comme s’inscrivant dans une tendance continue. »
Un impact plus marqué sur les prix (lié à une appréciation de l’euro) « ne devrait être attendu que si l’euro s’apprécie beaucoup plus qu’au début de l’année. On a estimé que cela était peu probable, les acteurs du marché ayant souligné que la précédente appréciation de l’euro avait été largement motivée par des opérations de couverture en réponse à l’incertitude engendrée par les annonces de tarifs douaniers américains début avril. »…
Une nouvelle appréciation de l’euro ne peut être exclue, dans un contexte d’anticipations croissantes de baisses des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.
Certains ont affirmé que les perspectives plus positives pour l’économie de la zone euro avaient contribué à une appréciation de l’euro. Mais ce point de vue a été rejeté, « étant donné le faible taux de croissance de la zone euro et les diverses vulnérabilités entourant ses perspectives. »
De ce point de vue, une autre interprétation de la performance de l’euro était qu’elle reflétait en réalité une faiblesse fondamentale du dollar. Et ce, compte tenu des révisions à la baisse des perspectives de l’économie américaine.
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