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Semaine au 10 octobre 2025 – Tunisie : une stabilité monétaire sous tension latente

International … Entre détente internationale et prudence des banques centrales

La scène économique mondiale reste dominée par une prudence concertée des grandes banques centrales. Aux États-Unis, la Réserve fédérale laisse entrevoir un assouplissement conditionnel de sa politique monétaire, tout en réaffirmant sa vigilance face à une inflation encore tenace. En Europe, la Banque centrale européenne adopte la même posture : éviter la récession sans relancer trop tôt l’inflation. Ce climat d’équilibre fragile entretient une volatilité feutrée sur les marchés financiers, où les investisseurs se replient sur les actifs refuges.

Sur le front des matières premières, le prix du pétrole Brent, autour de 62 dollars le baril au 10 octobre, traduit une détente bienvenue après les tensions géopolitiques de septembre. Cette accalmie allège la facture énergétique des pays importateurs et réduit le risque d’inflation importée, tout en restant vulnérable à tout choc au Proche-Orient. La volatilité du marché pétrolier demeure ainsi le baromètre d’une conjoncture mondiale sous tension, oscillant entre désescalade diplomatique et regain d’incertitude.

Un contexte régional sous haute surveillance

Les foyers de tension persistants au Moyen-Orient continuent d’exercer une influence directe sur les marchés émergents, y compris ceux du Maghreb. Les variations des monnaies régionales et les primes de risque sur la dette souveraine en témoignent. Dans ce contexte, la Tunisie bénéficie pour l’heure d’un climat relativement stable, mais reste exposée à toute réactivation du risque géopolitique qui pourrait peser sur le dinar et sur les flux de capitaux.

Tunisie : une liquidité globalement maîtrisée

Selon les indicateurs monétaires et financiers du 10 octobre 2025, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient une position prudente et équilibrée. Le taux directeur demeure fixé à 7,5 %, identique à celui de la veille, mais inférieur de 50 points de base à son niveau d’il y a un an. Le taux du marché monétaire (TMM) s’établit à 7,49 %, confirmant la stabilité de la liquidité interbancaire.

Le volume global du refinancement s’élève à 11 679 MDT, contre 12 693 MDT un an plus tôt, tandis que les transactions interbancaires atteignent 4 249 MDT, dont 3 187 MDT à vue. Ces données traduisent un marché monétaire fluide mais attentif, soutenu par une politique monétaire volontairement calibrée pour éviter tout durcissement excessif.

Les avoir nets en devises s’établissent à 24 577 MDT, représentant 105 jours d’importation, contre 111 jours en 2024. Si ce niveau reste confortable, la légère contraction observée (-21,6 MDT) invite à la vigilance, notamment face à la hausse prochaine du service de la dette extérieure.

Redressement des recettes externes et pressions persistantes

Sur le plan des flux réels, les recettes touristiques cumulées atteignent 6 264 MDT au 30 septembre, en hausse de 4,7 % sur un an, tandis que les revenus du travail cumulés s’élèvent à 6 486 MDT. Ces deux moteurs externes compensent partiellement la hausse du service de la dette extérieure, qui s’établit à 10 549 MDT, en progression par rapport à l’année précédente.

Les billets et monnaies en circulation s’élèvent à 25 379 MDT, un niveau élevé qui reflète la préférence croissante pour la liquidité et traduit un certain recul de la bancarisation.

Sur le marché des changes, le dinar tunisien reste stable : 2,939 pour un dollar et 3,414 pour un euro. Cette stabilité relative du dinar, soutenue par la BCT, atténue les pressions sur le pouvoir d’achat et les coûts d’importation. Elle reflète une politique de change maîtrisée, mais vulnérable à toute variation soudaine des flux de devises.

Perspectives : stabilité fragile, vigilance requise

À court terme, la détente du pétrole et la stabilité du taux de change devraient permettre de contenir l’inflation autour de 5 %, favorisant un léger regain de confiance économique. La BCT pourrait maintenir sa politique actuelle sans modification majeure, privilégiant la stabilité des prix et la consolidation des réserves.

Mais à moyen terme, la situation demeure fragile. Le service de la dette extérieure continuera de peser lourdement sur les équilibres budgétaires, tandis que la dépendance aux recettes touristiques et aux transferts expose le pays à la saisonnalité et aux aléas géopolitiques. Un choc externe — hausse des prix de l’énergie ou reflux des capitaux — pourrait rapidement remettre en cause la stabilité acquise.

In fine, consolider sans relâcher

La Tunisie traverse une phase de stabilisation monétaire maîtrisée, mais non encore consolidée. Le pays bénéficie d’un niveau de réserves rassurant et d’un environnement inflationniste contenu, mais reste exposé à des fragilités structurelles — dette élevée, faible diversification des revenus externes, et dépendance aux aléas géopolitiques.

Le défi pour les prochains mois consistera à maintenir la stabilité du dinar et sécuriser les flux externes tout en favorisant une relance ciblée de l’investissement productif.

Dans un monde où la prudence monétaire est redevenue une vertu, la Tunisie doit, plus que jamais, conjuguer rigueur et anticipation.

 

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Références au 10/10/2025 :

(*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Tunisie : une embellie de croissance fragile…

La Banque mondiale (BM) entrevoit une légère amélioration de la croissance tunisienne en 2025, estimée à 2,6 %, contre 1,6 % en 2024. Cette progression, portée par une bonne campagne agricole et la relance du secteur de la construction, pourrait donner l’impression d’un regain de vitalité économique. Mais à y regarder de plus près, cette embellie apparaît fragile, conjoncturelle et peu transformative.

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la région MENAAP, la croissance tunisienne bénéficiera d’une reprise dans l’agriculture — notamment l’huile d’olive et les céréales — et d’un regain d’activité dans le bâtiment. Ces deux moteurs demeurent cependant hautement volatils : l’agriculture reste tributaire du climat; tandis que la construction dépend d’un financement public limité et d’un investissement privé en repli.

Lire aussi : La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

Cette dynamique traduit donc un rebond technique plutôt qu’une relance structurelle. L’économie tunisienne reste à la merci des aléas saisonniers et des contraintes de liquidité; sans qu’une nouvelle base productive ou technologique ne prenne le relais.

Des perspectives déjà en ralentissement

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

Ces signaux confirment l’incapacité du pays à enclencher un cycle de croissance auto-entretenue. L’endettement public, la rigidité de la dépense et la faible productivité du secteur privé continuent d’étouffer l’initiative économique. Autrement dit, la Tunisie avance, mais sans cap clair ni moteur durable.

 

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

L’impact sous-estimé du contexte international

Le rapport évoque aussi les effets indirects des nouvelles taxes commerciales américaines, susceptibles de réduire les exportations tunisiennes de 0,5 %. Cette estimation reste prudente. Car au-delà des échanges directs avec les États-Unis, la Tunisie pourrait subir indirectement les répercussions du ralentissement européen, principal débouché de ses exportations industrielles.

Dans un contexte de tensions commerciales globales et de durcissement monétaire, la marge de manœuvre extérieure du pays demeure extrêmement étroite.

Femmes et emploi : un potentiel inexploité

Intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Pour la Tunisie, cette donnée est particulièrement alarmante. Alors que le niveau d’éducation des femmes dépasse désormais celui des hommes dans plusieurs disciplines, leur marginalisation économique prive le pays d’un levier de croissance inclusive. Une meilleure intégration des femmes dans les circuits productifs pourrait accroître la richesse nationale de manière significative, selon plusieurs études de la Banque mondiale et du FMI.

 

Le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Une embellie sous perfusion

En définitive, la prévision de croissance de 2,6 % constitue une bouffée d’air, mais non un signal de redressement. Elle repose sur des ressorts temporaires et s’inscrit dans un environnement économique toujours contraint.

 

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin, et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

In fine, au risque de se répéter, sans réformes profondes — modernisation des entreprises publiques, révision du système de subventions, réforme fiscale, et amélioration du climat des affaires — la Tunisie continuera d’enchaîner des cycles de reprise sans transformation.

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGE – Revue économique et financière – Semaine au 3 octobre 2025

Entre tensions internationales et résilience tunisienne.

Les marchés internationaux poursuivent leur trajectoire hésitante, pris entre la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les signaux mitigés de la conjoncture américaine et chinoise.

 

Le Brent, baromètre énergétique mondial, s’est stabilisé autour de 84 dollars le baril, après avoir connu une légère détente liée à la hausse des stocks américains et à un ralentissement temporaire de la demande asiatique.

 

Les investisseurs restent prudents face à la trajectoire future des taux d’intérêt : la Réserve fédérale américaine temporise son discours, tandis que la Banque centrale européenne, consciente de la fragilité de la reprise, maintient un ton attentiste. Dans ce climat, les marchés émergents demeurent vulnérables à la volatilité du dollar et à l’évolution des flux de capitaux.

 

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

En Tunisie : une stabilité financière sous surveillance

En Tunisie, la situation monétaire reste marquée par une prudence extrême. Les avoirs nets en devises s’établissent à environ 24,2 milliards de dinars, couvrant près de 113 jours d’importation, contre 115 j un an auparavant, un niveau relativement confortable mais fragile face à la pression persistante sur la balance des paiements et aux incertitudes entourant les négociations avec les bailleurs internationaux.

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

Lire aussi : TMM : légère baisse à 7,49 % après cinq mois de stabilité

 

Cette stabilité relative témoigne d’une volonté de préserver la crédibilité monétaire sans étouffer la reprise naissante, mais elle souligne aussi les limites d’une politique monétaire isolée face à des contraintes budgétaires persistantes.

 

 

La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

Des perspectives mêlées d’attente et de vigilance

À court terme, la résilience du dinar et la maîtrise de l’inflation autour de 5,2 % ( Les prix des produits libres (non encadrés) augmentant de 6,2% sur un an) offrent un répit, mais la situation reste fragile. L’économie tunisienne demeure exposée à une double contrainte : l’insuffisance des entrées de devises et la lenteur de la reprise de l’investissement productif. Les marges de manœuvre budgétaires sont quasi nulles, ce qui limite la capacité de l’État à soutenir la demande intérieure.

 

À moyen terme, la Tunisie devra accélérer ses réformes structurelles — notamment dans les secteurs exportateurs et numériques — afin de renforcer la création de valeur locale et de réduire sa dépendance à l’endettement extérieur.

 

La stabilité actuelle du cadre macroéconomique ne pourra être consolidée que si elle s’accompagne d’une véritable stratégie de relance fondée sur la productivité, l’innovation et l’investissement. La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

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Références :

(*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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