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Gabès, l’avertissement !

Les évènements qui se déroulent à Gabès, suite à l’intoxication de citoyens par des gaz provenant du complexe chimique et les manifestations qui en ont découlé, sonnent comme un avertissement, non pas seulement au gouvernement actuel, mais surtout à l’Etat et à toute la Nation. Non pas seulement à cause des manifestations, qui somme toute restent cantonnées pour le moment dans cette ville du sud; mais surtout parce qu’un des fleurons de l’industrie tunisienne, acquis de l’Etat de l’Indépendance, risque de disparaître si la question de sa modernisation n’est pas réglée le plus rapidement possible. C’est pour cela que politiser ces évènements et en faire un objet de batailles médiatiques, risque d’occulter le vrai problème, celui de traiter efficacement l’avanie qui vraisemblablement est la cause de ce désastre écologique, parce que c’en est un, pour souffler sur le feu de la discorde qui risque cette fois-ci de s’étendre, si l’affaire n’est pas résolue.

L’on sait que le complexe dit Groupe Chimique Tunisien, a pour rôle de produire à partir du phosphate, extrait dans la région de Gafsa, des produits chimiques dont l’acide phosphorique et des engrais. Le phosphate, une des principales richesses du pays, est géré par la CPG qui occupe une place importante au niveau mondial, et constitue le pilier industriel de L’économie tunisienne. Sans le groupe chimique de Gabès, l’exploitation des dérivées du phosphate serait nulle et constitue une perte sèche pour l’économie nationale.

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Démanteler le complexe chimique ?

Des slogans ont été lancés durant les manifestations appelant au démantèlement du complexe et non seulement à une fermeture provisoire. Sachant qu’il constitue depuis sa création une source de pollution continue par les eaux. Et ce, à cause du gypse phosphorisé déversé dans la mer (14 000 tonnes/an); mais aussi des gaz toxiques tel le dioxyde de souffre et l’ammoniac qui provoquent des asphyxies. Lesquelles ont touché des élèves d’un lycée construit sur le même site que l’usine. De même qu’elles ont conduit à la destruction lente d’une des plus belles oasis d’antan, et surtout des cultures, fruits et légumes qui sont atteint par la pollution.

Or le véritable problème est que le complexe n’a pas été modernisé depuis sa création. Alors pourtant qu’il existe maintenant des solutions techniques pour éviter une telle pollution. Celle-ci s’est accentuée depuis 2017. Ce qui avait poussé le gouvernement de l’époque à vouloir démanteler cette usine, avant de se rétracter. Car il est évident que notre industrie du phosphate allait pâtir de cette fermeture, au moment où les grèves et l’anarchie qui avaient accompagné la supposée révolution avaient mis à genou la fameuse CPG.

Sauf que l’instabilité politique et surtout le manque de vision claire des différents ministres de l’industrie, et ceci dure jusqu’à maintenant, ainsi que la valse des PDG qui dirigeaient la compagnie, ont fait en sorte que la question a été régulièrement ajournée. Car la priorité vraisemblablement était de produire plus de phosphate et de ses dérivées pour pallier au déficit budgétaire continuellement en hausse. Sans parler des problèmes sociaux, puisque l’arrêt va mettre au chômage plus de 2500 employés, techniciens et ingénieurs, et administratifs.

En raison du changement continue des premiers ministres et ministres et de l’absence d’une véritable communication institutionnelle, l’on ne sait pas si la question a été traitée à nouveau ou non. Même maintenant, alors qu’un désastre menace la région, l’administration de tutelle reste muette. Les discours volontaristes du chef de l’Etat, et ses promesses de traiter rapidement et efficacement la question, ne peuvent être entendus par la population, que si des actions concrètes pour écarter le danger sont prises.

L’on ne peut en vouloir à une population, qui depuis des décennies entend des discours, mais qui ne voit rien de concret venir se matérialiser. C’est donc l’absence de l’Etat qui est à mettre en cause. Car c’est l’Etat qui avait décidé la construction de cette usine et la création de ce groupe. Et tout en bénéficiant de ses retombées économiques et sociales, il n’a pas pris en compte la nécessité de moderniser son tissu industriel en lui appliquant les nouvelles technologies qui empêchent une pollution aussi dangereuse. C’est comme si vous construisiez un site nucléaire, sans prendre les mesures nécessaires pour qu’il n’émette pas de la radioactivité, Tchernobyl en exemple, toute proportion gardée, bien sûr !

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Un passé glorieux

Rappelons qu’au départ, c’est-à-dire en 1897, quelques années après la colonisation française, fût crée La Compagnie des phosphates et des chemins de fer de Gafsa pour exploiter les gisements du phosphate dans cette région. A l’Indépendance l’Etat tunisien l’intitule CPG et ce n’est qu’en 1994 qu’elle sera rattachée au Groupe Chimique qui continue de la gérer jusqu’à maintenant.

C’est donc plus d’un siècle et quart que cette industrie constitue la manne de l’économie tunisienne. Et cette industrie, comme toutes les industries minières de par le monde est par définition polluante et toxique. C’est l’histoire des industries minières à travers la planète qui le confirme. Sauf qu’au fur et à mesure que la science et la technologie évoluent, on a trouvé les moyens techniques pour la rendre moins polluante et moins asphyxiante.

Faut-t-il pour autant condamner la création et l’exploitation des mines tunisiennes effectuées par la CPG ? Le progrès est fait d’accidents majeurs dont les victimes sont d’abord celles qui travaillent et les populations qui habitent aux alentours, qui sont souvent les mêmes. Il y a des Germinal partout dans le monde et des Zola pour les dénoncer. Le mouvement écologique est né de la souffrance de ces populations et joue maintenant un rôle clef dans l’exercice des pressions sur les gouvernements, pour les obliger à trouver les solutions et pousser la recherche pour combattre les pollutions produites immanquablement par les industries de toute sorte. Si à chaque fois qu’un problème ou même un désastre se produisait, on fermait les usines; le progrès technique, scientifique et technologique recevrait un coup. C’est comme si pour lutter contre la gangrène qui a frappé un membre, on tue la personne gangrénée.

A notre avis, il est plus qu’évident que le groupe chimique constitue un acquis national, un des plus importants même. La vision de l’Etat tunisien à l’époque ne voyait dans le problème de pollution qu’un mal nécessaire. Or cette vision, partagée à l’époque par l’immense majorité des Etats, est dépassée. L’existence d’une industrie propre est possible, comme pour les énergies propres. L’on sait que la tendance mondiale est pour le remplacement des énergies fossiles, par le nucléaire, en partie. Faut-t-il pour autant condamner nos rares puits de pétrole ou de gaz ?

Les experts diront qu’il y a des solutions techniques et qu’il faut construire ces industries à risque dans des zones, peu habitées. Ce qui pose un problème social. En effet, que feront alors les autorités pour les employés habitant à Gabès, si le site chimique est transféré ailleurs ? Plus de 2000 familles se trouveraient sans ressources et d’autres activités économiques qui dépendent de ce complexe cesseraient d’exister ! Une catastrophe économique et sociale se déclarerait. Les solutions simplistes peuvent couter très cher, non seulement aux Gabésiens, mais aussi à l’Etat et à la Nation.

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Ne pas céder à la provocation

Devant cette situation particulièrement dangereuse, tout gouvernement a le devoir de garder la tête froide et d’agir efficacement pour traiter les causes de cette colère légitime des habitants de Gabès. Les erreurs du passé concernant la gestion de ce complexe doivent donc nous guider pour trouver la solution la plus appropriée. Mais la contestation des habitants est plus que légitime et les Gabésiens sont connus pour leur patriotisme, le mouvement national en témoigne. Des figures comme Taher Lasoued, Sassi Lasoued, Jallouli Farès, Mohammed Ali El Hammi, et d’autres illustres militants ont joué un rôle de premier plan dans la lutte pour l’indépendance. D’autres cadres des différentes villes du gouvernorat ont été les bâtisseurs de l’Etat de l’indépendance. Il existe une élite qui est capable de participer à la recherche d’une solution.

Des appels à la dissidence provenant de la fille de Rached Ghannouchi et de son époux, bien installés à Londres, certainement dans la villa de papa, visent à transformer cette contestation légitime en « révolution ». Ils pensent que c’est l’occasion rêvée pour eux de revenir au pouvoir. Sachant qu’ils sont tous les deux originaires de cette région. Bien que ces appels ne risquent pas de trouver un écho chez les jeunes protestataires, il convient de savoir traiter politiquement et sereinement la situation et de ne pas tomber dans le piège.

Ainsi, le discours politique du pouvoir doit trouver la bonne mesure, ainsi que ceux qui prétendent le représenter, car la situation est grave ! Il faut commencer par communiquer et informer le peuple sur la réalité des choses. A commencer par les ministères concernés. La gestion de crise n’est pas à la portée de tout chroniqueur qui ne fait que vociférer. On ne cède pas à une provocation, on l’ignore et on va directement aux sources du problème.

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La Tunisie écartée : L’Algérie rafle un projet chinois à 1,6 Md$, selon Houssem Saad

Selon un post publié sur sa page Facebook par Houssem Saad, membre de l’association Alert, le groupe chinois Asia Potash International Investment a finalement choisi l’Algérie pour développer un complexe industriel intégré d’un montant de 1,6 milliard de dollars, destiné à exploiter des phosphates et produire de l’ammoniac, de l’urée et des engrais composés.

Le projet reposera principalement sur le gaz naturel pour ses opérations industrielles et s’inscrit dans la stratégie algérienne de diversification économique au-delà des hydrocarbures, exploitant les vastes réserves locales estimées à plus de 4 milliards de tonnes.

Selon Houssem Saad, la Tunisie avait été approchée dès avril 2025, lors d’une visite exploratoire de la délégation chinoise. La communication officielle et médiatique tunisienne avait alors présenté cette visite comme un futur investissement d’environ 800 millions de dollars dans le phosphate de Sraouartan. Saad avait alors relativisé cette annonce dans une intervention radio : « Ce n’est pas le moment de célébrer, c’est un moment de travail. Exprimer un intérêt n’est pas un investissement. »

Trois mois plus tard, en juillet 2025, la délégation chinoise est revenue en Tunisie et a constaté que peu de mesures concrètes avaient été prises pour avancer le projet. Selon Houssem Saad, plusieurs facteurs expliquent pourquoi la Tunisie a été dépassée :

  • Lenteur administrative et absence d’actions concrètes pour concrétiser l’intérêt initial.
  • Communication triomphaliste et médiatisation prématurée, qui ont présenté un succès symbolique sans résultats tangibles.
  • Compétition internationale et rapidité dans le secteur de l’investissement direct étranger, où le pragmatisme prime sur les annonces.
  • Importance du concret et du travail sur le terrain, car les slogans et déclarations symboliques ne suffisent pas à sécuriser un projet industriel majeur.

Ces constats ont conduit la délégation chinoise à finaliser son choix en Algérie, où le projet avance rapidement avec une coordination technique entre le groupe et les autorités locales.

Cette affaire illustre un défi structurel pour la Tunisie : la lenteur et la communication symbolique peuvent faire perdre des projets stratégiques à haute valeur ajoutée, au profit de pays voisins mieux préparés et plus efficaces.

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Tunisie : 100 millions de dollars de prêts pour importer du gaz et moderniser le transport du phosphate

L’Assemblée des représentants du peuple examine ce mardi deux accords de prêts d’un montant total de 100 millions de dollars. Ils visent à renforcer l’approvisionnement en gaz naturel et à moderniser les lignes ferroviaires dédiées au transport du phosphate.

Lors de la séance plénière tenue ce mardi 22 juillet 2025, le Parlement tunisien s’est penché sur deux accords de financement conclus récemment.

Le premier a été signé entre la Tunisie et le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe. Il concerne un prêt de 10 millions de dinars koweïtiens, soit environ 32 millions de dollars américains, destiné à financer le projet de renouvellement et de développement des lignes ferroviaires utilisées pour le transport du phosphate. L’objectif est d’augmenter la capacité logistique de la société nationale de transport ferroviaire et de soutenir l’exportation de cette ressource stratégique.

Le second accord porte sur une opération de financement entre la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) et la Société internationale islamique de financement du commerce. Ce prêt de 70 millions de dollars américains servira à l’importation de gaz naturel, dans un contexte où la sécurité énergétique du pays demeure une priorité nationale.

Ces deux financements sont présentés comme des réponses concrètes aux défis structurels du pays : d’un côté, soutenir une industrie extractive essentielle (le phosphate), de l’autre, garantir un approvisionnement énergétique régulier pour faire face à la demande croissante et aux pics de consommation, notamment en période estivale.

La Tunisie est confrontée à une série de tensions économiques et énergétiques. La production de phosphate, longtemps entravée par des problèmes logistiques et sociaux, cherche à regagner sa compétitivité à l’export. Par ailleurs, la dépendance au gaz naturel importé s’est accrue avec l’augmentation de la consommation intérieure.

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Tunisie : Vers une relance du transport minier

La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, a présidé mardi 15 juillet 2025 au siège du ministère, une réunion consacrée à l’examen du programme de restructuration de la Société tunisienne de transport des produits miniers (STTP).

Au cours de cette réunion, un état des lieux détaillé de la situation actuelle de la société a été présenté, mettant en lumière les défis majeurs auxquels elle est confrontée, notamment la faiblesse des capacités de transport et le besoin urgent de moderniser la flotte et les équipements. Des ajustements jugés essentiels pour accompagner la cadence croissante de production de phosphate attendue dans les années à venir.

Les participants ont également discuté de différentes pistes visant à améliorer la rentabilité de la société, renforcer la qualité de ses prestations et assurer sa pérennité à moyen et long termes.

La ministre a souligné l’importance stratégique de ce programme de restructuration pour permettre à la société de répondre aux exigences du marché, tout en appelant à accélérer la mise en œuvre des réformes et à mobiliser les investissements nécessaires. L’objectif est clair : faire du transport un levier essentiel pour soutenir la production et les exportations de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).

Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité de surmonter les obstacles existants, tout en préservant la dimension sociale du projet, notamment par la valorisation des compétences internes et le renforcement des opportunités de formation et d’accompagnement professionnel.

La réunion a rassemblé, aux côtés de la ministre, le directeur général de la STTP, Makram Saaidia, le PDG de la CPG, Abdelkader Amaïdi, ainsi qu’un certain nombre de hauts cadres du ministère.

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