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Israël lance une campagne pour manipuler la Génération Z

Incontestablement, les jeunes incarnent la catégorie qui s’oppose le plus au génocide que perpètre Israël à Gaza depuis deux ans et ils le font vigoureusement partout dans le monde y compris aux États-Unis (pays dont le soutien est vital pour l’État hébreu) aussi bien dans les manifestations, sur les campus universitaires ou encore sur les réseaux sociaux. Soucieux de ne pas perdre la bataille de l’opinion publique et inquiet que les générations américaines montantes ne deviennent anti-israéliennes, le ministère israélien des Affaires étrangères a lancé une campagne d’envergure avec pour cible principale la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2012). Et ce dans le cadre de la «Hasbara», un terme qui renvoie aux stratégies de communication et de propagande de l’État d’Israël à destination de l’étranger.

Imed Bahri

Ynet (journal électronique relevant du journal israélien Yediot Aharonot) a révélé que le ministère israélien des Affaires étrangères avait lancé l’une de ses plus importantes campagnes de diplomatie publique aux États-Unis depuis le début de la guerre à Gaza, en y allouant un budget colossal. 

Dans leur enquête, Daniel Edelson et Raphael Kahan affirment que le ministère des Affaires étrangères a alloué un budget d’environ un demi-million de shekels (145 millions de dollars) à une campagne visant à influencer l’opinion publique américaine. Le groupe cible de la campagne est principalement la jeune génération, dite Génération Z, par l’intermédiaire des entreprises américaines, des influenceurs actifs sur les réseaux sociaux et des technologies d’intelligence artificielle telles que ChatGPT.

Le terme Génération Z désigne les personnes nées entre le milieu des années 1990 et le début de la deuxième décennie du XXIe siècle. Selon le Pew Research Center, cette période s’étend généralement de 1997 à 2012.

Manipulation des contenus numériques

Des documents soumis au ministère américain de la Justice en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Fara) ont révélé les détails de la campagne. D’après Ynet, Israël a passé un contrat avec la société américaine Clock Tower, dirigée par Brad Parscale, ancien directeur de campagne du président Donald Trump. 

Brad Parscale est actuellement stratège en chef du Salem Media Group, un réseau médiatique chrétien conservateur qui possède des stations de radio à travers les États-Unis. En avril, il a annoncé que Donald Trump Jr. et Lara Trump étaient devenus les actionnaires majoritaires de sa société.

Selon l’enquête, la campagne sera mise en œuvre en collaboration avec Havas Media par l’intermédiaire du bureau de la publicité du gouvernement israélien. Elle se concentrera fortement sur le contenu numérique, plus de 80% du contenu étant dédié à la génération Z sur des plateformes telles que TikTok, Instagram, YouTube et les podcasts.

Cette campagne intervient dans un contexte de déclin du soutien public à Israël aux États-Unis, en particulier chez les jeunes. Un sondage Gallup de juillet a montré que seulement 9% des Américains âgés de 18 à 34 ans soutiennent les opérations militaires israéliennes à Gaza.

Un autre sondage réalisé par le ministère israélien des Affaires étrangères a révélé que 47% des Américains pensent qu’Israël commet un génocide. La campagne s’est donc fixé un objectif de portée inhabituel, estimé à 50 millions d’impressions de contenu mensuelles.

Influencer les systèmes d’IA générative

L’un des aspects les plus controversés de la campagne est la tentative d’influencer la réponse des systèmes d’IA générative, tels que ChatGPT, Gemini et Grok. L’entreprise vise à créer du contenu en ligne capable d’influencer les données utilisées, ce qui pourrait influencer la manière dont les questions liées à Israël sont présentées ou formulées.

Clock Tower prévoit de produire du contenu et des sites web spécifiquement conçus pour fournir des «résultats cadrés» dans les conversations d’IA, grâce à une nouvelle approche appelée optimisation des moteurs de recherche (Geo). Cette approche est similaire aux pratiques d’optimisation des moteurs de recherche (Seo) mais vise à influencer les réponses des modèles d’IA en agissant sur leurs ressources d’entraînement.

«Tout comme le Seo cartographie les emplacements qui façonnent les résultats de recherche, le Geo cartographie les sources qui influencent les réponses de l’IA», a déclaré Gadi Evron, PDG de l’entreprise israélienne de cybersécurité Nostec.

Selon certains experts, ce domaine en est encore à ses balbutiements mais ils s’attendent à ce qu’il ait un impact significatif sur la façon dont l’IA interagit avec les utilisateurs à l’avenir. «C’est un domaine nouveau», précise Gadi Evron qui ajoute: «Certains l’appellent Geo pour intelligence de nouvelle génération mais la terminologie est encore en évolution».

Soutien aux influenceurs pro-israéliens

Outre la campagne de Clock Tower, Israël a lancé un autre projet, le «Projet Esther» pour soutenir les influenceurs américains qui publient du contenu pro-israélien. Ces influenceurs sont financés par le gouvernement israélien dans le cadre d’un projet comprenant des contrats pouvant atteindre 900 000 dollars avec l’entreprise israélienne Bridges Partners.

La première phase du projet consiste à recruter cinq à six influenceurs, chacun devant publier 25 à 30 publications par mois. Le projet s’étendra ensuite aux influenceurs israéliens et aux entreprises américaines qui recevront des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour leurs contributions.

Avant cette campagne, Israël avait signé un contrat avec une agence de relations publiques américaine liée au Parti démocrate qui exploitait ce qui était décrit comme une usine à trolls pour diffuser des messages pro-israéliens. Cependant, l’agence a résilié le contrat dans des circonstances mystérieuses, précisant seulement que le travail avait été interrompu.

Selon Ynet, cette campagne numérique a culminé avec une rencontre entre Netanyahu et plusieurs influenceurs pro-israéliens au consulat israélien à New York. Netanyahu a souligné l’importance des réseaux sociaux dans la bataille médiatique d’Israël, les décrivant comme le «huitième front» de la guerre, aux côtés des fronts militaire, politique et économique.

Parmi les participants figuraient Lizzy Savetsky, très active depuis le début de la guerre; l’homme d’affaires Ari Ackerman, petit-fils du magnat israélo-américain Meshulam Riklis et le créateur numérique Zach Sage Fox, connu pour produire des vidéos pro-israéliennes.

Le chef du gouvernement israélien déclaré que les réseaux sociaux sont l’arme la plus importante aujourd’hui et qu’Israël doit coopérer avec des personnalités comme le milliardaire américain Elon Musk et investir dans TikTok pour «assurer la victoire dans l’arène la plus importante».

L’enquête indique que cette rencontre entre Netanyahu et les influenceurs a suscité une large controverse. Certains y ont vu une tentative délicate de soutenir le discours israélien, tandis que d’autres y ont vu un mépris pour les souffrances des familles de détenus israéliens à Gaza qui manifestaient devant le consulat pendant la rencontre.

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Et Gaza revint à la vie !

Ils reviennent, un à un, vers leurs maisons réduites en poussière. Chaque pierre, chaque ombre, chaque vestige redevient mémoire. Gaza renaît dans leurs pas, dans leurs larmes, dans leurs chants. Et le monde découvre que la dignité d’un peuple est plus forte que toutes les armes.

Khémaïs Gharbi *

Le retour vers Gaza est la victoire de la résistance et du courage. Dès les premières heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, des foules entières de Palestiniens déplacés se sont mises en marche, reprenant le chemin de leurs foyers — ou de ce qu’il en reste.

Comment décrire cette atmosphère ? Comment traduire cette émotion brute qui serre la gorge lorsqu’on voit, sur les écrans du monde entier, cette marée humaine — lente, dense, continue — se diriger vers Gaza ?

L’âme domine les ruines

Femmes, hommes, enfants, vieillards… Tous avancent dans un silence vibrant, certains les yeux levés vers le ciel, d’autres serrant contre eux un matelas, une chaise, un fragment de leur passé.

Il suffit de fermer les yeux pour revoir la même marée, quelques mois plus tôt, fuyant sous les bombes, traquée par le fer et le feu, poussée vers l’exil par une armée persuadée qu’elle parviendrait à déraciner tout un peuple.

Mais ce peuple-là n’a pas plié. Ce peuple-là n’a pas levé le drapeau blanc. Aujourd’hui, il revient. Et dans ce retour, tout y est — des symboles par centaines.

Celui d’une femme qu’on voit s’asseoir sur une pierre : tout ce qu’il lui reste de sa maison. Elle caresse un vêtement en lambeaux et murmure des noms — ceux de ses enfants, de son mari disparus.

Plus loin, un vieil homme fouille les décombres à la recherche de son chapelet, de ce petit objet qui, pour lui, contient tout un monde.

Notre regard croise celui d’enfants — les yeux écarquillés — qui tentent de reconnaître leur rue, leur école, leur chambre. Ils désignent une colonne, un mur, une fenêtre : c’était ici, leur rêve.

Et voici une jeune veuve, debout devant ce qu’il reste de sa chambre nuptiale — un rideau, un fragment de miroir, un souvenir suspendu.

Tous retrouvent des traces de vie, des preuves qu’ils ont existé, qu’ils existent encore. Et qu’ils sont de retour chez eux.

La résurrection d’un peuple digne

Ce que nous voyons aujourd’hui n’est pas un simple déplacement : c’est une résurrection. Un peuple qui se relève de ses cendres, les mains nues, mais le cœur en feu. Un peuple qui a défié la mort, l’exil et l’oubli.
C’est cette force — invisible mais invincible — qui a bâti le pont entre l’asservissement et la liberté, entre la résignation et la résistance. C’est elle qui a triomphé des machines de guerre, des campagnes de désinformation et du vacarme des puissants.

Gaza, aujourd’hui, n’est pas seulement une terre meurtrie : elle est le symbole de la dignité humaine. Son peuple n’a pas seulement survécu : il a vaincu. Vaincu la peur, vaincu l’effacement, vaincu le chantage de la déportation. Vaincu le monstre de la mort. Car il n’est de victoire plus éclatante que celle d’un peuple qui, après avoir été chassé de chez lui, à deux doigts de la déportation, revient debout, drapeau à la main, le regard tourné vers l’avenir.

Ce retour n’est pas seulement une victoire géopolitique — c’est celle de la confiance en soi, de la justice, du courage face à la barbarie, et de l’attachement à une terre que rien ne peut ébranler.

À celles et ceux qui, par la plume, la voix ou la solidarité, ont soutenu ce peuple dans sa traversée du feu, il est permis d’éprouver une fierté profonde : vous avez marché du côté de la vie, du côté de l’humain, du côté de l’Histoire.

Quant à ceux qui ont préféré détourner le regard, se taire ou justifier l’injustifiable, puissent ces images les inviter à la réflexion — ou, mieux encore, à la conscience.

Gaza a montré au monde que la dignité ne se négocie pas. Elle se vit, elle se porte, elle se défend. Et lorsque le monde se lassera d’entendre son nom, Gaza, elle, continuera de se relever, de chanter au milieu des ruines, et de rappeler à tous que tant qu’un peuple garde mémoire, rien n’est perdu.

* Ecrivain et traducteur.

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Ilyes Zouari : «L’Algérie perdra beaucoup à remplacer le français par l’anglais»

«En passant à l’anglais, l’Algérie commettrait la deuxième plus lourde erreur de son histoire, après celle de 1962 lorsqu’elle s’était jetée dans les bras de l’URSS», estime Ilyes Zouari, le président du Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone (Cermf). Qui ajoute : «L’Algérie ferait mieux de s’inspirer de la sagesse, de l’intelligence et de la clairvoyance de ses voisins francophones du Maghreb.» 

Ces propos ont été tenus dans un entretien du chercheur tunisien avec la chaîne YouTube Algérie Part consacrée à l’actualité algérienne.

Répondant aux voix qui s’élèvent en Algérie pour appeler à remplacer le français par l’anglais en tant que seconde langue dans le pays. Il avertit : «L’Algérie va détruire (une nouvelle fois) son avenir si elle remplace le français par l’anglais». Si le régime algérien fait passer le pays à l’anglais, «l’Algérie basculera dans la zone linguistique la moins dynamique économiquement du continent et du monde arabe (la zone francophone étant toujours globalement la plus dynamique, n’en déplaise aux ignorants et soi-disant experts…)», analyse Ilyes Zouari. «Le pays se coupera de l’océan et du marché francophones qui l’entourent (et notamment de l’Afrique francophone, qui vient de dépasser les 500 millions d’habitants, cette année)», argumente-t-il.

L’Algérie se rapprochera culturellement, lentement mais sûrement, des pays arabes du Moyen-Orient, sur lesquels elle finira par s’aligner. D’où une explosion, à moyen terme, de l’extrémisme religieux, et du port du niqab. L’Algérie se «démaghrebisera».

Le pays verra se réduire ses débouchés migratoires (étudiants, travailleurs…), vu l’hostilité historique des pays anglo-saxons à l’égard des populations arabes.

Enfin, le pays n’améliorera même pas son niveau en anglais, toutes les études démontrant que les pays arabes francophones dépassent déjà largement les pays arabo-anglophones, anciennes colonies anglaises, et même largement le Japon et la Chine (eux aussi très largement dépassés par la France…). A terme, tout semble donc indiquer que le niveau en anglais des Algériens finirait par baisser, conclut Ilyes Zouari.

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Le cancer en Tunisie | Les déterminants socioculturels d’une pathologie «sans nom»

En Tunisie, les cancers les plus fréquents chez les hommes concernent le poumon, la vessie, la prostate, le côlon et le rectum. Chez les femmes, les localisations les plus répandues sont le sein, le côlon, le rectum, la thyroïde et le col utérin. Le cancer est ainsi devenu la première cause de mortalité en Tunisie depuis 2021, représentant aujourd’hui environ 15,6% de l’ensemble des décès, devançant même les causes de décès historiques telles que le diabète (7,6% des décès) et les maladies cardiovasculaires (6,8% des décès).

Deux raisons majeures ont poussé le Professeur Sofiane Bouhdiba à écrire son nouveau livre ‘‘Le cancer en Tunisie. Une maladie sans nom’’. C’est d’abord un vibrant hommage rendu à une proche parente emportée, comme tant d’autres, par le cancer. Ce livre est également né d’un constat dramatique : en 2023, la Tunisie a connu quelques 22 101 nouveaux cas de cancer, toutes localisations confondues, avec une surmasculinité de l’incidence : 11 773 chez les hommes et 10 328 chez les femmes.

Qu’est-ce qui a poussé le Pr Bouhdiba à s’intéresser à cette pathologie en écrivant ‘‘Le cancer en Tunisie. Une maladie sans nom’’ ? Le sociologue spécialiste de la mortalité ne pouvait rester insensible face aux ravages du cancer. C’est ainsi que ce livre décrit d’une manière critique l’épidémiologie du cancer en Tunisie, mais ambitionne également d’analyser le plus finement possible les déterminants socioculturels du mal, et surtout de comprendre la nature de la souffrance, et donc la capacité de résilience des personnes touchées d’une manière ou d’une autre par un cancer.

Malgré les difficultés d’enquêter, par rapport à une cause de mortalité plus banale comme les maladies cardio-vasculaires ou les insuffisances respiratoires, le Pr Bouhdiba a tout de même été en mesure de collecter et épurer le matériau nécessaire, notamment sous la forme de statistiques et de rapports institutionnels ou émanant de la société civile, ainsi que quelques émouvants témoignages d’hommes, de femmes, d’enfants. Homme de terrain, l’auteur a complété son travail de recherche avec une rigoureuse enquête de nature qualitative menée en milieu hospitalier.  

Les réflexions qui font l’objet de ce livre sont organisées autour de quatre grandes parties, à peu près équilibrées.

La première partie de l’ouvrage, répartie en trois courts chapitres introductifs, commence par définir le cancer, avant de décrire brièvement l’épidémiologie du cancer dans le monde. L’auteur a également cru pertinent de s’interroger sur la signification profonde de la cause de décès, car «mourir du cancer» est une affirmation bien réductrice.  

La deuxième partie du livre traite de l’épidémiologie du cancer dans le cas spécifique de la Tunisie, et est partagée en quatre chapitres. Il commence par contextualiser le cancer, en le replaçant dans le cadre de la transition épidémiologique qu’a connue le pays depuis son accession à l’indépendance en 1956. L’auteur examine ensuite la mortalité par cancer selon une approche différentielle, en soulignant notamment les effets du sexe et de l’âge sur la répartition des décès. Le cancer de l’enfant, particulièrement dramatique, fait l’objet d’un chapitre spécifique.

Dans sa troisième partie, le livre passe en revue, toujours avec un œil critique, les réponses apportées aujourd’hui par le gouvernement, mais également par la société civile, à la propagation du cancer en Tunisie. Ainsi, après un bref examen de l’histoire de la carcinologie en Tunisie, l’auteur tente de replacer la stratégie individuelle de survie dans le cadre d’un itinéraire thérapeutique bien particulier. Il montre ensuite dans quelle mesure la stratégie nationale de prévention et de dépistage du cancer se heurte aujourd’hui encore à des barrières, certaines ayant une nature universelle, mais la plupart étant liées à la culture arabo-musulmane.

La dernière partie de l’ouvrage examine la prise en charge du patient cancéreux tunisien, et montre que la victoire sur la maladie, loin d’être une fin en soi, marque au contraire le début d’une nouvelle vie, avec ses joies et surtout ses peines. Car, selon le Pr Bouhdiba, la guérison malmène autant le corps que l’âme.

Sofiane Bouhdiba est Professeur de démographie à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. Grand voyageur, il a enseigné dans de nombreuses universités en Europe, en Afrique et aux Etats Unis, et participé à un grand nombre de conférences internationales sur diverses thématiques liées à l’étude des populations, et notamment la morbidité et la mortalité.

Spécialiste mondial de la mort violente, il a publié plus d’une vingtaine de livres publiés en France et en Tunisie, et une bonne soixantaine d’articles scientifiques publiés en français et en anglais dans des revues internationales de haut niveau.

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Tensions à Gabès | Incendie au siège du GCT

Des parties du siège régional du Groupe chimique tunisien (GCT) à Gabès ont été incendiées et plusieurs de ses équipements endommagés dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 octobre 2025, rapporte Mosaïque FM.

Selon les premières informations, des protestataires s’étaient rassemblés samedi devant les locaux du GCT et aux abords des unités de production situées dans la zone industrielle, pour dénoncer la pollution dont se plaignent les habitants depuis plusieurs années et réclamer un environnement sain.

Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants regroupés devant l’une des unités de production, mais le feu avait pris dans le siège de la société.

Ces sit-in et marches de protestation se poursuivent depuis plusieurs jours à la suite de l’asphyxie de plusieurs élèves par les gaz toxiques rejetés dans l’air par l’usine du GCT.

Le président Kaïs Saïed a ordonné, samedi, le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du GCT à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes» dont se plaignent les habitants de la zone, mais ses paroles ne semblent pas avoir calmé les esprits et rassuré les manifestants sur les intentions des autorités. Car ils exigent la fermeture pure et simple de ladite usine, promise depuis 2017 par le gouvernement, mais la promesse tarde à être tenue, alors que les impacts de la pollution industrielle provoquée par l’usine du GCT sur la santé des riverains s’aggravent au fil des ans.

I. B.

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Fin de la démocratie | Vers une gouvernance algorithmique ?

Depuis deux mille cinq cents ans, le mot démocratie incarne l’idéal politique par excellence. Héritée d’Athènes, elle fut pensée comme le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple — une définition que Lincoln a reprise à son compte en 1863. Mais à l’ère du numérique, les jeunes génies de la Silicon Valley, baignés dans la culture des data et des algorithmes prédictifs, remettent en cause cette conception. À leurs yeux, la démocratie représentative est lente, irrationnelle et inefficace face à des crises globales (écologiques, économiques, sanitaires) qui exigent des réponses rapides et fondées sur des données massives.

Zouhaïr Ben Amor *

L’idée d’une gouvernance algorithmique, bien que futuriste, est déjà présente dans les travaux de chercheurs tels que Shoshana Zuboff (The Age of Surveillance Capitalism, 2019) et Yuval Noah Harari (Homo Deus, 2015), qui envisagent un monde où la donnée devient un nouvel instrument de pouvoir. Cette «technocratie numérique» n’est plus une fiction, mais un horizon politique envisagé dans les laboratoires californiens, entre une réunion chez OpenAI et un colloque chez Palantir.

I. Le procès de la démocratie

Pour les jeunes ingénieurs de la Silicon Valley, la démocratie est malade. Les taux d’abstention records, la polarisation idéologique, la lenteur législative et la désinformation sur les réseaux sociaux en sont les symptômes les plus visibles. Le politologue Pierre Rosanvallon (La légitimité démocratique, 2008) avait déjà diagnostiqué cette crise de confiance, montrant comment la démocratie représentative s’érode sous le poids de la défiance et du populisme.

Ces nouveaux techno-réformateurs considèrent que la «voix du peuple» exprimée par le vote est obsolète face à la puissance des algorithmes capables de capter nos comportements en continu. Le philosophe Bernard Manin (Principes du gouvernement représentatif, 1995) rappelait pourtant que l’élection repose sur une confiance symbolique, non sur la pure rationalité. Or les Jeunots Génies veulent substituer à cette confiance une mesure permanente des désirs collectifs, comme s’il suffisait d’observer pour comprendre.

Leur critique n’est pas sans fondement : les scandales de corruption et la manipulation électorale (Cambridge Analytica, 2018) ont montré les limites d’un système vulnérable à la désinformation. Mais en voulant remplacer la délibération par la modélisation, ces ingénieurs risquent de réduire la politique à un problème d’optimisation mathématique, oubliant que, selon Hannah Arendt (La Condition de l’homme moderne, 1958), la politique est avant tout un espace d’action et de parole, non de calcul.

II. Une gouvernance par l’algorithme

Le projet des Jeunots Génies est clair : créer une gouvernance où l’intelligence artificielle (IA) remplace la représentation. Chaque citoyen serait un flux de données – ses achats, ses déplacements, ses interactions – analysé pour produire une image fidèle de la volonté collective. L’IA deviendrait un arbitre omniscient, garantissant la justice et l’efficacité.

Cette vision s’inscrit dans la logique du dataïsme décrite par Harari (Homo Deus, chap. 11) : la croyance selon laquelle les données représentent mieux la réalité que les récits humains. En s’appuyant sur des technologies comme la blockchain et l’apprentissage profond (deep learning), l’IA pourrait proposer des politiques fiscales, écologiques ou sanitaires « optimales », basées sur des indicateurs en temps réel.

Mais cette idée rejoint la cybernétique politique imaginée par Norbert Wiener dès 1948, où le contrôle des flux d’information remplace le débat humain. Evgeny Morozov (To Save Everything, Click Here, 2013) met pourtant en garde contre cette illusion du solutionnisme technologique : croire que la technologie peut résoudre les problèmes politiques en les dépolitisant.

Le danger est que cette IA devienne non plus un outil, mais un souverain algorithmique. Qui programmera ses valeurs ? Qui contrôlera ses priorités ? Comme l’a souligné Nick Bostrom (Superintelligence, 2014), une IA dotée d’un pouvoir de décision pourrait rapidement échapper au contrôle humain, transformant la gouvernance en une forme inédite de despotisme numérique.

III. Utopie ou dystopie ?

Le rêve d’une rationalité parfaite se heurte à la question du libre arbitre. Si la machine devine nos désirs avant nous, que devient la liberté ? L’éthique de l’IA, développée notamment par Luciano Floridi (The Ethics of Information, 2013), rappelle que toute donnée est une interprétation : elle n’est ni neutre ni objective. L’IA reproduit les biais de ses concepteurs (bias-in, bias-out).

L’élimination du débat public, de la contradiction et du conflit risquerait d’abolir ce qui fonde la démocratie : la pluralité. Jacques Rancière (La Mésentente, 1995) montre que la démocratie est précisément l’espace du désaccord, où la parole du peuple surgit contre l’ordre établi. La remplacer par un consensus algorithmique reviendrait à instaurer une police des comportements.

De plus, la gouvernance algorithmique pourrait accentuer les inégalités de pouvoir. Comme l’a démontré Cathy O’Neil (Weapons of Math Destruction, 2016), les algorithmes prétendument neutres renforcent souvent les discriminations qu’ils sont censés éliminer. L’utopie d’une justice automatisée vire ainsi à la dystopie technocratique.

IV. Vers un modèle hybride ?

Face à ces dérives potentielles, certains chercheurs envisagent une voie médiane : une démocratie augmentée par l’IA, mais non remplacée par elle. Ce modèle rejoint les réflexions d’Antoinette Rouvroy et Thomas Berns (Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, 2013), selon lesquels l’IA peut contribuer à la décision publique, à condition que la transparence et la responsabilité soient assurées.

L’IA deviendrait alors un auxiliaire : elle simule les scénarios, aide à anticiper les crises, éclaire les citoyens. Les élus deviendraient des médiateurs entre le savoir algorithmique et la volonté populaire. Ce modèle rappelle le concept d’«intelligence collective» cher à Pierre Lévy (L’intelligence collective, 1994), où la technologie amplifie la réflexion humaine sans la remplacer.

Mais un tel projet exige une révolution éducative et éthique. Comme le souligne Timnit Gebru (2020), cofondatrice de Black in AI, sans diversité culturelle et contrôle citoyen, aucune IA ne peut prétendre servir l’humanité. L’éducation au raisonnement critique et à la donnée deviendra alors un pilier de la citoyenneté numérique.

Conclusion

Les Jeunots Génies ont raison sur un point : la démocratie athénienne, dans sa forme actuelle, ne suffit plus à gérer la complexité du monde. Cependant, vouloir substituer la machine à l’homme revient à oublier que la démocratie n’est pas une méthode de calcul, mais un projet moral. Claude Lefort (L’invention démocratique, 1981) rappelait que la démocratie repose sur un vide symbolique : nul ne détient le pouvoir en propre, il se négocie en permanence. Or, l’algorithme, en prétendant incarner la vérité, referme cet espace du vide et du débat.

Ainsi, entre l’idéalisme athénien et le pragmatisme algorithmique, la voie à inventer est celle d’une démocratie éclairée par la technologie, mais guidée par des valeurs humaines : liberté, pluralité, responsabilité. La question n’est pas de savoir si l’IA remplacera la démocratie, mais comment elle peut l’aider à se réinventer sans la trahir.

Bibliographie sélective :

  • Arendt, H. La Condition de l’homme moderne, Calmann-Lévy, 1958.
  • Bostrom, N. Superintelligence: Paths, Dangers, Strategies, Oxford University Press, 2014.
  • Floridi, L. The Ethics of Information, Oxford University Press, 2013.
  • Harari, Y. N. Homo Deus, Albin Michel, 2017.
  • Lefort, C. L’invention démocratique, Fayard, 1981.
  • Manin, B. Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 1995.
  • Morozov, E. To Save Everything, Click Here, PublicAffairs, 2013.
  • O’Neil, C. Weapons of Math Destruction, Crown, 2016.
  • Rancière, J. La Mésentente, Galilée, 1995.
  • Rosanvallon, P. La légitimité démocratique, Seuil, 2008.
  • Rouvroy, A. & Berns, T. Le gouvernement algorithmique et la politique des affects, Presses Universitaires de Namur, 2013.
  • Wiener, N. Cybernetics: Or Control and Communication in the Animal and the Machine, MIT Press, 1948.
  • Zuboff, S. The Age of Surveillance Capitalism, Profile Books, 2019.

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Football | Sebastian Tounekti jouerait-il lundi contre la Namibie ?

Pourquoi Sebastian Tounekti, la nouvelle recrue du Celtic Glasgow, n’a-t-il pas joué lors du dernier match de l’équipe de Tunisie pour les éliminatoires de la Coupe du monde malgré sa convocation ?

Le nouvel international a deux tournois majeurs à l’horizon avec les Aigles de Carthage, dont la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, puis la Coupe du monde 2026, l’été prochain.

Mais vendredi, pour le match de qualification de la Tunisie pour la Coupe du monde contre Sao Tomé-et-Principe, le coach Sami Trabelsi ne l’a pas fait jouer. Ses coéquipiers ont certes fait le nécessaire en remportant le match par le confortable score de 6 à 0 et en confortant leur première place à la tête de leur groupe, mais son absence à suscité des interrogations. Car il était très attendu par le public tunisien.

L’absence de Tounekti de la sélection tunisienne s’explique par une blessure récemment contractée, mais il n’est pas rentré pour autant à Glasgow.

Souffrant d’un problème au mollet, le joueur a passé des examens lundi matin et sa blessure ne semble pas grave.

L’ailier polyvalent a donc simplement dû se reposer quelques jours, ce qui explique son absence de la sélection de vendredi. Il sera toutefois intéressant de voir s’il sera présent demain, lundi, contre la Namibie.

La situation actuelle de Tounekti est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle du point de vue du Celtic, qui a des matchs importants à venir après la trêve internationale d’octobre, et le Tunisien y jouera un rôle majeur.

I. B.

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Tennis de table | Tunis accueille les Championnats d’Afrique ITTF 2025

Du 12 au 19 octobre 2025, la ville de Tunis vibrera au rythme de l’énergie et du talent des meilleurs joueurs de tennis de table africains à l’occasion des Championnats d’Afrique ITTF 2025, qui se tiennent au Complexe multisports de Radès. Des athlètes de tout le continent sont en lice pour les places qualificatives aux Championnats du monde par équipes ITTF 2026 à Londres, au Royaume-Uni.

Malgré l’absence remarquée du Nigérian Quadri Aruna, numéro un mondial, le tournoi compte néanmoins un plateau de stars, parmi lesquelles l’Égyptien Omar Assar, l’Algérien Mehdi Bouloussa, le Tunisien Wassim Essid, l’Égyptienne Hana Goda, le Nigérian Olajide Omotayo et le Français Abdel-Kader Salifou.

Aruna, quadruple champion olympique a invoqué la fatigue liée à un calendrier international exigeant pour justifier son forfait. Ayant participé à de nombreux tournois WTT tout au long de l’année, l’athlète chevronné a souligné l’importance de privilégier le repos et la récupération avant les prochaines compétitions.

De la direction de la Fédération tunisienne de tennis de table (FTTT) à la Fédération africaine de tennis de table (ITTF Afrique), l’esprit de l’événement est celui de la célébration et de l’unité par le sport.

I. B.

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Quelles réponses de l’Etat aux exigences légitimes des habitants de Gabès ?

Le président Kaïs Saïed a ordonné le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du Groupe chimique Tunisien (GCT) à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes», par allusion aux rejets toxiques de cette usine dont se plaignent depuis plusieurs années les habitants de la région, plaintes qui ont pris récemment la forme de sit-in et marches de protestation.

Latif Belhedi

Cette décision a été annoncée lors de la rencontre du chef de l’Etat avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, samedi 11 octobre 2025, au palais de Carthage.

On ne sait pas ce que les deux responsables vont pouvoir décider ou annoncer, puisqu’on ne les a pas entendus jusque-là parler du drame qui se déroule à Gabès, mais ce qu’on a compris, c’est que l’équipe conjointe des deux ministères qui va être dépêchée à Gabès doit «remédier au plus vite aux problèmes», selon l’expression du président.

Ils devront mettre en œuvre d’urgence un plan stratégique qui mette un terme définitif aux catastrophes environnementales, inspiré du plan élaboré par les jeunes de Gabès il y a plus de dix ans, a ajouté le président de la république.

Une baguette magique

Comment ces responsables vont-ils parvenir à mettre un terme définitif à la catastrophe environnementale à Gabès sans ordonner l’arrêt des machines de l’usine pollueuse ? Par quelle baguette magique vont-ils pouvoir changer une situation qu’on a laissé pourrir pendant deux ou trois décennies et qui s’est transformée, au fil des ans, en un drame sanitaire et humain qui nous explose aujourd’hui à la figure ?

On n’aimerait pas être à la place de ces responsables, car leur tâche ne sera pas de tout repos, mais on aimerait savoir de quels moyens et de quelle marge de manœuvre ils disposent pour pouvoir répondre aux attentes des habitants de Chatt Essalem et Ghannouch. Car entre les espérances des uns et les capacités de réponse des autres, il y a un énorme fossé que seul l’argent peut combler. Or, c’est l’argent qui manque le plus aujourd’hui dans les caisses de l’Etat, et il va falloir faire preuve d’une grande ingéniosité pour espérer débloquer les fonds nécessaires à l’opération de sauvetage de l’environnement à Gabès, qui plus est, dans un délai raisonnable et acceptable par la population.  

Kaïs Saïed, qui dit suivre de près la situation, a noté, selon un communiqué de la présidence, que «de nombreuses irrégularités ont été détectées dans le fonctionnement de l’usine, notamment dans les procédures de maintenance et d’entretien des équipements par des spécialistes accrédités, entraînant les fuites de gaz» qui ont causé l’asphyxie de nombreux enfants transportés en urgence à l’hôpital.

Le président a également souligné qu’il n’y aura aucune tolérance pour quiconque a failli à ses devoirs, en avertissant contre toute tentative d’exploitation du mécontentement de la population de Gabès, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, en agitant, comme à son habitude, le spectre de vagues comploteurs qui chercheraient à attiser les tensions à Gabès pour s’attaquer à son régime, au risque de politiser une poussée de fièvre sociale amplement justifiée.

Entre espoir et incrédulité

«Notre peuple à Gabès, comme partout ailleurs dans la République, aura tous ses droits, car il est la véritable richesse, celui qui construira la Tunisie nouvelle comme il l’entend, une Tunisie verte, débarrassée de toute forme de pollution et de tous les pollueurs pollués», a déclaré le chef de l’Etat en recevant les deux ministres, sauf que les mots ne suffisent pas pour calmer les maux d’une population qui se sent abandonnée depuis très longtemps et qui est animée par un lancinant sentiment d’injustice.

C’est pourquoi, les habitants de Gabès, et tous les Tunisiens qui sont solidaires avec eux, attendent avec un mélange d’espoir et d’incrédulité l’annonce des remèdes miracles qui seront trouvés par la fameuse équipe dépêchée à leur chevet au cours des prochains jours.

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Festival international de montgolfières dans le sud tunisien

La Tunisie lance une nouvelle attraction touristique dans le sud du pays avec le Balloons Event Show – Tunisia 2025, un festival international de montgolfières (et de parapentes) qui se déroulera sur trois sites : Djerba, Douz et Tozeur, du 24 octobre au 1er novembre. L’événement est organisé sous l’égide du ministère tunisien du Tourisme et par l’Association aéronautique tunisienne et le groupe Nadas. Vidéo.

Le festival s’ouvre à Djerba avec trois jours (du 24 au 26 octobre) de vols libres et captifs, de sessions à l’aube et au crépuscule, ainsi que de forums B2B et une soirée de clôture avec «Night Glow», un spectacle de drones et un concert.

La caravane se dirigera ensuite vers Douz, la «porte d’entrée historique du Sahara», où des démonstrations de vol et des soirées sont prévues les 27, 28 et 31 octobre, avec des rediffusions de «Night Glow» et des animations.

Tozeur accueillera des vols au-dessus de sites emblématiques comme Ong Jmal et des soirées les 29 et 30 octobre.

Les organisateurs font état de la participation d’équipes de pilotes de montgolfières et de paramoteurs de plus de 15 pays, ainsi que d’un forum professionnel, «Campagne d’hiver Djerba-Tozeur», dédié à la promotion du tourisme hivernal.

Selon les informations publiées par les organisateurs, l’accès à tous les espaces officiels du festival est gratuit. Certaines activités, comme les vols en montgolfière et les ateliers spécialisés, sont soumises à inscription. L’objectif affiché est d’allier promotion régionale, durabilité et innovation, en mettant en valeur l’artisanat, la musique et la gastronomie locaux.

Le ministère du Tourisme a rencontré le comité d’organisation début septembre pour discuter du programme et des stratégies de promotion numérique et internationale, afin d’en faire un événement annuel capable de générer des retombées économiques dans les régions du sud.

Le directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), Mohamed Mehdi Haloui, a déclaré que le festival représente «un événement très important pour la promotion du tourisme tunisien, notamment dans les régions désertiques».

Lors de la conférence de presse de présentation de l’événement, Haloui a expliqué que l’initiative combine le tourisme et l’aviation dans un nouveau format, «un nouveau produit qui enrichit et diversifie la destination tunisienne, contribuant à l’allongement de la saison touristique».

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Le Tunisien Walid Mattar primé au 36e Festival du film arabe de Fameck

Le film ‘‘Le Pont’’ du réalisateur tunisien Walid Mattar a reçu le Prix du Jury Jeunes du 36e Festival du film arabe de Fameck – Val de Fensch (France), dont la cérémonie de palmarès s’est déroulée hier soir, samedi 11 octobre 2025. Bande-annonce.

Synopsis : Foued, jeune réalisateur, Safa, instagrameuse et Tita, rappeur, sont sur le tournage d’un clip quand par hasard ils tombent sur un paquet qui va les embarquer dans une sale affaire.

À la frontière entre deux mondes, ‘‘Le Pont’’ explore avec justesse les liens invisibles qui unissent les destins, entre exil, travail, espoir et désillusions. Un récit réaliste et poignant.

Au palmarès, ‘‘Songs of Adam’’ réalisé par l’irakien Oday Rasheed (2024) a été couronné du Grand Prix.

Prix de la Presse a été décerné à ‘‘La petite dernière’’ (2025) réalisé par la Franco-tunisienne Hafsia Herzi  

Le Prix du Documentaire est revenu à ‘‘La vie de Siham’’ (2025) de l’Egyptien Namir Abdel Messeeh.

Le Prix du public a été décerné à ‘‘Sur la route de papa’’ d’Olivier Dacourt et Nabil AitakkaouaIi (2025)

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Le poème du dimanche | ‘‘La vie s’enfuit’’ d’Eugenio Montale

Né en 1896 à Gênes, Eugenio Montale est poète et traducteur italien. Antifasciste, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1975.

Il publie ses premiers poèmes en 1922, Dès cette période, il signe le Manifeste antifasciste. Surveillé et poursuivi par la police, il est licencié de son travail. Se déplace dans différentes villes italiennes où il se lie d’amitié avec des intellectuels et des créateurs progressistes.

Après la guerre, Montale devient journaliste, effectue des voyages à l’étranger, notamment, en France, en Bretagne, qui lui inspire ‘‘Finisterre’’, rencontre beaucoup de poètes et écrivains. En 1967, ses poèmes sont publiés chez Gallimard. Il décède en 1981, année où parait son septième et dernier recueil, ‘‘Autres vers et poèmes éparses’’. Son buste entre à la Scala de Milan.

Tahar Bekri

La vie s’enfuit

et quiconque tente de la faire refluer

rentre dans l’écheveau originel :

où pourrions-nous alors cacher, si nous tentons

à l’aide de rudiments ou pire, de survivre,

les objets qui nous paraissaient

une part non périssable de nous-mêmes ?

Il était une petite étagère

qui voyageait avec Clytie, réceptacle

de Saints Pères et de poètes équivoques, ayant

la vertu de flotter peut-être

sur la crête des vagues

quand le déluge aura tout englouti.

Au moins quelques miettes de toi

sinon de moi devraient vaincre l’oubli.

Et de moi ? L’espoir est que s’effacent

le visible zt le temps qui lui a

fourni la preuve douteuse que cette parole Est

(un E majuscule, seule lettre

de l’alphabet qui  rend possible

ou du moins supposable l’existence)

Ensuite (tu as souvent porté

des lunettes noires et les as totalement

supprimées en même temps que les puces de John Donne)

prépare-toi au grand plongeon,

Nous fûmes heureux un jour, une heure un instant

et cela pourra-t-il etre détruit ?

Certains disent que tout recommence

copie conforme : mais je ne le crois pas

ni ne le souhaite. Toi aussi

le crois-tu ? Il n’y a pas de sibylle à Cumes

pour le savoir. Et si cela était, nul ne serait

assez nigaud pour lui prêter l’oreille.

Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini

‘‘Autres vers et poèmes éparses (Derniers poèmes) – Poèmes choisis 1916-1980’’,  Poésie/Gallimard, 1991.

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Tunisie | Les habitants de Gabès veulent seulement respirer

Les marches de protestation qui se succèdent depuis quelques jours à Chatt Essalam, à Gabès, contre la pollution de l’air et de l’eau provoquée par les rejets toxiques de l’usine du Groupe chimique tunisien (GCT), et qui drainent des citoyens de toutes conditions, notamment des femmes et des enfants, doit tous nous interpeller : décideurs politiques, acteurs de la société civiles et citoyens.

Latif Belhedi

On ne peut reprocher aux habitants de la région, quelque 400 000 âmes, qui souffrent de cette pollution s’aggravant d’année en année, sans qu’aucune mesure concrète n’est prise par les autorités pour en atténuer l’impact sur l’environnement et la santé, de protester devant l’usine du GCT, désormais gardée comme une caserne, et de crier leur ras-le-bol.

On sait que la transformation du phosphate en engrais émet des gaz toxiques tels que le dioxyde de soufre et l’ammoniac.

Le principal déchet solide produit est le phosphogypse, que l’usine rejette dans la mer. Elle contient du radium qui se désintègre en radon, un gaz radioactif cancérigène.

Cela fait au moins une décennie – depuis que les Tunisiens se sont débarrassés de la peur et ont repris leur liberté de parole – que les acteurs de la société civile alertent les autorités régionales et nationales, organisent des meetings, frappent aux portes des responsables, à Gabès et à Tunis, pour attirer leur attention sur une situation qui ne saurait plus durer sans mettre gravement en danger la vie de dizaines de milliers de citoyens complètement désarmés face à l’ogre de la pollution. Mais, au-delà des paroles, des promesses et des inchallahs, rien ne se fait concrètement sur le terrain, et l’usine du GCT, dont les équipements sont obsolètes, continue de rejeter ses poisons dans la nature, empestant l’air, la mer, la terre et l’unique oasis maritime au monde, qui aurait pu attirer beaucoup de visiteurs à Gabès, mais qui se meurt jour après jour, dans l’indifférence générale.

Le silence des autorités est inacceptable

Lorsque des élèves sont asphyxiés, transportés à l’hôpital dans un état critique et que leurs parents s’alarment et descendent protester dans la rue, on ne peut plus fermer les yeux ou tenir des propos soporifiques qui n’endorment plus personne. Il faut agir. Parler, oui, expliquer, oui, essayer de calmer les esprits, oui. Mais agir, surtout, montrer que l’on est réactif, qu’on est conscient de la gravité de la situation et qu’on fait quelque chose pour essayer d’atténuer les impacts de la pollution chimique sur la santé et l’environnement. Aussi, le silence dans lequel semblent se réfugier les responsables régionaux et nationaux est-il inacceptable.

On comprend la gêne des responsables : le GCT est un fleuron de l’industrie nationale, sa production est exportée et elle rapporte des sommes conséquences aux caisses de l’Etat. L’arrêt de ses usines est impensable. D’autant que la Tunisie, qui était autrefois le cinquième producteur mondial d’engrais à partir du phosphate, a chuté à la dixième place au cours des quinze dernières années. Sauf que, ne rien faire, alors que des enfants voient leur santé mise en danger par les rejets toxiques de ces mêmes usines, est tout aussi impensable.

Pollution chimique à la plage Chatt Essalam, Gabès.

On sait aussi que les finances publiques sont exsangues et que des solutions au problème de la pollution industrielle à Gabès, et ailleurs, à Sfax ou dans le bassin minier de Gafsa, sont très couteuses et ne sauraient être mises en œuvre demain la veille.

On a perdu beaucoup de temps. On a longtemps reporté la solution des problèmes quand ils ont commencé à se poser, et voilà que nous nous trouvons aujourd’hui complètement démunis et impuissants et que, nous nous réfugions «très courageusement» dans le silence, en renvoyant la patate chaude aux forces de sécurité désormais appelées à remettre de l’ordre à Gabès. Mais que peuvent-elles faire ? Tout au plus calmer momentanément les esprits échauffés, mais tant que le problème n’a pas commencé à être réellement résolu, il y aura de la tension à Gabès, mais aussi, ailleurs, dans les autres hotspots, qui ne manquent pas dans notre.

«Respirer et vivre avec moins de tumeurs»

Evoquant ce qu’il a appelé le «harak de Gabès», un Gabésien a écrit que les habitants de la ville et de la région «veulent seulement respirer et vivre avec moins de tumeurs», par illusion à la prolifération des atteintes de cancer parmi eux. Dénonçant la duplicité des autorités dont «les actes et les paroles sont complètement déconnectés», il a ajouté : «L’Etat est visiblement incapable de mener une politique industrielle qui ne tue pas l’être humain ou de traiter les problèmes sanitaires qui en découlent et qui provoquent une mort lente et certaine». Et d’avertir que la région est en train de se transformer en «un champ de mines risquant d’exploser à tout moment».

Gabès panse ses blessures, s’interroge, crie, interpelle, et attend des réponses de la part des responsables politiques qui devraient commencer par aller à la rencontre des populations, pour les écouter, recueillir leurs doléances et apporter des débuts de réponses à leurs questions. Mais où sont passés ces responsables ? Pourquoi ne les entendons-nous pas ? N’ont-ils pas de solutions à nos problèmes ?    

  

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Gaza ou l’éternel retour des Palestiniens

La défense civile de Gaza a affirmé vendredi 10 octobre 2025 que près de 200 000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Fabuleux peuple palestinien, magnifique Gaza, qui plie mais ne rompt pas. Détruite, rasée, assassinée mais restée debout, digne et fière pour avoir tenu en échec l’ignoble machine de guerre du raciste et corrompu Benjamin Netanyahu, maître d’œuvre du génocide des Palestiniens.

Abdelaziz Dahmani

Heureux jour, le vendredi 10 octobre 2025, cessez-le-feu ou paix «provisoire» (car rien n’est durable ou définitif avec l’Etat d’Israël), le peuple palestinien, et notamment celui de Gaza, respire de bonheur, après 730 jours au cours desquels il a connu toutes les horribles facettes de l’enfer sur terre…

Admirables Palestiniens, exceptionnels, réduits à toutes les misères, exposés à tout instant à la faim, à la soif et à la mort, ils sont restés debout, réduits à la mendicité, sans toit, ni travail, ni de quoi manger, ni médecin pour se soigner, ni école pour les enfants…, mais debout et fiers. Même si les seuls chemins permis aux survivants sont ceux des cimetières collectifs, avec juste des numéros plantés dans le sable, pour désigner leurs morts.

Israël, devenu, encore plus raciste, plus sanguinaire, voulait réduire Gaza à rien, à la disparition même de l’Histoire, de son passé, de sa culture et de son identité. Cette ville millénaire, Israël voulait la réduire en poussière. Ce dessein, qui a germé dans la tête pourrie de Itamar Ben G’vir et autres monstres sionistes, n’a pu être réalisé… Car le peuple palestinien reste grand et admirable de courage, de dignité, d’honneur.

Ce peuple de Palestine et, surtout, de Gaza, réduit à presque à rien, n’a pas mis en échec seulement Israël. Il a mis en échec aussi les soutiens occidentaux de cet Etat factice et belliqueux qui sème la haine et la mort au Moyen-Orient depuis 1948. Ces soi-disant puissances occidentales qui croient avoir droit de vie et de mort sur le reste de l’humanité. Et à leur tête un Donald Trump plus déconcertant que jamais, qui, après avoir armé Israël et attisé la violence dans la bande de Gaza, se veut, aujourd’hui, maître de cérémonie d’une improbable paix. 

La déportation des Palestiniens est une «ligne rouge»

En réalité, c’est Trump que le peuple de Gaza a mis en échec. Rappelez-vous, les débiles déclarations du président américain, lors de son intronisation à la tête des États Unis, en janvier de cette année, lorsqu’il a formé le vœu de déporter les deux millions de Gazaouis vers l’Egypte et la Jordanie, de vider Gaza de sa population et d’y construire une Riviera sur la côte orientale de la Méditerranée, une sorte de club de riches, son jardin privé, son parcours de golf… Mais les Gazaouis lui ont résisté et n’ont pas abandonné leur terre, et là, il faudrait aussi rendre hommage à l’Egypte, qui a fait de la déportation des Palestiniens une «ligne rouge»

On ne le dira jamais assez, mais dans cette affaire de Gaza, c’est le fasciste Netanyahu qui a subi son plus grand échec politique en n’atteignant aucun de ses objectifs, malgré l’ampleur inégalée des massacres et des destructions infligés aux Palestiniens et à son propre peuple.

Souvenez-vous, après le drame du 7 octobre 2023, Netanyahu s’est donné pour mission de briser le Hamas en peu de temps et libérer aussi rapidement les otages israéliens. Que s’est passé ? Deux ans après, le Hamas est certes fortement secoué, affaibli, muselé, mais il n’a pas été battu et n’a pas rendu les armes. Et la résistance palestinienne, avec ou sans le Hamas, restera toujours debout.  

La leçon d’abnégation et de résilience du peuple palestinien

Avec les inhumaines destructions qu’il a provoquées, Israël s’est vengé d’une façon ignoble sur les Palestiniens, simples citoyens, assassinant plus de 20 000 bébés et enfants. Et par un retour de manivelle, il a rendu la cause de la libération de la Palestine visible dans le monde entier. Et a fait d’Israël un pays hors-la-loi, banni, haï et stigmatisé lors des innombrables et immenses manifestations propalestiniennes dans le monde entier et, surtout, dans les pays occidentaux, principaux alliés de l’Etat hébreu, où le drapeau palestinien n’a jamais été aussi visible dans les rues.

Certes, Gaza est détruite par la force brutale et la haine destructrice d’un Etat voyou, aujourd’hui mis au ban de l’humanité. Mais Gaza est toujours debout et son peuple, admirable de courage, donne une leçon d’abnégation et de résilience au reste du monde, y compris à nos régimes arabes, riches et moins riches, soumis à leurs maîtres occidentaux, repliés sur leurs médiocres problèmes internes et empêchant leurs peuples de respirer…

Un dernier mot : avant le 7 octobre 2023, la cause palestinienne était presque morte et enterrée… La voilà aujourd’hui plus vivante que jamais, malgré les malheurs et les destructions… Et c’est l’ignoble Netanyahu, aveuglément soutenu par les extrémistes juifs, qui met aujourd’hui l’existence d’Israël en danger, en tout cas dans la conscience des hommes justes !

* Journaliste.

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Machado «prive» Trump du Prix Nobel de la Paix

Le Prix Nobel de la Paix 2025 n’a pas été attribué au président américain Donald Trump, qui en a exprimé publiquement le vœu et pas qu’une seule fois (le lui attribuer aurait été porter un coup fatal à un prix qui a une forte valeur morale). C’est une activiste politique pro-américaine voire trumpiste, pro-israélienne et islamophobe notoire, María Corina Machado, figure de l’opposition vénézuélienne au président Nicolás Maduro, qui a finalement été distinguée.

Le comité Nobel a justifié sa décision en soulignant «ses efforts pour une transition pacifique et démocratique» dans un pays confronté à des tensions politiques et sociales profondes.

On rappellera au comité Nobel, qui semble l’avoir oublié, que Mme Machado est une fervente partisane du Likoud, le parti raciste israélien. Plus tôt cette année, elle a prononcé un discours lors d’une conférence de fascistes européens, dont Geert Wilders et Marie Le Pen, appelant ouvertement à une nouvelle Reconquista, faisant référence au nettoyage ethnique des musulmans et des juifs espagnols au XVIe siècle. Une militante de la paix ne soutiendrait pas un Etat génocidaire et n’appellerait pas à une guerre de religions!

Ingénieure et ancienne députée, María Corina Machado s’était imposée comme l’une des principales voix de l’opposition. Après avoir remporté les primaires de l’opposition en 2023, sa candidature à la présidentielle de juillet 2024 a été invalidée par la Cour suprême pour des motifs controversés. Depuis, elle vit dans la clandestinité et fait l’objet de poursuites pour «conspiration» et «incitation à la haine», des accusations qu’elle rejette.

Le Nobel souligne son engagement pacifique et sa persévérance dans la défense des droits politiques au Venezuela. La distinction intervient alors que ce pays pétrolier connaît une crise économique durable, des pénuries, une forte inflation et un climat politique tendu, avec des contestations électorales et une répression de l’opposition.

Les réactions sont partagées : ses soutiens y voient une reconnaissance internationale de la lutte pour la démocratie, tandis que le gouvernement de Caracas parle d’«ingérence». Plusieurs capitales occidentales, dont Washington et Bruxelles, ont salué la décision et appelé au respect des libertés.

Pour les observateurs, ce Nobel met en lumière la situation politique au Venezuela, mais n’implique pas de changement immédiat dans le fonctionnement du régime de Nicolás Maduro.

Djamal Guettala 

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Bizerte | Vers la réhabilitation du centre sportif du Nadhor

Un rêve qui habite encore les citoyens de Bizerte : le réaménagement de l’espace du Centre sportif du Nadhor, dédié au Club athlétique Bizertin (CAB), érigé dans les années 1990 dans le cadre d’un projet présidentiel. À l’époque, cette initiative avait suscité un immense espoir parmi nos concitoyens, nourrissant la vision d’un avenir meilleur pour la jeunesse et la ville tout entière.

Lotfi Sahli

Lors de la révolution de 2011, alors que des troubles et des mouvements de contestation éclataient un peu partout dans le pays, un certain chaos s’est également abattu sur plusieurs édifices symbolisant l’autorité. Le Centre sportif du Nadhor n’a malheureusement pas été épargné : doté d’un stade en gazon artificiel, d’un restaurant bien équipé et d’un dortoir comportant plusieurs chambres de séjour, il a subi à son tour le vol et le saccage perpétrés par certains individus profitant du désordre ambiant.

Souhaitant relancer le processus de réhabilitation du complexe sportif et de réaménagement de son espace environnant, les autorités locales envisagent aujourd’hui de redonner vie à ce site emblématique.

S’étendant sur un titre foncier de 48 hectares appartenant à l’État, cet espace constitue une réserve foncière stratégique pour la ville de Bizerte, d’autant plus précieuse que cette dernière souffre d’un déficit foncier, étant encerclée par la mer sur deux côtés et bordée par la montagne de l’autre.

Situé sur une colline verdoyante, jouxtant la forêt, le site offre un cadre naturel exceptionnel, propice à la création d’un véritable pôle sportif, récréatif, d’habitation et environnemental au service de la population bizertine.

C’est ainsi que les membres du conseil local de développement, accompagnés des représentants de la municipalité de Bizerte, du ministère du Domaine de l’État et de la direction régionale de l’Équipement, se sont réunis pour examiner la proposition spontanée de l’architecte Mohamed Ouerghi, qui a présenté avec enthousiasme son projet de réhabilitation et les différentes étapes de sa mise en œuvre, entamé depuis 2019 à l’époque de l’initiative Bizerte Smart City.

Mohamed Ouerghi.

Les composantes du projet

Le concept, tel que présenté par l’architecte, vise à créer un ensemble intégré, multifonctionnel, écologique et respectueux de l’environnement, comprenant :

– un complexe sportif moderne, dédié au mythique CAB, comprenant plusieurs terrains pour les différentes disciplines;

– un centre sportif polyvalent destiné aux visiteurs ;

– un centre d’hébergement pour les sportifs ;

– un complexe d’habitat social et de standing, pouvant accueillir au moins 500 logements collectifs et individuels ;

– un groupe scolaire, dont une partie sera dédiée aux sportifs d’élite ;

– un centre médical pour répondre aux besoins de santé et de suivi des athlètes et de la population (médecine sportive, infirmerie, centre de physiothérapie) ;

– un espace commercial.

Il est à signaler que le terrain est favorable à l’aménagement, étant longé par une route de 30 mètres, prévue par le Plan d’aménagement de l’urbanisme (P.A.U.) de la ville de Bizerte, approuvé en 2009.

Les différentes bâtisses seront alimentées en électricité grâce aux énergies renouvelables, et le tri sélectif des ordures ménagères sera mis en place, dans le cadre d’une cité interconnectée et intelligente, sous la supervision et l’égide de l’ANME, de l’Anged et de l’ATI.

La Municipalité de Bizerte, la Snit, l’AFH, l’OLM, le Commissariat régional du tourisme, la Caisse de Dépôt et de Consignation, ainsi que les banques, seront des acteurs incontournables pour la réussite de ce projet, dont le coût prévisionnel est estimé à environ 400 millions de dinars. Sa réalisation se fera par étapes, en partenariat public-privé (PPP) pour une partie du financement.

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Cinémajet propose un Focus Italie à Nefta

Le festival Cinémajet, organisé par la Délégation de l’Union européenne en Tunisie en collaboration avec CinémaTdour, un projet innovant et unique de cinéma itinérant, consacre une journée à l’Italie, samedi 11 octobre 2025, afin de mettre en lumière le patrimoine cinématographique et musical italien et ses liens avec la Tunisie.

L’événement, organisé par l’ambassade d’Italie à Tunis, se tiendra à Nefta, dans le sud-ouest du pays, avec un programme alliant rencontres professionnelles, spectacles et grand cinéma d’auteur.

Au programme : une discussion à la maison d’hôtes Dar Nefta, en centre-ville, sur le thème «Cinéma redécouvert. Restauration et préservation des films», qui sera animée par Elena Tammaccaro, directrice exécutive de L’Immagine Ritrovata à la Cinémathèque de Bologne et spécialiste de la restauration et de l’archivage, et par le réalisateur Mohamed Challouf, cofondateur de l’association Ciné-Sud Patrimoine, engagée dans la préservation des mémoires cinématographiques.

À 19h00, le ciné-concert «Aller-retour en Méditerranée» proposera une sélection de courts métrages muets tunisiens et italiens réalisés entre 1910 et 1920, accompagnés d’improvisations live de la pianiste italienne Francesca Badalini et de musiciens de l’Institut supérieur de musique de Sousse.

À 20h10, un hommage à Claudia Cardinale sera rendu avec la projection du chef-d’œuvre de Valerio Zurlini de 1961, ‘‘La jeune fille à la valise’’, considéré comme l’une des œuvres emblématiques du cinéma italien d’après-guerre.

«Focus Italia» propose un voyage alliant protection du patrimoine, création musicale et mémoire cinématographique. L’objectif est de favoriser la circulation des images en Méditerranée et de consolider la coopération culturelle entre l’Italie et la Tunisie, en offrant au public de Nefta une expérience partagée alliant histoire du cinéma et performance contemporaine.

La Cinémathèque de Bologne, institution internationale de premier plan, a également œuvré activement à la restauration et à la préservation du patrimoine cinématographique tunisien.

La journée consacrée à l’Italie à Nefta coïncide également avec la célébration en Tunisie de la 25e Semaine de la langue italienne dans le monde, avec un riche programme d’événements du 13 au 18 octobre, renforçant ainsi la présence culturelle italienne dans le pays.

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Paul Klee revisite la Médina de Tunis 111 ans après

Pour célébrer le 111e anniversaire du voyage de l’artiste germano-suisse Paul Klee en Tunisie, KleeXperience propose un voyage immersif gratuit à travers l’art, la technologie et l’émotion dans la Médina de Tunis : un mapping architectural, une installation lumineuse interactive et de la musique live.

Ce programme, créé par le duo Juliana & Andrey Vrady, sous l’égide du Goethe-Institut et en collaboration avec Mushmoom, se déroulera, en même temps, au Centre culturel Slimania à Tunis et au Zentrum Paul Klee de Berne.

L’événement débutera par un mapping dans la cour de Slimania, accompagné d’une performance live du producteur tunisien Dawan, pour une soirée d’ouverture mêlant arts visuels, son et architecture locale.

Du 12 au 15 octobre, l’après-midi, le projet se transforme en installation participative : les émotions des visiteurs, détectées en temps réel, sont traduites en couleurs et intégrées à un dispositif lumineux inspiré des œuvres de Klee, donnant naissance à une œuvre collective en constante évolution.

Le programme comprend également une masterclass, «Session Empathie : Humain/IA – Comment vous sentez-vous», le 14 octobre de 10 h 30 à 12 h 30, animée par les artistes Vrady et consacrée à la relation entre émotions, art et intelligence artificielle.

KleeXperience s’inscrit dans une longue série d’études et d’initiatives inspirées par le séjour de Klee en Tunisie en avril 1914, moment crucial de ses recherches sur la couleur et de son évolution vers l’abstraction, comme le soulignent les expositions et publications du Zentrum Paul Klee. L’initiative propose un dialogue entre patrimoine, espace urbain et nouvelles technologies, avec une attention particulière portée à l’engagement du public.

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A propos de l’accord de coopération militaire entre l’Algérie et la Tunisie

L’Algérie et la Tunisie ont signé, le 7 octobre 2025, un accord conjoint dans le secteur de la défense, à l’issue d’une visite de travail du ministre de la Défense Khaled Sehili à Alger, qui était accompagné de hauts gradés de la marine et des forces terrestres tunisiennes. Cet accord, on n’en connaît pas encore les détails mais qui suscite des réactions prudentes et mitigées, notamment du côté tunisien où certains se méfient de ce qu’ils considèrent comme une «volonté de domination algérienne.»   

Latif Belhedi

Cet accord, annoncé par le ministère algérien de la Défense, constitue une étape importante dans les relations bilatérales et un pas important vers le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, lit-on dans le communiqué officiel algérien.

Au cours de cette visite, précise encore le communiqué, le responsable tunisien a été reçu par le général Saïd Chengriha, ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale et chef d’état-major de l’armée algérienne.

Les deux parties ont examiné les possibilités de coopération et discuté des moyens de renforcer la coordination sur les questions d’intérêt commun, notamment les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée, ajoute le communiqué.

Par la suite, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le ministre Sehili, réaffirmant la solidité des relations historiques et stratégiques entre les deux pays.

«Les entretiens préparatoires à cette signature ont porté, selon le ministère algérien de la Défense, sur un renforcement de la coopération militaire et sécuritaire, ainsi que sur l’élargissement du contrôle transfrontalier», rapporte Jeune Afrique.

Précarité de la sécurité régionale

Le journal parisien rappelle le contexte international et régional dans lequel la signature de ce traité est intervenue et évoque les deux attaques de drones ayant visé, début septembre, des bateaux de la flottille pour Gaza ancrés en rade du port tunisien de Sidi Bou Saïd. Attaques qui, selon une enquête de la chaîne américaine CBS News, auraient été approuvées en personne par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Selon Jeune Afrique, «ces frappes sur le petit port ont montré toute la précarité de la sécurité tunisienne, d’autant que tout s’est déroulé à quelques centaines de mètres du palais de Carthage et sous les fenêtres de la résidence de l’ambassadeur des États-Unis, qui surplombe le rivage.»

Pour l’Algérie qui, selon les termes de Jeune Afrique, «considère [La Tunisie] souvent comme un poste avancé de son propre territoire», l’accord avec la Tunisie s’inscrit dans une volonté de mieux protéger ses propres frontières.

On ne connaît pas encore les détails de l’accord en question, mais on peut estimer qu’il n’a pu être signé sans l’aval ou sous la dictée du président de la république Kaïs Saïed, chef suprême des forces armées et de l’Etat tunisien, comme l’a fait remarquer le général à la retraite Kamel Akrout dans un poste Facebook, hier soir, jeudi 9 septembre. Lequel a souvent souligné dans ses déclarations ce qu’il appelle «l’unité de destin» entre les deux pays voisins.

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