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Agriculture durable : 2,3 millions d’euros pour restaurer la santé des sols en Tunisie

Les activités du Projet « Soil Matters : Innovations pour la santé des sols et l’agroécologie », doté d’un budget de 2,3 millions d’euros (environ 7,8 millions de dinars) ont démarré officiellement, mardi, à Tunis.

Financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), Soil Matters sera mis en œuvre par l’Agence de Promotion des Investissements Agricoles (APIA) et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) jusqu’au mois d’avril 2028. L’objectif est de mettre à l’échelle des innovations favorables à la santé des sols et à l’agroécologie, en s’appuyant notamment sur l’engagement et les capacités du secteur privé agricole et agroalimentaire.

Concrètement, le Soil Matters favorisera l’amélioration des capacités de 2000 agriculteurs dont 18% de femmes et l’application des innovations en santé de sol et agroécologie sur 3000 hectares, a indiqué la Cheffe du projet, Soumaya Belhadj Slimane.

Intervenant lors de l’atelier de démarrage du projet Soil Matters, elle a souligné que le projet permettra l’adoption de sept instruments de planification ou de politiques de promotion du sol et la mise à l’échelle des services ou des produits pour la santé du sol et l’agroécologie dans 10 MPME et groupements économiques.

La Cheffe du projet a souligné que le Soil Matters s’articule autour de trois axes. Il s’agit du renforcement des capacités organisationnelles, techniques et commerciales des entreprises pour adopter et mettre en œuvre des innovations en faveur de la santé des sols et de l’agroécologie.

La deuxième composante porte sur l’amélioration des conditions-cadres favorables à l’adoption des pratiques agroécologiques par les acteurs économiques, tandis que la troisième s’articule autour de la capitalisation et le partage des enseignements issus des expériences et des innovations soutenues, à travers des réseaux nationaux, régionaux et internationaux.

Pour le Chef du Cabinet du ministre de l’Agriculture, Haykel Hochlef, la préservation des sols n’est pas une option mais plutôt une condition incontournable de la durabilité de l’agriculture.

L’agriculture occupe une place centrale dans l’économie nationale et constitue un levier stratégique de croissance, d’emploi et de stabilité sociale, ainsi qu’un vecteur de sécurité alimentaire et un pilier essentiel de gestion durable des ressources naturelles, a-t-il souligné.

Cependant, le pays fait face à des défis majeurs, tels que le changement climatique, la rareté croissante des ressources en eau et la dégradation préoccupante des sols qui fragilise les écosystèmes et affecte la productivité agricole, a-t-il déploré. Il a rappelé, dans ce sens que teneur en matière organique ne dépasse pas les 2%, qu’environ 1,5 million d’hectares de terres sont affectés par les sels et que 23 mille hectares des terres productifs sont perdus chaque année à cause de l’érosion. Ces tendances mettent en péril la fertilité des terres, la rentabilité des exploitations, l’investissement dans le secteur agricole et la souveraineté alimentaire, a-t-il estimé.

Il a souligné dans ce cadre que le projet revêt une importance particulière, et ce, via une approche intégrée innovatrice axée sur deux leviers essentiels à savoir l’agroécologie et l’innovation technologique. Et de préciser que le projet vise à promouvoir l’investissement lié aux pratiques de conservation des sols capables de régénérer la matière organique, de renforcer la résilience des écosystèmes et de diffuser à grande échelle les pratiques d’agroécologie afin de réduire l’indépendance aux intrants chimiques et de renforcer les capacités des acteurs agricoles (des chercheurs, des ingénieurs, des techniciens et des agriculteurs).

Le Soils Matters s’inscrit dans le cadre de l’initiative spéciale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ transformation des systèmes agroalimentaires (AGER) dont l’objectif est de permettre à tous les individus de jouir du droit à une alimentation sûre, suffisante et équilibrée.

Soil Matters Tunisie, s’inscrit dans le cadre du programme global Soil Matters, doté d’un budget global d’environ 20 millions d’euros et qui sera également déployé dans six pays à savoir l’Inde, le Kenya, l’Ethiopie, le Madagascar et le Cameroun.

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Quand un mégot peut tout brûler : chronique d’un incendie évité, et d’un mal profond

Ce devait être une journée paisible, une journée d’été comme tant d’autres. Le sable chaud, les rires des enfants, le clapotis des vagues. Et puis, tout à coup, les cris : « Au feu ! ». En quelques instants, la panique. Une cabane au toit de paille venait de s’enflammer.

La scène s’est déroulée en pleine journée, sur une plage tunisienne. Très vite, les employés du site — gardiens, agents de sécurité, serveurs — ont accouru, armés d’extincteurs. Leur sang-froid et leur efficacité ont permis de contenir les flammes, d’éviter le pire. Les pompiers ont ensuite pris le relais. Bilan : des dégâts matériels. Pas de blessés. Mais une colère profonde, tenace, qui ne s’éteindra pas aussi facilement que le feu.

Cet incendie aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Car cette cabane est située juste à côté d’un abri de voiture. Que se serait-il passé si une voiture avait été touchée ? Si son réservoir d’essence avait explosé ? À quelques mètres de là se trouve aussi un accès direct à la plage, souvent emprunté par des familles, des enfants, des personnes âgées. Une seule étincelle de plus, et la tragédie était à portée de souffle.

D’après l’enquête préliminaire de la Protection civile, l’incendie aurait été provoqué par un simple mégot de cigarette, jeté par-dessus un mur peut-être par un client ou un employé d’un restaurant voisin, également construit en paille. Un geste anodin, négligent, irresponsable. Et pourtant, potentiellement meurtrier.

Ce n’est qu’un fait divers, diront certains. Mais il est révélateur d’un mal bien plus profond : l’incivilité banalisée, la négligence élevée au rang de norme, le refus d’assumer la moindre responsabilité collective.

Dans le cas présent, ce mégot a déclenché un feu. Mais combien d’autres mégots sont simplement enfoncés dans le sable ? Combien jonchent nos plages, au milieu des coquillages et des jouets d’enfants ? Combien de bébés, de tout-petits, risquent chaque jour de mettre un de ces déchets toxiques à la bouche, faute d’attention, faute de civisme ?

Et ce n’est pas faute d’infrastructures : des cendriers sont installés sur toutes les tables, les poubelles sont visibles, accessibles. Il suffirait de faire deux pas, ou de tendre la main. Mais non. Il est tellement plus facile de se débarrasser de son mégot dans le sable, comme on se débarrasse de sa responsabilité.

Chaque jour, par des gestes aussi simples qu’un jet de mégot ou qu’un sachet plastique laissé sur le sol, nous signons notre défaite. Mais faut-il s’y résigner ? Que faire ? D’abord, dire STOP. Dénoncer ces comportements. Exiger des amendes, des sanctions, des campagnes de sensibilisation sérieuses. Éduquer dès l’école, mais aussi rappeler aux adultes qu’ils n’ont pas le droit de polluer, de dégrader, de mettre en danger les autres. Multiplier les cendriers, oui. Mais aussi exiger leur usage.

Surtout, il est urgent de redonner de la valeur à l’espace collectif. Une plage n’est pas un dépotoir. Une rue n’est pas un cendrier géant. Et si nous ne réapprenons pas à respecter ce qui est à tous, alors plus rien ne nous distinguera d’une société en décomposition.

Un mégot a failli tout brûler. Ce jour-là, le feu a été éteint. Mais la braise, elle, est encore là — invisible, insidieuse. Et elle nous consume lentement.

Neïla Driss

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