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Textile, automobile, énergie : l’Afrique industrielle entre IA, traçabilité et durabilité

La 3ᵉ édition de l’African ESG Summit a été le théâtre d’échanges cruciaux lors du panel intitulé « Comment l’IA transforme les industries africaines dans une logique ESG ». Réunissant des acteurs majeurs de la finance, du textile et de l’automobile, la discussion a mis en lumière une convergence. A savoir que l’Intelligence Artificielle est un outil préparatoire essentiel; mais que la compétitivité et la résilience durable dépendent fondamentalement de l’engagement humain et de la collaboration stratégique.

Mourad Ben Mahmoud, Expert-comptable et consultant en Business Performance & Sustainability, a ouvert le débat en définissant la portée actuelle de l’IA. Il a noté que si les pratiques tunisiennes se limitent souvent à des systèmes internes d’automatisation de la collecte de données, l’IA est capable, à l’échelle internationale, de combiner et de synthétiser des rapports pour identifier tous les impacts et risques potentiels d’une entreprise. Elle sert à définir l’intégralité du cadre de la démarche ESG. De même qu’elle peut synthétiser les comptes-rendus des parties prenantes pour générer un reporting conforme à plusieurs référentiels.

Ce travail, qualifié de préparatoire et répétitif, est bien géré par l’IA. Cependant, M. Ben Mahmoud a insisté sur une distinction fondamentale : la définition des actions adaptées à l’entreprise et l’engagement ne peuvent jamais être proposés par l’IA. L’IA peut aider à atteindre des objectifs, mais c’est l’humain qui doit décider, s’engager, réviser les objectifs et modérer l’action pour s’adapter à un terrain qui bloque. Il recommande aux entreprises d’élaborer leur premier rapport ESG par elles-mêmes, en connaissant bien leur terrain. Et ce, avant de déléguer certaines tâches à l’IA afin de garantir une vision propre à l’entreprise. L’IA est un moyen d’apporter de l’objectivité, notamment en synthétisant des rapports internes et externes ainsi que des articles de presse, permettant d’intégrer les risques et les impacts actuels et potentiels.

Le secteur textile : Un impératif « durable » né d’une rupture sociale

Ziad Kadhi, CEO de Key Values, a partagé une perspective historique du secteur textile, préférant l’usage du terme « durable » à celui d’ESG. Il a rappelé que l’industrie a longtemps été dominée par la triade Qualité-Coût-Délai (QCD) avant l’an 2000.

Le point de rupture est survenu en 1996, suite à la publication d’un article dans un magazine américain révélant le travail d’un garçon de 12 ans au Pakistan. Cette prise de conscience a entraîné des boycotts rapides des consommateurs, une baisse de la côte boursière des marques et a contraint les grands distributeurs (comme Monoprix) et les grandes marques à s’organiser en adoptant des codes de conduite. Dès 1997, des normes purement sociales comme la SA8000 ont vu le jour. Suivirent l’Initiative Clause Sociale (ICS) française, initialement sociale, puis, vers 2003, l’initiative britannique Ethical Trading Initiative (ETI) qui intégrait la Santé, la Sécurité et l’Environnement. Aujourd’hui, l’intégration des quatre piliers (Environnement, Social, Gouvernance, Éthique) est une exigence mandataire pour les grandes marques internationales. Ne pas s’y conformer après les années 2000 entraînait une perte de commandes.

Concernant l’IA, M. Kadhi a indiqué qu’elle est exploitée dans une logique de conformité pour optimiser les processus et réduire les déchets. Mais, plus stratégiquement, l’IA est utilisée pour développer des produits connectés qui envoient des informations pour la traçabilité.

L’automobile : La durabilité comme pilier de compétitivité

Issam Jemli, membre du comité directeur de la Tunisian Automotive Association (TAA) et Directeur général de BONTAZ Tunisie, a mis en avant les efforts structuraux du secteur automobile tunisien. La TAA, créée en 2016 pour soutenir la compétitivité, a développé un référentiel digitalisé et interactif pour aider les entreprises à intégrer une stratégie de durabilité devenue primordiale, répondant aux exigences mandataires des donneurs d’ordre.

Il a signalé l’ajout récent d’un sixième pilier portant sur la durabilité au pacte de compétitivité signé avec l’État en 2022. Le référentiel de la TAA évalue la maturité des entreprises sur les trois piliers E, S, et G. Le secteur s’engage activement pour l’optimisation des ressources et le développement de l’économie circulaire (réutiliser les produits). M. Jemli a aussi souligné l’importance croissante des systèmes et logiciels embarqués, avec des développements réalisés en Tunisie, notamment ceux qui reprennent des développements de Renault ou des opérations pour les nouvelles voitures chez BONTAZ. Des startups œuvrent à développer des outils spécifiques pour réduire les impacts des entreprises.

BYD : maîtriser la chaîne de valeur pour une mobilité durable

Hajer Chekir, Responsable commerciale BYD Tunisie, a illustré l’intégration de l’IA et de la durabilité à travers l’exemple de BYD, qui maîtrise la totalité de la chaîne de valeur, de la technologie de la batterie à l’assemblage (intégration verticale). Elle a insisté sur la nécessité de passer du rôle de « futuriste » à celui de concepteur qui intègre la donnée, l’intelligence artificielle et la durabilité dès la conception.

Les résultats sont chiffrés : plus de 13 millions de véhicules électriques BYD circulent dans le monde, ayant évité 110 milliards de kilomètres d’émissions de carbone. Pour rendre la mobilité électrique plus accessible, BYD a mis en place un simulateur financier pour calculer le retour sur investissement après 10 ans. Prochainement, un nouvel outil fournira un rapport d’impact environnemental et financier complet, incluant les émissions de CO2 évitées.

Concernant la technologie des batteries, la batterie BYD offre 2 millions de kilomètres de longévité (soit 5000 cycles de recharge). Après son utilisation dans le véhicule, cette batterie peut servir au stockage d’énergie.

Enfin, Mme Chekir a salué le rôle des incitations fiscales tunisiennes (exemption de droits de douane, TVA réduite à 6 %, exemption du programme général de quota) visant à accélérer la transition énergétique, économiser l’importation de carburant et sensibiliser le consommateur aux avantages économiques et environnementaux.

ESG et compétitivité : nécessité de l’ouverture et de la résilience

Mourad Ben Mahmoud a traité de la question de l’articulation entre compétitivité et exigences réglementaires ESG. Il a rappelé que la compétitivité est l’élément principal pour la survie et la pérennité de l’entreprise. Contrairement à une idée reçue, l’engagement RSE (ou ESG) ne nuit pas à la profitabilité, mais assure au contraire la résilience de l’entreprise dans un contexte de risques et d’impacts accrus. Un rapport ESG sans actions concrètes devient du « window dressing » ou du « machin » et ne sert à rien. La rentabilité est atteinte lorsque l’entreprise est consciente de ses risques et parvient à les gérer par des stratégies d’action.

M. Ben Mahmoud a martelé que la démarche ESG n’est pas seulement nécessaire pour l’accès aux marchés, mais surtout pour l’accès à l’investissement. Les investisseurs exigent en effet une transparence et une gestion des risques pour être rassurés et déterminer combien de temps ils pourraient se désengager sans subir de risque réputationnel.

Sa recommandation principale pour les entreprises est de s’ouvrir à la collaboration, notamment avec les startups et les universités. Il est plus rentable de s’associer à des acteurs spécialisés dans des thématiques de niche (économie circulaire, décarbonation) pour réduire les impacts ou les risques, plutôt que de financer de coûteux projets internes. Adopter une démarche globale en s’appuyant sur des spécialistes garantit l’efficacité des actions et permet d’éviter les blocages, transformant ainsi l’exigence ESG en véritable facteur de profitabilité.

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Salon international du textile «INTERTEX TUNISIA» du 16 au 18 octobre 2025: 700 hommes d’affaires de différents pays attendus

Dans le cadre du soutien continu au secteur textile, afin d’assurer la pérennité de la production et sa promotion, et en vue de rechercher davantage d’investissements étrangers ainsi que de développer les relations entre les investisseurs tunisiens et leurs homologues des pays frères et amis, la société américaine Bgroup et le Salon international de Sousse, …

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Tunisie : Les exportations industrielles progressent à 38,2 milliards de dinars

Selon les chiffres publiés par l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), les exportations industrielles tunisiennes ont atteint 38,2 milliards de dinars entre janvier et août 2025, soit une hausse de 2,5% par rapport à la même période de 2024. Le secteur textile-habillement arrive en tête, tandis que les intentions d’investissement industriel et de services confirment une dynamique soutenue.

Le textile en tête des exportations

Avec 7,4 milliards de dinars, le secteur textile, habillement, cuir et chaussure domine les exportations industrielles tunisiennes. Il est suivi par l’industrie agroalimentaire (4,1 milliards de dinars) ; l’industrie chimique (2,5 milliards de dinars) ; les industries mécaniques et électriques (2 milliards de dinars).

Les intentions d’investissement déclarées auprès de l’APII s’élèvent à 1,2 milliard de dinars, destinés à financer plus de 1900 projets. À terme, ces investissements devraient permettre la création de plus de 20.000 emplois dès l’entrée en production des nouvelles unités.

Du côté des services, les investissements déclarés atteignent 783,3 millions de dinars, avec 7031 projets et 35.661 nouveaux postes d’emploi prévus, confirmant la vitalité de ce secteur.

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Exportations textiles : la Tunisie franchit les 3,9 milliards de dinars malgré des défis majeurs

Les exportations tunisiennes de textile ont progressé de 2,61% entre janvier et mai 2025, atteignant près de 3,94 milliards de dinars. Malgré ce bilan positif, le secteur reste confronté à de lourds défis liés à la concurrence internationale et aux nouvelles règles du marché européen.

En déplacement à Ksar Hellal (Monastir), le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, a annoncé mercredi que la valeur des exportations textiles s’est établie à 3942 millions de dinars (1178 millions d’euros) au cours des cinq premiers mois de 2025, soit une hausse de 2,61% par rapport à la même période en 2024.

Il a ajouté que les prévisions tablent sur un volume d’exportations global atteignant 9365 millions de dinars fin 2025, soit une progression d’environ 2% par rapport à l’année précédente.

Des obstacles persistants malgré la progression

Si les indicateurs sont encourageants, le ministre a rappelé que le secteur reste exposé à plusieurs contraintes comme la forte concurrence d’autres pays producteurs, le coût élevé du fret maritime, la baisse du pouvoir d’achat en Europe, les nouveaux mécanismes de taxation carbone de l’UE, la hausse des coûts de l’énergie, de l’eau et des matières premières, ainsi que les lourdeurs administratives.

« Il est nécessaire d’accélérer la mise en place d’un plan permettant de faire face aux exigences des marchés mondiaux et de renforcer l’investissement et l’innovation », a insisté Samir Abdelhafidh.

Innovation et partenariats internationaux

Le ministre a mis en avant la poursuite du programme GTEX-MENATEX (2024-2027), financé à hauteur de 2 millions de dollars dans le cadre d’une coopération tuniso-suisse et tuniso-suédoise. Quelque 33 entreprises textiles et structures d’appui bénéficieront de ce projet.

Dans le même esprit, le programme CBI (2023-2026), financé par la coopération tuniso-néerlandaise à hauteur de 1,8 million d’euros, soutiendra 18 entreprises supplémentaires.

Au total, a précisé le ministre, 12,5 millions de dinars de financements extérieurs ont été mobilisés sous forme de dons au profit du secteur.

Un secteur stratégique pour l’économie tunisienne

Deuxième secteur exportateur du pays, le textile représente près de 160.000 emplois répartis dans 1600 entreprises, dont 85% tournées vers l’exportation. Son volume d’exportations annuelles avoisine 10 milliards de dinars.

« Notre priorité est de développer les capacités humaines, d’adopter les technologies modernes et de promouvoir une industrie propre capable de réduire ses émissions de carbone », a déclaré le ministre.

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Textile : L’UE accorde des dérogations douanières aux produits tunisiens jusqu’en 2029

Bruxelles a validé une exemption partielle des règles d’origine pour les vêtements fabriqués en Tunisie et exportés vers l’Union européenne. Une mesure saluée par la Fédération tunisienne du textile.

La Commission européenne a officiellement adopté, le 24 juillet 2025, une mesure de dérogation aux règles d’origine applicables aux produits textiles tunisiens (t-shirts, pantalons, robes…).

Exonération des droits de douane

Cette décision, annoncée jeudi par la Fédération Tunisienne du Textile et de l’Habillement (FTTH), permet aux exportateurs tunisiens de profiter d’une exonération des droits de douane sur les marchés européens.

La FTTH a salué une « mesure stratégique » qui renforce la compétitivité de l’industrie textile tunisienne à l’international. Elle devrait permettre aux entreprises locales d’élargir leurs marges et de stimuler l’emploi dans le secteur. Du côté européen, cette décision s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale visant à dynamiser les échanges.

Jusqu’au 31 décembre 2029

La dérogation s’applique rétroactivement à partir du 22 janvier 2025 et reste en vigueur jusqu’au 31 décembre 2029. Elle s’inscrit dans le cadre de l’accord d’association UE-Tunisie, qui facilite les échanges préférentiels entre les deux parties.

À fin mai 2025, 87% des exportations tunisiennes du secteur textile-habillement étaient destinées au marché européen.

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Tunisie – Textile : Le secteur ambitionne 5 milliards d’euros d’exportations d’ici 2030

Le secteur tunisien du textile et de l’habillement entend franchir un nouveau cap : atteindre 5 milliards d’euros d’exportations à l’horizon 2030, contre environ 3 milliards d’euros actuellement.

C’est ce qu’a annoncé Saber Ben Kilani, directeur général du textile et de l’habillement au ministère de l’Industrie, lors d’une journée d’étude organisée ce mercredi 9 juillet par l’Académie parlementaire.

Un pilier de l’industrie nationale

Dans son intervention, Saber Ben Kilani a rappelé le poids stratégique du secteur dans l’économie tunisienne. Le textile représente 30% des entreprises industrielles du pays et 29% des emplois du secteur. Il est également à l’origine de 16% des exportations des industries manufacturières, faisant de lui le deuxième secteur exportateur du pays.

Autre indicateur clé : 81% des usines textiles sont entièrement tournées vers l’exportation, dont 27% sont à capitaux étrangers, preuve de l’attractivité du secteur pour les investisseurs internationaux.

Une filière résiliente face aux crises

Malgré les turbulences économiques, tant locales qu’internationales, le textile tunisien a su faire preuve de résilience, selon le responsable. Le secteur a réussi à préserver 155.000 emplois et à maintenir un niveau d’exportation stable autour de 3 milliards d’euros.

Avec des conditions d’investissement et de compétitivité plus favorables, la filière textile pourrait créer jusqu’à 7000 emplois par an d’ici 2030, tout en augmentant considérablement sa performance à l’export.

Pour y parvenir, les autorités misent notamment sur la modernisation de la chaîne de valeur, l’intégration technologique, la formation de la main-d’œuvre et l’attraction d’investissements étrangers dans les segments à plus forte valeur ajoutée.

Cette ambition, à l’heure où la Tunisie cherche à renforcer ses exportations et à redynamiser son tissu industriel, confirme la place stratégique du textile dans les choix économiques à venir.

Nouvelles perspectives

Dans ce cadre bien précis, rappelons que la Fédération Tunisienne du Textile et de l’Habillement (FTTH) et la Confédération Européenne de l’Habillement et du Textile (EURATEX) ont officialisé, le 15 avril 2025, la signature d’un mémorandum d’entente visant à consolider un partenariat stratégique entre les deux entités.

Cet accord, d’une durée initiale de cinq ans renouvelable, instaure un cadre structuré de collaboration dans les domaines commercial, technique et réglementaire. Il marque une étape importante dans le renforcement des relations industrielles entre la Tunisie et l’Europe, en particulier dans un secteur aussi crucial que le textile.

L’Union européenne reste le premier partenaire commercial de la Tunisie dans ce domaine. Elle absorbe l’essentiel des exportations textiles tunisiennes, évaluées à plus de 8 milliards de dinars. Le pays accueille plus de 500 entreprises européennes opérant dans le secteur, avec une dynamique soutenue en 2024 marquée par 170 nouveaux projets d’investissement.

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