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Ezzedine Madani : encourager les jeunes auteurs à innover dans l’écriture théâtrale arabe

L’auteur et dramaturge Ezzedine Madani a considéré que l’écriture théâtrale arabe doit retrouver son rôle de lumière (Tanwiri) dans une époque marquée par le silence et l’isolement. Il a appelé les jeunes auteurs à innover dans leur langage et leur style et à faire du théâtre une plateforme de dialogue et de réflexion, et non plus uniquement de divertissement. “Le théâtre arabe s’élève à chaque fois qu’un texte interpelle les consciences et suscite des interrogations” a-t-il ajouté.

Lors d’un séminaire organisé vendredi à l’Académie tunisienne des lettres et des arts Beït al-Hikma sur la “Lecture du texte théâtral”, Ezzedine Madani a passé en revue sa grande expérience dans l’écriture théâtrale, sa vision de la nature de cet art et de ses caractéristiques esthétiques et intellectuelles dans le monde arabe, dans cette rencontre organisée en son hommage en coordination avec Fakher Rouissi, avec la participation des acteurs Raouf Ben Yaghlane, Aziza Boulabiare et Jamila Camara..

A l’ouverture des travaux, docteur Mahmoud Ben Romdhane, Président de Beït al-Hikma a mis en relief le rôle de précurseur de Ezzedine Madani dans le théâtre expérimental au sein du monde arabe, soulignant que cet hommage coïncide avec la publication par Beït al-Hikma de ses œuvres complètes le premier volume des œuvres théâtrales et faisant partie d’une série de quatre volumes regroupant environ 1500 pages.

Il a précisé que ce volume rassemble plusieurs pièces telles que “La Révolution du propriétaire de l’âne”, le recueil ” La Révolution des Zanjs 1 (Noirs) “, ” Le Périple d’Al-Hallaj ” et ” La genèse de l’oubli “, des textes unis par un esprit de rébellion et une réflexion sur la liberté et l’humanité.

Ezeddine Madani a exprimé sa gratitude pour cet hommage qu’il considère comme une célébration du théâtre tunisien moderne, rappelant un long parcours qui a démarré dans les années 1970. Il a souligné qu’au cours de sa carrière, il s’était consacré à la question de la modernisation de la langue arabe sans rompre avec son héritage classique, affirmant que la langue arabe est vivante, qui se renouvelle en étant capable d’exprimer les enjeux contemporains sans perdre son authenticité.

Le programme de l’après-midi comprend des lectures théâtrales d’une sélection de Ezzedine Madani sur “la Tunisie, mère de tous les pays” et “Aziza Othmana” qui ont été adaptées en pièces de théatre et de “Shajarat al-Durr” par Zahira Ben Ammar.

Les lecture seront présentées par les artistes qui ont contribué à ces œuvres choisies à savoir Raouf Ben Yaghlane, Aziza Boulabiare et Jamila Camara.

Ces lectures seront précédées d’un défilé de costume de théâtre d’Amel Sghaïer.

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Trois finalistes pour les « Prix des critiques arabes pour les films européens » 2025

Trois longs métrages européens ont été retenus comme finalistes pour les Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens), une distinction créée conjointement par l’European Film Promotion (EFP – Promotion du cinéma européen) et le Arab Cinema Center (ACC – Centre du cinéma arabe), en partenariat avec le Festival du Film d’El Gouna en Égypte. Parmi les vingt films soumis cette année, le jury, composé de cent critiques de cinéma issus de seize pays arabophones, a choisi Deaf (Sourde) d’Eva Libertad (Espagne), DJ Ahmet de Georgi M. Unkovski (Macédoine du Nord, République tchèque, Serbie, Croatie) et Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne, Canada, Italie, Palestine, Qatar, Jordanie, Arabie Saoudite).

J’ai personnellement l’honneur de figurer parmi ces cent critiques arabes qui participent à ce vote prestigieux, une initiative visant à renforcer la visibilité des films européens dans le monde arabe et à encourager les échanges culturels entre les deux régions.

Prix des critiques arabes pour les films européens Arab Critics’ Awards for European Films

Le film Deaf, premier long métrage de la réalisatrice espagnole Eva Libertad, est une adaptation intime de son court métrage du même nom. Inspirée de sa propre expérience familiale, la cinéaste y met en scène sa sœur, Miriam Garlo, sourde dans la vie comme à l’écran, pour raconter la relation d’un couple mixte — une femme sourde et son compagnon entendant — confronté à la maternité et aux barrières de la communication. Libertad explore avec une grande délicatesse les tensions, les incompréhensions et la tendresse qui traversent cette histoire d’amour silencieuse, révélant la richesse émotionnelle du monde intérieur des personnages. Présenté à la Berlinale dans la section Panorama, Deaf y a remporté le Prix du public et le Prix du cinéma d’art et d’essai. Il a ensuite triomphé au Festival de Málaga, où il a reçu six récompenses, dont celles du Meilleur film, de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur. Le film a également remporté le Latin American Critics Award for European Films (Prix des critiques latino-américains pour les films européens) au Festival de Guadalajara. Produit par Distinto Films, Nexus CreaFilms et A Contracorriente Films, Deaf est distribué à l’international par la société madrilène Latido Films.

Deuxième film sélectionné, DJ Ahmet, premier long métrage du réalisateur macédonien Georgi M. Unkovski, a connu sa première mondiale au Sundance Film Festival 2025, où il a remporté le World Cinema Dramatic Audience Award (Prix du public du cinéma mondial – section fiction) ainsi qu’un Prix spécial du jury pour la vision créative. L’histoire se déroule dans un village reculé de Macédoine du Nord et raconte le parcours d’Ahmet, un jeune berger de quinze ans dont la découverte de la musique électronique bouleverse l’existence. Son rêve de devenir DJ se heurte à la tradition, aux attentes familiales et à un amour interdit. À travers ce personnage, Unkovski dépeint une forme de résistance silencieuse, celle qui naît dans les marges, lorsque la liberté intérieure défie le poids de l’héritage. D’un lyrisme visuel rare, DJ Ahmet capture la beauté brute des paysages macédoniens et la vitalité d’un jeune homme qui tente d’imposer sa voix dans un monde qui voudrait le faire taire. Coproduit par Cinema Futura et Sektor Film (Macédoine du Nord), Alter Vision et Analog Vision (République tchèque), Backroom Production et Baš Čelik (Serbie) ainsi que 365 Films (Croatie), le film est distribué à l’international par Films Boutique.

Enfin, Yunan, deuxième long métrage du cinéaste syro-palestinien Ameer Fakher Eldin, est une œuvre introspective et poétique sur l’exil, la solitude et la quête de sens. Le film suit le parcours d’un homme arabe arrivé sur une île isolée du nord de l’Allemagne, décidé à mettre fin à ses jours. Sa rencontre avec une communauté allemande marginalisée, marquée par le conservatisme et la précarité, bouleverse peu à peu sa perception du monde et de lui-même. Tourné dans la beauté austère des paysages nordiques, Yunan déploie un dialogue silencieux entre l’homme et la nature, entre l’exil intérieur et la possibilité d’un renouveau. Le film était en compétition à la Berlinale et a remporté le Golden Firebird Award du Meilleur acteur (Georges Khabbaz) et de la Meilleure actrice (Hanna Schygulla) au Hong Kong International Film Festival. Produit par Dorothe Beinemeier pour Red Balloon Film (Allemagne), en coproduction avec Microclimat Film (Canada) et Intramovies (Italie), ainsi que Fresco Films, Metafora Productions et Tabi360, Yunan est distribué par Intramovies, tandis que Mad Solutions assure les ventes pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Ces trois finalistes incarnent chacun à leur manière une Europe plurielle, traversée par des questionnements universels : la communication et le silence (Deaf), l’émancipation et l’héritage (DJ Ahmet), l’exil et la renaissance (Yunan). Ils traduisent aussi la vitalité d’un cinéma d’auteur européen capable de dialoguer avec le monde arabe, en racontant des histoires profondément humaines.

Le film lauréat de cette sixième édition sera dévoilé lors du El Gouna Film Festival (16 – 24 octobre 2025).

Lancé en 2019, le Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens) est né du partenariat entre l’EFP et le ACC. Ce prix est une déclinaison du Critics’ Awards for Arab Films (Prix des critiques pour les films arabes) créé par le même centre. L’objectif est double : encourager la diffusion d’œuvres européennes de qualité dans le monde arabe et mettre en lumière le rôle essentiel des critiques arabes dans la découverte et la médiation culturelle.

Depuis sa création, ce prix a distingué plusieurs films marquants : God Exists, Her Name Is Petrunya de Teona Strugar Mitevska (2019), Undine de Christian Petzold (2020), 107 Mothers de Peter Kerekes (2021), EO de Jerzy Skolimowski (2022), Fallen Leaves d’Aki Kaurismäki (2023) et The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof (2024).

Soutenue par le programme Creative Europe – MEDIA de l’Union européenne, cette initiative illustre la volonté commune de ses fondateurs : encourager le dialogue entre les cultures à travers le regard des critiques, et célébrer le cinéma comme un langage universel capable de dépasser les frontières.

Neïla Driss

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Le poème du dimanche | ‘‘Hiroshima blues’’ de Mohamed Aziza / Shams Nadir

Mohamed Aziza dit Shams Nadir est poète, narrateur, essayiste et universitaire tunisien. Né en 1940 à Tunis, il a occupé de hautes fonctions à l’Oua et à l’Unesco. Il a animé longtemps l’Université euro-arabe.

Ce poème évoque la tragédie du largage de bombes atomiques par l’armée américaine sur la ville japonaise de Hiroshima, dans la nuit du 6 août 1945.

Ma branche d’amandier en fleurs

Ma geisha à la démarche retenue

Mauves sont tes lèvres

Comme, à l’automne, le lichen des mers.

Ma tendre, mon Levant

Vidons ensemble la coupe de saké

Afin que resplendisse, dans nos yeux chavirés,

Le Fuji Yama à la coiffe de neige éternelle.

Mon amant, mon samouraï

Violent comme la houle à Nagasaki

Doux comme un vol de libellules

Aime-moi avec rigueur

Aime-moi avec douceur

Aime-moi avec ferveur

Afin qu’à jamais, de moi

Subsiste le souvenir,

Gouttes de rosée sur les joncs inclinés…

     Ainsi parlaient les amants enlacés

     Dans la langueur du midi.

     Mais l’Oiseau d’acier obscurcit le ciel

     Et ouvrit son ventre mécanique

     Il y eut un long sifflement

Et l’éclat de mille soleils…

A Hiroshima, longtemps après

J’ai vu la morsure des soleils éteints

Et, sur un pan de mur calciné,

Deux ombres enlacées :

Une branche d’amandiers en fleurs

Couronnée du vol immobile des abeilles

S’insinuant, vivace, entre les murs noircis.

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Coupe arabe 2025 : Le programme de la Tunisie au premier tour

Le comité d’organisation de la Coupe arabe de la FIFA 2025 a rendu public le programme du premier tour du tournoi, prévu du 1er au 18 décembre au Qatar. Les Aigles de Carthage connaissent désormais leurs premiers adversaires et leurs dates de match, avec pour objectif de franchir la phase de groupes et se préparer pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations.

La Tunisie débutera sa campagne le 1er décembre :

  • 1er décembre 2025 à 14h00: Tunisie – Vainqueur Syrie – Soudan du sud
  • 4 décembre 2025 à 15h30: Tunisie – Vainqueur Palestine – Libye
  • 7 décembre 2025 à 18h00: Tunisie – Qatar

Les deux premiers de chaque groupe se qualifieront pour les quarts de finale, programmés les 11 et 12 décembre, avant les demi-finales le 15 décembre et la finale prévue le 18 décembre.

En cas de qualification, la Tunisie affrontera l’une des nations issues du groupe B, composé du Maroc, de l’Arabie Saoudite, et des qualifiés des confrontations Somalie – Oman et Comores – Yémen.

Objectif : se préparer pour la CAN

Ce tournoi servira également de préparation pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2025), qui se déroulera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. La Tunisie pourra ainsi tester ses forces, ajuster ses stratégies et donner du temps de jeu à ses éléments clés avant le rendez-vous continental.

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El Gouna 2025 – Vingt films en lice pour les Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens

Le Festival du film d’El Gouna, prévu du 16 au 24 octobre 2025, accueillera une nouvelle fois les Prix des critiques arabes pour les films européens (Arab Critics’ Awards for European Films), un rendez-vous désormais incontournable qui en est déjà à sa septième édition. Créée conjointement par la Promotion européenne du film (European Film Promotion – EFP) et le Centre du Cinéma Arabe (Arab Cinema Center – ACC), cette initiative met en lumière la richesse et la diversité du cinéma européen à travers le regard de 100 critiques arabes issus de 16 pays. Leur mission : désigner trois favoris parmi les vingt films sélectionnés, avant d’annoncer le lauréat final au cours du festival.

La sélection 2025 illustre la variété des écritures européennes et l’originalité des démarches artistiques. Beaucoup de ces œuvres ont déjà marqué les plus grands festivals internationaux ou représenté leur pays dans la course à l’Oscar du meilleur film international. Parmi elles, on retrouve Jeunes mères des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique), qui a remporté  le prix du meilleur scénario à Cannes, Little Trouble Girls d’Urška Djukić (Slovénie) ou encore Sanatorium du documentariste irlandais Gar O’Rourke. D’autres films, déjà largement distingués, confirment leur place dans cette compétition : DJ Ahmet de Georgi Unkovski (Macédoine du Nord), multi-primé à Sundance, Cannes et Sarajevo, Home Sweet Home de Frelle Petersen (Danemark) et Deaf d’Eva Libertad (Espagne), récompensés au Panorama de la Berlinale, Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne), lauréat au Festival du film arabe de Rotterdam, ou encore Celtic Utopia de Dennis Harvey et Lars Lovén (Suède), primé à la Semaine de la Critique de Locarno. L’animation est également représentée avec Tales from the Magic Garden de David Súkup, Jean-Claude Rozec, Patrik Pašš et Leon Vidmar (Slovaquie), déjà couronné au Giffoni Film Festival.

Cliquez ici pour la liste de tous les films sélectionnés

Pour Sonja Heinen, directrice générale de l’EFP, cette sélection témoigne de l’ampleur et de la diversité du cinéma européen : « Nous sommes ravis de voir cette année encore de nouveaux critiques rejoindre le jury. Chacun apporte une perspective singulière, qui enrichit le dialogue et contribue à renforcer la circulation des films. Les vingt œuvres en compétition reflètent la vitalité et la pluralité des cinématographies européennes. »

Du côté du Centre du cinéma arabe, ses cofondateurs Alaa Karkouti et Maher Diab insistent sur l’importance de cette collaboration avec l’EFP : « C’est toujours un plaisir de renouveler ce partenariat et de donner aux critiques arabes la possibilité de faire rayonner le cinéma européen dans notre région. Ces échanges permettent aussi d’ouvrir des horizons nouveaux aux cinéastes. »

À El Gouna, la directrice artistique Marianne Khoury souligne l’importance de ce rendez-vous dans la dynamique du festival : « Nous sommes fiers d’accueillir les Prix des critiques arabes pour les films européens. Cette rencontre entre critiques arabes et cinéma européen illustre notre vocation à établir des ponts, à favoriser le dialogue interculturel et à affirmer le rôle essentiel des festivals arabes dans cette interaction. »

Depuis sa création en 2019, le prix a récompensé plusieurs œuvres devenues emblématiques. La première édition avait consacré le très beau God Exists, Her Name Is Petrunya de la réalisatrice macédonienne Teona Strugar Mitevska, une œuvre percutante sur l’émancipation féminine qui avait déjà marqué la Berlinale et trouvé un large écho dans la région arabe grâce à son traitement audacieux des traditions et du patriarcat. L’année suivante, c’est l’Allemand Christian Petzold qui avait été distingué pour Undine, une variation contemporaine de la légende aquatique, dont la poésie visuelle et l’interprétation de Paula Beer avaient été largement saluées. En 2021, le prix était revenu au cinéaste slovaque Peter Kerekes pour 107 Mothers, un film hybride, entre fiction et documentaire, qui explorait la maternité derrière les murs d’une prison ukrainienne, suscitant un débat riche sur la représentation des femmes et des marges.

En 2022, c’est le vétéran polonais Jerzy Skolimowski qui avait bouleversé les critiques avec EO, une relecture moderne de Au hasard Balthazar de Robert Bresson. Le film, raconté du point de vue d’un âne, avait conquis les festivals et rappelé la force des regards expérimentaux sur le monde. L’année 2023 avait, elle, consacré le Finlandais Aki Kaurismäki pour Les feuilles mortes/Fallen Leaves, une chronique tendre et mélancolique sur deux êtres solitaires qui se rencontrent à Helsinki, confirmant le style unique et minimaliste du cinéaste, déjà célébré à Cannes.

Enfin, en 2024, le prix avait distingué Les graines du figuier sauvage/The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof, un magnifique film iranien d’une portée politique majeure, primé également par plusieurs prix à Cannes, dont le prix spécial du Jury, et qui avait trouvé une résonance particulière dans le monde arabe par son engagement et sa puissance narrative.

Cette rétrospective des lauréats des six éditions précédentes montre la capacité du prix à identifier des œuvres d’une grande diversité esthétique et thématique, mais aussi à leur offrir une visibilité élargie dans la région arabe, où la critique joue un rôle essentiel de passeur culturel.

Cette année, la liste des 100 critiques participants comprend plusieurs Tunisiens, confirmant la place de la critique nationale dans le paysage arabe. Parmi eux figurent Lamia Guiga, Ikbal Zalila, Samira Daimi, Tarek Ben Chaabane – actuel directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage 2025 – ainsi que moi-même, Neïla Driss, aux côtés d’autres plumes issues de toute la région.

Cliquez ici pour la liste de tous les critiques par pays

Le prix, soutenu par Creative Europe – le programme MEDIA de l’Union européenne, vise autant à promouvoir la diversité des œuvres qu’à valoriser la voix des critiques arabes, considérés comme des passeurs essentiels entre films et publics. Plus largement, il ambitionne de stimuler l’intérêt des distributeurs et des professionnels du secteur pour des œuvres qui, sans ce tremplin, auraient parfois du mal à trouver une visibilité dans la région.

Le Festival d’El Gouna, fondé en 2017, s’est imposé en moins d’une décennie comme une plateforme incontournable pour le cinéma arabe et international. Grâce à son industrie, le CineGouna Platform, il encourage la découverte de nouveaux talents, favorise la coproduction et consolide les échanges artistiques. L’intégration des Arab Critics’ Awards for European Films dans sa programmation confirme cette volonté de mettre la critique au cœur du dialogue culturel et de faire du festival un véritable carrefour des cinémas du monde.

Neïla Driss

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Edito : Comment les Arabes vont-ils riposter face à Israël ?

Doha, 15 septembre 2025. Les tapis rouges sont déroulés, les drapeaux flottent au vent, pays arabes et musulmans se pressent pour un sommet extraordinaire. Objectif officiel : riposter à l’attaque israélienne contre le Qatar. Objectif officieux : se donner l’air de faire quelque chose.

Car soyons honnêtes, l’attaque était claire : Israël frappe là où ça dérange, et le monde arabe… se réunit pour en parler. Les discours s’enchaînent, la solidarité est affichée, les phrases sont fortes, les regards déterminés… et c’est à peu près tout. Quelques hashtags sur Twitter, des communiqués bien tournés, et une photo de groupe avec sourires forcés, dignes d’un calendrier de charité.

Entre les lignes, on sent que l’ombre de l’impuissance plane : certains pays n’osent même pas hausser le ton, d’autres jonglent avec des mots comme “condamnation ferme” ou “préoccupation sérieuse”. Pendant ce temps, la menace réelle reste intacte et les armes de la diplomatie arabe semblent toujours calibrées pour de la poudre aux yeux.

Le Qatar, évidemment, rappelle que sa souveraineté ne se négocie pas. Et les autres ? Eh bien, ils rappellent surtout qu’ils sont tous solidaires… dans la bonne humeur, autour d’un buffet de luxe, avant de rentrer chez eux avec la même inquiétude que leurs électeurs : “Et maintenant, on fait quoi si ça recommence ?”

Cette situation illustre parfaitement ce paradoxe : des pays capables d’organiser des sommets somptueux mais encore incapables de transformer la solidarité en action concrète. Entre le poids des alliances, la dépendance économique et les divisions historiques, le monde arabe semble parfois figé dans un rôle de spectateur poli face aux crises régionales.

Bref, l’unité arabe existe sur le papier… et sur Instagram. Dans la réalité, il faudra plus que des photos de groupe et des discours bien huilés pour répondre à Israël. Mais qui sait ? Peut-être qu’un jour, le lion arabe se réveillera pour de vrai. Pour l’instant, il bâille juste derrière ses tapis persans.

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« Grand Israël », Netanyahu rêve en grand, les Arabes réagissent en communiqué !

Les récents propos de Benjamin Netanyahu affirmant son “attachement” à la vision d’un “Grand Israël” ont déclenché une vague d’indignation dans le monde arabe. Dans une interview à la chaîne i24, le Premier ministre israélien a présenté ce projet comme une “mission historique et spirituelle” pour le peuple juif.

La Ligue arabe a dénoncé des “violations flagrantes de la souveraineté des États arabes” et une “menace grave pour la sécurité régionale”. La Jordanie a parlé d’une “provocation dangereuse” et l’Égypte a exigé des clarifications.

Le Qatar, l’Arabie saoudite, Oman et l’Autorité palestinienne ont également condamné fermement ces déclarations, les qualifiant d’expansionnistes et contraires au droit international.

Ces réactions surviennent dans un contexte de tensions extrêmes : l’offensive israélienne sur Gaza dure depuis près de deux ans, causant plus de 61 000 morts palestiniens et aggravant une crise humanitaire majeure. Pour de nombreux observateurs, les propos de Netanyahu risquent de fragiliser davantage les timides efforts de normalisation entre Israël et certains pays arabes.

Face à cette levée de boucliers, plusieurs capitales arabes appellent la communauté internationale à réaffirmer le respect des frontières reconnues et des droits du peuple palestinien, considérant que toute velléité expansionniste ne fera qu’alimenter l’instabilité au Moyen-Orient.

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Tunisie – croissance 2025 : Le Fonds Monétaire Arabe nettement plus optimiste que le FMI et la BM

Le Fonds Monétaire Arabe (FMA) a récemment annoncé une prévision de croissance d’environ 3,2 % pour la Tunisie en 2025, information qui vient d’être relayée aujourd’hui par l’agence TAP. Cette projection contraste avec les estimations plus prudentes d’autres institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale.

Des perspectives contrastées selon les institutions

Le FMA mise sur une croissance plus dynamique, conditionnée par la poursuite des réformes économiques, notamment en matière de financement, de maîtrise du déficit budgétaire et d’amélioration du climat des investissements.

En revanche, le FMI prévoit une croissance plus faible, autour de 1,4 % pour 2025 et 2026, avec une inflation encore élevée. La Banque mondiale estime quant à elle une croissance intermédiaire à 1,9 %, portée par une amélioration sectorielle limitée.

De son côté, la Banque africaine de développement (BAD) anticipe une croissance similaire à celle de la Banque mondiale, tandis que des analystes privés tablent sur une croissance plus modeste, autour de 1,5 %.

InstitutionPrévision de croissance en 2025
Fonds Monétaire Arabe (FMA)~3,2 %
Banque mondiale1,9 %
Banque africaine de développement1,9 %
Allianz Trade (privé)1,5 %
FMI1,4 %

L’importance cruciale des réformes pour la trajectoire économique

Ces différences illustrent l’impact des hypothèses et approches diverses des institutions. Le FMA fait preuve d’optimisme conditionnel aux réformes, tandis que le FMI et les autres restent prudents face aux défis économiques et sociaux.

La réussite des réformes et la stabilité macroéconomique détermineront la trajectoire future de la Tunisie.

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El Gouna 2025 – Le festival relance le concours “Eish”

Après le succès retentissant de sa première édition en 2024, le concours « Eish » fait son retour au sein du El Gouna Film Festival, dans une édition renouvelée et ambitieuse, portée par une alliance fructueuse entre le festival, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies en Égypte, et la société Zest. Cette initiative régionale unique convie à nouveau les cinéastes d’Égypte et du monde arabe à proposer leurs projets de courts métrages en développement, d’une durée maximale de quinze minutes, autour d’un thème crucial mais souvent marginalisé dans le paysage audiovisuel : la sécurité alimentaire.

Le mot « Eish » en lui-même porte une double signification qui résonne profondément avec la philosophie du concours. En arabe classique, il signifie « Vivre », tandis qu’en dialecte égyptien, il désigne le « Pain ». Deux sens qui, loin de s’opposer, se rejoignent de manière essentielle : car le pain est la base de la vie. Sans pain, il est impossible de vivre. Ce titre simple, direct et polysémique, résume à lui seul le message que ce concours cherche à transmettre — celui d’une urgence vitale, d’un droit humain fondamental, et d’un combat collectif à mener.

La date limite de soumission des projets a été fixée au 30 août 2025, et le projet lauréat sera dévoilé lors d’un événement spécial organisé dans le cadre de la huitième édition du festival, qui se tiendra du 16 au 24 octobre à El Gouna. Ce calendrier n’est pas anodin : l’ouverture du festival coïncide cette année avec la Journée mondiale de l’alimentation, renforçant le message que cinéma et engagement humanitaire peuvent avancer main dans la main.

Un succès immédiat et un écho régional

Lancée en 2024, la première édition du concours avait suscité un engouement immédiat, avec un nombre impressionnant de candidatures reçues en un laps de temps réduit. Ce succès témoigne non seulement de la vitalité de la jeune création arabe, mais aussi de l’urgence ressentie par les nouvelles générations d’artistes à traiter de sujets sociétaux majeurs, à commencer par celui de la faim, de l’inégalité dans l’accès à la nourriture, et de la précarité alimentaire, qui touche encore des millions de personnes dans la région.

Le projet lauréat de l’an passé, Khufu du cinéaste Mohamed Khaled Al Assi, illustrait parfaitement cette volonté : à travers l’histoire simple et bouleversante d’une famille dont la survie économique dépend d’un seul chameau tombé malade, le réalisateur explorait avec pudeur les conséquences d’une instabilité financière aiguë, à l’échelle domestique. Un récit local, intime, mais porteur d’un écho universel.

L’art pour éveiller les consciences

« Eish n’est pas simplement un concours », rappelle Amr Mansi, directeur exécutif et cofondateur du El Gouna Film Festival, « c’est un appel à faire de l’art une force de changement. » Pour lui, cette initiative incarne pleinement la foi du festival dans le pouvoir du cinéma à faire évoluer les mentalités, à sensibiliser, à provoquer des dialogues. « Nous sommes fiers de poursuivre cette collaboration avec le WFP et Zest. Elle permet aux cinéastes arabes de raconter des histoires profondément ancrées dans leur réalité, et qui abordent de front des enjeux vitaux comme la sécurité alimentaire. »

Cette démarche est pleinement partagée par le Programme alimentaire mondial, représenté en Égypte par Jean-Pierre de Margerie, qui souligne la capacité du cinéma à humaniser les défis les plus complexes. « L’accès à la nourriture est à la base de la dignité humaine, de la stabilité et de la résilience des sociétés. Le cinéma a ce pouvoir unique : il ne se contente pas d’émouvoir, il incite à l’action. »

Quand la nourriture devient récit

Si l’engagement du WFP apparaît évident, la présence de Zest dans ce partenariat pourrait surprendre. Mais pour Abdallah Dnewar, directeur des programmes spéciaux chez Zest et responsable du concours, cette collaboration coule de source. « Zest est une entreprise qui place l’interaction avec la nourriture au cœur de son activité. Le lien entre alimentation et narration est, selon nous, fondamental : il permet d’explorer la complexité de l’expérience humaine. En nous associant au GFF et au WFP, nous offrons aux créateurs une tribune inédite pour raconter l’histoire de notre humanité à travers ce que nous mangeons, partageons ou perdons. »

Cette perspective ouvre un champ immense aux cinéastes : des questions de pénurie aux problématiques d’agriculture durable, des tensions liées aux chaînes d’approvisionnement aux récits de résilience face à la faim, le concours « Eish » incite à traiter la sécurité alimentaire sous toutes ses facettes, avec inventivité et engagement.

Un engagement ancré dans la mission du festival

Le El Gouna Film Festival, depuis sa création, s’est imposé comme un espace de découverte et de dialogue, où les voix arabes trouvent un écho international. En mettant en avant le cinéma comme vecteur de conscience sociale, le festival ne se contente pas de célébrer la création : il en fait un levier de transformation. Son objectif reste inchangé : promouvoir le cinéma arabe dans toute sa diversité, favoriser les échanges culturels, et soutenir l’émergence de nouveaux talents.

Le concours « Eish » s’inscrit dans cette lignée, en combinant engagement social, accompagnement artistique et rayonnement régional. En plaçant la thématique de la sécurité alimentaire au cœur du processus créatif, il permet aux cinéastes de raconter autrement leur monde, leurs inquiétudes, mais aussi leur espérance.

Le cinéma peut-il contribuer à la justice alimentaire ? Le GFF, le WFP et Zest parient que oui. Et ce sont les jeunes cinéastes arabes qui, une fois encore, auront la parole.

Neïla Driss

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