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Pauvreté en Tunisie : pourquoi les politiques d’assistance échouent depuis 1956

Pour se donner bonne conscience et masquer leur incapacité à éradiquer la pauvreté, et ce, depuis l’accès du pays à l’indépendance, les exécutifs des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays,  ont cette tendance à faire beaucoup de bruit autour des quelques mesurettes qu’ils instituent, chaque année,  dans le cadre des lois de finances en faveur des pauvres appelées chastement personnes vulnérables.

Le projet de loi de finances 2026, tel qu’il est présenté récemment par le gouvernement de Sarra Zenzeri, n’a pas échappé à la règle avec une importante nuance, voire une nouveauté.

Pour comprendre les tenants et aboutissants de la pauvreté

Avant d’expliquer cette nuance, rappelons à nos lecteurs trois éléments d’information majeurs sur la pauvreté dans le monde et en Tunisie.

Selon la Banque mondiale, la pauvreté est, principalement, définie  en termes monétaires, en utilisant un seuil de revenu par jour pour mesurer l’extrême pauvreté. Ce seuil international, actuellement de 2,50 dollars en parité de pouvoir d’achat, sert de référence pour suivre les progrès mondiaux.

La Banque, tout comme des agences spécialisées de l’ONU (PNUD…), utilisent aussi le taux de pauvreté multidimensionnelle qui inclut des aspects non monétaires comme l’accès à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité pour obtenir une vision plus complète de la pauvreté.

« Depuis 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ; les gouvernements successifs se sont contentés de mesures d’accompagnement pour apaiser la misère sans jamais s’attaquer à ses causes. »

 

Le deuxième élément d’information concerne le nombre de pauvres en Tunisie.

Selon les critères de la Banque mondiale, sur une population totale de 11 millions environ, la Tunisie compte, officiellement, 1,7 million de pauvres qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (7 dinars par jour) dont un demi-million environ vit dans l’extrême pauvreté avec seulement 4 dinars par jour.

Ce chiffre est effrayant. Et pour cause. La Chine, dont le peuple était rationné dans les années 50 et avait le même degré de développement que la Tunisie, a annoncé, en 2020, l’éradication totale de la pauvreté à la faveur d’une vision claire. Il s’agit d’un véritable exploit lorsqu’on sait que ce pays compte 1,4 milliard d’habitants.

Le troisième élément porte sur l’effort déployé, depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, pour encadrer la pauvreté. D’après l’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi  (2020-2021) « depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ». Le ministre qui intervenant sur la chaîne de télévision privée Attessia, a jouté que « les gouvernements qui se sont succédé à la tête de pays n’ont fait qu’instituer des mesures d’accompagnement pour venir en aide aux pauvres du pays et non pour extirper la pauvreté ».

« Le projet de loi de finances 2026 introduit une approche inédite : autonomiser les personnes vulnérables par l’inclusion financière, la formation et l’économie sociale. »

La nouveauté du PLF 2026

Pour revenir à la nouveauté du PLF 2026,  ce projet met l’accent sur l’autonomisation effective des catégories vulnérables en pariant sur l’inclusion financière, la formation, et l’élargissement des sphères de l’économie sociale et solidaire.

Dans d’autres pays  qui ont lutté avec efficacité contre la pauvreté, cas du Mexique, ils ont exigé en contrepartie des aides matérielles, l’engagement de leurs bénéficiaires à scolariser leurs enfants, à les vacciner et à les orienter vers la formation professionnelle en cas de décrochage scolaire. L’ultime but étant de leur donner les moyens de vivre dignement. La règle est simple : un adulte pauvre ne doit plus enfanter des progénitures aussi pauvres que lui. La pauvreté n’est pas une fatalité.

« La Chine, au même niveau de développement que la Tunisie dans les années 1950, a éradiqué la pauvreté en 2020 grâce à une politique constante et planifiée. »

 

Quant aux chances de mener à terme cette nouvelle politique d’éradication de la pauvreté avec comme corollaire l’autonomisation et la responsabilisation des bénéficiaires, nous pensons qu’elle a peu de chance de réussir en raison de l’instabilité politique et gouvernementale qui prévaut dans le pays. Comprendre : l’instrumentalisation des pauvres par les régimes politiques comme filon électoral pour perdurer sera toujours hélas à l’ordre du jour. C’est le commerce sordide des pauvres.

ABOU SARRA

CHIFFRES CLÉS

  • 2,50 $ : c’est le seuil mondial d’extrême pauvreté, défini par la Banque mondiale, qui sert de référence pour mesurer les progrès économiques.
  • 7 dinars par jour : seuil tunisien de pauvreté monétaire, en dessous duquel vivent près de 1,7 million de citoyens.
  • 500 000 Tunisiens : un demi-million de personnes ne disposent que de 4 dinars par jour pour survivre.
  • 2020 : année où la Chine a officiellement éradiqué la pauvreté, contrastant avec la stagnation tunisienne.
  • 1956-2025 : près de 70 ans d’indépendance sans politique structurelle de lutte contre la pauvreté.

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Développement régional en Tunisie : un déséquilibre toujours criant

Selon le rapport 2024 de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ), les gouvernorats du littoral dominent toujours le classement du développement régional. Tunis arrive en première position, suivie de Monastir, Ben Arous, Ariana et Sousse. Ces régions bénéficient d’une meilleure infrastructure, d’un tissu économique plus dense et d’un accès facilité aux services.

Les régions de l’intérieur à la traîne

À l’opposé, les gouvernorats de Béja, Jendouba, Sidi Bouzid, Kasserine et Kairouan occupent les dernières places du classement. Ils souffrent d’un manque d’investissements, de services publics insuffisants et d’un tissu économique fragile. Le rapport confirme ainsi le déséquilibre structurel entre les régions.

Un indice en déclin depuis 2015

L’indice de développement régional continue sa tendance à la baisse. Il est passé de 0,502 en 2015 à 0,484 en 2018. En 2024, il atteint 0,461. Ce recul reflète les difficultés économiques que traverse le pays. Le faible rythme de croissance, les tensions budgétaires et le ralentissement de l’investissement privé en sont les principales causes.

Une situation sociale de plus en plus préoccupante

La dimension sociale du rapport révèle une détérioration continue. Le pouvoir d’achat des ménages est en chute libre. Le nombre de familles nécessiteuses a augmenté : de 915 en moyenne par gouvernorat en 2021, il est passé à plus de 979 en 2024. L’accès aux soins de santé s’est également dégradé. Le nombre de médecins pour 10 000 habitants a diminué, passant de 10 à 9 en trois ans.

Des recommandations pour réduire les inégalités

L’ITCEQ appelle à des actions concrètes. Il recommande notamment de :

  • réhabiliter les infrastructures de base,
  • renforcer les réseaux de communication,
  • soutenir l’investissement local,
  • améliorer les conditions de travail des professions essentielles, comme les enseignants et les médecins,
  • développer les structures d’accompagnement des entreprises, surtout dans les régions défavorisées.

Une priorité nationale

Les auteurs du rapport rappellent que la lutte contre les inégalités régionales est un enjeu majeur. Elle doit figurer parmi les priorités des politiques publiques. Offrir à tous les citoyens des conditions de vie décentes, quel que soit leur lieu de résidence, reste un objectif fondamental du développement durable en Tunisie.

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Tunisie : Le Conseil national des régions et des districts nous fait le « Kou » de l’IA

La Tunisie vient de franchir un cap historique : l’intelligence artificielle – oui, la vraie, avec des algorithmes et tout le tralala – a officiellement été mise à contribution pour élaborer le prochain plan de développement. C’est Mohamed El Kou, président de la Commission des plans de développement et des grands projets au Conseil national des régions et des districts qui l’a affirmé aujourd’hui sur les ondes d’Express fm.

Car enfin, qui aurait cru que l’IA, après avoir conquis la médecine, la finance et même les échecs, allait se retrouver convoquée dans une réunion PowerPoint au ministère de l’Économie, avec des feuilles Excel d’il y a 2003 et des fax qui crient à chaque envoi ? Et pourtant, miracle technologique tunisien oblige, les algorithmes ont classé les priorités nationales. D’ailleurs, on imagine aisément l’IA répondre : « Après analyse des données disponibles, la première priorité est… d’avoir des données disponibles ».

Mohamed El Kou a tenu à rassurer les sceptiques : « L’IA ne remplace pas l’intelligence humaine ». Et c’est vrai. On sent bien que l’humain, dans cette histoire, a gardé la main pour… formuler un plan plein de bonnes intentions recyclées : économie de la connaissance, justice sociale, énergies renouvelables, réduction des disparités régionales. Le tout dans un packaging technocratique prêt-à-voter.

Et puis, bien sûr, il y a eu 50 sessions de formation. Cinquante ! Sans doute sur comment prononcer « blockchain » sans grimacer, ou encore comment insérer des gifs dans un diaporama de stratégie régionale. Pendant ce temps, l’intelligence artificielle, elle, pleurait doucement dans un coin, obligée d’analyser des statistiques de 2014 avec des intitulés comme « Objectifs non atteints – à reprendre en 2028 ».

Mais rendons à César ce qui est à El Kou : il a raison sur un point. Ceux qui refusent la transition numérique seront marginalisés. Et on ne parle pas ici des zones rurales oubliées depuis 1967, non, mais bien de ceux qui n’auront pas encore appris à différencier une application de messagerie d’une plateforme de gouvernance.

En somme, l’avenir est radieux. Le plan de développement 2026-2030 est prêt. L’intelligence artificielle l’a validé. Et si rien ne marche, on pourra toujours accuser l’algorithme. Après tout, c’est bien connu : « Ce n’est pas le plan qui est mauvais, c’est l’IA qui a mal compris nos priorités ».

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Tunisie – Sécurité énergétique : L’État lance son plan d’action

Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a donné ce mardi le coup d’envoi aux travaux du comité transversal pour la sécurité énergétique, un nouvel organe chargé de coordonner les orientations nationales en matière d’énergie dans le cadre de l’élaboration du plan de développement 2026-2030.

Cette première réunion, tenue au siège du ministère, a été présidée par la ministre Fatma Thabet Chiboub, en présence du secrétaire d’État à la transition énergétique, Wael Chouchane, et de la cheffe de cabinet, Afef Chechi Tayari. Y ont également participé des représentants des ministères des Finances, de l’Économie et du Plan, ainsi que des responsables d’institutions publiques et d’experts de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives.

À l’ordre du jour : présentation de la composition du comité, définition de sa méthodologie de travail et premières discussions sur les axes de renforcement du secteur énergétique, considéré comme un pilier stratégique de l’économie nationale.

Dans son intervention, la ministre a insisté sur la nécessité de construire une vision énergétique intégrée, en harmonie avec l’approche préconisée par le président de la République, axée sur un développement de proximité, centré sur le citoyen. Elle a appelé à une synergie renforcée entre les institutions concernées pour accélérer la transition vers un nouveau modèle énergétique fondé sur la diversification des sources.

Mme Thabet Chiboub a également souligné l’importance d’un plan capable de répondre aux défis actuels, tout en assurant la durabilité des entreprises publiques. Elle a plaidé pour la stimulation des investissements dans les hydrocarbures et les énergies alternatives, et pour une mise en œuvre rapide des réformes législatives permettant d’atteindre les objectifs du prochain quinquennat.

Créé dans le cadre de la préparation du plan 2026-2030, le comité transversal est chargé d’élaborer des recommandations concrètes pour garantir la sécurité énergétique à moyen et long terme. Il évaluera notamment l’état du système énergétique, anticipera les besoins futurs en matière d’offre et de demande, et proposera des politiques publiques favorisant l’efficacité énergétique et le recours accru aux énergies renouvelables, dans une logique de souveraineté nationale.

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A Séville, la Tunisie plaide pour une refonte du système financier international

A l’occasion de la 4e Conférence des Nations unies sur le financement du développement (FfD4), tenue à Séville du 30 juin au 3 juillet, la Tunisie a appelé à un changement profond des mécanismes de gestion de la dette et de coopération économique internationale.

Présente à Séville aux côtés de la Cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri, la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, a porté la voix de la Tunisie lors des débats sur les défis de financement auxquels font face les pays à revenu faible ou intermédiaire.

A l’issue de la conférence, elle a réaffirmé, dans une déclaration à l’agence TAP, l’ambition de la Tunisie de renforcer ses partenariats économiques dans un cadre multilatéral renouvelé, plus équitable et plus adapté aux réalités actuelles.

Le temps fort de la participation tunisienne s’est déroulé le 2 juillet, lors d’une table ronde de haut niveau consacrée à la dette souveraine et à sa soutenabilité. La ministre y a insisté sur la nécessité de repenser l’architecture mondiale de la dette pour qu’elle devienne un véritable levier de développement, et non plus un poids qui étouffe la croissance.

Convertir la dette en projets, plutôt qu’en charges

Dans son intervention, Michket Slama Khaldi a plaidé pour une transformation des approches traditionnelles de l’endettement, appelant à privilégier les mécanismes de conversion de dette en projets de développement, à explorer de nouvelles formes de gestion de la dette et à orienter les flux financiers vers des projets structurants.

Revenant sur le cas tunisien, la ministre a indiqué que le niveau d’endettement du pays a été stabilisé à environ 80% du PIB, tout en insistant sur la nécessité d’une approche qualitative de la dette. Pour la Tunisie, la dette est soutenable si elle permet de générer de la richesse, de créer des emplois et de financer des transitions économiques durables. Cette position fait écho aux constats formulés par plusieurs dirigeants présents à Séville.

Pour une coopération internationale plus équitable

En marge de la conférence, la délégation tunisienne a réitéré son souhait de renforcer la coopération économique internationale, dans un contexte marqué par le recul de l’aide au développement et la montée des pressions budgétaires dans de nombreux pays.

La Tunisie a notamment plaidé pour une meilleure mobilisation des ressources publiques à travers des instruments innovants et équitables, en particulier dans le domaine de la finance climatique et de la gestion des budgets nationaux.

La Conférence FfD4, qui a réuni chefs d’État, ministres, économistes et représentants d’organisations internationales, a clos ses travaux le 3 juillet. Un large consensus s’est dégagé sur l’urgence de réformer le système financier mondial, en faveur d’un développement plus inclusif, plus résilient et plus durable.

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A Séville, Sarra Zaafrani Zenzri renforce les alliances pour le développement durable

La Cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, est rentrée mardi soir à Tunis, après avoir pris part aux travaux de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, qui se tient du 30 juin au 3 juillet à Séville, dans le sud de l’Espagne.

Durant cette rencontre de haut niveau, la responsable tunisienne a enchaîné les entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants et partenaires internationaux. Elle s’est notamment entretenue avec le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, les Premiers ministres portugais Luis Montenegro, palestinien Mohamed Mustapha, égyptien Mustapha Kamel Madbouli, et algérien Nadir Larbaoui, ainsi qu’avec la présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Odile Renaud–Basso.

Cette conférence marque une étape importante, dix ans après le Programme d’action d’Addis-Abeba. Les délégations participantes ont adopté, dès la première journée, l’Engagement de Séville, un nouveau cadre global visant à mobiliser les financements nécessaires au développement durable. Estimés à 4 000 milliards de dollars par an, ces besoins restent en grande partie insatisfaits, notamment dans les pays du Sud.

Cet engagement, conclu le 25 juin 2025 par l’ensemble des États membres de l’ONU – à l’exception des États-Unis – ambitionne de relancer les efforts mondiaux en matière de développement inclusif et équitable, dans un contexte international marqué par des défis économiques, sociaux et climatiques croissants.

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