Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

La Voix de Hind Rajab : l’histoire d’une Gazaouie dont l’écho a retenti dans le monde entier

En janvier 2024, à Gaza, Hind Rajab, âgée de seulement six ans, s’est retrouvée coincée dans la voiture de son oncle, entourée des corps sans vie des membres de sa famille, victimes des bombardements. Cinématographiquement, la réalisatrice tunisienne, Kaouther Ben Hania, a saisi ce drame réel pour lui insuffler une force artistique capable d’interpeller les cinéphiles. Elle a eu tous les ingrédients pour réussir son film : une vision cinématographique lucide, un événement réel tragique et un public très sensible à la cause et à la tragédie palestiniennes, en particulier depuis le 7 octobre.

Par Eya Kharrat 

Ce qui est nouveau dans le parcours de Kaouther Ben Hania, c’est que, pour la première fois, elle porte un regard engagé sur un sujet politique, après Le Challat de Tunis (2012) où elle suit une histoire avant la révolution — en ville, une rumeur court : un homme à moto, armé d’un rasoir, balafre les fesses des femmes qui ont la malchance de croiser sa route, jetant ainsi un regard sur le rapport de la société au corps féminin —, La Belle et la Meute (2017) où elle focalise les projecteurs sur l’histoire d’une femme violée par deux policiers, et L’Homme qui a vendu sa peau (2020) où elle revient sur le sujet de l’immigration pour rejoindre l’autre rive, s’interrogeant jusqu’où on peut aller pour échapper à la guerre civile et quelles concessions la victime peut faire.

Elle a choisi de porter à l’écran ce terrible drame, afin d’immortaliser ces instants tragiques et de témoigner de la cruauté du génocide. Tout au long du film, les événements se déroulent au local administratif du Croissant-Rouge à Gaza où l’équipe a reçu l’appel téléphonique de Hind Rajab et a essayé, en vain, de la sauver.

Pendant 90 minutes, le spectateur est plongé dans un flot d’émotions, partagé entre la douleur et la rage face à cette injustice. Il s’agit de faire vivre au spectateur la tourmente et l’ambiance cauchemardesque d’une tragédie des temps modernes qui n’épargne ni les femmes sans défense, ni les vieux et encore moins les enfants innocents. Les yeux des cinéphiles vivront à travers 90 minutes l’histoire d’une fillette innocente qui a subi les atrocités de la machine de guerre israélienne.

Les récompenses accordées au film en témoignent : il a été couronné du Prix du public dans la section Perlak lors de la 73ᵉ édition du Festival international du film de Saint-Sébastien, ainsi que du Lion d’argent lors de la 82ᵉ Mostra de Venise. Il est à noter que le film a eu l’honneur de recevoir 23 minutes d’applaudissements ininterrompus, un record qui traduit l’émotion profonde suscitée auprès du public.

Lire aussi: Kaouther Ben Hania triomphe à Venise avec « La Voix de Hind Rajab »

Faut-il encore rappeler que le film a été choisi pour représenter la Tunisie aux Oscars 2026 dans la catégorie du Meilleur film international, illustrant ainsi son impact artistique et humain.

L’article La Voix de Hind Rajab : l’histoire d’une Gazaouie dont l’écho a retenti dans le monde entier est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌