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Maher Belhadj : « La baisse de l’inflation, une récompense de la rigueur monétaire »

L’Institut national de la statistique (INS) a enregistré un léger recul du taux d’inflation en septembre 2025, passant de 5,2 % en août à 5 %. C’est ce que révèle une note consacrée à l’indice des prix à la consommation publiée dimanche. Dans une déclaration accordée à l’Economiste Maghrébin, l’expert en économie et finance Maher Belhadj a analysé cette baisse et ses implications sur la politique monétaire tunisienne.

Maher Belhadj considère cette régression comme « la récompense de la politique menée précédemment ». L’expert explique que cette diminution de l’indice des prix permet désormais d’envisager une baisse du Taux d’Intérêt Directeur (TID) ou Taux du Marché Monétaire (TMM). Il rappelle que l’objectif initial fixait le plafond de l’inflation à 5 %. Cette baisse envisagée du TID vise principalement à renflouer la demande et à orienter l’investissement afin de booster les fonds et de stimuler la croissance économique. Maher Belhadj insiste sur le fait que cette politique est suivie étape par étape.

Il estime que plusieurs facteurs ont accéléré la baisse de l’inflation, notamment le contrôle exercé sur les circuits de distribution qui étaient auparavant, dixit l’expert, débridés et sans aucune régulation. Maher Belhadj souligne que la pression exercée sur ces circuits s’avère essentielle pour la compression des prix, particulièrement ceux des produits de première nécessité, permettant ainsi d’espérer une amélioration du pouvoir d’achat des ménages.

La détente sur l’inflation importée

L’expert met également en avant le recul de l’inflation importée comme facteur clé. Il rappelle que cette inflation était très élevée lorsque le dollar était fort, le panier de devises national étant historiquement composé de 80 % de dollars et de 20 % d’euros. La configuration actuelle, avec un euro qui monte tandis que le dollar baisse, joue en faveur de la Tunisie. Maher Belhadj identifie également la diminution des importations abusives comme un facteur important de cette décrue inflationniste.

Le marché parallèle, ennemi persistant de la stabilité des prix

L’expert a souligné que la hausse initiale du taux d’inflation n’était pas uniquement due à la demande sur les fonds ou la liquidité, mais principalement causée par un marché parallèle qui fonctionnait jusqu’à 80 %. Cette situation a entraîné une demande importante de liquidité et de monnaie fiduciaire, atteignant environ 25 milliards de dinars. De plus, l’absence de numérisation de l’administration empêche la traçabilité des circuits de vente, maintenant ainsi une présence significative du marché parallèle.

Bien que l’inflation soit mesurée à 5 %, Maher Belhadj estime que ce chiffre reflète un combat constant. L’État lutte depuis environ trois ans contre des pratiques de « marginalité sauvage » et des acteurs qui s’y sont habitués. À titre d’exemple, l’expert mentionne la pénurie actuelle de beurre. Le beurre étant un produit libéré, des acteurs du marché chercheraient à faire monter son prix en interrompant sa production ou en détournant la matière première, comme le lait, vers d’autres produits plus rentables.

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