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La Tunisie a-t-elle vraiment payé 125 % de sa dette ?

Dans un post publié sur son compte officiel du réseau social Facebook,  l’économiste Ridha Chkoundali a vivement critiqué l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP). Et ce, après la publication d’une dépêche affirmant que la Tunisie aurait remboursé 125 % de sa dette extérieure à fin septembre 2025, dépassant ainsi le montant prévu par la loi de finances. Selon la TAP, le pays aurait versé 10,549 milliards de dinars à ses créanciers étrangers, alors que le montant initialement programmé s’élevait à 8,469 milliards.

Pour Ridha Chkoundali, ce chiffre est « absurde et trompeur ». Il juge impossible qu’un État rembourse davantage que le montant auquel il est légalement tenu, sauf à « avoir trouvé le trésor d’Ali Baba », ironise-t-il. Selon l’économiste, ce type de communication donne l’impression que le gouvernement cherche à mettre en avant le remboursement de la dette comme un accomplissement majeur, faute d’autres réussites à présenter. Il rappelle que la Tunisie n’a jamais manqué à ses engagements extérieurs depuis l’indépendance, rendant ce type de “performance” sans véritable nouveauté.

M. Chkoundali accuse par ailleurs la TAP d’avoir mal interprété les données de la BCT. L’agence aurait confondu le montant global du service de la dette extérieure, qui inclut les remboursements effectués par l’ensemble des acteurs économiques— État, banques publiques et privées, entreprises du secteur privé-  avec la dette propre de l’État tunisien.

A  cet égard, il précise que le chiffre de 10,549 milliards de dinars concerne tous les agents économiques et non la seule administration publique. Comparer ce total au montant du principal de la dette publique, fixé à 8,469 milliards, constitue une erreur méthodologique majeure.

L’économiste appelle donc la TAP à davantage de rigueur et à s’entourer de spécialistes avant de publier des données économiques. Et ce, afin de préserver sa crédibilité auprès du public et des médias. En réalité, précise-t-il, la Tunisie a simplement honoré les paiements prévus dans la loi de finances 2025, à l’exception de deux échéances restant à régler. A savoir un dernier versement de 258 millions de dinars à la Banque africaine d’import-export prévu pour décembre. Et un paiement de 256 millions de dinars au Fonds monétaire international attendu en octobre.

Ridha Chkoundali rappelle enfin que la Tunisie envisage, dans le cadre de la même année budgétaire, de contracter de nouveaux emprunts extérieurs d’un montant total d’environ 6,131 milliards de dinars, auprès notamment du Fonds monétaire arabe, de la Banque mondiale et de la Banque africaine d’import-export. Ainsi que par le biais d’autres prêts affectés à des projets publics. Il souligne qu’aucune aide financière n’est prévue, à ce stade, ni de la part de l’Algérie ni de l’Arabie saoudite.

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