Mauritanie : gouvernance, numérique, main-d’œuvre
Le rapport général 2022-2023 de la Cour des comptes a été remis au président de la République, exposant des pratiques de mauvaise gouvernance dans plusieurs secteurs publics. Le document pointe des lacunes dans l’exécution budgétaire, des retards dans les marchés publics et des déficiences dans le contrôle interne des ministères.
Cette révélation intervient dans un contexte où le gouvernement cherche à rassurer les bailleurs de fonds internationaux sur la rigueur de ses finances publiques.
Numérique & infrastructure : inauguration du « Nouakchott Data Hub »
Mauritanie a officiellement inauguré en mai 2025 son premier centre national de données (« Nouakchott Data Hub »).
Ce datacenter vise à renforcer la souveraineté numérique, l’hébergement local des données, et à fournir des services cloud sécurisés au niveau national, en lien avec les dorsales fibre optique et les câbles sous-marins.
À moyen terme, cela devrait stimuler le secteur numérique, l’innovation locale et réduire la dépendance aux services étrangers.
Pression migratoire : économie informelle et main-d’œuvre en tension
Sous la pression de l’Union européenne, la Mauritanie a renforcé ses politiques migratoires, multipliant les expulsions et démantèlement de réseaux de passeurs.
Cette évolution a un impact concret sur l’économie informelle : de nombreuses entreprises (BTP, pêche artisanale, services domestiques) dépendent de la main-d’œuvre étrangère. Certaines sont contraintes de fermer, faute de personnel.
Les observateurs dénoncent aussi des abus (détentions arbitraires, extorsions), ce qui crée un climat d’incertitude pour les investisseurs et acteurs du secteur informel.
Contexte macroéconomique : une croissance qui ralentit, mais maîtrisée
Selon la Banque mondiale, la croissance économique mauritanienne a ralenti : elle aurait été de 5,2 % en 2024, contre 6,4 % en 2023, du fait d’un recul de l’activité extractive et d’une consommation publique affaiblie.
Toutefois, l’inflation a diminué, passant à 2,5 % en 2024 contre environ 5 % en 2023, grâce à la baisse des prix alimentaires et énergétiques à l’échelle internationale.
La Banque africaine de développement anticipe une reprise, avec une croissance du PIB de 5,5 % prévue pour 2025.
La dépendance aux secteurs extractifs (minerai de fer, or) et aux ressources halieutiques reste forte, ce qui rend l’économie vulnérable aux chocs externes.
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