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Gaza ou l’éternel retour des Palestiniens

La défense civile de Gaza a affirmé vendredi 10 octobre 2025 que près de 200 000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Fabuleux peuple palestinien, magnifique Gaza, qui plie mais ne rompt pas. Détruite, rasée, assassinée mais restée debout, digne et fière pour avoir tenu en échec l’ignoble machine de guerre du raciste et corrompu Benjamin Netanyahu, maître d’œuvre du génocide des Palestiniens.

Abdelaziz Dahmani

Heureux jour, le vendredi 10 octobre 2025, cessez-le-feu ou paix «provisoire» (car rien n’est durable ou définitif avec l’Etat d’Israël), le peuple palestinien, et notamment celui de Gaza, respire de bonheur, après 730 jours au cours desquels il a connu toutes les horribles facettes de l’enfer sur terre…

Admirables Palestiniens, exceptionnels, réduits à toutes les misères, exposés à tout instant à la faim, à la soif et à la mort, ils sont restés debout, réduits à la mendicité, sans toit, ni travail, ni de quoi manger, ni médecin pour se soigner, ni école pour les enfants…, mais debout et fiers. Même si les seuls chemins permis aux survivants sont ceux des cimetières collectifs, avec juste des numéros plantés dans le sable, pour désigner leurs morts.

Israël, devenu, encore plus raciste, plus sanguinaire, voulait réduire Gaza à rien, à la disparition même de l’Histoire, de son passé, de sa culture et de son identité. Cette ville millénaire, Israël voulait la réduire en poussière. Ce dessein, qui a germé dans la tête pourrie de Itamar Ben G’vir et autres monstres sionistes, n’a pu être réalisé… Car le peuple palestinien reste grand et admirable de courage, de dignité, d’honneur.

Ce peuple de Palestine et, surtout, de Gaza, réduit à presque à rien, n’a pas mis en échec seulement Israël. Il a mis en échec aussi les soutiens occidentaux de cet Etat factice et belliqueux qui sème la haine et la mort au Moyen-Orient depuis 1948. Ces soi-disant puissances occidentales qui croient avoir droit de vie et de mort sur le reste de l’humanité. Et à leur tête un Donald Trump plus déconcertant que jamais, qui, après avoir armé Israël et attisé la violence dans la bande de Gaza, se veut, aujourd’hui, maître de cérémonie d’une improbable paix. 

La déportation des Palestiniens est une «ligne rouge»

En réalité, c’est Trump que le peuple de Gaza a mis en échec. Rappelez-vous, les débiles déclarations du président américain, lors de son intronisation à la tête des États Unis, en janvier de cette année, lorsqu’il a formé le vœu de déporter les deux millions de Gazaouis vers l’Egypte et la Jordanie, de vider Gaza de sa population et d’y construire une Riviera sur la côte orientale de la Méditerranée, une sorte de club de riches, son jardin privé, son parcours de golf… Mais les Gazaouis lui ont résisté et n’ont pas abandonné leur terre, et là, il faudrait aussi rendre hommage à l’Egypte, qui a fait de la déportation des Palestiniens une «ligne rouge»

On ne le dira jamais assez, mais dans cette affaire de Gaza, c’est le fasciste Netanyahu qui a subi son plus grand échec politique en n’atteignant aucun de ses objectifs, malgré l’ampleur inégalée des massacres et des destructions infligés aux Palestiniens et à son propre peuple.

Souvenez-vous, après le drame du 7 octobre 2023, Netanyahu s’est donné pour mission de briser le Hamas en peu de temps et libérer aussi rapidement les otages israéliens. Que s’est passé ? Deux ans après, le Hamas est certes fortement secoué, affaibli, muselé, mais il n’a pas été battu et n’a pas rendu les armes. Et la résistance palestinienne, avec ou sans le Hamas, restera toujours debout.  

La leçon d’abnégation et de résilience du peuple palestinien

Avec les inhumaines destructions qu’il a provoquées, Israël s’est vengé d’une façon ignoble sur les Palestiniens, simples citoyens, assassinant plus de 20 000 bébés et enfants. Et par un retour de manivelle, il a rendu la cause de la libération de la Palestine visible dans le monde entier. Et a fait d’Israël un pays hors-la-loi, banni, haï et stigmatisé lors des innombrables et immenses manifestations propalestiniennes dans le monde entier et, surtout, dans les pays occidentaux, principaux alliés de l’Etat hébreu, où le drapeau palestinien n’a jamais été aussi visible dans les rues.

Certes, Gaza est détruite par la force brutale et la haine destructrice d’un Etat voyou, aujourd’hui mis au ban de l’humanité. Mais Gaza est toujours debout et son peuple, admirable de courage, donne une leçon d’abnégation et de résilience au reste du monde, y compris à nos régimes arabes, riches et moins riches, soumis à leurs maîtres occidentaux, repliés sur leurs médiocres problèmes internes et empêchant leurs peuples de respirer…

Un dernier mot : avant le 7 octobre 2023, la cause palestinienne était presque morte et enterrée… La voilà aujourd’hui plus vivante que jamais, malgré les malheurs et les destructions… Et c’est l’ignoble Netanyahu, aveuglément soutenu par les extrémistes juifs, qui met aujourd’hui l’existence d’Israël en danger, en tout cas dans la conscience des hommes justes !

* Journaliste.

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Prix Nobel de la Paix : le Comité fera-t-il le bon choix ?

Dans quelques jours, le Comité du Prix Nobel de la Paix dévoilera le nom du lauréat, homme ou femme, qui a contribué le plus à la promotion de la paix dans un monde où les élites au pouvoir en Occident et les maniaques génocidaires de Tel-Aviv font tout pour faire durer l’instabilité, la violence et la guerre.

Il y a seize ans, en octobre 2009, le Comité décernait son Prix Nobel de la Paix à Barack Obama, juste dix mois après son entrée à la Maison Blanche où il passa huit ans. Stupéfaction dans le monde. En dix mois, Barack Obama n’avait alors rien fait pour la paix, sinon le discours qu’il avait prononcé au Caire en juin 2009 où il promettait paix, stabilité, et prospérité au Moyen-Orient et dans le monde. Discours qui ne tarda pas à s’avérer creux, car, durant ses deux mandats il a fait tout le contraire de ce qu’il promettait. Obama a nourri activement l’instabilité, la violence et la guerre qui, jusqu’à ce jour met la région à feu et à sang.

Le Comité qui avait décerné le Prix Nobel de la Paix au premier président afro-américain de l’Amérique devait se sentir dans ses petits souliers lorsqu’il a entendu son lauréat se vanter à la fin de son second mandat d’avoir « bombardé sept pays musulmans ». Ses empreintes ensanglantent jusqu’à ce jour la Syrie et continuent de semer la pagaille en Libye…

Alors que le Comité Nobel tente d’oublier son faux-pas avec Obama, voilà qu’un autre président américain n’arrête pas de crier sur les toits son droit au Prix Nobel de la Paix puisqu’il est « un président de paix qui a arrêté sept guerres en quelques mois ». La dernière guerre qu’il vient d’arrêter est celle qui « dure depuis trois mille ans (sic) au Moyen-Orient », en référence à son « plan de paix » sous forme d’ultimatum à la résistance palestinienne.

Alors qu’Obama a raflé son Prix Nobel avant qu’il n’entreprenne aucun des bombardements dont il s’est vanté; Trump le réclame haut et fort alors qu’il est partie prenante dans la guerre génocidaire de Gaza, dans la guerre d’agression contre l’Iran, dans le prolongement de la guerre d’Ukraine, sans parler des préparatifs militaires contre le Venezuela et, encore une fois, contre l’Iran…

Pourquoi Trump est-il si obsédé par le Prix Nobel de la Paix ? Tout le monde sait que le président américain est d’une incohérence, d’une instabilité mentale et d’une confusion dans les idées peu communes. Mais il n’est pas fou au point de penser sérieusement qu’il mérite un tel honneur; alors qu’il est impliqué dans des guerres tarifaires et réelles un peu partout dans le monde.

Son problème est purement psychique. Il est hautement probable que si Obama ne l’avait pas eu, Trump n’en serait pas aussi obsédé. Car dans sa logique, si un président afro-américain a eu droit à cet honneur, a fortiori un président WASP (White Anglo-Saxon Protestant) comme lui devrait en bénéficier. D’où son obsession.

Evidemment la dernière chose à laquelle le Comité du Prix Nobel de la Paix puisse penser est de prendre en compte l’obsession du président américain. Le Comité a sans doute déjà choisi son lauréat(e). Bien que le monde soit déchiré par la guerre, il n’est pas difficile de trouver un vrai candidat, car il y a trop d’hommes et de femmes qui œuvrent réellement pour la paix et dénoncent vigoureusement les fauteurs de guerre.

Mais il y a une candidate qui, si elle est choisie, permettra au Comité Nobel de la Paix de surmonter son faux-pas avec Obama, de souligner son mépris des prétentions ridicules de l’actuel président américain et de faire applaudir son choix par des centaines de millions à travers le monde : Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires occupés.

Une voix qui s’est distinguée par sa vigoureuse dénonciation du génocide en cours et de ses soutiens en Occident. Un atout en sa faveur : elle est accusée d’antisémitisme et de soutien au terrorisme par les génocidaires.

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La jeunesse tunisienne entre tentations religieuses et horizons rationnels

La jeunesse tunisienne traverse une période charnière. Elle évolue dans un monde saturé de crises et d’incertitudes : guerres et génocides relayés en boucle par les médias, marasme économique généralisé, rumeurs persistantes d’un conflit planétaire, déficience énergétique mondiale, mais surtout, pour eux, une plaie ouverte qui saigne chaque jour : le chômage massif. Dans ce contexte, un dilemme majeur se pose : faut-il laisser cette jeunesse s’évanouir dans les bras de marchands d’illusions – religieux ou populistes – ou bien imaginer et proposer d’autres idéaux, fondés sur une dialectique rationnelle, qui puissent l’aider à se projeter dans l’avenir ?

Zouhaïr Ben Amor *

Le récent épisode du lycée d’Hammamet, où des lycéens ont obstinément tenu à effectuer la prière collective dans l’enceinte scolaire, doit être lu comme une alerte. Plus qu’un simple incident, il signale la montée d’une tension qui, si elle n’est pas comprise et accompagnée, pourrait dégénérer en une crise générationnelle profonde.

Nous nous proposons d’analyser ce phénomène en profondeur, en le replaçant dans son contexte tunisien et mondial, et en explorant les pistes possibles pour offrir à la jeunesse des horizons d’espérance, de rationalité et d’engagement.

I. La jeunesse tunisienne dans un monde en crise

1.1. L’impact du contexte mondial

La jeunesse tunisienne est une caisse de résonance des événements planétaires. Le génocide en Palestine, les guerres en Ukraine et ailleurs, l’instabilité en Afrique, sont autant de drames qui nourrissent son imaginaire et son sentiment d’injustice. Les jeunes ne vivent plus dans un horizon limité à leur quartier ou leur ville : les réseaux sociaux leur offrent une connexion permanente à la douleur universelle.

Cette surabondance d’images et d’informations, souvent brutes et violentes, façonne une génération hypersensible aux injustices, mais aussi vulnérable aux discours radicaux qui prétendent leur donner un sens.

1.2. Le chômage, plaie ouverte

Le chômage reste le problème le plus tangible et le plus immédiat. Avec des taux dépassant 30 % chez les diplômés, beaucoup de jeunes vivent un quotidien de frustrations. Le diplôme ne garantit plus l’emploi, et l’effort scolaire n’ouvre pas les portes espérées. Dans cette situation, l’horizon se bouche, et l’imaginaire de la migration, légale ou clandestine, devient l’ultime échappatoire.

L’absence de perspectives nourrit une colère sourde, qui peut se transformer en résignation religieuse ou en radicalisation.

1.3. Le déficit d’énergie et la menace climatique

Au chômage s’ajoute une autre angoisse : celle de la crise énergétique et écologique. Coupures d’électricité, rareté de l’eau, pollution des plages et insécurité alimentaire renforcent le sentiment d’un monde qui se délite. La jeunesse vit au présent dans un environnement qu’elle perçoit comme menacé, sans confiance en la capacité des dirigeants à redresser la barre.

II. L’attrait des «marchands religieux» : une explication nécessaire

2.1. Religion et refuge psychologique

Dans des sociétés en crise, la religion joue souvent le rôle de refuge. Elle offre un cadre simple et totalisant, qui donne un sens immédiat à l’existence. Pour des jeunes désorientés, prier ensemble dans un lycée n’est pas seulement un acte de foi : c’est un geste identitaire, une affirmation d’appartenance, un exutoire collectif face à l’incertitude.

L’incident d’Hammamet illustre cette quête : les élèves ne revendiquent pas seulement le droit à la prière, ils expriment le besoin d’un repère stable dans un monde instable.

2.2. La faiblesse du discours laïque et rationnel

Face à cela, le discours rationnel et laïque peine à séduire. Trop abstrait, trop éloigné des réalités quotidiennes, il n’offre pas l’émotion immédiate que procure le religieux. Dans un pays où l’État peine à incarner la justice sociale, où l’école ne garantit plus la mobilité, et où la politique inspire méfiance, les voix rationalistes sont perçues comme froides ou impuissantes.

C’est dans cette brèche que s’engouffrent les marchands religieux, proposant des certitudes là où la République hésite.

2.3. Le risque d’une crise générationnelle

Si cette tendance s’amplifie, la société tunisienne pourrait basculer vers une fracture durable : une génération convaincue que la religion doit occuper l’espace public, et une autre – plus âgée, héritière du modernisme bourguibien – attachée à la séparation entre le religieux et l’institutionnel. Ce clivage pourrait cristalliser un conflit culturel et politique explosif.

III. Imaginer de nouveaux idéaux pour la jeunesse

3.1. La quête d’un projet collectif

Ce dont la jeunesse a besoin, ce n’est pas seulement d’emplois, mais aussi d’un récit collectif qui donne sens à son existence. Dans les années 1960 et 1970, l’idéologie du développement national, l’ascenseur scolaire et l’État-nation fournissaient un horizon. Aujourd’hui, cet horizon s’est effondré.

Recréer un projet collectif – écologique, technologique, culturel – devient vital pour empêcher que la jeunesse ne se réfugie uniquement dans le religieux.

3.2. La science et la rationalité comme nouvelles croyances

Il ne s’agit pas d’opposer frontalement la religion à la science, mais d’offrir aux jeunes une dialectique rationnelle capable de répondre à leurs angoisses. Par exemple, les idéaux liés à la transition écologique, aux nouvelles technologies, à l’intelligence artificielle, ou encore à la justice sociale, peuvent fournir des horizons d’engagement.

La jeunesse tunisienne pourrait trouver dans la recherche scientifique, l’innovation entrepreneuriale ou la protection de l’environnement des idéaux aussi puissants que les discours religieux, à condition que ces projets soient portés avec conviction et soutenus par l’État.

3.3. La culture comme arme contre le désespoir

La culture, l’art, le sport peuvent également jouer un rôle essentiel. Chaque fois qu’un jeune peint, écrit, compose ou joue au basket, il crée du sens, il affirme son existence. Mais ces espaces sont encore trop marginalisés dans les politiques publiques. Investir massivement dans les maisons de jeunes, les bibliothèques, les clubs culturels, c’est donner à la jeunesse un autre lieu d’appartenance que la mosquée ou la rue.

IV. L’école au cœur de la bataille

4.1. L’école comme miroir de la société

Ce qui s’est passé au lycée d’Hammamet n’est pas un simple accident. L’école est le lieu où se concentrent toutes les tensions sociales : chômage des diplômés, perte de confiance dans le système, crise de l’autorité, montée des identités religieuses.

Si l’école cède, c’est toute la République qui cède.

4.2. Réhabiliter l’autorité pédagogique

L’école doit réaffirmer son rôle : transmettre un savoir critique, former des citoyens, ouvrir à l’universel. Cela ne signifie pas nier la dimension spirituelle des jeunes, mais refuser que l’espace scolaire devienne un lieu de pratiques religieuses collectives. La laïcité doit y être ferme mais juste : laisser chacun libre de croire, mais protéger l’école comme espace commun.

4.3. Repenser les contenus et les méthodes

Il est urgent de repenser les contenus pédagogiques pour les rendre plus connectés aux préoccupations actuelles : écologie, citoyenneté numérique, philosophie de la science. Les jeunes ne doivent pas se contenter de réciter des leçons : ils doivent apprendre à questionner, à débattre, à douter. C’est ainsi qu’ils construiront une dialectique rationnelle solide.

V. De la crise au projet : quelles pistes pour l’avenir ?

5.1. Politiques publiques et gouvernance

Les décideurs doivent comprendre que la jeunesse ne peut être abandonnée à elle-même. Le chômage, l’exclusion et la marginalisation sociale créent un vide que les idéologies extrémistes remplissent immédiatement. Des politiques actives d’emploi, de formation et de soutien à l’innovation sont nécessaires.

Mais au-delà de l’économie, c’est un nouveau pacte social qu’il faut inventer.

5.2. Vers un idéal écologique et social

La lutte contre le changement climatique, la valorisation des énergies renouvelables, la protection du littoral et de l’eau peuvent constituer des idéaux mobilisateurs. De même, un engagement pour plus de justice sociale, de solidarité avec les plus fragiles, peut donner à la jeunesse tunisienne un rôle historique.

5.3. Construire un récit national renouvelé

La Tunisie a besoin de renouer avec un récit mobilisateur. Ce récit doit s’appuyer sur l’héritage bourguibien, mais l’actualiser aux enjeux d’aujourd’hui. La jeunesse a besoin de croire que son pays peut redevenir un laboratoire démocratique, culturel et social pour tout le monde arabe.

Pour conclure

La jeunesse tunisienne est à la croisée des chemins. Confrontée à un monde en crise et à un pays qui peine à lui offrir des perspectives, elle oscille entre le refuge religieux et la recherche d’idéaux rationnels. L’incident du lycée d’Hammamet doit être lu comme un signal d’alarme : si rien n’est fait, la fracture risque de s’approfondir jusqu’à devenir une crise générationnelle.

Mais l’histoire reste ouverte. À condition de repenser l’école, de soutenir la culture, de créer des emplois et surtout de proposer un récit collectif mobilisateur, la Tunisie peut transformer cette angoisse en force. La jeunesse n’attend pas des sermons ni des interdits : elle attend un projet. C’est là le défi majeur de notre époque.

* Universitaire

Bibliographie :

  • Abderrahman, M. (2020). Jeunesse et religion en Tunisie contemporaine. Tunis : Cérès Éditions.
  • Bourdieu, P. (1978). La reproduction. Paris : Éditions de Minuit.
  • Camau, M. & Geisser, V. (2003). Le syndrome autoritaire en Tunisie. Paris : Presses de Sciences Po.
  • Chouikha, L. & Gobe, E. (2015). Jeunesse tunisienne et engagement postrévolutionnaire. Tunis : IRMC.
  • Hobsbawm, E. (1996). L’âge des extrêmes. Paris : Complexe.
  • Lamchichi, A. (2011). Islam et politique au Maghreb. Paris : L’Harmattan.
  • Mahfoudh, S. (2021). École, laïcité et religion en Tunisie : défis contemporains. Tunis : Sud Éditions.
  • Norris, P. & Inglehart, R. (2011). Sacred and Secular: Religion and Politics Worldwide. Cambridge University Press.
  • Said, E. (1979). Orientalism. New York : Vintage.
  • Tozy, M. (1999). Monarchie et islam politique au Maroc. Paris : Presses de Sciences Po.

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Gaza : Vingt agences humanitaires pressent l’ONU d’intervenir pour stopper le génocide

Plus de vingt agences humanitaires internationales ont adressé une lettre urgente aux Nations Unies et aux chefs d’État du monde entier, réclamant une intervention immédiate pour mettre fin à l’agression génocidaire menée par Israël dans la bande de Gaza.

Les signataires s’appuient sur le rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies, qui a conclu que quatre des cinq actes constitutifs du génocide, tels que définis par la Convention de 1948, ont été commis à Gaza.

Une situation qualifiée d’inédite et meurtrière

La lettre affirme que l’actuelle offensive constitue l’épisode le plus meurtrier de l’histoire de l’enclave palestinienne. Elle met en garde contre un risque d’anéantissement total de la vie à Gaza, en raison de l’intensification des bombardements et du blocus imposé par les forces israéliennes.

Les agences dénoncent également la militarisation du système d’assistance, rappelant que des milliers de personnes ont perdu la vie simplement en tentant d’accéder à de la nourriture ou à de l’eau. Elles demandent aux gouvernements d’agir de toute urgence pour mettre fin à la violence et à l’occupation.

Cet appel intervient alors que l’armée israélienne poursuit ses raids et bombardements massifs sur la ville de Gaza, aggravant encore le bilan humain et la crise humanitaire.

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Cinéma mondial : plus de 1 200 professionnels lancent un boycott culturel contre des institutions israéliennes

Depuis Gaza, où la guerre se poursuit avec une intensité dramatique, la voix des cinéastes palestiniens a trouvé un écho puissant à l’international. En réponse à leur appel, l’organisation Film Workers for Palestine a publié un texte d’engagement qui a déjà rassemblé plus de 1 200 signataires dans le monde du cinéma et de la télévision. Ce mouvement, intitulé « Les travailleurs du cinéma s’engagent à mettre fin à la complicité », réunit des stars mondiales, des réalisateurs primés et des professionnels de toutes les branches de l’industrie, dans ce qui s’annonce comme l’une des mobilisations artistiques les plus importantes contre la politique de l’État israélien.

Un front de stars et de figures reconnues

Le poids de cette déclaration réside dans la stature de ceux qui la signent. Parmi eux figurent des lauréats d’Oscars, de BAFTA, d’Emmys et de Palmes d’or. Susan Sarandon, actrice oscarisée et militante de longue date, s’est associée au texte, tout comme l’Espagnol Javier Bardem, dont l’engagement politique est connu. Tilda Swinton et Olivia Colman, deux comédiennes britanniques parmi les plus respectées, y ont apposé leur nom, aux côtés de Mark Ruffalo, acteur et militant écologique.

La mobilisation touche également le monde arabe et européen avec des personnalités comme Tahar Rahim, acteur français d’origine algérienne installé à Hollywood, Dhafer L’Abidine, acteur tunisien au parcours international, ou encore l’humoriste et présentateur égyptien Bassem Youssef, devenu l’une des voix critiques les plus suivies dans le monde anglo-saxon. Beatrice Dalle, figure incontournable du cinéma français, ainsi que l’Irlandais Liam Cunningham, célèbre pour son rôle dans Game of Thrones, participent eux aussi à ce mouvement. S’y ajoutent les réalisateurs Yorgos Lanthimos et Aki Kaurismäki, dont la carrière internationale et la reconnaissance critique renforcent la portée symbolique de cette mobilisation.

Le texte intégral de l’engagement

Au centre de cette mobilisation se trouve un texte clair et sans équivoque, dont voici la teneur:

LES TRAVAILLEURS DU CINÉMA S’ENGAGENT À METTRE FIN À LA COMPLICITÉ

En tant que cinéastes, acteurs, professionnels et institutions de l’industrie du cinéma, nous reconnaissons le pouvoir que le cinéma a à façonner les perceptions. En cette période de crise urgente, où nombre de nos gouvernements continuent de permettre le carnage à Gaza, nous devons tout mettre en œuvre afin de lutter contre la complicité avec cette horreur sans fin.

La Cour internationale de Justice, la plus haute juridiction du monde, a jugé qu’il existait un risque plausible de génocide à Gaza et que l’occupation et l’apartheid israéliens contre les Palestiniens sont illégaux. Défendre l’égalité, la justice, et la liberté pour tous est un devoir moral profond que nul d’entre nous ne peut ignorer. Nous devons donc dénoncer dès maintenant les préjudices causés au peuple palestinien.

Nous répondons à l’appel des cinéastes palestiniens, qui ont exhorté l’industrie cinématographique internationale à refuser le silence, le racisme et la déshumanisation, et à « faire tout ce qui est humainement possible » pour mettre fin à la complicité dans leur oppression.

Inspirés par les cinéastes unis contre l’apartheid qui ont refusé de projeter leurs films dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, nous nous engageons à ne pas projeter de films, à ne pas apparaître dans des institutions cinématographiques israéliennes, ni à ne pas collaborer avec elles (y compris les festivals, les cinémas, les chaînes de télévision et les sociétés de production) impliquées dans le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien.

Un boycott ciblé et assumé

Le texte précise que le boycott concerne les institutions, festivals, chaînes et sociétés de production liées à l’État israélien et accusées de tirer bénéfice de ses politiques. Des événements comme le Festival du film de Jérusalem, directement soutenu par le gouvernement israélien, sont cités comme exemples d’institutions jugées complices.

L’objectif est de dénoncer le rôle de certaines structures culturelles qui participeraient, selon les signataires, à la normalisation ou à la justification des violences contre le peuple palestinien.

Une filiation historique avec les luttes contre l’apartheid

La déclaration revendique explicitement l’héritage du boycott culturel contre l’Afrique du Sud dans les années 1980. À l’époque, des artistes majeurs comme Martin Scorsese et Jonathan Demme avaient fondé Filmmakers United Against Apartheid et convaincu de nombreux acteurs de l’industrie de refuser toute distribution dans un pays régi par un système raciste et ségrégationniste.

Les signataires de 2025 entendent réactiver ce précédent historique : faire du cinéma non seulement un espace artistique, mais aussi un levier moral et politique.

Une mobilisation qui dépasse les frontières

Au-delà des grandes stars, cette déclaration est également portée par des producteurs, des critiques, des scénaristes, des techniciens, confirmant que la solidarité n’est pas l’affaire exclusive des célébrités. Elle traduit l’idée que le cinéma, dans son ensemble, est impliqué dans la construction des récits collectifs et qu’il doit assumer ses responsabilités face à une situation jugée intolérable.

Une invitation à agir

Le mouvement est ouvert. Film Workers for Palestine invite les professionnels du cinéma, de toutes disciplines et de tous pays, à apposer leur signature. Le texte et le formulaire de soutien sont accessibles en ligne :

👉 https://filmworkersforpalestine.org/#endingcomplicity

Cette mobilisation met en évidence le rôle du cinéma comme outil de responsabilité sociale et éthique. Elle interroge les pratiques institutionnelles, la portée morale des décisions artistiques et l’impact des alliances internationales. Plus qu’un geste de solidarité, elle ouvre un espace de débat sur la manière dont les industries culturelles peuvent influencer les consciences et contribuer à la lutte contre l’oppression. Elle rappelle que le cinéma, en tant qu’institution globale, n’est jamais isolé de la réalité sociale et politique, et qu’il peut devenir un levier concret pour transformer les pratiques et encourager une réflexion collective sur la justice et l’équité.

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Vingt-cinq pays réclament l’arrêt immédiat de la guerre à Gaza

Vingt-cinq États, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon, ont publié ce lundi 21 juillet une déclaration commune appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Ce communiqué, rédigé par les ministres des Affaires étrangères, dénonce la gravité de la situation humanitaire et critique la gestion de l’aide par Israël. Les signataires espèrent faire pression par voie diplomatique pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 21 mois.

Une aide humanitaire jugée inefficace et dangereuse

Les pays dénoncent le modèle de distribution d’aide mis en place par Israël, en particulier la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis. Selon eux, ce système alimente l’instabilité, prive les civils de leur dignité et expose la population à de graves risques. Depuis fin mai, l’ONU a recensé 875 morts parmi les Palestiniens tentant d’accéder à l’aide, dont 674 à proximité des sites de la GHF.

Le communiqué juge « inacceptable » le refus du gouvernement israélien de garantir l’acheminement de l’aide essentielle. La population de Gaza, soumise à un blocus strict, se trouve aujourd’hui au bord de la famine.

Lire aussi : A Gaza, « l’humanité a échoué » : Le Roi de Belgique sort de sa réserve

Appels à la libération des otages et à l’arrêt de la colonisation

Le texte appelle également à la libération des otages détenus par le Hamas. Les signataires condamnent leur captivité, qualifiée de « cruelle ». Ils s’opposent en outre à toute modification du territoire ou de la démographie dans les zones palestiniennes occupées, et demandent la fin immédiate de la colonisation.

Outre les pays mentionnés, la liste des signataires comprend notamment l’Australie, la Norvège, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Suisse, la Suède, la Pologne et la Nouvelle-Zélande. Tous plaident pour une solution politique et le respect du droit international humanitaire.

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