La guerre commerciale entre Pékin et Washington vient de franchir un nouveau palier.
Après six mois de négociations infructueuses, Xi Jinping a décidé de passer à l’offensive en interdisant l’exportation de terres rares vers les États-Unis, un coup porté au cœur de l’industrie américaine. En riposte, Donald Trump a doublé la mise avec une surtaxe de 100 % sur les produits chinois, déclenchant une tempête sur les marchés : plus de 1,6 trillion de dollars se sont évaporés en quelques heures.
Derrière cet affrontement frontal, se joue bien plus qu’un simple différend commercial — c’est un test de puissance entre deux modèles économiques et deux visions du monde.
Le président Donald Trump a déclaré hier que les États-Unis allaient imposer de nouveaux droits de douane de 100% sur les importations en provenance de Chine, en plus de tout tarif que celle-ci paie actuellement. Il a ajouté que les États-Unis mettraient en place des contrôles à l’exportation sur tous les logiciels critiques.
Cette annonce est intervenue en représailles aux nouveaux contrôles que la Chine a imposés sur l’exportation de terres rares provenant de son territoire. Le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’à partir du 1er décembre 2025, les entités étrangères devront disposer d’une licence pour exporter des produits contenant plus de 0,1% de terres rares provenant de Chine, ou fabriqués à l’aide de technologies chinoises d’extraction, de raffinage, de fabrication d’aimants ou de recyclage.
Environ 70% de l’approvisionnement mondial en terres rares provient du géant asiatique. Ces minéraux sont essentiels aux industries de haute technologie, y compris l’automobile, la défense et les semi-conducteurs. Trump est allé plus loin, en laissant entendre qu’il annulerait une rencontre prévue avec le président chinois Xi Jinping lors du prochain sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique en Corée du Sud, en raison des nouveaux contrôles mis en place.
Les marchés devraient s’inquiéter de nouveau à l’ouverture lundi matin, et plus tôt pour les places financières asiatiques. Les indices américains ont clôturé hier en berne. Concrètement, les espoirs d’un accord commercial entre les États-Unis et la Chine viennent de s’envoler. De même, le prix du pétrole brut américain a chuté, les investisseurs craignant que l’augmentation des tarifs ne pèse sur la demande mondiale. À suivre.
Fidèle à son style, Donald Trump a trouvé le moyen de ramener à lui le prix Nobel de la paix attribué vendredi à Maria Corina Machado, figure de l’opposition vénézuélienne récompensée pour son combat démocratique contre le régime de Nicolás Maduro.
Lors d’une conférence de presse à Washington, le président américain a affirmé que la lauréate l’avait appelé “pour lui dédier” la distinction.
“Elle m’a dit qu’elle l’acceptait en mon honneur, parce que je le mérite vraiment”, a lancé Trump, avant d’ajouter, non sans humour : “Je ne lui ai pas demandé de me le donner, mais elle aurait pu.”
Maria Corina Machado a bien confirmé un entretien téléphonique avec le président américain dans un entretien à El País, mais sans mentionner de dédicace.
À la Maison-Blanche, ces déclarations font grincer des dents : plusieurs conseillers dénoncent une récupération politique, tandis que Trump assure qu’il “continuera à sauver des vies et à conclure des accords de paix”.
Trump: "The person who actually got the Nobel Prize called today, called me, and said 'I'm accepting this in honor of you, because you really deserved it.' A really nice thing to do. I didn't say 'Then give it to me, though.'" pic.twitter.com/NsMY97IP2J
Le Prix Nobel de la Paix 2025 n’a pas été attribué au président américain Donald Trump, qui en a exprimé publiquement le vœu et pas qu’une seule fois (le lui attribuer aurait été porter un coup fatal à un prix qui a une forte valeur morale). C’est une activiste politique pro-américaine voire trumpiste, pro-israélienne et islamophobe notoire, María Corina Machado, figure de l’opposition vénézuélienne au président Nicolás Maduro, qui a finalement été distinguée.
Le comité Nobel a justifié sa décision en soulignant «ses efforts pour une transition pacifique et démocratique» dans un pays confronté à des tensions politiques et sociales profondes.
On rappellera au comité Nobel, qui semble l’avoir oublié, que Mme Machado est une fervente partisane du Likoud, le parti raciste israélien. Plus tôt cette année, elle a prononcé un discours lors d’une conférence de fascistes européens, dont Geert Wilders et Marie Le Pen, appelant ouvertement à une nouvelle Reconquista, faisant référence au nettoyage ethnique des musulmans et des juifs espagnols au XVIe siècle. Une militante de la paix ne soutiendrait pas un Etat génocidaire et n’appellerait pas à une guerre de religions!
Ingénieure et ancienne députée, María Corina Machado s’était imposée comme l’une des principales voix de l’opposition. Après avoir remporté les primaires de l’opposition en 2023, sa candidature à la présidentielle de juillet 2024 a été invalidée par la Cour suprême pour des motifs controversés. Depuis, elle vit dans la clandestinité et fait l’objet de poursuites pour «conspiration» et «incitation à la haine», des accusations qu’elle rejette.
Le Nobel souligne son engagement pacifique et sa persévérance dans la défense des droits politiques au Venezuela. La distinction intervient alors que ce pays pétrolier connaît une crise économique durable, des pénuries, une forte inflation et un climat politique tendu, avec des contestations électorales et une répression de l’opposition.
Les réactions sont partagées : ses soutiens y voient une reconnaissance internationale de la lutte pour la démocratie, tandis que le gouvernement de Caracas parle d’«ingérence». Plusieurs capitales occidentales, dont Washington et Bruxelles, ont salué la décision et appelé au respect des libertés.
Pour les observateurs, ce Nobel met en lumière la situation politique au Venezuela, mais n’implique pas de changement immédiat dans le fonctionnement du régime de Nicolás Maduro.
Dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre 2025, le président américain Donald Trump a annoncé l’accord sur la fin de la guerre de Gaza. Après deux ans d’un effroyable et interminable génocide, c’est un soulagement mais la prudence est de mise. D’autant que les forces d’occupation israéliennes ont bombardé, à l’aube de ce vendredi 10 octobre, les villes de Khan Younis et de Gaza, malgré l’annonce de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu.
Imed Bahri
Avec un Benjamin Netanyahu fourbe, malhonnête, mythomane et sans foi ni loi qui ne se soucie que de ses calculs personnels, rien n’est sûr surtout que de réelles inquiétudes existent qu’il reprenne la guerre aussitôt les détenus israéliens récupérés. Les observateurs n’oublient pas comment il a battu en brèche en mars dernier la précédente trêve qui avait débuté au mois de janvier. De plus, le diable est dans le détail et beaucoup de questions cruciales restent en suspens.
Pour Andrew Roth, correspondant du journal britannique The Guardian à Washington, un accord de paix voire un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Hamas, constituerait la plus grande réussite diplomatique de la présidence de Donald Trump.
Cependant, les détails et le calendrier d’un accord visant à mettre fin à la guerre israélienne à Gaza restent flous, bien que l’objectif affiché d’Israël et du Hamas soit significatif. Conclure un accord avec le soutien politique des États arabes et d’autres puissances régionales représenterait la meilleure chance de mettre fin à la guerre depuis l’échec du cessez-le-feu en mars, ramenant Gaza à un conflit dévastateur qui a fait près de 68 000 morts, principalement des civils.
La première phase du plan de paix, telle que Trump l’a décrite dans texte publié sur Truth Social, est simple : la libération des détenus israéliens en échange d’un retrait militaire israélien limité. Sauf que libérer tous les détenus et gérer le retrait israélien pourrait s’avérer complexe.
Conformément au ton auquel on a été habitué durant la présidence Trump, les espoirs sont exagérés. Le président a déclaré : «Tous les otages seront libérés très prochainement et Israël retirera ses forces sur une ligne convenue, première étape vers une paix solide et durable. Toutes les parties seront traitées équitablement».
Trop de questions restent à résoudre
Il reste encore beaucoup à discuter. Le plan de paix en 20 points de l’administration tente de concilier la création des conditions d’un cessez-le-feu avec la négociation d’une fin définitive de la guerre, l’avenir du Hamas et le désarmement éventuel du groupe palestinien ainsi que la vision d’Israël pour l’avenir de Gaza. Toutes des questions qui restent à résoudre.
Roth rappelle à juste titre : «Nous avons déjà vécu cette situation. L’administration Trump était pressée de négocier la fin de la guerre de Gaza avant même son investiture et un cessez-le-feu planifié à la hâte a échoué en janvier en raison du calendrier de libération des otages dont certains sont toujours détenus à Gaza».
Il s’agit pourtant d’un moment crucial. Alors que le président américain s’exprimait lors d’une table ronde antifa mercredi après-midi, il a reçu une note du secrétaire d’État Marco Rubio indiquant : «Très bientôt. Nous avons besoin que vous approuviez une publication sur Truth Social prochainement afin que nous puissions annoncer l’accord en premier».
Personne ne prétend que la guerre israélienne à Gaza doive prendre fin par des accords de paix de type Oslo ou des délibérations politiques. Toutefois, la situation est différente. C’est un président américain ouvertement partial et instable qui a néanmoins utilisé son instabilité pour déstabiliser ses alliés et ses ennemis. Trump serait également animé par le désir de devenir le premier président américain à recevoir le prix Nobel de la paix depuis Barack Obama.
La remise du prix est prévue ce vendredi et le désir de le décerner au président américain a alimenté les débats politiques à Washington et dans tout le Moyen-Orient.
Les tensions persistent. Le Hamas a appelé Trump et d’autres parties à «garantir le plein respect des termes de l’accord par le gouvernement d’occupation israélien». Il existe une crainte qu’Israël ne reprenne son offensive une fois les détenus libérés.
«Nous n’abandonnerons jamais les droits nationaux de notre peuple jusqu’à ce que nous obtenions la liberté, l’indépendance et l’autodétermination», a déclaré le mouvement, dans une référence indirecte au désir d’établir un État palestinien que Netanyahu a rejeté et que la Maison Blanche a largement abandonné.
Netanyahu doit également composer avec des considérations politiques. Il a annoncé qu’il convoquerait un conseil des ministres jeudi pour approuver l’accord et rapatrier les détenus. Et c’est déjà fait. Il doit aussi gérer la réaction des membres de droite de son cabinet, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui ont menacé de renverser le gouvernement en cas de cessez-le-feu.
Le président américain sur un piédestal
Trump a tenté de contourner ces considérations par la force, menaçant de déclencher une «guerre totale» à Gaza contre le Hamas si son souhait de paix n’était pas satisfait.
Lorsque Netanyahu a exprimé son scepticisme quant à l’accord, Axios rapporte qu’il a répondu au dirigeant israélien : «Je ne comprends pas pourquoi vous êtes toujours aussi pessimiste… C’est une victoire. Saisissez-la !».
Le président américain aurait l’intention de se rendre dans la région ce week-end pour signer l’accord. C’est son heure et il pourrait user de toute son influence et de son charisme pour empêcher un nouvel échec des négociations et une reprise des combats, ce qui constituerait une défaite diplomatique pour son administration. Croisons les doigts, sans trop y croire tout de même. Car tout cela ressemble à une mise en scène savamment orchestrée dont l’unique objectif, au final, est de mettre le président américain sur un piédestal.
Après deux années d’un conflit d’une brutalité sans précédent, un accord de cessez-le-feu vient d’être signé entre Israël et le Hamas, ouvrant la voie à un espoir fragile mais réel : celui d’un retour à la vie. Quoique, pour les habitants de Gaza, au vu des pertes humaines et des destructions matérielles, ce sera très dur … (Ph.Des Palestiniens célèbrent l’annonce de l’accord entre Israël et le Hamas devant l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza).
Khémaïs Gharbi *
Donald Trump s’est dit, ce jeudi 9 octobre 2025, «fier d’annoncer qu’Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase» de son plan de paix.
Pour Gaza, épuisée, meurtrie, mais debout, cette trêve n’est pas seulement une pause dans les combats — c’est une victoire de l’humanité sur la barbarie.
Il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Même lorsque la nuit semble interminable. Même lorsque les bombes éclipsent le soleil. Même lorsque les larmes deviennent le seul langage commun aux mères de Gaza — comme ailleurs.
Aujourd’hui, cette lumière commence enfin à percer. Après deux années de guerre dévastatrice, Israël et le Hamas se sont accordés, aujourd’hui, sur un cessez-le-feu à Gaza. Cet accord marque la première phase du plan de paix annoncé par le président américain, soutenu par l’Égypte et plusieurs pays, et vise à instaurer une paix «durable» dans la région.
Les premières mesures concrètes
Dans le cadre de ce plan, le retrait progressif de l’armée israélienne jusqu’à une ligne convenue doit débuter, tandis que la libération de tous les otages est annoncée pour les jours à venir. Un échange de prisonniers et l’entrée urgente de l’aide humanitaire figurent aussi parmi les premières mesures concrètes.
À l’annonce de cet accord, une vague d’émotion a déferlé dans le monde entier. Ce n’est peut-être pas encore la fin. Mais c’est un tournant. Un moment historique.
Alors que les armes se taisent, que les bombardiers retournent à leur base et que les convois d’aide se préparent à franchir les ruines, une respiration collective traverse la région. Un souffle. Peut-être fragile, peut-être provisoire. Mais un souffle tout de même — celui de la vie, celui de l’espoir.
Entre le début et la fin de chaque guerre, il y a les innocents. Les veuves qui pleurent. Les enfants que l’on ne reverra plus. Les quartiers effacés de la carte, les rêves étouffés sous les gravats. Il y a les larmes, la peur, les sacrifices. Et il y a aussi la mémoire. Car aucune guerre ne s’efface jamais vraiment. Elle laisse des cicatrices dans le béton comme dans les cœurs, des traces indélébiles sur les pierres comme sur les âmes.
Le courage, la dignité et la résistance
Mais il y a aussi, dans l’ombre de ces douleurs, des lumières qui ne s’éteignent pas : celles du courage, de la dignité, de la résistance. Celles de ceux qui n’ont jamais accepté de baisser la tête.
Celles de ceux qui ont préféré sacrifier leur vie plutôt que de renier leur terre, leur pays. Ceux qui ont écrit, par leur abnégation, leur patience et leur fidélité à leur peuple, une page de l’Histoire.
Aujourd’hui, cette page se tourne peut-être. Lentement. Solennellement. Et espérons-le aussi, durablement, sans nous faire trop d’illusion sur les véritables intentions du gouvernement extrémiste en place en Israël.
Dans le silence qui succède aux explosions, on entend à nouveau les voix humaines. Celles qui réclament justice, dignité, souveraineté. Celles qui disent : «Nous sommes encore là.»
Ceux qui ont résisté, contre les déluges de fer et de sang, méritent plus que des hommages : ils méritent le respect — et la reconnaissance — d’avoir défendu leurs droits et l’honneur de toute une nation. Et ceux qui, pendant ce temps, depuis leurs bureaux climatisés ou leurs tribunes confortables, ont tenté de semer le doute, de miner la cohésion, de trahir l’effort collectif — qu’ils soient jugés par l’Histoire.
On n’écrit pas l’honneur avec des mots. On l’écrit avec du sang, avec du silence, avec des actes. Et aujourd’hui, c’est sur les épaules des hommes et des femmes libres que brillent les premiers rayons d’un soleil nouveau.
Le cessez-le-feu n’est pas une fin en soi. C’est une promesse. Promesse d’un chemin vers la reconstruction, vers la libération, vers la paix — pas celle qu’on impose avec des traités, mais celle qu’on construit avec des principes. Et à ceux qui ont tenu bon, à ceux qui n’ont pas levé le drapeau blanc, à ceux qui ont continué à marcher debout quand tout semblait perdu, l’Histoire vous regarde. Elle vous admire. Et elle se souviendra.
Depuis cet été, le président américain Donald Trump recourt de plus en plus fréquemment au déploiement de la Garde nationale dans les quatre coins du pays pour réprimer des manifestations dans certains cas ou bien dans d’autres pour lutter contre la criminalité comme il le revendique. Cela a commencé en juin à Los Angeles puis à la fin de l’été dans la capitale fédérale Washington et plus récemment à Chicago, à Portland dans l’Oregon et ailleurs. Ce recours excessif à la Garde nationale a entraîné de nombreux bras-de-fer aussi bien avec des gouverneurs de certains États qu’avec des juges fédéraux. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Trump a convoqué les généreux et les amiraux de l’armée américaine pour les rallier à sa cause. Et là, ça craint…
Imed Bahri
C’est en Don Quichotte flanqué de son fidèle Sancho Panza, en l’occurrence le secrétaire d’État à la Guerre (la nouvelle dénomination du département de la Défense) Pete Hegseth, que le président américain s’est adressé aux hauts gradés de l’armée dans une réunion aux airs d’un meeting du mouvement Maga où il n’a pas hésité à employer un vocabulaire guerrier et même à utiliser des termes grossiers.
Dans une analyse publiée sur le site de CNN, Aaron Blake est revenu sur ces épisodes successifs, sur le contenu de la réunion avec les généraux et sur l’atmosphère qui prévaut dans les rapports entre l’actuel pouvoir américain et l’armée US.
Pression politique sur les dirigeants militaires
Blake a commencé par un épisode révélateur de cette atmosphère. Le mois dernier, lorsqu’un juge fédéral a réprimandé l’administration Trump pour son recours à la Garde nationale et aux Marines à Los Angeles durant le mois de juin, il a inclus une note de bas de page peu remarquée mais choquante.
Après que le major-général de la Garde nationale Scott Sherman se soit opposé en privé à la démonstration de force prévue par l’administration dans le parc MacArthur, la note de bas de page indiquait que Gregory Bovino, haut responsable du Département de la Sécurité intérieure, avait entrepris de «mettre en doute la loyauté de Sherman envers le pays».
Sherman est un vétéran de la guerre d’Irak comptant 30 ans de service et voilà qu’une personne nommée politiquement suggère qu’il a été déloyal en remettant en question les plans de l’administration.
Cet épisode illustre parfaitement la pression politique à laquelle sont confrontés les dirigeants militaires alors que Trump poursuit le déploiement de l’armée sur le sol américain, affirmant même que les villes pourraient servir de «terrain d’entraînement» pour les troupes, comme il l’a fait mardi 30 septembre 2025 lors de son discours devant des généraux et des amiraux à Quantico, en Virginie, franchissant ainsi une nouvelle étape.
Une militarisation constitutionnellement corrosive
Les dirigeants militaires se livrent-ils sans réserve à un pari extraordinaire dont les critiques – y compris d’anciens hauts responsables militaires du premier mandat de Trump – craignent qu’il puisse aboutir à une militarisation constitutionnellement corrosive du pays ?
De nombreux Américains semblent même exprimer des réserves quant à cette possibilité. Un sondage New York Times-Siena College a montré que davantage d’électeurs inscrits craignent que Trump n’utilise les troupes pour intimider ses adversaires politiques plus qu’ils ne craignent une montée en flèche de la criminalité sans la présence de la garde.
Ce qui nous amène à la scène de Quantico. De nombreuses questions ont été soulevées concernant la convocation, très inhabituelle, par le secrétaire à la Défense Hegseth, de généraux et d’amiraux du monde entier pour une réunion exceptionnelle. Pour Trump, au moins, l’objectif semblait être de rallier tout ce beau monde à son programme politique.
Dans un discours long et souvent décousu devant les responsables militaires, le chef de la Maison Blanche a débité une profusion de répliques qui auraient été bien plus appropriées pour un meeting de campagne alors même que les responsables restaient silencieux conformément au protocole. Il a approfondi ses affirmations souvent exagérées selon lesquelles il aurait mis fin à plus d’une demi-douzaine de guerres et ses espoirs de se voir décerner prix Nobel de la paix. Le président a vanté ses propres réussites et attaqué à plusieurs reprises les Démocrates. Rien de tout cela n’était pertinent pour s’adresser à un public censé être apolitique. Mais le plus frappant et le plus significatif, c’est que Trump a semblé chercher à rallier les généraux et les amiraux à sa répression intérieure.
La lutte contre «l’ennemi de l’intérieur»
Avec Hegseth, il a tenté de les monter contre les Démocrates, le monde universitaire, les supposés radicaux de gauche et les médias.
Trump a suggéré que les généraux et les amiraux seraient essentiels à sa lutte contre «l’ennemi de l’intérieur» et pourraient utiliser le pays comme un «terrain d’entraînement». «Nous subissons une invasion de l’intérieur. Ce n’est pas différent d’un ennemi étranger mais c’est plus difficile à bien des égards car ils ne portent pas d’uniformes», a-t-il déclaré.
À un autre moment, il a lancé: «J’ai dit à Pete que nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrains d’entraînement pour notre armée – la Garde nationale, certes. Car nous allons bientôt attaquer Chicago».
Autre extrait du discours dans le même registre: «San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles. Ce sont des endroits très dangereux. Et nous allons les redresser un par un. Cela va être un enjeu majeur pour certaines personnes présentes dans cette salle. C’est aussi une guerre. C’est une guerre intérieure».
Trump, qui se nourrit souvent de l’énergie de la foule et de ses interactions avec elle, a tenté à plusieurs reprises d’impliquer davantage les généraux et les amiraux, apparemment en quête de soutien, ou du moins de quelque chose qu’il pourrait faire passer pour tel.
À un moment, il leur a demandé s’ils acceptaient son attitude envers les manifestants du type «Ils crachent, nous frappons».
À un autre moment, il leur a demandé de lever la main s’ils pensaient que le président du Comité des chefs d’état-major interarmées, Dan Caine, était «incompétent». Comme ils n’ont pas levé la main, Trump a interprété cela comme une approbation de son choix.
Les remarques de Trump ont suivi un discours de Hegseth, plus axé sur sa philosophie militaire. Il a profité de son intervention pour souligner l’importance des combattants aguerris et de l’amélioration des normes de forme physique et d’apparence au sein du ministère de la Défense.
Toutefois, la présentation de Hegseth était également hautement politique. En plus de tourner en dérision à plusieurs reprises le prétendu wokisme de l’armée et de cibler les personnes transgenres («des mecs en robe», selon Hegseth), il a cherché à diviser les dirigeants militaires et ce qu’il considère comme des institutions de gauche.
«Voyez-vous, les salles de réunion des professeurs de l’Ivy League (les grandes universités de la côte est, ndlr) ne nous comprendront jamais, et ce n’est pas grave, car ils ne pourraient jamais faire ce que vous faites», a déclaré Hegseth. Il s’en est pris également aux médias.
Trump a également cherché à opposer les généraux et les amiraux aux Démocrates. «Les démocrates ne vous ont pas traités avec respect». Le message est clair: nous sommes vos véritables alliés politiques. Nous sommes de votre côté et eux non.
Il s’agissait d’une dégradation remarquable des frontières entre l’armée et la politique et d’un exemple inquiétant pour ceux qui craignent les tentatives de Trump de politiser l’armée et ce que cela pourrait laisser présager.
Trump veut déployer la Garde nationale dans les villes
Les Américains ne semblent pas du même avis que Trump sur ce point, à en juger non seulement par le sondage Times-Siena mais aussi par d’autres enquêtes. Les Américains, dans leur ensemble, n’apprécient pas l’idée du déploiement la Garde nationale dans leurs rues. Sauf que Trump insiste sur ce déploiement et semble vouloir s’assurer qu’il n’y ait plus de cas comme celui du major-général Sherman.
«Si vous voulez applaudir, applaudissez», a lancé Trump au début de son discours en remarquant le silence des généraux et des amiraux. Il a ensuite ajouté sur le ton de la plaisanterie : «Si ce que je dis ne vous plaît pas, vous pouvez quitter la salle. Bien sûr, votre grade en dépend. Votre avenir en dépend !». Si c’est une plaisanterie, elle est vraiment déplacée.
Mercredi, Donald Trump a annoncé un accord historique entre Israël et le Hamas, marquant le début d’une trêve à Gaza. Derrière cette scène spectaculaire, le président américain a joué un rôle déterminant en combinant pressions diplomatiques, négociations secrètes et mises en scène médiatiques, pour faire accepter le plan et sécuriser la libération des otages.
Un moment théâtral à la Maison-Blanche
Mercredi, en pleine réunion télévisée à la Maison-Blanche, le secrétaire d’État a interrompu Donald Trump pour lui remettre une note confidentielle. Le président américain a alors levé les yeux vers les caméras avant d’annoncer sur son réseau Truth Social : « BÉNIS SOIENT LES FAISEURS DE PAIX ! ».
L’annonce tonitruante marquait l’aboutissement de plusieurs jours de tractations menées dans le plus grand secret, entre Washington, Doha, Le Caire et Jérusalem. Si Trump s’est empressé d’endosser le rôle de « faiseur de paix », ses équipes diplomatiques travaillaient depuis des semaines à convaincre les deux camps d’accepter la première phase du plan de paix de Gaza, centré sur un cessez-le-feu humanitaire et un échange d’otages.
Pression directe sur Benyamin Netanyahu
Officiellement allié indéfectible d’Israël, Donald Trump n’a pas offert de chèque en blanc à Benyamin Netanyahu. Lors de leur rencontre à la Maison-Blanche le 29 septembre, le président américain a surpris son hôte en lui présentant un plan de paix en 20 points, élaboré avec la participation de plusieurs dirigeants arabes et musulmans rencontrés à l’ONU quelques jours plus tôt.
Parmi les points qui ont irrité le Premier ministre israélien figure la mention explicite d’un État palestinien, une ligne rouge pour une partie de son gouvernement. Mais Trump a insisté : sans cette concession, aucun consensus régional n’était possible. En coulisses, il aurait dit à Netanyahu, selon Axios : « Bibi, c’est ta chance de victoire. Avec moi, tu n’as pas le choix. »
Une coalition arabe reconstituée
Trump a également tiré parti d’un épisode diplomatique tendu : une attaque israélienne au Qatar, survenue alors que les discussions approchaient d’un tournant. Furieux, le président américain a utilisé l’indignation des États arabes pour rallier un front commun autour de son initiative.
Il a même contraint Netanyahu à appeler l’émir du Qatar depuis le Bureau ovale pour présenter des excuses officielles. Une scène immortalisée par la Maison-Blanche : on y voit Trump tenant le combiné pendant que le chef du gouvernement israélien lit des excuses préparées à l’avance.
Peu après, Washington a signé un décret de garanties de sécurité en faveur du Qatar, preuve du rôle central que cet émirat joue dans la médiation. Ce geste illustre la nouvelle orientation de Trump, qui mise désormais sur ses alliances arabes tissées lors de ses deux mandats.
Une stratégie à double tranchant avec le Hamas
En parallèle, Trump a exercé une pression maximale sur le Hamas, lui fixant un ultimatum : accepter un accord avant le 5 octobre, sous peine de subir un « enfer total ». Le mouvement islamiste a toutefois su exploiter le désir du président américain de rapatrier les otages israéliens détenus à Gaza.
Plusieurs rencontres ont eu lieu à la Maison-Blanche entre Trump et les familles des otages, préparant une mise en scène politique à fort impact. L’annonce de leur libération prochaine, prévue pour lundi, constitue déjà une victoire symbolique pour le président.
Dans un geste inédit, il a même republié une déclaration officielle du Hamas, pourtant considéré par Washington comme une organisation terroriste, sans la commenter. Pour Trump, peu importe les nuances : ce qui compte, c’est le message d’efficacité et de puissance projeté vers l’opinion américaine.
Un calcul politique assumé
L’accord sur Gaza offre à Donald Trump une double opportunité : redorer son image internationale et imposer sa marque sur la diplomatie du Proche-Orient, à un an d’une possible nouvelle campagne électorale.
Après les Accords d’Abraham de 2020, cette percée pourrait asseoir son statut de négociateur pragmatique capable de forcer les adversaires à la table des discussions. Pour ses soutiens, c’est la démonstration que « seul Trump » pouvait briser le mur de méfiance entre Israël, le Hamas et leurs voisins arabes.
Mais pour ses détracteurs, il s’agit avant tout d’un coup politique, orchestré pour maximiser son image et peser sur les équilibres diplomatiques régionaux.
«Rien de nouveau sous le soleil» : le communiqué de Hamas du 3 octobre 2025, en réponse au plan du président américain Donald Trump, illustre cette fatalité. Promesses, trêves, ruptures. Mais derrière les mots de politique et de diplomatie, c’est toute la condition humaine qui se joue à Gaza : deuil impossible, fraternité assassinée, langage épuisé.
Manel Albouchi
Dans nos quartiers, le feuilleton commence toujours par la fenêtre du voisin : on observe, on commente, on s’indigne. À la télévision, ce sont les interminables feuilletons turcs où se rejouent les mêmes intrigues : une promesse, une trahison, une réconciliation manquée.
Le 3 octobre 2025, c’est Gaza qui a livré son nouvel épisode : un communiqué de Hamas en réponse au plan de Donald Trump. Un texte qui dit à la fois «oui» et «non» : oui à la libération des otages, oui à une gestion technocratique de Gaza, mais non à toute imposition extérieure sur l’avenir du peuple palestinien. Une ouverture qui n’ouvre rien, une concession qui garde intact le fond du drame.
Le texte a été accueilli avec prudence. Dans les rues de Gaza comme dans les capitales occidentales, chacun a retenu son souffle. Mais, au fond, tous savent que cette séquence n’est qu’un nouvel épisode d’un feuilleton que l’on connaît trop bien : annonce, espoir, rupture.
Le monde rivé sur Gaza
L’opinion publique mondiale a suivi ces derniers jours la Global Flottilla Sumoud, partie d’Espagne, d’Italie et de Tunisie pour briser symboliquement le blocus et acheminer une aide humanitaire. Les images des bateaux fragiles, porteurs d’un espoir disproportionné face à la puissance militaire israélienne, ont fait le tour du monde.
Comme lors de chaque crise à Gaza, le globe entier a fixé ses yeux sur ce territoire minuscule, devenu le théâtre d’un drame planétaire. Le spectateur, fasciné et impuissant, s’indigne, commente, partage. Gaza n’est plus seulement une guerre locale : c’est un miroir où se reflète l’humanité – ou l’inhumanité – entière.
De la Nakba de 1948 aux bombardements récents, Gaza condense tout le drame humain. Ici, le deuil est permanent, la fraternité est brisée, la médecine est impuissante, et les familles portent sur leurs visages la fatigue d’une perte sans fin.
Chaque guerre a laissé les mêmes images : hôpitaux débordés, écoles détruites, enfants arrachés à la vie. Gaza est devenue le condensé d’une souffrance universelle, une scène où se rejouent sans cesse les mêmes rôles : victime, bourreau, sauveur, spectateur.
La répétition sans fin
Freud parlait de compulsion de répétition : la blessure traumatique qui revient inlassablement. Gaza est enfermée dans ce cercle : promesse, trêve, rupture, violence.
La théorie des jeux (John Nash) montre que deux adversaires peuvent avoir tout intérêt à coopérer, mais qu’ils choisissent souvent la défiance par peur d’être trahis.
C’est ce qu’on appelle un équilibre de Nash : chacun croit protéger son intérêt immédiat en refusant la coopération, mais le résultat final est pire pour les deux.
Ici la logique est flagrante :
– Israël, obsédé par la sécurité, choisit la force pour ne pas paraître faible.
– Hamas, obsédé par la dignité et la survie, choisit la résistance armée pour ne pas être effacé.
Résultat : tout le monde perd. Gaza perd des vies humaines et des générations traumatisées. Israël perd la paix intérieure et l’image publique qui lui garantissait jadis une soi-disant légitimité morale.
Le langage épuisé
Depuis Oslo (1993) jusqu’aux multiples conférences internationales, les mêmes formules reviennent : «cessez-le-feu», «trêve humanitaire», «solution à deux États». À force d’être répétées, elles se sont vidées de leur force. Le langage diplomatique recouvre l’indicible sans parvenir à le nommer.
À Gaza, les mots sont devenus des coquilles vides, incapables de porter le poids de l’horreur.
Et pourtant, au milieu des ruines, persiste un souffle. Ce souffle s’appelle Sumoud : la résilience.
Il prend la forme d’une mère qui refait du pain dans une maison détruite.
Il prend la voix d’un enfant qui retourne à l’école dans une salle éventrée.
Il prend le visage d’un peuple qui, malgré tout, répète : «Nous existons.»
Sumoud n’est pas un messie au sens religieux. C’est une force messianique silencieuse, collective, qui refuse l’effacement. Chaque humiliation la renforce. Chaque ruine la ravive.
Du nouveau ?
«Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera», dit encore l’Ecclésiaste. Gaza illustre cette vérité universelle. Le feuilleton continue, identique et insupportable.
Mais Gaza n’est pas seulement répétition. Elle est aussi mémoire et avertissement. Elle rappelle que tant que l’Autre ne sera pas reconnu, l’histoire de Caïn et Abel se rejouera.
Pour Edward Saïd, la Palestine n’est pas seulement une terre disputée, mais une question existentielle : un peuple qui réclame d’être reconnu dans son humanité.
Et aucun conflit «intraitable» ne peut être résolu si l’on nie les besoins fondamentaux : l’identité, la sécurité, la reconnaissance de la souffrance.
Tant que ces trois besoins resteront bafoués, Sumoud persistera, dans l’attente d’un scénario nouveau.
La cérémonie commémorative dédiée à la mémoire de l’influenceur trumpiste Charlie Kirk continue d’alimenter les analyses sur la situation qui prévaut aux États-Unis. Elle n’est pas uniquement révélatrice des évolutions que traverse le mouvement Maga comme nous l’avons vu dans un précédent article mais elle en dit long sur la crise qui secoue le christianisme aujourd’hui en Amérique avec des conséquences politiques déterminantes.
Imed Bahri
Deux conceptions contradictoires s’affrontent aussi bien sur la forme que sur le fond. Quand l’une prône la modestie et l’humilité, l’autre adopte un discours arrogant, condescendant et violent. Quand l’une fait l’éloge de la fraternité et de la tolérance, l’autre est dans une logique clivante et agressive.
Des directions opposées
Déjà, il y a quelques mois et bien avant la cérémonie à la mémoire de Kirk, un autre épisode a montré cette division. Lors du décès du pape jésuite François, grand défenseur des populations vulnérables surtout des migrants et farouche tiers-mondiste, il a été fortement critiqué parfois par des propos très déplacés par beaucoup des adeptes américains d’une conception du christianisme aux antipodes de celle du défunt souverain pontife.
Dans une analyse parue dans le Washington Post, Shadi Hamid évoque la profonde division théologique et politique au sein du christianisme américain qui s’était surtout manifestée lors de la cérémonie commémorative de l’activiste conservateur Charlie Kirk, assassiné alors qu’il discutait avec des étudiants de l’Université d’Utah Valley, le 10 septembre, mais au-delà de cet événement, il met le doigt sur une crise qui secoue le christianisme où certains vont même jusqu’à s’en prendre à la morale chrétienne qu’ils considèrent comme relevant de la naïveté.
Une division religieuse
Selon l’auteur, cette division révèle deux visions du christianisme qui orientent la politique américaine dans des directions opposées. L’une, ancrée dans une foi qui prône le pardon et l’amour des adversaires et l’autre qui instrumentalise la religion pour le conflit politique.
Ironiquement, cette division religieuse ne s’est pas produite au sein de l’Église mais plutôt dans un stade de football américain en Arizona où la cérémonie commémorative avait eu lieu.
Hamid souligne que le moment le plus poignant de la cérémonie s’est produit lorsqu’Erica Kirk, la veuve du militant défunt, a annoncé à la foule –composée notamment du président Donald Trump et du vice-président J.-D. Vance– qu’elle pardonnait au meurtrier de son mari sauf que Trump a rejeté catégoriquement cette approche de pardon dès son entrée en scène, déclarant: «Je déteste mes adversaires et je ne souhaite pas leur bien».
Hamid, également professeur-chercheur en études islamiques au Fuller Theological Seminary de Pasadena, en Californie, commente ce conflit de croyances, affirmant qu’il ne s’agit pas simplement d’un désaccord de stratégie politique mais plutôt d’une confrontation avec l’une des questions les plus profondes de la théologie chrétienne : un croyant peut-il «tendre l’autre joue» et rester efficace sur la scène politique démocratique ?
Un combat plus vaste
L’auteur note que la cérémonie commémorative est devenue le microcosme d’un combat plus vaste. D’un côté, il existe une version du christianisme qui prône l’humilité, le sacrifice et l’amour de l’ennemi. De l’autre, il existe un christianisme qui considère les opposants politiques comme des forces démoniaques à vaincre et non à convertir. Il affirme que c’est cette dernière version qu’a adoptée Trump et qui a été défendue par d’autres intervenants lors de la cérémonie.
Selon le WP, des intervenants tels que l’animateur de podcast Jack Posobiec et le secrétaire à la Défense Pete Hegseth ont présenté l’assassinat de Kirk comme un élément d’une bataille cosmique entre le bien et le mal.
Prosélytisme et militarisme
Hegseth a également partagé une vidéo promotionnelle pour le ministère de la Guerre (anciennement le ministère de la Défense) combinant la prière du Christ à des images de soldats américains, de chars et de bombardiers furtifs, symbolisant clairement la convergence de la foi avec le nationalisme et le militarisme.
Du point de vue d’Hamid, ce clivage théologique reflète une crise plus profonde : de nombreux chrétiens pro-Trump ont rejeté les enseignements de Jésus sur le pardon et l’amour de l’ennemi, les jugeant totalement dénués de pertinence politique. Ce fossé religieux entre le message de pardon d’Erica Kirk et les fantasmes de guerre sans fin de Hegseth est plus profond qu’on ne le pense.
Russell Moore, ancien haut responsable baptiste du Sud et farouche critique de Trump, cite des fidèles accusant les pasteurs qui citent Jésus-Christ de tendre l’autre joue de promouvoir des doctrines «obsolètes». Ils demandent : «D’où viennent ces idées libérales?»
Le théologien et prédicateur Greg Boyd, a déclaré: «Dès que les chrétiens ont accédé au pouvoir politique, ils ont commencé à persécuter, voire à tuer, les non-chrétiens».
Rejet de la morale de Jésus
Comme toute autre religion, le christianisme a été façonné par sa propre histoire politique. Ce qui reste frappant, cependant, selon l’auteur, c’est que certains cercles chrétiens américains rejettent ouvertement la morale de Jésus, la jugeant politiquement naïve.
Hamid estime que ce rejet devrait inquiéter quiconque qui a critiqué l’islam pour son imbrication politique. Le christianisme américain est aujourd’hui confronté à sa propre version d’une crise de théologie politique : comment une tradition religieuse centrée sur les notions de sacrifice, d’humilité et d’amour de l’ennemi peut-elle faire face à un monde politique américain de plus en plus chaotique et violent.
Pour expliquer ces changements dans la vision religieuse des Américains, l’auteur rappelle les événements historiques qui ont radicalement changé la relation du christianisme avec le pouvoir d’État et la violence après que l’empereur Constantin l’a adopté dans les années 30 du IIIe siècle après J.-C.
Ces dynamiques refont surface aujourd’hui, alors que certains secteurs du christianisme américain se plient aux impératifs de la politique.
James Wood, professeur de religion et de théologie à l’Université Redeemer au Canada, soutient que les enseignements de Jésus ne sont pas incompatibles avec le recours à la force par l’État pour dissuader le mal, établissant une distinction entre la moralité individuelle et le rôle de l’État.
Cependant, les deux camps affirment s’appuyer sur la Bible. La version chrétienne, qui prône l’amour de l’ennemi, tire son autorité des Évangiles, tandis que l’autre, qui prône le «combat spirituel», s’appuie sur les épîtres de Saint Paul et l’Apocalypse, qui dépeint Jésus revenant avec une épée à la tête des armées célestes.
Hamid estime que la cérémonie commémorative dédiée à Charlie Kirk a marqué un profond changement. Selon lui, ce n’est plus le christianisme qui façonne la politique mais la politique qui le remodèle. Il affirme que la démocratie américaine se trouve confrontée à un paradoxe difficile. Deux versions du christianisme, prétendant toutes deux posséder la vérité divine, luttent pour coexister dans un même espace politique.
Le mouvement Hamas a publié ce vendredi un communiqué dans lequel il a salué les efforts arabes, islamiques ainsi que ceux du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre contre Gaza, à favoriser un échange de prisonniers et à rejeter toute tentative de déplacement forcé ou d’occupation du territoire. La formation […]
Le plan sur l’avenir de la bande de Gaza dévoilé lundi 29 septembre 2025 à la Maison-Blanche par le président américain Donald Trump en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en réalité un plan concocté par deux sulfureux personnages en l’occurrence Tonny Blair, ancien Premier ministre britannique et destructeur de l’Irak avec Georges W. Bush, et Jared Kushner, gendre du président américain, son conseiller pour le Moyen-Orient lors de son premier mandat et ultra-sioniste devant l’Éternel ! Le plan prévoit de faire de Blair l’administrateur du territoire palestinien pendant plusieurs années. Le temps passe mais la vision colonialiste occidentale ne semble pas avoir pris une ride.
Imed Bahri
Dans le Guardian, Josh Paul, ancien conseiller à la sécurité nationale auprès de l’Autorité provisoire de la coalition en Irak et ancien conseiller pour la sécurité auprès du coordinateur américain pour la sécurité d’Israël et des Territoires palestiniens – et qui est aujourd’hui à la tête du groupe de défense New Politics basé à Washington – a consacré une analyse au plan très décrié.
Une greffe d’un organe étranger
Josh Paul affirme que le plan Kushner-Blair pour Gaza est une atrocité sur le plan moral et une catastrophe sur le plan politique. Il ajoute que «l’aventure néocoloniale de Jared Kushner et Tony Blair» s’apparente à une greffe d’un organe étranger au corps que l’organisme rejetterait.
Il est revenu sur son expérience en 2003 au lendemain de la chute de Saddam Husseïn. Dès son premier jour à Bagdad, après la fin des tirs de mortier, il s’est rendu à son bureau du Palais républicain et il a commencé sa première mission : rédiger une nouvelle politique pour la police irakienne.
Paul connaissait peu la police et l’Irak mais il fait partie de l’Autorité provisoire de la coalition –imposée par le gouvernement américain après la guerre – mais sa hiérarchie lui a dit que cette politique était ce dont l’Irak avait besoin.
Cinq ans plus tard, il s’est retrouvé assis dans une luxueuse suite d’hôtel à Jérusalem tandis que Tony Blair, l’un des architectes de la guerre en Irak et jusqu’à aujourd’hui envoyé spécial du Quartet pour le processus de paix israélo-palestinien, vantait la croissance économique observée dans la ville palestinienne de Jénine. Après avoir passé une grande partie de la journée précédente à négocier les nombreux points de contrôle militaires israéliens séparant les rues poussiéreuses de Jénine de l’hôtel cinq étoiles German Colony où ils étaient, Josh Paul ne parvenait pas à concilier l’impression de Blair avec ce qu’il avait vu.
Paul semble désabusé de la vison occidentale pour le monde arabe qui n’a pas évolué en deux décennies. «Et pourtant, nous voici de nouveau, en 2025, à parler d’un gouvernement d’occupation occidental imposé à une région du Moyen-Orient, dirigé par Blair, avec les mêmes vieilles visions de prospérité économique déconnectées de la réalité et des droits des peuples. Cela ne fonctionnera pas, et il ne faut pas s’y fier», écrit-il.
L’auteur fait part de ses remarques qui prouvent que le plan Kushner-Blair ne peut pas réussir.
Tout d’abord, et c’est le plus important, se pose la question de la légitimité et de l’appropriation de la population locale. L’autodétermination n’est pas simplement un droit garanti par la Charte des Nations Unies, c’est avant tout le désir fondamental de tous les peuples de prendre en main leur propre destin et de construire leurs propres sociétés.
Un projet colonial sans lendemain
Imposer un régime étranger, un projet colonial qui a longtemps exploité les richesses en étouffant les libertés, n’est tout simplement pas une voie viable vers une politique stable. Ce projet manque intrinsèquement de soutien ou d’adhésion populaire et est incapable d’une compréhension suffisamment nuancée et approfondie de la culture et des dynamiques locales.
L’auteur estime qu’un gouvernement dirigé par Blair à Gaza serait comparable au gouvernement américain en Irak : une greffe ratée, rejetée par le corps et entraînant un cercle vicieux de violence et d’escalade, totalement évitable et sans aucun intérêt pour personne. Sauf que personne ne s’en soucie. Jared Kushner, partenaire de Blair dans ce projet, est, à l’instar du négociateur en chef des États-Unis Steve Witkoff et de Donald Trump lui-même, un promoteur immobilier dans l’âme.
Kushner ne voit pas dans Gaza ni un lieu avec une culture florissante et dynamique ni l’histoire millénaire du territoire palestinien. Il y voit des projets immobiliers en lieu et place du territoire détruit et réduit à néant par Israël. Dans ce fantasme économique, la population et la politique de Gaza ne sont que des distractions par rapport aux opportunités de profit.
Face à la dévastation actuelle, de telles visions ne semblent pas dénuées d’attrait. Pourquoi parler d’une Gaza reconstruite pour et par les Palestiniens alors qu’une Riviera étincelante pourrait offrir à ces mêmes Palestiniens une part de la prospérité issue des villes inimaginables qui ont surgi du jour au lendemain sur les côtes du Moyen-Orient ? Cette proposition est concrétisée par l’insistance d’Israël à rejeter un État palestinien ou le contrôle palestinien sur Gaza et par sa prise de conscience, acquise récemment, que tout ce qu’il ne souhaite pas voir se produire dans la bande de Gaza assiégée est impossible.
Une atrocité morale et politique
Le monde n’a pas besoin de poursuivre un projet néocolonial bling-bling. Le plan arabe pour Gaza, mené par l’Égypte, offre une alternative claire : un gouvernement palestinien intérimaire technocratique menant au rétablissement d’un gouvernement palestinien démocratiquement élu, et une reconstruction de Gaza conçue, menée et mise en œuvre par le peuple palestinien. Cependant, cette approche ne maximisera pas le retour sur investissement à Gaza et empêchera Blair de passer du statut de simple conseiller politique à celui de dirigeant de la bande de Gaza.
L’histoire, même très récente, montre que la proposition Kushner-Blair est non seulement une atrocité morale mais aussi politique. Des milliers de Palestiniens restent ensevelis sous les décombres de Gaza, tandis que des milliers d’autres aspirent à sa reconstruction or on ne peut pas construire une riviera sur les ossements des morts ni une occupation sur les aspirations des vivants.
En marge de la 80e Assemblée générale des Nations unies, Donald Trump a réuni plusieurs dirigeants arabes et musulmans pour présenter les grandes lignes d’un plan américain sur l’avenir de la bande de Gaza. Si aucune annonce officielle n’a été faite à l’issue des échanges, le président américain a jugé la rencontre « grandiose », tandis que Recep Tayyip Erdoğan a parlé d’un entretien « extrêmement productif ».
Un plan américain discuté à huis clos
Parmi les participants figuraient des responsables de haut niveau de Qatar, Égypte, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Jordanie, Turquie, Indonésie et Pakistan. Trump a insisté sur deux priorités : mettre fin à la guerre en cours et obtenir la libération des otages. Washington réclame la remise de 20 Israéliens détenus vivants et de 38 corps.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a souligné la gravité de la situation humanitaire à Gaza et affirmé que les pays présents feraient « tout leur possible » pour parvenir à un cessez-le-feu, en comptant sur le leadership américain.
Le projet défendu par Trump et son envoyé spécial Steve Witkoff viserait non seulement à mettre fin aux hostilités et libérer les prisonniers, mais aussi à négocier un retrait israélien du territoire et à clarifier les modalités d’une future administration de Gaza. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou aurait déjà été informé et doit en discuter directement avec Trump à Washington, la semaine prochaine.
La rencontre intervient alors que plus de 65 000 morts et près de 167 000 blessés ont été recensés dans la bande de Gaza depuis le début du conflit, selon l’ONU, en majorité des femmes et des enfants. Le territoire reste soumis à un blocus étouffant, à des destructions massives et à une crise humanitaire qualifiée d’« insoutenable ».
Lundi 22 septembre 2025, Emmanuel Macron a vécu une scène insolite à New York. Après avoir prononcé un discours historique à l’ONU pour reconnaître officiellement l’État de Palestine, le président français s’est retrouvé bloqué par les forces de l’ordre… en raison du passage du cortège présidentiel de Donald Trump.
À la sortie du siège des Nations unies, Emmanuel Macron pensait rejoindre directement l’ambassade de France. Mais la rue était fermée : la police avait stoppé toute circulation pour laisser passer la caravane de Donald Trump. Sur une vidéo diffusée par le média Brut, on voit le chef de l’État français échanger avec un policier qui lui interdit le passage. Téléphone en main, Macron appelle alors son homologue américain : « Devine quoi ? J’attends dans la rue parce que tout est bloqué pour toi », lui lance-t-il, mi-amusé, mi-dépité.
Une rencontre inattendue avec la réalité new-yorkaise
Même après le passage du cortège, le président français a dû continuer son chemin… à pied, parcourant près de trente minutes dans les rues de Manhattan. Occasion inattendue : il a pris des photos avec des passants, reçu un baiser sur le front d’un admirateur, et poursuivi sa conversation avec Trump.
Cet échange impromptu illustre la proximité entretenue entre les deux dirigeants. Selon l’Élysée, Emmanuel Macron et Donald Trump s’appellent « presque tous les jours » sur leurs téléphones portables personnels. Une relation faite de respect mutuel malgré des divergences assumées. « Je connais son caractère, il connaît le mien. Il a ses idées, j’ai les miennes, mais nous nous respectons », déclarait Macron en février dernier.
L’incident survient à la suite d’une prise de parole majeure : le président français a officialisé la reconnaissance par la France d’un État palestinien, sur fond de guerre à Gaza et d’un rapport de l’ONU accusant Israël de génocide. Une déclaration solennelle, aussitôt suivie d’un contretemps presque burlesque dans les rues new-yorkaises.
INSOLITE | Emmanuel Macron a appelé Donald Trump car le convoi du président des États-Unis le bloquait dans les rues de New York. (Brut) pic.twitter.com/YL0EqY9RPY
Le Premier ministre britannique devrait annoncer la reconnaissance officielle de l’État palestinien dès ce week-end, selon les médias britanniques. Il aurait repoussé l’annonce pour éviter une confrontation diplomatique directe avec Donald Trump, actuellement en visite au Royaume-Uni.
Sir Keir Starmer avait déjà indiqué qu’il reconnaîtrait la Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York si Israël ne respectait pas certaines conditions : cessez-le-feu, respect d’une solution à deux États et suspension de l’annexion de la Cisjordanie.
Mais, selon plusieurs sources, le Premier ministre a choisi de différer l’annonce officielle jusqu’au départ de Donald Trump, afin de ne pas brouiller la conférence de presse prévue avec le président américain jeudi.
Des tensions avec Washington
Donald Trump s’oppose fermement à toute reconnaissance immédiate de l’État palestinien, qu’il considère comme une « récompense au Hamas ». Le département d’État américain a dénoncé la démarche comme un « coup de pub » et même une « gifle au visage » des victimes des attaques du 7 octobre. En revanche, la France, l’Australie et le Canada envisagent d’adopter la même position que Londres à l’ONU.
La décision de Starmer s’inscrit dans un climat de forte pression interne : plusieurs députés travaillistes réclament depuis des mois une prise de position plus ferme face à la crise humanitaire à Gaza. À Londres, le maire Sadiq Khan a franchi un pas supplémentaire en qualifiant pour la première fois la situation de « génocide ».
Keir Starmer, tout en mettant en avant la priorité de l’aide humanitaire et de la libération des otages, a reconnu que « l’idée même d’une solution à deux États paraît aujourd’hui plus lointaine que jamais ».
Les États-Unis passent à l’action. Ceux qui célèbrent l’assassinat de Charlie Kirk risquent la révocation immédiate de leur visa. Les étudiants étrangers sont concernés.
Le ton est clair : « Si vous êtes ici avec un visa et que vous célébrez l’assassinat d’une figure politique, préparez-vous à être expulsé », a déclaré Marco Rubio, secrétaire d’État américain, sur X.
Cette mesure ne fait pas de distinction : étudiants, travailleurs, visiteurs… tous sont sous surveillance. Ceux qui publient sur les réseaux sociaux leur soutien à la mort de Charlie Kirk sont dans le collimateur.
Christopher Landau, secrétaire d’État adjoint, a lui aussi appelé à signaler les étrangers qui « glorifient ou se réjouissent » de l’événement.
Cette politique s’inscrit dans la continuité de mesures déjà sévères : des milliers de visas avaient été annulés pour des publications jugées « problématiques » par l’administration américaine. Les étudiants pro-palestiniens avaient notamment été ciblés.
La révocation du visa peut conduire à une expulsion immédiate du territoire. Les étudiants tunisiens et autres ressortissants étrangers doivent mesurer chaque publication en ligne.
Les droits civiques et la liberté d’expression sont au cœur du débat. Mais pour Washington, la ligne est tracée : célébrer la mort d’un citoyen américain, c’est se mettre hors-la-loi.
America will not host foreigners who celebrate the death of our fellow citizens.
Visa revocations are under way. If you are here on a visa and cheering on the public assassination of a political figure, prepare to be deported. You are not welcome in this country. pic.twitter.com/dQys2OAeK7
Avant sa rencontre avec Volodymyr Zelensky à Washington, prévue cet après-midi, le président américain Donald Trump a exigé de l’Ukraine qu’elle abandonne ses ambitions de récupérer la Crimée et d’adhérer à l’OTAN. Une position qui vise à pousser Kiev vers un accord de paix avec Moscou, après avoir reçu Vladimir Poutine en Alaska.
Lundi, Donald Trump a posé de nouvelles conditions à l’Ukraine : accepter de renoncer à la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et mettre de côté son projet d’intégrer l’OTAN. Ces exigences interviennent avant une série de rencontres prévues à Washington : d’abord avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis avec les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie, de la Finlande, ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’OTAN.
L’Europe solidaire avec Kiev
Vendredi dernier, Trump avait déjà déroulé le tapis rouge au président russe Vladimir Poutine en Alaska, affirmant sa volonté de mettre fin à la guerre en Europe, la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les dirigeants européens, attendus à Washington, affichent leur solidarité avec Kiev. Ils entendent exiger de fortes garanties de sécurité pour l’Ukraine, face à une proposition américaine perçue comme une concession majeure à Moscou.
La Crimée, une ligne rouge
Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué des millions de déplacés. La question de la Crimée reste une ligne rouge pour Kiev, qui refuse toute négociation impliquant l’abandon de ses territoires. L’adhésion à l’OTAN est quant à elle considérée comme une garantie existentielle de sécurité.
La position américaine risque de tendre les discussions à Washington et de fragiliser l’unité occidentale face à la Russie.
L’avenir de l’Ukraine sera discuté cet après-midi, lundi 18 août, à Washington lors d’une réunion exceptionnelle entre Donald Trump, Volodymyr Zelensky et plusieurs dirigeants européens. Cette rencontre intervient moins de trois jours après le sommet entre le président américain et Vladimir Poutine, vendredi à Anchorage, en Alaska.
Les deux présidents seront ensuite rejoints par le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chancelier allemand, Friedrich Merz, le premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, et le président finlandais, Alexander Stubb.
Le président américain Donald Trump a signé, jeudi, un décret imposant des droits de douane de 35% sur les produits canadiens non couverts par l’accord de libre-échange nord-américain. Le Canada dénonce une décision unilatérale et injustifiée.
Jeudi, le président Donald Trump a annoncé une hausse spectaculaire des droits de douane à 35% sur les produits en provenance du Canada qui ne sont pas couverts par l’accord de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ACEUM). Cette mesure, signée par décret présidentiel, entrera en vigueur à partir du 1er août.
Le Canada déçu
Selon un communiqué de la Maison Blanche, les biens canadiens passant par des pays tiers pour contourner ces droits seront frappés d’une taxe supplémentaire de 40%. L’administration américaine reproche à Ottawa son « inaction » et ses « représailles continuelles », justifiant ainsi ces sanctions économiques.
Le Premier ministre canadien Mark Carney, nommé récemment à la tête du gouvernement, s’est dit « déçu » par la décision américaine. Il a réaffirmé l’engagement du Canada en faveur de l’ACEUM, estimant que cette décision allait à l’encontre de l’esprit de coopération régionale.
Donald Trump, de son côté, a déclaré que Mark Carney avait tenté une ouverture diplomatique avant la date butoir du 1er août, mais que « aucune conversation n’avait eu lieu ».
Protectionnisme américain
Donald Trump a multiplié, ces derniers mois, les avertissements à l’encontre de ses partenaires commerciaux. Il avait prévenu que tout pays ne concluant pas un nouvel accord avec les États-Unis avant le 1er août verrait ses exportations lourdement taxées. Ce geste s’inscrit dans une logique plus large de protectionnisme économique qu’il défend dans le cadre de sa campagne électorale.
Le Premier ministre canadien a annoncé son intention de reconnaître un État palestinien en septembre à l’ONU. Donald Trump a immédiatement réagi en brandissant une menace économique.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 30 juillet, le Premier ministre canadien Mark Carney a déclaré que son pays comptait reconnaître officiellement l’État de Palestine lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue en septembre 2025 à New York.
Relancer la solution à deux États
Cette décision aligne Ottawa sur la position récente de la France et du Royaume-Uni, qui ont également exprimé leur volonté de soutenir la création d’un État palestinien pour relancer la solution à deux États.
La déclaration canadienne a été saluée par l’Autorité palestinienne et la France, mais a immédiatement déclenché la colère du président américain Donald Trump. Sur Truth Social, Trump a posté : « Wow ! Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient un État palestinien. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux. O Canada !!! »
Une sortie interprétée comme un chantage commercial à peine voilé, dans un contexte de tension diplomatique grandissante autour de la question palestinienne.
Des décennies de soutien inconditionnel à Israël
Le mouvement de reconnaissance de la Palestine prend de l’ampleur sur la scène internationale, notamment en Europe. Pour Ottawa, ce changement marque une rupture avec des décennies de soutien inconditionnel à Israël.
La décision intervient alors que les violences dans les territoires occupés se poursuivent et que les appels à une paix durable se multiplient.