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Pauvreté en Tunisie : pourquoi les politiques d’assistance échouent depuis 1956
Pour se donner bonne conscience et masquer leur incapacité à éradiquer la pauvreté, et ce, depuis l’accès du pays à l’indépendance, les exécutifs des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays, ont cette tendance à faire beaucoup de bruit autour des quelques mesurettes qu’ils instituent, chaque année, dans le cadre des lois de finances en faveur des pauvres appelées chastement personnes vulnérables.
Le projet de loi de finances 2026, tel qu’il est présenté récemment par le gouvernement de Sarra Zenzeri, n’a pas échappé à la règle avec une importante nuance, voire une nouveauté.
Pour comprendre les tenants et aboutissants de la pauvreté
Avant d’expliquer cette nuance, rappelons à nos lecteurs trois éléments d’information majeurs sur la pauvreté dans le monde et en Tunisie.
Selon la Banque mondiale, la pauvreté est, principalement, définie en termes monétaires, en utilisant un seuil de revenu par jour pour mesurer l’extrême pauvreté. Ce seuil international, actuellement de 2,50 dollars en parité de pouvoir d’achat, sert de référence pour suivre les progrès mondiaux.
La Banque, tout comme des agences spécialisées de l’ONU (PNUD…), utilisent aussi le taux de pauvreté multidimensionnelle qui inclut des aspects non monétaires comme l’accès à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité pour obtenir une vision plus complète de la pauvreté.
Le deuxième élément d’information concerne le nombre de pauvres en Tunisie.
Selon les critères de la Banque mondiale, sur une population totale de 11 millions environ, la Tunisie compte, officiellement, 1,7 million de pauvres qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (7 dinars par jour) dont un demi-million environ vit dans l’extrême pauvreté avec seulement 4 dinars par jour.
Ce chiffre est effrayant. Et pour cause. La Chine, dont le peuple était rationné dans les années 50 et avait le même degré de développement que la Tunisie, a annoncé, en 2020, l’éradication totale de la pauvreté à la faveur d’une vision claire. Il s’agit d’un véritable exploit lorsqu’on sait que ce pays compte 1,4 milliard d’habitants.
Le troisième élément porte sur l’effort déployé, depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, pour encadrer la pauvreté. D’après l’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi (2020-2021) « depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ». Le ministre qui intervenant sur la chaîne de télévision privée Attessia, a jouté que « les gouvernements qui se sont succédé à la tête de pays n’ont fait qu’instituer des mesures d’accompagnement pour venir en aide aux pauvres du pays et non pour extirper la pauvreté ».
La nouveauté du PLF 2026
Pour revenir à la nouveauté du PLF 2026, ce projet met l’accent sur l’autonomisation effective des catégories vulnérables en pariant sur l’inclusion financière, la formation, et l’élargissement des sphères de l’économie sociale et solidaire.
Dans d’autres pays qui ont lutté avec efficacité contre la pauvreté, cas du Mexique, ils ont exigé en contrepartie des aides matérielles, l’engagement de leurs bénéficiaires à scolariser leurs enfants, à les vacciner et à les orienter vers la formation professionnelle en cas de décrochage scolaire. L’ultime but étant de leur donner les moyens de vivre dignement. La règle est simple : un adulte pauvre ne doit plus enfanter des progénitures aussi pauvres que lui. La pauvreté n’est pas une fatalité.
Quant aux chances de mener à terme cette nouvelle politique d’éradication de la pauvreté avec comme corollaire l’autonomisation et la responsabilisation des bénéficiaires, nous pensons qu’elle a peu de chance de réussir en raison de l’instabilité politique et gouvernementale qui prévaut dans le pays. Comprendre : l’instrumentalisation des pauvres par les régimes politiques comme filon électoral pour perdurer sera toujours hélas à l’ordre du jour. C’est le commerce sordide des pauvres.
ABOU SARRA
CHIFFRES CLÉS
- 2,50 $ : c’est le seuil mondial d’extrême pauvreté, défini par la Banque mondiale, qui sert de référence pour mesurer les progrès économiques.
- 7 dinars par jour : seuil tunisien de pauvreté monétaire, en dessous duquel vivent près de 1,7 million de citoyens.
- 500 000 Tunisiens : un demi-million de personnes ne disposent que de 4 dinars par jour pour survivre.
- 2020 : année où la Chine a officiellement éradiqué la pauvreté, contrastant avec la stagnation tunisienne.
- 1956-2025 : près de 70 ans d’indépendance sans politique structurelle de lutte contre la pauvreté.
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Où se situe la Tunisie dans le classement mondial des pays les plus dangereux pour la conduite automobile ?
Étudiants tunisiens à l’étranger : le nouveau décret-loi sur les transferts de devises officiellement publié
La Tunisie, première destination sûre pour les touristes chinois selon Tongcheng Travel
Sur la route de la soie touristique, la Tunisie devient une escale de confiance
La Tunisie s’impose désormais comme une escale de confiance sur la nouvelle route de la soie touristique. Selon un rapport publié par la plateforme chinoise Tong Cheng Travel, l’une des plus grandes agences de voyages en ligne du pays, la Tunisie a été classée première destination mondiale la plus sûre et la plus attrayante pour les touristes chinois durant les congés de la Fête de la mi-automne (1ᵉʳ–8 octobre 2025), rapporte l’Agence TAP.
Ce classement place Tunis devant des poids lourds du tourisme international comme le Japon, l’Espagne, le Vietnam et la Nouvelle-Zélande. Un symbole fort, dans un contexte mondial où la sécurité et la qualité du séjour sont redevenues des critères décisifs pour les voyageurs.
L’étude de Tong Cheng Travel met en lumière une tendance claire : les touristes chinois se tournent de plus en plus vers des voyages lointains, haut de gamme et sécurisés. Durant cette période, les réservations de produits touristiques dits Safe Choice ont augmenté de 30 % par rapport à la fête du Travail, tandis que les séjours de plus de deux nuits ont progressé de 52 %.
Ce glissement traduit une mutation culturelle : les touristes chinois recherchent moins la consommation de masse que l’expérience authentique et la fiabilité du service. C’est dans cette niche qualitative que la Tunisie s’est distinguée, en offrant un équilibre entre patrimoine, hospitalité et stabilité.
Diplomatie et stratégie gagnante
Derrière cette réussite se dessine une stratégie de reconquête du marché asiatique, amorcée depuis plusieurs années par les autorités tunisiennes et l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Participation aux salons spécialisés, campagnes ciblées sur les réseaux chinois et partenariats avec des agences locales : tout concourt à inscrire la Tunisie dans le radar du voyageur chinois moderne.
Dans un Moyen-Orient et une Afrique en pleine reconfiguration touristique, la Tunisie apparaît comme une alternative sûre et élégante, loin des zones de tension, mais proche des imaginaires méditerranéens.
Cette distinction dépasse le seul cadre touristique. Elle renforce la crédibilité internationale d’un pays qui cherche à conjuguer ouverture et sécurité, tradition et modernité.
Sur la route de la soie du XXIᵉ siècle, la Tunisie ne se contente plus d’être un carrefour géographique : elle devient un carrefour de confiance, où la culture, la stabilité et la qualité de vie attirent désormais les regards venus d’Orient.
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Tunisie : Sidi Bou Saïd parmi les dix plus beaux villages blancs du monde, selon Architectural Digest
Italianités : La présence italienne dans l’architecture tunisienne
Dualité d’une esthétique socioculturelle
C’est à l’occasion de l’ouverture récente du Palais Ahmed Bey, à La Marsa (du côté du Saf-Saf), qu’une exposition consacrée aux monuments, bâtiments et palais, œuvres d’architectes, entrepreneurs et artisans italiens, et situés à Tunis, a été proposée au public le jeudi 9 octobre dernier, en présence des initiateurs, et plus particulièrement des initiatrices, de ce projet.
Organisée par l’association « Nous Tous », les « Archives de la mémoire des Italiens de la Tunisie » (AMIT), le « Laboratoire d’archéologie et d’architecture maghrébines » (LAAM) et le Centre culturel Dante Alighieri de Tunisie, avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg, cette exposition se poursuivra jusqu’au 12 octobre. Elle se déplacera ensuite à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (ENAU), du 13 au 19 octobre, puis à El Teatro d’El Mechtel, du 21 au 31 octobre. Elle révèle l’influence italienne dans l’architecture de la ville de Tunis et de ses environs.
En prélude, les représentantes de ces institutions – Mme Silva Finzi, commissaire de l’exposition ; Rabaâ Ben Achour, de l’association « Nous Tous » ; Beya Laâbidi, directrice du LAAM et historienne – ainsi que les chercheurs Ahmed Saâdaoui (archéologue et professeur d’histoire à l’Université de la Manouba), Sabrina Ghattas et Rosy Candiani (écrivaine et professeure en histoire du théâtre et du mélodrame), ont tenu un point de presse afin d’éclaircir les grandes lignes, les tenants et les aboutissants de cet événement culturel d’envergure.
Ce qu’il faut savoir de prime abord, c’est que les Italiens, le XVI -ème siècle et jusqu’au début du XX -ème siècle, ont été bien plus nombreux que d’autres communautés, comme la française ou la maltaise. Émigrant massivement vers la Tunisie pour des motifs économiques, politiques et autres, ils ont été bien accueillis – et le sont toujours – occupant de multiples fonctions, s’intégrant à la société tunisienne et devenant propriétaires de terres agricoles et d’établissements industriels et manufacturiers.
De génération en génération, la Tunisie va être significativement influencée, particulièrement dans le domaine de l’architecture. Bon nombre de nos quartiers résidentiels dans le Tunis moderne ou la « Ville européenne », en dehors de la Médina, présentent des œuvres à caractère baroque et rococo, que ce soit dans les édifices religieux, les palais beylicaux, les demeures et résidences de notables, les simples immeubles, ou même les habitats ruraux.
Il faut noter qu’une bonne partie de cette communauté italienne, notamment les propriétaires terriens, s’était aussi installée aux abords de la Medjerda, dans les villages avoisinants.
Mme Silva Finzi a donné un aperçu de cette initiative et de son objectif : faire découvrir les spécificités de l’influence italienne en Tunisie dans le domaine de l’architecture et de la décoration, ainsi que les échanges qui se sont établis entre les deux communautés. Elle a précisé qu’un des notables italiens, Giuseppe Rappo, qui s’est fait un nom dans le pays, avait marié sa fille à Mahmoud Bey, illustrant par là cette dualité de l’héritage culturel.
L’exposition en elle-même est un corpus composé de 13 panneaux, sous forme de photographies, révélant la présence et la profondeur de l’empreinte italienne tant dans la ville de Tunis et ses environs que dans les villages de la basse vallée de la Medjerda. On y trouve des façades d’immeubles, des éléments décoratifs, des motifs de carreaux de faïence… L’ensemble d’édifices a été sélectionné parmi le millier de monuments que Sabrina Ghattas avait visité et photographié, incluant, entre autres, Tourbet El Bey, la Mosquée de Halfaouine et la Mosquée Hammouda Pacha, connus pour leur riche décor baroque. Le tout est accompagné de textes explicatifs de chercheurs, ainsi que de biographies d’architectes et d’entrepreneurs nés et ayant exercé en Tunisie.
C’est une exposition fort riche, qui traduit ces liens ancestraux entre les deux pays voisins et les deux communautés qui ont partagé des pans entiers de l’histoire de cette Mare Nostrum, cette Méditerranée qui nous a toujours réunis.
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Quelles réponses de l’Etat aux exigences légitimes des habitants de Gabès ?
Le président Kaïs Saïed a ordonné le déploiement d’une équipe à l’usine d’acide phosphorique du Groupe chimique Tunisien (GCT) à Gabès «afin de remédier au plus vite aux problèmes», par allusion aux rejets toxiques de cette usine dont se plaignent depuis plusieurs années les habitants de la région, plaintes qui ont pris récemment la forme de sit-in et marches de protestation.
Latif Belhedi
Cette décision a été annoncée lors de la rencontre du chef de l’Etat avec la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, et le ministre de l’Environnement, Habib Abid, samedi 11 octobre 2025, au palais de Carthage.
On ne sait pas ce que les deux responsables vont pouvoir décider ou annoncer, puisqu’on ne les a pas entendus jusque-là parler du drame qui se déroule à Gabès, mais ce qu’on a compris, c’est que l’équipe conjointe des deux ministères qui va être dépêchée à Gabès doit «remédier au plus vite aux problèmes», selon l’expression du président.
Ils devront mettre en œuvre d’urgence un plan stratégique qui mette un terme définitif aux catastrophes environnementales, inspiré du plan élaboré par les jeunes de Gabès il y a plus de dix ans, a ajouté le président de la république.
Une baguette magique
Comment ces responsables vont-ils parvenir à mettre un terme définitif à la catastrophe environnementale à Gabès sans ordonner l’arrêt des machines de l’usine pollueuse ? Par quelle baguette magique vont-ils pouvoir changer une situation qu’on a laissé pourrir pendant deux ou trois décennies et qui s’est transformée, au fil des ans, en un drame sanitaire et humain qui nous explose aujourd’hui à la figure ?
On n’aimerait pas être à la place de ces responsables, car leur tâche ne sera pas de tout repos, mais on aimerait savoir de quels moyens et de quelle marge de manœuvre ils disposent pour pouvoir répondre aux attentes des habitants de Chatt Essalem et Ghannouch. Car entre les espérances des uns et les capacités de réponse des autres, il y a un énorme fossé que seul l’argent peut combler. Or, c’est l’argent qui manque le plus aujourd’hui dans les caisses de l’Etat, et il va falloir faire preuve d’une grande ingéniosité pour espérer débloquer les fonds nécessaires à l’opération de sauvetage de l’environnement à Gabès, qui plus est, dans un délai raisonnable et acceptable par la population.
Kaïs Saïed, qui dit suivre de près la situation, a noté, selon un communiqué de la présidence, que «de nombreuses irrégularités ont été détectées dans le fonctionnement de l’usine, notamment dans les procédures de maintenance et d’entretien des équipements par des spécialistes accrédités, entraînant les fuites de gaz» qui ont causé l’asphyxie de nombreux enfants transportés en urgence à l’hôpital.
Le président a également souligné qu’il n’y aura aucune tolérance pour quiconque a failli à ses devoirs, en avertissant contre toute tentative d’exploitation du mécontentement de la population de Gabès, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, en agitant, comme à son habitude, le spectre de vagues comploteurs qui chercheraient à attiser les tensions à Gabès pour s’attaquer à son régime, au risque de politiser une poussée de fièvre sociale amplement justifiée.
Entre espoir et incrédulité
«Notre peuple à Gabès, comme partout ailleurs dans la République, aura tous ses droits, car il est la véritable richesse, celui qui construira la Tunisie nouvelle comme il l’entend, une Tunisie verte, débarrassée de toute forme de pollution et de tous les pollueurs pollués», a déclaré le chef de l’Etat en recevant les deux ministres, sauf que les mots ne suffisent pas pour calmer les maux d’une population qui se sent abandonnée depuis très longtemps et qui est animée par un lancinant sentiment d’injustice.
C’est pourquoi, les habitants de Gabès, et tous les Tunisiens qui sont solidaires avec eux, attendent avec un mélange d’espoir et d’incrédulité l’annonce des remèdes miracles qui seront trouvés par la fameuse équipe dépêchée à leur chevet au cours des prochains jours.
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Gabès étouffe encore : Kaïs Saïed dépêche ses ministres après une nouvelle fuite toxique
Le président Kaïs Saïed a ordonné une mission “conjointe et urgente” dans le complexe chimique de Gabès. Une annonce de plus pour une région qui suffoque depuis quarante ans sous les fumées du phosphate et les promesses non tenues.
À Gabès, la routine de la pollution se répète.
Deux jours après de nouveaux malaises respiratoires dans un collège de Chatt Essalem, Kaïs Saïed a chargé Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, et Habib Abid, ministre de l’Environnement, de dépêcher une équipe conjointe à Gabès, selon un communiqué de la présidence.
Le chef de l’État affirme suivre la situation “de manière continue” et exige que “tout soit réparé dans les plus brefs délais”.
Jeudi, plusieurs élèves asphyxiés avaient été transportés d’urgence à l’hôpital universitaire de Gabès.
Les habitants ont bloqué la route menant au complexe du Groupe chimique tunisien, dénonçant un silence d’État devenu insupportable.
Un mois plus tôt, à Ghannouch, une trentaine de personnes avaient déjà été intoxiquées après une fuite de gaz.
Fin septembre, Kaïs Saïed dénonçait “l’assassinat de l’environnement et de la santé” lors d’une réunion de crise à Carthage.
Il avait alors évoqué l’idée d’une stratégie “inspirée des propositions formulées par la jeunesse de Gabès il y a plus d’une décennie”.
Lire aussi: Gabès : Kaïs Saïed dénonce « l’assassinat de l’environnement et de la santé »
Dans le communiqué du 11 octobre, le président a réaffirmé qu’“aucune tolérance ne sera accordée à ceux qui ont failli à leurs devoirs” et mis en garde contre “toute tentative de récupération ou de surenchère, venue de l’intérieur ou de l’extérieur”.
Il a assuré que “les habitants de Gabès recevront leurs droits entiers”, les décrivant comme “la richesse et le rempart de la Tunisie nouvelle”.
Lire aussi: Gabès : Colère à Chatt Essalem après de nouveaux cas d’asphyxie
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Le poème du dimanche | ‘‘La vie s’enfuit’’ d’Eugenio Montale
Né en 1896 à Gênes, Eugenio Montale est poète et traducteur italien. Antifasciste, il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1975.
Il publie ses premiers poèmes en 1922, Dès cette période, il signe le Manifeste antifasciste. Surveillé et poursuivi par la police, il est licencié de son travail. Se déplace dans différentes villes italiennes où il se lie d’amitié avec des intellectuels et des créateurs progressistes.
Après la guerre, Montale devient journaliste, effectue des voyages à l’étranger, notamment, en France, en Bretagne, qui lui inspire ‘‘Finisterre’’, rencontre beaucoup de poètes et écrivains. En 1967, ses poèmes sont publiés chez Gallimard. Il décède en 1981, année où parait son septième et dernier recueil, ‘‘Autres vers et poèmes éparses’’. Son buste entre à la Scala de Milan.
Tahar Bekri
La vie s’enfuit
et quiconque tente de la faire refluer
rentre dans l’écheveau originel :
où pourrions-nous alors cacher, si nous tentons
à l’aide de rudiments ou pire, de survivre,
les objets qui nous paraissaient
une part non périssable de nous-mêmes ?
Il était une petite étagère
qui voyageait avec Clytie, réceptacle
de Saints Pères et de poètes équivoques, ayant
la vertu de flotter peut-être
sur la crête des vagues
quand le déluge aura tout englouti.
Au moins quelques miettes de toi
sinon de moi devraient vaincre l’oubli.
Et de moi ? L’espoir est que s’effacent
le visible zt le temps qui lui a
fourni la preuve douteuse que cette parole Est
(un E majuscule, seule lettre
de l’alphabet qui rend possible
ou du moins supposable l’existence)
Ensuite (tu as souvent porté
des lunettes noires et les as totalement
supprimées en même temps que les puces de John Donne)
prépare-toi au grand plongeon,
Nous fûmes heureux un jour, une heure un instant
et cela pourra-t-il etre détruit ?
Certains disent que tout recommence
copie conforme : mais je ne le crois pas
ni ne le souhaite. Toi aussi
le crois-tu ? Il n’y a pas de sibylle à Cumes
pour le savoir. Et si cela était, nul ne serait
assez nigaud pour lui prêter l’oreille.
Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini
‘‘Autres vers et poèmes éparses (Derniers poèmes) – Poèmes choisis 1916-1980’’, Poésie/Gallimard, 1991.
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Edito : Recensement de la population … Entre message et alerte
Sans surprise ! Le dernier recensement de la population et de l’habitat réalisé par l’INS confirme ce que l’on pressentait depuis un certain temps quant à l’architecture et à l’évolution de la population. Celle-ci plafonne à 11.972.169, accusant sans doute l’un des plus faibles taux de croissance d’Afrique. A peine 0.87%. Ce qui rend problématique son renouvellement face à la démographie galopante du continent africain. La relative stagnation de la population tunisienne fait même craindre un mouvement de recul si rien ne vient relancer la natalité.
La Tunisie serait-elle sous-peuplée au regard de son potentiel de développement, même si les pauvres et les sans-emplois sont légion ? Avons-nous perdu la maîtrise de la transition démographique devenue, du coup, contre-productive ? La question mérite d’être posée.
Le constat est alarmant. En clair, cela signifie que le pourcentage des personnes âgées augmente quand celui de la population active diminue, pour ne représenter que 64% du total. A l’autre bout de la chaîne, la situation n’est guère meilleure. On y apprend que 3,5% des enfants de 6 à 16 ans sont déscolarisés, sans que le pays ait à subir la moindre pression démographique. Autant dire qu’il y aura fort à faire en matière d’inclusion scolaire. Par ailleurs, la population employée s’élève à 3,68 millions d’individus, dont 67,4% de sexe masculin et 32,6% de femmes, alors que celles-ci représentent plus de la moitié de la population : 50,7%.
A l’évidence, le tableau inquiète plus qu’il ne rassure. A ce rythme, la population tunisienne vieillit, avant même qu’elle ne s’élève dans l’échelle des revenus. Elle est marquée, de surcroît, au fer blanc par un décrochage scolaire insoutenable. Pas moins de 80 000 enfants en sont annuellement victimes. Ils quittent l’école ou en sont éjectés sans être totalement pris en charge en vue de leur réinsertion dans la vie active. L’école de la deuxième chance reste un vœu pieux.
Chapitre chômage, on y apprend peu de chose au-delà de ce que l’on savait déjà. Le curseur n’arrête pas de monter. Le taux de chômage s’élève à 17,2% pour les hommes et culmine à 24,6% pour les femmes. Plus précisément, 25% des femmes en âge de travailler ont un emploi contre 55% pour les hommes. Ce qui n’est pas sans tirer vers le bas la croissance potentielle.
Le nombre de jeunes de moins de trente ans diminue dans la pyramide des âges. A bien des égards, ce groupe est le nerf de la guerre économique. Sa propension à consommer, à créer et à inventer est la plus forte. On comprend que cela aura pour effet de limiter la demande de consommation et l’innovation à l’ère de l’IA. Et, par ricochet, d’impacter à moyen et long terme la dynamique de croissance.
Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras.
Il est établi depuis la nuit des temps qu’il y a une forte corrélation entre démographie et croissance. L’une et l’autre vont dans la même direction. Mais il y a plus grave : le non-dit a de quoi alarmer et inquiéter. Les signes d’essoufflement démographique – population en état stationnaire – ont de multiples raisons. Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras. Cette Cette migration intérieure à cause du chômage, de la pauvreté et des conditions de travail – si travail il y a – laisse derrière elle un vide sidéral qui ouvre la voie à toutes sortes de spéculations.
Ce sont les régions de l’intérieur, à la lisière des frontières algériennes et libyennes, qui sont les plus exposées. Elles n’arrêtent pas de porter les stigmates de cette hémorragie humaine dont on sait qu’elle est à la fois la cause et l’effet du déclin du monde rural traditionnel de ces régions, si éloignées du bon Dieu et si proches de la capitale. Elles peinent à exister, faute de soutien et d’appui financier public franc et massif. Cette situation n’est pas sans avoir de profondes répercussions sur l’intégrité du territoire et la sécurité nationale.
La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret.
La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret. Point besoin d’être grand clerc pour se convaincre que les régions frontalières sont pour nous d’essence stratégique. Elles sont à la sécurité du pays ce que le cœur est à l’organisme humain. Il faut y créer et maintenir des activités agricoles et industrielles, fussent-elles peu compétitives. On doit y développer et déployer des politiques publiques et sectorielles dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire qui nous fait tant défaut. L’enjeu est moins économique et financier que social et sécuritaire.
Ces régions, dont on parle si peu, constituent notre première ligne de défense. Le gouvernement serait bien inspiré d’y promouvoir des pôles scientifiques regroupant des centres de recherche, de formation et des universités spécifiques. Et surtout de subventionner et de soutenir financièrement – quoi qu’il en coûte – activités agricoles, petits métiers, PME/PMI et pourquoi pas startups et technologies émergentes. Pour éviter que les jeunes et moins jeunes désœuvrés ou en situation précaire ne prennent d’assaut les villes et les embarcations de la mort. Nous devons à tout prix protéger nos territoires de la convoitise des uns et de l’afflux migratoire désordonné d’individus venus d’ailleurs, fuyant les guerres, la misère, l’insécurité et le réchauffement climatique. La sécurité nationale et la cohésion sociale ont un prix que la collectivité doit assumer.
L’intégrité du pays, notre propre sécurité, le souci de bien-être de l’ensemble des Tunisiens et, en premier, de ceux qui assurent nos arrières, doivent l’emporter sur toute autre considération budgétaire ou financière. Faire que les habitants sans garantie d’avenir se réapproprient leur destin, leur propre région, jusque-là vouée au déclin, n’est pas une option ; cela relève d’une ardente obligation. Remodeler le paysage agricole et industriel du pays dans un souci d’équité, de justice, d’équilibre, d’efficacité et de sécurité est sans conteste la voie royale pour en finir avec la fracture régionale, qui coupe le pays en deux du nord au sud, alors qu’il est voué à l’unité de par l’étendue de son histoire.
L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier.
Les statistiques révélées par l’INS à l’occasion du récent recensement de la population et de l’habitat sont porteuses de messages, d’alertes et d’une impérieuse nécessité. L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier. Elles offriront des opportunités d’emploi, de création d’entreprise, de richesse et un cadre de vie décent tout à l’avantage de ces régions.
L’émergence, avec davantage de prétention et d’ambition, de villes-métropoles tout le long des frontières comme Tabarka, Jendouba, Le Kef, Kasserine, Gafsa, Médenine, irradiera l’ensemble des régions périphériques et les positionnera sur une trajectoire de développement durable. Elles ne pourront y parvenir d’elles-mêmes, étant déconnectées et dépourvues de moyens et d’attributs. Mais tout devient possible si elles sont promues en cohérence avec une politique d’aménagement du territoire digne de ce nom. C’est ainsi qu’on pourra rallumer la flamme de la démographie aujourd’hui en berne, protéger nos frontières, sécuriser le pays et créer les conditions d’un réarmement industriel et agricole. Le temps nous est compté. Nous n’avons d’autre choix que d’assurer la cohésion sociale en aménageant au plus vite les voies d’un développement durable. La sécurité nationale en dépend. Le reste n’est que littérature.
Cet édito est paru dans le dernier numéro de l’Economiste maghrébin numéro 929 du 8 octobre au 22 octobre 2025 sous le titre « Population ».
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Pollution à Gabès : Saïed exige des réparations immédiates et des sanctions
81 % Tunisiens disposent d’une couverture maladie, mais…
Plus de huit Tunisiens sur dix (81,0 %) disposent d’une couverture maladie, qu’elle soit contributive ou assistancielle. Par contre, environ 2,2 millions de personnes, soit 19 % de la population, restent totalement non couvertes. Ce taux traduit une légère progression de 0.5 point de pourcentage par rapport au taux enregistré en 2014 (80,5 %).
Selon le « Flash Protection sociale » du mois de septembre 2025 publié par l’Institut national de la statistique (INS), les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2024 montrent que la population occupée effectivement couverte par un régime contributif de sécurité sociale s’élève à 2,40 millions de personnes, soit 65,6 % de l’ensemble des actifs occupés âgés de 18 ans et plus. Ce taux marque une progression de 1 point de pourcentage par rapport au taux qui prévalait en 2014 (64.6%).
Une différence notable apparaît entre les sexes. Chez les hommes, 1,56 million d’actifs occupés sont effectivement couverts, soit un taux de couverture de 63,5 %, alors que chez les femmes, 834 000 actives occupées sont couvertes, représentant un taux de 69,8 %.
Lire aussi: INS – Main-d’oeuvre : Des progrès … mais pas pour tout le monde!
Cartographie de la couverture de maladie en Tunisie
La Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) constitue le vecteur principal de l’ordre de couverture maladie en Tunisie, dans la mesure où elle permet de couvrir plus de 7,2 millions de personnes, soit 60,6 % de la population. Le programme « Amen Social » représente 18 % de la couverture, dont 6,9 % pour carte de soin gratuit (AMGI) et 11,1 % pour carte de soins à tarif réduit (AMGII), tandis que les mutuelles et autres dispositifs ne concernent que 2,4 %.
L’analyse par sexe révèle que les femmes sont globalement mieux protégées, avec un taux de couverture de 85,3 % contre 76,5 % pour les hommes – ces derniers étant proportionnellement plus nombreux à rester en dehors de tout système de couverture (23,5 % contre 14,7 % pour les femmes).
Taux de couverture sociale selon la structure par âge de la population tunisienne
L’analyse par groupe d’âge révèle une trajectoire en forme de U inversé du taux de couverture sociale effective. Les jeunes de 18 à 29 ans enregistrent les niveaux les plus faibles de couverture sociale effective (45,4 %), en particulier les hommes (37,3 %), traduisant leur forte exposition à des emplois précaires et informels.
Approche géographique et territoriale du taux de couverture sociale effective
L’analyse territoriale des taux de couverture sociale fait ressortir des contrastes marqués entre gouvernorats. Les niveaux les plus élevés sont observés dans le Grand Tunis (Ben Arous 77 %, Tunis 73,8 %, Ariana 72,3 %), alors que certains gouvernorats de l’intérieur affichent les taux nettement les plus faibles (Kairouan 48,4 %, Sidi Bouzid 46,6 % ).
La lecture selon les districts met en relief une géographie différenciée de la couverture sociale effective en Tunisie. Avec un taux global de 72 %, le district 2 enregistre la meilleure couverture du pays, porté par les pôles industriels et de services, tandis que le district 5 affiche la performance la plus faible (56 %) dénotant de la prédominance des emplois agricoles et informels.
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