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Pauvreté en Tunisie : pourquoi les politiques d’assistance échouent depuis 1956

Pour se donner bonne conscience et masquer leur incapacité à éradiquer la pauvreté, et ce, depuis l’accès du pays à l’indépendance, les exécutifs des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays,  ont cette tendance à faire beaucoup de bruit autour des quelques mesurettes qu’ils instituent, chaque année,  dans le cadre des lois de finances en faveur des pauvres appelées chastement personnes vulnérables.

Le projet de loi de finances 2026, tel qu’il est présenté récemment par le gouvernement de Sarra Zenzeri, n’a pas échappé à la règle avec une importante nuance, voire une nouveauté.

Pour comprendre les tenants et aboutissants de la pauvreté

Avant d’expliquer cette nuance, rappelons à nos lecteurs trois éléments d’information majeurs sur la pauvreté dans le monde et en Tunisie.

Selon la Banque mondiale, la pauvreté est, principalement, définie  en termes monétaires, en utilisant un seuil de revenu par jour pour mesurer l’extrême pauvreté. Ce seuil international, actuellement de 2,50 dollars en parité de pouvoir d’achat, sert de référence pour suivre les progrès mondiaux.

La Banque, tout comme des agences spécialisées de l’ONU (PNUD…), utilisent aussi le taux de pauvreté multidimensionnelle qui inclut des aspects non monétaires comme l’accès à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité pour obtenir une vision plus complète de la pauvreté.

« Depuis 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ; les gouvernements successifs se sont contentés de mesures d’accompagnement pour apaiser la misère sans jamais s’attaquer à ses causes. »

 

Le deuxième élément d’information concerne le nombre de pauvres en Tunisie.

Selon les critères de la Banque mondiale, sur une population totale de 11 millions environ, la Tunisie compte, officiellement, 1,7 million de pauvres qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (7 dinars par jour) dont un demi-million environ vit dans l’extrême pauvreté avec seulement 4 dinars par jour.

Ce chiffre est effrayant. Et pour cause. La Chine, dont le peuple était rationné dans les années 50 et avait le même degré de développement que la Tunisie, a annoncé, en 2020, l’éradication totale de la pauvreté à la faveur d’une vision claire. Il s’agit d’un véritable exploit lorsqu’on sait que ce pays compte 1,4 milliard d’habitants.

Le troisième élément porte sur l’effort déployé, depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, pour encadrer la pauvreté. D’après l’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi  (2020-2021) « depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ». Le ministre qui intervenant sur la chaîne de télévision privée Attessia, a jouté que « les gouvernements qui se sont succédé à la tête de pays n’ont fait qu’instituer des mesures d’accompagnement pour venir en aide aux pauvres du pays et non pour extirper la pauvreté ».

« Le projet de loi de finances 2026 introduit une approche inédite : autonomiser les personnes vulnérables par l’inclusion financière, la formation et l’économie sociale. »

La nouveauté du PLF 2026

Pour revenir à la nouveauté du PLF 2026,  ce projet met l’accent sur l’autonomisation effective des catégories vulnérables en pariant sur l’inclusion financière, la formation, et l’élargissement des sphères de l’économie sociale et solidaire.

Dans d’autres pays  qui ont lutté avec efficacité contre la pauvreté, cas du Mexique, ils ont exigé en contrepartie des aides matérielles, l’engagement de leurs bénéficiaires à scolariser leurs enfants, à les vacciner et à les orienter vers la formation professionnelle en cas de décrochage scolaire. L’ultime but étant de leur donner les moyens de vivre dignement. La règle est simple : un adulte pauvre ne doit plus enfanter des progénitures aussi pauvres que lui. La pauvreté n’est pas une fatalité.

« La Chine, au même niveau de développement que la Tunisie dans les années 1950, a éradiqué la pauvreté en 2020 grâce à une politique constante et planifiée. »

 

Quant aux chances de mener à terme cette nouvelle politique d’éradication de la pauvreté avec comme corollaire l’autonomisation et la responsabilisation des bénéficiaires, nous pensons qu’elle a peu de chance de réussir en raison de l’instabilité politique et gouvernementale qui prévaut dans le pays. Comprendre : l’instrumentalisation des pauvres par les régimes politiques comme filon électoral pour perdurer sera toujours hélas à l’ordre du jour. C’est le commerce sordide des pauvres.

ABOU SARRA

CHIFFRES CLÉS

  • 2,50 $ : c’est le seuil mondial d’extrême pauvreté, défini par la Banque mondiale, qui sert de référence pour mesurer les progrès économiques.
  • 7 dinars par jour : seuil tunisien de pauvreté monétaire, en dessous duquel vivent près de 1,7 million de citoyens.
  • 500 000 Tunisiens : un demi-million de personnes ne disposent que de 4 dinars par jour pour survivre.
  • 2020 : année où la Chine a officiellement éradiqué la pauvreté, contrastant avec la stagnation tunisienne.
  • 1956-2025 : près de 70 ans d’indépendance sans politique structurelle de lutte contre la pauvreté.

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Edito : Recensement de la population … Entre message et alerte

Sans surprise ! Le dernier recensement de la population et de l’habitat réalisé par l’INS confirme ce que l’on pressentait depuis un certain temps quant à l’architecture et à l’évolution de la population. Celle-ci plafonne à 11.972.169, accusant sans doute l’un des plus faibles taux de croissance d’Afrique. A peine 0.87%. Ce qui rend problématique son renouvellement face à la démographie galopante du continent africain. La relative stagnation de la population tunisienne fait même craindre un mouvement de recul si rien ne vient relancer la natalité.

La Tunisie serait-elle sous-peuplée au regard de son potentiel de développement, même si les pauvres et les sans-emplois sont légion ? Avons-nous perdu la maîtrise de la transition démographique devenue, du coup, contre-productive ? La question mérite d’être posée.

Le constat est alarmant. En clair, cela signifie que le pourcentage des personnes âgées augmente quand celui de la population active diminue, pour ne représenter que 64% du total. A l’autre bout de la chaîne, la situation n’est guère meilleure. On y apprend que 3,5% des enfants de 6 à 16 ans sont déscolarisés, sans que le pays ait à subir la moindre pression démographique. Autant dire qu’il y aura fort à faire en matière d’inclusion scolaire. Par ailleurs, la population employée s’élève à 3,68 millions d’individus, dont 67,4% de sexe masculin et 32,6% de femmes, alors que celles-ci représentent plus de la moitié de la population : 50,7%.

A l’évidence, le tableau inquiète plus qu’il ne rassure. A ce rythme, la population tunisienne vieillit, avant même qu’elle ne s’élève dans l’échelle des revenus. Elle est marquée, de surcroît, au fer blanc par un décrochage scolaire insoutenable. Pas moins de 80 000 enfants en sont annuellement victimes. Ils quittent l’école ou en sont éjectés sans être totalement pris en charge en vue de leur réinsertion dans la vie active. L’école de la deuxième chance reste un vœu pieux.

Chapitre chômage, on y apprend peu de chose au-delà de ce que l’on savait déjà. Le curseur n’arrête pas de monter. Le taux de chômage s’élève à 17,2% pour les hommes et culmine à 24,6% pour les femmes. Plus précisément, 25% des femmes en âge de travailler ont un emploi contre 55% pour les hommes. Ce qui n’est pas sans tirer vers le bas la croissance potentielle.

Le nombre de jeunes de moins de trente ans diminue dans la pyramide des âges. A bien des égards, ce groupe est le nerf de la guerre économique. Sa propension à consommer, à créer et à inventer est la plus forte. On comprend que cela aura pour effet de limiter la demande de consommation et l’innovation à l’ère de l’IA. Et, par ricochet, d’impacter à moyen et long terme la dynamique de croissance.

 

Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras.

 

Il est établi depuis la nuit des temps qu’il y a une forte corrélation entre démographie et croissance. L’une et l’autre vont dans la même direction. Mais il y a plus grave : le non-dit a de quoi alarmer et inquiéter. Les signes d’essoufflement démographique – population en état stationnaire – ont de multiples raisons. Le coût de la vie, l’incertitude en tout genre, le manque de visibilité et l’absence de perspectives sont loin d’être un phénomène isolé. Ils s’accompagnent chez nous d’un exode rural ininterrompu, qui surcharge les grandes villes du littoral tout en dépeuplant les campagnes qu’on prive de forces de bras. Cette Cette migration intérieure à cause du chômage, de la pauvreté et des conditions de travail – si travail il y a – laisse derrière elle un vide sidéral qui ouvre la voie à toutes sortes de spéculations.

Ce sont les régions de l’intérieur, à la lisière des frontières algériennes et libyennes, qui sont les plus exposées. Elles n’arrêtent pas de porter les stigmates de cette hémorragie humaine dont on sait qu’elle est à la fois la cause et l’effet du déclin du monde rural traditionnel de ces régions, si éloignées du bon Dieu et si proches de la capitale. Elles peinent à exister, faute de soutien et d’appui financier public franc et massif. Cette situation n’est pas sans avoir de profondes répercussions sur l’intégrité du territoire et la sécurité nationale.

 

La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret.

 

La nature a horreur du vide. Et au regard de ce qui se passe dans le monde, on n’est jamais à l’abri de certaines tournures, dont seule l’Histoire a le secret. Point besoin d’être grand clerc pour se convaincre que les régions frontalières sont pour nous d’essence stratégique. Elles sont à la sécurité du pays ce que le cœur est à l’organisme humain. Il faut y créer et maintenir des activités agricoles et industrielles, fussent-elles peu compétitives. On doit y développer et déployer des politiques publiques et sectorielles dans le cadre d’un plan d’aménagement du territoire qui nous fait tant défaut. L’enjeu est moins économique et financier que social et sécuritaire.

Ces régions, dont on parle si peu, constituent notre première ligne de défense. Le gouvernement serait bien inspiré d’y promouvoir des pôles scientifiques regroupant des centres de recherche, de formation et des universités spécifiques. Et surtout de subventionner et de soutenir financièrement – quoi qu’il en coûte – activités agricoles, petits métiers, PME/PMI et pourquoi pas startups et technologies émergentes. Pour éviter que les jeunes et moins jeunes désœuvrés ou en situation précaire ne prennent d’assaut les villes et les embarcations de la mort. Nous devons à tout prix protéger nos territoires de la convoitise des uns et de l’afflux migratoire désordonné d’individus venus d’ailleurs, fuyant les guerres, la misère, l’insécurité et le réchauffement climatique. La sécurité nationale et la cohésion sociale ont un prix que la collectivité doit assumer.

L’intégrité du pays, notre propre sécurité, le souci de bien-être de l’ensemble des Tunisiens et, en premier, de ceux qui assurent nos arrières, doivent l’emporter sur toute autre considération budgétaire ou financière. Faire que les habitants sans garantie d’avenir se réapproprient leur destin, leur propre région, jusque-là vouée au déclin, n’est pas une option ; cela relève d’une ardente obligation. Remodeler le paysage agricole et industriel du pays dans un souci d’équité, de justice, d’équilibre, d’efficacité et de sécurité est sans conteste la voie royale pour en finir avec la fracture régionale, qui coupe le pays en deux du nord au sud, alors qu’il est voué à l’unité de par l’étendue de son histoire.

 

L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier.

 

Les statistiques révélées par l’INS à l’occasion du récent recensement de la population et de l’habitat sont porteuses de messages, d’alertes et d’une impérieuse nécessité. L’essor de la Tunisie, son autonomie, dépendent de notre capacité d’actionner tous les leviers d’une croissance inclusive. Il y a besoin, il y a nécessité d’établir un maillage agro-industriel revisité par les nouvelles technologies, en faisant émerger dans ces régions en déshérence des villes au statut de métropole, avec en perspective un rayonnement transfrontalier. Elles offriront des opportunités d’emploi, de création d’entreprise, de richesse et un cadre de vie décent tout à l’avantage de ces régions.

L’émergence, avec davantage de prétention et d’ambition, de villes-métropoles tout le long des frontières comme Tabarka, Jendouba, Le Kef, Kasserine, Gafsa, Médenine, irradiera l’ensemble des régions périphériques et les positionnera sur une trajectoire de développement durable. Elles ne pourront y parvenir d’elles-mêmes, étant déconnectées et dépourvues de moyens et d’attributs. Mais tout devient possible si elles sont promues en cohérence avec une politique d’aménagement du territoire digne de ce nom. C’est ainsi qu’on pourra rallumer la flamme de la démographie aujourd’hui en berne, protéger nos frontières, sécuriser le pays et créer les conditions d’un réarmement industriel et agricole. Le temps nous est compté. Nous n’avons d’autre choix que d’assurer la cohésion sociale en aménageant au plus vite les voies d’un développement durable. La sécurité nationale en dépend. Le reste n’est que littérature.

 

Cet édito est paru dans le dernier numéro de l’Economiste maghrébin numéro 929 du 8 octobre au 22 octobre 2025 sous le titre « Population ».

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De Dakar à Tunis, une coopération bilatérale au service de l’intégration africaine

Les relations entre la République Tunisienne et la République du Sénégal sont l’illustration d’une coopération Sud-Sud enracinée dans l’histoire et tournée vers l’avenir. Ces deux nations, unies par des valeurs de fraternité, de solidarité et de développement partagé, trouvent aujourd’hui un nouvel élan dans un contexte mondial marqué par la montée en puissance du continent africain. Portées par la vision panafricaine du président de la République Tunisienne, Kaïs Saïed, qui place l’Afrique au centre de la diplomatie et de la stratégie économique tunisienne, ces relations bilatérales sont appelées à jouer un rôle moteur dans la construction d’une Afrique souveraine, intégrée et prospère.

Un socle historique de fraternité et de coopération

La Tunisie et le Sénégal partagent une histoire diplomatique marquée par la constance et la confiance mutuelle. Dès les années 1960, au lendemain des indépendances, Tunis et Dakar se sont rapprochés sur la base de leur engagement commun pour l’autodétermination africaine, la paix et le développement.

Ce rapprochement s’est concrétisé par :

• Des accords bilatéraux dans les domaines de l’éducation, de la culture et du commerce.

• Des échanges universitaires qui ont permis à des milliers d’étudiants sénégalais de bénéficier de la qualité de l’enseignement tunisien, notamment en médecine, en ingénierie et en droit.

• La coopération technique avec l’envoi de compétences tunisiennes au Séné- gal, en particulier dans la santé et les infrastructures.

• Des initiatives culturelles visant à rapprocher les peuples et à renforcer la connaissance mutuelle.

Cet héritage témoigne de la profondeur d’une fraternité historique, qui dépasse le simple cadre diplomatique pour s’enraciner dans les sociétés civiles.

La rencontre Sénégal-Tunisie : un signal politique fort

La récente rencontre entre Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal, et Madame Sarra Zaafrani Zenzri, Première ministre de la Tunisie, en marge du sommet TICAD 9 au Japon, symbolise cette nouvelle étape. Les deux autorités ont rappelé la solidité des liens historiques et exprimé leur volonté de redynamiser et diversifier la coopération. Cette rencontre illustre la convergence de vues entre Tunis et Dakar :

• Placer l’Afrique au cœur des priorités.

• Renforcer la synergie entre les secteurs privés.

• Identifier de nouveaux domaines de partenariat.

Cette dynamique trouve un appui décisif dans la diplomatie de Kaïs Saïed, qui prône une Afrique tournée vers elle-même, capable de valoriser ses richesses et ses compétences.

Une complémentarité géographique et économique

Les deux pays disposent d’atouts stratégiques qui se complètent.

La Tunisie : située au carrefour de la Méditerranée, elle est une porte d’entrée vers l’Europe et le Moyen-Orient, mais aussi une plateforme de projection vers le reste de l’Afrique. Son économie repose sur un tissu industriel diversifié (textile, mécanique, pharmaceutique, électronique), un secteur des services avancé et un capital humain hautement qualifié.

Le Sénégal : hub de l’Afrique de l’Ouest, il bénéficie d’une façade atlantique ouverte, d’une stabilité politique et d’un rôle central au sein de la CEDEAO. Dakar est une capitale économique et diplomatique de premier plan, connectée aux flux internationaux. Cette complémentarité géographique et économique crée les conditions d’un axe stratégique Méditerranée-Atlantique, capable de stimuler les flux commerciaux et les investissements interrégionaux.

La Tunisie : un partenaire économique stratégique pour le Sénégal

Au-delà de la diplomatie et de la volonté politique, la Tunisie occupe déjà une place de choix dans l’économie sénégalaise. Elle se positionne comme un partenaire stratégique et un acteur clé sur plusieurs niches du marché.

1er fournisseur mondial du Sénégal :

• Huile d’olive : 50% de part de marché.

• Dattes : 47%.

• Couscous : 30%.

• Carbonate de calcium : 40%.

2ème fournisseur :

• Résines : 29%.

• Plâtre : 24%.

3ème fournisseur :

• Graisses & huiles végétales : 15% du marché.

Ces chiffres confirment que la Tunisie est un fournisseur incontournable et un partenaire de confiance pour le marché sénégalais, avec une offre diversifiée qui combine produits traditionnels (dattes, huile d’olive, couscous) et intrants industriels (résines, plâtre, carbonate de calcium).

Cette position économique démontre que la coopération bilatérale ne se limite pas aux intentions politiques, mais s’appuie sur une base commerciale solide et prometteuse.

Les secteurs prioritaires de coopération

La relance de la coopération tuniso-sénégalaise s’oriente autour de plusieurs secteurs stratégiques :

1. La santé : • Mise en place de partenariats hospitaliers.

• Transfert de compétences médicales tunisiennes.

• Création de centres de formation spécialisés.

2.Le numérique et l’innovation :

• Développement de startups et de hubs technologiques.

• Cybersécurité et solutions fintech.

• Coopération dans le domaine de la e-gouvernance.

3. Les investissements productifs :

• Co-investissements dans l’agro-industrie, l’énergie renouvelable et les infrastructures.

• Développement de projets communs dans les zones économiques spéciales. • Promotion du tourisme durable.

4. La migration organisée et la formation :

• Encadrement des mobilités étudiantes et professionnelles.

• Reconnaissance mutuelle des diplômes.

• Mobilité circulaire bénéfique pour les deux économies.

5. L’éducation et la recherche :

• Partenariats universitaires et programmes conjoints.

• Echanges scientifiques et techniques.

• Coopération dans la recherche appliquée.

Vers un mécanisme bilatéral structuré

Afin de concrétiser ces ambitions, un mécanisme bilatéral solide doit être mis en place.

Il pourrait reposer sur :

• Un cadre juridique modernisé, incluant des accords sectoriels actualisés.

• Un comité mixte permanent, chargé du suivi et de l’évaluation des projets.

• Une plateforme économique commune, facilitant les partenariats B2B et le partage d’informations.

• Des incitations fiscales et douanières, encourageant l’investissement et les co-implantations.

• Un dispositif académique renforcé, pour former les compétences nécessaires aux futurs projets.

La CTSCI, catalyseur de coopération

La Chambre tuniso-sénégalaise de commerce et d’industrie (CTSCI) est au cœur de cette dynamique. Elle constitue non seulement un cadre institutionnel de dialogue économique, mais aussi un instrument opérationnel permettant de transformer les orientations politiques en résultats concrets.

1. Un pont entre les secteurs privés

La CTSCI facilite la mise en relation entre les entreprises tunisiennes et sénégalaises. Elle organise des rencontres B2B, des forums économiques, des salons sectoriels et des missions d’affaires. Ces initiatives permettent aux entrepreneurs des deux pays d’identifier des partenaires fiables et de bâtir des projets communs.

2. Un catalyseur pour l’investissement

En fournissant des informations stratégiques sur les opportunités d’affaires et les cadres réglementaires, la CTSCI réduit les risques et encourage les entreprises à investir. Elle accompagne les projets de co-investissement dans des secteurs variés : agroalimentaire, construction, numérique, santé, énergies renouvelables.

3. Une plateforme de facilitation

La CTSCI joue un rôle de médiateur pour lever les obstacles administratifs et logistiques. Elle aide les entreprises à comprendre les réglementations locales, à accélérer les procédures douanières et à bénéficier des régimes d’incitation mis en place par les deux gouvernements.

4. Un acteur de diplomatie économique

La Chambre n’agit pas uniquement sur le plan commercial. Elle promeut également une diplomatie économique proactive, en représentant les intérêts des entrepreneurs auprès des institutions publiques et en plaidant pour des politiques favorables à la coopération bilatérale.

5. Diplomatie culturelle

Le rôle de la CTSCI s’étend également au domaine culturel. Elle soutient des initiatives de rapprochement entre les peuples à travers : • La promotion des échanges artistiques et culturels.

• L’appui aux partenariats universitaires et académiques.

• La valorisation du patrimoine et des traditions communes.

• L’organisation de forums, d’expositions et d’événements favorisant la découverte mutuelle. En intégrant cette dimension, la CTSCI renforce les liens humains et sociaux qui constituent le socle durable du partenariat tuniso-sénégalais.

Pour une Afrique souveraine et intégrée

La coopération entre la Tunisie et le Sénégal dépasse la simple relation bilatérale. Elle illustre une vision : celle d’une Afrique qui se construit par elle-même et pour elle-même. La Tunisie se positionne comme la porte de l’Afrique, tandis que le Sénégal s’affirme comme son hub ouest-africain. Ensemble, ils incarnent une nouvelle dynamique de solidarité et d’intégration. Dans ce contexte, la CTSCI joue un rôle pivot : elle est l’outil concret qui permet de transformer l’ambition politique en résultats économiques tangibles. Elle est la cheville ouvrière du partenariat tuniso-sénégalais et, au-delà, un levier essentiel de l’intégration africaine. La Tunisie et le Sénégal n’avancent donc pas seulement côte à côte. Ils bâtissent ensemble un modèle de coopération Sud-Sud qui place l’Afrique au centre du développement mondial.

Cet article est disponible dans le mag. de l’Economiste maghrébin n°929 du 8 au 22 octobre 2025 

Ali Khribi, président de la Chambre Tuniso-Sénégalaise de Commerce et d’Industrie.

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Tunisie – Pourquoi le pouvoir d’achat s’est-il effrité ?

Alors que l’inflation est en train de baisser, les Tunisiens ont un autre sentiment : elle est en train de flamber. Les deux affirmations ne sont pas antinomiques. Elles sont correctes.

Les prix continuent de grimper mais à un rythme moins élevé que celui de l’année dernière (2024). De plus, les produits de base, auxquels on touche quotidiennement, ont évolué à un rythme plus rapide que la moyenne, notamment l’alimentaire, le loyer, le textile, les services médicaux et le loisir.

Tous les citoyens, indépendamment de leurs revenus, ne cachent plus leur souffrance face à un coût de vie exorbitant. Alors que le chèque offrait un relais de financement, sa disparition a fait plus de mal aux ménages aisés que ceux à revenu faible et moyen.

Lire aussi: Ridha Chkoundali : malgré une diminution générale de l’inflation, le pouvoir d’achat du Tunisien s’effondre

Et comme les chiffres ne mentent pas, nous avons consulté les séries raccordées retraçant l’évolution des prix, ayant 2010 comme année de base, ainsi que les comptes de la nation, pour voir la perte effective de pouvoir d’achat.

 

Par rapport à 2010, le coût de la vie a été multiplié par 2,39x, ce qui est déjà énorme. En même temps, les salaires et traitements bruts servis en Tunisie ont augmenté de 2,3x, donc quasiment le même rythme. Toutefois en net, nous sommes convaincus que la progression est bien inférieure car les cotisations sociales et les taxes ont accéléré sur la période.

 

Par rapport à 2010, le coût de la vie a été multiplié par 2,39x, ce qui est déjà énorme. En même temps, les salaires et traitements bruts servis en Tunisie ont augmenté de 2,3x, donc quasiment le même rythme. Toutefois en net, nous sommes convaincus que la progression est bien inférieure car les cotisations sociales et les taxes ont accéléré sur la période.

Nous avons ainsi procédé au calcul des revenus nets des cotisations sociales et de la masse des impôts sur le revenu. La masse est passée de 16 390,7 MDT en 2010 à 33 012,7 MDT en 2024, soit un ratio de 2x.

Une partie du problème provient donc d’une croissance de revenus effectifs moins rapide que celle des prix. Mais ce n’est pas tout, car nous avons un autre mal, celui de la réduction de la production, et c’est encore plus grave.

 

Si nous voulons une vie meilleure et moins chère, nous n’avons pas besoin de réinventer la roue. Il faut des politiques publiques focalisées sur l’amélioration de la production. Et nous devons travailler plus.

 

Conclusion : si nous voulons une vie meilleure et moins chère, nous n’avons pas besoin de réinventer la roue. Il faut des politiques publiques focalisées sur l’amélioration de la production. Et nous devons travailler plus.

A bon entendeur, salut !

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PLF 2026 : pourquoi le budget tunisien fait-il débat ?

Présenté par le gouvernement de Sarra Zaafrani Zenzri, le projet de loi de finances pour l’exercice 2026 a été vivement critiqué pour son manque de clarté et de cohérence. De nombreux analystes y voient un document sans consistance, composé de « promesses vagues sans lendemain », dépourvu de chiffrage précis et de cadre méthodique.

Cette controverse met en lumière l’enjeu majeur pour l’exécutif : doter enfin la politique budgétaire d’une vision claire, cohérente et durable, au service de la redistribution des richesses.

Des orientations générales sans base chiffrée

Le PLF 2026, censé déterminer avec précision les recettes et les dépenses de l’État, se limite à des intentions générales. Il évoque le renforcement de l’État social, la lutte contre l’économie informelle, la relance de l’investissement public et privé, le développement régional et la réforme des secteurs de la santé, de l’éducation et des transports.

Parmi les mesures mises en avant figurent la simplification des procédures d’intégration du secteur informel, la consolidation des ressources non fiscales, l’allègement des charges pesant sur certaines entreprises publiques et la promotion des énergies renouvelables. Mais ces objectifs, formulés sans indicateurs concrets, peinent à convaincre.

Les critiques décrivent le PLF 2026 comme un ensemble de promesses non chiffrées, sans cadre d’exécution clair.

Une nouvelle approche de la loi de finances

Dans les déclarations officielles, la cheffe du gouvernement défend une conception renouvelée de la loi de finances. Selon elle, « la loi de finances ne doit pas se réduire à des chiffres et des pourcentages, mais refléter la volonté du peuple ». Cette approche entend rompre avec une tradition technocratique jugée stérile, mais son efficacité dépendra de la capacité de l’administration à traduire cette volonté en mesures tangibles.

La Tunisie, qui souffre depuis des décennies d’une gestion budgétaire concentrée entre la présidence du gouvernement, le ministère des Finances et celui de l’Économie, peine encore à sortir de ce modèle.

Une responsabilité politique affirmée

La responsabilité du président Kaïs Saïed est directement engagée dans la ligne budgétaire du pays. Depuis le 25 juillet 2021, il a apposé sa marque sur toutes les lois de finances adoptées. Trois faiblesses majeures sont relevées : l’absence d’une vision économique globale, la contrainte financière liée au refus du FMI d’accorder les facilités de paiement de 1,9 milliard USD, et la succession rapide de cinq gouvernements en quatre ans, qui a fragilisé la stabilité des décisions et la cohérence des réformes.

Cinq gouvernements se sont succédé en quatre ans, illustrant une instabilité chronique qui fragilise la décision économique.

Une loi de finances, reflet d’une politique

L’élaboration d’une loi de finances reste une affaire sérieuse pour le fonctionnement de l’État. Elle ne peut devenir un instrument symbolique ou idéologique. Sa réussite repose sur la clarté des orientations politiques et sur la compétence des cadres chargés de son exécution.

Comme le rappelait déjà le baron Louis, ministre des Finances sous Louis-Philippe : « Faites-moi de bonnes politiques, je vous ferai de bonnes finances. »

EN BREF

  • Le PLF 2026 est critiqué pour l’absence de données chiffrées et de stratégie claire.
  • Le gouvernement prône une approche sociale et participative de la loi de finances.
  • L’instabilité politique et la contrainte financière du FMI pèsent sur les choix budgétaires.
  • Le texte conclut sur un principe simple : sans bonne politique, aucune bonne finance.

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Tunisie : une embellie de croissance fragile…

La Banque mondiale (BM) entrevoit une légère amélioration de la croissance tunisienne en 2025, estimée à 2,6 %, contre 1,6 % en 2024. Cette progression, portée par une bonne campagne agricole et la relance du secteur de la construction, pourrait donner l’impression d’un regain de vitalité économique. Mais à y regarder de plus près, cette embellie apparaît fragile, conjoncturelle et peu transformative.

Selon le rapport de la Banque mondiale sur la région MENAAP, la croissance tunisienne bénéficiera d’une reprise dans l’agriculture — notamment l’huile d’olive et les céréales — et d’un regain d’activité dans le bâtiment. Ces deux moteurs demeurent cependant hautement volatils : l’agriculture reste tributaire du climat; tandis que la construction dépend d’un financement public limité et d’un investissement privé en repli.

Lire aussi : La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

Cette dynamique traduit donc un rebond technique plutôt qu’une relance structurelle. L’économie tunisienne reste à la merci des aléas saisonniers et des contraintes de liquidité; sans qu’une nouvelle base productive ou technologique ne prenne le relais.

Des perspectives déjà en ralentissement

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

Ces signaux confirment l’incapacité du pays à enclencher un cycle de croissance auto-entretenue. L’endettement public, la rigidité de la dépense et la faible productivité du secteur privé continuent d’étouffer l’initiative économique. Autrement dit, la Tunisie avance, mais sans cap clair ni moteur durable.

 

L’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement dès 2026, avec une croissance de 2,5 %, puis 2,2 % en 2027. Le diagnostic reste inchangé : contraintes de financement, déséquilibres macroéconomiques et vulnérabilités structurelles.

L’impact sous-estimé du contexte international

Le rapport évoque aussi les effets indirects des nouvelles taxes commerciales américaines, susceptibles de réduire les exportations tunisiennes de 0,5 %. Cette estimation reste prudente. Car au-delà des échanges directs avec les États-Unis, la Tunisie pourrait subir indirectement les répercussions du ralentissement européen, principal débouché de ses exportations industrielles.

Dans un contexte de tensions commerciales globales et de durcissement monétaire, la marge de manœuvre extérieure du pays demeure extrêmement étroite.

Femmes et emploi : un potentiel inexploité

Intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Pour la Tunisie, cette donnée est particulièrement alarmante. Alors que le niveau d’éducation des femmes dépasse désormais celui des hommes dans plusieurs disciplines, leur marginalisation économique prive le pays d’un levier de croissance inclusive. Une meilleure intégration des femmes dans les circuits productifs pourrait accroître la richesse nationale de manière significative, selon plusieurs études de la Banque mondiale et du FMI.

 

Le rapport met en lumière un autre frein majeur : la faible participation féminine au marché du travail, la plus basse au monde, avec seulement une femme active sur cinq.

Une embellie sous perfusion

En définitive, la prévision de croissance de 2,6 % constitue une bouffée d’air, mais non un signal de redressement. Elle repose sur des ressorts temporaires et s’inscrit dans un environnement économique toujours contraint.

 

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin, et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

In fine, au risque de se répéter, sans réformes profondes — modernisation des entreprises publiques, révision du système de subventions, réforme fiscale, et amélioration du climat des affaires — la Tunisie continuera d’enchaîner des cycles de reprise sans transformation.

Pour consolider la trajectoire de croissance, le pays devra surtout miser sur la diversification de ses moteurs économiques, la mobilisation du capital humain féminin et la restauration de la confiance des investisseurs. C’est à ce prix que l’embellie de 2025 pourrait devenir le point de départ d’une véritable relance.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Concurrence inégale : PME et sociétés communautaires, un duel économique injuste ?

Sociétés communautairesLe décret-loi n° 2025-3 du 2 octobre 2025, amendant le décret-loi n° 2022-15 du 20 mars 2022 relatif aux sociétés communautaires (JORT n° 121), confirme la volonté de l’État de soutenir les dynamiques locales et corriger certaines failles du texte initial, en prime en matière d’exonération fiscale pour les associés des sociétés communautaires. Désormais, les revenus issus de l’entreprise communautaire bénéficient d’un traitement fiscal favorable, là où le texte précédent introduisait une inégalité entre les associés selon la nature de leurs revenus. Cette rectification était nécessaire.

Mais en parallèle, ce même décret consolide un ensemble d’avantages déjà considérables accordés aux sociétés communautaires : exonérations fiscales étendues, accès au foncier public en gré à gré, suspension de TVA à l’achat comme à la vente, crédits à taux préférentiels garantis par l’État, et même un registre national dédié. Ces mesures, bien qu’animées par une volonté de soutien territorial, créent un déséquilibre structurel préoccupant.

Pendant que les sociétés communautaires bénéficient de ce régime d’exception, les PME tunisiennes — qui représentent la majorité du tissu économique national — continuent d’opérer dans un cadre contraignant : fiscalité pleine, TVA sur tous les achats et ventes, loyers commerciaux sans exonération, crédits bancaires à taux élevés, et accès limité aux marchés publics.

Les PME tunisiennes ne revendiquent pas d’avantages particuliers : elles exigent simplement d’être traitées à égalité, dans l’esprit de justice économique.

 

Comment garantir une concurrence loyale dans ces conditions ?

Comment justifier que deux entreprises, créées par des citoyens du même pays, soient soumises à des régimes aussi divergents ?

Ce n’est pas la légitimité des sociétés communautaires qui est en cause, mais bien l’absence d’équité dans le traitement des autres formes entrepreneuriales. À force de privilégier un modèle au détriment des autres, on risque de fragiliser l’écosystème économique dans son ensemble.

Les entreprises communautaires bénéficient aujourd’hui d’un arsenal d’incitations :

  • exonération de l’impôt sur les sociétés ;
  • exonération de la TFP ;
  • un régime suspensif de TVA à l’achat et à la vente ;
  • un accès au crédit à taux préférentiel, garanti par la SOTUGAR ;
  • un accès prioritaire aux terrains et immeubles publics, en gré à gré, pour des durées allant au-delà des 25 ans, avec exonération de loyer pendant 5 ans ;
  • création d’un registre national spécifique, distinct du registre des entreprises classiques. Ces mesures puissantes traduisent une volonté politique forte mais posent une question de fond : comment une PME classique pourrait survivre face à un acteur bénéficiant d’un traitement aussi préférentiel ?
« Ce n’est pas la légitimité des sociétés communautaires qui est en cause, mais l’absence d’équité dans le traitement des autres formes entrepreneuriales. »

 

Un déséquilibre flagrant !

Prenons l’exemple d’une PME de transport : elle achète ses véhicules avec TVA, loue ses locaux avec TVA, paie ses impôts, et contracte un crédit bancaire à taux élevé. Face à elle, une entreprise communautaire bénéficie d’exonérations, de suspension de TVA, de loyers différés et d’un accès facilité au foncier public.

Comment parler de concurrence loyale dans ces conditions ?

Comment justifier que des entreprises créées par des citoyens du même pays soient traitées de manière aussi inégalitaire ?

 PME et sociétés communautaires : deux visages d’un même tissu économique

Les PME tunisiennes ne sont pas des entités abstraites. Elles sont locales, enracinées, créatrices d’emplois, souvent familiales. Elles ne demandent pas de privilèges, mais un traitement équitable. Si l’objectif est de créer 10.000 emplois via les entreprises communautaires, ne risquons-nous pas d’en détruire 50.000 en fragilisant les PME existantes ?

« Loin d’opposer les modèles, harmoniser les avantages entre sociétés communautaires et PME, c’est reconnaître leur contribution commune au développement du pays. »

 

Appel à la Présidence : pour une justice économique inclusive

Le Président de la République a fait de l’équité territoriale et sociale un pilier de sa vision. Il paraît évident dans cette optique d’élargir cette équité au tissu entrepreneurial dans son ensemble. Les PME tunisiennes méritent les mêmes facilités que les sociétés communautaires : accès au foncier, exonérations et crédits préférentiels.

Et si les PME s’engageaient aussi pour leur territoire ?

Parmi les arguments avancés pour justifier les avantages accordés aux sociétés communautaires figure leur obligation de consacrer une part de leurs bénéfices au développement local. C’est une belle intention. Mais cette exigence, loin d’être exclusive, pourrait tout à fait être adoptée par les PME — à condition qu’elles bénéficient, elles aussi, des mêmes facilités.

Pourquoi ne pas imaginer un modèle où les PME, si elles sont exonérées d’impôt sur cinq ou dix ans, s’engagent à reverser un tiers de leurs bénéfices à des projets d’intérêt collectif ?

« Face à des exonérations fiscales, à un accès facilité au foncier et à des crédits garantis par l’État, les PME tunisiennes se retrouvent dans une position intenable. »

 

Pourquoi ne pas élargir cette logique vertueuse à l’ensemble du tissu entrepreneurial tunisien ?

Ce n’est donc pas un argument recevable pour exclure les PME des dispositifs d’appui.
Ce qui est possible pour une entreprise communautaire peut l’être pour une PME, dès lors que les obligations et les avantages sont équilibrés. L’équité ne consiste pas à réserver les privilèges à une forme juridique, mais à encourager toutes les entreprises à contribuer au bien commun, selon leurs moyens.

Pourquoi ne pas harmoniser les régimes ?

Pourquoi ne pas permettre aux PME de bénéficier, elles aussi, d’un traitement juste ?
pour une réforme qui rassemble. Loin d’opposer les modèles, il s’agit ici d’appeler à une cohérence. Les entreprises communautaires sont une belle idée. Mais elles ne doivent pas devenir un instrument de déséquilibre.

Harmoniser les avantages, ouvrir les dispositifs aux PME, c’est reconnaître que toutes les entreprises tunisiennes, qu’elles soient communautaires ou classiques, participent à la même ambition nationale.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • Le décret-loi n°2025-3 accorde de nouveaux avantages fiscaux et fonciers aux sociétés communautaires.
  • Les PME tunisiennes dénoncent une concurrence déloyale et un déséquilibre économique croissant.
  • L’auteure plaide pour une harmonisation des régimes et une justice économique inclusive.
  • Objectif : élargir les dispositifs d’appui aux PME et promouvoir un modèle équitable.
  • L’enjeu : préserver l’unité du tissu entrepreneurial tunisien.

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La Tunisie rembourse ses dettes extérieures 2025 : le vrai du faux

L’information concernant un paiement intégral de la dette par la Tunisie a circulé cet après-midi du mercredi 8 octobre. Selon les chiffres disponibles, cette affirmation est fausse.

 

Pour aboutir à cette proportion de 125%, notre agence de presse (TAP) s’est basée sur une dette extérieure de 8 469 MDT.

 

Toutefois, il s’agit du principal de la dette auquel il faut ajouter 1 924 MDT d’intérêts. Le service réel s’élève à 10 393 MDT.

 

Mais il faut bien préciser un élément : l’essentiel de la dette a été effectivement remboursé. Selon la liste des principaux rendez-vous, il nous reste au moins une tranche du crédit FMI (programme 2016-2019) pour 25,6 millions de dollars, et une quatrième et dernière tranche d’un financement obtenu après de l’Afreximbank de 64,5 MDT.

 

En tout, il nous reste l’équivalent de quelque 300 à 400 MDT à honorer cette année. Autrement dit, c’est donc plutôt le cap de 90% qui a été dépassé, pas celui de 100%.

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Logistique portuaire : Le Port de Radès classé 251ème à l’échelle mondiale

L’Indice de Performance des Ports à Conteneurs (CPPI) publié par la Banque mondiale et S&P Global a mis à nu, encore une fois, les fragilités structurelles de la logistique portuaire en Tunisie.

En témoigne le classement du port de Radès, principal hub tunisien pour le frêt conteneurisé. Sur l’ensemble des ports étudiés, le CPPI a classé  le Port de Radès à la 251ᵉ au niveau mondial en termes de performance portuaire et 13ème au niveau africain.

Le CPPI calcule son indice sur la base  « du temps total passé par les navires porte-conteneurs au port, depuis l’arrivée au mouillage jusqu’au départ du quai ». Il ne prend en compte que les ports à conteneurs, excluant les terminaux spécialisés dans le vrac, les hydrocarbures ou le trafic passagers, dont les logiques d’exploitation et les indicateurs de performance diffèrent

Principal point faible relevé par le CPPI au niveau du port de Radès, des délais de traitements très longs. Ils sont estimés par le classement à 86% supérieurs à la moyenne internationale.

Le classement du Port de Radès ne cesse de reculer

Signe qu’aucune amélioration n’ a été enregistrée en 2024, le classement de la Tunisie  a reculé de 5 places par rapport à 2023 et de 19 places par rapport à 2022.

Les pays voisins ont fait mieux que la Tunisie avec des classements de rêve. PortSaid en Egypte a été classé 3ème et le Port Tanger Med au Maroc, 5ème. Cette performance s’explique, d’après les experts, par l’investissement lourd dans des systèmes de gestion avancés et d’équipements logistiques performants, leur permettant de capter une part importante du trafic maritime régional et de devenir des hubs incontournables pour le commerce international.

Les facteurs à l’origine du mauvais classement du Port de Radès

Pour revenir au Port de Radès, les experts, qui ont réagi à son classement à la 251ème place, ont attribué ce recul à plusieurs facteurs structurels : infrastructures vieillissantes, mauvaise gouvernance administrative inefficace, faible connectivité maritime…

Cette baisse de la performance logistique portuaire est due, également, au retard pris dans le démarrage des investissements (quais 8 et 9 au port de Radès, construction du port d’Enfidha, zones logistiques…), à l’inefficacité des services portuaires, au cadre réglementaire non encore finalisé, ainsi qu’au manque de coordination entre les structures. Concrètement, le port de Radès, tout comme les autres ports commerciaux du pays présentent le désavantage de ne pas pouvoir accueillir les navires de grande taille.

A titre indicatif, pour le cas du plus grand port commercial de Tunisie, en l’occurrence le port de Radès, la charge des navires doit être de 3.500 conteneurs, car l’infrastructure de ce port et sa profondeur (neuf mètres) ne permettent d’accueillir que des navires de 1.500 conteneurs au maximum. Ce qui provoque une perte d’économies d’échelle de plus de 1500 dinars par conteneur (chiffres de 2015).

Au rayon des solutions, les analystes soulignent qu’un renforcement des investissements et une modernisation urgente des équipements sont indispensables pour le port de Radès. Le développement d’infrastructures portuaires modernes, l’optimisation des procédures administratives et l’amélioration de la connectivité avec les réseaux de transport terrestre pourraient améliorer significativement la compétitivité du port tunisien.

ABOU SARRA

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Crise politique en France : ou crise de régime !

« Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique. Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changerait guère la crise politique dans laquelle se trouve la France ». C’est ce qu’estime le journal danois Politiken.

Décryptage d’une crise politique annonciatrice d’une Vème République qui vacille sur ses pieds.

Le général de Gaule doit se retourner dans sa tombe. Instaurée en 1958 par l’homme du 18 juin, la Vème République avait pour principal objectif de renforcer le pouvoir exécutif et la stabilité du gouvernement. Répondant ainsi aux instabilités politiques de la IVe République et au contexte de la guerre d’Algérie. Or, la crise politique, qui secoue actuellement la France, marque aux yeux des observateurs en France et ailleurs un inquiétant retour à un passé récent caractérisé par : un régime parlementaire déséquilibré; l’absence d’une majorité présidentielle; et la fragmentation du pouvoir législatif dominé par des coalitions fragiles et mouvantes.

Une journée folle

En effet, la démission surprise de Sébastien Lecornu, nommé à Matignon il y a à peine 27 jours, en est la parfaite illustration. Face aux menaces de censure de LFI et du RN et à la dérobade du LR, le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République,  a remis— 15 heures après avoir présenté son gouvernement- sa démission au président de la République, hier lundi 6 octobre, qui l’a acceptée.

Coup de théâtre : Emmanuel Macron lui confie de nouveau la mission de mener « d’ici mercredi soir d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Du jamais vu sous les ors de la Vème République !

Entre temps, le locataire du palais de l’Elysée s’est dit prêt lundi à « prendre ses responsabilités » en cas de nouvel échec de Sébastien Lecornu. Par ce message, le président lance un dernier ultimatum à l’ensemble de la classe politique, en brandissant l’épée de Damoclès d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.

Des choix cornéliens

Alors, quelle sera la marge de manœuvre du président de la République face aux élus de l’opposition qui appellent à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale et aux voix qui exigent sa démission ? Il devra trancher entre cinq scénarios.

La démission. Si cette option spectaculaire se produisait, ce qui et fort improbable, Macron ayant toujours exclu un départ précipité avant l’échéance de son mandat en 2027. Dans ce cas, l’article 7 de la Constitution prévoit que le Conseil constitutionnel constate la vacance et que le président du Sénat soit nommé par intérim en attendant la tenue d’une élection présidentielle anticipée qui doit être organisée dans un délai de 20 à 50 jours.

Autre option : le chef de l’Etat convoque des élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale; le délai de douze mois imposés entre deux dissolutions prévu par l’article 12 de la Constitution étant terminé. Une option qui convient notamment au Rassemblement national.

D’ailleurs, après la démission du Premier ministre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont en effet appelé Emmanuel Macron à la démission. « Nous sommes au bout du chemin. Il n’y en aura pas plus le lendemain. […] On est au bout de la blague, la farce a assez duré », a assuré Marine Le Pen.

A moins que le président de la République nomme tout simplement un nouveau chef de gouvernement, qui serait son huitième Premier ministre depuis 2017. Comme Sébastien Lecornu refuse catégoriquement d’être reconduit à son poste même s’il réussissait à former un nouveau gouvernement, il ne lui reste plus qu’à se tourner vers un autre nom, à gauche, à droite ou au centre, avec le risque d’une nouvelle motion de censure et un nouveau plongeon dans le vide.

Reste la possibilité de nommer un gouvernement technique ; soit  une équipe ministérielle apolitique de transition, qui sera chargée  de faire passer le budget et de gérer les urgences du pays.

Et pourquoi pas un gouvernement d’union combiné par plusieurs personnalités de sensibilité politique affiliées au centre, à droite ou encore à la gauche plurielle, à l’exception de la France insoumise ? Cela pourrait limiter les risques de motion de censure, mais c’est presque une mission impossible en raison des calculs politicards des uns et des autres. D’ailleurs, le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, en rêvait. Avant de tomber des nues.

 « Une malédiction de 2ème mandat » en France

Au final, la crise politique française actuelle est « une malédiction de 2ème mandat », analyse un fin politologue, ancien enseignant à Sciences Po Toulouse. Cette situation, poursuit-il, est « déterminée par l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale et par l’absence de volonté des forces politiques de trouver un accord fût-il a minima pour permettre à la France de fonctionner ». Tout a été dit.

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France, votre sort nous intéresse

C’est curieux ce qui se passe dans notre opinion publique. Alors que la majorité des citoyens tunisiens ici sur le territoire national, et partout ailleurs, se focalise sur le déroulement heure par heure, de ce qui se passe à Gaza et au Moyen-Orient en général, que nos jeunes manifestent de diverses manières leur soutien et leur en engagement en faveur des deux millions de palestiniens de Gaza; ils donnent l’impression de n’attacher aucune espèce d’importance au sort de nos 1 200 000 Tunisiens de France dont huit cent mille Franco-tunisiens, selon les dernières statistiques livrées par une institution française, sans compter les sans-papiers.

Ce qui se passe en France— notamment la crise politique majeure en plus de la grave crise économique, puisque la dette de ce pays s’envole à un niveau jamais atteint, et la grave crise sociale qui se traduit par une baisse notable du pouvoir d’achat— devrait logiquement nous interpeler puisqu’il n’existe pas une seule famille tunisienne qui n’a pas un parent résidant dans l’Hexagone. Rappelons toujours que plus de 1/12 du peuple tunisien vit en France, souvent depuis des décennies, et que plus de 40 % des apports de nos compatriotes résidant à l’étranger proviennent du fruit du labeur de cette partie du peuple tunisien. Cette année, cet apport a augmenté de 8 % comme le tourisme. Et nous allons dépasser certainement sept milliards de dinars d’ici fin décembre. Ce qui participe à peu près au payement d’au moins la moitié de notre dette annuelle.

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L’équation politique interne française

Les huit cent mille Franco-tunisiens deviennent un enjeu électoral de taille dans ce pays, étant donné que la grande ligne de clivage politique tourne autour de la politique à avoir à l’égard de l’immigration et pas seulement illégale.

La montée de l’extrême droite en France, et en Europe en général, est le fruit d’un discours de haine raciste et xénophobe contre les arabes et les musulmans. Et la politique des gouvernements en général du centre est le résultat de cet acharnement contre ces immigrés, dont la plupart sont français désormais. Mais sur lesquels pèse l’épée de Damoclès en cas de victoire électorale du parti de l’extrême droite, le Rassemblement National dont le programme prévoit même le retrait de la nationalité. Sans parler de la privation des droits sociaux et autre mesures discriminatoires.

Ce sont les boucs émissaires d’une crise économique dont ils ne sont nullement responsables. Surtout que pendant la période faste, ils étaient les principaux bâtisseurs de la France, qui était à genoux après la Seconde Guerre mondiale. Comme leurs parents et grands parents qui étaient obligés de se battre pour l’empire qui colonisait leur pays. Plus de 80 000 Tunisiens sont morts dans ces guerres coloniales et injustes. C’est plus qu’un droit du sang dont ils doivent bénéficier, car le sang de leurs pères et grands pères a été versé pour les intérêts de ce pays.

L’invocation du passé n’est pas un simple plaisir intellectuel. Mais bien un rappel pour ceux qui l’ignorent, que la France a toujours une dette envers nos peuples maghrébins et que les Franco-maghrébins font partie de l’histoire de ce pays dans son époque glorieuse.

Mais cette montée de l’extrême droite en France a eu un effet positif, lorsqu’on remarque l’engagement de plus en plus clair des nouvelles générations franco-maghrébines, dans le combat franco-français pour l’égalité et la justice sociale. C’est ce qu’a compris le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui dès le début de sa carrière de jeune sénateur à Massy-Palaiseau dans les années quatre-vingt s’est entouré de jeunes maghrébins d’origine, mais nés français, pour renforce l’aile gauche du Parti Socialiste Français sous François Mitterrand, avant de les attirer dans son nouveau parti la France Insoumise. Et c’est lui le fondateur de SOS racisme avec d’autres militants du PS. Ce parti est devenu la forteresse imprenable et peut être la seule où le lobby sioniste-extrême droite (une alliance contre-nature) n’a aucune influence.

La preuve en a été donnée récemment lors des manifestations pro palestiniennes pour dénoncer le génocide commis par les sionistes à Gaza. Même dans le mouvement spontané (Bloquons tout) qui a rassemblé des centaines de milliers de citoyens français, et dans les manifestations des syndicats qui a rassemblé un million de citoyens, les drapeaux palestiniens flottaient partout. La question palestinienne étant un élément constitutif de l’identité maghrébine, sa cause en France va augmenter en puissance au fur et à mesure que le poids des Franco-maghrébins augmente dans la politique française.

Il est clair que l’accusation d’antisémitisme, que le lobby sioniste en France a voulu imposer dans les médias français sous son contrôle, a donné un résultat inverse. Cette intimidation, n’est désormais plus opérationnelle. D’autant plus que la jeunesse française a assisté en direct au génocide et à l’écrasement de tout un peuple au nom d’une prétendue lutte contre le Hamas. D’ailleurs bientôt le Hamas ne sera plus qu’un souvenir, car ce ne sont plus seulement les Palestiniens qui luttent seuls contre l’Etat sioniste; mais une grande partie des peuples libres, même européens, comme en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas. Sans parler des peuples d’Amérique Latine et des peuples arabes et musulmans. Cette tendance lourde est en train de gagner la France. Ce qui va pousser les partis politiques, toujours opportunistes comme le PS actuel à essayer de surfer sur la vague.

Lire encore

Les Tunisiens et la France

Réduire la relation entre le peuple tunisien et le peuple français aux simples relations diplomatiques souvent hypothéquées par les humeurs des gouvernants successifs ou la question du nombre des visas accordés est une erreur d’appréciation grossière pour juger la qualité des rapports entre la Tunisie et la France.

Tout d’abord, les relations d’Etat à Etat restent très bonnes avant et après le tournant du 14 Janvier 2011 et jusqu’à maintenant.

Ensuite les relations économiques continuent de se développer; et ce, même si la France est déficitaire depuis quelques années. Les transferts de nos citoyens résidant dans ce pays augmentent chaque année et le nombre de touristes français aussi. Plus de 45 000 Français résident en Tunisie d’une façon permanente et la seule île de Djerba accueille à elle seule environ cinq mille résidents. Le nombre de nos étudiants dans les universités françaises est en augmentation sensible.

De même que l’immigration des Tunisiens vers la France constitue le taux le plus élevé parmi les immigrés maghrébins, dont l’immigration illégale, mais pas seulement ! En effet, une vague d’immigration de nos élites comme les médecins, les informaticiens, a battu tous les anciens records. Ce qui avait poussé certains de nos élus à vouloir légiférer pour stopper cette fuite des cerveaux nuisible selon eux. Car la nation, disaient-t-il, les a nourris, instruits et formés ! Sauf qu’ils oublient qu’ils constituent désormais une frange qui contribue largement aux transferts sociaux et que notre économie nationale est dans l’incapacité de les absorber. N’a-t-on pas des centaines de milliers de diplômés chômeurs ?

Il est vrai aussi que les Français constituent toujours le plus grand nombre d’investisseurs dans notre pays, suivis par les Italiens. Mais le nombre d’entreprises françaises a tendance à stagner, souvent pour des raisons internes à notre pays. Car le climat des affaires devient de moins en moins attrayant. Il convient donc d’étudier les raisons pour booster l’investissement français et de dynamiser les structures qui sont chargées de cette tâche dont la FIPA, et les représentations diplomatiques.

Pour toutes ces raisons, le sort de la France nous intéresse à tous les niveaux et particulièrement au niveau politique. Le blocage politique, la question du surendettement, les rapports de la France avec le Maghreb et même avec les autres pays européens au sein de l’UE ont un impact direct sur notre situation politique et économique. Car l’Europe reste notre principal partenaire et dans l’Europe, notre principal partenaire reste la France. La réalpolitique exige de nous une meilleure visibilité de la situation dans la rive nord de la Méditerranée. La souveraineté nationale justement doit nous pousser à chercher à améliorer nos relations avec ce pays. Surtout que ses relations se détériorent avec nos voisins et bientôt peut-être avec le Maroc, en raison des changements importants qui ne vont pas tarder à s’imposer à ce pays frère. Mais les Etats n’ont que des intérêts comme le disait Charles De Gaulle.

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La BM s’attend à une croissance de 2,6 % pour la Tunisie en 2025

La Banque mondiale a relevé ses prévisions de croissance pour les économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à 2,8 % en 2025. Soit une légère augmentation par rapport à ses estimations publiées en juin dernier.

Cette révision est soutenue par la suppression progressive des réductions de l’offre de pétrole décidées par l’alliance OPEP+, ainsi que par une forte expansion des activités non pétrolières dans les pays du Golfe, offrant ainsi une double impulsion aux économies de la région.

La BM prévoit que l’activité économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord continuera de s’améliorer en 2026 pour atteindre une croissance d’environ 3,3 %. Toutefois, cela représente une baisse de 40 points de base par rapport à ses prévisions de la mi-année, qui avaient également fait l’objet d’une révision à la baisse du même ordre.

Les pays du Golfe accélèrent

Les pays du Golfe sont les principaux moteurs de la croissance régionale, en tête desquels l’Arabie saoudite, qui devrait enregistrer une croissance de 3,2 % en 2025, portée par une augmentation de la production pétrolière et une forte activité dans les secteurs non pétroliers, en particulier les services. Ces prévisions représentent une révision à la hausse de 0,4 % par rapport aux estimations de juin pour la plus grande économie arabe.

La croissance devrait s’accélérer au cours des deux années suivantes pour atteindre 4,3 % en 2026 et 4,4 % en 2027. Ce qui constitue toutefois une légère baisse par rapport aux prévisions précédentes.

Quant aux Émirats arabes unis, ils maintiendront un rythme de croissance stable à moyen terme, avec une expansion de leur économie de 4,8 % en 2025. Soit une révision à la hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions précédentes, grâce à des contributions notables des secteurs des services financiers, de la construction, du transport et de l’immobilier.

S’agissant de l’ensemble de la région du Golfe, la Banque mondiale a rehaussé ses prévisions de croissance économique de 20 points de base, pour atteindre 3,5 % en 2025, notant que la croissance devrait s’accélérer dans l’ensemble des pays de la région.

L’Egypte commence à voir le bout du tunnel

Pour l’Afrique, l’Egypte a bénéficié d’une vision optimiste. Le pays suit depuis l’année dernière un programme de réformes en accord avec le Fonds monétaire international.

La Banque prévoit une croissance de 4,5 % de l’économie égyptienne pour l’exercice budgétaire 2024-2025, qui s’est terminé en juin dernier — soit une hausse de 0,7 % par rapport aux prévisions précédentes.

Ces perspectives positives s’expliquent par le fait que l’Égypte commence à récolter les premiers bénéfices des réformes convenues avec le FMI. Lesquelles incluent la libéralisation du taux de change, le renforcement de la discipline budgétaire par l’instauration de plafonds aux investissements publics et la rationalisation des subventions. Sur cette lancée, la croissance moyenne devrait atteindre 4,6 % jusqu’en 2026-2027.

2,6 % de croissance pour la Tunisie en 2025

En ce qui nous concerne, la Tunisie devrait enregistrer une croissance de 2,6 % en 2025, tirée par une reprise de la production agricole, notamment de l’huile d’olive et des céréales, ainsi que par une augmentation de l’activité dans le secteur de la construction. Toutefois, sur la période 2026–2027, la croissance devrait se modérer à une moyenne de 2,4 %, en raison d’un environnement de financement restreint. Elle serait de 2,5 % en 2026 et 2,2 % en 2027.

Le rapport a également estimé l’impact des droits de douanes américains sur nos exportations. Dans le scénario qui suppose l’application de droits de douane à la fois spécifiques aux pays et aux produits, la Tunisie pourrait voir ses exportations reculer de 0,5 %. Dans un scénario alternatif où les droits de douane spécifiques aux pays sont suspendus, mais où les tarifs sur certains produits, l’effet est négligeable.

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ECLAIRAGE – Revue économique et financière – Semaine au 3 octobre 2025

Entre tensions internationales et résilience tunisienne.

Les marchés internationaux poursuivent leur trajectoire hésitante, pris entre la persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les signaux mitigés de la conjoncture américaine et chinoise.

 

Le Brent, baromètre énergétique mondial, s’est stabilisé autour de 84 dollars le baril, après avoir connu une légère détente liée à la hausse des stocks américains et à un ralentissement temporaire de la demande asiatique.

 

Les investisseurs restent prudents face à la trajectoire future des taux d’intérêt : la Réserve fédérale américaine temporise son discours, tandis que la Banque centrale européenne, consciente de la fragilité de la reprise, maintient un ton attentiste. Dans ce climat, les marchés émergents demeurent vulnérables à la volatilité du dollar et à l’évolution des flux de capitaux.

 

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

En Tunisie : une stabilité financière sous surveillance

En Tunisie, la situation monétaire reste marquée par une prudence extrême. Les avoirs nets en devises s’établissent à environ 24,2 milliards de dinars, couvrant près de 113 jours d’importation, contre 115 j un an auparavant, un niveau relativement confortable mais fragile face à la pression persistante sur la balance des paiements et aux incertitudes entourant les négociations avec les bailleurs internationaux.

 

Sur le plan monétaire, la Banque centrale de Tunisie (BCT) maintient un équilibre délicat entre le soutien à la liquidité et la lutte contre l’inflation. Le taux directeur demeure à 7,5%, tandis que le taux du marché monétaire (TMM) oscille autour de 7,49 %, reflétant la tension latente du système bancaire.

 

Lire aussi : TMM : légère baisse à 7,49 % après cinq mois de stabilité

 

Cette stabilité relative témoigne d’une volonté de préserver la crédibilité monétaire sans étouffer la reprise naissante, mais elle souligne aussi les limites d’une politique monétaire isolée face à des contraintes budgétaires persistantes.

 

 

La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

Des perspectives mêlées d’attente et de vigilance

À court terme, la résilience du dinar et la maîtrise de l’inflation autour de 5,2 % ( Les prix des produits libres (non encadrés) augmentant de 6,2% sur un an) offrent un répit, mais la situation reste fragile. L’économie tunisienne demeure exposée à une double contrainte : l’insuffisance des entrées de devises et la lenteur de la reprise de l’investissement productif. Les marges de manœuvre budgétaires sont quasi nulles, ce qui limite la capacité de l’État à soutenir la demande intérieure.

 

À moyen terme, la Tunisie devra accélérer ses réformes structurelles — notamment dans les secteurs exportateurs et numériques — afin de renforcer la création de valeur locale et de réduire sa dépendance à l’endettement extérieur.

 

La stabilité actuelle du cadre macroéconomique ne pourra être consolidée que si elle s’accompagne d’une véritable stratégie de relance fondée sur la productivité, l’innovation et l’investissement. La conjoncture mondiale reste incertaine, mais c’est précisément dans cette incertitude que la Tunisie doit transformer sa résilience en moteur de croissance durable.

 

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Références :

(*) https://www.bct.gov.tn/bct/siteprod/indicateurs.jsp

(**) https://www.ins.tn/

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Trump distribuerait 1 000 dollars à chaque américain grâce aux droits de douane

Alors que l’économie mondiale cherche encore à quantifier l’impact des droits de douane américains, Donald Trump est passé à une seconde phase de son plan.

Le président américain, Donald Trump, envisagerait de redistribuer une partie des recettes issues des droits de douane aux citoyens. Chacun recevrait entre 1 000 et 2 000 dollars. L’initiative vise à renforcer le soutien populaire à ses politiques, d’une part, et à stimuler la consommation, d’autre part. Le shutdown actuel est en train de causer des pertes colossales à l’économie, estimées à 15 milliards de dollars par semaine de fermeture.

Les recettes douanières serviraient également à une autre vocation : un plan de sauvetage de 10 milliards de dollars au profit des agriculteurs. Le secteur fait face à des pressions économiques.

Un jeu à somme nulle au mieux

Les États-Unis s’attendent à récolter plus de 50 milliards de dollars par mois en recettes issues de ces droits de douane. Ce chiffre, avancé par le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, peut donner l’impression d’un triomphe budgétaire. Il s’agit de l’un des rares gouvernements dans le monde à pouvoir augmenter ses revenus sans relever les impôts.

Mais derrière ce chiffre impressionnant se cache une réalité économique bien plus complexe. En effet, les droits de douane ne sont pas de l’argent gratuit. Ce sont des taxes sur le commerce et leur coût se répercute dans l’ensemble de l’économie, pesant de manière disproportionnée sur les personnes mêmes qu’ils prétendent protéger.

In fine, les droits de douane ne sont pas supportés par les exportateurs étrangers ni par les grandes entreprises. Ils sont directement répercutés sur les consommateurs, sous la forme de hausses de prix.

Les analyses menées sur les droits de douane imposés durant le premier mandat de Trump (2017-2021) confirment cette réalité. Elles ont montré que le coût total des droits de douane à l’importation a été entièrement supporté par les consommateurs et les entreprises américaines, sans aucune baisse des prix pratiqués par les exportateurs étrangers.

Et si ce n’était qu’une illusion ?

L’illusion d’un gain pour les États-Unis grâce aux droits de douane repose sur l’hypothèse qu’il n’y aura pas de représailles de la part d’autres pays. Mais ce n’est pas le cas.

Les droits de douane peuvent effectivement réduire le déficit commercial américain et offrir un léger gain en matière de bien-être des consommateurs si les recettes générées permettent de diminuer les impôts sur le revenu. Mais il a été démontré que les mesures de rétorsion, en augmentant les prix de nombreux biens de consommation courante, annuleraient largement ces gains, rendant les ménages américains perdants finalement.

Les 1 000 ou 2 000 dollars envisagées ne combleraient qu’une partie de ces pertes.

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Gazoduc TransMed – Entre opportunité budgétaire et incertitude…

Le gazoduc TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie à travers la Tunisie, a vu son importance augmenter ces dernières années. Sur les trois premiers mois de l’année, 51,5 MDT ont été encaissés contre 80,7 MDT sur la même période en 2024.

Néanmoins, et sauf surprise et des éléments qui nous échappent, il y aura du rattrapage dans les chiffres d’ici la fin de l’année. Dans la loi de finances 2025, les recettes attendues pour l’ensemble de l’exercice sont de 1 250 MDT.

Une aubaine pour la Tunisie

Les estimations statistiques du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique ont révélé une hausse des livraisons de gaz naturel algérien par gazoduc. Durant la période allant de janvier à fin juillet 2025, elles ont atteint un niveau de 12,519 milliards de mètres cubes, contre 12,469 milliards de mètres cubes en 2024, soit un taux de croissance estimé à environ 0,4 %.

En contrepartie des 400 kilomètres de pipeline qui traversent son territoire, la Tunisie perçoit une redevance de 5,25 % sur le gaz transporté, sous forme de dollars ou de gaz.

 

Algérie

 

La Tunisie a bien profité de l’accord qui a été signé entre l’Italie et l’Algérie, et qui a consisté en un accroissement des volumes de gaz transporté via TransMed de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires par an en 2023-2024. Les deux pays ont profité de la capacité de transport additionnelle offerte par le gazoduc dont la capacité annuelle peut aller jusqu’à 32 milliards de mètres cubes. Ainsi, sur la période 2022-2024, la Tunisie a pu percevoir un total de 5 589,5 MDT, dont 1 930,2 MDT sous la forme de flux financiers et 3 659,3 MDT en nature.

Flux en nature plutôt que financiers

Pour 2025, les estimations tunisiennes sont basées sur des attentes à ce que 21 milliards de mètres cubes transitent par le gazoduc l’année prochaine. Ces chiffres sont réalistes surtout que les marchés internationaux tablent sur une baisse du prix du GNL, avec des réserves européennes pleines pour l’hiver. Nous pourrons, toutefois, bénéficier d’un effet volume, surtout avec les bonnes relations entre Alger et Rome.

Reste à préciser que les autorités tunisiennes pourraient préférer obtenir des quantités de gaz plutôt que des devises, au vu du grand besoin de GNL. Une pression maîtrisée sur la balance des paiements renforce l’hypothèse de flux en nature.

Il faut rappeler enfin que s’il y a des études pour évaluer l’augmentation de la capacité de TransMed à 40 milliards de mètres cubes par an, une autre est également en cours. Elle concerne la réalisation d’un gazoduc direct entre l’Algérie et la Sicile, sans passer par la Tunisie, avec des infrastructures prêtes à accueillir l’hydrogène vert. Il faudra bien tenir compte de ce second scénario.

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TUNISAIR émet une dette obligataire, avec des paiements mensuels

Lors de la dernière Assemblée générale ordinaire, qui a statué sur les états financiers de l’exercice 2021, les actionnaires de TUNISAIR ont autorisé le Conseil d’administration de la compagnie aérienne à émettre une dette obligataire pouvant atteindre 150 MDT sur une période de 12 mois.

Le Conseil d’administration a fixé les caractéristiques de l’opération, baptisée « Emprunt Obligataire Tunisair 2025-1 ». Le montant sollicité s’élève à 30 MDT et sera collecté sans appel public à l’épargne.

Paiements mensuels

Une seule catégorie est proposée, avec une valeur nominale de 100 TND par titre de créance. La durée est de sept ans, dont une année de grâce. Et l’amortissement est mensuel constant à partir de la deuxième année au taux d’intérêt annuel de 10,0 % (brut). Le paiement des intérêts sera également mensuel.

Les paiements mensuels des intérêts et le remboursement du capital dû seront effectués à terme échu, le 10 de chaque mois. Si le 10ème jour du mois coïncide avec un jour non ouvrable, le paiement sera reporté au premier jour ouvrable suivant.

Le premier paiement en intérêts aura lieu le 10/11/2025 et le premier paiement en principal aura lieu le 10/11/2026.

Les souscriptions à cet emprunt seront lancées le 6 octobre 2025 et seront clôturées, au plus tard, le 10 octobre. Elles seront reçues auprès du siège de Tunisair. Elles peuvent être clôturées sans préavis dès que le montant maximum de l’émission est intégralement souscrit. En cas de non-placement intégral de l’émission au 10 octobre, les souscriptions seront prorogées jusqu’au 17 du mois, avec maintien de la date unique de jouissance en intérêts. Passé ce délai, le montant de l’émission correspondra à celui effectivement collecté par la compagnie.

Un soutien conditionné par des performances

A notre avis, l’opération sera couronnée de succès avant la date de la clôture fixée. Elle aurait été bien préparée et les souscripteurs identifiés.

L’émission est un pas dans le bon sens. L’Etat, qui devrait être le souscripteur directement ou par le biais d’entités publiques, doit apporter son soutien financier à la compagnie porte-drapeau, mais également récupérer un produit de placement.

En même temps, le paiement mensuel montre que les autorités exigent une performance de gestion de la compagnie. Elles auraient pu opter pour un remboursement in fine, mais le paiement mensuel mettra une obligation de résultat immédiate sur le management. Chaque paiement est un rendez-vous avec le marché et tout défaut de paiement sera un coup fatal pour toute chance d’émission obligataire avec appel public à l’épargne dans le futur.

Tunisair a besoin de montants plus importants, et cette sortie ne serait qu’une parmi d’autres. Il lui reste encore 120 MDT à pouvoir chercher. L’enveloppe globale pourrait donner une bouffée d’oxygène à la trésorerie de la compagnie. Cependant, elle est loin de pouvoir éliminer les difficultés réelles de l’exploitation. C’est le vrai chantier auquel il faut s’attaquer.

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Plage de Soliman : Poissons morts échoués et mer brunie inquiètent les autorités

Vendredi dernier, une mortalité massive de poissons a été observée sur la plage de Soliman, dans le gouvernorat de Nabeul. Le phénomène a conduit le ministre de l’Environnement, Habib Bouabid, à se rendre sur les lieux dimanche pour une inspection du littoral.

Des analyses en cours

Selon Souad Chatouti, coordinatrice du programme de l’Association Environnement et Développement de Soliman, les services de l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INST) et de l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) ont été mobilisés pour effectuer les analyses nécessaires afin de déterminer les causes de cette mortalité.

Les services municipaux de Soliman ont pris en charge le ramassage des poissons morts, recouverts ensuite d’une couche de chaux avant enfouissement, conformément aux procédures en vigueur. Une commission comprenant la direction régionale de la protection du littoral, l’INST, la direction régionale de la santé, l’ANPE et les services de sécurité a inspecté le littoral et prélevé des échantillons de poissons morts, d’eau de mer et de sable en différents points de la plage.

Une mer qui change de couleur

Le phénomène le plus inquiétant reste le changement de couleur de la mer, qui tend désormais vers le brun. Cette anomalie nécessite une explication scientifique basée sur les résultats des prélèvements effectués, a fait savoir Souad Chatouti à l’Agence TAP.

Un phénomène similaire, avec une mortalité importante de poissons, avait déjà été observé en juin dernier dans la même région, signalant une récurrence inquiétante de ce type d’incident dans le littoral de Soliman.

Le rôle possible des microalgues

Des épisodes similaires ont également été observés dans d’autres régions du pays, comme le golfe de Monastir en juin dernier. Les premiers tests avaient révélé que la mortalité des poissons était liée à une prolifération excessive de microalgues (bloom).

Cette croissance anormale est favorisée par l’abondance de nutriments dans l’eau, conséquence des fortes pluies printanières et des rejets urbains, la décomposition massive d’algues vertes, la hausse des températures, la faible circulation des masses d’eau et l’absence de vents. Ces conditions entraînent une baisse drastique de l’oxygène dissous, parfois totale, provoquant la mort de nombreuses espèces marines.

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