Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

Ons Jabeur ou l’avenir d’un rêve tunisien 

À Dubaï, Ons Jabeur, l’enfant de Ksar Hellal devenue numéro 2 mondiale, a choisi de bâtir une académie de tennis. Loin des courts tunisiens, mais dans un espace qui garantit sérieux, moyens et continuité, l’icône mondiale du tennis féminin et première femme arabe finaliste de tournois de Grand Chelem inscrit ainsi son nom dans une logique de transmission. Comme l’avait fait Nadia Comaneci, la première gymnaste à 10/10 en 1976, en créant une académie pour prolonger son héritage, Ons sait qu’un palmarès ne suffit pas : il faut construire pour durer. 

Manel Albouchi

Été 2025, Ons Jabeur décide de s’accorder une pause. Une respiration volontaire après des années où son corps a payé le prix de l’excellence, où chaque victoire réclamait son tribut de douleur et de blessures. 

Beaucoup l’ont vue comme une retraite déguisée, d’autres comme une stratégie. Mais il faut entendre autrement ce silence : il n’est pas vide, il est plein. 

Dans un monde obsédé par la performance, s’arrêter est un acte de résistance. C’est dire au Surmoi collectif : «Je ne suis pas qu’un palmarès. J’existe aussi dans le silence et le repos»

Résistance au rythme effréné. Résistance aux attentes extérieures. Résistance à l’idée que la valeur d’une femme, d’une athlète, se mesure uniquement en titres. 

Elle choisit de ralentir, de redevenir simplement femme, sœur, amie, citoyenne. 

D’un point de vue psychanalytique, cette pause est un temps de régénération du moi, une opportunité de réintégrer ses expériences passées et de se reconnecter à son corps, à ses émotions et à son désir profond. 

C’est aussi une mise à distance du Surmoi collectif : ce commandement incessant «Performes, ou tu n’existes pas». Ons répond : «J’existe aussi dans le silence, dans le repos, dans la respiration»

La pause devient alors un retour à l’espace du soi authentique, où elle redevient femme, citoyenne, mentor et héritière. 

Une présence plus forte que le trophée 

À l’ouverture du festival de Hammamet, cet été, elle est apparue, simple spectatrice du spectacle ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid Bouchnak. Ma fille, fascinée, observait à ses côtés. Aucun trophée ne brillait dans ses mains, et pourtant, tout brillait. 

Approcher Ons révèle un équilibre subtil entre vulnérabilité et maîtrise. Chaque geste illustre une sublimation : transformer la pression, l’anxiété et la fatigue en puissance créatrice et rayonnement contrôlé. 

Sa posture et son aura incarnent la fonction symbolique de l’étoile : une lumière intérieure qui guide sans s’épuiser. 

«Briller, c’est se révéler à soi-même avant de se montrer au monde», disait  Marilyn Monroe. 

Cette phrase résonne comme une clé de lecture d’Ons Jabeur. Ce qu’elle incarne dépasse la performance sportive : une manière d’habiter sa propre lumière. 

À travers ce rayonnement silencieux, ma fille a compris une leçon essentielle : la grandeur ne réside pas seulement dans la victoire, mais dans la façon d’être. 

Construire au-delà de soi 

Derrière ce silence, il y a une lucidité : celui qui brille seul, tôt ou tard, se consume. Le palmarès, aussi grand soit-il, ne suffit pas à bâtir un avenir. Les blessures, l’usure et la temporalité de la carrière imposent de penser au-delà de la performance immédiate. 

D’autres avant elle ont compris cette loi. Nadia Comaneci, première gymnaste à décrocher le 10/10 olympique, a fondé une académie qui, encore aujourd’hui, forme et inspire. Elle a transformé son exploit en héritage, son triomphe en institution. 

Ons Jabeur aussi doit construire une assise durable, financière et symbolique. Son académie à Dubaï en est le signe. Mais le rêve serait qu’un jour, un tel lieu existe en Tunisie, pour que son parcours ne soit pas une exception, mais un modèle. 

Les promesses avortées 

Pourquoi pas en Tunisie ? La question brûle les lèvres. 

La réponse, triste mais évidente, tient aux promesses non tenues, aux illusions répétées d’un pays qui fait fuir ses étoiles. Là où l’on promet sans bâtir, l’avenir se cherche ailleurs. 

En décembre 2023, Ons Jabeur avait présenté son projet d’académie de tennis à la Kasbah, en présence du Premier ministre Ahmed Hachani et du ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche. Ce centre devait devenir un lieu de formation pour les jeunes talents tunisiens et un symbole de rayonnement national. Le projet a tourné court

L’article Ons Jabeur ou l’avenir d’un rêve tunisien  est apparu en premier sur Kapitalis.

A propos d’une intox | Le transfert de la direction du Hamas à Tunis

C’est une grosse intox relayée par les réseaux sociaux et reprise par certains médias interlopes comme Entrevue  qui, citant de vagues «sources fiables», a cru pouvoir écrire que «la récente visite de Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, à Tunis pour rencontrer le président Kaïs Saïed aurait eu pour véritable objectif de transférer la direction du Hamas en Tunisie.»

Latif Belhedi

Le magazine ajoute : «L’opération impliquerait l’utilisation de passeports iraniens en échange de fonds, soulevant de nombreuses interrogations sur les intentions de Téhéran et les implications pour la sécurité tunisienne.»

«Pourquoi la Tunisie ?», s’interroge l’auteur de l’articleJerôme Goulon, et s’empresse de répondre : «La Tunisie occupe une position stratégique entre le Maghreb et le Moyen-Orient. Relativement éloignée des conflits armés directs, elle pourrait constituer une base plus discrète pour le Hamas. L’intérêt de l’Iran à établir une présence indirecte en Afrique du Nord s’inscrirait dans une stratégie de contournement face aux pressions internationales et régionales.»

Une info qui a tout d’une fake news

L’analyste admet qu’un tel transfert des dirigeants du Hamas à Tunis, «bouleverserait les équilibres régionaux», car, ajoute-t-il, «la Tunisie, jusqu’ici relativement neutre, se retrouverait au centre d’un dossier explosif mêlant diplomatie, sécurité et enjeux internationaux.» En plus, affirme-t-il, «ce rapprochement renforcerait l’influence de l’Iran au Maghreb, tout en risquant de tendre les relations de Tunis avec ses partenaires occidentaux et arabes.»

Pour le moment, les responsables tunisiens n’ont pas cru devoir démentir officiellement une telle information qui a tout d’une fake news, sachant que les démentis, dans ce genre de situation, sont improductifs. On fera cependant remarquer que le magazine qui a relayée cette infox est édité à Dubaï aux Emirats arabes unis, un Etat qui a normalisé ses relations avec Israël et qui ne voit qu’une seule menace à ses frontières, celle de l’Iran. Ces mêmes Emirats qui ont mis fin aux nombreux projets d’investissement qu’ils avaient mis en route en Tunisie avant la révolution de 2011. Donner foi aux allégations d’un tel média financé par l’argent des pétrodollars, c’est confondre propagande politique sonnante et trébuchante et information objective prouvée car puisée à bonne source.

Sur un autre plan, la Tunisie soutient fermement la cause palestinienne, est clairement hostile à l’Etat hébreu et a renforcé récemment ses relations, très anciennes, avec l’Iran, de manière à souligner son indépendance et sa souveraineté vis-à-vis de ses alliés historiques, occidentaux en l’occurrence. Mais de là à accepter d’offrir l’hospitalité sur son territoire aux dirigeants du Hamas, une organisation problématique qui est classée comme terroriste par beaucoup de pays, il y a un pas qu’elle se garderait bien de faire. Car non seulement le régime en place dans le pays est fermement opposé aux mouvements islamistes, et le Hamas en est un, mais pour avoir déjà subi des attaques israéliennes sur son propre sol, et pas qu’une seule fois, sans avoir pu y réagir, la Tunisie sait qu’elle n’a pas les moyens d’assurer la sécurité de personnes pourchassées sur la scène internationale.

L’hospitalité aux Palestiniens

Tunis a certes offert l’hospitalité, entre 1982 et 1994, à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), mais c’était, à l’époque, dans le cadre d’un accord avec la communauté internationale pour éloigner les dirigeants palestiniens du Liban où ils étaient très menacés. Et puis, l’OLP n’est pas le Hamas : l’organisation est considérée, encore aujourd’hui, comme représentative de tout le peuple palestinien et ses dirigeants sont admis dans les instances et les capitales internationales. Leur présence à Tunis leur a d’ailleurs permis de faire avancer les négociations de paix et aboutir aux accords d’Oslo ayant donné naissance à l’Autorité Palestinienne.

Cela pour dire que la Tunisie, dont la diplomatie s’est toujours caractérisée par le non alignement, la pondération et l’équilibre, ne saurait aujourd’hui se lancer dans des aventures que ni sa position géostratégique, ni ses engagements internationaux ni ses moyens logistiques et militaires ne lui permettent d’en assumer les conséquences.

L’article A propos d’une intox | Le transfert de la direction du Hamas à Tunis est apparu en premier sur Kapitalis.

❌