Le dinar tunisien a récemment baissé face à l’euro. Depuis plus d’une semaine, le taux de change bancaire est de 3,4 dinars pour un euro, selon les données de la Banque centrale de Tunisie. C’est la deuxième fois que le dinar atteint un niveau si bas par rapport à la monnaie européenne, le premier ayant eu lieu en juillet 2023.
Le 15 septembre 2025, un euro s’échangeait contre 3,414 dinars, tandis qu’un dollar valait 2,910 dinars sur le marché bancaire. Pour rappel, le précédent record de l’euro face au dinar remonte au 19 avril 2019, où il avait dépassé le seuil de 3,3 dinars.
Depuis le début de l’année, le dinar tunisien a perdu 2,8 % de sa valeur face à l’euro. En revanche, il s’est renforcé de 8,4 % face au dollar américain depuis janvier 2025.
Un phénomène lié au marché mondial
D’après l’analyste financier Bassam Neifar, cette baisse du dinar face à l’euro ne s’explique pas par des pressions internes. Il s’agit plutôt d’un phénomène mondial. L’euro est en effet en voie d’atteindre 1,2 dollar, sa meilleure performance depuis quatre ans.
Selon M. Neifar, cette tendance est due aux anticipations d’une baisse prochaine des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (la Fed). À l’inverse, la Banque centrale européenne a mis un terme à son cycle de baisse des taux. Cela rend l’euro plus attractif pour les investisseurs, entraînant une hausse de sa valeur par rapport au dollar. L’augmentation du prix de l’euro face au dinar tunisien est donc une conséquence logique de cette situation.
Un impact positif pour l’économie tunisienne
Le recul du dinar face à l’euro pourrait en fait être bénéfique pour l’économie tunisienne. Étant donné qu’environ 50 % des revenus financiers sont générés en euros, leur valeur sera mécaniquement augmentée par ce taux de change plus élevé.
De plus, une part significative des importations, notamment le pétrole, l’énergie et les produits alimentaires, est facturée en dollars. La baisse du dollar face au dinar est donc également un point positif.
Enfin, en ce qui concerne les exportations, dont 78 % des recettes sont en euros, la situation actuelle est particulièrement favorable.
En conclusion, Bassem Neifer estime que cette situation est bénéfique pour l’économie tunisienne, du moins à court terme. Le pays peut ainsi importer à moindre coût (en dollars) et exporter à un prix plus élevé (en euros).