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France : quand la dette dicte la croissance

La France emprunte aujourd’hui à un coût aussi élevé que celui de la Grèce (4,3 %). En effet, le taux à 30 ans des obligations assimilables du Trésor, indicateur du sentiment des investisseurs à long terme, atteint 4,38 %.

Les marchés financiers s’inquiètent de la situation économique et budgétaire de la France à long terme. Pour cause, les tumultes politiques amenant à la crainte d’une paralysie budgétaire. Le problème n’est pas tant de savoir si la France pourra continuer à emprunter, car les marchés continueront à financer sa dette, mais à quel coût. Plus le temps passe, plus le spread de taux d’intérêt entre la France et l’Allemagne s’élargit, et plus l’effort de correction du déficit pour stabiliser le taux d’endettement public devient douloureux.

La forte instabilité politique et les difficultés liées au bouclage des finances publiques, qui freinent déjà une économie en ralentissement (taux de croissance de 0,6 %), pousseront les ménages, dont le taux d’épargne est élevé (18,9 %), à épargner davantage. Ce qui risque d’accentuer le ralentissement de l’économie. D’ailleurs, la dette publique française, qui représente environ 3400 milliards d’euros, est détenue à 45% par des résidents.

En cas de perte de confiance, la Banque centrale européenne pourrait être amenée à intervenir en rachetant des obligations, afin d’alléger la pression exercée sur les taux d’intérêt et de stabiliser les conditions de financement. Mais son intervention s’accompagnerait certainement de conditions strictes, impliquant une consolidation budgétaire rapide et contraignante. Ce scénario reste peu probable pour le moment.

Quoiqu’il en soit, la dégradation des conditions d’emprunt du Trésor risque de se poursuivre. Réduire les dépenses publiques est un objectif difficile à atteindre dans un environnement politique hostile à toute mesure d’austérité.

Les autorités se retrouvent face à un dilemme. S’endetter pour rehausser la croissance et générer des recettes fiscales supplémentaires. Ce qui ne peut être obtenu qu’à long terme, avec l’amélioration de la qualité du système éducatif, l’investissement dans la transition énergétique… Et le statu quo avec son cortège de dette non soutenable et de croissance atone.

L’urgence est double, elle est à la fois institutionnelle et économique : trouver un consensus politique solide et repenser l’usage de la dette publique. Sinon, faute de marges suffisantes pour relancer l’économie, la sanction des agences de rating finira par frapper et la France risque de sombrer dans une trappe de croissance faible.

Article de Noura Harboub-Labidi 

Cet article est disponible dans le mag de l’Economiste Maghrébin n 927 du 10 au 24 septembre 2025 

 

 

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