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Bibliothèque Nationale | Don de mémoire pour un trésor collectif 

Fin août, début septembre 2025. Plusieurs bibliothèques personnelles ont été offertes à la Bibliothèque Nationale. Mais au-delà de l’échange de papier et d’encre, c’est une part de vie, de mémoire et d’intime qui s’élève et circule. Dans le bruissement des pages, dans le silence des rayons, se joue à jamais la symphonie de la transmission. 

Manel Albouchi *

Offrir sa bibliothèque, ce n’est pas céder de simples volumes. C’est livrer des années, des nuits passées à lire, à écrire, à annoter, à rêver. Chaque livre, chaque page cornée, chaque note en marge est une respiration de l’âme, un souffle intime. Ce geste dépasse l’administratif, dépasse la signature : il raconte en secret la solitude, les choix, les luttes et les joies silencieuses. 

La perte se change en mémoire partagée

Ces donateurs accomplissent en réalité un double mouvement. Ils se délestent d’un trésor privé, mais en le faisant circuler, ils prolongent sa vie. Le singulier devient collectif. Le livre, objet narcissique par excellence, se transforme alors en objet transitionnel partagé. Ce que Winnicott réservait à l’enfant et à son doudou, la culture le réinvente pour la communauté entière. Offrant ainsi un rappel au lecteur : «Ce qui est à toi ne t’appartient pas, il t’a seulement été confié.» 

Dans ce geste se joue aussi l’art du deuil. Donner sa bibliothèque, c’est accepter l’absence et continuer à parler. C’est dire : «On ne le voit plus, mais ce qu’il a pensé, aimé, rêvé, demeure.» Dans cette circulation, la perte se change en mémoire partagée. Chaque fonds offert devient un corps subtil, invisible mais vivant, où la pensée circule et se transforme. Les traces de l’homme survivent à sa disparition ; ce qu’il a semé continue de germer dans le cœur des autres. 

Mais en Tunisie, ce geste prend une résonance particulière. Dans un pays où la mémoire écrite est fragile, où tant d’archives dorment dans l’oubli ou se perdent, offrir sa bibliothèque devient un acte de résistance. C’est refuser l’amnésie, refuser que l’histoire collective soit amputée. Ces dons rappellent que l’héritage intellectuel ne se mesure pas seulement en monuments de pierre, mais surtout dans la transmission vivante : celle qui circule librement et continue d’allumer les esprits.

Passerelles entre solitude et collectivité

Subtilement encore, se dessine un parallèle avec ceux qui choisissent aujourd’hui de partager la parole. L’écriture, offerte, circule, s’ouvre, se nourrit des regards attentifs. Elle se donne sans bruit, à la manière d’une bibliothèque qui s’ouvre à tous. En effet, offrir son écriture, c’est donner un souffle. Offrir sa pensée, c’est offrir un pont. 

L’historien Abdelaziz Daoulatli signant l’accord de don de sa bibliothèque personnelle avec le DG de la Bibliothèque Nationale Khaled Kchir.  

Ces bibliothèques données sont des passerelles : entre la solitude et la collectivité, entre l’ego et la mémoire partagée, entre la finitude humaine et l’éternité des mots. Ce qui disparaît en présence se réinvente en absence. Le geste offert, s’il est vrai, traverse le temps et les esprits. Tout ce qui passe s’inscrit, et tout ce qui s’inscrit demeure. Peut-être que donner une bibliothèque, c’est inscrire sa propre disparition dans l’éternité des mots. 

En signe de gratitude, il convient de saluer les donateurs récents dont le geste éclaire notre mémoire collective : Khemais Khayati, critique de cinéma, peu de temps avant sa mort; les familles du professeur Taoufik Ayadi, historien, et de l’ancien ministre Chedli Klibi; ainsi que, plus récemment, l’historien Abdelaziz Daoulatli. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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La famille de feu Chedli Klibi fait don de sa bibliothèque personnelle à la BNT

La famille du ministre de la Culture disparu Chedli Klibi (1925- 2020) a fait don, mardi, d’une bibliothèque composée d’une large collection d’ouvrages à la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT).

Dans un communiqué publié, mardi soir, le ministère des Affaires Culturelles a annoncé la signature d’un accord entre la BNT et la famille de feu Chedli Klibi en vertu duquel la partie donatrice s’engage à lui faire don d’une large collection d’ouvrages.

Le directeur général de la BNT, Khaled Kchir, s’est rendu, ce mardi, à la résidence de la veuve de l’ancien ministre de la Culture Chedli Klibi, Kalthoum Lasram, à Carthage, en Banlieue nord de Tunis, pour la signature de l’accord de don, indique la même source.

La signature de la convention a eu lieu en présence de la fille de feu Chedli Klibi, du responsable de sa bibliothèque ainsi que de plusieurs cadres de la BNT, lit-on de même source.

Chedli Klibi (6 septembre en 1925- 13 mai 2020) était une figure éminente de la scène politique et culturelle tunisienne. Décédé il y a près de cinq ans, à l’âge de 94 ans dans sa résidence familiale à Carthage, Klibi avait eu un long parcours de politicien et intellectuel. Il était notamment le fondateur du ministère de la Culture en 1961.

Il avait occupé des postes clés à l’intérieur et à l’extérieur du pays dont la direction générale de l’institution de la Radio et la télévision tunisienne (ERTT) et le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes entre 1979 et 1990.

Son action en milieu culturel, avait commencé avec sa nomination en 1958 à la tête de la Radio et la Télévision Tunisienne et plus tard à la tête du ministère de la Culture dont il était le bâtisseur en 1961. Au cours de son mandat à la tête de ce département, il avait œuvré, entre autres, à la création du Festival international de Carthage, ce rendez-vous artistique d’envergure dont le déroulement se perpétue depuis 1964.

Cette figure de proue et l’un des bâtisseurs de la Tunisie moderne, avait réussi à graver les échelons de la réussite ce qui lui a valu d’être désigné au poste de chef du cabinet présidentiel sous Bourguiba qui lui avait attribué encore une fois la valise culturelle en 1976. Deux ans plus tard, il a été nommé en 1978 à la tête du ministère de l’Information.

Son accession à la vie politique lui avait ouvert les portes pour accéder à l’un des postes clés de la diplomatie arabe en tant que Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes dont le siège fût pour une période transféré du Caire à Tunis au lendemain de la signature en 1979 du célèbre traité de paix israélo-égyptien qui faisait suite aux accords de Camp David de 1978.

Il était ainsi le quatrième secrétaire général de cette entité arabe qu’il avait dirigé entre 1979 et 1990, date de sa démission avec le déclenchement de la guerre du Golfe pour exprimer son refus de l’invasion irakienne du Koweït.

Auteur bilingue, Chedli Klibi avait publié des livres comme “Les arabes et la question palestinienne” et “Les question de la religion et de l’époque”. Dans son opus ” Orient-Occident : la paix violente” publié en 1999, il revient sur plusieurs questions dont son mandat à la tête de la Ligue arabe. Après la révolution tunisienne, il a publié en 2012 une bibliographie intitulée “Habib Bourguiba: Radioscopie d’un règne” dans laquelle il parle de sa relation avec Bourguiba, les coulisses du Palais de Carthage et la vie politique à l’aube de l’indépendance qu’il avait côtoyé depuis sa jeunesse.

Ce don de la famille de Chedli Klibi s’ajoute à la riche collection d’ouvrages et de manuscrits de la Bibliothèque nationale, une institution publique à caractère administratif, placée sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. Ce fonds a été enrichi progressivement, depuis la date de la création de la bibliothèque, en 1885, grâce aux achats, aux dons et aux échanges.

La BNT abrite une riche collection de manuscrits qui se trouvaient dans les mosquées, les mausolées et les bibliothèques personnelles dont elle assure la protection et leur mise à la disposition des chercheurs. Le contenu de ces manuscrits couvre toutes les sections de la culture arabe et islamique, à l’instar des sciences, de la jurisprudence, de la linguistique, de la littérature et des arts.

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Tunisie : la famille de Chédli Klibi fait don de sa bibliothèque à la Bibliothèque nationale

Tunisie : la famille de Chédli Klibi fait don de sa bibliothèque à la Bibliothèque nationale

La famille de feu le ministre et intellectuel tunisien Chédli Klibi a fait don de sa bibliothèque personnelle à la Bibliothèque nationale, dans le cadre d’une convention signée ce mardi 2 septembre 2025 à Carthage, en présence du directeur général de l’institution, Khaled Ksair. Cette collection, riche et variée, vient renforcer le patrimoine documentaire national. […]

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