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Le sport féminin | Une économie en pleine ascension

Le sport féminin connaît une croissance rapide qui attire de nouveaux publics et de plus en plus d’investissements. Ce mouvement transforme le paysage sportif mondial. Des audiences record, une visibilité accrue et des revenus en hausse font du sport féminin un moteur économique à part entière.

Les compétitions féminines n’arrêtent pas de battre des records d’audience, et aujourd’hui, des plateformes comme 1XBET permettent de suivre les matchs en direct tout en pariant dessus. Certaines finales rassemblent carrément des dizaines de millions de spectateurs, preuve que l’intérêt pour le sport féminin explose. On voit bien que le public est de plus en plus impliqué : plus de monde regarde, plus de gens misent, et ça fait grimper l’engagement sur les sites de diffusion comme jamais. D’ailleurs, les plateformes remarquent que l’engouement pour le sport féminin croît bien plus vite que pour d’autres disciplines.

Pourquoi ce succès ? Ce n’est pas sorcier : un jeu de qualité, une couverture médiatique régulière, et surtout des fans curieux de découvrir de nouvelles figures et modèles sportifs. Résultat, les stades se remplissent comme jamais, parfois même plus que lors de certaines rencontres masculines. C’est un vrai changement de paradigme, et on sent que ça ne fait que commencer.

Un marché en expansion constante

Le développement du sport féminin attire aussi les investisseurs, et des plateformes comme 1xbet mobile facilitent désormais les paris en ligne sur les compétitions féminines, augmentant ainsi l’intérêt économique. Les partenariats commerciaux se multiplient et la valeur économique des compétitions monte en flèche, notamment grâce à l’engagement numérique et aux applications mobiles qui rapprochent les fans des événements.

Les clubs et fédérations annoncent des budgets en hausse pour soutenir les équipes féminines. Cette dynamique crée de nouvelles opportunités pour les joueuses, mais aussi pour les entraîneurs, arbitres et tous les métiers liés à l’organisation des compétitions.

Les principaux leviers de croissance sont :

  • la hausse des revenus issus des droits télévisés ;
  • l’augmentation des ventes de billets et produits dérivés ;
  • le développement d’événements sportifs dédiés ;
  • l’intérêt croissant des sponsors.

L’impact social et culturel

L’évolution du sport féminin dépasse le cadre économique. Elle change aussi la manière dont les sociétés perçoivent le rôle des femmes dans le sport. Chaque nouvelle performance attire l’attention et crée des références pour les générations futures.

Le public découvre des athlètes qui inspirent par leur discipline, leur travail et leurs résultats. Ce phénomène alimente la passion sportive et crée une base de fans fidèle et engagée.

Vers plus de diversité dans le sport

La diversité des disciplines mises en avant élargit l’offre sportive. De nouveaux tournois apparaissent et permettent d’atteindre des publics plus variés. Les festivals de football rassemblent désormais familles et supporters dans une ambiance festive qui célèbre le jeu sous toutes ses formes. Le sport féminin renforce ainsi l’inclusivité et montre que la passion du jeu dépasse toutes les frontières sociales.

L’économie locale dynamisée par les compétitions

Chaque grande compétition féminine génère des retombées pour les commerces et les villes hôtes. Les hôtels enregistrent des taux d’occupation plus élevés, les restaurants attirent plus de clients et les services de transport constatent une forte demande.

Ces événements créent aussi des emplois temporaires, de la logistique à la sécurité. Le sport féminin devient ainsi un catalyseur économique qui profite directement aux territoires où se déroulent les tournois.

Les athlètes comme modèles inspirants

Les sportives de haut niveau ne se contentent pas de gagner sur le terrain. Elles inspirent par leur parcours, leur discipline et leur détermination. Beaucoup s’engagent aussi dans des actions sociales ou caritatives, renforçant leur rôle de figures positives.

Leur visibilité accrue favorise l’émergence de nouvelles générations qui veulent suivre leur exemple. Cette influence dépasse le cadre sportif et nourrit un cercle vertueux entre performance, inspiration et engagement.

Un avenir prometteur

La dynamique actuelle laisse entrevoir une croissance continue. Les analystes estiment que le marché du sport féminin pourrait doubler ses revenus dans les prochaines années. 

La technologie joue aussi un rôle essentiel. La diffusion en ligne rend les compétitions accessibles à des millions de spectateurs, quel que soit leur lieu de résidence. Cette accessibilité nourrit l’intérêt et favorise une expansion rapide.

Le sport féminin s’impose aujourd’hui comme une véritable puissance économique et culturelle. Ses audiences grandissent, ses revenus progressent et son influence dépasse le terrain. Ce mouvement n’en est qu’à ses débuts. Les prochains développements confirmeront que le sport féminin n’est pas une tendance passagère mais une force durable qui transforme profondément le monde du sport.

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L’OIM | 154 migrants ivoiriens rapatriés depuis Tunis

Dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie a organisé son premier vol charter vers la Côte d’Ivoire, permettant à 154 citoyens ivoiriens de rentrer volontairement dans leur pays d’origine.

L’opération a été menée le 11 septembre 2025 dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (ARVR), mis en œuvre dans le cadre du Programme de protection, de retour et de réintégration des migrants en Afrique du Nord (PRMR-NA), financé par l’Union européenne et la Suède.

Avant leur départ, les migrants ont bénéficié d’un accompagnement complet, comprenant un hébergement temporaire, des séances de conseil, une assistance sociale, des examens de santé avant le départ et un soutien logistique pour le voyage, conformément aux normes de protection de l’OIM.

Niamké E. Benjamin Malan, ambassadeur de Côte d’Ivoire en Tunisie, a participé à l’opération de rapatriement volontaire. Dans son discours, il a salué la qualité et la continuité de la coopération avec l’OIM, soulignant l’importance de ces efforts conjoints pour offrir aux migrants des solutions sûres et dignes.

Le succès de l’opération repose sur l’étroite collaboration entre les autorités tunisiennes, l’ambassade et le bureau de l’OIM en Côte d’Ivoire.

I. B.

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Tunisie | Le parc d’Ichkeul affecté par le changement climatique

Sur les pentes du mont Mateur, surplombant le majestueux mont Ichkeul, le parc national de l’Ichkeul, dans le gouvernorat de Bizerte, est l’une des zones humides les plus rares au monde. Ce sanctuaire pour des milliers d’oiseaux aquatiques, véritable joyau naturel abritant une biodiversité unique dans le nord de la Tunisie, est confronté à la sécheresse et autres défis du changement climatique.

Les collines verdoyantes, les lacs paisibles, les forêts et les plaines entourant le lac, fascinent visiteurs et chercheurs.

Une visite au parc est non seulement un voyage au cœur de la nature, mais aussi l’occasion de découvrir le délicat équilibre écologique qui unit l’humanité et l’environnement dans une harmonie rare, note Oumaima Arfaoui pour l’initiative «Spotlight on Regions», citéepar l’agence de presse Tap.

Zone protégée depuis 1980

La zone protégée couvre environ 12 600 hectares : 8 500 hectares de lac, 1 360 hectares de montagnes et le reste de marais, déclare Borni Rajeb, directeur du parc national d’Ichkeul. Il ajoute que le parc a été créé par le décret présidentiel n° 1608-80 du 18 décembre 1980. Il est reconnu comme réserve de biosphère de l’Unesco depuis 1977, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1979 et inclus dans la Convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale depuis 1980. Avant la pandémie de Covid-19, le parc accueillait en moyenne 50 000 visiteurs par an, dont environ 5 000 touristes étrangers, précise encore M. Rajeb. Ce nombre a diminué depuis, les visites étant désormais réglementées par des permis délivrés par le Commissaire régional au développement agricole. Parmi les visiteurs actuels figurent des étudiants, des familles, des touristes étrangers et des groupes organisés, le parc faisant toujours partie du circuit touristique officiel de la région.

Baisse du niveau des eaux

Malgré sa riche biodiversité, le lac Ichkeul est confronté à des défis croissants, principalement le changement climatique et la baisse du niveau des eaux causée par la surexploitation des ressources en eau environnantes. Les autorités locales poursuivent leurs efforts pour protéger le site et sensibiliser le public.

Selon M. Rajeb, les précipitations ont considérablement diminué depuis 2015, atteignant seulement 350 mm par an en moyenne, contre 625 mm habituellement, ce qui a entraîné une augmentation de la salinité du lac, supérieure aux niveaux normaux en été comme en hiver.

Cela a également réduit la végétation aquatique, environ 3 000 hectares, dont se nourrissent les oiseaux migrateurs, entraînant une forte baisse de leur nombre.

Les populations d’oiseaux migrateurs sont passées de 250 000 à 130 000 par an, des espèces comme l’oie cendrée modifiant leurs itinéraires de migration en raison de conditions défavorables.

Le parc abrite 24 espèces de mammifères, allant de la petite musaraigne commune au grand buffle d’eau, ainsi que 186 espèces d’oiseaux aquatiques sur un total de 406 espèces d’oiseaux recensées en Tunisie.

Impacts du changement climatique

Pour faire face aux impacts du changement climatique, M. Rajeb propose un ensemble de mesures, notamment la canalisation des eaux du barrage de Sidi El-Barrak (un réservoir stratégique relié au barrage de Sejnane), bien que cela nécessite un financement important. D’autres options incluent l’utilisation respectueuse de l’environnement de barrages plus petits, tels que Douimis et Oued el Tine, pour alimenter l’Ichkeul en eau si nécessaire.

D’après Tap.

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Forum de dialogue de l’Initiative de Défense 5+5 à Tunis

Lors de l’ouverture du Forum de dialogue de l’Initiative de Défense 5+5, sous la présidence tournante de la Tunisie, le ministre* de la Défense, Khaled Shili, a souligné la nécessité d’établir de nouveaux mécanismes de coopération et de renforcer les relations entre les pays membres dans divers secteurs, dans le cadre de liens institutionnels solides favorisant la sécurité, la paix et la stabilité en Méditerranée occidentale.

L’Initiative de Défense 5+5 est un forum de coopération axé sur les perspectives de défense et de sécurité, qui réunit les pays de la Méditerranée occidentale, cinq de la rive nord (France, Italie, Malte, Portugal et Espagne) et cinq de la rive sud (Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie).

La conférence «Forum de dialogue de l’Initiative de Défense 5+5 : Réalités actuelles et perspectives d’avenir», organisée au Cercle des Officiers de Tunis, mercredi 11 septembre 2025, a réuni des représentants militaires et civils des États membres, dont l’Italie, et a offert l’occasion d’un débat ouvert sur l’avenir de l’Initiative dans les années à venir. Son organisation avait été proposée par la Tunisie lors de la 20e réunion des ministres de la Défense de l’Initiative, tenue à Madrid en décembre 2024.

Ce fut également l’occasion d’évaluer les résultats obtenus depuis le lancement de l’initiative en 2004 dans tous les domaines de coopération, de mettre en évidence les points forts et d’identifier les défis, et de présenter des propositions et des visions pour le développement de cadres de coopération, en tenant compte des menaces et des défis futurs pour la sécurité dans la région de la Méditerranée occidentale.

Dans une allocution vidéo préenregistrée prononcée pour l’occasion, le ministre tunisien Khaled Shili a souligné comment la création de nouveaux mécanismes de coopération contribuerait à renforcer la confiance, à consolider les canaux de communication et à promouvoir une réflexion collective fondée sur une conscience partagée en vue d’un avenir unifié fondé sur le respect mutuel, les valeurs universelles et l’engagement collectif envers les questions de sécurité par la solidarité et un dialogue responsable.

L’accueil par la Tunisie de ce forum, a un communiqué du ministère, constitue une confirmation renouvelée de son implication active et de son engagement ferme à soutenir l’initiative, tout en recherchant les moyens de renforcer et d’améliorer ses résultats dans le cadre d’une coopération constructive et fructueuse entre les différents partenaires.

Le ministère a souligné que, depuis deux décennies, l’initiative 5+5 sert de modèle de coopération pour relever les défis sécuritaires communs et contribuer au renforcement des capacités de défense des pays membres à travers l’échange d’expertise, la formation conjointe, le développement de mécanismes de surveillance maritime et aérienne, ainsi que le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme, de cybersécurité et de gestion de crise.

I. B.

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Kaïs Saïed n’ira pas à Doha

Kaïs Saïed n’ira pas à Doha, pour assister aux travaux du Sommet arabe et islamique extraordinaire, prévu dans la capitale du Qatar, demain, lundi 15 septembre 2025. C’est le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, qui conduira la délégation tunisienne à ce conclave censé apporter une réponse collective aux défis lancés par l’expansionnisme d’Israël à tous les pays de la région.

Ce sommet sera consacré à l’examen des derniers développements au Proche-Orient, à la suite des agressions sionistes contre l’État frère du Qatar, et dans un contexte marqué par la poursuite de la guerre barbare, les opérations de génocide et de déplacement forcé dans les territoires palestiniens, indique le communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères. Il s’agira également d’adopter un plan d’action arabe et islamique approprié pour faire face à cette situation, ajoute-t-il

Le sommet extraordinaire sera précédé d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays participants.

I. B.

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A propos d’une intox | Le transfert de la direction du Hamas à Tunis

C’est une grosse intox relayée par les réseaux sociaux et reprise par certains médias interlopes comme Entrevue  qui, citant de vagues «sources fiables», a cru pouvoir écrire que «la récente visite de Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, à Tunis pour rencontrer le président Kaïs Saïed aurait eu pour véritable objectif de transférer la direction du Hamas en Tunisie.»

Latif Belhedi

Le magazine ajoute : «L’opération impliquerait l’utilisation de passeports iraniens en échange de fonds, soulevant de nombreuses interrogations sur les intentions de Téhéran et les implications pour la sécurité tunisienne.»

«Pourquoi la Tunisie ?», s’interroge l’auteur de l’articleJerôme Goulon, et s’empresse de répondre : «La Tunisie occupe une position stratégique entre le Maghreb et le Moyen-Orient. Relativement éloignée des conflits armés directs, elle pourrait constituer une base plus discrète pour le Hamas. L’intérêt de l’Iran à établir une présence indirecte en Afrique du Nord s’inscrirait dans une stratégie de contournement face aux pressions internationales et régionales.»

Une info qui a tout d’une fake news

L’analyste admet qu’un tel transfert des dirigeants du Hamas à Tunis, «bouleverserait les équilibres régionaux», car, ajoute-t-il, «la Tunisie, jusqu’ici relativement neutre, se retrouverait au centre d’un dossier explosif mêlant diplomatie, sécurité et enjeux internationaux.» En plus, affirme-t-il, «ce rapprochement renforcerait l’influence de l’Iran au Maghreb, tout en risquant de tendre les relations de Tunis avec ses partenaires occidentaux et arabes.»

Pour le moment, les responsables tunisiens n’ont pas cru devoir démentir officiellement une telle information qui a tout d’une fake news, sachant que les démentis, dans ce genre de situation, sont improductifs. On fera cependant remarquer que le magazine qui a relayée cette infox est édité à Dubaï aux Emirats arabes unis, un Etat qui a normalisé ses relations avec Israël et qui ne voit qu’une seule menace à ses frontières, celle de l’Iran. Ces mêmes Emirats qui ont mis fin aux nombreux projets d’investissement qu’ils avaient mis en route en Tunisie avant la révolution de 2011. Donner foi aux allégations d’un tel média financé par l’argent des pétrodollars, c’est confondre propagande politique sonnante et trébuchante et information objective prouvée car puisée à bonne source.

Sur un autre plan, la Tunisie soutient fermement la cause palestinienne, est clairement hostile à l’Etat hébreu et a renforcé récemment ses relations, très anciennes, avec l’Iran, de manière à souligner son indépendance et sa souveraineté vis-à-vis de ses alliés historiques, occidentaux en l’occurrence. Mais de là à accepter d’offrir l’hospitalité sur son territoire aux dirigeants du Hamas, une organisation problématique qui est classée comme terroriste par beaucoup de pays, il y a un pas qu’elle se garderait bien de faire. Car non seulement le régime en place dans le pays est fermement opposé aux mouvements islamistes, et le Hamas en est un, mais pour avoir déjà subi des attaques israéliennes sur son propre sol, et pas qu’une seule fois, sans avoir pu y réagir, la Tunisie sait qu’elle n’a pas les moyens d’assurer la sécurité de personnes pourchassées sur la scène internationale.

L’hospitalité aux Palestiniens

Tunis a certes offert l’hospitalité, entre 1982 et 1994, à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), mais c’était, à l’époque, dans le cadre d’un accord avec la communauté internationale pour éloigner les dirigeants palestiniens du Liban où ils étaient très menacés. Et puis, l’OLP n’est pas le Hamas : l’organisation est considérée, encore aujourd’hui, comme représentative de tout le peuple palestinien et ses dirigeants sont admis dans les instances et les capitales internationales. Leur présence à Tunis leur a d’ailleurs permis de faire avancer les négociations de paix et aboutir aux accords d’Oslo ayant donné naissance à l’Autorité Palestinienne.

Cela pour dire que la Tunisie, dont la diplomatie s’est toujours caractérisée par le non alignement, la pondération et l’équilibre, ne saurait aujourd’hui se lancer dans des aventures que ni sa position géostratégique, ni ses engagements internationaux ni ses moyens logistiques et militaires ne lui permettent d’en assumer les conséquences.

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Mouez, un chanteur italo-tunisien, séduit public et critique

Mouez, chanteur italo-tunisien, vient de sortir son nouveau single «Tu sei importante», déjà récompensé au Festival International Voci dal Mediterraneo. Vidéo. Un chanteur à la voix puissante qui fait son chemin avec des paroles fortes et des mélodies entraînantes.

Le morceau est déjà disponible sur toutes les plateformes digitales et bénéficie de l’intérêt de plusieurs radios en Italie et à l’international.

«Tu sei importante» est un hymne à la dignité personnelle, un message d’espoir et de résilience.

Mouez, chanteur italo-tunisien originaire de Mazara del Vallo et profondément attaché à ses racines tunisiennes. Avec sa voix puissante et des paroles authentiques, l’artiste continue de conquérir le public méditerranéen, en réunissant deux cultures à travers la musique.

Présenté en avant-première au Festival International Voci dal Mediterraneo à Pantelleria, «Tu sei importante» a remporté le Prix du Meilleur Texte, décerné par un jury d’experts présidé par Marcello Balestra. Une reconnaissance qui confirme le talent de Mouez et sa capacité à transformer son vécu personnel en émotions universelles.

«Le message de ma chanson, c’est que tu es important. Je ne l’ai pas écrite pour moi, mais pour les autres», confie l’artiste. Né d’une histoire marquée par la douleur et la renaissance, le morceau invite chacun à accepter ses fragilités, à se reconnaître dans ses blessures et à trouver la force de recommencer.

Avec un son délicat mais affirmé, Mouez met en musique le chemin de ceux qui affrontent solitude, ruptures et périodes d’ombre, en transformant la souffrance en courage et en conscience. C’est une chanson qui console, qui encourage et qui demeure.

Pour la Tunisie, «Tu sei importante» symbolise également un pont culturel : celui d’un artiste méditerranéen qui porte haut les valeurs d’authenticité, de résilience et d’unité, en s’adressant autant à la diaspora tunisienne qu’au public international. Sa double identité, italienne et tunisienne, devient une richesse qui lui permet de raconter des histoires vraies et partagées.

Mouez n’en est pas à son premier succès : il a construit sa carrière entre scènes locales et festivals internationaux, toujours fidèle à sa vision d’une musique sincère, qui raconte, qui soigne et qui rassemble. Sa voix chaleureuse et son écriture profonde en font une référence pour ceux qui cherchent dans la chanson plus qu’un simple divertissement.

Très actif sur les réseaux sociaux, il partage son parcours à travers vidéos, réflexions et textes mis en musique, entretenant un lien authentique avec son public.

Avec «Tu sei importante», disponible depuis le 27 juillet 2025 sur toutes les plateformes digitales, Mouez franchit une nouvelle étape et s’affirme comme une voix tunisienne sur la scène musicale internationale, apportant fierté et inspiration des deux côtés de la Méditerranée.

Lien MP 3.

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Doha, un sommet sous tension

La réunion des chefs d’État arabes et musulmans, lundi 15 septembre 2025 à Doha, se tient sous une pression inédite. Après l’attaque israélienne du 9 septembre en plein cœur du Qatar, le temps des illusions est terminé. Ce sommet ne peut plus se contenter d’effets d’annonce : il doit apporter des réponses concrètes pour calmer la rue arabe et préserver la dignité collective. Tout recul serait perçu comme une faiblesse aux conséquences durables. (Ph. Sommet arabo-islamique de Ryad en Arabie saoudite, en 2023).

Khemais Gharbi *

«Celui qui croit s’abriter sous le parapluie des États-Unis est en réalité sans protection.» Cette phrase attribuée à Hosni Moubarak résonne aujourd’hui avec acuité. L’attaque de Doha, qui a tué six négociateurs du Hamas et blessé plusieurs autres, a exposé au grand jour l’extrême vulnérabilité des alliés de Washington.

Le Qatar abrite la plus grande base militaire américaine de la région. Pourtant, aucun des radars sophistiqués – des joujou achetés au prix d’or auprès des Etats-Unis – n’a détecté l’incursion israélienne; l’avertissement américain n’est arrivé qu’une fois les bombes tombées. Cet épisode relance une question explosive : les équipements fournis aux alliés sont-ils contrôlables à distance, rendant leur défense illusoire ? Si tel est le cas, la souveraineté militaire des États arabes dépend plus de Washington que de leurs propres décisions.

Quant à l’énorme «quincaillerie» achetée par les pays du Golfe auprès de l’industrie d’armement américaine, on est en droit de douter de son utilité, eu égard son coût exorbitant qui aurait sans doute permis à ces pays de se doter eux-mêmes d’une industrie militaire digne de ce nom, comme l’ont fait du reste la Turquie, l’Ukraine ou encore Israël.  

Une architecture de sécurité fissurée

Depuis les années 1970, le pacte était clair : pétrole et investissements colossaux contre une soi-disant protection américaine d’une supposée menace iranienne (iranienne et non israélienne, cela va de soi !). La frappe sur Doha brise cette certitude fondée sur une illusion et un auto- mensonge. Si l’émirat, médiateur à la demande de Washington, n’a pas été protégé, qui le sera demain ? L’inquiétude gagne toutes les capitales présentes au sommet de lundi. Et qui sont presque toutes de supposées «alliées» des Etats-Unis.

Ce sommet est l’occasion ou jamais d’affirmer une position commune. Le parapluie militaire américain est troué et la dépendance militaire totale aux États-Unis n’est plus tenable. Les participants doivent choisir entre continuer à subir ou entamer une diversification stratégique – Chine, Russie, Turquie – et surtout renforcer une défense autonome, comme est en train de le faire du reste l’Union européenne qui ne peut plus compter, elle aussi, sur le fameux «parapluie» américain. Sans cette inflexion, chaque pays risque de devenir une variable d’ajustement dans des stratégies qui ne sont pas les siennes.

Un dernier test pour des dirigeants d’opérette

La réunion de lundi peut aussi servir de levier politique pour redéfinir la normalisation avec Israël. Après Doha, poursuivre comme avant serait perçu comme un blanc-seing donné à l’impunité. Un gel temporaire de certaines coopérations, ou au moins un signal politique fort, redonnerait de la crédibilité au camp arabe et musulman, aujourd’hui ébranlé.

La frappe contre Doha n’est pas seulement une tragédie humaine; c’est un électrochoc géopolitique. Elle rappelle que l’hospitalité diplomatique, la médiation ou l’achat d’armes sophistiquées n’offrent aucune immunité. Le véritable enjeu du sommet du 15 septembre n’est pas un communiqué commun soporifique et sans lendemain, comme savent le faire les dirigeants arabo-musulmans en mal de crédibilité politique et de légitimité démocratique, mais une stratégie collective pour reconquérir une marge d’autonomie et de décision.

* Ecrivain et traducteur.

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Exposition | Le monde étrange de Majed Zalila

Dans quel univers parallèle nous a donc entraîné Majed Zalila dans son exposition intitulée ‘‘Complément d’objet direct’’ à l’espace Paintball Life, à la Soukra, Tunis (18-21 septembre 2025) ? Quel miroir ensorcelé nous a fait traverser cet élégant jeune homme, qui semblait bien sous tous rapports, que l’on croyait si sage et qui s’avère si fou !! Pire que cela : «chtiqué sous tous rapports» diraient les enfants.

Alya

Dans ce monde étrange, les objets règnent en maître, se transformant en humains cependant que les humains se transforment en objets. Et très vite, on ne sait plus qui l’emporte dans ce glissement insidieux.

Nous, les aventuriers de cette planète inconnue, y trouvons quelque fois une étrange familiarité : ces objets, on les connait. Ils font partie de notre quotidien. Mais pas dans ce rôle, ni dans cette situation. Et ce changement d’angle de vision crée le trouble, déstabilise.

Mais bien sûr, tout ceci est un jeu de rôle. Majed Zalila qui n’est pas si fou que cela au demeurant, s’amuse et nous amuse avec humour, talent, brio et panache.

Pour son exposition de la rentrée, il ne fallait surtout pas que Majed Zalila fasse comme artiste tout le monde. Foin des galeries et des espaces traditionnels.

C’est dans un paint ball, au fond de la Soukra que notre peintre-sculpteur-performeur-installateur a décidé d’exposer. On a demandé aux enfants familiers du lieu de lui céder la place quelques jours. Et si on ne vous tirera pas dessus à grands jets de peinture, vous n’en aurez pas moins un choc esthétique inattendu.

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Le poème du dimanche | ‘‘Abyme de l’origine’’ de Habib Tengour

Habib Tengour, poète et anthropologue algérien, est né en 1947 à Mostaganem. Il a publié plus de quinze ouvrages (poésie, prose, théâtre, essais) dans des maisons d’édition algériennes et françaises.

L’œuvre des Tengour est traduite dans plusieurs langues (anglais, allemand, arabe, italien, etc.). Il partage son temps entre l’Algérie et la France. Il traduit vers le français, des poètes anglais (Pierre Joris, Charles Bernstein, Cole Swensen), allemands (Hans Thill) et arabes (Saâdi Youssef, Chawki Abdelamir, Moncef Louhaïbi). Il a obtenu le prix Dante de poésie européenne, en 2016, pour l’ensemble de son œuvre poétique et en 2022, le prix Benjamin Fondane. En décembre 2023. Le Centre culturel Laurentum lui a décerné le prix « Dante Alighieri » à Rome. Il édite la collection «Poèmes du Monde» aux éditions APIC (Alger).

Tahar Bekri

Sept cartes de vœux pour Nono*

La langue est moitié de l’homme le cœur l’autre moitié / le reste n’est rien que semblant de sang et de chair.

Zohayr ibn abî Salma

Cadran

Disposition vue ouverte / épreuve inédite / de quelle utilité se prévaloir / expérience terme vital

Manifestement une hésitation / intégrer ce moment autrement / lumineux et plein de joie / laissé sans voix mais calme étant prêt au périple

Doucement destin déserte / invisible existence soumise / à / expertise peut-être recommencer /

Havre où espérer retrouver les amis / noués en gerbes au banquet / irascibles héros d’Homère trouvant / Temps long avant de se vêtir de gloire

***

Serpentins

Don de décembre au milieu des guirlandes / épisode à suivre prochainement

Uniprix le cinéma désaffecté / jeunesse exposée aux grands boulevards

Mirage sans conséquence, l’avenir / importance moindre /  ludique Place de la Bastille / large journée / entamée à flâner poches vacantes

Décidément les rêves sont têtus / impossible en venir à bout / à expulser forcenés /

Ho là là illuminé / retour d’une Saison /

dépouillée des couleurs tendres / autrefois à la Madrague

***

Départ

Déployée cœur aguerri / euphorie du matin / usage épuisant réserves / à examiner toutes les nuances

Mot qu’elle destine d’autorité / comment résister alors / louange exigée à grands frais / lucide pourtant / emplois détournés du chant

Durant le temps que dure / intensément nourri cet / exil volontaire de l’aimée /

Haletant tu interroges / un débris dans la cendre /

incertain d’y trouver ce trésor de mémoire

***

Diaphane

Découvrir le blanc du jour / enveloppe d’un manteau / utopie contrée paradoxale / au réveil

Mirage floconnant / intensément tous ces livres feuilletés / lisant à peine quelques lignes / espoir d’un retour à tête reposée

Diaphane ce qui est retenu / inéluctable évacué dans un angle / extrême alcôve mélancolique /

Habitué à tenir dragée haute     / user délicatement / incliner les étoiles / toits brûlants de tes émois

***

Hokusaï à la rescousse

Déchirure de la nuit quand s’ / enfonce au coin de l’œil / une étoile t’

abandonne / exsangue au seuil de l’immeuble  là tu espères sans / illusion trouver refuge / lundi soir comme couteau / lame effilée dans l’ / embrasure de la porte

Défilent soudain les / images emmagasinées / exil atopique /

Hokusaï ne peut te voir en peinture / à l’heure de l’addition / il y a un bonbon sur la / Table desservie

***

Devant le seuil

Débordement d’or et de bleu / éclosion de désirs à la folie / urticante au milieu des tournesols   / exultant de rosée                    craintive-

-ment les yeux gonflés de rêves / interdits à la divulgation / illicites selon les décrets du jour / lune et soleil n’ayant mot à dire / enfuis une durée indéterminée

Depuis lors à guetter une éclaircie / immédiatement perceptible / cette expression fugace des lèvres /

Honte à ceux qui assèchent nos perspectives / uniquement livrer passage à l’acier / interprétant le Livre dans le noir / terreurs englouties en haute mer

***

Station

Déhanchement du jour / éclat des pierres du Dahra / un rêve longtemps secret exhale / fragrances oubliées

Merveille te voir dire / incliné sur l’oreiller /

regard ébloui riant / lumière projeté dans l’espace /

étriqué de la pièce soudain explose

Derrière nos angoisses sauvages / indiscipline du cœur aimant /

excès mettant le corps en déroute sans /

Hésiter une seconde devant l’ /unique issue du danger s’ /

inquiéter à quoi bon / trouble mué en pépites sur le drap blanc

Poèmes inédits (Remerciements à l’auteur)

 * Noureddine Saâdi, écrivain et universitaire algérien (Note de la rédaction).

 

 

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Comment les transferts de joueurs impactent la stabilité du marché des équipes

Les transferts de joueurs impactent directement la stabilité financière et sportive des équipes. Chaque transaction peut modifier la valeur du marché, influencer les performances sur le terrain et affecter les stratégies des clubs. Comprendre ces mouvements aide à saisir l’équilibre fragile entre dépenses, revenus et résultats.

Les clubs investissent des millions pour acquérir des joueurs clés, et certains fans suivent même ces transactions sur des plateformes spécialisées comme 1XBET pour analyser les tendances et parier sur les performances.

Ces investissements ne concernent pas uniquement les performances sportives, mais influencent aussi la visibilité, le merchandising et les sponsors. Par exemple, un transfert important peut générer une augmentation de 15 à 25 % des ventes de maillots. De plus, les clubs évaluent la rentabilité à long terme de chaque joueur. Les jeunes talents sont souvent achetés à bas prix pour ensuite être revendus plus chers après quelques saisons

La stabilité économique dépend aussi de la gestion des salaires. Un joueur très cher peut déséquilibrer le budget si ses performances ne correspondent pas au coût. Les clubs équilibrent ainsi achats et ventes pour maintenir un fonctionnement durable.

Impact sur la valeur de marché des équipes

Chaque transfert modifie la perception du marché. Installez l’APK 1xBet sur Android et accédez à tous les paris sportifs permet aux amateurs de suivre en temps réel les performances des clubs après leurs acquisitions majeures, ce qui peut influencer les décisions de pari. Les clubs avec des acquisitions importantes voient souvent leur valeur globale augmenter. Selon des analyses de marché, un club qui dépense 50 millions pour un joueur peut voir sa valeur globale croître de 8 à 12 %.

Les ventes, en revanche, peuvent réduire temporairement la valeur si le joueur vendu était central pour l’équipe. Cependant, ces mouvements permettent de libérer des fonds pour d’autres renforts et équilibrer les comptes.

  • Les achats stratégiques augmentent l’attractivité et les revenus du club
  • Les ventes permettent de réduire la masse salariale et de réinvestir
  • Les transferts bien planifiés stabilisent la valeur à long terme

Effets sur la performance et la cohésion de l’équipe

Les transferts affectent directement les performances sur le terrain. L’arrivée d’un joueur talentueux peut améliorer le rendement, mais il faut du temps pour que l’intégration se fasse. La cohésion est un facteur clé : une équipe soudée performe mieux, même sans grands noms.

Des études montrent que les clubs qui changent moins de 30 % de leur effectif par saison obtiennent de meilleurs résultats collectifs. Les transferts fréquents peuvent perturber les automatismes et réduire la stabilité sportive.

Stratégies pour maintenir la stabilité du marché

Les clubs adoptent plusieurs stratégies pour gérer l’instabilité causée par les transferts. Une planification financière rigoureuse est essentielle. Les clubs utilisent des projections de revenus et de dépenses pour décider des acquisitions.

L’investissement dans la formation des jeunes joueurs réduit la dépendance aux achats coûteux. Les académies permettent d’avoir des talents prêts à intégrer l’équipe, stabilisant ainsi le marché interne.

L’utilisation de contrats à long terme et de clauses de revente protège aussi les clubs. Par exemple :

  • Contrat de cinq ans avec option de transfert
  • Clauses de bonus en cas de revente
  • Partage des droits économiques pour réduire les risques

Tendances du marché et influence des grands transferts

Les transferts de joueurs stars attirent l’attention médiatique et modifient les comportements des clubs concurrents. Un joueur acheté à 80 millions peut provoquer une hausse générale des prix sur le marché. Les clubs ajustent alors leur stratégie pour rester compétitifs.

Les analystes observent que les clubs qui investissent intelligemment voient un retour sur investissement sous forme de revenus publicitaires, sponsoring et augmentation de la base de fans. Même une petite équipe peut bénéficier d’un transfert stratégique en augmentant son influence sur le marché.

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Prêt de 54,5 millions d’euros de l’AFD à la Tunisie

Plusieurs contrats de prêts d’un montant global de 54,5 millions d’euros (l’équivalent de 185,7 millions de dinars) ont été signés, vendredi 12 septembre 2025, entre la Tunisie et l’Agence Française de Développement (AFD). Ces prêts vont aider à financer des projets dans les domaines de l’eau, de l’emploi et de l’inclusion 

La cérémonie officielle de signature s’est tenue au ministère de l’Économie et de la Planification, en présence du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidhd, du directeur exécutif des Géographie à l’AFD, Philippe Orliange, actuellement en visite à Tunis, du Pdg de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), Abdelhamid Mnajja ainsi que de l’ambassadrice de France en Tunisie, Anne Guéguen. 

Renforcement de l’infrastructure hydraulique

    La Sonede et l’AFD ont signé des conventions de financement complémentaires pour deux projets structurants d’infrastructure hydraulique, et ce, dans l’objectif d’améliorer l’approvisionnement en eau potable des principaux pôles urbains tunisiens.

    Il s’agit d’apporter des financements additionnels de 12 millions d’euros et 30 millions d’euros pour renforcer respectivement le système d’adduction d’eau du Cap Bon, Sahel, Sfax et la sécurisation du Grand-Tunis.

    Par ailleurs, une subvention additionnelle de 0,5 millions d’euros est accordée pour la finalisation du schéma directeur de l’eau potable du Grand-Tunis. Cofinancé avec la Banque européenne d’investissement (BEI), le projet du Grand-Tunis porte désormais l’engagement total de l’AFD, à 68 millions d’euros.

    Concrètement, ces financements serviront notamment à construire de nouvelles stations de traitement d’eau (à Kalaa Kébira et Béjaoua) et des réservoirs, ainsi qu’à poser des conduites supplémentaires, afin d’augmenter la capacité du réseau et sa fiabilité.

    Ainsi, près de 6 millions de Tunisiens (environ la moitié de la population du pays) bénéficieront directement de ces investissements qui répondent à des enjeux stratégiques majeurs dont la valorisation des excédents en eau du Nord, l’accompagnement de la hausse de la demande dans les zones urbaines et la préservation des nappes phréatiques des régions intérieures.

    Inclusion économique des ménages

    En ce qui concerne l’autonomisation économique des plus vulnérables, l’AFD a accordé un appui budgétaire de 5 millions d’euros à la Tunisie. Ce financement alimente le programme d’autonomisation économique des catégories pauvres et à revenus limités et des personnes handicapées piloté par le ministère tunisien des Affaires sociales.

    Créé en 2022, ce programme soutient les projets d’entrepreneuriat portés par les personnes les plus vulnérables à travers des subventions et un accompagnement personnalisé à la création d’activités génératrices de revenus.

    L’appui de l’AFD permettra au ministère des Affaires sociales de doubler les capacités de son programme, en ciblant en priorité les régions les plus touchées par la pauvreté et les dynamiques de mobilité.

    L’objectif est de renforcer l’inclusion économique durable de ces populations ainsi que la résilience sociale des territoires.

    Formation professionnelle et mobilité des jeunes

    Un autre contrat de financement visant à renforcer le secteur de la formation professionnelle et à promouvoir la mobilité professionnelle des jeunes a également été conclu.

    Ce nouveau projet, doté de 7 millions d’euros (cofinancés par l’AFD à hauteur de 5 millions d’euros et par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères pour 2 millions d’euros), vient répondre au défi du chômage des jeunes.

    S’inscrivant dans le cadre de la coopération franco-tunisienne en matière de migration et de développement des compétences, le projet financera la modernisation de deux centres de formation pilotes, à savoir le Centre sectoriel d’outillage de Sousse et le Centre sectoriel de mécanique générale de Grombalia. Le but étant d’en faire des centres d’excellence.

    Le financement comporte, d’une part, la modernisation des infrastructures de ces centres, et d’autre part le renforcement des capacités des formateurs et acteurs de l’emploi en Tunisie, avec un accent porté sur la mobilité internationale des jeunes.

    D’une durée de trois ans, le projet, qui devrait démarrer en décembre prochain, vise à accueillir 1 800 apprenants dans les centres rénovés et à atteindre un taux d’emploi de 100 % des diplômés un an après la fin de leur formation.

    Il ambitionne également de créer ou renforcer 10 filières de formation, et accompagner 100 Tunisiens de retour dans leur réinsertion professionnelle.

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    Fitch Ratings relève la note de la Tunisie à «B-»

    L’Agence de notation américaine Fitch Ratings a relevé la note de défaut émetteur (IDR) à long terme, en devises et en monnaie locale, de la Tunisie à «B-» contre «CCC+» auparavant, avec une perspective stable. Une amélioration qui rassure sur le court terme, mais qui requiert davantage d’effort en matière de réformes structurelles et d’assainissement des finances publiques.  

    Dans un communiqué, l’agence souligne que cette révision à la hausse reflète l’amélioration continue de la position extérieure de la Tunisie, avec une baisse des déficits courants, la résilience des investissements directs étrangers (IDE) nets et les décaissements des partenaires multilatéraux et bilatéraux.

    Toutefois, rappelle encore l’agence, les notations de la Tunisie sont limitées par un accès encore restreint au financement extérieur en l’absence d’accès au marché et par la forte vulnérabilité du budget et des comptes extérieurs face aux chocs des prix des matières premières, en l’absence d’une réforme des subventions.

    Il s’agit également de la baisse du déficit courant, qui est passé de 1,5 % en 2024 à 2,2 % du PIB en 2025 et qui devrait atteindre 2,8 % en 2027, en raison de la baisse des prix de l’huile d’olive et de la hausse des importations de biens.

    Rebond des entrées d’IDE en 2025

    Ce chiffre reste toutefois bien inférieur à la moyenne de 7,9 % enregistrée entre 2010 et 2022, grâce à une amélioration significative de la balance des services, qui est passée de 10 % du PIB en 2018 à 14 % du PIB en 2023 et 2024, et à l’augmentation des flux de transferts des fonds (de 4 % du PIB en 2018 à 6 % en 2023 et 2024).

    S’agissant du financement extérieur, Fitch Ratings a souligné que les entrées nettes d’IDE, qui ont représenté 1,4 % du PIB en 2024, se sont révélées résilientes face aux chocs politiques et extérieurs (moyenne 2010-2019 : 2,1 % du PIB). 

    «Nous prévoyons un rebond des entrées d’IDE en 2025 (1er semestre 2025 : +54 % en dollars américains par rapport au 1er semestre 2024) et la poursuite des décaissements des partenaires multilatéraux et bilatéraux jusqu’en 2025-2027», indique Fitch ratings.

    De même, l’agence de notation prévoit une réduction des remboursements extérieurs. Ainsi, les flux nets de financement extérieur négatifs devraient passer d’un niveau record de 3,7 % du PIB en 2024 à 1 % en 2027.

    Besoins de financement budgétaire élevés

    Fitch Ratings, estime que la Tunisie fait face à des besoins de financement budgétaire élevés. «Les besoins de financement budgétaire, hors refinancement de la dette à court terme, passeront de 18 % du PIB en 2024 à 16 % en 2025, 15 % en 2026 et 13,5 % en 2027», souligne l’agence.

    Il s’agit également de l’appui financier de la Banque centrale de Tunisie (BCT), avec des crédits à taux zéro accordés par l’Institut d’émission au gouvernement en 2024 (4,4 % du PIB) et 2025 (4,1 %), avec une échéance de 10 ans et un délai de grâce de trois ans. 

    L’agence de notation souligne également le renforcement du lien entre l’État et les banques, dans la mesure où le secteur bancaire national pourrait contribuer à répondre aux besoins de financement de l’État.

    En plus d’une baisse des déficits budgétaires, l’Agence de notation prévoit une maîtrise de la masse salariale en 2025. La dette publique devra rester élevée à 83 % du PIB en 2025 contre 84,5 % en 2024. Cette légère baisse est principalement due à la baisse du taux de change du dollar américain par rapport au dinar tunisien.

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    Kaïs Saïed | «Il n’y aura pas de retour en arrière !»

    A chaque fois qu’il parle du processus de réforme politique et d’assainissement de la vie publique qu’il a initié en Tunisie avec la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed croit devoir souligner que ce processus est irréversible et qu’il ne connaitra pas de retour en arrière, comme s’il redoutait une telle perspective qui, à notre connaissance, n’est pas à l’ordre du jour.

    Le président de la république l’a déclaré, une nouvelle fois, lors de la réunion du conseil des ministres, hier, vendredi 12 septembre 2025, au Palais de Carthage, consacré à l’examen d’une série de textes de loi censés garantir cette irréversibilité, en transformant radicalement et profondément la société.

    Tout en réitérant son engagement à réaliser les attentes des Tunisiens dans tous les domaines et toutes les régions, Saïed a souligné, dans ce contexte, sa ferme détermination à combattre les groupes d’intérêts et leurs agents au sein de l’administration publique et à poursuivre la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.

    «Les masques de ceux qui se présentaient comme des adversaires politiques, alors qu’ils étaient en réalité complices dans l’ombre, sont finalement tombés», a soutenu le président de la république, dans une limpide allusion aux islamistes et aux progressistes, jadis présentés comme adversaires politiques et qui, aujourd’hui, sont ligués contre lui et son régime.

    «Les textes de loi doivent apporter des solutions radicales pour les chômeurs de longue durée, victimes de la corruption et de l’appauvrissement», a encore souligné Saïed qui semble déterminé à renforcer les bases de l’Etat social ou de l’Etat providence, qui donne du travail à tous, si besoin dans l’administration et les services publics, quitte à augmenter les dépenses de l’Etat, à creuser les déficits budgétaires et à alourdir la dette, extérieure et intérieure, du pays.

    «La révolution doit rompre, définitivement, avec le passé, par des lois révolutionnaires qui écarteront les ennemis», a conclu Saïed, comptant beaucoup dans sa démarche sur «une jeunesse qui poursuivra le processus d’édification d’une patrie fondée sur liberté réelle, la justice sociale, la dignité et la souveraineté.»

    I. B.

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    Programme du Printemps culturel tunisien en Belgique

    Le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT), une association dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social, et le Centre culturel arabe en pays de Liège, organisent la 6ᵉ édition du Printemps culturel tunisien en Belgique, entre le 20 septembre et le 18 octobre 2025, sur le thème «Cyberviolence à l’égard des femmes : regards croisés entre la Tunisie et la Belgique».

    Cette manifestation vise à promouvoir la culture tunisienne dans toute sa richesse artistique, historique et contemporaine auprès du public belge et de la diaspora, dépasser les clichés touristiques pour présenter une image authentique et vivante de la Tunisie, favoriser les échanges culturels et citoyens entre communautés tunisienne et belge, soutenir les artistes émergents et confirmés et encourager le dialogue et le partage d’expériences pour mieux protéger les femmes en ligne et lutter contre la cyberviolence.

    Au programme des conférences-débats autour du thème central déjà cité (mécanismes juridiques comparés, rôle des réseaux sociaux dans la lutte contre la cyberviolence, autonomisation numérique des femmes, éducation aux médias, self-défense digitale…) avec la participation des spécialistes : Monia Lachheb (Université de Tunis El Manar); Nevruz Unal, échevine de la rénovation urbaine, des contrats de quartier, de la prévention, des droits humains & de l’égalité des chances, Salma Triki, docteure en sociologie, spécialiste des questions de genre; Nesrine Rebai, experte internationale senior en genre, fondatrice de Ganbatte, bureau d’études, de formation et de conseils qui accompagne les ONG, institutions publiques et le secteur privé dans la mise en œuvre de projets de développement; Bruno Humbeeck (Université de Mons), psychologue de l’éducation, chercheur et auteur d’une quarantaine d’ouvrages sur l’éducation et la famille; Aïcha Bacha, docteure en sciences politiques et sociales, fondatrice du Centre européen pour le développement et les études géostratégiques.

    Au programme aussi un concert intitulé «Lady of the Sea» où Myriam Laraiedh proposera un voyage musical méditerranéen en hommage à la résilience des femmes et au dialogue interculturel.

    I. B.

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    Concours Cactus Innov pour valoriser la figue de barbarie en Tunisie

    La 1ère édition du concours Cactus Innov vise à dynamiser davantage la créativité et l’innovation dans l’ensemble de la chaine de valeur de la filière de la figue de barbarie, un secteur stratégique et porteur pour l’économie tunisienne.

    Ce concours national, organisé par le Groupement interprofessionnel des fruits (GIFruits), avec l’appui du projet Pampat (Onudi/Seco), est ouvert à toutes les entreprises tunisiennes en activité, développant un projet innovant lié à la valorisation du cactus (agroalimentaire, cosmétique ou autres usages).

    Les candidats peuvent concourir dans différents domaines, notamment les produits agroalimentaires innovants, les produits cosmétiques – y compris les extraits et principes actifs testés et commercialisés – ainsi que d’autres produits inspirés du cactus.

    Sont considérés comme innovants les produits développant un avantage concurrentiel durable, répondant aux besoins évolutifs des consommateurs, et incluant des améliorations techniques, fonctionnelles ou de composition ayant un impact sur le développement économique et social, la compétitivité de la filière, l’exportation ou la création d’emplois.

    Les candidatures doivent être déposées avant le 10 décembre 2025 à 16h30 au bureau d’ordre central du GIFruits, situé au 2, rue Badii Ezzamene, Cité El Mahrajène, 1082 Tunis.

    Possibilités variées de valorisation

    La filière figue de barbarie en Tunisie se distingue par une chaîne de valeur diversifiée et multisectorielle, riche en opportunités d’innovation au service du développement économique et durable.

    La plante du cactus, ressource du patrimoine naturel tunisien, offre des possibilités variées de valorisation selon ses différents organes.

    En effet, les fleurs sont exploitées pour la confection d’infusions reconnues pour leurs qualités nutritives.

    Les cladodes (raquettes) sont transformés en poudre, matière première utilisée pour l’alimentation animale et la formulation de produits alimentaires et thérapeutiques.

    Les fruits, riches en antioxydants et en vitamines, sont utilisés pour la fabrication du jus, de la mélasse, des confitures et des sirops.

    Les pépins sont connus pour leur huile spécifique aux propriétés cosmétiques distinguées, aujourd’hui appuyée par une étude clinique initiée par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) et démontrant ses bienfaits pour la peau, notamment ses propriétés anti-âges et anticernes.

    Cette dynamique d’innovation s’appuie sur une forte collaboration entre producteurs, transformateurs, institutions et acteurs publics, favorisant un environnement propice à l’investissement et au développement de nouveaux procédés.

    Un secteur industriel émergeant

    A ses débuts en 2013, la filière figue de barbarie a commencé à se développer grâce à l’engagement et la persévérance d’un groupe restreint de 5 entreprises pionnières basées au centre de la Tunisie.

    Aujourd’hui, 67 entreprises disposent de certifications biologiques, 15 ont certifié leur système de management de la qualité, une quarantaine collaborent avec les institutions de recherche pour développer des solutions innovantes et 62 entreprises se spécialisent dans des formulations cosmétiques à forte valeur ajoutée, tandis qu’une quarantaine produisent des articles parapharmaceutiques tels que le vinaigre.

    L’élargissement de la gamme, bien au-delà de l’huile de pépins brute, ainsi que la valorisation des sous-produits agro-industriels, illustre une transition vers une économie circulaire où des innovations majeures restent encore largement inexploitées en Tunisie.

    Parmi celles-ci, on peut citer, le bioéthanol issu de la biomasse de figue de barbarie pour les énergies renouvelables, le cuir végétal fabriqué à partir des raquettes.

    Le développement de ces produits et usages, déjà mis en œuvre avec succès dans d’autres pays, représente un véritable potentiel pour renforcer la compétitivité, diversifier l’offre et accroître le rayonnement international de la filière.

    Cette croissance s’accompagne de la création de centaines d’emplois directs et indirects, illustrant le potentiel considérable de cette culture, tant pour le marché local que pour l’exportation, et soulignant l’importance de continuer à stimuler la créativité et l’innovation dans ce secteur.

    C’est dans ce contexte de croissance et de diversification que naît la première édition du concours Cactus Innov, qui vise à encourager et accompagner les entrepreneurs tunisiens en leur offrant une excellente opportunité pour présenter leurs produits innovants et leur savoir-faire. L’objectif est de stimuler la créativité et l’innovation tout en renforçant la compétitivité de la filière sur les marchés locaux et internationaux.

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    Un Sommet arabo-islamique extraordinaire pour quoi faire ?

    Que peut-on sérieusement attendre du Sommet arabo-islamique extraordinaire qui se tiendra dans deux jours à Doha pour discuter de la récente attaque israélienne contre le Qatar ? Pas grand-chose, sinon rien du tout, sauf de vaines gesticulations sans lendemain. (Ph. Sommet arabo-islamique de Riyad en 2023 : beaucoup de bruit pour rien).

    Les préparatifs sont en cours pour la tenue d’un sommet arabo-islamique extraordinaire à Doha le 15 septembre 2025, afin d’examiner l’attaque israélienne ayant visé l’État du Qatar.

    Le sommet sera précédé, la veille de son ouverture, d’une réunion préparatoire au niveau des ministres des Affaires étrangères.

    «Ce sommet extraordinaire vient confirmer la solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar et vise à définir une position commune et une action concertée face à cette agression qui constitue une violation flagrante de la souveraineté de l’État du Qatar, de la Charte des Nations Unies et du droit international, ainsi qu’une menace pour la sécurité et la stabilité dans la région», lit-on dans le communiqué publié l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

    Cependant, les opinions publiques arabes et islamiques sont en droit de ne rien attendre de ce genre de sommets, souvent organisés à la hâte pour donner l’impression de réagir aux affronts essuyés, mais qui sont généralement sans lendemain.

    Israël, quant à lui, fort de l’impunité dont il bénéficie et de la complaisance des puissances occidentales, mais aussi de beaucoup d’Etat arabes et islamiques à son égard, pourra continuer à agresser ses voisins et étendre indéfiniment ses frontières.  

    A vrai dire, les Arabes et les musulmans, malgré leur poids démographique et leur richesse présumée, n’ont jamais aussi peu compté dans les équilibres du monde qu’ils le sont aujourd’hui : une quantité de plus en plus négligeable et négligée.

    I. B.

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    Tunisie-Iran | Kaïs Saïed entre souveraineté diplomatique et pari stratégique

    La rencontre entre le président Kaïs Saïed et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dépasse la simple visite protocolaire. Elle s’inscrit dans une dynamique où la Tunisie cherche à affirmer sa souveraineté diplomatique, à élargir son cercle de partenaires et à réaffirmer sa position constante sur la question palestinienne. Vidéo.

    Sabrine Bouzeriata *

    Kaïs Saïed a rappelé avec force que la cause palestinienne reste «une question de justice universelle», rejoignant le discours de Téhéran, qui en a fait un pilier de sa politique régionale. Cette convergence renforce la légitimité de la Tunisie dans l’opinion publique arabe et musulmane, tout en mettant en avant une diplomatie fondée sur le principe et le droit international, au-delà des calculs immédiats.

    Diversification des alliances

    Depuis plusieurs années, les relations avec les partenaires traditionnels de la Tunisie – Union européenne, Etats-Unis et pays du Golfe – se sont compliquées. Les aides financières sont conditionnées à des réformes économiques impopulaires, et les appuis politiques du Golfe sont devenus plus sélectifs et les aides financières assez rares. Dans ce contexte, l’ouverture vers l’Iran répond à une logique de diversification : montrer que la Tunisie n’est pas condamnée à dépendre d’un seul bloc, ici occidental, qui fut toujours le sien depuis son indépendance en 1956.

    Toutefois, ce pari reste mesuré : l’Iran est sous sanctions internationales, ce qui limite la portée des échanges économiques. De plus, un rapprochement trop visible pourrait susciter la méfiance de certains pays occidentaux et arabes, notamment ceux qui voient Téhéran comme un ennemi potentiel ou un rival stratégique.

    La diplomatie tunisienne a souvent cherché à éviter les alignements excessifs. Bourguiba prônait déjà une indépendance de ton, tandis que Ben Ali maintenait un équilibre pragmatique entre l’Occident, le monde arabe et l’Afrique. Kaïs Saïed s’inscrit dans cette continuité, mais en y ajoutant une dimension identitaire et normative : insister sur la souveraineté des peuples, dénoncer les ingérences et affirmer des choix de principe.

    Un pari symbolique mais risqué

    Si ce rapprochement ouvre la voie à des coopérations scientifiques, technologiques et culturelles, il reste surtout symbolique. Il illustre la volonté de la Tunisie d’élargir ses marges de manœuvre dans un contexte régional et international instable. Mais il pourrait aussi renforcer l’isolement diplomatique si aucun résultat concret n’en découle.

    En définitive, Kaïs Saïed mise sur une diplomatie qui conjugue principe et calcul, en privilégiant toutefois le principe sur le calcul : défendre la justice et la souveraineté tout en cherchant de nouveaux espaces de coopération : Iran, Chine, Russie… Reste à savoir si ce pari stratégique sera perçu comme une ouverture crédible ou comme une posture essentiellement idéologique et politique, sans impact positif sur les intérêts économiques de la Tunisie. Dans un contexte mondial tendu et volatile, on peut craindre aussi de douloureux retours de manivelle géostratégiques. Donc, vigilance !

    * Journaliste et écrivaine.

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    Fin des dogmes économiques et ruptures irréversibles | Quelle réponse ?

    Les cycles économiques ont longtemps fourni aux décideurs publics une boussole rassurante, en leur donnant le sentiment de maîtriser une mécanique prévisible. Mais l’histoire récente en a démontré l’obsolescence : la régularité cyclique a cédé la place à une turbulence structurelle. Face à ce basculement, persister à gouverner avec les dogmes du XIXᵉ et du XXᵉ siècles revient à affronter un tsunami de mutations sociales avec des certitudes friables. L’économie contemporaine exige une refondation intellectuelle : non plus une «science des équilibres» figés, mais une économie des transitions — technologiques, démographiques, climatiques et géopolitiques.

    Yahya Ould Amar *

    On sait que l’économie n’est pas une science exacte puisqu’elle repose sur des comportements humains, sociaux et politiques, que nul modèle mathématique ne peut figer dans des équations immuables. Pourtant, pendant des décennies, les décideurs publics se sont appuyés sur des dogmes hérités des XIXᵉ et XXᵉ siècles, persuadés d’évoluer dans une mécanique prévisible.

    Les cycles économiques, censés alterner expansion et récession comme des saisons, ont servi de guide aux gouvernements pour calibrer leurs politiques budgétaires parfois avec de la dette et aux banques centrales pour ajuster leurs taux d’intérêt.

    La courbe de Phillips, érigée en loi d’airain, a légitimé les arbitrages des dirigeants entre chômage et inflation, tolérant une hausse des prix pour soutenir l’emploi.

    Le taux neutre, considéré comme invariant, a donné aux banquiers centraux un repère pour déterminer si leur politique devait être accommodante ou restrictive.

    La vitesse de circulation de la monnaie supposée constante a fondé les stratégies monétaristes de pilotage par les agrégats, offrant aux décideurs l’illusion de pouvoir anticiper l’inflation en les surveillant.

    Enfin, l’avantage comparatif sans frictions a servi de justification théorique aux responsables politiques pour promouvoir la libéralisation du commerce international, en affirmant que chacun y trouverait un bénéfice net, sans coûts sociaux.

    Pourtant, les ruptures du XXIe siècle – l’irruption de l’intelligence artificielle détruisant le lien entre croissance et travail, le vieillissement démographique accéléré pesant comme une chape de plomb sur la demande, la crise climatique persistante multipliant les chocs permanents et la fragmentation géopolitique désarticulant les chaines de valeur mondiales – ont pulvérisé ces certitudes, rendant obsolètes ces dogmes et imposant une refonte intellectuelle des politiques économiques pour garantir une trajectoire de développement socialement viable.

    Les ruptures

    La première rupture, technologique est incarnée par l’intelligence artificielle, qui ébranle les fondements mêmes de la croissance. Selon le FMI, près de 40 % des emplois mondiaux sont exposés à l’automatisation par l’IA. McKinsey (2023) évalue que jusqu’à 45 % des tâches dans le monde pourraient être automatisées d’ici 2030, éliminant les cycles traditionnels en rendant l’offre sans limite et en réduisant les coûts marginaux à zéro dans des secteurs comme les services numériques. PwC projette une contribution de 15700 milliards de dollars de l’IA au PIB mondial – environ 14,3% de celui-ci – d’ici la même échéance.

    Les études montrent des gains de productivité immédiats : +14 % dans certaines activités de service. Mais ces gains ne se diffusent pas uniformément : ils créent des «mini-cycles d’adoption» qui bouleversent des secteurs entiers sans jamais retomber dans la régularité des cycles de productivité d’antan. Nous ne sommes plus dans un modèle de rattrapage linéaire, mais dans une succession de révolutions fractales.

    La deuxième rupture, démographique, frappe de plein fouet les économies développées et la Chine (l’usine de production du monde), transformant le «dividende démographique» du siècle passé en une «dette» écrasante. L’Onu prévoit que la planète comptera 2,1 milliards de personnes âgées de plus de 60 ans en 2050, doublant quasiment le chiffre actuel. Dans l’OCDE, la population en âge de travailler pourrait chuter de 8 % d’ici 2060, avec un ratio de dépendance (rapport entre inactifs et actifs) grimpant à 52%.

    La Chine, longtemps considérée comme un réservoir inépuisable de main-d’œuvre à bas coût, voit désormais sa population active diminuer. Entre 2010 et 2020, elle a perdu près de 40 millions de travailleurs en âge de travailler, et les projections indiquent qu’elle pourrait en perdre plus de 100 millions d’ici 2040. Selon l’Académie chinoise des sciences sociales, cette contraction pourrait retrancher près de 1 point de croissance annuelle du PIB à long terme. Déjà, le rapport de dépendance devrait passer de 20 % en 2020 à plus de 45 % en 2050, traduisant un vieillissement accéléré.

    Ainsi, ce basculement démographique prive la Chine d’un avantage compétitif central et exerce une pression structurelle sur la croissance, les finances publiques et le modèle productif.

    Cela signifie mécaniquement moins de travailleurs, plus de pressions salariales et un fardeau croissant sur les finances publiques. La demande se déplace vers les soins de santé et les pensions, créant une «économie de vieux» évaluée à 15000 milliards de dollars (FMI, 2025), mais avec une réduction de 0,5 % annuel du PIB par point de vieillissement, selon le FMI. Ce n’est pas une oscillation cyclique : c’est une lame de fond.

    La troisième rupture, les changements climatiques, ajoutent des chocs permanents : les coûts annuels des catastrophes naturelles ont atteint 500 milliards de dollars en 2024 (Swiss Re, 2025), externalités non cycliques qui rendent les modèles keynésiens – focalisés sur la stimulation de la demande – inefficaces face à des destructions d’offre structurelles. Une analyse de The Economist (2020) confirme que ces bouleversements marquent la fin des cycles économiques, remplacés par une «stagnation séculaire» où la croissance mondiale plafonne à 2 % (contre 3 à 4 % au XXe siècle)

    L’Agence internationale de l’énergie anticipe un doublement de la demande en nickel et graphite, et une multiplication par cinq pour le lithium d’ici 2040, alimentant une «inflation verte» structurelle due à la transition énergétique.

    Le climat agit ainsi comme un choc d’offre incessant, érodant l’efficacité des politiques monétaires axées sur la stimulation de la demande et révélant l’inadéquation des modèles qui ignoraient ces contraintes environnementales.

    Enfin, la rupture géopolitique fragmente les chaînes de valeur mondiales, avec la résurgence des guerres sous de nouvelles formes, comme l’illustre l’invasion de l’Ukraine, les tensions sino-américaines, les guerres interminables au Moyen Orient, le retour du protectionnisme industriel et la fragmentation croissante des rapports de force mondiaux.

    L’inflation américaine a culminé à 9,1 % en juin 2022, malgré un chômage stabilisé autour de 4 %, non pas d’une surchauffe interne mais de chocs exogènes énergétiques et logistiques. L’économie globale n’obéit plus à des cycles endogènes, mais à des asymétries et transitions structurelles.

    Ces ruptures collectives pulvérisent les dogmes du XXe siècle, exigeant une économie des transitions plutôt que des illusions.

    L’obsolescence des dogmes économiques

    Les cycles économiques : pendant des décennies, la théorie dominante a décrit l’économie comme un système prévisible, rythmé par des cycles d’expansion et de récession que les banques centrales pouvaient lisser en modulant les taux d’intérêt. Ce cadre, inspiré de Keynes mais consolidé par Friedman et les néo-keynésiens, reposait sur l’idée d’oscillations temporaires autour d’une trajectoire de croissance stable, où la monnaie était neutre à long terme.

    Or, depuis le début du XXIᵉ siècle, les faits contredisent ce schéma : les catastrophes climatiques, qui coûtent désormais en moyenne 280 milliards de dollars par an, les tensions géopolitiques qui ont ajouté +2 points d’inflation structurelle en Europe en 2022-2023, et le vieillissement démographique chinois, qui pourrait retrancher 1 point de PIB par an d’ici 2040, ne correspondent plus à des oscillations régulières mais à des chocs structurels, permanents et imprévisibles.

    Dans ce nouvel environnement, la politique monétaire seule ne suffit plus. Le recours massif aux plans budgétaires en témoigne : 1900 milliards de dollars aux États-Unis en 2021 (American Rescue Plan) et 750 milliards d’euros dans l’Union européenne via «Next Generation EU» ont permis de soutenir la demande et financer la transition, alors que les taux étaient déjà proches de zéro.

    À l’inverse, l’Allemagne avait démontré qu’une réduction de sa dette publique de 82 % à 59 % du PIB entre 2010 et 2019 créait des marges de manœuvre précieuses pour absorber les crises. La fin du dogme des cycles économiques consacre ainsi le retour central de la politique budgétaire comme instrument de stabilisation et d’investissement structurel, tandis que la régulation monétaire se limite désormais à la liquidité et à la stabilité financière.

    La rupture technologique de l’IA amplifie cette logique, provoquant des transformations éclatées et récurrentes au lieu de cycles économiques linéaires.

    La courbe de Phillips : durant des décennies, les politiques publiques se sont appuyées sur la courbe de Phillips, qui postulait une relation inverse et stable : plus le chômage baisse, plus l’inflation accélère, et inversement. Ce dogme justifiait les hausses de taux d’intérêt en période de plein-emploi, au nom du risque de surchauffe. Or les faits de ce début du XXIe siècle ont invalidé cette mécanique. A titre d’exemple, en 2019, les États-Unis affichaient un chômage historiquement bas à 3,5 %, sans que l’inflation ne dépasse 1,8 %, ce qui contredisait l’idée d’une corrélation automatique. À l’inverse, en juin 2022, l’inflation a bondi à 9,1 % alors que le chômage restait modéré, à 4 % : la flambée des prix provenait de chocs d’offre — énergie, logistique — et non du marché du travail. Plus largement, entre 2009 et 2019, l’inflation américaine est restée en moyenne à 1,6 %, malgré des politiques monétaires ultra-expansives et plus de 3500 milliards de dollars d’achats d’actifs par la banque centrale (injection de liquidités).

    Les ruptures démographique (excès d’épargne) et technologies déflationnistes ont brisé le lien mécanique entre emploi et prix, rendant caduc un dogme qui a structuré des décennies de politique économique.

    Le taux neutre, qui sert de boussole aux banques centrales pour juger si leur politique monétaire est accommodante(en dessous) ou restrictive (au-dessus), autrefois considéré comme constant autour de 2 % réel pour les économies développées, est devenu dynamique sous l’influence des ruptures.

    Dès les années 2000, le vieillissement et l’excès d’épargne l’ont fait plonger près de zéro ; depuis 2021, il rebondit – la Fed (la banque centrale américaine) l’estimant à une médiane de 3 % nominal à long terme en juin 2025 (environ 1 % réel). Cette variabilité, amplifiée par les ruptures démographique, climatique et géopolitique, a favorisé des bulles financières, creusant les vulnérabilités.

    La vitesse de circulation de la monnaie, supposée constante, a longtemps constitué un pilier du monétarisme : les banques centrales supposaient qu’en surveillant les agrégats monétaires — indicateurs regroupant les différentes formes de monnaie selon leur liquidité — elles pouvaient ajuster leur politique monétaire. La Fed suivait de près l’agrégat M2 (monnaie immédiatement disponible + les dépôts d’épargne et les dépôts court terme), tandis que la BCE (Banque Centrale Européenne), suivait l’agrégat M3 (M2 + les dépôts à terme et les titres de créance à plus d’un an) comme «référence» centrale de sa stratégie.

    Or, ce repère s’est effondré. Aux États-Unis, la vitesse de circulation de M2 est passée de 2,1 en 1997à 1,1 en 2020, avant de remonter légèrement à 1,4 au deuxième trimestre 2025, signe d’une thésaurisation massive et d’inégalités patrimoniales croissantes, renforcées par les chocs climatiques et géopolitiques qui détournent la liquidité des circuits productifs.

    En zone euro, la masse monétaire M3 a presque doublé entre 2008 (8000 milliards d’euros)et 2020 (14000 milliards), sans générer d’inflation significative : la hausse des prix est restée en moyenne à 1,2 % par an, sous la cible des 2 %.

    Résultat : le lien jadis présenté comme mécanique entre masse monétaire et inflation est devenu imprévisible, privant les banques centrales d’un outil de pilotage central et les contraignant à abandonner ce dogme pour privilégier l’analyse des anticipations et des chocs structurels.

    L’avantage comparatif sans frictions a longtemps servi de boussole aux gouvernements pour défendre l’ouverture commerciale, en promettant des gains mutuels sans perdants. Or, entre 2000 et 2010, les États-Unis ont perdu 1 à 2 millions d’emplois manufacturiers face à la concurrence chinoise (Autor, Dorn & Hanson), révélant le coût social ignoré par cette théorie. Ce décalage nourrit aujourd’hui protectionnisme et tensions géopolitiques, aggravés par les défis démographiques et climatiques.

    Vers une nouvelle doctrine monétaire et budgétaire pour le Sud Global

    Face aux ruptures du XXIᵉ siècle — climat, intelligence artificielle, vieillissement démographique, fragmentation géopolitique — il devient urgent de privilégier des approches adaptatives : une politique monétaire ciblant l’investissement productif, une action budgétaire tournée vers la résilience (infrastructures, logement, énergie, éducation, santé, autosuffisance alimentaire). Autrement dit, passer d’une économie des certitudes illusoires à une économie des transitions assumées.

    Les pays du Sud global font face à une situation paradoxale : leurs besoins de financement sont immenses, mais leurs marges budgétaires sont étroites, leurs monnaies fragiles et leur exposition aux chocs extérieurs considérable. Continuer à appliquer mécaniquement les recettes héritées du Nord — austérité budgétaire, taux d’intérêt positifs uniformes, quantitative easing aveugle (rachats par les banques centrales d’actifs financiers) absorbé par des dettes publiques stériles — revient à enfermer ces économies dans une vulnérabilité chronique.

    Une doctrine adaptée serait : une banque centrale qui reste neutre et crédible, et une politique budgétaire qui prend en charge la transformation économique. Le Parlement définit démocratiquement, dans la loi de finances, un «mandat budgétaire» qui fixe les priorités nationales : industrie locale, logement social, éducation, agriculture… Ce choix politique oriente l’investissement, et non la banque centrale, qui se contente d’accepter comme garantie les obligations émises pour financer ces secteurs.

    Cette neutralité n’exclut pas l’évolution des missions : de même que la Réserve fédérale américaine (Fed) a l’emploi dans son mandat, certaines banques centrales pourraient aussi avoir, explicitement, l’investissement productif parmi leurs objectifs.

    Concrètement, une agence publique ou un fonds souverain national émet des obligations thématiques («Logement», «Industrie», «Agriculture», «Éducation»…), garanties par l’État et refinançables auprès de la banque centrale (en tant que collatéral accepté).

    Les banques commerciales, attirées par ce collatéral sûr, les achètent ce qui canalise automatiquement la liquidité vers les secteurs stratégiques.

    À cela s’ajoutent des taux d’intérêt négatifs ciblés : par exemple, financer à taux négatifs les prêts étudiants, les logements sociaux ou les investissements industriels locaux… Le coût de ces subventions d’intérêts peut être couvert par un fonds de péréquation alimenté par des taxes sur les rentes minières, les activités polluantes, la spéculation financière ou encore les produits nocifs pour la santé (tabac, alcool, jeux…). Ainsi, les secteurs rentiers et destructeurs financent directement les secteurs porteurs d’une croissance inclusive et durable.

    Enfin, les diasporas peuvent être mobilisées : en souscrivant à ces obligations sûres et liquides, elles transforment une épargne de consommation en capital productif.

    Cette architecture réconcilie deux impératifs trop souvent opposés : préserver la neutralité monétaire tout en donnant à la politique budgétaire les moyens de transformer l’économie. Elle crée un pont institutionnel entre les banques centrales et les besoins réels de l’économie, sans compromettre la crédibilité de l’institution monétaire. Elle libère le budget de sa logique défensive pour en faire un instrument d’investissement collectif, capable d’amortir les chocs, de réduire les inégalités et de garantir une croissance soutenable.

    Enfin, le XXIᵉ siècle a mis à nu l’illusion des certitudes héritées du passé. Les cycles économiques, la courbe de Phillips, le taux neutre, la vitesse de circulation de la monnaie ou encore l’avantage comparatif sans frictions ont longtemps fourni aux décideurs publics une boussole rassurante, en leur donnant le sentiment de maîtriser une mécanique prévisible. Mais l’histoire récente en a démontré l’obsolescence : l’inflation qui explose sans plein-emploi, des masses monétaires qui doublent sans créer d’inflation, une main-d’œuvre qui disparaît sans retour, un climat qui détruit en permanence du capital productif. La régularité cyclique a cédé la place à une turbulence structurelle.

    Face à ce basculement, persister à gouverner avec les dogmes du XIXᵉ et du XXᵉ siècles revient à affronter un tsunami de mutations sociales avec des certitudes friables. L’économie contemporaine exige une refondation intellectuelle : non plus une «science des équilibres» figés, mais une économie des transitions — technologiques, démographiques, climatiques et géopolitiques.

    Le rôle des politiques publiques n’est plus de gérer des oscillations passagères, mais de bâtir des trajectoires résilientes, inclusives et soutenables. C’est à ce prix seulement que l’économie retrouvera sa finalité première : offrir aux sociétés non pas une illusion de stabilité, mais un avenir vivable.

    * Economiste, banquier et financier.

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