Depuis samedi, la plus grande flottille humanitaire jamais organisée en solidarité avec Gaza a entamé son périple depuis la Tunisie. Un moment fort pour la cause palestinienne, salué et suivi de très près à l’international.
Il est des rendez-vous majeurs avec l’histoire qu’on ne peut se permettre de manquer, au-delà de toute appartenance politique ou idéologique. Il en est ainsi quand il s’agit de défendre la cause palestinienne. Dans sa configuration actuelle, la Flottille Soumoud est un motif de fierté pour la Tunisie et pour tous les Tunisiens épris de justice et de solidarité avec les peuples opprimés. D’autant plus que son objectif est clair et noble consistant à briser le blocus imposé à Gaza, à travers la plus grande flottille jamais organisée.
Les organisateurs, qu’ils soient de nationalité étrangère, principalement européenne ou arabe, n’ont pas tari d’éloges sur l’élan solidaire de la Tunisie, saluant son soutien constant au peuple palestinien affamé et prisonnier sur sa propre terre.
Les bateaux ont déjà pris le large, en direction de Gaza
Ce samedi 13 septembre restera une date à marquer d’une pierre blanche. Et pour cause, les premiers départs des bateaux de la flottille enregistrés en début d’après-midi d’hier à destination de Gaza, après plusieurs reports liés en particulier à des contraintes logistiques, climatiques et autres. La première barque à appareiller, battant pavillon espagnol, a quitté le port de la Marina de Bizerte avec à son bord des militants internationaux, notamment des Turcs, sous la conduite d’un Bizertin de naissance.
Sur place, à la Marina de Bizerte, Khaled Boujemaa, membre du comité de coordination de la flottille, a indiqué aux médias que les embarcations parties de Sidi Bou Saïd ne rejoindront finalement pas le port de Bizerte. Le point de rassemblement a été fixé en mer, d’où l’ensemble des bateaux mettront le cap sur Gaza. Au total, 22 navires prendront le large depuis Bizerte.
« Notre mission est purement humanitaire. Nous transportons des médicaments et des denrées alimentaires pour briser le blocus sur Gaza. Les menaces d’emprisonnement ne nous intimident pas, pas plus que leurs missiles », a-t-il affirmé. Les organisateurs sont unanimes : « Notre seule priorité est de faire parvenir l’aide humanitaire à Gaza. Rien au monde ne nous détournera de cette mission. »
Une solidarité sans frontières
Jamais auparavant la flottille Soumoud n’avait réuni un aussi grand nombre de participants et d’embarcations. Plus de 800 militants, issus de 44 pays prennent part à cette édition, parmi lesquels plusieurs parlementaires étrangers. Une mobilisation record et sans précédent. La détermination à briser le blocus s’est manifestée également dans les propos de Riccardo Rudino, représentant du collectif autonome des dockers de Gênes : « Vers la mi-septembre, les bateaux atteindront les côtes de Gaza et entreront dans la zone critique. Si, ne serait-ce que pendant 20 minutes, nous perdons contact avec eux, nous bloquerons toute l’Europe. »
Face aux menaces sionistes, il prévient : « Chaque année, 13 000 à 14 000 conteneurs partent du port de Gênes vers Israël. Si un seul militant est emprisonné, plus rien ne sortira. Pas un seul clou. Nous lancerons une grève internationale. Nous bloquerons les routes et les écoles. »
Alors que les bateaux avancent depuis hier vers une zone sous haute tension, la détermination des participants, renforcée par le soutien d’acteurs civils à l’échelle mondiale, envoie un message fort. La cause palestinienne continue de rassembler au-delà des frontières, des langues, des religions et des convictions politiques.
Certes, le sort de cette flottille se jouera désormais en mer. Mais quelle que soit l’issue, le signal lancé résonnera longtemps dans les mémoires comme l’un des actes de solidarité les plus marquants de ces dernières années.